Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > L'aéroport

Rattraper le coureur de vague [PV]

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L'empire Sildurien:
Micha et Emeralde étaient donc en chasse, une chasse qui prend du temps, mais dont la distance entre eux et leur proie, rétrécis à chaque pas de l'androïde Micha. Au milieu des humains, personne ne semble remarquer plus que cela l'androïde. Cachée sous les habits elle pouvait passée pour humaine, une capuche en plus et elle passait incognito, au pire elle aurait l'air d'une femme se promenant en costume pour un tournage. Elle devait porter des lunettes pour cacher la faible lueur de ses yeux dans le noir et la nuit. Les humains n'étaient pas conscients de la présence de l'Empire sur Terre, et mieux valaient qu'ils le restent !  Emeralde invisible et faite d'information électrique se promenait sur les réseaux sans laisser de trace involontaire. Elle buvait l'information et l'assimilait instantanément.

Il avait en plus mordu à l'hameçon, voilà qui était intéressant, peut-être que finalement cette entité, un humain supposé, n'était pas bête. Il avait mordu au plan, les informations trouvées étaient simples... Le nom n'était que des numéros, l'adresse et tout le reste était semble-t-il erroné... Non, il devait sans doute le voir ma la séquence n'était pas prise au hasard, il y avait un motif et tout était juste crypté. Et il y avait fort à parier qu'il avait déjà la clé pour décrypter le message. Il n'y a pas de place pour l'erreur, les chiffrent forment une adresse, similaire à une adresse matérielle, mais comment s'y connecter ? L'adresse n'existe pas près de lui, en tout cas elle ne correspond à aucune téléphone ou tablette dans son entourage sans fil...

Et alors qu'il termine sans doute ses affaires, et que son café refroidit, il peut alors le sentir. Comme un vent froid qui souffle dans son dos, son instinct le lui disait, quelque chose à trouver sa piste. Sans doute, car il a mordu à l'hameçon, mais pire encore, son téléphone s'éteignit alors. Avait il était piraté ? C'était tout de même étrange, il redémarra pourtant lentement, et son logo avait changé. Ce n'était plus le petit robot, ou la pomme, ou encore la fenêtre... Ou tout autre logo de fabricant superposé au système. Une console s'afficha par dessus le logo en fond, un logo représentant un drapeau coloré, d'une nation inconnue.

Les lignes de commandes qui défilaient étaient dans un alphabet inconnu, comme si son système était désormais remplacé par quelque chose d'autre. Des séquences se répétaient au début de chaque ligne, c'était bien une console puis il vit son fond d'écran revenir, ses applications et tout semblait parfaitement normal. Une seule chose avait changé, enfin en apparence, il y avait une icône représentant la tête d'une jeune fille en 3D avec des cheveux bleus, l'icône portait le nom "Emeralde", mais était pour le moment grisé. Il était temps de partir pour lui, quoi que ce soit la chose qui l'a trouvée, elle a pirater son téléphone en moins de dix secondes...

Micha elle, était bientôt arrivée au café, couverte d'un imperméable, caché sous sa capuche, elle était armée de deux mitrailleuses attachées à ses hanches. Il peut l'apercevoir, un imperméable jaune dans la rue ça ne passe pas inaperçu... Que faire ? Avait-il le temps de partir ? Fallait-il laisser le téléphone ici ? Il n'était pas formaté et contenait surement des choses préjudiciables... La chose en jaune avait disparu des fenêtres, elle n'avait fait que passer, était-ce celle qui le poursuit depuis tout ce temps ? Où bien commence-t-il à devenir paranoïaque ? Cette chose l'aurait rattrapée aussi vite ? Ça ne fait que quelques secondes, minutes au plus depuis qu'il a mordu à l'hameçon, si c'était la chose, alors elle l'avait retrouvée depuis plus longtemps et avait du faire en sorte qu'il reste sur place...

Jonathan Leroy:
Mais c'est quoi cette bouillie de texte ?

