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Elle était arrivée par le biais d’un pétrolier, en tant que passagère clandestine. Elle aurait pu s’acheter un ticket dans un bateau normal, mais elle ne voulait laisser aucun indice susceptible de la retrouver. De plus, elle était encore mineure, et n’avait aucun papier d’identité. Elle n’aurait jamais passé les contrôles douaniers, et il lui avait été alors plus logique de voyager en tant que passager clandestin. Seikusu se dessinait à elle, et, tandis qu’elle errait dans les cales du navire, se nourrissant de fruits et de plats volés dans les réserves du navire, elle songeait à sa vengeance. Wolverine... Iron Girl... Supergirl... Ses rêves étaient encore marqués par les cauchemars qu’elle faisait, des cauchemars qui, à plusieurs reprises, l’avaient contraint à fuir. Malgré toute sa prudence, elle ne pouvait pas s’empêcher de rêver, et, quand les cauchemars étaient trop forts, elle se réveillait en hurlant, avec ses griffes déployées. Forcément, une femme avec des griffes en adamantium sortant de son corps, ça surprenait toujours. Généralement, Laura s’en sortait bien, car personne ne la voyait. Le matin, on voyait juste les traces de sang sur le lit. Les hommes qui faisaient le ménage s’inquiétaient, les femmes se disaient juste que la petite avait ses règles, et, à défaut, lui proposaient un tampon.
Elle ne restait jamais très longtemps en place, gagnant sa pitance dans les champs de coton, faisant les vendanges au milieu d’ouvriers mexicains et sudaméricains, des clandestins. Elle avait commencé par les États du Sud, et fuyait dès que la police approchait, que ce soit pour une simple patrouille ou autre chose. Les flics descendaient souvent dans les champs de cotons pour contrôler l’identité des ouvriers. Le gouvernement avait durci sa politique là-dessus depuis des années, et même les grands propriétaires terriens ne pouvaient plus s’en sortir en arrosant le shérif du coin. Les ordres venaient du haut, des bureaux fédéraux. Laura le savait, tout comme elle savait quand il était le temps de partir.
Pendant des mois, elle avait négligé son entraînement, au profit de la simple notion de survie... De survie dans un monde hostile où elle savait que la moindre hésitation lui serait fatale. Le SHIELD avait des yeux partout. Il ne s’agissait même plus d’éviter les caméras de sécurité, mais de se méfier du ciel, de leurs satellites flottant dans l’espace, et qui leur permettaient de contrôler l’intégralité de la population. Survivre dans un monde aussi interconnecté que la Terre était un exercice difficile .Elle ne pouvait prendre aucun papier, ni sortir à visage découvert, portant constamment une casquette. Elle s’était coupée les cheveux, mais ces derniers avaient maintenant repoussé. Son corps était dissimulé sous d’amples vêtements : un survêtement de sport avec une capuche. Guère esthétique, mais il dissimulait sa combinaison de combat.
Elle avait exploré les États-Unis du sud vers le nord, et s’était rendue au Canada, travaillant comme serveuse, faisant la plonge dans les restaurants. Dès qu’elle commençait à traîner un peu trop, elle partait. Elle se reposait dans les foyers, des endroits où personne ne posait de questions. Ce n’était pas le grand luxe, mais, par rapport à la cellule capitonnée dans laquelle elle avait grandi, c’était toujours mieux que rien. Elle était aussi discrète qu’une ombre, et avait réellement repris son entraînement en arrivant dans les grandes villes, s’entraînant dans des entrepôts abandonnés ou dans les égouts. Ça n’avait rien à voir avec le laboratoire ultra-perfectionné où elle avait grandi, mais c’était toujours ça.
Laura n’avait jamais utilisé Internet. Elle savait que le SHIELD avait des techniques sophistiquées pour repérer des personnes à partir de la manière dont ils tapaient sur le claver, et ils avaient sûrement obtenu des informations depuis la base où Laura avait grandi. Elle se rendait dans les bibliothèques municipales, et elle lisait. Il n’y avait pas grand-chose sur le SHIELD, car, pendant des années, l’organisation avait été secrète. Elle n’avait réellement choisi de se faire connaître qu’à partir des évènements de Stamford, et de la crise entre supers-héros. Laura avait lu bon nombre d’articles sur le SHIELD, notamment ceux de Sally Floyd, une journaliste assez incisive à l’égard de l’organisation, ou encore un livre publié par Ben Urich sur le SHIELD. Elle avait ainsi appris que bon nombre d’évènements paranormaux avaient lieu à New York, et elle avait choisi de s’y rendre. Elle se disait notamment qu’elle pourrait interroger Urich. Certes, elle prenait des risques, car il y avait fort à parier que, si Urich pouvait critiquer aussi ouvertement le SHIELD, c’était qu’il devait être de connivence avec eux. Néanmoins, Laura avait besoin d’informations.
Elle était alors partie vers New York, en payant comptant des bus. Elle n’avait pas confiance envers les trains. Elle se glissait à l’arrière du bus, la tête basse. Une fois à New York, Laura avait rapidement trouvé le Daily Bugle, et n’avait eu qu’à attendre, jusqu’à ce qu’elle voit Urich. Elle l’avait suivi pendant plusieurs jours, afin de trouver où il logeait. Elle n’avait ensuite plus eu qu’à entrer en crochetant la serrure, et s’être assurée qu’il n’y avait aucune caméra. Elle l’avait attendu, en portant une cagoule, et, quand il était arrivé, elle l’avait accueilli avec des griffes contre son cou, et l’avait balancé sur le sol, en obtenant ce qu’elle voulait. Urich lui avait dit que le SHIELD avait une base à Seikusu, une grosse base, et qu’Iron Girl s’y trouvait... L’un des premiers noms sur sa liste.
Laura l’avait neutralisé d’un coup de poing sur la figure, et avait ensuite planifié son voyage vers Seikusu. Elle avait rejoint la Côté Est, et s’était rendue à Los Angeles, où elle avait été dans un pétrolier en partance pour l’Asie du Sud-Est. Elle avait choisi une navire qui ferait escale à Seikusu, et se trouvait maintenant là, dans la ville.
Elle avançait le long des rues. Pour impressionner la population, et les convaincre qu’ils étaient des tyrans bienveillants, le SHIELD agissait comme des justiciers. Laura avançait dans les rues, et finit par trouver une solution en entendant des coups de feu. Elle errait dans le quartier de la Toussaint, et s’avança le long des rues quand elle entendit des coups de feu en provenance d’un entrepôt.
Une guerre des gangs.
Parfait. Peut-être qu’avec un peu de chance, elle aurait une cible.
C'est que ses griffes la démangeaient.
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« Toshio, arrête la voiture ! Tu ne vois pas que nous somme arrivés ? »
Obéissant, le jeune homme ralentit progressivement, avant de s'arrêter devant un entrepôt peu ou prou désert ; leur rendez-vous de ce soir n'était pas encore arrivé. A l'arrière de la berline noire, un homme d'âge mûr (http://fc00.deviantart.net/fs71/i/2010/119/a/7/Yakuza_by_thisismyboomstick.jpg) s'agitait, visiblement impatient. Saisissant le bras du second, un taïwanais impassible aux lunettes noires et costume anthracite, il s'adressa à lui en anglais.
« Ils ne devraient pas tarder. Tu as apporté le paquet ? »
L'homme hocha la tête, avant de tapoter du plat de la main sur la mallette métallique qui se trouvait sur le troisième siège passager en cuir. Toshio se retint d'esquisser un sourire ; pour son boss, il n'était qu'un garçon de la campagne, à peine capable d'écrire sa propre langue ; en vérité, il parlait parfaitement l'anglais, et disposait de notions tout à fait correctes de chinois et de coréen.Ne laissant rien paraître, il rajusta le rétroviseur intérieur du véhicule, feignant d'observer la chaussée.
«Notre fournisseur m'a assuré qu'ils ne devraient y voir que du feu ; ces faux diamants sont une véritable œuvre d'art patron. J'ai fait mine de refourguer quelques cailloux à un prêteur sur gage ce matin ; cet imbécile m'a couru après jusque dans la rue pour que j'accepte sa thune ».
Le boss hocha la tête en silence, agitant obligeamment la main pour faire taire un secrétaire bien trop bavard. C'est le moment que choisirent une demie douzaine de silhouettes sombres pour pénétrer dans l'entrepôt par la porte opposée à la position de la Berline. Derrière la voiture du parrain, les véhicules de ses hommes de main s'étaient vidés, et les hommes attendaient calmement leurs ordres, en discutant à mi-voix.
« Boss, on a de la visite. »
Toshio ajusta ses lunettes sur le bout de son nez, avant de quitter le volant pour aller ouvrir la porte au patriarche, lequel rangea soigneusement un automatique dans le holster situé sous sa veste. Un simple geste suffit à ce meneur d'homme pour rassembler sa famille, dont les membres lui ouvrirent la voie. Toshio, en retrait ôta les gants qu'il devait porter pour conduire, afin de ne pas salir le véhicule du Yakuza, et vérifia si sa propre arme était bien chargée, au cas où.Dans l'intervalle, les inconnus s'étaient rapprochés. Vêtus de vêtements commodes, aucun d'entre eux ne portait de masque, à l'exception de celui qui semblait être leur leader, et dont le visage était dissimulé par un cagoule en laine.
« Monsieur Kobayashi ! », s’exclama l'individu, avec une déférence joviale. « Heureux de voir que notre produit vous intéresse toujours ». Comme l'ensemble de ses camarades, l'homme masqué était probablement européen, étant donné qu'il s'exprimait en anglais.
Toshio regarda tour à tour chacun des membres de l'HYDRA qu'il avait en face de lui ; les lunettes numérique qu'il portait envoyaient en temps réel l'image de la scène qui se déroulait devant ses yeux au QG du SHIELD. Aussi ne devait-il pas en perdre une miette ; une fois le transfert effectué, les agents dissimulés dans les environs pourraient intervenir, et interpeller les suspects sous le régime de la flagrance, et sans prendre trop de risque. L'infiltration avait pris des mois, mais Toshio était sur le point de remporter son premier succès de carrière notable.
« ...De nous entuber, mon cher Kobayashi ! »
Hein ? Quelque chose ne tournait pas rond. L'officier de l'HYDRA venait de jeter la mallette métallique sur le sol, aux pieds de Kobayashi, et avait glissé la main à l'intérieur de sa veste en cuir. Eh oh... Avant qu'il n'ait le temps de se mettre à l'abri, les première détonations fusèrent.
* * *
Logan considéra une nouvelle fois la photo du sujet X-23, pensif. Prise par une caméra de surveillance du complexe duquel elle s'était échappée, il s'agissait du cliché le plus net de la jeune femme dont le S.H.I.E.L.D disposait, ou disait disposer. Le mutant fronça les sourcils ; sans l'ombre d'un doute, la petite et lui partageaient le même ADN ; X-23 (http://i379.photobucket.com/albums/oo235/whereisthelove_hinata/Decorated%20images/25363-2-1.jpg) avait ses cheveux, son regard furibond et la forme de sa mâchoire, en moins moche. Eût égard à l'âge apparent de son clone et du sien, elle pouvait tout à fait passer pour sa fille, ou sa nièce. Pour cette raison, et parce que Logan était probablement l'être le mieux à même d'appréhender les capacités du sujet, les supérieurs de Rachel lui avaient laissé quartier libre pour retrouver l'enfant. Et la neutraliser, si cela s'avérait nécessaire ; selon les renseignements qui lui avaient été communiqués, elle était psychologiquement instable et extrêmement agressive. Sur Genosha, ou Logan avait appris l'existence de son clone, il avait également eu l'occasion de consulter rapidement son dossier, avant que les données informatiques ne s'autodétruisent ; y figuraient notamment divers lieux, dans lesquels la jeune femme avait séjourné, ainsi que des commentaires sur l'état moral ou physique du sujet ; l'HYDRA surveillait X-23 de très près. Et selon l'ordinateur, Laura se trouvait en ce moment à Seikusu, au Japon.
« Vous l'avez retrouvée, votre nièce ? » C'était la fin du service, mais Logan s'attardait toujours après la fermeture dans ce tripot pour discuter avec le barman, un homme affable qui se délectait des potins et ragots des uns et des autres ; c'était une excellente source d'information.
« Toujours pas, à croire que cette gamine s'est volatilisée. Ma sœur est inconsolable, elle est persuadée qu'un détraqué s'en est pris à sa petite fille. Moi j'pense que Laura avait simplement envie de voir du pays. » Le colosse vida son verre de cognac d'un trait, avant de le reposer sur le comptoir. « Un autre, patron ».
« Z'avez sûrement raison mon vieux, elle a p'têt fugué. Y'a plus de jeunesse, j'vous le dit ! »
Alors que le barman le resservait un homme d'une cinquantaine d'année sortit des toilettes, s'essuyant les mains sur son ample pantalon de lin. L'ouvrier s'installa à proximité du mutant, qu'il gratifia d'un signe de tête poli, avant de commander une bière allemande. Alors que son regard vague dérivait sur le comptoir, il se posa sur le cliché en noir et blanc du sujet X-23, et l'individu se pencha en avant, étrécissant les yeux pour mieux voir dans la pénombre.
« Eh mon gars, z'auriez pas vu cette petite ? » Logan, ayant surpris le regard de l'inconnu, fit glisser l'imprimé vers lui. L'homme s'en saisit, et la leva à hauteur de ses yeux.
« Ca s'pourrait bien. J'voudrais pas vous dire de bêtises, mais ma cousine a logé une gamine qui lui ressemblait y'a pas longtemps. C'est pas tous les jours qu'on croise une européenne dans une pension famiale. Vous devriez allez y jeter un coup d'oeil, j'vous file l'adresse. » L'homme marqua un temps d'arrêt, alors qu'un léger sourire s'étirait sur ses lèvres. « Pas mal le déguisement, c'était pour le carnaval ? »
« Halloween. » Expliquer la présence des griffes d'X-23 sur la photographie s'était révélé plus facile que prévu. Une fois l'adresse donnée fourrée dans la poche de son blouson, Logan quitta le bouge, et rejoignit sa moto. Néanmoins il ne put l'enfourcher ; son portable vibrait.
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La bataille éclatait au sein d’un entrepôt. Laura pouvait entendre les coups de feu depuis l’extérieur. Elle se trouvait dans la zone industrielle désaffectée de la ville. Une partie de la cité se trouvant dans le quartier de la Toussaint qui avait souffert de la crise économique des années 1990’s. Elle avait lu les informations sur la ville, et elle savait que ce quartier, le plus pauvre de la ville, était aussi le plus mal famé. La Toussaint abritait les petites allées et impasses silencieuses du quartier historique, ainsi que cet ancien complexe. C’était un refuge de squatteurs, de fugueurs, de junkies, où il ne faisait pas bon traîner la nuit... Ni même le jour, apparemment.
La police ne passait pas aussi souvent qu’elle le devrait. Laura longeait le mur d’enceinte entourant l’entrepôt en délimitant le périmètre. Il n’y avait pas de barbelés, ce qui faisait qu’il ne serait pas difficile de passer. Elle repéra rapidement l’entrée, et vit plusieurs voitures aux vitres chromées arriver. Probablement des renforts, pour l’un ou l’autre des camps.
*Inutile de passer par l’entrée principale...*
Vu l’activité qui régnait, il était probable que le SHIELD finirait par débarquer. Elle s’était renseignée auprès des autochtones, et elle savait qu’ils se mêlaient de ce genre de trucs... Un bon moyen de mousser sa popularité auprès d’une masse crédule et apte à être manipulée. Laura se retourna, et courut dans le sens opposé de l’entrée, puis bondit sur le toit d’une voiture, et, sans perdre son élan, bondit à nouveau. Sa main se posa sur le rebord du mur, et elle l’enjamba, atterrissant dans une ruelle remplie de gros câbles filant sur le sol, de portes grillagées, et de caisses. Laura se posa rapidement sur le sol, et s’avançant devant elle, le dos recourbé. Il y avait des caméras de sécurité, mais, avec sa casquette, on ne pouvait pas voir son visage, simplement une masse de cheveux noirs.
Elle entendit une explosion, qui provoqua des vibrations et des hurlements de douleur. Probablement le moteur d’une des voitures qui avait explosé. Elle devait se tenir prête à intervenir. Ses pas la conduisirent vers une porte en fer se trouvant sur le côté. Un épais cadenas bloquait l’entrée, la faisant pester. Il y avait une caméra, et elle hésita. Pour le forcer, il lui suffisait de sortir ses griffes, mais elle prendrait le risque que l’une des caméras la repère... Cependant, ses options étaient limitées. Elle n’aurait peut-être pas le temps de trouver une autre entrée. Laura hésita un peu, puis se plaça sous la caméra de sécurité de l’entrepôt... Et la détruisit. Il lui suffit de ramasser un caillou traînant sur le sol, et de bien viser. Le caillou brisa l’objectif de la caméra, et elle se dépêcha ensuite de couper le cadenas en faisant parler ses griffes. Comme à chaque fois, elle ressentit une douleur terrifiante dans la main en les faisant pousser, les griffes devant percer sa chair pour passer, et faire couler son sang. Elle y alla rapidement, et sortit un mouchoir, essuyant rapidement les griffes pour empêcher que du sang ne coule sur le sol. L’opération ne dura que quelques secondes, mais même Laura ne pouvait savoir que d’infimes gouttes de son sang étaient tombées sur le sol.
Laura s’enfonça dans un couloir sinistre, au milieu de bureaux, et entendit claquer une porte devant elle, ainsi que le passage de plusieurs personnes. Elle se cacha dans une pièce à droite, bondissant sur le sol, et se plaqua contre la porte, en écoutant la conversation :
« Comment ils savaient, pour les diamants ?! hurlait un homme sur un ton paniqué.
- C’est l’HYDRA ! répliqua un autre sur le même ton.
- L’HY-quoi ?
- J’ai reconnu leur blason! Merde, je croyais qu’ils étaient une putain de légende urbaine !
- Mais c’est qui, ces mecs ?! »
Laura n’avait jamais entendu parler d’eux non plus. Est-ce que c’était une sous-organisation du SHIELD, ou une simple organisation criminelle ? Les trois individus coururent rapidement, dans le sens opposé à la sortie, et Laura les entendit grimper des marches. Elle laissa planer quelques secondes, et s’avança le long des bureaux, le dos recourbé. Plusieurs vitres crasseuses donnaient sur l’entrepôt. Les bureaux étant plongés dans une relative pénombre, elle put jeter un coup d’œil.
Il y avait deux vans à l’intérieur, et plusieurs voitures, ainsi que des échanges de coups de feu nourris. Plusieurs cadavres jonchaient le sol.
*Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!*
Au centre de l’entrepôt, il y avait une mallette noire posée sur le sol, et une élégante voiture criblée d’impacts de balles, avec un corps à côté. Un deal qui avait mal tourné entre un gang, l’HYDRA, et un autre ? C’était l’hypothèse la plus probable, au vu des éléments que Laura pouvait voir. Elle ne comptait pas intervenir, mais elle avait une bonne position pour observer et écouter.
Près de la voiture, un homme était blessé. Il se trouvait en réalité derrière, et s’était reçu une balle à l’épaule avant que son chauffeur ne tire sur ceux qui avaient tenté de les blesser.
« Je savais que je n’aurais pas du suivre ta piste, Zan ! grognait Kobayashi, blessé à l’épaule, en s’adressant à son second. On nous a doublés pour le coup des diamants...
- Il faut vous évacuer, Kobayashi-sama ! » s’exclama, à côté de lui, son chauffeur.
Laura avait déjà lu ce nom dans les journaux. Akira Kobayashi était un membre influent de la pègre locale, le waka gashira d’un clan de Yakuzas de la ville. Il se trouvait derrière la voiture criblée de balles, et avait du se faire tirer dessus. Il était fait comme un rat, et les types de la force opposée – la fameuse HYDRA, si Laura avait bien compris – se rapprochaient. Leurs balles avaient déjà fait crever tous les pneus de la voiture, et détruit les vitres.
C’est à cet instant qu’une vitre explosa sur le toit, et qu’une silhouette sombra tomba comme une pierre, atterrissant sur le toit du van, puis bondit à nouveau, atterrissant à pieds joints sur le torse d’un homme de l’HYDRA, le renversant sur le sol.
« Navrée d’interrompre votre petite fête, Messieurs, mais les voisins se sont plaints du bruit ! »
La femme bondit en arrière, évitant les balles, et logea son pied dans le visage d’un autre homme, avant de rouler sur le sol pour faucher les jambes d’un autre. Elle était particulièrement rapide, et Laura comprit alors que le SHIELD était impliqué. Ses poumons s’emballèrent. Cette femme figurait dans les fichiers de la base de la Résistance, et Laura sentit une vague de rage la saisir. C’était la Chatte Noire (http://nsa33.casimages.com/img/2013/09/01/130901121244954266.jpg), et elle était aussi rapide et agile que ce qu’on disait. Elle se concentrait apparemment exclusivement sur les hommes de l’HYDRA, ce qui paraissait logique. Ils étaient en train de mettre la misère aux hommes de Kobayashi, et elle s’abritait derrière les voitures, avant de bondir comme une espèce de panthère noire, frappant fort et bien, assommant à chaque fois les ennemis.
Laura, de son côté, avait une piste. Un nom sur sa liste. Ce n’était pas un gros poisson comme Iron Girl, mais c’était toujours ça de pris... Intervenir la tentait de plus en plus, mais, pour l’heure, elle se contentait encore d’observer. Sa formation lui avait appris à ne jamais se précipiter à l’aveuglette, surtout quand elle savait qu’elle était le dernier espoir de l’humanité.
Kobayashi, de son côté, se tenait l’épaule, en soupirant, le visage en sueur. Pour lui, il ne faisait aucun doute que c’était cet imbécile de Zan qui avait tout fait rater. Il lui avait parlé d’un prêteur sur gages... Kobayashi se maudissait pour sa bêtise. Il n’avait jamais pu encadrer ce type. Trop Chinois, à son goût, mais le chef avait dit qu’il était clean. Un peu idiot, certes, mais c’était justement ça qu’on recherchait chez les parfaits seconds : les idiots étaient loyaux... Mais ils étaient idiots. Son chauffeur, quant à lui, donnait quelques messages sur son portable, affirmant à Kobayashi qu’il appelait des renforts. Ce n’était pas faux... Mais ce n’était pas les renforts auxquels Kobayashi pouvait instinctivement penser.
Toshio avait en effet appelé le SHIELD. Il espérait continuer à sauver sa couverture au sein du clan, mais il n’y avait pas que sa couverture qui était en jeu... Sa vie aussi. L’HYDRA allait tous les massacrer. Les hommes de Kobayashi s’étaient déployés dans la cour, mais ils n’affrontaient pas une simple petite organisation de rue, mais la redoutable HYDRA, un groupe ancestral qui n’avait jamais aimé qu’on cherche à la doubler.
Voir la Chatte Noire rassura donc Toshio... C’était le signe que le SHIELD envoyait ses éléments le plus vite possible. Lui, il devait trouver un moyen d’évacuer Kobayashi, afin que sa couverture ne soit pas grillée. C’était un sacré bordel, et même Toshio ne pouvait se douter que cette opération foirée n’était que le début des emmerdes.
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Les choses avaient plutôt mal tournées. L'épaule collée contre la jante avant-droite du véhicule, Toshio essayait de calmer les battements affolés de son cœur. Le jeune homme était un bon tireur, mais il n'avait jamais tiré sur quoique ce soit d'autre que des cibles, ou des mannequins d'entraînement, au complexe du SHIELD. Faire feu sur de véritables personnes était une toute autre affaire. Surtout lorsque ceux-ci étaient susceptibles de riposter. Dès que Kobayashi avait été touché à l'épaule, Toshio l'avait saisi sous les aisselles, et ramené derrière la berline, avant de faire feu à son tour, depuis cet abri de fortune. Kobayashi était probablement un ordure, mais il avait bien moins de sang sur les mains que l'HYDRA, et pour l'avoir trompé depuis de longs mois, le jeune homme se sentait obligé de le soustraire à une mort certaine. Faisant mine d'ignorer la conversation entre le waka gashira et Zan, Toshio se demanda si tout simplement, la taupe n'était pas le taïwanais lui-même. L'homme était un mercenaire, et ne travaillait que pour la famille Kobayashi qu'en raison des sommes astronomiques qu'elle versait sur son compte chaque mois. L'agent infiltré évalua ses options ; se débarrasser de leurs assaillants n'était pas envisageable ; la quasi-totalité des gardes du corps de Kobayashi avaient été décimé par l'HYDRA. Tout juste le gros Makoto, planqué derrière une cabine téléphonique, tirait-il des rafale erratiques de M16 ; la balle qu'il avait reçu dans le poumon l'emporterai probablement bientôt.
Soudain un choc sourd, juste au dessus de lui le força à relever le menton, et à braquer son arme sur la nouvelle arrivante, par réflexe. L'homme ne connaissait pas Félicia Hardy, mais il l'identifia à son costume. La cavalerie était arrivée. Bondissant à une vitesse affolante, elle se débarrassait avec une facilité déconcertante des hommes qui avaient leur malheur de s'approcher trop près du véhicule derrière lequel Kobayashi était abrité. D'un simple signe de tête, Toshio confirma à la chatte noire qu'il avait bien compris ce qu'on attendait de lui.
