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Messages - Hegeria Moriarty

Pages: [1] 2
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One Shot / Re : Le Treizième Elu et autres histoires d'Avalonia [PV]
« le: jeudi 02 février 2017, 15:17:11 »
Elyssandra laissa parler Nakhbaal sans jamais la couper, mais sans non plus daigner une seule fois écarter son regard du corps massif de la peau-verte. Les diamants scintillants qu'étaient les yeux de la souveraine d'Avalonia continuaient de scruter l'Elue de Lame-Etoile avec cet air d'abord neutre qui, peu-à-peu, prit les teintes d'une expression un peu plus sévère et pincée. L'orque l'ignorait, mais il ne faisait pas bon s'attirer ce visage là. Car, quand Elyssandra était déçue ou piquée au vif, elle ne se privait pas pour oublier le protocole afin d'exposer son point de vue sur un sujet. On finissait toujours par apprendre à ne pas désappointer la belle souveraine elfe et la peau-verte allait probablement l'apprendre à ses dépends.

Toutefois, la souveraine pouvait comprendre les paroles de son interlocutrice. Ce que disait Nakhbaal de ce ton défaitiste et monocorde avait un fond de vérité certaine : Avalonia aurait bien du mal à se réveiller en apprenant que son protecteur sacré était, pour cette génération, UNE protectrice. Et une orque en plus de cela ! Cependant, cet élu insolite tenait en ce moment même dans sa main la fameuse épée, preuve ultime si il en était de sa destinée et flèche vers la voie qu'elle devait à présent suivre. Mais, si il fallait la remuer un peu, elle prendrait son coup de pied au cul à vitesse grand V.
Aussi Elyssandra ne répondit-elle d'abord rien. Ses petites mains se glissèrent dans la paume large de Nakhbaal et vinrent empoigner le plus fermement possible la poignée de Lame-Etoile, qu'elle souleva à grand-peine en grognant. Puis, pointe vers le sol, la reine laissa choir l'épée qui se ficha de quelques centimètres dans le sol -assez pour y tenir relativement droite.


- Nakhbaal ose pourtant mentir à sa souveraine , fit-elle alors après avoir repris son souffle. Car présentement, vous m’embarrassez ! Quel élu de Lame-Etoile oserait prétendre que les dieux ont fait une erreur en le choisissant ? Qui oserait fouler du pied la plus antique des traditions de notre pays en se contentant de s'excuser comme un enfant surpris en plein vol de bonbons et dire qu'il "ne veut pas embarrasser la noble souveraine", à part un lâche ?

Elyssandra campait sur ses jambes à présent, les poings sur les hanches et le regard sévère. De crainte que les paroles de la reine ne soit perçues comme des provocations pour l'orque qui s'emporterait sans doute et chercherait à les lui faire ravaler par la force, les gardes présent crispèrent les doigts sur les manches de leurs armes. Blêmes et anxieux, ils guettaient la moindre réaction hostile de Nakhbaal en espérant que leur souveraine n'irait pas plus loin. Malheureusement pour eux, c'était bien mal connaître la plus redoutable des princesses elfes !

- La vérité, Nakbhaal, c'est que vous avez peur ! Peur de faire face à vos démons, peur de faire face au fardeau que sera la destinée que Lame-Etoile vous impose. Si il va falloir garder la tête haute malgré la perspective que tous attendront votre échec ? Oui ! Vous avez tout à fait raison ! Vous aurez à recouvrer la fierté guerrière des orcs et à l'afficher à la fois comme un bouclier et comme une arme face à une communauté qui ne croira pas en vous. Vous aurez à évoluer ici malgré les coups bas et le dénigrement, c'est vrai. Mais qu'êtes vous, Nakbhaal ? Un chien fuyard qui jappe tristement face au poing levé, ou un molosse qui est prêt à se battre contre des bêtes bien plus grosses que lui ?
Elle passa sa main gantée de blanc sur la joue de la combattante, s'assurant qu'elle ne pouvait esquiver son regard. Si vous ne croyez pas en la destinée ou en vous-même, alors croyez en moi. Parce que moi, je suis capable de croire en vous.

La souveraine s'écarta à reculons de quelques pas, le vent frais soulevant le bas de son élégante robe pour dévoiler une partie de ses longues jambes galbées et ses pieds sertis dans de belles chaussures maintenus à la cheville. Mais au vu du feu qui embrasait son regard, il aurait importé peu à Elyssandra d'être même nue en cet instant précis. D'un revers de la main, elle désigna Lame-Etoile fichée grossièrement en terre et apostropha de nouveau Nakhbaal.

- Vous voilà à un croisement de votre vie, Nakhbaal. Brandissez une fois encore Lame-Etoile et ravivez la guerrière qui sommeille en vous en attendant son heure, et assumez ce choix à la face d'Avalonia malgré vos doutes et vos peurs... Ou tournez les talons définitivement, comme l'animal craintif et vaincu que vous vous persuadez d'être aujourd'hui !


A la faveur d'un rayon de lune, l'acier sacré de Lame-Etoile se mit à briller l'espace d'une seconde. A ce moment précis, Les Dieux et Elyssandra suspendaient leurs destinées au choix de l'élu le plus indécis de toutes l'histoire d'Avalonia. Autour de ces deux femmes si particulière, l'assistance réduite s'était prise de passion en voyant la ferveur de la princesse à s'adresser à l'orque. Si Elyssandra acceptait de prendre le temps de s'occuper de cette singulière orque, c'était qu'elle devait en valoir la peine, non ?
La princesse sera les dents et déposa un regard flamboyant sur l'orque, attendant qu'elle se décide à agir et à prendre en main les rênes de sa propre histoire.

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One Shot / Re : Le Treizième Elu et autres histoires d'Avalonia [PV]
« le: lundi 23 janvier 2017, 13:37:43 »
Opale était, depuis toujours, la plus précieuse amie d'Elyssandra. Les jeunes elfes avaient été élevées ensemble puisque du même âge et Opale avait reçu très tôt la mission de servir la princesse d'Avalonia. Avec le temps, l'obéissance s'était mue en une amitié profonde et sincère qui formait un lien indéfectible entre les deux demoiselles. Il n'était rien qu'elles ne partageaient pas, des peines aux plus grandes joies en passant par les problèmes du royaume pour lesquels Opale avait toujours un avis sage et réfléchi à exprimer. Elyssandra l'écoutait toujours soigneusement et tous ses ministres savaient depuis des lustres qu'il fallait compter avec la conseillère dans l'équation politique -bien que la princesse n'eut rien d'une marionnette, elle appréciait s'entourer de critiques afin d'être plus efficace dans sa réflexion.
Mais surtout, Opale pouvait se permettre avec sa souveraine une familiarité dont personne d'autre dans tout le royaume ne pouvait prétendre jouir. Cela l'autorisait à entrer dans les conversations auxquelles elle n'était pas conviée par exemple, fussent-elles tout à fait officielles et délicates, mais également de se glisser dans la vie privée d'Elyssandra à n'importe quel moment.

Ce fut pour ça que, contrairement à n'importe quelle autre personne, Opale ne fut même pas rabrouée lorsqu'elle se permit de tirer sur le bras d'Elyssandra alors qu'elle devisait avec un important ministre. Sans afficher l'ombre d'une hésitation et alors que la souveraine discutait pourtant d'importantes nouvelles quant aux routes commerciales, son amie intime lui avait tiré sèchement le poignet pour la forcer à se tourner sans ménagement vers le socle de Lame-Etoile auquel elle tournait le dos depuis la fin du tournoi, se préparant à quitter l'estrade depuis laquelle elle avait présidé les joutes pour rejoindre le château et la fête qui attendait.
Si Elyssandra ne s'était pas intéressée au petit défilé qui s'était improvisé devant la lame sacrée, Opale y avait jeté un œil. La belle avait surtout espéré y voir un beau jeune homme ou deux à conquérir pour la nuit à venir et avait tout de suite été interpellée par la massive silhouette encapuchonnée. Prudente, la conseillère avait même adressé un signe de tête discret à quelques gardes présents là et les mains s'étaient portées calmement vers le pommeau des épées, à l'image du prétendant qui tirait sur Lame-Etoile.... Et Opale avait arrondi d'étonnement ses beaux yeux, ainsi que sa bouche aux lèvres finement maquillées, quand l'acier légendaire avait été arraché à la pierre.


- Opale, laisse moi une minute, veux-tu ?
avait sermonné Elyssandra sans lever les yeux.

Elle avait même commencé à ramener son buste dans la direction de son interlocuteur, quand la conseillère avait adopté une approche bien plus directe : l'elfe avait carrément attrapé le menton de sa souveraine en pleine conversation afin de lui mettre le nez sur cette portion d'histoire qui s'écrivait dans son dos.


- Par la Déesse, Opale ! Une minu...

Ses lippes pulpeuses avaient marqué l'arrondi malgré elle et il était certain que son regard exprimait sans la retenue diplomatique habituellement en vigueur chez elle l'effarement dans lequel la contemplation du spectacle l'avait immédiatement plongée. Quand un souffle de vent étrangement puissant vint abattre presque de force la capuche de la silhouette pour en révéler ainsi le visage verdâtre et la véritable nature, Elyssandra eut même la sensation que son esprit marqua très clairement un moment d'arrêt, comme si les informations à analyser étaient trop lourdes pour sa capacité de calcul.
Lame-Etoile brandie.
Par une femme.
Par une femme ORQUE.
Elyssandra battit enfin des paupières, ignorant quel point de sa vision elle devait trouver le plus étrange, le plus saugrenu. D'un mouvement un peu sec, la souveraine chassa la main de sa conseillère toujours sur son visage. Autour de la place de l’Épée, les gardes louchaient en direction de leur princesse en quête d'un ordre, d'une posture à adopter. Elyssandra ne savait elle-même pas quoi dire ou faire, mais s'en mordit instantanément les doigts lorsque la voix aigre et cassant de son ministre fusa dans l'air comme une dague.


