REIN
(http://img110.xooimage.com/files/6/7/b/rein_head-46f37a1.jpg) (http://fc07.deviantart.net/fs70/i/2013/208/2/9/dagger_wielder_rein_advanced_by_chrisnfy85-d6crne8.jpg)
Des vagues terrifiantes s’abattaient contre la falaise, de véritables lames aquatiques qui se brisaient violemment, emportées par un puissant courant aquatique. Les tempêtes au Japon étaient parfois très impressionnantes, et celle-ci était une véritable tempête tropicale, s’abattant avec rage sur la ville, inondant les caniveaux. Il était entré par là, et avançait dans les grottes souterraines. Sans sa combinaison cybernétique, la mer l’aurait tué. Le courant l’aurait brisé, mais, grâce à elle, ses réflexes étaient améliorés, tout comme sa résistance physique. Il avait réussi à rejoindre la falaise en nageant dans les profondeurs de l’eau, à un endroit où les vagues ne pourraient pas le déranger.
Rein s’avançait dans les grottes, nullement inquiet. Cette attaque était planifiée depuis longtemps, et, le temps que le SHIELD comprenne ce qui était en train de se passer, ils auraient gagné. Il fallait juste les ralentir, offrir des diversions. Rein connaissait sa mission, et il entendait l’accomplir. Le ninja cybernétique, surévolué, et particulièrement dangereux, avançait jusqu’à se rapprocher de ce qui semblait être un cul-de-sac. La grotte se terminait là, et il utilisa l’ordinateur intégré dans l’armure pour avertir leur agent qu’il était arrivé. Il n’eut que quelques minutes à attendre avant que le mur devant lui ne s’ouvre en deux, les pans de ce dernier s’écartant, montrant derrière un sas. Une pièce sombre.
« Vous êtes enfin là ! s’exclama un homme en costume, portant des lunettes. Ils ne tarderont pas à se rendre compte de ce qui se passe ! »
Sans rien dire, Rein s’avança dans la pièce. La porte secrète se referma derrière lui. Cette entrée était une sortie d’urgence, secrète et dissimulée. L’agent du SHIELD se rapprocha, sortant d’une petite pièce, qui abritait la console permettant d’ouvrir le sas. Il avait violemment assommé le technicien se trouvant là, et il était nerveux. Rein ne lui faisait pas confiance, mais le ninja préférait écouter les ordres. Quand on le voyait, il était difficile de déterminer si cet individu était un homme, ou un cyborg. En voyant ses yeux rouges, l’agent déglutit, et Rein nota une multitude de réactions physiologiques témoignant de sa peur.
« Quel est le plan d’évacuation ? Ils vont savoir que je les ai trahis ! »
Rein lui répondit en pointant sur sa tête un pistolet. L’agent déglutit en voyant l’arme.
« Mais... Mais que faites-vous, enfin ?! Je... Je suis avec... »
*BANG !!*
La balle explosa une partie du crâne de l’espion, l’envoyant s’étaler sur le sol. Rein ne l’avait même pas regardé en faisant feu. Il n’y avait pas de plan d’évacuation pour lui... Et il en savait trop sur ce qui s’était passé ici pour qu’on puisse le maintenir en vie. Rein sortit de la pièce, après avoir pris le passe du cadavre, et s’avança lentement. Le temps qu’il sorte, les bombes explosèrent, coupant l’alimentation électronique principale du système, plongeant le bunker en plein chaos.
C’était exactement ce qu’il recherchait.
NATHAN JOYCE
« Je vais la rattraper ! Sécurisez cette entrée, Rovelli !
- Joyce, non ! Joyce, revenez, bordel ! »
Nathan ne l’écoutait déjà plus, et se mit à courir rapidement, filant le long du couloir, sur les pistes de cette mystérieuse femme, cette journaliste. Il avait vu les trois agents la cueillir, incluant Rovelli. D’origine italienne, il avait rejoint le SHIELD il y a quelques années. C’était un agent fiable, efficace, mais un peu nerveux, et qui aimait assez peu les journalistes. Zahitrî, fort heureusement, n’était pas blessé. En chemin, Nathan vit des agents de sécurité jaillir de différentes coursives.