« Boss, suivez-moi ! ». Un second véhicule, à quelques mètres du premier, avait été relativement épargné par la fusillade et semblait fonctionnel. Avec un peu de chance, la clé était encore sur le contact.
Kobayashi, effaré, observait la gymnaste du coin de l’œil, alors que Zan et Toshio le soulevaient du sol pour l'amener vers le véhicule. Toshio ouvrit la porte passager, et aida le vieil homme y s'y hisser, alors que le taïwanais faisait le tour de la berline, le dos courbé. Quant à Toshio, il se précipita à l'avant, côté passager, avant de rejoindre la place du conducteur ; dieu merci, le moteur tournait encore. Toshio expira longuement, puis enclencha la marche arrière, provoquant des explosions de stupéfaction du côté de l'HYDRA.
« Plombez-moi ces enfoirés ! Oubliez cette foutue pétasse bande d'abrutis ! »
Félicia n'étant plus désignée comme cible prioritaire, les agents restant de l'HYDRA, dont le colosse qui semblait être à leur tête, contournèrent le véhicule endommagés, arme au poing, et arrosèrent la berline. « BAISSEZ LA TETE ! », Hurla Toshio, qui conduisait à l'aveugle. Parvenant à exécuter un demi-tour parfait, la voiture se dirigea de biais vers la route accidentée avant d’accélérer et de s'éloigner, laissant Felicia face à une demie douzaine d'hommes valides.
* * *
« Vous vous foutez de ma gueule ? Je vous avait pourtant bien prévenu que je prenais quelques jours de congés pour retrouver le sujet X-23. Alors vous vous démerdez avec votre fusillade »
Logan avait fini par décrocher son téléphone portable, et avait eu la désagréable surprise d'entendre la voix de l'agent Lloyd.
« Ne faites pas l'enfant, Howlett. Vous vous trouvez à proximité des lieux, et nous aimerions que vous prêtiez main-forte à la chatte noire, qui ne devrait pas tarder à arriver sur place. Nous n'avons pas eu le temps de mobiliser un nombre suffisant d'effectifs, et nous craignons quelques... Complications. »
Wolverine haussa un sourcil. Comment connaissait-il sa foutue position ?
« Vous êtes toujours là, Howlett ? »
« Ouais ouais. Envoyez-moi l'adresse, je vais aller y faire un tour. »
Logan raccrocha, et enjamba sa bécane. Il savait qu'il devait se montrer coopératif avec le SHIELD, étant donné l'échec total de ses recherches. Peut-être même d'ailleurs que le SHIELD avait déjà retrouvé Laura Kinney. Quoiqu'il en soit, Lloyd n'avait pas menti ; cinq minutes plus tard, il empruntait la petite route de campagne qui menait à l’entrepôt désaffecté. Une cinquantaine de mètres plus loin, une jeune femme s'abritait derrière le cadavre d'une Chrysler, canardée par des fusils semi-automatique. Aussi agile et puissante qu'elle pouvait l'être, la chatte noire passait un mauvais quart d'heure. Plutôt que de descendre de son véhicule, Logan accéléra, atteignant une cinquantaine de km/h, et fonça tout droit sur le véhicule qui abritait Felicia, avant de le contourner d'un dérapage parfaitement contrôlé vers la droite, fauchant du même coup de ses griffes un assaillant imprudent qui envisageait de prendre Felicia à revers. Éventré, l'homme s'écrasa contre le capot, tirant par réflexe d'ultimes rafales de fusil d'assaut vers le ciel. Logan décrivit un large arc de cercle, avant de sauter de son véhicule, pour ne pas se retrouver au milieu des feux croisés. Un second individu menaçait de vider son chargeur sur lui, mais le mutant, plus vif, fit un bond sur le côté, et parvint à saisir le canon de l'arme pour le diriger vers un autre membre de l'HYDRA, avant de se débarrasser du premier d'une torsion des cervicales.
Interdits, les deux derniers agents de l'HYDRA valides consultèrent leur chef du regard. Affronter un mutant aussi puissant que Wolverine, couvert par une redoutable acrobate n'avait peut-être pas été précisé dans leur contrat. Abaissant doucement leurs armes, ceux-ci semblaient prêts à se débander d'un instant à l'autre.
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TOSHIO
Mains sur le volant, Toshio roulait rapidement. Il en était sûr : il n’avait jamais autant eu peur de toute sa vie. Le devant de la voiture heurta le flanc d’une voiture qui s’était arrêtée en plein milieu de la cour. Les balles fusaient contre la berline, faisant exploser la vitre arrière. Le moteur hurlait, Toshio ayant oublié de changer de vitesse. Il écrasa la pédale d’embrayage, et, au même moment, deux autres tueurs de l’HYDRA débarquèrent devant la voiture, et firent feu. Les balles heurtèrent le capot, et explosèrent le pare-brise. Des bris de verre frappèrent le torse de Toshio, et tombèrent sur ses jambes, sur le tableau de bord, éraflant ses mains. Toshio sentit la douleur irradier le long de la main tenant le levier de vitesse. Il écrasa le champignon à nouveau, faisant hurler le moteur, et parvint, presque instinctivement, à enclencher la deuxième. La voiture eut comme un soubresaut, et les tueurs devant elle s’écartèrent prudemment, sautant sur le côté. Toshio avait presque des remords à l’idée de laisser la Chatte Noire se battre, mais il était réaliste. Sa priorité était de sauver Kobayashi, pas d’affronter seul des tueurs surarmés en se prenant pour un justicier.
Il roula le long de la rue, pensant en avoir terminé avec ce deal raté. Les pneus heurtèrent le trottoir, et il essaya de rouler droit. Entendant des sirènes de police qui se rapprochaient au loin, Toshio braqua à gauche, faisant crisser les pneus, et longea l’entrepôt, filant par une rue, où il roula à tombeau ouvert. Les coups de feu continuaient à résonner à l’intérieur de l’entrepôt, mais il était maintenant rassuré, convaincu de réussir à s’en sortir. Son front était en sueur, signe de la grande nervosité qu’il ressentait.
Malheureusement, Toshio n’était pas encore sorti d’affaire. Depuis le toit de l’entrepôt, une silhouette avait vu la voiture s’enfuir, et réagit en conséquence. Un camouflage optique empêchait à quiconque de voir la cible, qui se mit à prendre son élan, courant le long du toit, avant de bondir dans les airs en voyant la voiture remonter le long de l’entrepôt. Le mystérieux attaquant atterrit sans problème sur le toit de la voiture, et se redressa, sortant de son fourreau une longue épée. Elle s’enflamma alors, et il l’enfonça dans la carlingue de la voiture.
« Ah !! hurla un homme. Ma jambe, putain !! »
Des coups de feu résonnèrent, heurtant le torse de l’homme, mais sans l’impressionner outre mesure. Il releva sa lame, et posa sa main à plat sur la voiture, avant de répandre des arcs électriques à l’intérieur. Les éclairs filèrent le long de la voiture, et atteignirent le moteur, le court-circuitant. La voiture se mit à crachoter, les pneus éclatèrent, et l’attaquant bondit hors de la voiture, faisant un salto en arrière, se rétablissant tranquillement sur le sol. La voiture, elle, déstabilisée, échappa au contrôle de Toshio, et heurta le flanc d’une voiture stationnée, s’arrêtant dans un violent choc sonore, tous les airbags se déclenchant d’un coup, assommant presque Toshio.
Le jeune homme n’y comprenait rien, et cligna des yeux. Ses oreilles bourdonnaient, masquant à peine le son de l’alarme de la voiture qu’il avait embouti. Zan, derrière lui, gémissait et grognait. Le Taïwanais s’était fait transpercer la jambe par une espèce de longue lame en feu, et il gémissait, son genou pissant le sang. Ce fut lui qui réussit à sortir le premier. Il rampa sur le sol, puis se redressa, pointant son pistolet, et fit feu sur une cible qui semblait invisible. Lorsque ses balles heurtèrent le corps de l’homme, il vit des espèces d’oscillations, et le camouflage se désactiva alors, montrant la silhouette.
« Putain de saloperie... Mais t’es quoi, bordel ?! »
Devant lui, un improbable guerrier cybernétique (http://fc07.deviantart.net/fs70/i/2013/208/2/9/dagger_wielder_rein_advanced_by_chrisnfy85-d6crne8.jpg) semblant tout droit sorti d’un film de SF se dressait devant lui. Il portait une longue lame, un wakizashi, qui s’enflamma à nouveau, ses yeux rouges fixant le malheureux. Il boitait légèrement, et continua à tirer, vidant son chargeur. Le guerrier se mit alors à courir, et bondit dans les airs, puis poussa un simple et bref cri en abattant sa lame.
Il décapita proprement Zan, puis s’avança lentement vers la voiture, laissant derrière lui un cadavre dont la nuque était en train de cracher du sang, le déversant généreusement sur le sol.
LAURA KINNEY
Derrière son précaire abri, Laura attendait son heure. Félicia Hardy... Une cambrioleuse d’exception, qui s’était infiltrée dans de multiples places fortes, et avait usé de son charme pour tendre des embuscades à bon nombre des agents de la Résistance. Laura connaissait son dossier. Elle était forte, puissante. Elle la voyait bondir devant elle, ses coups frappant précisément les agents ennemis. C’était elle qui était responsable de la mort de son père. Elle s’était fait passer pour une scientifique, rejoignant son équipe, afin d’essayer de le séduire, et, quand elle avait vu qu’il était resté fidèle à Maman, elle avait appelé ses maîtres. Laura serra le poing, hésitant à intervenir. Elle était là, sous son nez... Sa première cible. Qu’est-ce qui la retenait d’agir ?
*Tu peux le faire, Laura... Il faut juste attaquer, juste bondir sur elle... Tes griffes transperceront sa chair de salope, et ce sera un message clair pour ces salopards du SHIELD. La liberté ne meurt pas ! Alors, fonce !!*
La voix l’encourageait à agir, à bondir, à ne pas attendre plus longtemps... Mais X-23 n’arrivait pas à s’y résoudre. Félicia Hardy glissa le long du sol, roula, et bondit, ses deux pieds joints heurtant le visage d’un homme, l’envoyant s’étaler sur le sol. Elle n’attendit pas plus longtemps, et bondit par-dessus une voiture, s’abritant derrière cette dernière, les balles défonçant la carlingue de la voiture.
*Merde, tu attends quoi, Laura ?! Ne me dis pas que tu as la frousse ! Tu prépares ça depuis des mois, et tu as ENFIN l’occasion d’agir !!*
Elle avait une bonne occasion, en effet, mais elle se disait que, si elle agissait, elle briserait son effet de surprise. Le SHIELD serait sur ses gardes, et, malgré tout ce que Félicia avait fait, la Chatte Noire n’était pas le plus gros numéro de la liste. Laura essayait de se dire que son refus d’agir était stratégique... Mais elle ne pouvait pas nier qu’elle était nerveuse. Arriverait-elle à neutraliser cette femme ? Elle était acculée derrière une voiture, et Laura hésitait toujours, quand le bruit d’une puissante moto la tira de ses réflexions. Elle tourna la tête vers l’entrée, et écarquilla les yeux en le voyant arriver... Laura redevint alors la petite fille effrayée que cet homme avait frappé, la laissant dans un état proche de la mort, enchaînant les coups sur elle sans qu’elle ne puisse rien faire.
Wolverine venait d’arriver. Ses griffes en adamantium frappèrent l’un des tueurs, et il s’arrêta rapidement. Rapide et efficace, il désarma un autre tueur, avant de se dresser face à eux, terrifiant ces derniers. Ils regardaient l’homme sans oser faire quoi que ce soit. Laura, quant à elle, tremblait sur place.
*Lui ! C’est LUI ! LUI !!*
Elle revit sa mère, les griffes qui la transperçaient, la mort omniprésente... Et Wolverine, le principal responsable de tout ça. Elle avait été conçue à partir de ses gènes, et elle avait été incapable de le battre, alors qu’elle avait passé toute sa vie à s’entraîner pour pouvoir l’affronter. Elle avait été incapable de le baisser, se faisant frapper sans relâche. Il l’avait laissé presque morte, son corps emporté par le courant.
Deux détonations soudaines mirent fin à ses réflexions.
*BLAM ! BLAM !*
Les deux balles explosèrent la tête des deux individus qui avaient envisagé de se rendre devant Wolverine.
« Ce manque de courage est décevant... Il est dur de trouver du bon personnel, de nos jours. »
Les deux balles ayant tué les hommes émanaient d’un pistolet que tenait un homme. Il s’avança vers Wolverine et la Chatte Noire, entouré par des tueurs pointant leurs fusils d’assauts. Un homme costaud (http://fc02.deviantart.net/fs70/f/2011/234/9/1/battletech___elias_crichell_by_jarow-d47iooc.jpg), en costume, qui pointa son arme vers Wolverine.
« J’ignorais que le SHIELD avait à cœur la protection des Yakuzas... Mais ce n’est pas comme si ce serait la première fois que le gouvernement américain travaille avec eux, après tout. Je m’appelle Elias Critchell, et, si ce nom ne vous dit rien, ce n’est pas grave. J’ai toujours eu envie de voir ce fameux facteur autoguérissant à l’œuvre. »
Laura n’avait jamais entendu parler de ce Critchell, mais il semblait bien renseigné. Quant à elle, ses propres griffes la démangeaient. Elle voulait agir, sincèrement, mais elle revoyait encore dans son esprit son combat raté dans le hangar, les coups extrêmement violents que ce dernier lui avait infligé. Les tueurs accompagnant Critchell firent à nouveau feu. Ils se tenaient de l’autre côté de l’entrepôt, mais également sur des passerelles en hauteur, tirant à tout-và.
Il n’y avait que Laura qui se sermonnait pour son incapacité à se déplacer.
*Allez, allez, déplace-toi !!*
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TOSHIO
Le nez dans l'airbag, lez yeux levés vers le rétroviseur, Toshio avait assisté à la spectaculaire décapitation du taïwanais par le terrifiant adversaire qu'ils avaient à leurs trousses. Il avait l'impression qu'on lui vrillait les tempes avec une perceuse. Kobayashi-Sama ? Le chef de clan, inconscient, avait heurté de plein fouet le dossier du siège de Toshio à l'impact ; son nez était brisé et il avait perdu plusieurs dents mais il était en vie. Pour l'instant. A son tour, le jeune homme s'extirpa de la voiture, s'appuyant à la carrosserie pour ne pas s'écrouler sur le bitume. De nombreux éclats de verre s'étaient incrustés dans ses mains, sur sa poitrine, et même sur son visage ; il avait l'impression de n'être qu'une plaie béante. « Kobayashi-Sama, levez-vous, il faut partir MAINTENANT. » Le guerrier avait déjà fait volte face, s'avançant d'un pas tranquille vers ses proies. Tout ça pour des putains de diamants ? Rassemblant ce qui lui restait de forces, il parvint à glisser ses avant-bras sous les aisselles du yakuza et à l'extraire du véhicule inutilisable. Le désespoir lui donnait une énergie qu'il ne se connaissait pas. Deux mètres, trois mètres. Kobayashi pesait trop lourd, mais Toshio n'était même pas certain d'être capable de s'enfuir plus rapidement, s'il abandonnait son fardeau. Autour de lui, c'était un concert de klaxons et de hurlement affolés. Et le monstre avançait toujours, gagnant du terrain sans se forcer, dépassant la berline accidentée, la lame au clair. Ils allaient mourir. Merde putain, j'ai même pas eu le temps d'avoir des gosses !
Alors qu'il s'efforçait de rajuster sa prise, la main de Toshio se referma sur un objet métallique arrondi, accroché à la ceinture du Yakuza. C'était leur dernière chance. Laissant Kobayashi glisser sur le sol, le jeune homme dégoupilla la grenade de ses doigts gourds et tremblants, avant de la jeter de la faire glisser sur le sol, en direction de leur assaillant. Il ne lui sembla même pas entendre le bruit de la déflagration; Soulevé par le souffle de l'explosion, le jeune homme fit un vol plané de quelques mètres, s'écrasant sur le capot d'un véhicule à l'arrêt. Au dessus de lui, un hélicoptère militaire survolait la zone, et il sembla qu'on s'affairait autour de lui.
"Sauvé", songea-il, avant de sombrer dans l'inconscience.
WOLVERINE
La reddition qu'espérait Wolverine se solda par une exécution dans les règles de l'art des deux félons. L'individu qui tenait le revolver pris la peine de se présenter, le temps pour une nouvelle escouade de l'HYDRA de se positionner, mettant en joue le mutant. Il n'y avait rien à répondre à Critchell, et Logan se contenta de hausser les épaules. Il ne connaissait pas ce type, mais il n'était sûrement pas là pour tailler une bavette avec lui. De leur propre chef, les fantassins firent feu, arrosant l'entrée de l'entrepôt de salves de fusils semi-automatiques. Ils étaient trop nombreux pour les affronter en terrain découvert. Sa première pensée fut de se précipiter vers Critchell, mais celui-ci s'était prudemment éloigné du mutant, et une demie-douzaine d'hommes armés se tenaient à présent entre lui et sa proie. Les balles sifflaient à ses oreilles, et l'une d'elle lui traversa le flanc, lui arrachant un grognement de douleur. Saloperie !
Wolverine était pris en tenaille entre l'escouade qui avait rejoint Critchell, et les nouveaux arrivant qui venaient d'apparaître au fond de l'entrepôt, ou grimpaient sur les passerelles. L'HYDRA semblait en revanche, s'être temporairement désintéressé de Felicia, toujours camouflé derrière un cadavre de véhicule. Être pris entre deux feux nourris était probablement la dernière chose à faire, même avec une régénération cellulaire aussi formidable que la sienne, aussi le mutant se mit-t-il à courir vers l'entrepôt, les griffes au clair. Son pouvoir auto guérisseur lui avait permis de survivre aux plus terribles des blessures, reconstituant ses organes, ou ses membres déchiquetés, mais la douleur était toujours là, omniprésente. Et elle l'enrageait chaque fois un peu plus. Prenant son élan, Logan se servit du capot d'une berline comme d'un tremplin pour saisir les barreaux métalliques de la passerelle qui faisait le tour de l'entrepôt, à une dizaine de mères de hauteur. Une rafale de plomb déchira son biceps droit, et Logan hurla de douleur, se hissant à la seule force de son bras gauche et de ses abdominaux. Sur sa droite, un fantassin cagoulé s'avançait prudemment, un fusil à pompe braqué sur le torse du mutant haletant. Il ne put faire feu ; Logan était déjà sur lui, plongeant ses griffes au plus profond de ses entrailles, avant de le faire basculer dans le vide et de reprendre sa course, faisant claquer les semelles de ses bottes sur la structure métallique. Encore trois.
Les tireurs embusqués s'affolaient déjà, coincés sur cette étroite bande métallique suspendue et tiraient en reculons, s'efforçant de ne pas toucher leurs camarades avec un succès fort relatif. Surpris par la vitesse de Logan, ils vidaient leurs chargeurs par réflexes sur sa silhouette mouvante, ne lui causant que des dommages superficiels qui s'effaçaient rapidement. Parvenu au second tireur, logan saisit le canon du fusil avant de repousser brutalement l'arme vers son propriétaire, défonçant son thorax avec la lourde crosse lestée, puis de s'en emparer. Alors qu'il rechargeait la fusil mitrailleurs, une nouvelle rafale de balles lui explosa le genoux, le faisant chuter lourdement sur la passerelle. Se redressant sur les coudes en se mordant la lèvre inférieure jusqu'au sang pour ne pas hurler, il récupéra le semi-automatique, l'arma, et fit feu, abattant un troisième tireur de plusieurs balles dans la poitrine. Le quatrième au fond, à l'endroit ou la passerelle faisait un coude s'abritait grâce à l'angle du bâtiment, tirant de courtes salves à l'aveugle vers l'endroit ou Wolverine se trouvait. Celui-ci était parvenu à se redresser sur une jambe, mais à chaque fois qu'il posait son pied sur la structure métallique, il manquait de s'écrouler, pris de vertiges. Son pouvoir reconstituait la structure osseuse complexe de son articulation à une vitesse incroyable, mais le procédé en lui-même, était presque aussi douloureux que la blessure initiale.
En contrebas, Critchell beuglait des instructions contradictoires, et sa garde rapprochée s'était quelque peu dispersée afin de trouver un angle de tir pour abattre le mutant. Parmi ces hommes, l'un d'eux sembla se rappeler que la Chatte noire était elle aussi, une cible dangereuse, et incita son vis à vis à contourner avec lui le véhicule derrière lequel il pensait qu'elle se planquait.
A une centaine de mètres dans les air, un gros hélicoptère noir s'approchait avec une lenteur insupportable ; la cavalerie arrivait, mais elle prenait son temps.Se jetant au sol pour éviter de se faire une énième fois trouer la peau, Logan riposta immédiatement, blessant son agresseur au bras. Celui-ci lâcha son arme en hurlant et s'éloigna d'un pas précipité. Compte-pas là dessus, mon pote. Quelques pas suffirent au mutant pour parvenir à l'angle du bâtiment ; au loin, le fantassin s'éloignait en titubant, se tenant l'épaule droite. Sans hésiter, Wolverine leva l'arme à hauteur de son épaule et l’abattit sans autre forme de procès. Jetant prudemment un coup d’œil en contrebas, il releva presque une bonne vingtaine d'adversaires qui s'efforçait d'encercler le bâtiment, leurs armes braquées sur toutes les issues qui auraient pu permettre à Logan de redescendre au sol. Ça n'en finissait pas. Avisant une porte branlante dans la bâtisse, qui permettait de pénétrer à l'intérieur de l'entrepôt, Logan la défonça d'un coup d'épaule, et se jeta à l'intérieur. Déserté par l'HYDRA, il était plongé dans la pénombre, et parfaitement désert. Au beau milieu de l'immense salle, en bas des escaliers deux vans noirs, qui avaient probablement amenés les renforts de Crichell, et un joli tas de cadavre au milieu desquels trônait une valise gris métallisée entrouverte.
S'il y a bien un truc à récupérer au milieu de ce joyeux bordel, c'est probablement ce truc, songea-il, en dévalant les escaliers.
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SHARON CARTER
(http://img110.xooimage.com/files/6/5/4/sharon_head-46f7741.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/0/0/f/sharon_carter-46f773f.jpg)
Le Black Hawk s’était envolé hors de Seikusu Base Camp, survolant le port. Il ne fut pas trop difficile, pour l’agent Carter, de retrouver l’entrepôt où la bataille faisait rage. Des chapelets de fumée s’envolaient dans le ciel, et elle avait pu voir des voitures de police se rapprocher à toute allure, ainsi que des ambulances, et d’autres hélicoptères, appartenant à la police.
« Dépêchez-vous ! »
Quand le SHIELD avait appris que l’HYDRA avait des vues sur Seikusu, et qu’une importante cellule de l’organisation se trouvait là, le haut-commandement du SHIELD avait décidé d’envoyer des renforts supplémentaires. Des agents expérimentés avaient été déployés au Japon, ce qui impliquait Sharon Carter. Connue pour être la petite amie de Steve Rogers, Sharon était aussi une agente très expérimentée. Ce n’était pas la première fois qu’elle affrontait l’HYDRA, et elle savait qu’il fallait se dépêcher. La femme avait lu avec attention tous les rapports issus de l’Opération Genosha, et elle agissait en conséquence. L’hélicoptère se rapprocha rapidement, survolant la zone de combat pour atteindre une rue où il y avait de l’animation, ainsi que leur agent infiltré, Toshio. Il traînait le corps d’un homme blessé sur le sol, poursuivi par une espèce de ninja cybernétique. Sharon n’avait jamais vu ce personnage auparavant. Elle hurla au pilote de se positionner devant, et utilisa son M16, faisant feu sur le dos du ninja, tandis que l’hélicoptère se déplaçait pour se positionner devant.
Des filins se déployèrent afin de larguer des renforts, et Sharon continuait à faire feu. Elle vit alors le ninja se mettre à courir rapidement, et prit appui sur une voiture, bondissant vers l’hélicoptère, son épée en feu rougeoyant dans le ciel.Il était terriblement rapide, mais Sharon avait de bons réflexes. Son fusil d’assaut disposait d’une rangée abritant des grenades, et elle enclencha l’une de ces dernières. La grenade partit en sifflant, et frappa le torse du ninja, provoquant une violente explosion qui repoussa le tueur cybernétique, l’envoyant s’écraser sur la carcasse d’une voiture. Sharon continua à faire feu, et le ninja se mit à courir rapidement, laissant derrière lui des grésillements électriques.
*Mais c’est qui, putain, ce mec ?!*
Elle ne l’avait jamais vu.
« Ramenez Toshio, et filez vers l’entrepôt ! hurla-t-elle au pilote. Je vais poursuivre ce mec ! »
Sharon sauta sur le sol, s’aidant d’un filin pour amortir sa chute. Elle s’arrêta à deux mètres du sol, détacha la corde, et roula sur le sol, puis courut rapidement vers la ruelle, en sortant son pistolet, ouvrant le feu en courant rapidement.