- Lâche tout de suite Lame-Etoile, monstre ! Gardes ! Arrêtez ce... cet imposteur !

Si les gens d'armes se saisirent bel et bien de leurs armes et avançèrent d'un pas ou deux vers Nakhbaal pour en découdre et obéir aux ordres, plus aucun n'osa bouger quand un "NON !" impérieux et sans appel s'exprima depuis la gorge de leur souveraine qui levait vers eux une main coupant court à toute discussion. Si Echirron Achbar, le ministre, était un homme redouté de la soldatesque avec laquelle il prenait un malin plaisir à se répandre en sévérité agressive, nul n'avait d'autorité plus souveraine en Avalonia qu'Elyssandra. Elle se tourna vers Echirron et le foudroya du regard.

- "Monstre" ? C'est bien le terme que vous avez employé, sire Achbar ? Vous osez dénigrer un avalonien en ma présence ?
- Majesté, je... ma langue a été vive, c'est vrai. Mais il est évident qu'il y a là imposture et manigance ! Une orque, une peau-verte arriérée, tenant Lame-Etoile ? C'est là sorcellerie ! Magie Noire ! Une pareille engeance n'est pas digne de poser la main sur cette épée !

Echirron ne regardait pas Elyssandra en parlant. Non. C'était bien dans les yeux de l'orque que les siens se plongeait, et Nakhbaal put y lire toute la haine viscérale et le dégoût qu'elle inspirait à l'humain à cet instant précis. La souveraine ne manqua pas l'échange oculaire mais y coupa court en se plaçant délibérément dans le champ de vision de son ministre, qui daigna enfin se rappeler en face de qui il se tenait. Se rendant compte qu'il en avait de toutes façons trop dit, Echirron se permit de toiser l'elfe couronnée avant de désigner la peau-verte d'un mouvement de main dédaigneux.

- Personne n'acceptera ça au bout de Lame-Etoile, et vous le savez. De plus, il n'est pas encore minuit passée et l'épée est ôtée. Vous allez donc vous marier à une femme ? Une orque ? Même vous, vous êtes coincée par cette situation désastreuse, Majesté. Le scandale sera terrible.

Il n'avait pas tort, dans les faits. Mais jamais Elyssandra ne lui aurait fait le plaisir de lui laisser entendre qu'il avait marqué un point et se contenta de masquer ses expressions en soutenant son regard.
Autour d'eux, l'ambiance semblait électrique. Les badauds que Nakhbaal avait poussé en jouant des coudes commençaient à commérer, parfois même avec les gardes qui se trouvaient bien naturellement aussi abasourdis qu'eux. Autour de la peau-verte, les rumeurs et les messes basses allaient bon train. Bientôt, la nouvelle aurait fait le tour de tout Avalonia.
Fort heureusement, la fidèle Opale était toujours vive et avait cet avantage de savoir parfaitement comment sa reine et amie pensait. Alors qu'Elyssandra affrontait silencieusement son ministre, la jolie conseillère prit les devants et descendit rapidement de l'estrade pour rejoindre un premier garde. Son agréable timbre de voix se fit incroyablement autoritaire lorsqu'elle ordonna à l'homme de mettre les soldats en bon ordre, de façon à restreindre les fuites dans la ville. Rapidement, les badauds furent canalisé par quelques instructions aboyées sèchement.


- Ce que je n'accepterai pas, sire Achbar, c'est qu'un membre de mon gouvernement se permette d'afficher un pareil mépris envers les valeurs de tolérance qui font la beauté, l'intérêt et la force d'Avalonia. Gardes ! Messire Echirron apprécierait sûrement qu'on le ramène au palais.

Clairement, Elyssandra se débarrassait de lui. Echirron fut toutefois assez malin pour ne rien dire et les gardes assez prompts à réagir pour qu'il n'ait pas le temps de le faire. On emmena le ministre vers l'arrière des tentes dressées pour le temps du tournoi afin qu'il puisse rejoindre montures et gardes personnels tandis que la souveraine s'accordait un discret soupir. Il allait falloir s'occuper des idées "véritables" d'Echirron plus tard, mais surtout gérer d'abord le détonnant Treizième Elu. Elyssandra prit une inspiration, se tapota les joues pour rassembler ses idées, puis fit volte-face et descendit les petites marches qui surélevaient les tribunes royales pour rejoindre la pierre grisâtre et couverte de plaques de mousse qui jusque là scellait Lame-Etoile.
D'un coup d’œil, la princesse put constater l'efficacité des consignes données par Opale et s'en félicita. Et ses pas l'amenèrent face à l'impressionnante Nakhbaal, devant laquelle elle se planta.

Ses yeux au regard aiguisé et perçant apprécièrent tout d'abord la silhouette puissante et musculeuse de la peau-verte, glissant vers sa main qui tenait encore l'arme sacrée, puis remonta vers les traits quelque peu abrupts de son visage avant de se planter dans ses yeux à elle. Et là, Elyssandra resta silencieuse. Un long moment, la souveraine paru scruter jusqu'à l'âme de la nouvelle élue. Dans l'azur de la belle souveraine, il n'y avait ni mépris, ni dédain, ni même colère et encore moins dégoût. Elle sondait Nakhbaal, mettant totalement de côté l'apparence et l'origine. Comme si elle était capable de mettre à nu le moi intérieur qui habitait cette carcasse abîmée par la vie et ses épreuves.
Et, finalement, la souveraine s'inclina en une parfaite -et tout à fait sincère- révérence de circonstance. Elle abaissa le buste, une jambe en avant, offrant sa nuque fragile à Nakhbaal. Une preuve de confiance sous-entendue.

Lentement, Elyssandra se releva et vint chercher tout de suite le regard de l'orque, à laquelle elle adressa un sourire poli mais très circonstancié. Il n'en était pas froid pour autant... Mais n'était jamais qu'une façade protocolaire aimable que la souveraine offrait lors des moments opportuns, quand l'étiquette lui imposait une retenue bienvenue.


- Je vous prie d'accepter mes plus plates excuses quant aux mots du ministre, ô Elue de la Lame. Ils ne reflètent pas la pensée de tout Avalonia, et certainement pas celle de la couronne. Néanmoins, Echirron n'a pas tort quant au scandale. Si je ne le crains pas, il est certain que la population va beaucoup s'interroger sur le choix de Lame-Etoile. Vous êtes la première femme à brandir l'arme sainte... Et la première non-elfe, surtout, acheva-t-elle avec tact. Si vous connaissez le royaume, vous n'ignorez certainement pas les valeurs conservationnistes qui l'habitent. Aussi, Élue, je vous demande une nuit. Je dois savoir comment annoncer cela à Avalonia et éviter tout mouvement malheureux.

Les mains délicatement posées l'une sur l'autre sous la fine ceinture d'or sertie de pierres bleues qui soulignait sa taille fine et ses agréables hanches sous l'étoffe blanche et soyeuse de sa belle robe immaculée, Elyssandra s'inclina une nouvelle fois. Moins révérencieusement, mais toujours aussi respectueusement.

- Lame-Etoile vous a choisie et vous serez présentée comme il se doit à l'ensemble du royaume. Je le jure sur ma couronne. Mais, au vu des circonstances extraordinaires, il faut préparer l'annonce. Je vous en prie, ô Élue, accédez à ma requête. Accordez moi cette nuit avant de vous laisser jouir comme il se doit de la place que les dieux d'Avalonia viennent de vous accorder au cœur de leurs desseins.

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One Shot / Le Treizième Elu et autres histoires d'Avalonia [PV]
« le: jeudi 19 janvier 2017, 11:13:55 »

AVALONIA

Pays frontalier de la florissante Nexus dont il est séparé par la grande chaîne de montagne des Arklands, Avalonia est une terre paisible et verdoyante connue pour abriter de nombreuses castes elfiques qui se mêlent en un peuple étonnamment homogène depuis des millénaires malgré les rancœurs qui secouent encore certains clans à travers Terra. Lande d'asile où chacun est le bienvenu tant qu'il oublie sa belliquosité et sa haine, Avalonia est un magnifique lieu de passage aux paysages bucoliques dans lesquels il n'est pas rare de voir des guerriers endurcis déposer les armes pour profiter d'une vie simple et tranquille. "Fraternité, Respect et Unité" sont tant les maîtres-mots de la philosophie avalonienne que la devise royale et dépeignent parfaitement l'état d'esprit des habitants qui entretiennent les champs et font tourner le commerce, offrant ainsi à Avalonia d'excellentes relations avec ses voisins divers.