« Go ! Go ! Elle est au complexe scientifique !
- Il faut l’arrêter ! Vite ! »
Ils ne parlaient sûrement pas de la simple journaliste. Nathan avançait rapidement. Sans s’en rendre compte, la Bête était en train d’agir, usant son odorat surdéveloppé pour remonter la trace de cette femme, grâce à son odeur. L’alarme résonnait, annonçant une évacuation urgente.
« Écartez-vous, Madame ! Vite !! » entendit-il.
Il arriva près d’un ascenseur, celui qui menait au complexe scientifique. La journaliste était là, devant, et, derrière elle, le long du couloir, les agents de sécurité pointaient leurs fusils d’assaut, en lui ordonnant de s’écarter de leurs champs de visions. Nathan ne chercha pas à hurler, et bondit. Son corps se recouvrait partiellement d’une membrane noire épaisse, correspondant au symbiote de la Bête. Il attrapa la femme, et la plaqua au sol, pile au moment où les battants de l’ascenseur s’ouvrirent, un froid hivernal en sortant.
« Laissez-moi me NOURRIR ! »
Un cristal de glace transperça la poitrine de Nathan, le clouant sur le sol, tandis que les balles se mirent à fuser. La femme tendit la main, et généra un bouclier de glace, contre lequel les balles se brisèrent. Le bouclier explosa ensuite, répandant de multiples cristaux qui frappèrent certains agents, les blessant grièvement pour certains.
La femme qui venait de sortir de l’ascenseur était une super-criminelle bien connue, une scientifique intelligente qui, lors d’une expérience dans une station polaire, était devenue une tueuse de glace, ayant constamment besoin de se nourrir de chaleur pour ne pas mourir : Killer Frost (http://img110.xooimage.com/files/8/c/a/justice-league-of...t7.2-000-46f38ab.jpg).
Quant à Nathan, la Bête agissait déjà en lui pour le soigner. Killer Frost posa sa main sur sa nuque, pensant qu’il était en train de mourir.
« Ne t’en fais pas, brave homme, ton énergie ne sera pas perdue pour tout le monde... Elle me permettra de me nourrir ! »
Et elle commença à aspirer sa force vitale.
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Akina Walker
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L'ascenseur arrivait.
Plus que deux niveaux.
« Ecartez-vous Madame, Vite !! » hurla-t-on dans son dos.
Mais elle était tétanisée et n'arrivait pas à déroger son regard du cadran numérique.
Plus qu'un niveau. Elle prit soudainement conscience qu'elle devait absolument libérer le passage. Sa rencontre avec le sol fut pour le moins brutale. Et ce froid qu'avait craché l'ascenseur lui mordait impitoyablement ce qu'elle avait de peau dénudée. Tout était flou, tout était confus : les bruits de tirs, les balles qui sifflaient au-dessus de sa tête, les cris d'impuissance et ceux de douleur. L'étudiante avait pressé ses deux mains sur ses oreilles afin d'échapper à ce carnage sonore. Depuis le sol, elle témoignait des soldats qui tombaient à l'agonie – frappés par des éclats de glace assassine. Son esprit nécessita de longues secondes avant d'assimiler les informations : elle n'avait pas chuté au sol toute seule ! C'était cet homme plus loin à la poitrine perforée d'un pic de glace qui l'avait sauvé.
Trop lentement, elle reprenait conscience du danger et des caractéristiques complètement surréalistes de cette scène Etendue au sol, ses membres tremblaient de peur.
« Non... » murmura-t-elle en apercevant la criminelle au-dessus de Nathan.