LAURA KINNEY
Laura attendait toujours son heure. En voyant Wolverine affronter une vingtaine de tueurs lourdement armés, elle ne pouvait s’empêcher de se sermonner pour son inaction. Ce n’était pas à EUX de le tuer ! C’était à elle d’assouvir sa vengeance ! Le visage meurtri de sa mère dansait devant ses yeux, et, à chaque tir que se prenait Wolverine, elle craignait que sa vengeance ne lui file sous le nez. Wolverine était cependant résistant, aussi sauvage que rapide. Elle le vit affronter les hommes armés sans peine, rapidement rejoint par la Chatte Noire, qui affrontait les hommes restés au sol, dansant au milieu d’eux, les frappant sèchement.
*Laura ! Tu ne peux pas continuer à te planquer comme ça !*
C’était une voix pleine de bon sens, mais X-23 tremblait pour sa vie. Que se passerait-il, si elle intervenait ? Elle était l’ultime espoir de la Résistance, elle ne pouvait pas se permettre d’échouer ! Laura serrait les poings, et ses griffes jaillirent. La douleur qu’elle ressentit en les libérant était presque libératrice, et elle ferma les yeux, le sang permettant d’évacuer sa tension et les tremblements de son corps. Elle pouvait attaquer la Chatte Noire. Wolverine était en train de se battre en hauteur, et Félicia était à portée. Laura serra les poings.
*Si je la neutralise pas rapidement, je devrais affronter les deux... Ainsi que leurs renforts potentiels...*
Elle voyait la Chatte Noire se déplacer rapidement. Là, un coup de pied retourné. Ici, un coup de coude qui atteignit l’un des tueurs au menton, le renversant sur le sol. Elle fit là encore une roulade en arrière, évitant un coup de feu, et bondit en avant, serrant ses cuisses, bandant ses muscles, envoyant l’homme heurter une caisse... Précisément celle derrière laquelle se cachait Laura. Félicia attrapa l’homme, et le balança comme un fétu de paille, tandis que la caisse tremblait de cet impact. Dents serrés, Laura sentait son sang couler. On ne lui avait pas appris à se cacher durant ses innombrables heures d’entraînement, mais à se battre... Et c’était ce qu’elle avait l’intention de faire.
Jetant un nouveau coup d’œil, Laura vit la Chatte Noire briser le poignet d’un homme, avant d’envoyer sa tête s’écraser sur le sol. Elle en profita alors pour courir rapidement. La Chatte Noire se redressa brusquement, mais même elle fut trop lente.Laura bondit sur elle, et son genou frappa la femme au visage.
« Ah ! » hurla cette dernière en tombant au sol.
Les griffes en adamantium de Laura s’abattirent sur elle, mais sa cible roula sur le côté, évitant l’attaque, et envoya sa jambe pour la renverser. X-23 bondit sur le côté, évitant l’attaque de cette femme, et son pied la frappa dans le ventre... Avec la lame déployée. Elle s’enfonça dans le cuir, et Laura retira son pied. La lame était couverte de sang, et elle vit la femme se tenir le ventre en gémissant, crachant des gerbes de sang.
« M-Merde... Putain, mais... T’es q-qui ?! »
Laura allait lui répondre, mais elle renifla soudain l’air. Wolverine revenait à la charge. Laura soupira, et frappa la femme au visage, lui brisant le nez, l’assommant presque. Elle n’avait pas le temps de la tuer, et Wolverine était trop cruel pour tomber dans un piège grotesque. Elle traîna donc la femme dans un coin, et entendit Logan revenir. Laura, cette fois-ci, n’allait pas se défiler. Elle venait d’avoir la Chatte Noire si facilement...
*Mais ne chanter pas victoire trop tôt, tu as eu l’avantage de la surprise, et il est plus résistant qu’elle... Elle vamourir lentement, et tant mieux. Cette salope ne mérite pas une mort rapide !*
L’hélicoptère se rapprochait, compliquant ses chances. Elle entendait Logan approcher, et elle savait qu’elle ne bénéficierait pas longtemps de l’effet de surprise. En allant ramasser la Chatte Noire, elle en avait profité pour récupérer une grenade sur le corps d’un des hommes, et la dégoupilla lentement, puis bondit vers Wolverine.
Elle lança la grenade droit sur lui. L’explosion fut sa diversion, et elle jaillit à travers la fumée, le frappant à la tête avec ses genoux, l’envoyant s’étaler sur le sol. Laura resta debout, ses griffes brandies, une lueur de haine dans les yeux. Elle se rua sur lui en hurlant... Et se reçut alors une balle sur l’épaule gauche.
« HAAA !! »
Poussant un hurlement de douleur, Laura sentit son sang fuser. Depuis l’hélicoptère, des agents descendaient depuis des filins, ouvrant le feu sur elle. Plusieurs voitures de police arrivèrent alors dans la cour, et des policiers entrèrent également. Laura serra les poings.
« Rengainez vos griffes, ou nous ouvrirons le feu ! » hurla un ennemi.
Avec ses lames couvertes de sang, Laura ne passait pas vraiment pour une enfant perdue ici. Elle se mit alors à courir, bondissant sur un camion, et grimpa à nouveau, passant par une porte, l’arrachant sur son passage, courant dans le couloir de l’entrepôt.
*Merde, merde, merde !*
Tout avait merdé, il fallait qu’elle se replie !
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En quelques pas, Logan fut à proximité de la valise entrouverte. Se baissant pour en examiner le contenu, une dizaine de tube éprouvette contenant un liquide légèrement bleuté, il la referma immédiatement, et se redressa pour rejoindre au pas de course, l'entrée de l'entrepôt, qu'il avait quitté quelques minutes plus tôt. C'était la panique ; les hommes de l'HYDRA qui encerclaient l'entrepôt devaient à présent faire face aux renforts – en surnombre – du SHIELD, qui les abattait à vue, sans sommation. Lorsqu'il déboucha enfin sur l'extérieur, le terrain était dégagée, le sol jonché de cadavres. Un mouvement sur sa gauche le contraignit à se jeter en arrière par réflexe, lâchant la valise métallique qui glissa sur une demie douzaine mètres. L'explosion par chance, ne lui causa aucun dommage et le mutant se redressa, simplement sonné. Néanmoins, profitant de la diversion, son assaillant avait bondit au beau milieu de la fumée, le frappant au visage à pleine puissance, le faisant lourdement chuter sur le bitume. Bordel, c'est quoi ça ? L'ennemi était bien trop rapide et puissant pour être un homme de main. Logan vigilant, fit jaillir ses griffes de ses poings, maculant le sol mat de son propre sang, alors que la fumée se dissipait, dévoilant la silhouette athlétique d'une jeune femme qui le stupéfia.
« X-23 ?! »
Putain, il la cherchait depuis des semaines, et voila qu'elle débarquait au milieu de ce joyeux bordel. C'était la première fois qu'il voyait Laura – hormis en photo- et force était de constater qu'elle n'avait pas l'air d'être dans de bonnes dispositions à son égard ; la haine et la violence flamboyaient dans ses iris vertes. Interdit, incapable de se résoudre à riposter, Logan se contenta de lever la main gauche en signe de paix ; après tout, elle n'était pas censée appartenir à l'HYDRA, et il n'avait aucune raison objective de se battre avec elle. Néanmoins, plus prompts que lui, un tireur embusqué se plaçait déjà, Laura dans son viseur. « calme t... Merde ! » sourde à ses tentatives de communication, la jeune femme bondit à nouveau sur lui, mais le sniper fit exploser son épaule droite, faisant dévier sa trajectoire, avant de faire volte face et d'emprunter la voie des airs, que Logan avait utilisé quelque instants plus tôt.
« Felicia Hardy est grièvement blessée, il faut l'évacuer d'urgence ! » entendit-il hurler, à une dizaine de mètres.
Hésitant un court instant à se rendre immédiatement à la poursuite de la jeune femme, Logan ramassa la valise métallique délaissée, et se rendit en courant auprès de la chatte noire ; deux agents s'occupaient de lui administrer les premiers soins, mais Logan constata en grimaçant que la blessure était plutôt sale. Si elle ne recevait pas des soins d'urgence, elle risquait de succomber à ses blessures en moins d'une heure. Heureusement, le bruit de l'hélicoptère qui s'approchait laisser présager que le SHIELD avait la situation bien en main. Tout du moins, c'était là ce que le mutant pensait.
« Filez-ça à Lloyd, je vais récupérer la gamine », lâcha-il simplement, en fourrant son fardeau entre les mains d'un troufion, avant de se diriger une nouvelle fois vers l'entrepôt.
Le bâtiment était à proprement parler immense, mais Logan avait vu Laura s'y glisser quelque instants plus tôt ; en passant par l'intérieur de la construction, il trouverait probablement un moyen de lui couper la route. Accélérant le pas, il emprunta le premier escalier sur sa droite pour monter à l'étage supérieur ; lorsqu'elle avait pris une balle, le sang de la jeune mutant avait éclaboussé le sol, permettant à Wolverine de la tracer à l'odeur. La première porte qu'il rencontra fut évacuée d'un coup d'épaule, le faisant déboucher sur un second escalier, et enfin pénétrer dans un long couloir qui courait sur toute la longueur du bâtiment. Les pas précipités sur sa droite lui indiquèrent que Laura avait emprunté un couloir parallèle, qui faisait un coude pour rejoindre le sien, une centaine de mètres plus loin ; elle ne pouvait pas lui échapper. En quelques foulées, il atteint l'intersection, juste à temps pour voir jaillir la brunette. Cette fois-ci, il n'hésita pas ; en théorie la gamine était pratiquement immortelle, tout comme lui, elle pouvait encaisser. Aussi, son bras massif vint faucher le torse d'X-23 en pleine course, ce qui la fit basculer en avant, pour s'écraser durement sur le parquet vermoulu.
« Laura Kinney ! » Gronda-il, en s'approchant. Peut-être qu'en s'adressant à elle par son nom, il parviendrait à nouer le début d'un dialogue. « Je ne te veux aucun mal, mais si tu continues à te comporter comme une sauvage, je vais devoir te neutraliser. Qu'est-ce qui t'as pris, bordel ? » Il n'y avait en effet, aucune raison à sa connaissance, pour qu'X-23 s'en prenne à Felicia Hardy qui à vrai dire, ignorait même probablement jusqu'à son existence. Logan avait rétracté ses griffes ; tuer la jeune fille était hors de question.
« Je pense que tu devrais te rendre, maintenant ; toutes les issues sont bloquées, et si tu ne coopères pas, tu n'en sortiras pas vivante. »
La pénombre l'empêchait de distinguer le visage de la jeune mutante, mais c'était probablement mieux ainsi ; leur ressemblance était bien trop troublante pour ne pas perturber Logan. Il était certain néanmoins, d'avoir l'avantage sur elle ; la jeune femme avait beau être forte, et incroyablement rapide, il y avait plus de cent cinquante ans que Logan avait découvert ses pouvoirs. Et il avait eu le temps de s'y habituer ; Laura elle, n'était encore qu'un diamant brut.
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SHARON CARTER
Il y a quelques semaines, Sharon traînait encore dans les bidonvilles de Calcutta, terminant une mission qui avait duré des mois. Au même moment que l’attaque sur Genosha menée par la cellule japonaise du SHIELD, elle se faisait passer pour une bénévole de la Croix-Rouge, opérant au bidonville de Park Circus. L’agente du SHIELD était connue pour ses talents d’infiltration. Pendant des mois, elle avait travaillé comme mercenaire dans les profondeurs de l’Asie pour infiltrer un groupe terroriste visant à ressusciter Adolf Hitler. L’un des projets délirants de certaines factions néonazies extrémistes. À Calcutta, elle avait mené une longue enquête pour démasquer un laboratoire secret de l’HYDRA, bâti sous la ville, et qui utilisait des habitants des bidonvilles pour se livrer à des expériences sinistres visant à faire d’eux des mutants. L’HYDRA bénéficiait de l’aide de barons du crime locaux. Elle avait passé des mois à cartographier Park Circus, se promenant au milieu des immondices, au milieu d’enfants ravagés par la famine, de populations entières traitées comme des rats et des pestiférés. Il était aisé de croire qu’elle aurait pu perdre foi en l’humanité, mais, étrangement, son parcours avait été le même que Dominique Lapierre. Dans la misère, elle avait vu les gens se souder entre eux, conservant un espoir indéfectible envers l’humanité. Elle avait été touchée... Et elle n’avait fait aucun cadeau à l’HYDRA.
Sharon affrontait ces monstres depuis des années, mais, sur ce coup-ci, elle avait l’impression que l’HYDRA n’était qu’un aspect d’un gigantesque plan dont ils n’avaient pas encore tous les tenants et aboutissants. Genosha, l’Inde, le Japon... Des rumeurs circulaient même sur la présence d’autres complexes de recherche au Brésil ou en Russie... Et voilà qu’il y avait ce ninja cybernétique, maintenant. Il filait dans des ruelles étroites, rappelant à Sharon ses courses-poursuites contre des forbans dans les bidonvilles... Si ce n’est qu’ici, elle n’était pas toute seule, et qu’il n’y avait pas de détritus couvrant le sol.
Elle poursuivit l’homme dans une rue piétonne déserte, et ouvrit le feu. Le ninja bondit en hauteur, disparaissant de son champ de vision, et la femme continua à courir, avant de s’arrêter prudemment, regardant autour d’elle. Il était là... Elle pouvait le sentir. Doigt posé sur sa gâchette, la femme en combinaison blanche regardait lentement autour d’elle. Il portait un camouflage optique, et il n’allait pas chercher à s’échapper. Entendant du bruit sur sa gauche, elle pointa son pistole,t et fit feu sur une terrasse. L’ennemi bondit au même moment, et balança des shuriken. Un érafla la joue de Sharon, et un autre se logea dans le canon de son arme, tandis que le ninja atterrissait au sol, et se ruait sur elle. Elle balança son arme sur le sol, et évita son coup de poing, contre-attaquant avec un puissant coup de pied retourné... Qui heurta le blindage du ninja.
Elle continua à le frapper, à l’enchaîner, et se reçut un coup de genou dans l’estomac, qui lui coupa le souffle. Il aurait pu la frapper encore, mais il se retint. Sharon étouffa un rictus. Ce salopard jouait avec elle.
« Agent Carter, grimaça alors la voix amusée du tueur. Vous êtes considérée comme l’un des meilleurs éléments du SHIELD... Je dois avouer que je suis déçu. »
Serrant les dents, Sharon tenta à nouveau de l’attaquer, en sortant un couteau de combat, mais l’homme para, et la frappa avec sa tête. Elle poussa un hurlement de douleur, tomba sur le sol, et essaya de le faucher avec ses jambes. Il bondit sur le côté, et leva le poing. Roulade sur le côté. Le poing manga le bitume, et Sharon revint en arrière, armant son pied, et le frappa au visage. Elle se releva, et tenta d’enchaîner, mais il para son poing... Et lui brisa le poignet, avant de la frapper à nouveau, dans l’estomac, coupant sa respiration. Ce fut ensuite l’occasion pour elle de se recevoir un violent uppercut qui lui coupa le souffle. Des points noirs dansèrent devant ses yeux, sa vision devenant légèrement floue. Les réflexes de ce type étaient surhumains.
« Ne soyez pas trop dure avec vous-même, Agent Carter. L’armure lit tous vos mouvements, et les anticipe à la perfection. Elle les a déjà étudiés quand vous étiez à Calcutta. »
Sharon cligna des yeux en secouant la tête. Elle nota alors qu’il pleuvait. Il lui restait encore un bras, et ses jambes. Elle tenta à nouveau d’attaquer, mais sans succès. Son poing fut bloqué, et elle se reçut un violent coup sur sa trachée, qui l’envoya s’étaler sur le sol, sa respiration en berne.
« Vous connaissez cette technologie, n’est-ce pas ? »
Elle cracha sur le sol.
« Stark... », grimaça-t-elle.
L’armure de l’industriel pouvait effectivement mémoriser les mouvements de son adversaire et, en conséquence, anticiper les actions, à l’aide d’une infinité de critères physiologiques.
« Il y a quelques années, la technologie Stark a été utilisée par des adversaires de ce dernier. Ils s’en sont servis pour confectionner des armures... Une fuite regrettable. »
Sharon, qui crachait sur le sol, en essayant de respirer, d’aspirer de l’air. La Guerre des Armures... Une période pendant laquelle Tony Stark avait commencé à mûrir, en constatant que sa technologie n’était pas infaillible. Des ennemis avaient réussi à la subtiliser, et s’en servaient pour commettre des attentats terroristes en utilisant ses armures. Le SHIELD l’avait aidé à récupérer sa technologie, mais... Est-ce qu’il y avait eu des fuites qu’ils n’avaient pas réussi à colmater ? Avaient-ils pu à ce point sous-estimer la puissance de l’HYDRA ?
« Je... Que... Que cherche l’HYDRA ? »
Le tueur éclata de rire, brièvement, se penchant vers Sharon.
« Vous en êtes encore à l’HYDRA ? Non... Décidément, Agent Carter, je ne peux pas croire que le SHIELD n’ait pas de meilleurs éléments que vous. Je devrais vous tuer... Mais il faut bien que je fasse un peu de réclame. Mettre à terre un agent du SHIELD, voilà qui m’assure une bonne publicité. »
Mais qui était ce mec ?! Elle éternua à nouveau, et le vit s’écarter.
« L’heure est aux surnoms, Agent Carter, alors... Pour l’heure, vous pouvez m’appeler... Hum... Cyber-Strike ! »
Derrière elle, Sharon entendait les renforts arriver, et elle vit le camouflage optique de Cyber-Strike s’enclencher à nouveau.
LAURA KINNEY
Le visage de sa mort en train de pleurer, l’humiliation quand elle se faisait battre… Les yeux de Laura étaient prêts à lancer des éclairs, et tout son corps était tendu. On aurait pu croire que la rage, la fureur inouïe qu’elle ressentait, l’aurait amené à perdre le contrôle, à agir de manière précipitée et irréfléchie... Mais ce n’était pas le cas. En fait... Elle trouvait que le coup donné par Wolverine était moins rapide que le précédent, que celui donné dans le bastion de la Résistance. Naturellement, Laura ne pouvait pas savoir que ce combat n’avait jamais existé ailleurs que dans sa tête, et qu’elle avait affronté une version de Wolverine impossible à vaincre. Elle se tenait face à lui, et, si Wolverine avait avec lui l’expérience d’un siècle d’affrontement, Laura, elle, avait avec elle un entraînement endurci, faisant d’elle une implacable machine à tuer.
Un sourire mauvais éclaira son visage.
« Tu ne m’as pas acculé, Wolverine. Je t’ai conduit ici... Pour que les autres ne nous dérangent pas. Ce n’est pas moi qui suis acculée... C’est toi. »
Laura attaqua alors, courant rapidement, la mort brûlant dans ses yeux. Elle fit un saut spectaculaire, enjambant Wolvcerine, arrivant dans son dos, et bondit sur le côté. Elle fit une roulade en s’aidant d’une main, et une griffe jaillit de son pied, éraflant l’homme à la joue. Un véritable singe, bondissant dans tous les sens. Tous les entraînements défilaient dans sa tête. Les gatlings, les lasers, les esquives multiples, incessantes, tous ses sens affutés à leur capacité maximale pour esquiver les tirs et les balles. Wolverine était plus musclé qu’elle, plus costaud, et il savait endurer la douleur... Mais elle aussi. Elle avait été formée à bonne école.
Elle réussit à le renverser sur le sol, et bondit à nouveau, cherchant à planter ses griffes dans sa gorge... Mais elle se reçut une main en pleine figure, un poing qui la sonna, brisant son nez. Laura soupira en s’étalant sur le sol, mais ne laissa pas à son ennemi juré l’opportunité de l’immobiliser. L’un de ses pieds partit en l’air, et sa griffe fila vers la tête de l’adversaire. Elle le vit se protéger en tendant sa main. La lame en adamantium la transperça, ressortant de l’autre côté, et Laura s’attaqua alors à l’oreille de Logan, avec ses dents, tirant dessus, la lui arrachant à moitié. Une véritable furie, qui replia ensuite les griffes de ses pieds, et roula sur le côté. Elle se releva à nouveau, toute lueur de bienveillance ayant disparu dans son corps. Ses yeux, ses muscles... Tout ce beau corps transpirait d’une haine totale et qui semblait aussi insondable qu’un puits sans fond.
Malheureusement, des agents du SHIELD débarquèrent alors dans un coin de la ruelle, pointant leurs armes sur elle.
« Rendez-vous !!
- Tirez !! Tirez !! »
Les agents étaient nerveux, et ils virent une femme avec des griffes dégoulinantes de sang, du sang sur la moitié de son visage, et une lueur de haine dans les yeux. Elle se préparait à se défendre... Quand l’entrepôt à côté explosa brusquement.
*BRAAAAAOOOOUUUUUMMMMMM !!!*
La déflagration renversa Laura sur le sol. Les agents, sonnés, entreprirent de se relever... Mais elle vit la tête de l’un d’entre eux exploser brusquement.
*Qu’est-ce qui se passe ?*
Jaillissant des flammes, une silhouette noire (http://img4.wikia.nocookie.net/__cb20110916142125/villains/images/b/bb/MGS3-TheFury.jpg) apparut soudain. Surpris, plusieurs des ennemis firent feu, mais les balles ricochèrent sur sa surface blindée. Il tourna vers eux son lance-flammes, et balança un jet de flammes surpuissant, les contraignant à se reculer... Ça, ainsi que le tireur d’élite qui était en train de les arroser.
« Tu ne pourras pas gagner seule cette bataille, Kinney...
- Vous... Vous êtes qui ?!
- Je suis The Fury, et j’appartiens à l’Unité Cobra. Nous cherchons à détruire le SHIELD... Et à venger la mort de ta mère. »
Laura jeta un bref regard vers le corps de Wolverine. Il avait été plus proche de l’entrepôt lors de l’explosion, mais elle savait que le facteur autoguérisseur était très efficace. The Fury tendait sa main vers elle. Laura hésita un peu, puis elle l’agrippa. The Fury hocha lentement la tête, rangea son lance-flammes, et enclencha les fusées de son jetpack, filant par-dessus le mur entourant l’entrepôt, atterrissant dans une rue adjacente. Plusieurs voitures de police s’approchèrent, et, dans un grand éclat de rire, il enclencha à nouveau son lance-flammes, balançant un jet si puissant qu’il remonta le long de toute la rue, filant sur plus d’une trentaine de mètres.
« HAHAHAHA !! Burn, baby, buuuuuuuuuuuuuuuuuurnnnn, YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH !! »
Laura se disait qu’un tel jet de flames n’était pas naturel… Quand un van noir arriva le long d’une ruelle, renversant plusieurs caisses, s’arrêtant pile devant elle. Elle se retourna, éberluée, perdue, et vit une vitre s’abaisser. Le pilote la regarda derrière ses lunettes carrées, avec un léger sourire sur les lèvres (http://img1.wikia.nocookie.net/__cb20110226163157/metalgear/es/images/e/e1/Introducci%C3%B3n_-_MGS3_-_The_Sorrow.png).
« Je suis The Sorrow, Laura…, dit-il d’une voix calme et posée. Dépêche-toi de monter si tu ne veux pas qu’ils te tuent comme tes parents.
- Co... Comment est-ce que vous savez pour mes parents ?!
- La Résistance n’est pas encore morte, Laura... Dépêche-toi, je répondrais plus tard à toutes tes questions ! »
The Fury venait de faire exploser une voiture, et poussa un long hurlement satisfait. De l’autre côté, les policiers désemparés s’écartaient, en pouvant rien faire face à ce rideau de flammes. Il se retourna rapidement, se mit à courir, filant dans l’arrière du van, rejoint par Kinney. The Sorrow démarra ensuite, laissant derrière eux un sinistre paysage de désolation...
Sans pouvoir encore clairement se l’expliquer, en voyant toutes ces voitures en feu, et en devinant les hurlements des blessés, Laura se sentait coupable.
*Il y a sûrement des innocents là-dedans…*
Le sang des innocents était l’indiscutable prix à payer lors d’une guerre... Mais ça n’empêchait pas Laura de se sentir coupable pour eux.