Territoire perclus de légendes ancestrales et jonchés d'anciennes ruines (dont on prétend que beaucoup sont encore à découvrir), Avalonia respecte aussi grandement les traditions et les mythes, ne bridant aucune religion et poussant volontiers à la découverte de celle d'autrui.
Le pivot des croyances "natives" avaloniennes s'articulent autour d'éléments concrets et propres au royaume, et surtout autour de la très réelle
Lame-Etoile dont on dit qu'elle vient du ciel lui-même et choisi le héros qui sauvera Avalonia de tous les périls qui la guettent. 12 élus se sont ainsi succédés à la poignée de l'arme pour se dresser entre Avalonia, ses secrets antiques et le Mal qui voulait s'en emparer, composant ainsi la légende bien propre à ce pays si mystique par nature et par politique.

Depuis le 3ème "Elu de l'Etoile", il est de coutume pour la famille royale de Gloire-Etoile de marier la princesse héritière à celui qui brandira la lame sacrée.
Seulement voilà : il y 15 ans, alors qu'Avalonia était envahie par de terrifiants
Trolls-de-roche, aucun héros ne fut élu et la lignée royale fut contrainte de repousser l'adversaire par ses propres moyens. Si l'armée parvint à s'acquitter de sa tâche et à mettre fin à l'invasion dans le sang et la sueur, la jeune princesse Elyssandra se promit, une fois arrivée à l'âge adulte, de passer outre la légende de l'élu pour assurer la sécurité du royaume.

Aujourd'hui au pouvoir après le décès tout à fait naturel de ses parents, la princesse Elyssandra Gloire-Etoile est reconnue comme une souveraine battante, fière et indépendante qui ne se laisse ni impressionner ni marcher sur les pieds en plus d'être l'une des beautés les plus resplendissantes d'Avalonia.

Toujours convaincue que la légende de l'élu de l'épée est obsolète (d'autant plus qu'elle a organisé une armée efficace et compétente dès son accession au pouvoir pour parer à toute éventualité), Elyssandra est prête à abandonner la vieille tradition. Ainsi, pour respecter les légendes dont elle est de par son statut royal la gardienne légitime avant de s'en débarrasser pour quelque chose de plus moderne, elle organise le premier -et dernier- tournoi de sélection de l'histoire du pays elfique : les prétendants (et plus à sa main qu'à la lame) de tous horizons sont inviter à tenter leur chance pendant 7 jours de festivités afin d'arracher Lame-Etoile à son socle.

Au soir du septième jour et au grand soulagement d'Elyssandra qui n'a aucun désir de se lier à un mâle prétentieux et sûr de lui, nul n'est encore parvenu à brandir l'épée sacrée...







Si les tentatives d'arracher Lame-Etoile à son socle rituel avaient été une source de stress pour Elyssandra, elle devait toutefois reconnaître que les combats qui avaient secoué les prétendants l'avaient grandement divertie. Bretteuse accomplie elle-même, la souveraine d'Avalonia avait apprécié les passes d'armes à leur juste valeur et s'était même retrouvée à soutenir quelques concurrents pour la qualité de leur art du combat -mais n'en avait absolument pas fait étalage, par souci d'impartialité et pour s'éviter un prétendant qui aurait vu là une ouverture avec la bien séduisante princesse. Durant les 7 jours de joute et de fête, Elyssandra avait pu se repaître de spectacles intéressants qui la sortaient de la monotonie des affaires royales et se félicitait de son idée de tournoi.

Bien sûr, les Anciens avaient vu la manœuvre arriver de loin. Si aucun élu n'était désigné au terme des affrontements, Elyssandra pourrait écarte la tradition séculaire pour choisir son époux sans s'en remettre au jugement des dieux qui désignaient le prince à venir par le truchement de la lame sacrée. Ils avaient protesté, arguant qu'Avalonia avait besoin d'un héros pour survivre à ses ennemis... Mais l'armée royale avait fait des merveilles depuis sa réorganisation et repoussé bien assez de menaces pour qu'Elyssandra puisse appuyer ses arguments : le trône pouvait se défendre lui-même et était donc en droit de choisir celui qui lui donnerait son prochain héritier. Bon an mal an, le tournoi avait donc été mis en place. Et Elyssandra avait craint d'y voir émerger tout de même un héros, auquel les traditions et légendes l'auraient forcée à s'offrir.
Et quand on voyait les candidats qui s'étaient présentés, pour la plupart des brutes sans style, manières ou charme, on pouvait aisément comprendre les appréhension de la belle souveraine.

Fort heureusement, nul n'avait brillé à l'épreuve reine. Lame-Etoile avait résisté aux assauts des muscles les plus saillants et narguait les prétendants avec insolence. Et en ce dernier jour, avant la dernière heure, Elyssandra était tranquille : l'ultime candidat tirait depuis de longues secondes sur la poignée de l'arme comme un forcené sans plus la faire frémir que les autres. Le regardant depuis son estrade surélevé, la souveraine faisait tout son possible pour ne pas sourire de satisfaction face à ce spectacle. C'était fait ! Personne ne pourrait plus lui dicter son destin, et surtout pas une épée obsolète qui n'avait pas daigné être brandie lorsque l'on avait eu cruellement besoin de ses pouvoirs une quinzaine d'années auparavant.

A côté d'elle, sa conseillère
Opale se leva de son fauteuil pour annoncer solennellement la fin de l'essai du dernier candidat. Celui-çi pesta, grogna mais obtempéra. Dans la foule agglutinée là, quelques rumeurs s'élevèrent. Ici, on regrettait de ne pas avoir assisté à la naissance d'un nouveau héros. D'autres s'en réjouissaient -il aurait s'agit du 13ème élu, ce qui aurait été un mauvais signe. Les paris s'achevaient, on annonçait le feu d'artifice qui serait tiré un peu plus tard et finalement Elyssandra prit la parole en descendant de son estrade et en venant se tenir à côté du socle de Lame-Etoile. On amplifia magiquement sa voix pour qu'elle puisse être entendue partout autour de la place qui s'était construite autour de la lame sacrée quand la capitale s'était étendue, au fil des siècles.

"Filles et fils d'Avalonia ! Honorables convives et touristes ! Ainsi prend fin le Grand Tournoi de la Lame qui, malheureusement, ne voit émerger nul vainqueur, nul héros ! Lame-Etoile se montrant muette et le trône ne pouvant rester sans héritier, je vous annonce que je choisirai de ma propre volonté votre prochain prince !"

Elle laissa les auditeurs s'agiter après son annonce. On l'acclama ici et là, bien que quelques personnes protestèrent. Elyssandra laissa faire, puis leva les bras pour réclamer silence et attention avant de reprendre.

"Néanmoins, le jour n'est pas encore achevé ! Comme depuis toujours et ce jusqu'à la fin des temps, chacun est libre de tenter sa chance à l'épée. Néanmoins, à minuit passé, le potentiel élu ne sera plus automatiquement promis à la princesse régnante ! Mais, bien sûr, tout Avalonia l'acclamera pour ce qu'il est : LE HÉROS DE NOS LÉGENDES, DÉFENSEUR D'AVALONIA !"

A ces mots, la joie fusa de partout et les premiers pétards claquèrent. L'orchestre qui annonçait les hymnes des pays et maisons nobles qui entraient en lice délivra les premières notes des festivités du soir qui tombait, tandis qu'Elyssandra se retirait et que les gardes ouvraient les barricades pour laisser accéder le tout-venant à l'épée. Tout le monde avait toujours eu le droit de tenter sa chance à Lame-Etoile, comme l'avait dit la souveraine. Vous pouviez être un simple pélerin de passage qui aurait voulu se frotter à la légende comme un paysan né en Avalonia prit d'envies d'héroïsme, peu importait : le socle était à tout le monde, bien que les natifs du pays n'y faisaient plus tellement attention. Les étrangers étaient bien plus nombreux à tenter, mais les tentatives avortées du tournoi par de grands chevaliers renommés avaient refroidies les ardeurs et peu de monde se présenta pour tenter sa chance. Lorsque ce fut le cas, c'était dans une indifférence générale relative : la fête qui s'amorçait était une perspective bien plus séduisante qu'un essai qui serait "forcément" raté.

Dans l'esprit de la souveraine, la partie était gagnée. Elle rejoignit son estrade et Opale avec qui elle échangea un sourire complice et entendu avant que l'un de ses ministres ne vienne la trouver pour lui parler d'une quelconque affaire interne au gouvernement.
Ainsi, l'épée esseulée continuait de luire faiblement sous les premiers rayons de la lune qui se levait. Une fois que le soleil aurait prit la place de l'astre nocturne dans le ciel, l'une des plus fondamentale tradition d'Avalonia serait enfin oubliée. Un grand moment se préparait donc...


...Et Elyssandra n'imaginait pas à quel point cela allait être vrai.

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Territoire de Tekhos / Re : Paillettes & luxure [PV : Hegeria Moriarty]
« le: mercredi 18 janvier 2017, 11:43:27 »
Si Hegeria s'était délectée du devoir conjugual accompli par son épouse et du zèle de cette dernière à rattraper le temps perdu jusque là, elle savait également que ce n'était qu'une mise en bouche -jeu de mots à propos mis à part. La soirée qui s'annonçait dans ce superbe manoir allait autrement plus la repaître, car ça allait être un de ces moments où il faudrait faire taire les quelques mauvaises langues qui auraient l'idée de s'élever contre elle. Ni Hegeria ni Jenny n'avaient caché les origines de leur rencontre à l'académie érigée par la Grande Sénatrice, sans toutefois l'exposer trop publiquement. Mais, bien sûr, tout le monde avait vite été au courant. Et les origines prétenduement modestes de la compagne de Tekhos étaient toujours un sujet d'amusement sous cape pour ces bonnes gens des hautes sphères mondaines... Chose qui divertissait grandement Hegeria, qui n'aimait rien autant que de faire taire ces langues de vipère. Si seulement elles avaient su toute la vérité !