Une sacrée purée effectivement. Des lettres, des chiffres sans queue ni tête ... Rien qui ressemble de près ou de loin au nom, à l'adresse postale ou au numéro de téléphone que ses emplacements de la base de données sont supposés contenir. En fait, on aurait chié des octets à ses endroits ça aurait été pareille.

À moins … À moins que ça ne soit pas simplement des valeurs aléatoire affecter au bon vouloir du pif. Certaines séquences se répètent trop, comme un motif qui se dessine si on met les données bout à bout. Juste du texte cacher par un cryptage suffisamment simple pour laisser transparaître sa structure ? Ça y ressemble en tout cas, mais dans ce cas, quelle est la méthode et surtout, quelle est la clef ?

Il ne faut guère de temps à Jonathan pour éliminer la très grande majorité des systèmes cryptographiques usuels, trop complexe pour laisser deviner un motif d'un simple coup d'œil. De même si le message lui ai adressé, c'est qu'il est déjà en possession de la clef ou qu'elle est simple à trouver avec ce qu'il sait déjà. Il n'y a aucun intérêt à forcer son correspondant à user de la force brute pour lire ses propres messages, non ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça a piqué sa curiosité. Suffisamment du moins pour qu'il reste le cul sur sa chaise, malgré que le plus élémentaire des bons sens devrais lui dire de lever le camp rapidement. Mais bon, ce n'est pas comme si on pouvait trouver quelqu'un en particulier dans une ville de plusieurs millier d'habitants en 5 minutes, non ?

De toute façon c'est trop tard, Jonathan a déjà commencé à chercher. Les banalités de type "code césar" et autres "alphabets aléatoires" sont vite écartés faute de résultat. Quelques autres suivent, mais on n'en fera pas l'étalage ici parce que ça serait vite lassant. Finalement, il s'arrête sur une suite qui semble prometteuse. "89:58:A8:F0:AE:5F" ça ressemble furieusement à une adresse MAC non ? Mais si, ce numéro unique associer à chaque périphérique réseau, gravé dans la puce même qui gère votre connexion. Ça ne vous dit rien ? Tampis, de toute façon ça ne changera rien vu qu'aucun appareille avec cette adresse ne semble être dans les parages, fausse piste donc.

C’est malin tien, merci pour les pertes de temps … Et puis merde, je me casse direction mon lit.

C'est sur ses bonnes paroles que Jonathan range son ordinateur dans sa sacoche avant d'apercevoir du coin de l'œil son téléphone posé juste à côté s'éteindre soudainement. L'hypothèse de la batterie vide est cependant bien vite écarté quand l'écran se met à afficher un dessin à base de forme géométrique colorées. Simple logo ou drapeau d'une organisation quelconque ? Jonathan ne se pose pas vraiment la question, surtout quand il s'aperçoit que loin d'être une image statique, se "truc" étant manifestement en train d'installer on ne sait quoi sur le terminal.

Fuck ! Mais comment ils font ça aussi vite ?

Probablement parce qu’il a trop traîné ? Quoi qu’il en soit il entreprend bien vite d’ouvrir le capot arrière de l’appareille sous l’œil interrogatif de l’employer au comptoir pour en retirer la batterie. Il range ensuite bien vite l’objet maintenant inerte dans ses poches et prend en quatrième vitesse la poudre d’escampette. Prenant à droite en sortant de l’établissement, il s’engage dans la direction opposée d’un gugusse en manteau jaune aussi voyant qu’un gyrophare dans la nuit noire.

Il y a des moments où la mode japonaise me laisse perplexe … Hop hop hop, reste concentré Jonathan. Primo, comment je trouve mon chemin dans cette ville sans GPS ?

Une excellente question vous en conviendrez ? Vous ne savez-pas ? Jonathan lui a déjà sa petite idée sur la question. Sa meilleure option est sans doute de se rendre dans une rue fréquentée et de tout simplement demander à un passant. Après tout s'il y en a qui peuvent l'orienter c'est sans doute les habitants. Par contre, pour l'aspect "je me fonds dans la masse" c'est un peu loupé. En effet ses 188cm le laisse visible comme un piquet qui dépasse de l'eau. Mais bon, ceux qui le cherche ne doivent pas "déjà" être dans le coin, c'est improbable … N'es pas ?