-
A peine sonnée, Laura s'était relevée et sourde à ses paroles d'apaisement, elle lui fondit dessus, avant de s'envoler par dessus lui. Assurément, la petite était diablement rapide, et lui rendait en vivacité sa supériorité musculaire. Par ailleurs, elle avait un indéniable avantage sur lui ; elle voulait sa mort, alors que lui, peinait à prendre une décision à l'endroit de la jeune mutante. Rejetant la tête en arrière, il parvint néanmoins à éviter que la griffe de la jeune femme ne lui ouvre la gorge et en fut quitte pour une entaille sanguinolente. Un rapide mouvement circulaire lui faucha néanmoins les deux jambes, et Wolverine chuta douloureusement sur le sol, alors que Laura s'apprêtait à l'égorger. Son corps réagit instinctivement, et son poing massif s'écrasa au beau milieu de la figure, faisant voler son nez en miette. Il la regarda rouler sur le sol, interdit ; la situation était insoluble, il fallait trouver un moyen de la neutraliser sans la tuer. « Laura, calme-toi tu... n'es pas dans ton état normal », commença-il, avant de lever la main devant son visage pour contrer le meurtrier coup de pied qui arrivait à pleine puissance. L'homme grimaça de douleur, mais Laura était déjà sur lui, lui arrachant le lobe de l'oreille de ses dents acérée, comme un fauve déchiquette la chair de sa proie « Aaaargh ! »
Avant qu'il ne puisse la repousser, elle se déroba à nouveau. Des pas précités se firent entendre alentours, et Logan devina que des agents du SHIELD sécurisaient la zone. Ils n'avaient aucune chance. « Dégagez de là, laissez-moi m'occuper de ça ! » ignorant ses recommandations, certains d'entre eux levèrent leur arme vers la jeune femme, se préparant à l'arroser de projectiles. Néanmoins, il n'eurent pas le temps de presser la détente ; une effroyable déflagration embrasa l'entrepôt, projetant Logan à une dizaine de mètres, contre une voiture. Il avait courbé l'échine pour protéger son visage, mais l'explosion l'avait à demi assommé, et ce fut avec de grandes difficultés qu'il parvint à se relever. l'adrénaline heureusement, l'empêchait de trop souffrir des brûlures qui couvraient son dos.
« Laura, reviens ici ! », grogna-il, en s'appuyant sur le capot du véhicule pour faire quelques pas, observant les environs. Le pâté de maison n'était que désolation ; l'entrepôt brûlait toujours, alors que les agents tombaient les unes après les autres, victimes de quelque sniper, et d'un étrange inconnu dans une combinaison ignifugée. Visiblement, la petite elle aussi, avait du renfort.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce guignol », lâcha-il, perplexe, avant de le voir s'envoler, soulevant Laura du sol. Wolverine se mis à courir du mieux qu'il put, les yeux rivé sur la danse aérienne de ce duo improvisé, bifurquant au hasard des rues pour ne pas les perdre de vue. Le pyromane avait carrément cinglé. Finalement, il se posa, à une cinquantaines de mètres du mutant, qui accéléra ; ses blessures n'étaient pas totalement cicatrisées, mais au moins il n'avait plus de vertige. Embrasant sans sommation les véhicules de police venus l'intercepter, il se dirigea, Laura sur ses talon, vers une camionnette louche, bien trop loin du mutant pour qu'il puisse en distinguer les occupants. Bien avant qu'il ne débouche sur le carrefour, la camionnette s'était éloignée en trombe.
« Eh merde ! » Logan cracha rageusement le sang qu'il avait en bouche, avant de se précipiter au secours d'un vieil homme, coincé dans une antique mercedes . Arrachant sans difficulté la portière côté conducteur, Logan sorti le corps inerte du véhicule, Logan observa les alentours, avant d'aider une jeune femme à sortir par son propre pare-brise.
« Agent Howlett ? »
Logan se retourna, fronçant les sourcils. Lui un agent du SHIELD ? Et puis quoi encore ! Un jeune homme blond d'une trentaine d'année s'approchait de lui, alors qu'une quinzaine d'agent du SHIELD s'efforçaient de venir en aide à la police. Au loin Logan pouvait entendre les sirènes des ambulances et des pompiers.
« Nous allons nous occuper de... réguler la situation. Pour l'instant le sujet X-23 n'est plus notre priorité, nous avons des problèmes plus urgents à régler ». A ces mots, l'homme lui fit signe de le suivre, et accéléra le pas pour emprunter une ruelle sombre, épargnée par les flammes. « Ben voyons » Logan haussa les sourcils, incitant le jeune officier à poursuivre, alors qu'ils bifurquèrent vers l'ouest, laissant l'incendie dans leur dos.
« L'équipe de l'agent Carter a engagé le combat avec un adversaire...Redoutable. Il est capable de se rendre invisible, et nos forces ne sont pas de taille à l'affronter dans un terrain aussi peu praticable ».Le mutant hocha la tête en silence. Il se foutait plus ou moins de rendre service au SHIELD, mais il avait besoin de passer ses nerfs sur quelques chose.
« Donnez moi juste sa localisation », répondit-il simplement, avant de s’apercevoir que leurs pas les avaient mené directement à l'inégal affrontement qui se déroulait. Une demi douzaine d'agent du SHIELD s'efforçaient d'abattre une cible invisible, qui jouait littéralement avec eux, esquivant leurs tirs, les envoyant au tapis avant sans leur porter de coup fatal, s'amusant de temps à autre à désactiver son camouflage, laissant les projectiles ricocher contre son armure métallique. Une blondinette en tenue blanche semblait plutôt mal en point, mais ses coéquipiers la protégeaient efficacement en l'entourant ; il devait s'agir de Sharon Carter.
Le guerrier était rapide, mais moins que Laura. Et contrairement à elle, il ne semblait pas avoir l'intention de s'enfuir. Profitant de l'effet de surprise, Logan se jeta entre le petit groupe et leur adversaire, contrant de ses griffes, l'immense lame que l'homme s'apprêtait à abattre sur un agent trop téméraire, que Logan repoussa en arrière de sa main libre.
« C'est qui ce mec ? », lança-il, en s'adressant au moins autant à Carter qu'à ceux qui l'entouraient. Le guerrier surpris, enclencha à nouveau le mécanisme de furtivité de son armure. Néanmoins la vue n'était pas le seul sens hypertrophié du mutant ; il entendait et sentait suffisamment bien son adversaire pour identifier sa position sans difficulté. La guerrier le contournait lentement, se préparant probablement à l'attaquer de flanc, mais Logan esquiva d'une roulade le coup vertical du sabre, qui s'écrasa sur le sol. Se relevant promptement, il endommagea le blindage du guerrier de ses griffes et, avant qu'il ne puisse s'enfuir, lui décrocha un formidable coup de pied retourné en pleine poitrine, envoyant le tueur s'écraser contre le mur adjacent.
La rage de l'impuissance pouvait se lire dans le regard bleuté du mutant. Les dents serrés, il s'approchait inexorablement de son adversaire qui s'efforçait de se relever en s'appuyant contre la paroi. L'attaque du mutant avait visiblement porté, puisqu'un liquide sombre s'échappait de l'armure endommagée du monstre.
« Qu'est-ce que t'es venu foutre ici, connard ? », cracha-il. La réponse du guerrier n'avait aucune espère importance ; Logan ne lui laisserait aucune chance de toutes les façons ; le prédateur sans merci qu'il n'avait pas pu être face à Laura refaisait surface avec éclat ; si personne ne l'en empêchait, ce soir Logan mettrait un terme à la vie de Cyber-Strike. Celui-ci semblait enfin réaliser qu'il était dans une situation délicate, et observait les environs de ses yeux exorbités, probablement à la recherche de quelque issue. Levant un bras à hauteur du visage de Logan qui s'approchait, il l'aspergea de ce qui ressemblait à un gaz toxique, attaquant les poumons de Logan et brouillant sa vision. Néanmoins, le mutant s'était déjà jeté sur sa proie, plaquant l'inconnu contre le mur, sa gorge emprisonnée entre ses doigts épais.
Ce fut le moment que choisit le cyber-guerrier pour jouer son dernier atout. Attrapant de deux mains le poignet de son agresseur pour l'emprisonner, il impulsa une décharge électrique d'une puissance exponentielle dans le corps de son adversaire. Le corps entier du redoutable mutant se contracta, pris de violents tremblements, alors qu'il lui semblait que sa peau était sur le point de s'enflammer. Secouant en vain Cyber-Strike au bout de son bras pour s'en débarrasser, il le larda finalement de violents coups de griffes, déchirant à l'aveuglette chair et métal. L'homme, agonisant poussa de brefs cris rauques, mais avant que ses forces ne l'abandonnent, un court-circuit de l'armure fit exploser ses avant-bras bras, repoussant brutalement Logan, quelques mètres plus loin, projetant des jets d'hémoglobine aux alentours.
Groggy et pantelant, le mutant se redressa avec lenteur sur les coudes, sans un regard pour son adversaire, à présent inerte contre le mur du bâtiment. Avisant Sharon à proximité, il lui fit signe, la considérant comme la responsable de l'opération. « Laura Kinney s'est échappée... Je pense qu'elle pourrait constituer un danger bien plus conséquents que ce nous pensions », commença-il, sa voix grave affaiblie par le gaz toxique. « Je l'avais coincée... Enfin en tout cas j'aurais pu la coincer dans l'entrepôt, mais elle a reçu de l'aide. L'unité Cobra, ou un truc du genre. Et j'imagine que l'autre crétin n'était pas non plus là pour faire décorum, » ajouta-il, en désignant Cyber-Strike du menton.
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« …Qui s’apparente à une descente du SHIELD dans un entrepôt qui aurait mal tourné. Les agents du SHIELD se sont refusés à tout commentaire, et cette intervention, qui a entraîné plusieurs morts et de nombreux blessés, relance à nouveau le débat de la présence américaine sur le territoire nippon. Des vidéos amateurs ont pu être tournées. Nous tenons à prévenir les parents : certaines images sont assez difficiles... »
Le poing rageur de Lloyd s’abattit contre le mur. C’était le même discours sur toutes les chaînes nationales, et même au-delà. Un entrepôt qui explose en pleine journée, une rue complètement incendiée, des hélicoptères, des fusillades à gogo... Comment les choses avaient pu dégénérer à ce point ? Pour ne rien arranger, l’agent Carter avait un bras dans le plâtre. Les images télévisées permettaient de voir ce type en combinaison ignifugé, incendiant la rue, tandis que d’autres images, filmées depuis des terrasses, montraient Wolverine aux prises avec Kinney.
Le SHIELD disposait de son propre hôpital, et celui-ci connaissait une surcharge d’activités. Outre les blessures par balles, il y avait également de nombreux blessés par les flammes de ce psychopathe en armure qui s’était enfui dans un van noir. Lloyd avait réussi à retracer le van à l’aide du réseau de caméras de sécurité publiques de la ville. Il n’en restait plus qu’une carcasse fumante en pleine forêt. Les questions s’amoncelaient dans l’esprit de Lloyd comme les remontrances d’une femme mariée. Il n’y comprenait rien. Un ninja se baladant avec une armure inspirée par les technologies Stark, un clone de Wolverine qui débarquait, l’HYDRA faisant du trafic avec des Yakuzas, et un taré en combinaison ignifuge disposant visiblement des pouvoirs de Pyro. Il utilisait un lance-flammes pour générer ses flammes, mais Lloyd s’était renseigné. Pour l’heure, Pyro n’était pas au Japon. Il était encore dans sa tombe, à bouffer les pissenlits par la racine. Est-ce qu’il s’agissait d’un autre mutant créé par les laboratoires de l’HYDRA ?
Il n’y avait que deux points positifs dans cette débâcle : ils avaient fait un prisonnier, et Toshio avait encore réussi à conserver son statut d’agent infiltré. Kobayashi était à l’hôpital, en train de se faire soigner, et Toshio avait demandé à y retourner, afin que l’Oyabun ne se doute de rien. Toshio espérait en profiter pour réunir des informations, et comprendre pourquoi la scène avait dégénéré entre les Yakuzas et l’HYDRA, et ce qu’ils voulaient vendre. Et, pour ne rien arranger, Hardy était dans le coma. La lame en adamantium de Laura avait transpercé son estomac, s’enfonçant profondément. Elle était sur un lit d’hôpital
« C’est dangereux, Toshio... avait dit Lloyd à ce dernier.
- Vous avez travaillé au sein du SWAT, non, Lloyd ? s’était contenté de dire Toshio. J’étais un flic, avant de rejoindre le SHIELD... Je tiens une piste avec Kobayashi, il me fait confiance. Et, en toute honnêteté, si je voulais un métier qui ne présente pas de risques, je n’aurais pas rejoint le service des Opérations. »
Lloyd avait acquiescé, et se tenait maintenant dans une salle de réunion, face aux agents qui étaient encore debout. Il y avait du beau monde autour de la table ovale, entre autre : Rachel Hawkes, qui était arrivée trop tard, Natalia Romanov, Sharon Carter, un bras dans le plâtre, et Norman Jayden (http://img2.wikia.nocookie.net/__cb20110418105624/heavyrain/de/images/2/20/ARI.jpeg). Jayden était auparavant un agent du FBI, qui s’était fait connaître pour avoir arrêté un serial killer qui noyait ses victimes, de jeunes enfants. Une enquête de longue haleine qui avait laissé sur lui des séquelles. Il avait ensuite rejoint le SHIELD, et sa couverture, à Seikusu, était celle d’un avocat d’affaires. Il portait constamment des lunettes noires. Jayden appartenait aux X-Men... Ou avait appartenu à ces derniers. C’était un mutant, qui avait rejoint l’Institut Xavier quand il était jeune, mais qui n’avait jamais participé aux opérations menées par les mutants. Il était plutôt en retrait, dans l’administratif. Son pouvoir impliquait l’usage de ses yeux, et c’était pour ça qu’il portait des lunettes. C’était un télépathe, et, quand il regardait une personne avec ses yeux, il pouvait voir ses pensées. Elles se matérialisaient autour de lui. Il n’avait jamais totalement réussi à contrôler ses pouvoirs. Une trop forte vision faisait saigner ses yeux, entraînant un risque d’hémorragie cérébrale. Un peu à la manière de Cyclope, Xavier lui avait confectionné des lunettes spéciales permettant de court-circuiter les effets de ses yeux.
Pour l’heure, il représentait la meilleure chance de Lloyd de trouver des réponses. Malheureusement, pour que son lien fonctionne, il fallait que l’autre personne soit consciente. Or, celui qui se faisait appeler Cyber-Strike était encore dans le coma. Le Docteur Cunningham, qui était là, parlait d’ailleurs de ce dernier, exposant un bilan médical qui venait d’être fait.
« Il vivra... Mais il est amoché. Nous avons lancé une recherche à partir de ses empreintes digitales pour connaître son identité, mais nous n’avons pas encore les résultats.
- C’est toujours ça de pris... Quid de cette armure ?
- Elle présente définitivement des signes de la technologie utilisée par Monsieur Stark dans ses armures. Je l’ai contacté pour lui transmettre le rapport technique. Nous ignorons encore comment l’HYDRA a pu se procurer cette technologie.
- S’il s’agit seulement de l’HYDRA... Et cette drogue qu’ils voulaient vendre aux Yakuzas ?
- Elle a été en grande partie détruite dans l’explosion. Nous avons cependant pu récupérer quelques échantillons. Les premiers rapports corroborent la présence d’éléments qui figurent dans les échantillons qui ont été rapportés de Genosha.
- En clair ?
- Bien qu’il ne faille pas tirer de conclusions hâtives, je dirais que l’HYDRA commercialise le sérum permettant de créer des mutants. »
Lloyd soupira légèrement. La formule restait toujours instable, et, si elle s’échappait dans la nature, il sentait d’ici là pointer les nuits blanches. Sharon intervint alors, expliquant que, selon elle, il y avait un laboratoire à Seikusu, probablement similaire à celui de Calcutta.
« Il faut empêcher que cette situation nous pète à la gueule. Je veux savoir qui est ce guignol avec son lance-flammes, et pourquoi Kinney nous a attaqué...
- Sur certains de ces points, je peux apporter des éléments de réponse. »
Les têtes se tournèrent vers la porte. Un fauteuil roulant automatisé s’avança, portant Barbara Gordon. Les salutations d’usage passées, Barbara commença à parler. Elle avait avec elle une clef USB, qu’elle brancha sur l’ordinateur de la pièce.
« Depuis les révélations que vos agents ont appris sur Genosha, notamment concernant le programme de clonage de Wolverine, j’ai mené mon enquête. Laura est un véritable fantôme, mais elle a laissé quelques traces... La première que j’ai retrouvé est à New York, où elle a agressé le journaliste Benjamin Urich chez lui. Il a parlé d’une femme avec des griffes désirant avoir des informations sur Seikusu et le SHIELD. À partir de là, j’ai remonté, et trouvé différents témoignages, sur des blogs ou autres, mentionnant l’existence d’une fille faisant de drôles de rêves... Et d’autres indices. »
Lloyd n’aimait pas ça. Il conservait ses réflexions pour lui, mais il n’aimait pas beaucoup qu’un particulier empiète autant sur les libertés individuelles. Certes, le SHIELD le faisait, mais l’organisme était un organe public, qui devait rendre des comptes... Plus ou moins. L’urgence faisait cependant qu’il faisait l’impasse. Barbara leur montra une carte, où elle avait indiqué chacun des « incidents » liés à Laura Kinney. Il n’y en avait pas beaucoup, seulement des témoignages épars, et quelques photographies. Elle montra notamment l’image d’un lit qui avait été visiblement déchiqueté par des griffes.
« Je pense que Kinney a fait les vendanges pour gagner suffisamment d’argent afin de rejoindre Seikusu. »
Poursuivant son exposé, Batgirl indiqua qu’elle avait envoyé l’une de ses collègues aux Etats-Unis, afin de remonter la trace de Kinney. Elle avait récemment fait d’importantes découvertes.
« Avec les informations récupérées dans le complexe de Genosha, j’ai réussi à découvrir la présence d’un complexe de l’HYDRA abandonné... Dans la Death Valley. Il n’y avait plus grand-chose d’exploitable. »
Elle leur montra plusieurs images, où on put voir des pièces calcinées, des couloirs vides. Néanmoins, parmi les débris et les poussières, elle avait réussi à prélever différents éléments.
« Il y avait des fours crématoires, et il a fallu creuser sous le sol pour les trouver... Des morceaux de calcium, et des échantillons microscopiques de peau... Mais avec suffisamment d’éléments pour avoir un morceau d’ADN. Je ne peux pas dire avec certitude combien il y avait de corps, mais ils partageaient tous le même ADN. »
Barbara se pinça les lèvres, comme si elle hésitait à le dire. Lloyd, en réalité, se doutait déjà de savoir à qui cet ADN correspondait.
« C’est le vôtre, Wolverine. »
La révélation glaça l’assemblée, mais Lloyd sentait que Barbara n’en avait pas encore fini. Il était flic.
« Qu’est-ce que vous avez vu d’autre, Barbara ? » demanda-t-il.
La jeune femme regarda à nouveau Wolverine, puis Lloyd, reporta son attention sur Wolverine, et soupira.
« Des instruments de torture... En pièces, mais il a été possible de les reconstituer par ordinateur. Il y avait des traces de sang incrustées dedans, et des morceaux de gencive... J’ai étudié le système électronique de la base, et il y avait une pièce électrifiée. Une seule pièce, qui faisait la taille d’une cellule... Avec un lit de couchage. »
Lloyd ferma les yeux. Il voyait déjà les images. Ils l’avaient torturé. Sa gorge s’était asséchée devant l’horreur de ce qu’ils avaient fait sur elle.
« Ils ont voulu en faire un monstre... Une machine à tuer » termina-t-il, en guise de sinistre conclusion.
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Logan fit la moue ; ne parvenant pas à définir s'il était ou non satisfait de la survie de Cyber-Strike ; s'il n'avait reçu les soins appropriés de la part du SHIELD, il eût probablement succombé à ses blessures, et personne ne l'aurait regretté. D'un autre côté, il représentait probablement leur seule chance d'en apprendre davantage sur le désastre de la veille. Son buste massif rejeté contre le fauteuil en cuir, le mutant écoutait distraitement le rapport du docteur Cunningham. Ses blessures avaient cicatrisées, mais ses vêtements étaient en lambeaux, aussi lui avait-on prêté une chemise blanche et un pantalon de costume qui lui compressait les cuisses pour qu'il soit présentable. Parmi les agents présent, Logan en connaissait personnellement certains, mais Lloyd avait convoqué de nouvelles têtes ; la situation nécessitait le concours des agents les plus performants de Seikusu et... Malgré lui il en faisait partie. Lorsque Barbara Gordon fit son entrée, le mutant redevint attentif, alors que le sujet de la discussion s'orientait vers X-23. Le regard de la jeune femme, emplit d'une haine inaltérable à son égard l'avait bouleversé à tel point qu'il n'avait pas pu fermer l’œil cette nuit là ; mais que diable avait-il fait à cette gamine pour qu'elle le déteste autant, mis à part fournir malgré lui les cellules souches qui avaient permis son existence. Les sourcils froncés, l'homme observait l'écran de projection ; le moins que l'on puisse dire était que la petite savait se faire discrète : elle avait probablement eu de bons professeurs.
« Oh merde... » lâcha-il en réponse à la macabre révélation de Batgirl. « Vous voulez dire... Qu'il y en eu d'autres ? Des clones comme elle ? » les informations supplémentaires de Barbara étaient néanmoins plus révoltantes encore, et le mutant sentit sa gorge se serrer. Dès l'instant ou il avait vu Laura en photo, il avait su qu'il ne pourrait jamais la considérer comme une étrangère et ce sentiment n'avait fait que s'accroître malgré la violence de leur affrontement ; lui et Laura partageait le même ADN, elle était de son sang, et imaginer les souffrances que l'HYDRA lui avait fait endurer lui était insupportable. «Bordel c'est qu'une gamine...» le poing du mutant s'était abattu sur la massive table ovale, faisant voler le bois en éclat dans le silence le plus complet ; l'émotion du mutant était partagée par ses collègues. Dans son interminable vie, Logan avait eût lui-même, à commettre des crimes parfois odieux, mais même sur ordre, il n'avait jamais accepté de s'en prendre à des enfants. Une nouvelle fois l'HYDRA prouvait au SHIELD son absence complète de scrupule et son insensibilité à la morale commune qui donnait au fond l'avantage, dans l'affrontement sans merci que se livraient les deux organisation tentaculaires.
« Quoique ces salauds lui aient fait, Laura a l'air de leur faire davantage confiance qu'au SHIELD. Vous avez vu ce qu'elle a fait à Catwoman ? Il ne s'agit pas simplement de se défendre, elle a essayé de la tuer ».
Logan n'y comprenait rien ; comment Laura pouvait-elle travailler avec ceux qu'il l'avaient maltraitée et torturée des années durant ? Ça n'avait aucun sens, il devait y avoir quelque chose d'autre. Incapable de rester en place, Wolverine se leva de son siège, les yeux rivés vers l'écran informatique. Laura avait fait des efforts considérables pour rejoindre Seikusu, et le pire dans l'histoire semblait être qu'elle n'avait pas reçu de soutien extérieur. Etait-il possible qu'elle agisse de son propre chef ? L'exfiltration spectaculaire dont elle avait bénéficié incitait pourtant à penser le contraire.
« Écoutez Lloyd », reprit-il, légèrement apaisé. « Qu'elle soit consciemment de mèche ou non avec l'HYDRA et avec heu... Cyber-Strike, je n'ai pas l'impression qu'elle soit intéressé par le trafic de sérum... Sa cible, c'est nous. Quand je l'ai poursuivie dans l'entrepôt en croyant qu'elle s'enfuyait, elle essayait de me tendre un piège, et tout ce qui lui importait, c'était de me tuer ». Et elle bien failli réussir, se retint-il d'ajouter. « J'ai l'impression qu'elle m'en veut tout particulièrement. Je pense que nous devrions utiliser cette... Rancœur qu'elle a contre moi pour l'attirer. Et la neutraliser. », conclut-il, avant de s'adosser au mur de la salle. Il n'y avait pas d'autre solution, et Logan le savait, d'autant que Laura devrait payer son tribut à la société pour les crimes qu'elle avait commis. La véritable question en suspend était de savoir s'il était capable de combattre une adolescente qui était le portrait craché de la fille qu'il n'avait jamais eue.
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LAURA KINNEY
Ils descendirent lentement l’escalier de maintenance, s’enfonçant dans une portion des égouts de la ville, avant d’atteindre la station.
« C’est un ancien repaire de contrebande, lui expliqua celui qui se faisait appeler The Sorrow. Elle a été construite au début du siècle dernier, quand Seikusu commençait à s’industrialiser. Elle ne figure plus sur aucun plan cadastral. »
Laura hocha lentement la tête. The Fury fermait la marche de leur petite procession, et The Sorrow manipula les manivelles et les leviers d’une lourde porte blindée, qui s’ouvrit dans un grincement sinistre, menant sur une grande salle. Leur repaire. La Résistance existait donc toujours encore ? En soi, ce n’était pas surprenant. Face à l’oppression, il existait toujours, quelque part, un maillon de liberté qui ne se rompait. La Résistance ne mourrait jamais totalement. Laura vit plusieurs punchings balls dans un coin, et The Sorrow se chargea de lui faire une présentation rapide. Chacun des membres de l’Unité Cobra avait sa propre chambre, avec un écriteau sur le devant de la porte : « THE SORROW », « THE PAIN », « THE FEAR », « THE FURY »... Et la dernière, réservée à « THE JOY ».
« C’est la tienne. »
The Sorrow ouvrit la porte de The Joy. Il y avait un lit, mais la pièce était vierge de toute décoration. Laura s’y avança lentement, sans trop savoir quoi dire. The Joy ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Est-ce que c’était son nom de code au sein de la Résistance ? Pourquoi chacun des membres de cette unité dont elle n’avait jamais entendu parler portaient tous des noms correspondant à des sentiments ? Il y avait beaucoup de questions en suspens, beaucoup d’interrogations, ce que The Sorrow pouvait sentir.