Alors que la chauffeuse de la limousine frappait doucement au carreau pour leur signaler que la fête s'apprêtait à débuter, Hegeria achevait de se rhabiller. Elle ajusta le décolleté insolent de sa généreuse poitrine sagement revenue à sa gangue de tissu de luxe et abaissa sa robe pour regagner une image politiquement correcte. Embrassant au vol Jenny, elle vérifia également sa robe et acheva d'en lisser un pli avant qu'elle ne quitte la voiture pour venir lui ouvrir la porte. La chose amusa la sorcière, qui se prêta bien volontiers au jeu et se pendit au bras offert de sa femme.
Les formalités de sécurité accomplies, le couple sénatorial put se faufiler dans la gueule du loup. Et le premier des prédateurs de la soirée ne tarda pas à se présenter à elles sous les traits de l'hôtesse du moment.

- Madame Alwin, c'est un privilège d'être invitées chez vous. Quelle demeure vous avez là !
- Oh, ce n'est qu'une villa secondaire, vous savez. Mais j'ai ouïe dire que vous viviez vous-même dans un appartement très agréable ? Ce doit être fort amusant de demeurer dans quelques petits mètres carrés, j'aimerai beaucoup essayer ! Hélas, les responsabilités me prennent tellement de temps !


La sorcière accusa le coup de cette première attaque camouflée dans un sourire de circonstance, poli et glaçial. Certes, elle entretenait sciemment son image de riche oisive, mais il était parfois piquant qu'on le rappelle devant Jenny. Cela faisait douter Hegeria sur l'à-propos du personnage publique qu'elle s'était composé. Et même si sa femme la connaissait mieux que quiconque, Hegeria avait parfois de la peine de lui imposer ces ragots fallacieux. L'Hellwhore se promit de laver l'affront, fut-ce à retardement.
Les deux femmes se serrèrent rapidement la main, plus par politesse que par réelle envie. "Appartement". Le terme avait été jeté comme une insulte et Hegeria le savait très bien. Jenny et elle disposaient d'un manoir qui n'avait rien à envier à celui de la banquière mais Hegeria n'aimait pas s'y retrouver seule. Alors elle avait acquis un très luxueux loft en ville pour y loger lorsque Jenny annonçait de longues périodes de séparation, afin d'être plus proche de son bureau dans l'espoir de la voir passer ne serait-ce que pour une collation... Et également pour avoir la ville à portée de main. C'était bien plus simple pour ses affaires parallèles et celles qu'elle faisait mener au Hellwhore Squadron. Mais cela, Jenny l'ignorait. Pour le public, Hegeria avait choisi cette "position stratégique" pour la proximité des meilleures boutiques de luxe qu'on pouvait trouver, comme elle l'avait livré lors d'une interview donnée à une feuille de choux à scandale.
Bien sûr, la femme de la Grande Sénatrice n'était pas si superficielle (quoi qu'elle aurait tué pour certaines marques de chaussures, tout de même) et cultivait bien volontiers cette image. On se méfiait peu des sottes où de celles considérées comme telles.

Evoluant parmi les invités, le couple sénatorial passa une bonne partie de ce début de soirée à serrer des mains et échanger des politesses creuses et insipides. On les flattait, on parlait rapidement politique à Jenny et beaucoup mode et maquillage à Hegeria qui se prêtait au jeu jusqu'à ce qu'elle en soit gonflée et qu'elle propose à sa femme -sur un ton qui n'admettait l'air de rien aucun refus- d'aller chercher un verre de sangria au buffet. L'occasion parfaite de s'éclipser un instant.
Une fois le beau buffet rejoint et les verres remplis, Hegeria tendit un verre à Jenny.

- La moitié des gens qu'on trouve ici voudraient être toi et l'autre moi. Toi pour tes pouvoirs et ta place, moi parce que je suis à tes côtés. Amusant, n'est-ce pas ? Si je suis poignardée dans le dos ce soir et qu'on vient tenter de te réconforter avec force insistance, tu sauras qu'il faut me venger !

Elle laissa échapper un léger rire. De son regard émeraude, elle observait l'hôtesse de la soirée annuelle qui virevoltait entre ses invités en compagnie de sa femme. Quand les yeux de Meva Alwin se posèrent avec insistance sur le couple Moriarty, Hegeria en profita pour ceindre la taille de sa compagne de son bras avant de lui caresser la joue de l'autre main pour lui faire tourner la tête vers elle afin de lui voler un baiser. Une façon de rappeler qui, ici, avait les réelles faveurs après qui tout ce troupeau de charognards courait. La banquière tourna le regard en serrant poliment les dents, Hegy' glissant elle quelques mots à l'oreille de sa femme en lui mordillant l'oreille avec tendresse.

- Que dirais tu de faire souffler un vent de scandale sur cette soirée ? Laisse moi jouer à la vilaine sorcière, murmura-t-elle. Je te promets que ça va beaucoup te plaire, mon amour...

A vrai dire, vu le ton adopté par Hegeria, Jenny pouvait être sûre qu'elle se passerait de son autorisation à un moment où à un autre. Mais au moins la Grande Sénatrice avait-elle ce don de freiner les ardeurs de sa compagne en quelques mots !

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One Shot / Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth
« le: jeudi 08 décembre 2016, 14:47:01 »
Quand les éclairages verts de la situation d'alerte passèrent à une teinte normale, Mercurius leva son arme dans un geste réflexe. La chose l'avait un peu surpris, mais le Devastator s'attendait surtout à découvrir, sous les flaques lumineuses nouvellement peintes à travers la base, les monstres formiens qui n'auraient attendu qu'un signal de départ pour se jeter sur les Hellcats, terrés dans les ombres à un souffle de l'équipe. Ces merdes adoraient ce genre de plan et le Marines voulait être prêt à les recevoir... Heureusement, sans utilité pour cette fois. Ses optiques scrutèrent les couloirs et n'y discernèrent rien de plus que leur longueur conforme, à peine réveillée par un éclairage qui restait pour le moins sommaire.
Néanmoins, les générateurs de secours alimenteraient au moins les serrures électroniques et mécaniques à travers Fort Victoria, ce qui faciliterait grandement la progression des équipes.

A l'intérieur de la salle de communication, Flavia remercia brièvement Dante pour son intervention et lui demanda, pour peu que ce fut possible, de prendre dans une boîte l'un des parasites qui gisait dans le cœur de la turbine. Un spécimen intéresserait peut-être les scientifiques.
A côté, Lisa Thompson suivait les ordres et profita du rétablissement du générateur de secours pour allumer l'un des ordinateurs. Il s'agissait davantage d'une sorte de gros disque dur avec un clavier et un écran sommaires destinés à facilité les démarches réglementaire. En effet, cette machine ne servait jamais que de mémoire : tout ce qui était accompli manuellement ou informatiquement dans l'enceinte de la base y était enregistré et devait être renvoyé vers Tekhos en cas de souci majeur. Lisa suivait donc cette procédure à la lettre, ne pouvant malheureusement pas avoir accès aux informations qu'elle faisait transiter. Secret Défense.

- Ça va prendre du temps, majore. La connexion est mauvaise et les données sont volumineuses.
- Je vois. Et il n'y a rien d'exploitable pour nous ici ?
- Hm... Pas avec la seule puissance du générateur. Mais je peux essayer de bricoler quelque chose. Attendez voir
.

La jeune femme fit rouler sa chaise vers une autre partie du mur couvert d'écrans de contrôle, de boutons et de claviers. Elle s'intéressa à une console particulière, sous laquelle elle passa afin de traficoter quelques fils à sa façon. Ca n'avait rien de très réglementaire, mais cela importait bien peu. Au bout de quelques minutes, Lisa remonta pour mettre en marche l'appareil. Après quelques gémissements évoquant le bruit d'antiques modems internet, l'écran s'alluma et dévoila une carte sommaire. Flavia n'eut pas de mal à reconnaître les dessins architecturaux de Fort Victoria. Rien ne se passait en particulier jusqu'à ce que Thompson n'entre une commande ; puis la carte afficha quelques points rouges.

- Qu'est-ce que c'est ?, interrogea Bennington.
- Les armes de poing de service, majore. Comme vous le savez, les premières lignes sont équipées de Seung 545 réglementaires et obligatoires. Ce qu'on sait moins, c'est que ces flingues sont pucés. Pour traquer les soldates qui déserteraient ou celles qui finiraient... dans les nids formiens.

Aucune soldate n'ignorait le sort des camarades attrapées vivantes par les insectes spatiaux. Les habitants de la Ruche se servaient des tekhanes comme reproductrices par commodité et il n'était pas rare que les attaques soient destinées non pas à la destruction mais au renouvellement de leurs parcs de pondeuses. Alors, après un raid formien, l'état-major traçait parfois les corps grâce à la puce du Seung bombardait la zone si celle-çi constatait une trop grande concentration de soldates. Considérées perdues d'avance, ce qui n'était pas tout à fait faux tout en n'étant pas non plus une vérité absolue.
En l’occurrence, le procédé avait son utilité même au sein des propres lignes du matriarcat. Lisa dézooma l'image et chercha à faire un point rapide, qu'elle exposa ensuite à Flavia. Visiblement, la sniper ne s'était pas attendue aux résultats qu'elle avait découvert.