Malgré le choc, le froid et l'effroi, elle s'élança en direction d'un cadavre de militaire. Elle lui arracha son 9mm avec difficulté. Elle n'avait pas la force de se relever et s'agenouilla pendant qu'elle calait fermement la cross de l'arme contre sa paume moite. La métisse n'était pas spécialisée dans les arts martiaux, mais son père l'avait formé au tir dès qu'elle avait atteint l'âge de tenir un pistolet. Aussi, elle aligna Killer Frost dont elle ignorait tout si ce n'était sa dangerosité.
« Lâche-le, connasse ! » annonça-t-elle comme un cri de guerre.
Le souffle retenu et l’œil avisé, son doigt pressa la détente. Le canon cracha son feu létal. Elle réengagea une balle et répéta le geste : jusqu'à vider le chargeur. Ses mains étaient parcourues de faibles secousses et ses poignets saignaient à force de tirer sur le colson (afin d'obtenir une marge de manœuvre minimale sans laquelle, elle ne pouvait pas manipuler son arme). Coup de chance ou effet surprise, une balle réussit à atteindre l'évadée au bras, l'obligeant à relâcher sa proie sous la douleur et la stupéfaction.
« T'en veux encore ?! » provoqua-t-elle bien que son chargeur soit aussi vide qu'un puits d'Afrique.
L'adrénaline suintait à l'intérieur d'elle, la sueur à l'extérieur. Plusieurs soldats avaient profité de cette occasion pour engager le combat à nouveau : et ce fut une rafale de munitions contre des projections de glace. Joyce gisait non loin, à trois mètres environ. Elle rampa vers lui, soucieuse d'éviter les balles ET autres fantaisies glaciales. Walker ne savait plus où elle était, ni ce qu'elle devait faire : ses pensées étaient dirigées toutes entières vers le policier qui lui avait sauvé la vie. Dans sa précipitation, elle ne remarqua pas la membrane sombre que revêtait son derme et lui agrippa le bras à l'aide de ses deux mains encore liées.
« Vous allez bien ? Répondez-moi...s'il vous plaît... » Elle se pencha sur lui, l'air inquiet et le minois assombri par l'incertitude.
Déjà les militaires du complexe battaient en retraite sous la progression meurtrière de Killer Frost. Akina tentait tant bien que mal de faire barrage devant le corps de Nathan, totalement impuissante. Et l'idée de fuir à nouveau, de prendre ce foutu ascenseur la tentait. Simplement, elle ne pouvait pas décemment laisser à son sort l'inconnu qui l'avait aidé à s'en sortir. A ce stade, n'ayant pas encore fait le tri dans toutes les informations aperçues : la reporter pensait que Joyce était aussi vulnérable qu'elle.
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Agent Frank Rovelli
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« On verrouille les portes. J'engage le protocole. » décida Rovelli en badgeant une première porte à l'aide d'une carte spécialement conçue pour ce genre de verrouillage. Le médecin écarquilla les yeux et se dépêcha aux côtés de son collègue qui s'activait à condamner une deuxième porte.
« Non, vous ne pouvez pas faire ça ! Joyce est encore là-bas ! »
« Il est déjà foutu putain ! » hurla l'italien à la figure du toubib, excédé. Il était secoué par une fureur noire directement adressée à Zahûtri « On a des connards de prisonniers en liberté là-dedans ! S'il faut, on fait sauter la base et nous dedans pour les empêcher de sortir, capiche ? »
Les deux soldats ayant accompagnés le docteur gardaient les portes en plexiglas tandis qu'Amanda faisait l'inventaire de ce qu'ils avaient à disposition sous la main entre deux tentatives de contacter le dernier niveau de la base. L'atmosphère était tendue et électrique. L'indien s'évertuait à raisonner un Rovelli totalement dépassé par les événements.
Au final, le dernier accès fut neutralisé. Pour sortir désormais, il faudrait exploser les portes blindées.