« Nous allons nous regrouper dans la salle commune, Laura. Nous t’expliquerons tout ce que tu as à savoir. Ta formation au sein de la Death Valley n’a pas pu se terminer à temps, en raison de l’attaque du SHIELD sur ces locaux. Je connaissais ta mère, tu sais. C’était une brave femme. Sa perte est une tragédie, tout comme celle de notre installation dans la Vallée de la Mort. C’était l’une de nos principales structures. »
Laura acquiesça silencieusement. Sa Maman... Tuée par Wolverine. À cette idée, elle sentit à nouveau la rage pointer en elle, ce qui l’amena à serrer les poings. De peu, cet homme lui avait échappé. Elle avait une vengeance à accomplir, et elle savait qu’elle l’avait entamé en plantant à mort la Chatte Noire. Laura aurait du se sentir bien, mais, curieusement, ce n’était pas ce sentiment qui dominait son cœur. De fait, elle n’aurait su dire ce qu’elle ressentait. La Chatte Noire avait été tellement facile à abattre. Certes, Laura avait attendu le bon moment, et elle savait que cet adversaire n’était pas le soldat le plus puissant de cette organisation, mais, même malgré ça, elle n’avait pas ressenti, en elle, le sentiment de libération auquel elle s’attendait. Elle se disait que c’était lié au fait qu’elle n’avait pas encore totalement accompli sa vengeance, car le SHIELD était encore en vie, et Wolverine aussi.
LLOYD DAWKINS
Les explications de Barbara avaient ébranlé Wolverine, qui bouillonnait sur place. Lloyd le comprenait ; lui-même était secoué. Il ignorait les horreurs qui avaient eu lieu dans ce complexe, mais ce qu’avait découvert Miss Gordon était suffisamment loquace pour qu’il évite d’en savoir plus. L’HYDRA avait torturé cette pauvre fille, et avait créé plusieurs clones de Logan, les tuant jusqu’à avoir la bonne version... Et, visiblement, ils avaient réussi à se concevoir une tueuse efficace, qui avait réussi à traverser seule la moitié de la planète pour arriver à Seikusu, et s’en prendre à eux... Et plus particulièrement à Wolverine. Est-ce que c’est parce qu’il était, en un sens, son « père » ? Le plan de Wolverine était de l’utiliser comme appât pour attirer cette femme, et réussir à la piéger.
« Il nous faut aussi éclaircir les points d’ombre autour de cette affaire, rappela Lloyd. L’HYDRA prépare quelque chose, et, généralement, ça ne signifie jamais rien de bon pour nous. Ils disposent de la technologie Stark, et ont visiblement reproduit leur propre projet Arme-X. Il faut qu’on retrouve les individus qui avaient participé à Weapon Plus. Tout ce programme a théoriquement été abandonné... Mais quelque chose me dit que quelqu’un, quelque part, a eu la bonne idée de la reprendre. »
Weapon Plus avait été un programme militaire développé à partir de la Seconde Guerre Mondiale pour doter l’armée américaine de supers-soldats, ainsi que pour former des assassins et des espions dotés de capacités surhumaines. Wolverine avait été l’un des agents de Weapon Plus, et avait été utilisé comme cobaye dans le cadre d’un sous-projet de Weapon Plus, Weapon-X, qui l’avait transformé en l’homme qu’il était aujourd’hui, son squelette ayant été transformé par un exosquelette en adamantium. La révolte de Wolverine suite à cette transformation avait sonné officiellement la fin de Weapon-X, ainsi que de tout le programme Weapon Plus. C’est du moins ce que les fichiers du SHIELD disaient, mais, quand on travaillait dans une organisation qui se faisait un plaisir de manipuler la vérité à longueur de temps, Lloyd avait appris à ne pas se fier à ce qu’un rapport disait. Weapon Plus avait été développé en partenariat avec le gouvernement canadien, et il était sûr que, quelque part dans ces rouages, un individu en costard-cravate avait eu la bonne idée de relancer le programme. Ce complexe dans la Death Valley avait peut-être fait partie de ce nouveau programme.
« Je ne suis pas entièrement sûre que Laura sache ce qu’elle fait, avança prudemment Barbara.
- Intuition féminine ? demanda Lloyd.
- Intuition militaire, rétorqua alors Natalia, qui partageait manifestement le même avis que Barbara. Elle ne sait pas qui sont ces types qui sont venus la sauver, et elle n’avait aucune réelle chance de gagner contre nous. Si ce taré en combinaison ignifuge n’avait pas débarqué, elle serait en ce moment même dans une salle d’interrogatoire.
- J’ai du mal à croire qu’elle se soit trouvée par hasard dans un entrepôt où nous avions une opération en cours.
- Il est possible qu’elle ait été mentalement influencée pour se rendre par ici. Ce que je veux vous faire comprendre, Agent Dawkins, c’est qu’elle n’agit pas comme un assassin professionnel le ferait. Si j’aurais été à sa place, je serais restée en couverture, et j’aurais attendu que mes cibles se dispersent. J’aurais attendu de savoir où elles vivent avant de frapper. Laura a agi par impulsivité. Je suis la mieux placée parmi vous pour savoir ce que le conditionnement mental peut vous amener à faire. »
Avant de travailler pour le SHIELD, Natalia travaillait pour l’ennemi. Elle avait attaqué à elle toute seule Triskelion afin de détruire les souches virales d’un puissant virus conçu à partir d’une bactérie venue de l’espace. Lloyd ne savait pas grand-chose sur ce dossier, qui était suivi par une autre équipe, mais il pouvait effectivement acquiescer.
« Très bien. Je vais contacter mes collègues pour essayer de délier les langues sur Weapon Plus. De votre côté, Batgirl, creusez cette piste sur la Death Valley. Il faut découvrir pourquoi ce complexe a été détruit, et ce qu’ils fabriquaient vraiment là-bas. Pour l’heure, nous avons trois complexes de l’HYDRA qui ont été détruits : un à Genosha, un dans la Death Valley, et un dernier à Calcutta... Avec, pour l’heure, deux points communs : le clonage, et Laura Kinney. Je veux savoir ce que l’HYDRA prépare, et je veux qu’on appréhende Laura. Vous avez raison, Logan : Laura vous attaquera à nouveau, et, qu’elle le fasse consciemment ou non, elle cherchera malgré tout à vous tuer. »
Lloyd resta silencieux quelques secondes. Dans sa tête, il étudiait les différentes possibilités qui s’offraient à lui.
« Cunningham, vous lui remettrez l’une de vos puces. Nous pourrions vous pister, mais, si Laura a les mêmes capacités olfactives que vous, elle sentira le piège venir... Et quelque chose me dit que vous n’aimeriez pas qu’on vous file. La puce que vous remettra Cunningham est une balise GPS. Si vous appuyez dessus, elle enverra un signal qui nous vous indiquera où vous êtes en disant que vous êtes dans la merde... Et nous vous enverrons des renforts. »
Léger regard vers Batgirl et Romanov. Lloyd conclut par la suite :
« Il nous faut la capturer vivante. Je sais très bien que vous essaierez de le faire tout seul, Logan, mais, si vous échouez, n’hésitez pas à appeler la cavalerie. »
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Logan avait croisé les bras, pressé de se lancer à la poursuite de Laura ; chaque minute qui passait en faisait un danger croissant pour les autres, et pour elle-même. Logan jeta un coup d’œil à la jolie russe lorsqu'elle pris la parole ; la mission sur Genosha lui avait donné l'occasion de côtoyer Natalia, et Logan avait été impressionné par ses qualités athlétiques hors du commun pour une simple humaine, et par le respect qu'elle imposait à ses troupes.
« De toute évidence, Laura dispose largement des capacités requises pour figurer au rang des meilleurs assassin de cette planète. Elle est vive, rapide, et se déplace sans bruit. La seule raison qui l'a poussée à réagir aussi... Irrationnellement, était ma présence sur les lieux. Je ne pense pas non plus qu'elle agissait sur ordre. »
Le mutant supposait que Laura n'était pas directement manipulée par l'ennemi ; néanmoins, cette situation risquait de changer dans les heures à venir, avec la bande de drilles qui étaient venus mettre la pagaille avant d'embarquer X-23. Lorsque Lloyd s'adressa à lui, James fronça les sourcils, esquissant une moue agacée. Le Shield et leurs foutus gadgets...
« Mouais. Au moins votre truc a pas l'air trop compliqué à utiliser. Je ne pense pas avoir besoin de... renforts, mais vous pouvez couvrir mes arrières si vous voulez. Pour les civils, tout ça. » le mutant surprit un sourire sur les lèvres de l'un des agents qui gardaient la porte d'entrée. Logan avait beau s'autoparodier, il était plutôt heureux d'avoir un appui du Shield ; retrouver X-23 tout seul n'aurait pas été un problème si elle ne s'était pas trouvé de nouveaux compagnons qui, au contraires de la jeune fille, semblaient particulièrement bien organisés. « Je n'échouerai pas », ajouta-il d'une voix de basse, plus par auto-conviction que par bravade.
Lloyd avait finalement levé la séance, et Wolverine avait emboîté le pas à l'agent Cunningham qui lui avait remis un appareil de la taille d'une grosse pièce de monnaie que le mutant avait fourré négligemment dans la poche de son jean, avant de repartir. A pied. La carrosserie de sa bécane était criblée d'impact de balles, et plusieurs d'entre elles avaient perforé le réservoir d'essence, de telle sorte que Logan n'avait eu d'autre choix que de la confier à un garagiste qui ne posait pas trop de questions. Naturellement, les réparations de la Ducati allaient lui coûter une blinde, dans la mesure où il fallait rapatrier des pièces de Bologne. Logan était revenu sur les lieux du désastre le lendemain et avait dû brandir un laisser-passer numérique dont il disposait, depuis que le SHIELD avait décidé qu'ils pouvaient à nouveau lui faire confiance. La rue par laquelle Laura s'était enfuie était encore interdite au public, mais la présence du SHIELD se faisait discrète ; tout au plus une demi douzaine-d'agents inspectaient encore les lieux. Le mutant s'était approché d'un blondinet un peu frêle en blouse blanche, qui semblait diriger les opérations de recherche, plissant les yeux pour voir le nom de famille de ce dernier sur son badge.
« Hey, Carver, Barbara m'a dit de passer vous voir, 'paraît que vous avez du nouveau pour moi. »
Logan était d'une humeur massacrante. L'odeur de Laura disparaissait dans cette ruelle ; il lui était impossible de la suivre à la trace, ce qu'il mettait sur le compte de l'incendie que ses ravisseurs avaient déclenché. Le musc discret de l'adolescente disparaissait en effet sous les effluves acres des objets et des corps calcinés. Le scientifique hocha la tête, avant de pianoter quelques instants sur sa tablettes numériques pour afficher une image en seize neuvièmes de traces de pneus.
« C'est quoi ce truc ? »
Carver eût un sourire compréhensif. « Lorsque le véhicule est arrivé du bout de la ruelle, son conducteur a freiné... Ou plutôt dérapé au carrefour que vous voyez un peu plus loin, avant de s'enfuir – avec le sujet X-23- par la rue perpendiculaire qui mène à la branche de l'autoroute... » Logan fit la moue ; il ne comprenait pas où ce satané gosse voulait en venir. « … Heureusement pour nous, à cet endroit précis, il y avait un peu de boue, de telle sorte que le conducteur nous a laissé une preuve exploitable. Je... enfin nous avons analysé ces traces de pneus et nous en avons conclu que ceux-ci ne peuvent être posés que sur un Dodge Ram Van, édition 1970, ou 1980. Et... ces camionnettes-là ne courent pas les rues au Japon », conclut-il, triomphant.
« Ok Sherlock, et j'imagine que vous les avez localisés ? » Le mutant était excédé. Il ne voyait pas véritablement en quoi connaître la marque du van des terroristes allait l'aider à retrouver Laura. Ces types savaient probablement couvrir leurs traces, et s'abstiendraient à l'avenir de réutiliser un véhicule qui avait été vu en plein jour par des passants, le SHIELD, la police et Wolverine lui-même.
« Non... Mais je peux vous assurer que ce n'est qu'une question d'heures...monsieur Howlett ? »
James avait tourné les talons, enfoncé ses poings dans les poches de son jean et s’éloignait d'un pas chaloupé dans la ruelle, plantant là son jeune interlocuteur. A mesure qu'il s'éloignait du lieu de l'incendie, les immeubles d'habitations se raréfiaient pour laisser la place à d'immenses entrepôts de par et d'autre de la route, comme celui dans lequel il avait affronté son clone. La rue décrivait une boucle sur un bon kilomètre,, avant de déboucher sur un carrefour. Une partie de la route partait rejoindre l'autoroute, alors que le second tronçon s'enfonçait encore davantage dans la zone industrielle déserte. Logan emprunta la voie inclinée qui menait à l'autoroute. Le trafic était plutôt fluide à cette heure-ci, malgré la proximité du péage, à une centaine de mètres.
« Le péage... » Logan eût un rictus amusé, avant de rebrousser chemin pour s’enfoncer dans la zone industrielle, appuyant deux fois sur le bouton de gauche la balise GPS qui lui avait été confiée (Appuyer sur le bouton de droite aurait eu pour conséquence probable de faire rappliquer au moins quatre voiture et un hélicoptère). Lorsqu'il avait réclamé une ligne directe avec Barbara Gordon, il lui avait été répondu que celle-ci le contacterait elle-même sur son téléphone portable, au moyen d'un procédé que Logan n'avait pas vraiment compris mais qui impliquait un satellite et une sécurisation complète de la liaison. Le mutant ne se trompait pas, puisque trente secondes plus tard il reçu un appel. Son interlocuteur était une femme.
« Laissez tomber la piste de l'autoroute. Ces types n'auraient pas pris le risque de se retrouver coincés au péage de Seikusu-sud. A mon avis ils se sont enfoncés dans la zone industrielle. Je pense qu'on devrait fouiller cette zone de fond en comble. »
Laura se trouvait peut-être encore à Seikusu.
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LAURA KINNEY
« La Seconde Guerre Mondiale a été le début de la faim, Laura. Tu en as entendu parler, je suppose ? L’affrontement entre les nazis et les Alliés ? La liberté et la tyrannie ? De délicieux mensonges... De ceux que les gagnants font en réécrivant l’Histoire. »
La salle centrale était une grande pièce surélevée, sur une plateforme circulaire. En contrebas, il y avait les égouts. Laura auarait presque pu se croire dans une variante du repaire des Tortues Ninjas. The Sorrow lui parlait, et les autres étaient là... Ils étaient tous inquiétants, sombres, menaçants... Forts. The Fear était assis sur de grosses caisses, vérifiant les carreaux d’une arbalète... The Fury était hors de sa combinaison ignifuge, et un grand gaillard, chauve, se dressait devant elle, en débardeur blanc, serrant les bras... The Pain, quant à lui, était également un être assez grand, avec un visage dissimulé par une cagoule noire, laissant apercevoir, à hauteur de ses yeux, de multiples boutons. Des abeilles tournoyaient lentement autour de lui, se posant parfois sur son corps, que ce soit sur sa combinaison ou sur sa peau, sans que cela ne semble le déranger. Debout, The Sorrow était le seul à parler, autour d’une table de réunion, face à un tréteau sur lequel on avait mis des images.
Il lui refaisait l’Histoire. Laura avait évidemment entendu parler de la Seconde Guerre Mondiale. On lui avait enseigné l’Histoire.
« Derrière les apparences, la Seconde Guerre Mondiale était aussi l’affrontement entre deux factions rivales d’une très ancienne organisation, la Confrérie du Bouclier... Une vieille faction qui, depuis toujours, s’est battue pour protéger l’humanité des menaces paranormales. Deux courants divergents ont émergé durant l’entre-deux-guerres. La Première Guerre Mondiale a été tellement violente qu’elle a rouvert de vieilles portes, et libéré sur notre monde des créatures infernales. La Confrérie s’est trouvée devant un choix cornélien : éduquer l’humanité, ou continuer à agir dans l’ombre, comme elle l’a toujours fait. Autrement dit, conserver la liberté, ou cesser de la défendre, en asservissant l’humanité sous son autorité. Les puissances coloniales européennes contrôlaient le monde, et appartenaient au second camp. L’Axe était un mouvement de rébellion et de contestation contre la mainmise des Occidentaux, et contre le courant majoritaire au sein de la Confrérie. »
Laura ne disait rien. The Sorrow répétait des choses qu’elle savait, afin de la mettre en confiance. La guerre avait été remportée par les Alliés, comme Laura le savait, et la Confrérie avait écrasé le courant minoritaire, celui qui voulait laisser à l’humanité son libre-arbitre. La Confrérie avait disparu, et était devenue le SHIELD, sous l’instigation de certains membres influents de la Confrérie à l’époque : Nick Fury, Howard Stark... Ensemble, ils avaient utilisé les technologies qu’ils avaient pu récupérer pour construire le SHIELD. Cependant, le courant minoritaire n’avait pas été totalement éradiqué. Certains membres avaient réussi à en réchapper, et avaient rejoint l’Union Soviétique, prolongeant le conflit.
« L’HYDRA est notre nom, celui de notre organisation... Un mantra à la liberté, à la résilience. Une tête de coupée, et une qui continue à pousser... Car la liberté ne doit jamais cesser, Laura. Sûrement pas face à eux. Avec la chute de l’URSS, ils ont pu étendre davantage leur influence. La société civile est totalement corrompue. Le pire est qu’elle l’ignore. Tu as entendu parler de l’allégorie de la grenouille et de l’eau chaude, Laura ? Plonge directement une grenouille dans une eau chaude, et elle bondira hors de cette dernière... En revanche, plonge-là dans l’eau froide, et fais lentement monter la température... Et elle y résistera. L’être humain est pareil. Ils sont maintenant contrôlés, et sont éduqués de telle sorte qu’ils abandonnent eux-mêmes leur propre liberté. Nous, nous nous battons contre eux, et tu es l’un des éléments décisifs de cette guerre, Laura. »
X-23 écoutait religieusement.
« Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai de si important ?
- Tu es un clone, comme nous. L’Unité Cobra, jadis, était une unité de combat regroupant des mutants. Ils se battaient pour la liberté, ou, plutôt, c’est ce qu’ils pensaient... L’HYDRA a créé des clones d’eux à partir de leurs gènes et de leurs cellules, tout comme elle t’a créée, toi... Afin d’affronter le SHIELD, et de leur fournir des renforts qu’ils n’ont plus. L’organisation est exsangue, Laura, le mouvement tari... Ton père et ta mère se sont portés volontaire pour qu’il soit greffé dans son ventre les gènes d’un de leurs agents... Une bête sauvage et cruelle qui a tué bien des nôtres pendant la guerre... »
Wolverine... Celui qui avait tué Maman. Laura baissa les yeux en serrant les dents.
« Wolverine a tué ton père dans une installation en Europe. C’est suite à cela que ta mère et toi avez rejoint une autre installation. Elle avait été traumatisée par Wolverine, par la cruauté de ce dernier, et c’est pour ça qu’elle a été... Très dure avec toi. Je sais que tu en as souffert, mais j’espère que, maintenant, tu réalises qu’elle a fait tout ça par amour... »
Laura baissa la tête. Oui... Oui, elle avait parfois détesté sa mère. Les entraînements, la douleur, la souffrance perpétuelle... Elle s’était dit que personne n’arriverait à la terrasser, que personne n’arriverait à la vaincre... Puis Wolverine avait tué Maman, et avait manqué la tuer. Laura sentit la rage se mélanger à la souffrance, la souffrance d’avoir perdu sa mère, une souffrance qui, immédiatement, se transformait en culpabilité contre elle-même, contre sa faiblesse, contre sa propre impuissance à venir à bout de la menace.
« Oui... Oui, je le sais... Maman... Maman m’aimait...
- Le SHIELD est sur le point de découvrir notre ultime base, ici... Heureusement, nous avons réussi à te retrouver. Ta mère devait initialement t’envoyer ici pour nous soutenir. C’est à Seikusu que tout va se jouer, Laura... À Seikusu que tu auras enfin l’occasion de venger la mort de ta mère... Et de tuer Wolverine. Car tu le tueras, n’est-ce pas ? N’est-ce pas, Laura ? »
Reniflant un peu, Laura hocha la tête, de haut en bas, avant de le relever... Une froide détermination pouvait se lire dans ses yeux.
« Oui. »
BARBARA GORDON
La zone autour de l’entrepôt était soigneusement bouclée. La police normale rongeait son frein, car elle n’avait pas le droit d’enquêter. La scène de crime était scrupuleusement étudiée par les techniciens du SHIELD, et des agents menaient le pied de grue devant, ayant mis de longs bandeaux jaunes pour en délimiter l’accès. La coopération entre les autorités locales et le SHIELD était parfois difficile, surtout quand la pression médiatique s’en mêlait, et que les journalistes affluaient comme des vipères, en quête d’un fameux scoop à se mettre sous la dent. Les médias savaient que, si le SHIELD était là, c’est qu’il se passait quelque chose de grave. Au milieu des techniciens, des drones sondaient et inspectaient.
Chaque millimètre carré de la scène de crime était passé au peigne fin, à la recherche d’indices, d’éléments susceptibles d’obtenir des informations sur l’identité de ceux qui avaient emmené Laura. Barbara, de son côté, avait laissé tomber pour l’heure cet aspect de l’enquête. Elle avait utilisé les ressources de son Bat-ordinateur pour reconstituer une simulation, et avait accédé aux caméras de sécurité de l’autoroute, notamment du péage. Le SHIELD allait mettre un peu plus de temps qu’elle à les obtenir, car il fallait en faire l’autorisation, et passer par la police locale... Elle s’était contentée de les pirater, et apprit ainsi que, conformément à ce qu’elle pensait, le Dodge Ram n’était pas passé par là. Dès lors, elle avait étudié toutes les possibilités, en recoupant les informations disponibles, et en faisant des simulations. Le van filait rapidement, et, sur une carte holographique, Barbara avait listé tous les échappatoires possibles, se servant à chaque fois des caméras de sécurité publiques pour savoir par où le van n’était pas passé. L’ordinateur se chargeait lui-même de calculer le passage à laquelle le van aurait dû passer devant la caméra, établissant une fourchette. C’est ainsi que le Dodge fut repéré par une caméra de sécurité dans la zone industrielle, ce qui avait réduit ses possibilités.
Parallèlement, elle avait aussi lancé une recherche sur l’origine du van, par le biais de ses plaques minéralogiques. C’était une fausse piste. Les plaques n’étaient pas bonnes, et l’avaient renvoyé vers une société de transport en Europe de l’Est. Elle avait préféré se concentrer sur l’itinéraire du van, et avait maintenant délimité la zone à tout un pourtour d’entrepôts. Le van avait disparu par là. Lloyd lui avait dit de s’occuper du complexe abandonné dans la Death Valley, et Barbara avait dévolu ça à Kate Kane. Son acolyte avait comme père un général, proche de la CIA. Elle estimait que le père de Kate serait en mesure de fournir assez rapidement des informations sur ce complexe. En attendant, la priorité était de retrouver Laura, et ceux qui avaient foutu ce boxon.
Romanov, elle, se chargeait de l’identité de ce type en combinaison ignifuge, qui avait incendié toute la rue. Les traces de suie et de flammes sur les voitures et le sol permettaient de déterminer la puissance et la taille des projections, et il était scientifiquement impossible que le lance-flammes de cet homme ait été, en lui-même, suffisamment puissant pour émettre une telle projection, à une telle force. La conclusion était donc qu’on avait affaire à un mutant. Le meilleur moyen de se renseigner était de contacter l’Institut Xavier, et d’éplucher les bases de données du SHIELD, ce à quoi Romanov s’activait.
C’est dans ces circonstances que Barbara se retrouva dans la zone portuaire. Contrairement à l’ancienne zone industrielle au cœur de la Toussaint, qui était désaffectée (en grande partie), le port continuait à vivre. Sonneries des bateaux se mêlaient aux hurlements des goélands, aux cris des ouvriers et des dockers, et au déplacement lent et crispant des grues industrielles. Sans user de toute la technologie, mais uniquement de son instinct, Wolverine arriva à la même conclusion, et, alors que la chauve-souris nocturne devenait diurne, elle reçut un appel de ce dernier :
« Laissez tomber la piste de l'autoroute. Ces types n'auraient pas pris le risque de se retrouver coincés au péage de Seikusu-sud. A mon avis ils se sont enfoncés dans la zone industrielle. Je pense qu'on devrait fouiller cette zone de fond en comble.
- J’ai pu davantage limité les paramètres de la recherche... Ne bougez pas, j’arrive. »
Barbara se dressa alors, puis bondit en contrebas, et ouvrit ses bras. Elle tomba tête la première, sentant le vent fouetter son corps, puis redressa. Ayant pris de la vitesse en descendant, ses ailes firent le reste, et elle revola, filant au-dessus des toits des entrepôts, s’approchant d’une ruelle où se trouvait Wolverine. C’est ainsi que Batgirl (http://fc08.deviantart.net/fs71/f/2013/364/3/a/batgirl_rt011_by_raffaelemarinetti-d6zqwfe.jpg) se posa devant lui, arrivant depuis les hauteurs, pied droit tendu en avant, pour se poser élégamment.