- Les filles -tout au moins leurs armes- sont éparpillées un peu dans toute la seconde partie de la base. Il y a une concentration ici et là, mais rien de bien fou. Deux ici, quatre là... Bref. Vous voyez l'idée.
- Les formiens réunissent leurs proies, pourtant. Ils consomment souvent sur place avant de retourner à la Ruche avec leurs victimes.
- Tout à fait. Elles devraient être rassemblées en plus grand nombre. Bien sûr, certaines armes dans le lot ont simplement pu être perdues pendant la bataille et traîner sur le sol. Mais toutes ? Je ne crois pas, non.
- C'est du direct ?
- Hein ? Ah, oui, absolument.
- Aucune n'a bougé depuis tout à l'heure, même pas dans les poches de plusieurs points. Aucun mouvement.

Voilà qui était plus étrange. A considérer que la base soit envahie de formien, ou même simplement de quelques retardataires d'après l'attaque, la lumière rallumée aurait occasionné du mouvement. Ils seraient peut-être partis mais n'auraient pas manqué d'emporter quelques malheureuses. Et si la base était déserte de toute présence ennemie, les soldates auraient dû réagir au retour d'un éclairage plus correcte. Or, il n'y avait absolument aucun mouvement depuis la bidouille de Thompson et le démarrage du programme. Peut-être que Fort Elizabeth était devenu un véritable charnier.
Flavia serra le poing dans un crissement de latex.
L'hypothèse était envisageable, mais il faudrait découvrir comment ces saloperies spatiales étaient parvenues à s'infiltrer dans un fort de première ligne, qui comptait des capteurs issues des plus fiables et compétentes entreprises tekhanes et novaquienne. En somme, l'exploration continuait.
Elle ruminait quand Lisa sursauta.

- Là ! Il y a un mouvement de flingue !

La sniper désigna un point en particulier, qui bougea à nouveau alors que Flavia se penchait sur l'écran. Aucun doute ! Le flingue qui correspondait à cette détection était en mouvement. Léger, certes, mais en mouvement quand même ! La majore, grâce à Lisa, identifia rapidement la pièce. Il s'agissait de la cafétéria, dont l'accès était plus facile et rapide depuis la salle des générateurs.
Flavia se rua sur son com' pour alerter Dante.

- Gallieri ! Mouvement à la cafétéria ! Troisième porte sur le mur de gauche, à droite en sortant de la salle où vous vous trouvez ! On ignore ce que c'est, alors soyez prudentes. La porte est fermée, mais déverrouillée. Contact constant. Reçu ?


Thompson, qui avait tiré tout ce qu'elle pouvait des pauvres moyens à sa disposition, en informa sa supérieure. Flavia hocha la tête et lui fit signe de sortir avant de l'imiter non sans s'être assurée que la transmission du contenu du disque dur était bien en cours. La barre de progression affichait un 53% rassurant mais désespérement long.

- Nous en avons terminé avec la salle de com'. Natasha, informe le QG que l'envoi est lancé. Nous nous rendons à l'infirmerie, nous avons de bonnes raisons de penser qu'il y a de la présence là-bas. Gallieri, dès que possible, rapport de situation.

Les femmes sortirent et Bennington ordonna à Mercurius d'avancer, lui donnant le chemin vers l'infirmerie. Le puissant mâle armuré se mit en branle sans mot dire, entamant les mètres qui séparaient son groupe du prochain point de rendez-vous.

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One Shot / Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth
« le: vendredi 02 décembre 2016, 11:37:50 »
Mercurius avançait d'un pas lourd dans le garage, usant des optiques et capteurs liés à son armure. Non pas qu'il ne se fiait pas à l'AFD, mais le Devastator considérait que deux précautions valaient mieux qu'une. De plus, la chair à canon masculine était équipée de détecteurs légèrement différents de ceux des équipes actuelles et son action était complémentaire à ce qu'accomplissaient les filles et l'équipe de soutien restée bien en arrière. Le Marines ne trouva toutefois rien à ajouter et se contenta de vérifier ça et là qu'un formien isolé ne les guettait pas depuis les ombres ou un renfoncement de l'architecture. Absolument rien. Pas une trace de présence, ni une trace de combat. D'après Mercurius, c'était plus inquiétant encore que la perspective d'une embuscade prête à leur tomber dessus.
Le Devastator ne dit rien et fit le tour du garage pour se rendre vers l'un des murs du fond, à moitié caché par des caisses de rations lyophilisées stockées là. Il les contourna, à la recherche de quelque chose de précis. Une simple vérification.
En arrivant à ce qu'il cherchait, soit le rack réglementaire de fusils, il constata que la plupart des emplacements étaient vide. Il allait revenir sur ses pas quand son oculaire capta, dans un coin, une forme avachie sur le sol. Otant la sécurité de son arme dans un claquement sec, Mercurius s'approcha de la masse à terre.

Flavia, de son côté, détaillait les données renvoyées par l'AFD grâce à la tablette numérique prévue à cet effet. D'après le drone, le garage était aussi dégagé qu'il était safe et l'accès qui menait plus profondément dans la base était déverrouillé. L'action de la première équipe à n'en pas douter, qui avait au moins à réussi à aller plus loin que le garage avant de perdre le contact. Les Hellcats pourraient suivre leurs traces.
En quelques pianotements sur l'écran de sa tablette, Bennington afficha un plan en trois dimensions du niveau de Fort Elizabeth. On voyait les points représentant l'équipe briller au niveau de l'emplacement du garage. La borgne fit défiler la structure holographique pour suivre un chemin jusqu'au local électrique. Trois cent bons mètres à travers une enfilade de couloirs qui passaient par la cafétéria. Un goulot d'étranglement pour toute sa troupe. Elle avisa Dante, lui désignant la carte.

- Prends Mila et Carol avec toi et allez rétablir le courant. Je prends Mercurius et Lisa pour aller à la salle des communications. Elle désigna la dite salle sur le plan, révélant qu'elle se trouvait à l'exact opposé du local électrique, les pièces séparées par l'armurerie, la salle de sport et les quartiers des officiers. On y trouvera le bilan interne de la base, qu'on transmettra à Strämm. Rassemblement ici, devant l'infirmerie.

Les deux femmes échangèrent un regard entendu et Flavia laissa Gallieri battre le rappel pour le briefing. Les Hellcats se rassemblèrent et Mercurius revint vers le groupe, plaçant sa masse métallique à côté de Taylor. Il activa son micro de communication et sa voix rendue caverneuse par le haut-parleur intégré à son casque intégral s'adressa à Bennington, expliquant les raisons de sa légère absence.

- J'ai été voir le râtelier à fusils. Il est vide, commandante. Les mécanos qui étaient là ont prit le temps de s'armer avant de disparaître suite à l'alarme. Mais j'ai aussi trouvé autre chose. Juste à côté, il y a un corps. Une soldate, morte. Le pantalon déchiré au niveau des fesses. Elle a été saillie de force, à en juger le sang qui maculait l'intérieur de ses cuisses et de son cul.

Une rumeur passa dans les rangs et quelques armes se levèrent, mais Mercurius continua après avoir élevé un peu le volume pour se faire entendre du groupe.

- Je n'ai détecté aucune phéromone formienne, ni vu aucune trace caractéristique des viols par ces saloperies. Tout ce qui se trouve dans l'air, c'est tekhan. Ce n'est pas tout, par ailleurs. Si la soldate est morte, c'est parce qu'elle a été prise violemment contre le mur... Sa tête l'a heurté probablement dès le début du viol et l'auteur ne s'est pas arrêté pour autant malgré les chocs répétés du crâne sur le béton, vu l'état du front de la victime.


Quand les Devastators avaient été mis en service, on avait équipé leurs armures d'un capteur phéromonal. L'idée était simple : les viols que pratiquaient les formiens sur les troupes tekhanes déployaient immanquablement dans l'air tout un paquet de signaux hormonaux et les Devastators se dotaient ainsi d'un bien singulier radar pour repérer les nids et autres salles de fécondation. Bien entendu, puisque ça menait autant à des formiens reproducteurs qu'à des femmes la plupart du temps sans défense, l'outil avait engendré son lot de déviances au sein des rangs de ces mâles frustrés. Les Marines blindés dégagés du service actifs, leurs détecteurs l'avaient été également et l'idée rarement réitérée par la suite. Dans le cas présent, le gadget avait été utile et jetait un trouble supplémentaire : d'après les déductions de Mercurius, c'était bel et bien une soldate qui en avait violé une autre dans des conditions pour le moins saugrenues. En pleine alerte, et si brutalement que la victime en était décédée. Comment envisager ça ?

Flavia fit signe à Mila d'aller vérifier, tout en disant à Dante d'envoyer l'AFD confirmer les relevés du Marines. Elle fit ensuite son briefing, parlant assez fort pour être entendue par toutes.

- Okay, les filles. Deux groupes. Stricker et Taylor, vous accompagnerez la majore jusqu'à la salle des générateurs et vous me rallumez le courant. Thompson, vous venez avec moi et Mercurius à la salle de transmission pour qu'on transmette le bilan interne du fort au QG. Rassemblement devant l'infirmerie dans 40 minutes, contact radio permanent. Natasha reste ici, cloîtrée dans le Hammer. Elle gérera les infos envoyées par l'AFD et les différents capteurs pour nous les dispatcher. Prudence maximum, mes cailles, même avec les survivantes. Si tout ce que dit le mâle est vrai, nous avons au moins une excitée tueuse dans nos propres rangs, sans compter les responsables de toute cette merde. En piste, les danseuses, c'est l'heure du show !