L'empire Sildurien:
Micha et Emeralde sont sur sa trace, et sont désormais proches de lui, le pirate aura-t-il le temps de partir ? De fuir ? Où voudra-t-il se confronter à la personne qui l’a prise en chasse ? Pendant qu’il constate ce qui semble être des dégâts dans la base de données, les filles se rapprochent elles. Le message à son attention n’était pas forcément le plus compliqué du monde, il allait y arriver en peu de temps. Emeralde s’installait tranquillement, démontrant la facilité de l’empire à localiser les choses et en prendre le contrôle. La batterie retirée avait cependant coupé net le processus. Emeralde était faite d’énergie, mais sans la batterie, les circuits étaient coupés net ! Impossible pour elle de circuler, elle se cacha donc dans les condensateurs qui garderont assez de sa charge électrique pour qu’elle ne s’efface pas. Et de toute façon elle s’était déjà installée dans les mémoires mortes, au prochain démarrage de cet appareil, elle reprendra son fonctionnement.

D’ailleurs la femme en jaune, qu’il passa, sembla ne pas le remarquer. Micha se contente d’entrer dans le bar, elle ne scanna la pièce, aucune trace de sa cible. Aucune trace non plus d’Emeralde, elle sort alors sa tablette et ressort, en contact avec Emeralde elle fait le topo de la situation. Emeralde n’est pas totalement installée, leur cible est en fuite et la qualité des caméras de cette ville ne permet pas de le tracer depuis sa sortie. Comme il n’est pas un, habituer le barman ne sait rien de sa cible. Elle scanne l’endroit encore une fois, aucune ne trace de cette personne. Elle décide alors de sortir, Jonathan pouvait sentir le frisson dans sa nuque, quelque chose était en chasse, et il était la proie ! Micha était une vieille unité, mais une excellente chasseuse. Élancée, rapide, petite, elle courrait dans la foule se cachant sous son imperméable.

Jonathan pouvait entendre derrière lui des cris, des gens se plaignant qu’on les bouscule, mais il aurait beau regarder, rien ne semble se démarquer. Elle est trop petite une fois qu’elle court, penchée en avant, fonçant en scannant les personnes qu’elle croise. Elle ne ralentit que pour les plus grandes. Car oui, l’homme qu’elle cherche n’est pas d’ici, il n’a pas la taille habituelle des habitants de la région. En plus avec les informations qu’elle a, elle sait qu’il n’a pas de téléphone en fonction sur lui ! Elle éliminait donc avec Emeralde toutes les personnes en communication téléphonique dans cette rue. Elle courrait si vite, qu’elle finit par percuter une personne sortant d’un autre bar. Cela la ralentit donc et sa capuche tomba laissant sa longue chevelure blanche s’exposer. Un éclair à cet instant révéla un peu la dame en blanc. Son étrange diadème avec des antennes. Son oreillette sortie d’un film de science-fiction.

Elle avait aussi un exosquelette dans le dos donc quelque partie se voyait sur l’avant. Elle continua sa course le visage à découvert, la bousculade avait ouvert son imperméable dans la foulée, désormais c’était une femme tout habillée de blanc qui chassait le coureur de vague. Qui était-elle ? Que voulait-elle et puis c’était quoi ces deux armes parfois visibles à sa ceinture ? Les gens sur le chemin s’éloignaient d’elle, sa vitesse ne leur laissait pas vraiment le temps de comprendre. Arrivée à une intersection elle regarde de tout les cotés, puis l’aperçoit, il est temps de le poursuivre ! Elle sait qu’il va dans les petites rues, elle le suit au visuel et maintenant qu’elle sait à quoi il ressemble c’est encore plus simple ! Elle constate alors qu’il ne semble pas savoir où il va ! Elle commence même à le rattraper, il faut dire, avec un GPS embarqué ça aide !