« En étudiant les caméras de sécurité, j’ai établi que le van est susceptible de se trouver dans deux entrepôts. »
Il y avait un garage et un simple entrepôt de stockage. C’est à hauteur de ces deux entrepôts que Barbara avait perdu la trace du véhicule...
« Vous vous chargez du garage ? »
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« Hum ? »
Barbara Gordon raccrocha sans lui laisser le temps de répondre. Logan haussa les sourcils avant de refermer le clapet de son téléphone et de la glisser dans la poche de son jean. S'adossant à un bidon rouillé, le mutant porta une cigarette à ses lèvres charnues. Il allait l'allumer lorsqu'un léger bruit de froissement d'ailes lui fit lever les yeux. Batgirl plana quelques instants avant de poser tranquillement devant Logan, avant d'engager naturellement la conversation. Le moins que l'on pouvait dire était que Barbara savait soigner ses apparitions. Par ailleurs, il fallait convenir que la combinaison excessivement moulante qu'elle portait lui seyait à miracle, épousant le galbe de ses courbes comme une seconde peau. L'homme eût une brève moue appréciatrice, mais évacua immédiatement ses pensées parasites. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, l'une des plus grandes qualités de Logan était sa capacité à se concentrer à cent pour cent sur une mission... Même s'il avait régulièrement tendance à les mener à sa manière.
« C'était rapide. »
Wolverine connaissait très peu Batgirl. Il savait qu'elle était brillante, qu'elle avait un certain poids au sein du SHIELD et qu'elle était également une combattante de très bon niveau... Mais probablement pas autant que Laura. Si les deux femmes venaient à s’affronter, Logan n'aurait pas parié sur la jolie rousse. Celle-ci se dirigea vers deux bâtiments à proximité, qu'elle identifia comme pouvant probablement abriter leurs cibles.
« J'ai l'impression que plus personne ne vient ici depuis des lustres, c'est l'endroit parfait pour se planquer ». Le mutant hocha la tête à la suite de la requête de son interlocutrice. « Ouais. » Se séparer n'était pas forcément la meilleure des solutions, mais d'un autre côté ils manquaient cruellement de temps. « Soyez prudente Barbara », précisa-il, « vous le savez probablement mais Laura est un vrai monstre. Elle n'hésitera pas à vous éviscérer si elle considère que vous constituez une menace pour elle ». Cela le peinait de le reconnaître, mais depuis qu'il avait vu les terribles blessures que l'adolescente avait infligé à la Chatte noire, Logan savait qu'elle ne pouvait être arrêtée autrement que par la force.
Laissant Barbara s'éloigner, Logan se dirigea vers ledit garage, qui s'avéra en vérité être une grange pour machine outil, destiné aux chargement des navires de marchandise, dont les propriétaires n'avaient pas jugé bon de fermer le store métallique. Logan pénétra prudemment dans le local, humant l'air ambiant. Il y faisait sombre, frais, et l'odeur de l'huile de moteur perturbait son odorat. Lorsque ses yeux se furent habitués à la pénombre, il contourna une antique grue de chargement. Dans un coin de la grange trônait le van poussiéreux, soigneusement garé contre la paroi. Soit ces types étaient persuadés que personnes n'iraient les chercher à deux kilomètres de l'endroit où ils avaient mis les rues à feu et à sang et ils se terraient dans le coin... Soit ils avaient abandonné le Dodge pour un autre moyen de locomotion. Par voie navale, peut-être ? Si tel était le cas, ils étaient probablement bien loin. Wolverine examina les environ ; exception faite de la machine outil et du van, les lieux étaient entièrement déserts. Logan s'approcha de la cabine du véhicule pour essayer d'y observer l'intérieur, mais le Dodge était équipé de vitre fumé. Il faillit agripper la portière pour l'arracher mais craignant que le véhicule ne soit piégé, il se ravisa et tourna les talons. Un coup d'oeil rapide à son téléphone lui appris qu'il n'avait pas de réseau à l'intérieur du bâtiment et se trouvait donc dans l'impossibilité de contacter Barbara.
"Rah, 'fait chier !"
Logan quitta le hangar, jetant un regard périphérique aux alentours. les quais se trouvaient à quelques centaines de mètres et Logan savait que les marins pouvaient souvent se montrer accommodants avec les passagers clandestins, s'ils avaient de quoi payer. Le mutant ne s'avoua pas vaincu; il y avait tout de même une possibilité pour que le petit groupe se trouve encore sur place. Alors qu'il se dirigeait vers l'entrepôt dans lequel Batgirl s'était introduit, un store métallique commença à s'abaisser. Instantanément, le mutant commença à courir. Plus qu'un store, c'était un véritable rideau blindé qui s'abaissait...Rideau blindé qui n'avait rien à faire sur un bâtiment aussi vétuste. De toutes évidence, Batgirl avait fait une rencontre inattendue. La paroi s'écrasa au sol une bonne seconde avant que Logan n'y parvienne. Le mutant la sonda de ses paumes avant d'y envoyer un violent coup d'épaule qui ébranla à peine la cloison. Contournant rapidement l'entrée principal, le mutant leva les yeux; une demi-douzaine de fenêtres perçaient le flan du bâtiment. Prenant appui sur une poubelle, Logan s'élança dans les airs pour saisir une gouttière, trois mètres plus haut qui s'affaissa sous son poids, sans heureusement céder, puis se déplaça latéralement sur la façade en s'aidant de ses membres inférieurs pour atteindre la première des six ouvertures. décrochant l'une de ses mains de la gouttière, le mutant glissa sa main dans sa poche, et appuya sur le bouton droit de la puce que l'agent Cunningham lui avait confié. Dans un bon quart d'heure, l'endroit serait probablement bouclé par le SHIELD... Mais Barbara n'avait pas un quart d'heure. Logan se balança un court instant d'avant en arrière pour prendre de l'élan, avant de se jeter les pieds en avant à travers la vitre. Le local ne possédant pas d'étage supérieur, Logan se réceptionna par une roulade quatre mètres plus bas, au beau milieu de l'entrepôt plongé dans la pénombre, plissant les yeux pour s'habituer à l'obscurité.
"Barbara ?"
Logan fit lentement coulisser ses griffes en adamantium sous sa peau, maculant le sol de quelques gouttes de sang. Sa fracassante entrée en scène avait forcément été remarqué, même si le mutant s'était efforcé d'amortir sa chute.
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LAURA KINNEY
« Chacun des membres de l’Unité Cobra dispose de facultés spéciales, Laura... »
Laura et The Sorrow se tenaient en hauteur, sur un pont, face à ce qui ressemblait à une grande salle d’entraînement en contrebas. Les membres de l’Unité Cobra se trouvaient là, et, d’une voix calme, The Sorrow énonçait chacune de leurs spécificités.
« Tu as déjà eu l’occasion de voir The Fury à l’œuvre. Avant d’être un soldat, il était un cosmonaute. Il a été le premier homme à aller dans l’espace, avant Youri Gagarine. L’URSS n’a jamais parlé de lui, car The Fury n’a fait qu’un court vol hors de l’atmosphère, et, en retournant sur Terre, son vaisseau a subi une avarie technique, et s’est embrasée. Il s’est écrasé dans les steppes de Baïkonour, et The Fury était grièvement blessé au troisième degré sur la majeure partie de son corps. Il a réussi à survivre, et a, depuis lors, manifesté une certaine attirance pour le feu. Je pense que ce traumatisme a réveillé ses pouvoirs latents de mutant. »
Sur la piste, The Fury, dans son énorme combinaison noire, actionna son lance-flammes, envoyant un épais jet de flammes mortelles et incandescentes. Il fut ensuite remplacé par un autre membre de cette escouade, The Pain.
« Comme tu as pu le voir, The Pain contrôle une armée de frelons. Ses pouvoirs mutants se sont manifestés quand il était jeune. Il était alors simple fils de fermier, et, en se promenant dans la forêt, il est tombé sur une ruche de frelons. Ces derniers l’ont piqué à mort, et le venin a amplifié ses gènes de mutants. Il contrôle les frelons, et est même une ruche à part entière. Son corps génère des frelons en grande quantité.
- Beurk... »
Laura était partagée. Était-ce donc ça, son existence ? Vivre en compagnie de tels psychopathes ? The Sorrow lui assurait que l’Unité Cobra n’était composée que d’hommes normaux, d’individus voulant se battre pour libérer le monde... Mais ils avaient tous l’air fous à lier. D’un autre côté... Elle-même était un monstre. Des griffes en adamantium jaillissaient de son corps, la rendant mortelle, redoutable, et pratiquement invincible. Elle était autant un monstre que ces gens...
*Non, pas un monstre...*
Elle n’était pas un monstre... Elle était une arme, et ce n’était pas la même chose. On l’avait conçu pour être une arme, annihilant ses émotions, afin qu’elle puisse se battre contre le SHIELD, et qu’elle puisse venger la mort de sa mère. The Pain manipula ses frelons, et ces derniers s’envolèrent dans le ciel, formant des arabesques et des figures, avant de recouvrir intégralement son bras, et de partir à nouveau, provoquant des bruissements d’ailes insupportables.
La démonstration de The Pain laissa ensuite la place à un autre membre de l’unité : The Fear.(http://img110.xooimage.com/files/8/7/5/the_fear-49ad788.gif)
En s’avançant, l’homme leva la tête vers Laura et The Sorrow, depuis le pont d’observation. Une longue langue reptilienne jaillit alors de sa bouche, et lécha ses lèvres.
« The Fear était un espion pendant la Seconde Guerre Mondiale, ainsi qu’un interrogateur hors pair. Il travaillait sur la peur, et était un grand arachnophobe pendant son enfance... Il a retourné sa peur, et est un spécialiste des araignées. Ses arbalètes sont enduites de venins, et il est un chasseur... Il voit dans la nuit, et a des réflexes exacerbés. »
Laura hocha lentement la tête.
« Et toi ? demanda-t-elle finalement. De quoi es-tu capable ? »
The Sorrow ne répondit pas immédiatement, se contentant d’hausser les épaules.
« Mes pouvoirs sont différents, Laura. En l’absence de The Joy, c’est moi qui me charge de diriger l’équipe... Je sais ce que tu penses. Ces types sont des cinglés, des psychopathes... Ils n’ont aucun respect pour la vie humaine, et se complaisent en massacrant les autres... Exactement comme toi.
- Je...
- Oserais-tu me dire que tu n’as pas ressenti le moindre plaisir en attaquant la Chatte Noire ? En blessant grièvement Wolverine ? Tu ne peux pas me mentir, Laura... Pas à moi. Les gens que tu vois sont des copies d’anciens tueurs, mais ils ont hérité de leurs instincts. Ils ne vivent que pour tuer, car ils sont des armes... Toi-même, tu es le clone d’une arme faite de sauvagerie et de bestialité, de fureur et de rage. Si tu veux vaincre le SHIELD et leurs séides, tu dois comprendre d’emblée que ton rôle est d’être sacrifié. »
Laura ne dit rien, plongée dans ses pensées. Une arme... Elle perdrait dans tous les cas de figure. Soit elle échouerait en tant qu’arme, et serait détruite, soit elle réussirait, vaincrait l’ennemi, et n’aurait alors plus de raisons d’être... Mais était-ce si grave que cela ? Elle était née pour tuer, elle avait été élevée et programmée ainsi... Et tuer Wolverine était la seule chose qui la tentait véritablement.
« Qui est The Joy ? »
Étant ici depuis plusieurs jours, Laura avait eu l’occasion de se familiariser un peu avec les membres... Ou, plutôt de se reposer, d’explorer les égouts, et de lire, de se renseigner sur le passé de l’Unité Cobra.
« C’était une soldate légendaire, Laura... La plus grande soldate de la Seconde Guerre Mondiale... C’est elle qui a assemblé l’Unité Cobra. The Joy était son nom de code initial, mais, par la suite, après ses exploits au sein de la guerre, elle était connue dans le monde de l’espionnage sous un autre nom de code... The Boss. En te créant et en t’éduquant, nous voulions faire de toi la nouvelle Boss du 21ème siècle.
- M-Moi ?! »
The Sorrow acquiesça lentement, surprenant Laura. Elle, devenir la remplaçante d’une soldate légendaire ? C’était... C’était inattendu, et elle ne savait pas quoi en penser. Surtout, elle se demandait si The Sorrow était un clone... Ou non. Il y avait quelque chose de particulier en lui, quelque chose qu’elle ne s’expliquait plus. Contrairement aux autres membres de l’Unité Cobra, il avait l’air relativement normal... Ce qui, en soi, était plutôt inquiétant. Était-il le plus rationnel du groupe ? Ou, au contraire, le plus fou ? Alors qu’elle y songeait, une alarme se mit à vibrer.
« Oh... Visiblement, le SHIELD vient de nous retrouver... Ils ont été plus rapides que prévu. »
Laura fronça les sourcils.
Elle était convaincue que Wolverine était là-dedans.
BATGIRL
Déployant son Bat-grappin, Barbara se posa sur le toit de l’entrepôt, et entra par une trappe, arrivant alors en contrebas, faute d’étage supérieur. L’endroit semblait totalement abandonné, et de grandes étagères industrielles se dressaient dans un coin. Dans un autre, qui était probablement jadis l’emplacement alloué aux camions, il n’y avait rien. Barbara enclencha sa vision nocturne, et marcha prudemment vers les bureaux, dans un coin de la pièce. Elle souffla sur les vitres crasseuses, cherchant un indice, quelque chose. Le van n’était pas là, mais il y avait sûrement une entrée secrète. Batgirl marchait lentement, et comprit rapidement que cet endroit n’était pas ce qu’il était censé être. En effet, plusieurs de ses gadgets étaient perturbés, comme s’il y avait un brouilleur quelque part... Un brouilleur. C’était exactement ça.
Batgirl continuait à se déplacer, quand elle sentit des herses de sécurité s’abaisser brutalement, plongeant alors toute la pièce dans l’obscurité. Une pénombre profonde, tandis que sa combinaison l’avertissait d’un gaz qui était en train d’être diffusé dans la pièce. Sans plus attendre, Barbara appuya sur un bouton, et son masque se referma intégralement protégeant sa bouche, tandis que la combinaison analysait le gaz qui était en train de remplir l’ordinateur.
*Oh non !*
C’était le gaz de Crane ! Batgirl savait que Wolverine allait arriver rapidement, et elle tenta de le prévenir.
« Logan ! Ne rentrez pas dans le bâtiment ! Logan, ne rentrez surtout pas dans le bâtiment, la toxine de l’Épouvantail s’y trouve ! »
Barbara se tut alors en entendant un mouvement subit, et se retourna rapidement. Avait-elle inhalé le redoutable poison du Docteur Crane ? Sa toxine répandait la peur en provoquant des hallucinations fondées sur les peurs inconscientes d’une personne... Ses phobies, ses angoisses profondes. Barbara avait verrouillé son armure aussi vite que possible, mais elle ne pouvait pas être sûre que le poison n’était pas déjà présent, dans un état latent.
Elle se dépêcha d’appuyer sur des boutons... Quand rire sinistre se mit à retentir, lui confirmant que la toxine était là, et qu’elle avait effectivement été empoisonnée.
« HA HA HA HA HA HA HA !! »
Un rire démoniaque, machiavélique. Barbara sentit son pouls s’emballer, la combinaison s’affolait, indiquant une hausse alarmante de son rythme cardiaque. Elle crut alors entendre un bruit derrière elle, et se retourna subitement... Pour LE voir ! Souriant, dans sa chemise hawaïenne, avec son chapeau sur la tête, de côté (http://img110.xooimage.com/files/2/c/4/joker-49ad8f0.jpg), le Joker la regardait... Et, même s’il n’était pas vraiment là, Barbara sentit la panique exploser, brisant tout effort rationnel, toute logique. Elle voyait le barillet du Colt tourner lentement.
« Bouh ! »
La balle imaginaire jaillit, et frappa de plein fouet Barbara, qui tomba de plein fouet sur le sol, et sentit du sang s’échapper de ses lèvres. Il existait, en psychiatrie, une théorie considérant que, quand une personne était réellement persuadée d’être malade, l’organisme était trompé, et réagissait en conséquence. La personne ressentait les symptômes d’une maladie, sans en éprouver les causes... Et c’était le cas ici. Barbara entendit le Joker marcher, et s’empara d’un Batarang, puis le lança vers l’ennemi. Le Batarang se nicha contre le mur, tandis qu’elle se mit à ramper, persuadée de laisser derrière elle une traînée de sang.
« Non, non, n-non... »
Le Joker s’avançait vers elle, et elle le revoyait encore, se penchant vers son corps agonisant, l’appareil photo dans la main, afin de la déshabiller, d’ôter son tricot jaune, tout en ricanant devant sa souffrance et son incompréhension. Pas ça... Non, pas ça... Ses jambes s’étaient dérobées sous son poids. Sa combinaison réagit rapidement. Elle vit le pouls cardiaque de Barbara s’affoler, approchant dangereusement de la crise cardiaque, et, surtout, sentit dans son organisme des échantillons de la toxine de Crane. Immédiatement, un signal d’urgence fut émis vers le Bat-ordinateur.
Les herses métalliques ne s’étaient pas abattues sans raison. Elles empêchaient la toxine de s’échapper, et, quand Logan entra par le toit, il plongea droit dedans.
Pendant ce temps, sur une poutre métallique, en souriant, The Fear observait le spectacle. C’était un piège simple... Et ils étaient tous les deux tombés dedans comme des bleus.
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Une dizaine de secondes suffirent à Wolverine pour que ses yeux s'habituent à l'obscurité. L’entrepôt d'une centaine de mètres carrés était quasiment désert, exception faîte de quelques véhicules utilitaires et caissons abandonnés. Une dizaine de mètres plus loin, Logan aperçut Batgirl qui titubait.
« Hey, ça va ? » hasarda-il, avant de se jeter sur le côté, pour éviter le projectile tranchant qu'elle jeta dans sa direction sans même sembler le voir.
« Barbara ?! »
Mais la jeune femme ne bougeait plus ; elle était étendue sur le dos, sa tunique indienne retroussée jusque sur ses les hanches, dévoilant son intimité profanée, ses longs cheveux noirs de jais couvrant son visage et sa poitrine. Ce n'était pas Barbara Gordon mais Kayla Silverfox, le 14 février 1911
« Non non non... Tout ça n'est pas réel... »
Logan s'agenouilla, les tripes nouée par l'émotion et glissa délicatement sa main sous la nuque de la jeune indienne. Son corps gracile était encore tiède, mais le flot de sang qui avait brunit sa tunique s'était tari. La bouche entrouverte, le regard interrogateur, Kayla était morte sans vraiment avoir compris ce qui lui arrivait. Wolverine, comme plus de cents ans plus tôt, était incapable d'articuler le moindre mot. Sa poitrine oppressée par la douleur, il pressait le cadavre contre son cœur.
« Un problème Logan ? »
L'intéressé releva les yeux, découvrant ses incisives. Cette voix rocailleuse, Wolverine l'eût reconnue entre toutes. C'était celle de Victor Creed.
« Je l'ai un peu abîmée. Je m'attendais à ce qu'elle résiste, mais elle s'est laissée faire en me défiant du regard... Je n'ai pas pu le supporter, je suis désolé mon ami. »
La pointe d'ironie qui perçait sous les mots de Sabrethooth rendit Wolverine ivre de rage. Déposant avec précaution Kayla dans la neige, il se jeta sur Victor, ses griffes en os au clair. Mais le colosse l'esquiva facilement et, le saisissant par les épaules, envoya son genou droit défoncer les côtes de Logan. Ce dernier parvint à plonger ses griffes dans les flancs du meurtrier, mais Sabretooth ne faiblit pas ; un prodigieux coup de poing l'envoya percuter la terre gelée. Le X-man se redressa sur les coudes avant de cracher du sang sur le sol immaculé ; sa côte enfoncée avait probablement percé un poumon. Sabretooth le saisit par la gorge et le souleva de terre comme s'il s'agissait d'une poupée de tissu, avant de le projeter brutalement contre un arbre, lui brisant la colonne vertébrale.
« Argh... »
Sabretooth considérait à présent le cadavre de Kayla d'un air singulier, comme s'il le voyait pour la première fois. Puis, avec une lenteur infinie, il déboutonna son pantalon, faisant jaillir un énorme sexe blême, avant de s'agenouiller devant la jeune femme, lui saisissant les chevilles pour écarter ses cuisses.
« Pas ça, par pitié, pas encore. »
Logan se laissa tomber en avant, et commença à ramper, mais Victor s'était déjà mis à l’œuvre, et le mutant pouvait voir au loin les hanches du colosse aller et venir avec une lenteur insupportable. Soudain, une douleur aiguë à l'épaule, le fit rouler sur le côté. Un carreau d'arbalète s'était fiché dans sa chair. Logan cligna des yeux, et à sa grande surprise, parvint à se remettre debout. Sous ses pieds, plus de neige, mais du béton. La douleur, bien réelle que lui avait infligé le projectile lui permis un court instant de reprendre ses esprits. Trois mètres plus haut, tapi dans l'ombre, un homme rechargeait tranquillement son arme. Logan chercha Bat-girl du regard ; recroquevillée à l'endroit ou Logan croyait avoir vu le cadavre de Kayla. Sans perdre une seconde, Logan la souleva par le dessous des bras pour la mettre à l'abri d'un gros caisson en métal, contre lequel il colla également son dos.
« Ça va aller, murmura-il, c'est juste... Une sorte d'illusion. »
Le mutant avait un goût étrange dans la bouche. S'agissait-il d'un gaz ? Logan retint sa respiration, mais trop tard ; sa vision se troubla une nouvelle fois, et son cœur s'emballa une nouvelle fois alors qu'il lui semblait qu'il neigeait à nouveau. Le mutant ferma les yeux et s'efforça de se concentrer sur le carreau planté dans son épaule, pour que la douleur le maintienne dans la réalité.
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The Fear avait utilisé les toxines du Docteur Crane pour réaliser les siennes, qu’il avait amélioré avec ses propres connaissances scientifiques. Il avait amélioré la toxine de Crane à l’aide du venin produit par la Latrodectus, une araignée qu’on trouvait dans les régions chaudes du globe, et qu’on appelait plus familièrement « veuve noire ». Le venin de la Latrodectus n’était pas forcément létal, mais entraînait de multiples symptômes, aussi bien physiques que mentaux... Spasmes musculaires, variations de la température, augmentation de l’état d’anxiété, hallucinations... La toxine fascinante du Docteur Crane amplifiait cela, et il était impatient de voir comment le venin réagirait sur quelqu’un comme Wolverine, dont le facteur autoguérissant l’avait toujours protégé des poisons. Depuis les poutres, The Fear observait l’homme, qui se mettait à tituber, et à parler tout seul... Mais qui n’avait pas encore totalement sombré. Une résistance fascinante, qui amena The Fear à viser avec son arbalète.
Barbara, elle, était prostrée au sol, et, dans sa tête, elle courait dans le Joker’s Fun House (http://img110.xooimage.com/files/4/c/3/batman-arkham-cit...9119-000-49b8493.jpg). Elle entendait le Joker rire, et titubait à moitié, s’appuyant contre les murs. Plongée dans une hallucination terrible, l’antre du Joker se mélangeait aux couloirs horribles des ailes de haute sécurité de l’asile d’Arkham. Quand elle s’arrêtait, une forme bondissait contre les carreaux. C’est ainsi que le visage grimaçant et dément de Zsasz (http://img110.xooimage.com/files/3/d/2/batman-arkham-asy...-mrzsasz-49b84bc.jpg) apparut. C’était un serial killer dément... Il s’en prenait aux femmes, et, à chaque fois qu’il en tuait une, avec son couteau, il se scarifiait, comptant ainsi sur sa peau le nombre de victimes qu’il avait fait.
« Elle a hurlé pendant que j’avais mon couteau planté dans son sein et que je la violais, la pétasse... Mais que croyait-elle ? Quand on porte une minijupe aussi courte, c’est qu’on veut se faire sauter, alors je lui ai fourré mon couteau dans le cul ! »
Barbara ne voulait pas l’entendre, ni l’écouter...
« Et je ferais pareil avec toi, Barbara ! Je vais t’arracher les jambes, et te pendre avec tes entrailles ! »
Barbara se remit à courir, entendant, derrière elle, le rire du Joker, sa silhouette grotesque la poursuivant lentement. Elle ouvrit une porte, et poussa un nouvel hurlement en arrivant dans une chambre rouge. Son costume disparut, alors qu’elle s’appuyait contre le mur, retrouvant ses lunettes rondes, à l’époque où elle travaillait comme bibliothécaire. Des photos se trouvaient tout autour, placardées le long des murs. On la voyait, nue, baignant dans son sang, hurlant et gémissant.