Les soldates obtempérèrent et les groupes se formèrent rapidement tandis que la pilote des Hellcats refermait sur elle la porte blindée du transport de troupe et s'assurait ensuite de la bonne qualité des transmissions de chacune de ses camarades, qu'elle soit audio ou vidéo. Natasha adressa son feu vert à Bennington et les équipes se mirent en branle dès Mila revenue, Mercurius passant le premier dans le couloir de liaison pour faire office de bouclier humain -son rôle désigné, au demeurant. Lisa le suivait, ainsi que Flavia qui précédait le groupe de Dante.
Dans le corridor, rien n'était cependant à signaler et les mètres furent accomplis rapidement jusqu'à la séparation. A gauche s'enfonça le Devastator pour ouvrir la voie de son groupe, tandis que les autres prenaient le chemin opposé.


*
*       *


Groupe Bennington
   - 7 minutes après la séparation au garage.


Flavia s'était attendue à rapidement devoir enjamber les cadavres de ses camarades du fort, pour tout dire. Non pas qu'elle fut pessimiste, mais elle connaissait bien les champs de bataille impliquant des formiens et les forces de Tekhos ne remportaient jamais de victoire ou n'essuyaient jamais de défaite sans laisser de (trop) nombreuses camarades au champ d'honneur. Qu'elles furent sous les ordres de la légendaire O'Reilly ne changeait rien pour les troupes de Fort Elizabeth : elles avaient nécéssairement des pertes. Pourtant, rien dans les couloirs. Ni impacts d'armes sur les murs, ni traces de griffes sur le sol. On ne retrouvait aucune coulée de ces coulées de bave caractéristique des xenomorphes, bien que les capteurs de Mercurius tournaient à plein régime pour ne rien rater. Bennington en était venue à penser à une mutinerie. Une explication rationnelle à laquelle elle ne croyait pas vraiment. Jesta O'Reilly, incapable de mater quelques rebelles ? Impensable, d'autant que l'héroïne de guerre aurait sûrement eu de nombreuses filles de son côté pour maîtriser les mutins.
Quelque chose clochait. Incontestablement, ce qui se tramait ici n'était pas une guerre ordinaire.

Seul signe d'une activité d'urgence, la lumière verdâtre qui baignait les couloirs et qui signalait silencieusement que la base avait été hermétiquement bouclée -selon le protocole, pour faire face à un assaut. Et ce halo fantômatique peignait sur les surfaces d'étranges ombres qui mettaient instinctivement sur la défensive, d'autant que le silence profond qui régnait dans les entrailles de Fort Elizabeth jouait sur les nerfs.

Le groupe arrivé au dernier coude du couloir avant la porte de la salle de communication, Mercurius fit signe aux deux femmes de stopper. Il passa la tête avec prudence à l'angle du mur et scruta le corridor autant qu'il le scanna, ne découvrant rien de menaçant. Le local était là, la voie dégagée et au vu du voyant bleu qui surmontait la serrure électronique, la porte automatique n'était pas verrouillée.
En silence, le Marines fit quelques signes de main à Flavia et Lisa pour indiquer que la voie était libre. Il s'engouffra ensuite dans le couloir le bolter au clair pendant que les femmes filaient vers la salle de communication pour y pénétrer, laissant Mercurius en garde à l'extérieur. Son armure aux épaules trop larges ne pouvait passer l'encadrement de la porte et de toute façon, il était plus prudent de laisser une sentinelle pour éviter que l'équipe ne se fasse acculer dans la salle.

Ordinateurs et radars étaient bien entendus éteints et les murs où s'étalaient les écrans de contrôle gérant l'intérieur de la base aussi bien que sa périphérie extérieure étaient plongés dans le noir, où ils resteraient tant que Dante n'aurait pas fait repartir l'alimentation principale. Cependant, ce n'était pas utile pour se connecter à la mémoire générale du Fort, qui était justement prévue pour tourner en continue grâce à un mini-générateur interne.
Flavia se brancha grâce à sa tablette et n'eut pas de mal à trouver les données protégées qu'elle cherchait. Son grade ne lui en autorisait pas l'accès, aussi se contenta-t-elle d'envoyer le tout au Hammer qui ferait la liaison avec le QG et Nora Strämm. Eux feraient parler le cerveau éteint de la base fantôme.

L'écran tactile de la tablette affichait une barre de transmission de données qui avançait peu à peu, ce qui donna le temps à Flavia de contacter Gallieri par radio.

- Dante, nous avons atteint notre objectif et nous transmettons la mémoire au QG. Comment ça se passe de votre côté ? Nous n'avons croisé absolument personne... ni même un signe d'affrontement. Et vous ?

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One Shot / Infestation - Le destin de Fort Elizabeth
« le: mardi 29 novembre 2016, 23:55:13 »
Fort Elizabeth, première ligne de la zone de quarantaine formienne
   - Il y a 43h.


Bouteilles de bière à la main, Velma sifflotait joyeusement en avançant dans le couloir des dortoirs. Son tour de repos venait à peine de débuter, lui laissant 24h de tranquillité -à moins d'une alerte, bien sûr- qu'elle pouvait passer comme elle l'entendait. Et pour une fois, ça coïncidait avec les horaires de Jessy. Aaaah, Jessy. Une petite nouvelle de la section technique du fort, qui s'occupait de récurer les armures de combat et d'entretenir les engins de terrain. Une novice bien gaulée, qui avait besoin d'être rassurée parce qu'elle avait encore du mal à se faire à l'idée d'être stationnée aussi près du météore formien. Un cauchemar d'affectation quand on venait à peine de faire ses classes, assurément. Velma se félicitait déjà d'avoir proposé son épaule à la jeune femme, ce qui lui avait donné un accès rapide à ses cuisses à tout le reste.

Quand elles s'étaient organisé leur petite sauterie privée, moins de deux heures auparavant, Jessy avait expliqué à Velma qu'elle ne se sentait pas bien. Un peu nauséeuse, l'estomac lourd. "Sûrement le rata infect de la cafet'", avait rétorqué la soldate. Jessy avait acquiescé sans grande conviction et Velma ne s'en était pas plus soucié. Un cacheton, une rasade de bière et hop ! La mécano serait vite d'attaque.
Visiblement, elles n'étaient pas les seules à s'être prévu un petit cinq à sept coquin. En passant devant les portes de quelques chambrées, Velma s'était réjouie d'entendre les cris et les gémissements qui filtraient. On s'amusait bien ce soir, à Fort Elizabeth. Et fort. Certaines camarades criaient bizarrement. Velma s'arrêta devant la porte de Jessy et tendit l'oreille vers le corridor, aux aguets. Elle entendait jouir, mais il lui semblait entendre la douleur. Et en soldate vétérante, elle savait la reconnaître. Ou alors son esprit lui jouait un tour ? Elle était fatiguée, après tout... Sa garde avait été longue. L'envie lui prit d'aller toquer à une porte mais celle de Jessy s'ouvrit et elle n'y pensa plus.

La mécano était là, devant elle. Et apparemment, plus très malade ! Un sein hors du débardeur, la belle était assez en sueur pour que le tissu blanc lui colle à la peau. Son teint était un peu livide, ses yeux cernés et... oh. Entre les cuisses, un gode vibrant était profondément enfoncé et remuait péniblement. Velma aurait dû s'amuser de la vue, s'en exciter même. Et pourtant, quelque chose l'en empêcha. Son instinct peut-être, qui lui criait qu'il se passait ici quelque chose de pas clair. Quant à Jessy, elle ne bougeait pas et respirait bruyamment.

- Jess chérie, tu... tu vas bien ?

Un cri d'horreur fit sursauter la soldate, qui en lâcha ses bouteilles de bière. Elles se fracassèrent sur le sol et éclaboussèrent ses rangers et les pieds nus de Jess, qui fit un pas ou deux sur les tessons. Velma n'y prêta aucune attention, trop occupée à scruter le couloir alors que sa main s'était automatiquement posée sur le flingue qui gisait contre sa cuisse. La tekhane en arma le chien et dégaina tandis qu'une des portes s'ouvrait, laissant passer une camarade couverte de sang. La femme voulu filer dans le couloir mais une furie fonça sur elle depuis l'intérieur de la chambre, la mordant si violemment à la gorge qu'une large gerbe de sang vint éclabousser la paroi la plus proche.

- Putain de merde !

Velma n'eut pas le temps de tirer. Poussant un cri inhumain, Jessy se rappela à son bon souvenir et la soldate n'eut que le temps de faire volte-face pour la voir lui fondre dessus en lui attrapant les épaules et la poussant de tout son poids contre le mur. Le dos musclé de la militaire percuta durement le boîtier d'alarme et la douleur l'empêcha de se défendre contre l'assaut de Jessy qui lui arracha la joue.
Alors que la sirène se déclenchait dans tout Fort Victoria, Velma poussa un hurlement profond qui résonna longuement dans le couloir...





Section Communication de l'armée régulière, Tekhos
   - Il y a moins de 10h.