Il pouvait courir, une dizaine de minutes déjà, s’il n’y avait pas tant d’obstacle cela ferait longtemps qu’elle l’aurait chopé. Micha allait trop vite, elle devait ralentir à chaque tournant et faire un détour sur chaque obstacle qu’elle ne pouvait pas sauter ! Elle se plaignait un peu sur la manière dont cette ville était organisée c’était un vrai chantier ! Elle le vit passer un croisement, cette fois plus d’obstacle en vue ! Elle commence à sprinter, droit vers lui ! Arrivée au croisement par contre, elle ne vit pas arriver la camionnette tout phare éteint. Le véhicule allait assez vite lui aussi, était-il en fuite ? Allez savoir, elle fut frappée de plein fouet par l’aile avant droite du véhicule en marche et envoyée contre un mur. Elle entendit le véhicule continuer, elle n’avait pas de dégâts graves et se recula de quelques pas pour se situer. C’est là que l’accident arriva, la camionnette en fuite était poursuivie par ce qui semblait être des brigands, ou des membres d’un gang. Pas vraiment le genre de personne à se soucier de la vie d’autrui, ils foncèrent sur la jeune femme en hurlant et criant à sa mort ! Frappée de plein fouet elle vola par dessus le premier véhicule, heurta le second sur le capot et le parebrise, puis tomba au sol. Le véhicule en parebrise brisé recula, puis lui roula dessus avant que deux autres véhicules, une jeep et un pickup-up ne fassent de même.

Micha au sol avait la tête sur le côté, sa nuque n’était pas brisée, ses voyants internes étaient au rouge. Ses yeux étaient passés de leur bleu cyan à un gris foncé. Elle avait les bras brisés, le gauche arraché. Ses armes étaient au sol, ses jambes étaient également écrasées. Les dégâts étaient très importants, elle n’était plus en état de se relever. Sa veste jaune s’était fait arracher par les roues d’un des véhicules ne laissant au sol qu’une carcasse fumante dans cette nuit froide. Il y avait un peu de fumée qui s’échappait, grise, sentant le plastique en feu et les composants électroniques surchauffés. Et alors que le corps semblait inerte, c’est une explosion qui se fit entendre, des étincelles sortirent de sous son corps accompagné d’une lumière assez importante. Au sol il y avait une sorte d’huile qui se rependait. Et la fumée sortant du ventre venait des batteries liquides percées  et qui avaient grillé d’autres circuits avec leur acide. Ce n’est pas un hasard si les unités modernes sont fournies en série avec un réacteur à fusion froide bien plus stable…
Une fois toute la fête finie, et les fumées au sol dissipée, il verra plus qu’un tas de métal, de plastique et de latex.

S’il la retournait sur le dos il verra en effet que sous sa cage thoracique quelque chose a brulé dans une cour-circuit, les batteries en fait, au nombre de deux. Et sans doute destinée à du haut voltage avec une grande intensité. Les membres fonctionnaient avec des systèmes électriques, moteurs, servomoteurs, électroaimants. Rien ici n’était à piston, c’était assez fou d’imaginer une machine allez à cette vitesse juste avec de l’énergie électrique. Son visage avait une peau dont la texture faisait totalement humaine, pareil sous la tenue. Mais au niveau du ventre et du torse, le feu avait révélé le subterfuge. La peau n’était qu’un simili en un matériau proche du latex, elle avait fondu sur le ventre et le torse, sa poitrine n’était elle qu’une partie plus épaisse de ce tissu. Sous la poitrine c’était bien du métal et la poitrine en elle-même n’était que du silicone rien de plus.

Qui que ce soit qui ait fabriqué cette chose, disposait de technologie proche des humains. Mais à un niveau très différent, la base était semblable, le modèle pour le corps était humain, mais qui diable sur Terre pourrait avoir fabriqué un tel engin ? Et maintenant cet engin était inerte, froid comme l’air ambiant. Seul le compartiment à batterie qui avait subi un gros choc était encore chaud. Son squelette semblait fait d’un matériau similaire aux fibres de carbone avec des renforts métalliques. Enfin s’il tentait de porter un morceau comme le bras gauche arraché, il verra vite que le poids est ridicule, cette machine a été faite pour la vitesse, la discrétion et certainement l’assassinat. Elle doit à peine peser plus d’une trentaine de kilos avec toutes les pièces réunies.