« Barbara... Barbara... »
La voix venait de la gauche, derrière une vitre crasseuse. La vitre donnait sur une grande pièce, avec, au centre, une cage de cirque... Son père était là, nu, attaché par un collier d’ours autour du cou. Des gnomes rigolaient autour de lui, et, en hauteur, sur une estrade, le Joker était sur son trône, ricanant devant le corps faible du commissaire Gordon. Barbara tapa contre la vitre, et, sentant un souffle dans son dos, elle se retourna... Pour voir une nuée de chauves-souris la frapper. La vitre explosa, et Barbara arriva en contrebas, dans sa combinaison.
« Et voilà le clou du spectacle ! Que le grand show commence, hihihi !!
- Papa... Papa ! »
Barbara se releva à nouveau, mais une batte de base-ball la frappa violemment dans le dos, la clouant au sol Des mains solides la saisirent, et, alors qu’elle s’approchait, elle vit, tournant autour de la cage, le corps d’Harley Quinn, un sourire moqueur sur les lèvres, ses doigts caressant les barreaux de la chaîne.
« Monsieur J., Monsieur J., elle est arrivée ! Notre spéciale invitée !
- Je le vois par moi-même, Harley ! grinça l’homme. Et ce cher Papa, voit-il sa chère petite fille ? Approche-là, Harley !
- Tout de suite, Monsieur J. ! »
Harley Quinn s’approcha de Barbara, et abattit son maillet sur son visage, faisant sauter l’une de ses dents.
« Allez, bande de minables, dépêchez-vous ! »
Les bras la soulevèrent à nouveau, et, quand elle arriva devant la cage, elle sentit les mains d’Harley tirer sur ses cheveux, la forçant à relever la tête. Son père était là, enchaîné sur le sol... Et son visage était déformé par un sourire hideux. La toxine du Joker jouait sur les zygomatiques, étirant les os, et des larmes coulaient le long des yeux du commissaire. Barbara sentit également ses larmes venir...
The Fear vit, de son côté, Wolverine attraper Barbara, tentant de la réveiller. Grognant, The Fear se déplaça le long de la poutre, cherchant un autre angle d’attaque. Barbara, elle, se mit à éternuer, vomissant du sang, et à s’agiter nerveusement. Rien à faire, son esprit était parti. Le sang resta coincé contre son masque, et elle était en train de faire de la tachycardie, son cœur battant à toute allure, amenant son corps à s’agiter nerveusement.
« La peur..., siffla la voix de The Fear. Tu crois pouvoir y échapper, Wolverine ? Elle est en nous, en chacun de nous, elle palpite dans nos cœurs... »
Il s’était déplacé, et visa avec son arbalète, puis tira à nouveau, atteignant l’homme à l’épaule. The Fear était fort heureusement immunisé contre sa propre toxine. Le cœur de Barbara battait trop vite, et la Bat-combinaison se mit à agir, se mettant à envoyer des impulsions électriques dans le corps de Barbara, afin de stabiliser son rythme nerveux.
« ...Une sorte d'illusion. »
Barbara entendit une voix émaner d’outre-tombe, recouvrant les pitreries du Joker. Elle serra les poings, et repoussa alors les deux hommes, puis attrapa la tête d’Harley, et l’envoya se fracasser contre les barreaux. Harley poussa un couinement en tombant sur le sol, et le Joker se mit à taper dans ses mains.
« Quelle énergie, quelle force ! Tu es bien une Gordon, Barbara !
- La ferme !
- Ton Papa pleurait tellement... Je n’ai fait que lui rendre un petit sourire en lui disant que sa fille reviendrait ! N’est-ce pas touchant ?! »
Barbara envoya un Batarang vers lui, mais le projectile rebondit sur le corps de l’homme. Il tendit la main, et une onde de choc frappa Batgirl, la repoussant. Elle passa à travers une porte, et roula sur le sol.
« Oh, Barbara... »
Oh non... Cette voix. Barbara se retourna subitement, et le vit... Son autre cauchemar.
James Gordon Jr. (http://static.comicvine.com/uploads/original/10/109023/2325103-2290380_jamie.png) se tenait là, un sourire sur les lèvres, une lueur éteinte dans ses yeux froids, inexpressifs, tenant dans la main un long couteau de combat.
« Prête pour une petite réunion de famille ? »
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Logan essuya la sueur qui ruisselait sur son visage buriné du revers de la main et grimaça de douleur lorsqu’il chercha à s’adosser au caisson métallique derrière lequel il avait trouvé refuge ; le carreau d’arbalète qui lui avait été décoché était encore planté dans son omoplate. Le projectile ne s’était pas enfoncé bien profondément, arrêté par les os et les muscles hypertrophiés du mutant, mais suffisamment pour être douloureux. Cependant, l’archer s’était repositionné, et une seconde flèche lui traversa l’épaule.
« Argh… »
Quelque chose clochait ; sur une cible immobile et à une aussi faible distance, un virtuose du tir n’aurait eu aucune difficulté à viser des points vitaux, pour chercher à éliminer Wolverine, ou encore Barbara qui convulsait au sol. La violente nausée et les vertiges qui l’envahirent fournirent une réponse à ses interrogations ; les carreaux étaient empoisonnés… Et visiblement, l’homme tenait à en expérimenter les effets. La vision de Wolverine se troubla à nouveau, mais il sentait que son organisme commençait à lutter contre les toxines. Ses mains tremblaient, mais il parvînt à saisir la jeune femme par l’épaule pour la faire basculer sur le côté ; elle semblait plus stable qu’auparavant mais il craignait qu’elle ne s’étouffe avec son propre sang.
« Ramène ton cul ici, putain de lâche ! », grogna-il, en s’efforçant de se redresser, en s’appuyant à une étagère.
Mais déjà son cœur s’emballait, et le mutant avait l’impression que les murs de l’entrepôt se rapprochaient les uns des autres, pour l’enfermer. La régénération cellulaire de Wolverine rendait son élimination difficile, de telle sorte que bon nombre de ses adversaires avaient préféré le mettre en cage, et le mutant avait développé une certaine claustrophobie, qui devint pathologique le jour ou une rixe avec le clan Yashida lui valut d’être enfermé dans un caisson étanche, puis jeté dans l’océan pacifique.
« Merde… Ca recommence. »
Logan posa fièvreusement sa paume sur l'unique hublot du caisson submersible. L'objet coulait doucement, inexorablement vers le fond de l'océan. Révolté, l'homme frappa plusieurs fois de son poing fermé le verre blindé, sans parvenir y faire la moindre fissure. Il était fait comme un rat. Le souffle court, l'homme ferma les yeux, s'efforçant de ne pas paniquer, mais l'idée d'être coincé dans le caisson indéfiniment le rendait fou. L'homme s'adosse à la paroi métallique de sa prison et se laisser tomber au sol, la tête entre les mains.
«... Vous disposez de trois jours d’oxygène, mutant. ».
Logan souleva des paupières lourdes de sommeil. La voix nasillarde qui sortait du transpondeur s’était exprimé dans un anglais parfait, avec un léger accent japonais.
« Ensuite vous commencerez à vous asphyxier lentement. »
Wolverine se redressa, tâtonnant son environnement, à la recherche d’un micro mais les parois étaient désespérément lisses. « Sortez-moi de là », murmura-il simplement, d’un ton éteint.
« Si vous étiez un être humain ordinaire, quelques heures suffiraient pour vous transformer en légume. Néanmoins, selon nos analyses, votre régénération cellulaire devraient vous permettre de survivre bien plus longtemps ».
Logan savait que priver un cerveau d’oxygène causait rapidement des lésions cérébrales irréversibles. Si Logan savait que son facteur auto-guérisseur avait pu venir à bout de terribles blessures, il ignorait s’il lui permettrait de revenir d’une privation constante et prolongée d’oxygène et s’il préférait vivre potentiellement éternellement dans une souffrance inouïe, ou mourir rapidement. A nouveau son cœur s’emballa et Logan agrippa sa gorge : il manquait déjà d’oxygène, l’homme lui avait menti.
« Ah, merde… »
La douleur le sortit une nouvelle fois de sa torpeur, et le mutant tâta son omoplate gauche, avant d’en retirer d’un coup sec le carreau qui meurtrissait sa chair « Argh… ». Le second fut plus facile à extraire, puisque le tireur lui faisait face lorsqu’il l’avait décoché. Lorsqu’il ouvrit les yeux, le contour des objets qui l’entouraient était flou, mais il était de retour dans l’entrepôt. Dans les hauteurs, The Fear évoluait discrètement dans l’obscurité, mais Logan sentait l’odeur aigre de sa peau. Logan inspira longuement ; son facteur auto-guérissant prenait le dessus sur le poison et il sentait la vigueur réintégrer ses membres musculeux. Glissa discrètement une main vers la ceinture de Barbara pour s’emparer d’un batarang. Malgré sa forme atypique, l’objet était parfaitement lesté et aiguisé. Logan dédaignait d’ordinaire le combat à distance, mais ses sens et réflexes hypertrophiés le rendait également supérieurement performant dans ce domaine. Lorsque la silhouette de l’inconnu s’immobilisa un court instant, Logan leva la main au niveau de son oreille avant de lancer le projectile bras tendu sur l’archer. Néanmoins, il avait préjugé de ses forces, et l’objet dévia légèrement sa trajectoire, blessant superficiellement The Fear entre le cou et l’épaule avant d’aller se planter au plafond.
Logan n’attendit pas que The Fear se ressaisisse. Se redressant immédiatement, il fléchit les genoux et se propulsa sur un rayonnage. La réception fut hasardeuse, mais Logan parvint à se hisser sur l’étagère d’acier. Il lui suffit alors de lever les bras pour attraper une des longues poutres de bois qui courraient sous le plafond, et qui supportait probablement autrefois un cellier. Un léger vertige le perturbait encore et il avait l’impression qu’il allait vomir ses tripes à chaque mouvement, mais il s’estimait plus qu’en état de neutraliser l’arbalétrier. Les poutres étaient suffisamment larges pour qu’on puisse y marcher sans risquer de tomber. Cependant, un bref regard alentour ne lui permis pas de repérer The Fear.
« Quel putain de rat… »
Jetant un œil au sol, Logan s’aperçut qu’une silhouette sombre était penchée sur Bat-Girl.
« Barbara, attention ! »
-
De tous les malades mentaux que Barbara avait croisé au cours de son existence, du Joker à Killer Croc, en passant par Lex Luthor, Carnage, ou encore Hush, elle n’avait jamais rencontré un homme plus dérangé que son propre frère, James Gordon Jr. Là où Barbara était la fille adoptive de James Gordon, James Jr. était bien son fils biologique. Il était né à une époque où son père était en croisade contre la Mafia, contre les Maroni et les Falcone, à une époque où les mafieux devenaient encore plus extrémistes dans leurs positions, et où le GCPD sortait de ses longues années de corruption et d’inaction pour véritablement combattre le crime organisé. Le fils du commissaire avait été capturé par les mafieux. Le commissaire s’en était pris à l’Inspecteur Flass, un ripoux proche des Maroni, et, en représailles, afin de forcer son père à abandonner cette affaire, son fils fut enlevé. En essayant de le sauver, James l’a fait tomber dans le fleuve, et, depuis cette expérience, son fils était devenu un sociopathe.
Froid et inexpressif en apparence, James II dissimulait un esprit d’une grande cruauté. Dès le jeune âge, il avait commencé à tuer, et avait fini incarcéré. Il avait notamment tué Bess, la meilleure amie de Barbara, lorsque tous les trois s’étaient rendus à un chalet de campagne. Dernièrement, James II s’était illustré en multipliant les meurtres à Gotham City, et en développant une drogue, la diaxamine, qui avait officiellement pour but de développer chez lui un sentiment qui lui avait toujours fait défaut, l’empathie. Cependant, James II avait créé une drogue qui avait l’effet inverse de la diaxamine, et qui, au loin d’encourager les êtres humains à éprouver de l’empathie, produisait les effets inverses. Son objectif était alors de droguer les jeunes enfants issus de la maternité où il travaillait afin d’en faire de futurs psychopathes.
Barbara rampait lentement sur le sol, se retrouvant dans cette usine désaffectée où son frère l’avait emmené, plantant ses couteaux dans ses cuisses. Une traînée de sang filait derrière elle, permettant à son frère de la suivre sans difficulté, tenant dans son autre main un couteau à cran d’arrêt.
« Tu es tellement décevante, Barbara... Pourquoi diable te refuses-tu à voir ce que je suis ? Tu me prends pour un dégénéré, mais je suis ton futur, l’évolution de l’humanité... »
Elle se refusait à l’écouter, rampant sur le sol, et il se rapprochait rapidement. Sa main se posa sur son épaule, la couchant sur le dos, et il s’assit à califourchon sur elle, levant bien haut son arme Barbara réagit rapidement, et utilisa son autre main pour le frapper à la poitrine, le repoussant. Dans un grognement, James II tomba sur le sol, et elle continua à ramper, jusqu’à filer sur la gauche, dans un bureau de service, où elle ferma la porte derrière elle, la verrouillant à l’aide de la serrure.
« Barbaaaraaaa ?! »
Une main se posa sur la poignée de la porte, et Barbara recula, arrivant sous le bureau. James Ii donna des coups de pieds contre la porte, mais la serrure réussit à tenir bon. Elle l’entendit alors se déplacer, et récupérer un objet lourd et contondant... Puis une hache à incendie s’abattit sur le milieu de la porte, explosant une partie de cette dernière. La hache partit en arrière, puis à nouveau en avant. Dans un remake démentiel de Jack Nicholson, James II se déchaînait contre la porte, et Barbara cligna les yeux, avant d’entendre le téléphone sonner au-dessus du bureau.
Barbara cligna les yeux, et leva la main, tâtonnant, tandis que la porte tremblait sur elle-même. Finalement ses doigts se saisirent d’un câble, et elle tira dessus, faisant tomber la base du téléphone, avec le combiné. Elle l’attrapa, d’une main tremblotante, et appuya sur le bouton d’appel, puis le porta à son oreille.
« Au secours, on veut me...
- La drogue, la toxine de Crane ! C’est une illusion ! Souviens-toi, bon sang ! » s’exclama une voix ferme.
Barbara trembla, et leva la tête. La hache défonçait la porte, faisant voler des échardes de bois, et elle ferma les yeux... Puis revit cette séquence, mais différente. Elle, rampant sur le sol, après avoir frappé James au visage, son visage déformé par la haine et la folie au-dessus d’elle... Et Dick qui arrivait, dans le costume de Batman, repoussant l’ennemi... Barbara rouvrit alors les yeux... Et était ailleurs.
*Noon...*
L’usine avait disparu pour laisser place au pont, à ce fameux pont... Batgirl était désormais debout, il pleuvait, et James était là, un pistolet dans sa main, menaçant la vie de sa famille... Sa mère et sa sœur.
Pendant ce temps, dans l’entrepôt, The Fear, surpris par la résistance de Wolverine, avait décidé d’avoir un rôle plus actif. Certes, il aimait chasser à distance, mais il savait aussi qu’il fallait se rapprocher pour achever ses proies. Quand Wolverine avait bondi en hauteur, lui avait sauté en contrebas, se glissant dans le dos de Batgirl. Une femme appétissante, et un homme solide et brutal. Deux proies magnifiques. Il se tenait dans le dos de Batgirl...
...Cette dernière se tenait sur le pont, et entendit appel un cri déchirant, au milieu de l’orage
« BARBARA ! » hurla sa mère.
Pas réel, pas réel...
...Sa main fila derrière elle, tenant un Batarang, et The Fear bondit en arrière, puis envoya son pied la frapper dans le ventre, l’étalant sur le sol. Il visa ensuite Wolverine avec son arbalète, et décocha un carreau, destiné à le faire tomber sur le sol...
...Barbara se releva, en voyant le pistolet sur la tempe de sa mère, et serra dans sa main le Batarang. Elle n’avait aucune autre solution que de le lancer...
*SOUVIENS-TOI ! SOUVIENS-TOI !*
...Wolverine se trouvait devant elle, et elle appuya sur un bouton du Batarang...
...Le Batarang fila droit devant elle, tournoyant dangereusement, et loupa de peu James II, au lieu de se planter dans son œil...
...Il fila droit devant, puis le mode « Boomerang » fit son effet. Le Batarang retourna droit vers Barbara, contournant le corps de Wolverine... Et Barbara ne le reçut pas. The Fear, qui se tenait à nouveau dans son dos, écarquilla les yeux de stupeur... Puis le Batarang alla violemment se nicher dans son œil gauche. Dans un cri de douleur et un bruit écœurant quand l’œil creva, The Fear tomba en arrière, et s’écroula sur le sol, le Batarang planté en lui.
Barbara tituba alors, et s’appuya contre un mur. Un objet atterrit alors depuis une vitre du plafond, défonçant cette dernière, et se posa sur le sol. Une boîte cylindrique noire, avec une porte qui s’ouvrit, libérant une seringue. Barbara entendit son casque émettre un signal strident, et marcha vers l’appareil, titubant à moitié.
« L’an... L’antidote, l’antidote... »
Elle trébucha sur sa cape, tombant à nouveau sur le sol. Autant dire qu’elle allait avoir besoin de l’aide de Wolverine pour obtenir le précieux sérum.
-
The Fear se mouvait efficacement dans l’obscurité ; il était parvenu à se glisser au sol avant que Logan n’ait eu le temps de le rejoindre sur la structure métallique qui soutenait le toit de l’entrepôt, et s’approchait dangereusement de sa partenaire du jour, qu’il gratifia de plusieurs coup de pied, avant de s’intéresser à Wolverine. L’arbalétrier visa le mutant, mais Logan évita le carreau en se décalant promptement sur la poutre, puis sauta au sol avec une souplesse surprenante… Pour voir le batarang lancé à peine vitesse dans sa direction. L’objet décrivit cependant une assez courbe autour de ses épaules, avant de revenir se planter directement dans le visage de leur adversaire, lui crevant un œil. L’homme hurla, et retomba brutalement en arrière, sous l’effet conjugué de la douleur et de la violence du choc. Deux enjambées suffirent à Wolverine pour se rapprocher du corps de The Fear qui convulsait, puis pour mettre un terme à ses souffrances – et à la menace qu’il représentait – en lui tranchant proprement la jugulaire d’un coup de griffe. Une des vitres de l’entrepôt explosa alors, et une petite boite noire atterrit au beau milieu de la salle. Un petit bruit de décompression se fit entendre et l’objet s’ouvrit, dévoilant une seringue remplie d’un liquide incolore vers lequel Barbara se précipita, avant de chuter à nouveau. Il n’avait aucune idée de la manière dont la seringue était arrivé là, mais à en croire la réaction de Batgirl, il s’agissait de l’antidote à la toxine. Le mutant s’approcha de la boite pour récupérer le sérum.
« Bouge pas », lui intima-il, avant de s’agenouiller au sol. « Bordel, comment on retire ce truc ? »
Le casque de la justicière semblait parfaitement hermétiques, mais à tâtons, l’homme trouva deux orifices situées à la jonction du cou et des épaules de la combinaison. Une pression simultanée de ses doigts déclencha ce qui semblait être un mécanisme de secours, et désactiva la sécurité du casque qui se décrocha du reste de la combinaison. Glissant une main sous les omoplates de Barbara, l’homme souleva le buste de la jeune femme avant de dézipper ce qui ressemblait à une fermeture éclair jusqu’au milieu du dos de cette dernière, mettant sa peau à nu ; il avait besoin d’une surface de chair pour y vider la seringue.
« Désolé », précisa-il, même s’il n’en pensait pas un mot ; Barbara respirait faiblement et il se moquait éperdument pour l’heure de son intimité. Découvrant l’épaule de la jeune femme, il s’assura de laisser perler une goutte d’antidote de la seringue pour en vider l’oxygène et planta l’aiguille dans la peau tendre et pâle. Lorsqu’il eut vidé l’intégralité du sérum en elle, il la rhabilla maladroitement ; c’était bien moins compliqué de déshabiller une femme. Au bout de quelques secondes seulement, la respiration de Barbara retrouva un rythme normal, et le mutant la reposa délicatement sur le sol, ôtant son blouson troué pour lui fournir un appui-tête de fortune.
Logan s’éloigna de quelques pas, pour inspecter l’intérieur de l’entrepôt. Son attention fut immédiatement attirée par un monte-charge relativement imposant, capable de contenir quatre, voire cinq personnes de front. L’odeur corporelle de Laura embaumait l’habitacle. Au dessous du bouton permettant d’accéder au sous-sol, figurait une serrure de sécurité. Il doit probablement l’avoir sur lui. D’un pas leste, Wolverine retourna auprès du cadavre qu’il fouilla sommairement. L’homme possédait une quantité assez invraisemblable de fioles contenant des liquides indéterminés, mais le mutant finit par dénicher un trousseau de clés métalliques qu’il empocha avant de se rapprocher de Barbara, hésitant. L’emmener avec lui n’était pas nécessairement la meilleure des choses à faire, mais il était hors de question de la laisser seule ici. Glissant un avant bras sous ses genoux et un second dans son dos, il la souleva sans difficulté et s’en fut vers l’ascenseur.
« Je ne pense pas qu’ils s’attendaient à nous voir rappliquer aussi vite. Nous bénéficions probablement encore de l’effet de surprise. Même s’ils savent que nous avons pénétré dans le complexe, ils vont probablement devoir improviser ».
Une fois activé avec la clé, le monte-charge s’ébranla bruyamment, avant d’amorcer une longue descente. Le cœur du mutant battait à tout rompre. Il sentait qu’il allait bientôt se retrouver à nouveau face à face avec X-23 et que cette fois-ci, il ne la laisserait pas s’échapper. Un ding sonore précéda l’ouverture de la grille du monte-charge. Devant eux, un escalier humide qui s’enfonçait encore plus profondément sous terre. Les égouts. L’odeur des ordures couvrait celle de la jeune mutante, mais il n’y avait qu’un seul chemin, que Logan emprunta. Une fois parvenu au bas des escaliers, il posa Barbara sur le sol ; l’antidote devait avoir fait son effet, et il constata qu’elle parvenait à peu près soutenir son propre poids. Néanmoins, les coups de The Fear l’avait bien amochée, et il lui prêta une épaule secourable alors qu’ils s’enfonçaient dans le réseau. Il s’agissait de longs tunnels pourvus de deux quais suffisamment larges pour permettre à deux adultes de marcher de front, au milieu desquels s’écoulait les eaux usées.
« ‘Gaffe, ça glisse. »
Après quelques minutes de marche, Ils arrivèrent à une première intersection et Logan dû se concentrer pour parvenir à identifier l’odeur de Laura au milieu des effluves malodorantes de la ville et fut pris de vertiges ; disposer d’un odorat surdéveloppé pouvait présenter quelques inconvénients. Empruntant la voie que son nez lui indiquait, le mutant nota qu’il s’agissait probablement de la partie du réseau qui s’enfonçait sous la ville, puisque de multiples ramifications venaient se jeter dans le canal principal, augmentant le débit de l’eau.
« Je suppose que tu dois avoir un truc type GPS dans ta panoplie non ? C’est le moment de le sortir, fillette. »
Il était hors de question de traquer Laura à l’odorat. Il leur fallait un plan des égouts, s’ils ne voulaient pas se perdre dans l’immense labyrinthe souterrain. Logan devait reconnaître que leurs adversaires étaient habiles ; l’avance qu’il pensait avoir sur eux se réduisait comme peau de chagrin. Ce qui ne laissait pas de l’inquiéter était qu’il n’avait aucune idée du types d’adversaires qu’ils risquaient de rencontrer, non plus que de leur nombre. Or, Barbara n’était probablement pas en état de combattre efficacement.
« Nous pourrions éventuellement avoir besoin de renfort », ajouta-il à contrecœur.
-
Des voyants clignotèrent, un programzme automatique se mit en marche quand les signes vitaux de The Fear déclinèrent, et que Wolverine l’acheva. Sur un écran de surveillance, différentes informations s’affichèrent, indiquant une procédure en cours... Puis des appareils se mirent à vibrer, des générateurs à s’enclencher, et, au bout de quelques minutes, une cuve translucide se vida du liquide verdâtre qui la remplissait intégralement, découvrant, dans cette dernière, un corps, maintenu en vie par de multiples tubes, qui servirent à le maintenir en suspension. La cage de verre s’ouvrit dans un coulissement, et l’être ouvrit les yeux, puis retira les tubes et les tuyaux servant à le maintenir debout. Lentement, l’individu descendit les marches, et, n’étant pas habitué à user de ses jambes, trébucha à moitié, avant de se retenir sur le sol.
Il ferma les yeux, et laissa les images déferler en lui, les souvenirs de la précédente copie remonter dans son cerveau. Le combat dans l’entrepôt, le Batarang transperçant son œil, puis l’homme, mortel, furieux, s’approchant de lui. La bête... Wolverine. Lentement, The Fear se redressa, et respira tranquillement.
Une nouvelle chasse venait de commencer... Et, devant lui, sur un écran, le logo tentauclaire de l’HYDRA dominait sur un mur.
Coupez une tête, et deux autres repousseront.