Sur l'image de mauvaise qualité qui s'affichait sur l'écran de la salle de contrôle, la gradée semblait un peu lasse. La fatigue se lisait sur ses traits et au côté un peu débraillé de sa tenue -tout à fait excusable pour un rapport anodin.
Elle se massa la nuque en soupirant après avoir rapporté des faits sans grand intérêt, puis évoqua le sujet de filles sujettes à ce qu'elle appela en grinçant des dents "une crise de nymphomanie aïgue et spontanée". Plusieurs mécanos avaient presque agressés quelques camarades en se plaignant de bouffées de chaleurs. Et elles s'étaient montré violentes en cas de refus, si bien que leurs officiers avaient dû les faire maîtriser avant de les placer en quarantaine à l'infirmerie du fort.


"[...] La section médicale me rapporte que les soldates concernées sont un peu plus calmes, pour le moment. Je crois que leur...leur frénésie sexuelle s'est calmée. Nous cherchons des explications autres qu'un contact formien, puisque nous n'avons pas croisé de créatures depuis deux bonnes semaines déjà. Il est possible que l'agitation vienne des températures en hausse dans cette partie de la zone de quarantaine alliées aux émanations d'une de nos cuves de carburant, qui a été endommagée suite à une mauvaise manoeuvre lors d'un chargement, il y a deux jours." Elle poussa un nouveau soupir las. "Enfin. Certains cas sont moins graves que d'autres et quelques filles ont été autorisées à regagner leurs chambres. C'est au moins ça. Je laisse la situation sous observation pendant les 48 prochaines heures, et je demanderai l'appui du QG selon l'évolution de la situation. Vous trouverez un rapport médical plus approfondi avec l'enregistrement du doc-"

Dans le fond de l'écran, une lumière rouge se mit à pulser et une sirène d'alerte couvra tous les autres bruits. On vit la femme se lever d'un bond, la caméra captant l'instant où elle se saisissait du holster de son arme réglementaire pour le passer à la ceinture avant qu'elle ne quitte la pièce. Une fraction de seconde plus tard, le message annonçant la fin de transmission clignotait.
D'un clic de souris Askandy Belldandra, générale en charge de la section de communication pour l'armée de Tekhos, coupa l'enregistrement et laissa le pc afficher son écran de veille, soit une représentation 3D du logo des forces militaires.
Elle croisa les mains derrière le dos et posa son regard sur ses officiers.

- Vous allez envoyer une unité m'éclaircir cette merde
, lâcha-t-elle tout de go.

Quelques hochements de tête approbateurs et ce fut tout. Rien d'étonnant à ça : envoyer une escouade aussi près de la ligne de front contre les formiens, c'était risquer de les envoyer à la mort avant même qu'elle n'atteigne son but. Personne ne voulait envoyer ses soldates au hachoir si facilement et surtout avec si peu de précisions, pour ne pas se prendre le savon de leur -presque certain- échec à ramener les informations désirées. Askandy continua néanmoins son exposé ; elle imposerait son choix si nécéssaire à la fin.

- Depuis l'envoi de ce message, plus aucune communication n'a été possible avec Fort Elizabeth. Il faut s'assurer de son sort et ce quel qu'il soit. Si cette station est tombée, nous avons une faille cruciale dans notre système de défense et nous devons impérativement prendre des mesures.
- Une attaque ennemie, générale ? hasarda l'une des officiers.
- C'est plus compliqué que cela. Nos avant-postes sont truffés de capteurs et autres systèmes de détection. Biométrie, rayons X, mouvement, chaleur, son... Je vous passe la panoplie complète, mais les forts de première lignes sont équipés de façon à ne pas se laisser surprendre par des attaques furtives. Les détections sont immédiatement signalées au fort et au central de comm' où nous nous trouvons actuellement pour que nous puissions réagir le plus efficacement possible. Or, aucune intrusion n'a été rapportée et l'équipement est en parfait état de marche. Nous ignorons donc ce qui a déclenché l'alarme intérieure et coupé les communications.
- C'est peut-être... enfin...une erreur humaine ? Un incendie, et le commandant posté là qui aurait oublié de faire son rapport par la suite le temps de gérer les dégâts ?

Askandy afficha un léger sourire en coin. Proprement glaçant, à vrai dire. Sa façon à elle de fusiller du regard un interlocuteur et de lui faire baisser les yeux. Cela ne manqua pas et l'officier s'intéressa soudain au bois de la table autour de laquelle toutes se retrouvaient à cet instant, pendant que Belldandra se fendit d'une explication.

- Le commandant de Fort Elizabeth, c'est Jesta O'Reilly. Un officier plus décoré que vous toutes ici, qui a affronté les formiens dès les premiers jours du conflit. Son compteur de missions en territoire hostile est l'un des plus hauts de l'armée. Vous voulez savoir qui est Jesta O'Reilly ? Une soldate qui, alors qu'on lui a proposé un poste de bureaucrate bien à l'abri dans la capitale en remerciement de son dévouement, a préféré réclamer une mutation sur la ligne de front. Voilà qui est Jesta O'Reilly. Tout sauf une minette dépassée par les événements impromptus et les situations de crise.

La générale serra les poings dans un crissement de cuir. Son explication rendait la situation encore plus surprenante, plus dure à accepter. Comment quelqu'un du calibre d'O'Reilly avait pu laisser une situation dégénérer jusqu'à ce que l'armée doive considérer Fort Elizabeth comme perdu pour la cause ? Ce qui s'était passé là-bas devait absolument être élucidé. Un nouveau type de formien absolument indétectable ? Une mutinerie ? Un "simple" accident ?

- J'ai une unité pour cette mission, générale.

Toutes les têtes se tournèrent vers la voix qui venait de s'exprimer. Dans son fauteuil, Flavia Bennington savourait son petit effet. Askandy détailla la blonde au cache-oeil. Un officier nouvellement promue, qui avait les dents longues et assez de tripes pour foncer tête baissée dans la mêlée. Une femme expérimentée et solide dont l'unité était spécialisée dans les missions de reconnaissance. Des éclaireurs hors-paire, disait-on. Efficaces, malgré leur petite tendance à trop aimer la pyrotechnie lors des combats.
Autour de Bennington, les autres militaires se détendirent un peu. Ce n'étaient pas à elles que revenait la gamelle pleine de merde et elles s'en montraient tout à fait satisfaites. En plus, Flavia était considérée comme une pétasse arriviste... un échec la remettrait à sa place pour de bon.

- Mais, avec votre permission, j'ai une demande.

Askandy plissa les yeux, mais l'invita à parler en hochant la tête à son attention.

- Je veux qu'on m'autorise à inclure à cette mission un Devastator que je choisirais moi-même.

Quelques râclements de gorge autour de la table. Un ricanement même, que personne ne prit la peine de relever. La général déposa son regard d'acier dans l'oeil unique de son officier, la jaugeant en silence le temps d'un instant qui parut s'éterniser. Flavia ne cilla pas, soutenant le défi de sa prunelle claire.
Un ange passa avant que la voix d'Askandy ne vienne enfin rompre le silence pesant qui s'était installé.

- Accordé.

Les autres officiers s'agitèrent sans oser montrer plus avant leur agacement, comme elles turent par lâcheté leurs protestations. Aucune n'avait osé se proposer avant Bennington et maintenant il était trop tard pour ça. Belldandra fit rompre la petite assemblée et attendit que les autres soient parties pour apostropher la volontaire en privé.

- Que les choses soient claires entre nous, Bennington. Dans une quinzaine d'heures, je devrais expliquer à la Grande Sénatrice en personne pourquoi un fort de la première ligne en zone de quarantaine ne répond plus, comme je devrais lui expliquer que j'ai perdu un de ses plus grands héros de guerre. Je veux des réponses convaincantes à lui fournir, sinon je vous jure que je ferai en sorte que vous finissiez votre carrière à récurer les chiottes de l'académie.
- A vos ordres, mon général.





Intérieur du transport de troupe blindé de l'unité Hellcats
   - En ce moment.


Flavia achevait de sangler sa combinaison, maintenant que son exposé de la mission était posé et ses troupes briefées. Cinq femmes en plus d'elle, parfaitement rôdées au combat contre les formiens. A l'intérieur du véhicule lourdement renforcé, le Hammer, l'ambiance était relativement bon enfant. Les soldates s'envoyaient quelques vannes en vérifiant leurs armes et en achevant de préparer leurs tenues et paquetage. La situation pourtant potentiellement critique ne semblait pas les émouvoir mais Flavia n'en faisait pas grand-cas : elle savait que ses girls seraient prêtes à agir le moment venu. De plus, elles se sentaient concernées. Fort Elizabeth et Jesta O'Reilly étaient des légendes militaires qui avaient bercé leurs classes à l'académie et aujourd'hui elles pourraient découvrir les deux ; une chance et un honneur, à n'en pas douter. Gare aux formiens si ils avaient attaqué ces monuments !

Ce qui était un peu plus préoccupant -et encore- c'était la présence de l'impressionnante forme armurée qui reposait sagement dans un coin du Hammer, comme un vieux robot déglingué qui attendait qu'on le switch sur On. C'était là en fait un Marines mâle, le fameux membre des Devastators qui avait été réclamé par Bennington. De la chair à canon derrière une armure archaïque... Une hérésie au vue des standards de l'armée tekhane. Pour autant, ces survivants avaient leur intérêt. L'expérience, l'ignorance de la peur, la "domestication" et l'efficacité d'armes qu'on ne trouvait plus dans les rangs matriarcaux actuels.
Il n'en restait plus beaucoup. L'armée les éclusait au mieux pour s'en débarrasser mais certains coriaces subsistaient. Comme celui dont Bennington caressait pensivement l'arête du casque. Si elle avait demandé son intégration, ce n'était absolument pas innocent.
Elle ne dit ni ne fit rien de plus et s'éloigna pour rejoindre le pilote à l'avant du Hammer, ses doigts glissant sur l'épaulière fatiguée du Marines.