Jonathan Leroy:
Être retrouvé dans une ville comme Seikusu en quelques minutes, c'est improbable non ? Même si ses poursuivants sont parvenus à trouver et infiltrer son téléphone en peu de temps, ça ne veut pas dire qu'ils sont sur place et encore moins juste derrière lui, n'es pas ? Alors pourquoi Jonathan a l'impression tenace d'être suivie alors qu'il cherche son chemin dans cette rue bondée ? Ça n'a aucun sens … Non ?

Putain je deviens parano à force … Il faut vraiment que je dorme ou je vais tourner barjo.

Ça serait une bonne chose effectivement. Encore faut-il trouver son hôtel, mais une rapide discutions avec un passant le met sur la voie. À quelques rues de là, une petite trotte à pied, mais rien de bien méchant a priori. Mais cette courte discution l'immobilise juste assez pour que quelques éclats de voix lui parviennent. De quoi il s'agit ? Difficile de le dire, mais quelque chose lui dit au fond de lui qu'il n'a pas envie de savoir précisément de quoi il en retourne.

Il reprend donc sa marche avec son sac de voyage et sa sacoche d’un pas pressé vers sa destination. La rue défile à cette heure avancée de la nuit, éclairé par les lampadaires et les enseignes des commerces ouverts sans interruption dans ce quartier manifestement très passant. Après tout, il est encore à proximité de l’aéroport, un lieu ou les gens vont et vienne à n’importe quelle heure de la journée.

Nouvelle intersection, nouveau doute sur la direction à prendre. Les rues adjacentes ne lui inspire guère la confiance. Après tous, aller fouiner dans des serveurs obscures dans les parties sombres d'internet est une chose, faire de même dans la vie réelle en est une autre. Mais alors qu'il tâche de prendre la bonne orientation de nouveaux éclats de voix se font entendre. Cependant, il a tout le loisir de voir ce qui se passe cette fois. Des passants lambda se plaignant d'être bousculés par une personne manifestement trop pressée pour respecter les usages élémentaires. Soit, jusque-là rien de bien méchant.

Non, le souci c'est la personne en question. Serte c'est le Japon, serte il y a une culture de la mode et du cosplay qui échappe totalement a bon sens des européens, serte l'accoutrement de la jeune femme semble sortir tout droit d'un film de science-fiction avec ses antennes, ses renforts métalliques et son tissu bien trop près du corps pour être décent. Et oui, il sait pertinemment que certains jouets en plastique peuvent aisément passer pour de vrais armes de nos jours. Mais ça ne l'empêche pas de prendre à droite, dans les petites rues qui jouxte l'avenue principale en formant un semblant de labyrinthe où il espère semer "manteau jaune" sans trop se perdre lui-même.

Bêtise induite par la fatigue ou idée salvatrice ? La réponse n'importe que peu à Jonathan en cet instant, son pas rapide le conduisant d'intersection en intersection sans trop faire attention à ce qu'il croise. Il fait juste en sorte de garder la direction générale de sa destination, sans trop y croire malgré tout. La nuit se finira probablement en taxi se dit-il.

Le nombre de passants décrois rapidement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne à part lui à se promener dans la rue. Qu'à cela ne tienne, Jonathan a beau en avoir plein les jambes, il se dit qu'il finira bien par arriver quelque part. Ce croisement par exemple, la gauche devrait le ramener dans la direction de l'avenue, non ?

Sa réflexion est interrompue par le bruit d'un moteur malmené, manifestement quelqu'un "écrase le champignon" dans sa direction. Attiré par le bruit, il tourne la tête vers ce son impromptu … Pour voir "manteau jaune" lui foncer dessus comme un fauve sur sa proie et se faire faucher par la camionnette au moteur rugissant qui avait attiré ses yeux dans cette direction.

La scène se passe trop vite pour qu'il ait le temps de réagir, après tout aucun humain normalement constitué n'est assez rapide pour faire quoi que ce sois dans intervalle qui précède l'arrivée d'autres voitures, accélérateur tout aussi pressé que la première du lot et tout aussi peu concernées par la jeune femme qui se trouve au milieu du passage, lui adressant au mieux ce qui semble être des insultes en lui roulant dessus comme un vulgaire chat de gouttière.