*

*           *

Mercurius tourna un peu la tête pour regarder Bennington s'éloigner, puis ses optiques firent le point sur les différents membres des Hellcats. De nouveaux compagnons d'arme, qui ne l'aimaient sûrement pas. Bah. Il n'en avait rien à faire. Ses frères Devastators avaient été les seuls camarades valables qu'il n'ait jamais eu, mais les formiens les avaient réduit à rien. Eux et les manipulations politiques d'un gouvernement qui avait trouvé ses propres créatures finalement trop encombrantes. Qu'on lui donne l'occasion de combattre à nouveau était une aubaine. Si il faisait ses preuves grâce à Flavia, peut-être l'autoriserait-on à intégrer de nouveau le service actif ? Mercurius se raccrochait à cet espoir pour se sortir de la vie misérable qu'il subissait depuis qu'on l'avait écarté du front.

Pour tout masculiniste qu'il était, le Devastator avait toutefois un respect certain pour les soldates des premières lignes comme O'Reilly et ses sbires. Tenir face à ces saloperies spatiales depuis si longtemps était un exploit appréciable au-delà des considérations sexuelles et sociales et Mercurius s'estimait lui aussi chanceux de rencontrer de si bons militaires.
Pensif, l'homme étreignit la poignée de l'épée-tronçonneuse qui battait contre sa cuisse. Artefact brutal et rassurant, tout comme le bolter qu'il portait également. Il avait eu le droit de prendre, par précaution, un armement un peu plus lourd mais qui devrait rester dans le Hammer si son utilité n'était pas avérée.

Tranquillisé par la présence de ces armes, Mercurius retourna à sa veille silencieuse et écouta les conversations qui s'échangeaient dans le blindé.
Quelques minutes plus tard, ce dernier s'arrêtait et déployait antennes et radars. On entendit Flavia passer des appels radio qui restèrent sans réponse, et la commandante finit par quitter le cockpit du Hammer pour attraper son fusil. D'un coup, l'atmosphère s’appesantit tout le monde se prépara comme un seul homme.

- Allez, mes cailles, enfilez votre tenue de bal ! Pas de musique dans la salle des fêtes, on va aller voir si des emmerdeurs n'ont pas gâché la boum. Le Hammer reste ici sous camouflage, vous allez me muscler ces culs flasques en marchant jusqu'au Fort. En selle, les artistes.  Mercurius, en tête de file !

Le soldat armuré se leva sans rien dire et dépassa ses camarades pour se diriger vers les portes du véhicule qui s'ouvrirent, dévoilant le désert de la zone de quarantaine formienne. Il fit quelques pas à l'extérieur, faisant tourner les détecteurs intégrés à son armure pour repérer toute menace immédiate éventuelle puis fit signe aux autres que tout était clean. Bennington sorti donc, suivie des quatre autres.

De la roche à perte de vue. Au niveau de la ligne d'horizon, on pouvait apercevoir un bâtiment puissant qui surmontait une haute muraille qui s'étendait loin au-delà de la vue. La délimitation de la zone de quarantaine autour de la Ruche, no man's land où la loi du plus fort régnait plus intensément que les lois de Tekhos. Ces terres désolées avaient été gorgées de sang durant les premières années de l'invasion spatiale et les tekhanes stationnées là payaient presque chaque semaine leur tribut aux horreurs de la guerre.
Comme un veilleur silencieux mais inflexible, Fort Elizabeth et ses ailes s'imposaient comme un bastion de l'ordre et de la sauvegarde du matriarcat. De hauts miradors puissamment armés, des portes et des murs pensés pour résister à des tirs de missiles, des chiennes de guerre équipées pour livrer le plus éprouvant des conflits. La prétention de Tekhos à défendre ses positions et ses enfants, coûte que coûte.

Une citadelle imprenable qui, d'aussi loin, semblait figée dans le temps et prise dans un pesant silence de mort.
En formation serrée, les Hellcats et leur Devastator engagèrent la route vers Fort Elizabeth et ses mystères.


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One Shot / Re : Escapade royale [pv]
« le: dimanche 06 novembre 2016, 15:59:44 »
Lancé au galop, l'étalon brun que chevauchaient Opale et Hirondelle filait à vive allure à travers le paysage d'automne. Le puissant coursier ne semblait pas souffrir du poids plume des deux jeunes femmes qui le montait et se contentait de courir à travers les bois. Rapidement, le camp rapidement établi par les gens de la princesse ne fut plus qu'un petit point dans le lointain et en vint à disparaître tout à fait au détour d'un virage brusque entre deux talus. Aussi inconsciente qu'elle était maintenant libre, Opale de Gloire-Etoile riait à pleins poumons. Ce qu'elle ferait plus tard ? Elle n'en savait rien. Elle ne s'était pas posé la question, en vérité. Ce dont elle était sûre, c'était de la nécéssité qu'il y avait à fuir son royaume sans s'enfoncer dans celui de son prétendant. Partir en cavale vers le sud, c'était filer vers l'inconnu. Seule, Opale se serait peut-être ravisée après quelques centaines de mètres. Terra était pleine de dangers, de monstres sanguinaires et autres endroits douteux, elle le savait bien. Mais Monoke était avec elle, comme la charmante elfe l'avait espéré. Sa garde du corps suffirait certainement à assurer une route sûre vers... vers n'importe quelle destination. Avant que le sort lancé sur sa suite ne se dissipe, Opale serait déjà loin.

Afin d'économiser le coursier, la princesse le fit ralentir en tirant sur les rênes. L'avance était assez importante pour qu'elle puisse se permettre cela, et elle avait bon espoir de pouvoir encore gagner du temps par la suite. Elle avait changé de direction plusieurs fois pour perdre d'éventuels poursuivants, avait donné la pleine course de l'animal pendant plusieurs minutes. Il était temps de faire le point et de décider de la marche à suivre. Ainsi, stoppant l'animal à proximité d'une rivière, Opale en descendit. Une fois à terre, la princesse se mit à gémir en se massant les fesses.

- On est bien trop mal assis sur un cheval. Ne peut-il y avoir de moyen de transport plus confortable ?


Resplendissante dans sa liberté nouvelle, Opale adressa un superbe sourire à Monoke avant de commencer à relever sa lourde jupe. Elle parvint après un temps à dévoiler le fuselage parfait de ses longues jambes, la cuisse ferme de l'une d'entre elles présentant une jarretière coquine qui tenait en place un rouleau de parchemin dont la princesse se saisit avant de le dérouler. Elle approcha de Monoke et lui montra son trésor : une carte de la région, sûrement acquise en charmant quelques bibliothécaires du château.

- Aide moi à nous retrouver là-dessus, mon Hirondelle. Je veux rejoindre Nexus, même si la route sera longue ! Ce n'est pas très grave. Il faut que nous changions de cheval et moi de vêtements pour ne pas trop attirer l'attention des paysans. Tu crois qu'on peut trouver un village dans les environs ?


En lisant la carte, Monoke se retrouverait peut-être sans trop de mal. Melynas n'était guère un grand territoire et somme toute bien peu mystérieux. Opale avait choisi, volontairement ou pas, de rejoindre les montagnes qui séparaient confortablement la contrée tranquille des plus douteuses Landes Dévastées. Fort heureusement, le chemin jusqu'à ces territoires hostiles s'étalait encore sur plusieurs jours. Peut-être trouveraient-elles des relais de voyageurs sûrs ?
Une chose dans toutes ces inconnues était néanmoins des plus certaines : la pétillante princesse n'avait aucunement l'intention de revenir sur sa décision et de mettre fin à sa fugue. Elle était bien trop décidée pour ça, comme le démontrait son empressement à dresser des plans abracadabrants en parcourant la carte du bout de son index à l'ongle soigneusement manucuré.

L'aventure tendait les bras, et Opale comptait bien s'y réfugier sans hésiter un seul instant !

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Blabla / Re : Nos fonds d'écrans!
« le: lundi 31 octobre 2016, 16:57:57 »
Non, c'est plus petit une fois passé en fond et c'est dommage éè

11
Blabla / Re : Nos fonds d'écrans!
« le: samedi 29 octobre 2016, 09:32:19 »

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Prélude / Re : LIAR : Les réplicateurs arrivent. [Violidé ... ée? ~♥]
« le: vendredi 28 octobre 2016, 17:47:57 »
On a Samantha Carter sur le forum, elle réglera le problème des Réplicateurs o/

Bienvenue !

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Prélude / Re : Esverancia ~ La Dame de Glace.
« le: vendredi 28 octobre 2016, 12:36:53 »
Bienvenue :)

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Prélude / Re : Du rhum, du sexe et de la baston nom de Dieu! [Valilouvée]
« le: dimanche 23 octobre 2016, 23:40:07 »
Démone-saiyen, si j'en crois le coup de l'appendice caudal.
Damn.

Bienvenue.

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Archives / Re : Quoi de beau sur Youtube?
« le: dimanche 23 octobre 2016, 16:23:38 »

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