Et puis, aussi soudainement que le bruit est apparu, le silence revient dans la rue en laissant Jonathan un peu con, les bras ballant devant la scène qui vient de se dérouler comme dans un mauvais film d'action. Et alors que le cerveau du français ce décide enfin à reprendre du service et à traiter ce qu'il vient de voir, la conclusion logique de ce genre de film se produit sous la forme d'une détonation qui aurait bien besoin d'une dose de "Michael Bay" pour passer à Hollywood.

Attend … Depuis quand les humains explose ?

Mais c'est une excellente question Sherlock, la réponse ne tarde pas à lui venir à l'esprit en s'approchant de la carcasse puant le plastique brûlé, l'acide de batterie et le latex ratatiné. Il trouve à l'intérieur deux trous bien distincts qui semble être l'emplacement d'un couple de batterie dont il reste quelques traces du fluide lactescent. En guise d'accompagnement, il observe aussi du câblage et des circuits électroniques, le tout saupoudrant un châssis en aluminium ou en fibre de carbone au vu du poids plume de cet androïde.

Putain, mais depuis quand le gouvernement japonais fabrique ce genre de machin ?

L'idée que ça soit du matériel grand public ne lui traverse pas du tout l'esprit, pas plus qu'une origine plus lointaine. Plus important et immédiat, le bruit et surtout l'explosion de ce qu'il suppose être la batterie allait sans doute faire rappliquer rapidement les autorités … Ou moins sympathique encore. Et Jonathan n'avait absolument aucune envie de devoir expliquer ce qui l'a amené ici à la police ou aux yakuzas locals. Jonathan devait partir et vite, la question étant de savoir s'il emmenait le robot avec lui.

Curieusement, la réponse lui semble évidente. C'est peut-être la seule chance qu'il a d'apprendre quoi que ce sois sur ses poursuivants et sans source d'énergie il n'y a aucune raison pour que la machine se réveille soudainement. Aussi il rassemble rapidement un maximum de pièces détaché en un tas un peu en vrac et repartis rapidement l'ensemble entre son sac de voyage, sa sacoche et un vieux sac de sport trouver dans une poubelle.

Malgré quelques regards de travers des passants et de l'accueil, l'arrivée dans la chambre se passe sans soucis majeurs. Composé d'une chambre, d'une kitchenette et d'une salle de bain, l'endroit ressemble presque plus à un studio d'étudiant. Cependant, ce type de logement est aussi apprécié des vacanciers en proposant une prestation a mis chemin entre l'appartement de location et l'hôtel classique. Une fois les clefs posées sur la table de nuit, Jonathan abandonne l’androïde dans un coin contre le placard avec le reste de ses affaires avant de s’adonner aux joies d’une douche bien méritée puis de s’endormir comme une masse jusqu’à une heure avancée de la mâtiné.

Ce qui se passe ensuite ? Jonathan s'en va faire quelques courses, il va avoir besoin d'outils pour démonter l'androïde. Ce qu'il peut du moins, car si le démontage du revêtement extérieur ne pose pas trop de soucis avec sa composition à base de silicone et de latex, le démontage de la carcasse métallique se montre plus retord avec ses vis qui ne sont ni en mesure métrique, ni en mesure impériale. Ce n'est d'ailleurs ni du cruciforme, ni du BTR, ni aucune autre tête qu'il connaît, aussi il improvise avec un tourne-vis plat.

Une fois la carcasse ouverte, il se met en quête de référence ou d'indication écrite sur les pièces qui pourraient l'aider à comprendre l'origine de la machine. Mais mauvaise pioche, s'il existe bien des marquages ils sont dans une langue qu'il est bien incapable de comprendre. Quant au composant en eux-mêmes, tout ce qu'il peut en dire c'est que des moteurs aux puces électroniques en passant par les roulements à bille ce n'est pas du "made in china". Autrement dit, il n'est pas plus avancé.

Putain, mais c’est quoi ce bordel bon-sang. C’est une blague ou quoi ? Même les Américains ils n’iraient pas aussi loin bordel.

La soirée approche et il ne lui reste pas beaucoup d'option. En fait il n'en reste qu'une et elle ne plait pas vraiment à Jonathan. Tenter de rallumer un robot assassin dont il ne connaît ni l'origine, ni l'emplacement de l'arrêt d'urgence ? Oui, ça semble être un plan bien foireux. Mais pour le coup il n'a aucune autre idée, alors soit, il l'envisage sérieusement.

Pour commencer il commence par débrancher les membres restant, paralysant de fait l'androïde (du moins il l'espère), puis il recherche et déconnecte tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une antenne, de même pour tout ce qu'il n'identifie pas bien ou qui semble endommagé avec les câbles à l'air. Il ne reste à la fin que ce qu'il suppose être l'unité centrale, la tête et ce qu'il suppose être les connecteurs des batteries. Une rapide vérification lui confirme qu'il n'y a pas de court-circuit a priori, reste à deviner la tension d'alimentation et la polarité.

Bon, j'ai débranché les trois quarts au moins de ce qu'il y a dans cette carcasse, ça ne doit pas tiré des milliers de watts vus ce qu'il reste. J'ai bien fait de me procurer une alim de labo tien …

Quelques minutes et deux dominos plus tard, l'alimentation en question est branchée en lieux et place de la batterie, dans le sens qui lui semble le plus logique au vu du comportement similaire à une diode de ce qui se trouve à l'autre bout du fil. Une fois les dernières vérifications faites, Jonathan entreprend d'augmenter graduellement la tension. 5 volts en devienne 9, puis 12, puis 15 … Jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose. Espéreront que ça ne sera pas un nuage de fumé, déjà qu'il ne sait pas trop comment expliquer la forte odeur de cramé du reste des pièces détachées ...

L'empire Sildurien:
Trente-cinq volts, ce c'est qui fut nécessaire pour faire démarrer la machine. Avec nombre de systèmes, en moins autant dire qu'elle n'allait pas faire grand-chose. Le démarrage de l'unité se fit sans bruit, aucune partie mécanique n'était en état de marche avec tout ce que l'humain a bidouillée. La seule réaction fut les paupières qui clignèrent avant de se refermer. Un bon signe ? Du moins le signe que le courant nécessaire était est atteint, soit proche de l'être. Après quelques secondes de silence, le temps de quelques diagnostics automatiques et puis un peu de son sortit. La mâchoire s'ouvre alors et les yeux aussi. La machine regarde directement le visage de l'humain, oh, la cible... Sa mémoire était encore intacte, aucun dommage sévère à la tête n'était indiqué dans le rapport. Mais les unités de calculs d'appuis ne sont plus en ligne. Il lui manque tous les membres et d'après ses senseurs une bonne partie du corps est "absente". La machine le suit du regard, sans piper mot dans l'instant. Elle fait un nouvel index de ses systèmes, ah tiens, plus de communication longue portée.

Par contre elle a encore les antennes dans sa tête, qui faute de longue portée peuvent encore lui servir à repérer pas mal de choses et transmètres à d'autres unités. Pas pot, y'en a aucune autre dans le coin... Ou presque, elle capte bien Emeralde présente dans le téléphone le plus proche. En tout cas c'est bien la cible elle en a confirmation, elle tourne au ralenti, il manque trop de choses. Ses yeux illuminés par un cercle orange indiquant le fonctionnement d'urgence scannent la pièce.

- Étrange installation, mais je vous reconnais, cible trente-six-mille-vingt-trois. C'est vous qui avez interféré dans notre lutte antiterroriste...

L'unité n'en dit pas plus, elle soupire même doucement, comme si elle était déçue, sa mission est fichue à présent, et elle n'a pas le temps d'envoyer un signal pour avoir des renforts. Mais chance pour elle, Emeralde en veille est toujours là pour veiller à ces choses.

- Qu'attendez-vous pour me débrancher ?

Demande-t-elle calme, après tout, il veut la tuer non ? C'est ce que les humains font avec ce qui les effraie !

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