LAURA KINNEY
« The Fear est tombé... »
Laura déglutit à cette idée. Cet homme ne lui avait guère inspiré confiance quand elle l’avait vu, tout comme les autres membres de cette escouade. The Pain, notamment, dégageait une odeur assez abominable, mais elle soupçonnait que cela venait de son corps insectoïde, chargé d’abeilles. The Fear, lui, semblait davantage être tourné vers la cruauté et le vice... Néanmoins, qu’il soit mort signifiait que le SHIELD était là... Et qu’ils étaient dangereux. Laura suivait The Sorrow jusqu’à une salle de surveillance, face à plusieurs écrans de contrôle. Sur un écran, elle vit la porte d’un monte-charges s’ouvrir, laissant passer Batgirl... Et quelqu’un qui la fit grogner en fronçant les sourcils, ses griffes jaillissant immédiatement de ses mains. Wolverine...
« Il est là...
- Tu es trop précieuse pour le combattre maintenant, Laura. »
Elle sentit la rage pointer en elle, revoyant encore le meurtre de sa mère, et son combat contre lui... Lors de son dernier affrontement, près de l’entrepôt, elle était sûre qu’elle aurait pu le tuer. Il était fort, mais lent. Ses gros muscles le ralentissaient. À quoi bon être fort, si on ne pouvait pas toucher sa cible ? Laura compensait son absence de muscles par sa rapidité, et elle savait comment battre un homme comme ça. Il fallait le faire saigner de partout, afin de ralentir son facteur autoguérissant, en multipliant les hémorragies. Elle était prête à se battre, prête à l’affronter... Mais The Sorrow avait raison. Par ailleurs, en regardant un autre écran, Laura vit The Fury, remontant les escaliers.
« Il va s’occuper d’eux...
- Il ne sera pas assez fort pour venir à bout de Wolverine ! »
The Sorrow secoua la tête.
« Oui... Mais là n’est pas son objectif. Je vais te dire ce que nous attendons de toi, Laura... Comment gagner la guerre, comment supprimer le SHIELD... Comment venger enfin le sacrifice de tes parents. »
Attentive, mais songeant toujours à Wolverine, elle suivit The Sorrow dans une autre pièce, où elle vit une maquette, au milieu de ladite pièce. C’était une base militaire sur une falaise, près de la plage.
« Seikusu Base Camp... La base militaire américaine, construite après la Seconde Guerre Mondiale. Elle abrite en son sein la base du SHIELD... Elle est notre cible. Nous comptons l’attaquer, faisant office de diversion pendant que tu t’infiltreras dans le bunker, afin d’obtenir un petit objet que nous recherchons et convoitons... »
Laura hocha lentement la tête, écoutant attentivement les instructions de The Sorrow. Attaquer le SHIELD en plein cœur, frapper plutôt que se replier et attendre en vain une occasion... C’était tout ce qu’elle souhaitait. Son guide lui montra une reproduction d’Iron Girl, et une photographie de Rachel Hawkes.
« Le générateur de l’armure d’Iron Girl... Un disque octogonal qui tient dans la paume de la main. C’est ce que nous voulons. Hawkes ne s’en sépare jamais... C’est la fille du Général Hawkes, un soutien actif du SHIELD, celui qui a ordonné l’attaque du complexe dans lequel ta mère se trouvait. Elle est l’un de nos ennemis principaux. N’hésite pas à la tuer pour récupérer le disque octogonal.
- Mais... Et Wolverine ?
- Je comprends ta vengeance, Laura, et ton envie de venger la mort de ta mère... Mais Wolverine n’est qu’un pion. Nous le tuerons en temps voulu... Mais ne sous-estimez pas The Fury. Wolverine a dans les veines le poison de The Fear, et, dans les espaces réduits, The Fury est terrifiant. »
Laura acquiesça lentement. Elle, elle avait sa mission.
L’occasion de pouvoir enfin faire la différence...
BATGIRL
« J’ai envoyé un message d’urgence... Mais, plus nous traînons ici, plus l’ennemi a le temps de partir. »
Barbara allait mieux. Elle souffrait encore des effets de la toxine, mais cette souffrance était maintenant très anecdotique. Elle marchait donc rapidement, en compagnie de Wolverine, utilisant son Bat-casque pour mémoriser un plan dans sa tête. L’avantage de bénéficier de la technologie Wayne. Batgirl se trouvait donc devant, utilisant ce Bat-casque pour se repérer, voyant, dans un coin de sa visière, la carte. Elle fila sur la gauche, descendant des marches supplémentaires, s’approchant d’une porte en fer rouillée. Elle l’ouvrit, et le duo débarqua dans une salle centrale, au milieu de multiples voies d’eau et de tuyaux, déversant une eau verdâtre, formant comme des cascades le long des murs. Batgirl s’avança lentement. Ils étaient sur une plateforme circulaire, et, dans les angles, des fentes dans le sol permettaient de voir une belle chute, menant à un système d’évacuation des eaux, et à de véritables torrents.
Une chute profonde... Barbara regarda autour d’elle, et avisa une galerie en hauteur, où de l’eau ne s’écoulait pas.
« Par ici. »
Elle tendit sa main, et le Bat-grappin se déploya, la tractant jusqu’à ce conduit. De l’eau n’en venait pas, ce qui signifiait que cet égout n’était plus raccordé au système d’évacuation des eaux usées et des déchets de la ville. Autrement dit, c’était une parfaite cachette. L’endroit étant très sombre, Barbara se mit à marcher, s’approchant d’un angle sur sa droite... Et bondit brusquement en arrière, évitant de justesse une longue langue de feu, qui forme comme un mur enflammé pendant quelques secondes, avant qu’un rire intense ne résonne.
« Brûlez jeunesse !! »
Barbara se plaqua contre le mur, et attendit que le mur de flammes se dispers,e puis lança un Batarang... Qui heurta un mur. Leur nouvel ennemi, The Fury, avait laissé derrière lui de multiples flammèches, et avait usé son jetpack pour se décaler sur la droite, filant dans une autre galerie.
Un autre ennemi qui cherchait à les ralentir...
-
WOLVERINE
Logan avait laissé Barbara passer devant lui, la laissant les guider dans les dédales souterrains au moyen de ses bat-gadget. Il avait donné l'intégralité du sérum à la jeune femme, supposant à juste titre que son facteur auto guérissant se chargerait d'éliminer toute trace du poison dans son organisme, mais il se sentait encore patraque, et nauséeux. Ses blessures quant à elles, avaient parfaitement cicatrisé. Seule sa chemise trouée et maculée de sang séché attestait des trois carreaux que The Fear lui avait décoché. La jeune femme s'était bien remise, et accéléra soudain le pas pour bifurquer sur la gauche, poussant une porte en fer rouillé qui grinça abominablement sur leur passage. Il se retrouvèrent en définitive dans une pièce circulaire. Le vacarme des trombes d'eau qui y circulaient était assourdissant, et le mutant dû forcer la voix pour se faire entendre de sa partenaire.
« Hey, attends ! »
Cependant Batgirl s'était déjà hissé une dizaine de mètres plus haut, à l'aide de son grappin. Seulement Logan lui, ne disposait pas de grappin. Et il avait beau être puissant et rapide, sauter aussi haut risquait d'être difficile. L'homme s'approcha de la paroi, et constata avec soulagement qu'il y avait des encoches dans la pierre ; il yt avait probablement eu une échelle à cet endroit pendant un moment. Les prises n'étaient pas excellentes, mais la montée fut relativement aisée car le mur était irrégulier, et offrait des aspérité qui aidaient le mutant à se stabiliser. Logan était un excellent grimpeur, et quelques secondes lui suffirent pour rejoindre Barbara, au moment précis ou celle-ci se jetait en arrière, évitant ainsi de se faire carboniser, alors qu'un rire sonore résonnait dans les galeries sombres. Cette voix, Wolverine la reconnaissait ; c'était la taré qui avait fait brûler une bonne partie du quartier où il avait combattu Laura. Dans des espaces aussi confiné, son lance-flamme était parfaitement dévastateur, d'autant plus qu'un certain nombre d'élément inflammables devaient traîner dans les galeries.
« On ne peut pas y aller de front, on finirait brûlés vifs », constata-il, en s'approchant de la jeune femme.
En tout cas elle finirait brûlée vive. Lui y survivrait très probablement, mais cela ne rendait pour autant la perspective séduisante. Logan passa jeta un coup d'oeil dans la galerie. Elle était haute de plafond, mais relativement étroite. A une dizaine de mètres, avant que le chemin ne prenne un nouveau virage, une large bouche d'aération usagée leur faisait face. Logan poussa doucement la jeune femme vers l'avant.
« Tu devrais essayer de passer par là, pendant que je l'occupe. De plus haut, tu devrais pouvoir trouver quelque chose pour le neutraliser. ALLEZ ! »
C'était risqué, mais ils n'avaient plus de temps à perdre. Logan se précipita vers l'avant. Parcourant la distance qui les séparaient du conduit d'aération en un temps record, en dépit de sa masse. Il se baissa et croisa les deux mains afin de fournir un marchepied de fortune à Bat girl, qui put ainsi atteindre la bouche d'aération sans difficulté. Lui-même était bien trop imposant pour pouvoir s'y glisser, mais le corps mince et agile de Barbara pouvait probablement s'y mouvoir sans difficulté. Lui même continua sa route d'un pas rapide, sans attendre son reste, alors qu'il sentit l’atmosphère s'embraser à nouveau dans son dos, alors que The Fury partait d'un nouveau rire dément.
« Bordel... »
The Fury était à une vingtaine de mètres derrière lui. Logan bifurqua à gauche, pour éviter une nouvelle langue de flamme, puis sauta une demie douzaine de marches avant d'arriver dans une nouvelle galerie, un peu plus large. Levant rapidement les yeux, Logan s'aperçut qu'une sorte de puis qui donnait sur l'extérieur, une trentaine de mètre plus haut, le surplombait. L'homme fléchit les genoux et sauta pour s'accrocher au premier barreau de l'échelle métallique qui tapissait l'une des parois, juste avant que son adversaire ne déboule sous ses pieds. Sans hésiter, Logan se laissa tomber au sol, tailladant au passage un pan de la combinaison de The fury, et endommageant la bobonne qui se trouvait sous son jet pack. L'homme surpris, se propulsa en avant avec son Jet-Pack, brûlant au passage le torse du mutant qui grimaça de douleur avant de se jeter sur le côté. Cependant, l'homme préféra prendre de la distance avant d'activer à nouveau son lance-flamme, laissant le temps à Wolverine de faire demi-tour, une odeur d'essence dans les sinus.
« Je suppose que ce fils de pute va bien finir par tomber en panne de carburant », lâcha-il à part lui, avant d'emprunter une double-porte métallique
Le couloir était sombre et il fallut quelques secondes au mutant pour se rendre compte qu'il avait pénétré dans une galerie bouchée par un éboulement : c'était un cul de sac. Dans son dos, The Fury jubilait, dans sa combinaison. L'homme braquait son lance-flamme sur Logan, bloquant toute retraite de son propre corps.
NIGHTCRAWLER
On m’avait dit que j’étais l’invité du SHIELD, mais à vrai dire, j’avais plutôt l’impression d’être prisonnier dans une cage dorée. J’avais le droit de m’absenter du complexe, mais seulement après notification préalable au service chargé de la sécurité et à condition de revêtir mon camouflage optique, histoire de ne pas effrayer le chaland avec ma fourrure bleue foncée et mes pupilles dorées, sans parler de ma queue… Celle de derrière, bien entendu. Pour couronner le tout, j’avais un couvre-feu de minuit à respecter. Lloyd m’avait promis que la situation ne serait que temporaire – une semaine tout au plus -, mais je le soupçonnais de ne pas avoir particulièrement apprécié mon infiltration sur Genosha. Eh ! Pourtant je leur y avait filé un sacré coup de main, mine de rien. Sans moi, Black Widow serait passé du rang de légende vivante à légende tout court. A ce propos, je n’avais pas revu Natalia, non plus que Wolverine depuis un bon moment. Je soupçonnais qu’on essayait de ma garder à l’écart de quelque chose, mais les gradés que j’abordais au hasard des couloirs éludaient mes questions.
« Allez quoi, vous faites comme si vous ne m’aviez pas vu, et en échange je vous invite au restau demain soir hum ? Juste vous et moi. »
Je dédiais mon sourire le plus charmeur à la jolie réceptionniste, découvrant mes canines acérées, mais la jeune femme se contenta de secouer la tête en riant. Je pense que je ne laissais pas Lisa – c’était le nom qui figurait sur son badge – indifférente et s’il n’y avait aucune chance pour qu’elle couvre une de mes escapades, je pouvais probablement l’amener à me rejoindre dans ma cellule… heu chambre. Cependant, je me détournais un instant de ma dulcinée du moment pour tendre l’oreille aule passage de deux sous-officiers en uniforme.
« Sérieusement, je me demande comment les japonais peuvent gober des conneries pareille. L’explosion d’une canalisation de gaz, tu parles ! »
« Pourtant il me semble qu’il y avait une vingtaine de témoins, non ? »
« Ouais, on leur a gentiment expliqué que c’était secret défense et que l’intérêt supérieur de leur pays dépendait de leur silence. Et on leur a filé un petit dédommagement… »
« N’empêche, c’était carrément tendu, avec le cyborg qui s’est pointé sur ses entrefaites. J’aime pas trop Wolverine, mais je dois avouer que je ne sais pas trop ce qui nous serait arrivé s’il l’avait pas dézingué. Le problème c’est qu’il en a fait de la charpie, je sais même pas s’il est encore vivant… »
Comme je le pensais, Logan était en mission, et je dois avouer que j’étais plutôt vexé qu’il ne m’aie pas réclamé à ses côtés. Après tout, j’étais venu au Japon spécialement pour le tirer d’affaire. Enfin… Je voulais également changer d’air, mais cela ne changeait rien à la noblesse de mes intentions. Xavier avait eu vent de ses ennuis avec le SHIELD et m’avait envoyé pour essayer d'arranger les choses… A défaut il m’avait donné l’autorisation de l’exfiltrer de sa cellule. « Il va avoir besoin de sa liberté. Je m’arrangerai avec Lloyd plus tard », m’avait-il simplement annoncé avec son air matois habituel. J’avais fait la moue, puis mes bagages sans discuter ; après tout, j’avais toujours rêvé d’aller au Japon. Au final, la libération expresse de Wolverine avait eu une condition suspensive : la participation à la mission Genosha. N’ayant pas grand-chose à faire, j’avais tout naturellement décidé d’être de la partie.
J’empruntais le premier couloir venu afin de m’éloigner des regards ; dès que j’entrais dans une zone d’ombre, mon corps se camouflait naturellement dans l’obscurité. C’est ce que je fis avant de me téléporter sur… Un balcon ensoleillé du trentième étage. Certaines chambres de l’hôpital militaire du SHIELD donnaient sur l’extérieur et Rachel Hawkes bénéficiait de l’une des meilleures, avec vue imprenable sur la baie. Il y avait presque six jours que la jeune femme n’était plus en quarantaine, mais en convalescence, mais je ne lui avais pas parlé depuis Genosha. J'avais besoin d'elle : la jeune femme était dans les petits papiers de Lloyd et je supposais qu’elle avait probablement des informations sur la mission de Logan.
Sans hésiter, je poussais la porte-fenêtre, et fit irruption dans la chambre de la belle rousse, le sourire aux lèvres.
« Salut Rachel, ça roule ? »
-
BATGIRL
Batgirl savait que The Fury était un mutant. Elle avait vu les vidéos d’enregistrement, et avait notamment étudié la projection de feu lancée par l’ennemi dans la rue. Tout ce jet de feu ne venait pas que de son lance-flammes ou de sa combinaison. Ces instruments ne servaient qu’à amplifier ses pouvoirs. C’était un mutant, et, dans un espace aussi confiné, il était redoutable. Tout cela ressemblait presque à un piège, comme s’ils avaient su que le SHIELD les retrouverait. The Fear avait failli être fatal, et Barbara n’était pas encore totalement remise de ce combat. Les flammes dansaient autour d’elle, et, si elle les regardait trop longtemps, elle avait l’impression de voir le visage grimaçant du Joker, son sourire édenté et interminable, avec des dents aiguisées comme des lames de rasoirs... Puis elle se mettait à courir, évitant les jets de feu, tandis que The Fury continuait à rigoler, volant avec son jetpack.
« Vous vous êtes perdus, mes petites souris ? Laissez-moi éclairer votre route ! »
Wolverine et Batgirl se rendirent face à un petit conduit, très étroit, par lequel Barbara pouvait se faufiler pour rejoindre un système grillagé en hauteur. Logan lui expliqua de passer par là, afin de pouvoir offrir une assistance, et elle acquiesça. C’était un bon plan, car, de front, elle ne pourrait rien faire contre The Fury. Et, même avec son facteur autoguérissant, les griffes en adamantium de Wolverine ne serviraient à rien à distance. Barbara s’aida donc de Logan, et bondit dans un petit conduit. La bouche d’aération était petite, et elle n’eut pas trop de difficultés à grimper, rejoignant les hauteurs, voyant des jets de flammes sous elle. Wolverine jouait au chat et à la souris avec The Fury, qui se déplaça sous elle. C’était un homme massif, avec une combinaison solide, qui lui rappelait celle de Black Manta. Une combinaison totalement imperméable, avec des bonbonnes dans le dos, et un jetpack lui permettant de se déplacer rapidement. Il filait au milieu des flammes, sans que son arme ne semble jamais s’arrêter.
*Le plus probable est que tout ce carburant émane de lui-même...*
Autrement dit, il ne risquait pas de s’arrêter. Barbara se déplaça rapidement, cherchant un moyen d’en venir à bout. Sa combinaison était résistante, mais elle n’était pas en métal. Si The Fury l’enflammait, sa peau serait atteinte. Et elle n’avait en stock aucun Batarang ou aucun gadget qui puissent lui permettre de neutraliser à coup sûr cet homme... Ou presque. Batgirl était en train d’envisager un plan dans sa tête, tout en suivant le duo depuis les hauteurs. Cependant, son chemin était parfois obstrué par des murs et des obstacles. Elle entendit The Fury rugir au loin, quand Wolverine entailla son armure.
« Tu ne pourras pas fuir éternellement ! »
The Fury connaissait ce terrain de jeu, ce que Barbara réalisa en voyant, dans des coins, plusieurs cadavres poussiéreux. Un psychopathe... Il devait les traquer comme du gibier, jusqu’à les acculer dans un coin, et c’était exactement ce qu’il faisait avec Wolverine. Il créait des murs de feu, destinés à orienter sa proie vers un endroit bien précis. C’est ainsi que Logan se retrouva dans un coin où The Fury avait, il y a quelques mois, enflammé une prostituée qu’il avait capturé. C’était un éboulement naturel, et il se retrouva face à lui, rigolant doucement.
« On dit que tu es immortel, Wolverine... J’ai hâte de voir cela, de voir jusqu’à quel point l’adamantium peut supporter la chaleur avant de finalement brûler. »
Tout matériau avait un point d’ignition, ou point d’auto-inflammation. L’adamantium, l’acier le plus résistant connu, lui, était très résistant... Et The Fury comptait bien voir jusqu’à quel point. Il visa son ennemi, et allait tirer... Quand un Batarang électrique siffla dans son dos, et frappa ses deux bonbonnes, pile au moment où The Fury se concentrait. Les bonbonnes servaient à canaliser et à concentrer sa production de feu. Partant de là, en faisant une brèche, Barbara avait perturbé ce fonctionnement, et la bonbonne explosa, tandis que le feu jaillit de tout le corps de The Fury, transformant ce dernier en une redoutable boule de feu. Barbara s’enroula dans sa cape, les flammèches venant rebondir contre la structure très particulière de ce morceau de sa combinaison.
L’explosion de flammes n’aurait normalement pas dû atteindre la peau de The Fury, mais, Wolverine l’ayant entaillé, le feu se répandit par là, et The Fury se mit à hurler de douleur.
« HUUUUUUUUUUUUUUUUUUUAAAARRRRGHHHHHH !!! »
Des flammes dansèrent dans sa visière, et il s’écroula sur le sol, le corps entouré de flammes, une odeur de chair calcinée se répandant dans la pièce.
« Vite, Logan ! Il faut se dépêcher ! Ce type n’a été envoyé que pour nous ralentir ! »
Leur priorité restait toujours de retrouver X-23... Et de démanteler cette cellule terroriste.
RACHEL HAWKES
Le quotidien d’Iron Girl, en général, se résumait à voler dans toute la zone d’Asie du Sud-Est afin de porter assistance à tous les gens ayant besoin de l’armure. La plupart du temps, il s’agissait d’assister l’évacuation d’îles lors de tempêtes, ou de patrouiller dans des zones réputées dangereuses pour un fort taux de piraterie, comme le détroit de Malacca. Approvisionnant en pétrole le Japon et la Chine, ce détroit était l’une des zones du monde où la piraterie et le terrorisme étaient très importantes. Il lui arrivait donc fréquemment de surveiller les pétroliers et les navires qui empruntaient ce détroit. Elle menait aussi des opérations sur le terrain, et évitait de s’approcher trop près du territoire chinois, sa présence étant automatiquement perçue, par les Chinois, comme une agression américaine. En conséquence, il lui arrivait assez rarement de se reposer. Ce faisant, elle bouillonnait sur place dans son bureau.
C’était une grande pièce se trouvant hors du bunker, dans les hauteurs du bâtiment principal de Seikusu Base Camp, une grande tour abritant le quartier général de la base, et toute son administration. Elle bénéficiait d’un bureau avec un appartement de service, généralement alloué aux officiers et aux personnalités importantes : les gros cerveaux de West Point, les diplomates, ou les sénateurs américains venant vérifier comment l’argent du contribuable était utilisée, avant de critiquer fermement le gouffre financier que représentait les installations du SHIELD, et en profitant pour assurer à ses électeurs que, une fois élu, il agirait en faveur de lois visant à réduire les taxes publiques. Rachel n’avait pas besoin d’un aussi grand bureau, surtout quand elle ne pouvait pas utiliser son armure. Le disque monolithique se trouvait dans le bunker, afin que son armure soit réparée et améliorée par l’équipe du Docteur Cunningham. Après l’opération sur Genosha, Iron Girl avait besoin d’un bon lifting et d’une amélioration de ses systèmes de sécurité, de manière à s’assurer que l’HYDRA ne puisse pas la subtiliser.
Elle passait son temps libre à s’entraîner dans la salle de gymnase, en compagnie des autres militaires de la base américaine, ceux qui n’avaient en théorie pas accès au bunker. De manière générale, Rachel préférait rester avec les militaires. C’est de ce monde-là qu’elle venait, pas du monde des agents secrets, de la CIA, et de ces histoires dignes d’un épisode de X-Files. Elle passait donc son temps entre les séances de thérapie avec un psychiatre, les séances avec un médecin, et le sport... Ainsi que les exercices de tir dans l’armurerie. Tout ça lui rappelait l’Afghanistan, si ce n’est que, ici, elle ne subissait pas continuellement les remarques sexistes des militaires. Ils savaient qu’elle était Iron Girl, ce qui faisait qu’ils avaient tendance à la voir, soit comme une égale, soit comme une femme venant d’un autre service.
Quelques bleus décoraient son corps quand Nightcrawler arriva. Rachel était en train de se livrer à une activité typiquement militaire. Depuis son balcon, elle bronzait sur un transat, dans un maillot de bains deux pièces rouges, yeux clos, écoutant, dans ses oreilles, une musique émanant de son iPod : Heroes (https://www.youtube.com/watch?v=jBuwC4VJi50), de David Bowie. Le rock, l’un de ses amours d’enfance, quelque chose qui faisait typiquement d’elle une Américaine pure jus. Elle aurait pu naître dans les profondeurs du Kansas ou de l’Alabama avec ça.
Rachel finit par se relever, et toujours en maillot de bains, elle se rendit dans sa chambre. Un ventilateur tournait près du lit, et elle observa son téléphone portable. Toujours aucune nouvelle à l’horizon. Elle portait sur le corps quelques hématomes et quelques pansements récents. Rachel avait terminé son inspection médicale, et l’avait célébré en se livrant à une séance de combat avec des militaires de la base. Elle avait reçu quelques coups, d’où les traces sur son dos, et, quand Kurt arriva, elle lui était de dos, le corps penché vers le bas, offrant à l’homme une vue assez tentante sur sa croupe.
« Salut Rachel, ça roule ? »
Rachel sentit son cœur bondir dans sa poitrine, et, instinctivement, sa main s’empara de la crosse d’un Glock se trouvant à côté de son téléphone portable, et, à une rapidité qui aurait bluffé Black Widow, elle se retourna, et pointa son pistolet vers la tête de Kurt... Pour se calmer.
« Kurt ! Bordel, j’ai failli te tirer dessus ! »
Quelle idée, aussi, d’entrer sans prévenir ! Elle secoua lentement la tête, puis reposa le Glock sur le lit.
« Bien, avant que j’appelle la sécurité pour renvoyer un voyeur qui observe mes fesses... Qu’est-ce que tu souhaites, Kurt ? J’imagine que tu n’es pas venue me voir pour m’inviter à un strip poker... »
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WOLVERINE
Logan s'autorisa un sourire ; finalement il ne pourrait pas combattre son adversaire sur un terrain plus avantageux. The Fury était incontestablement dangereux, mais bien moins qu'un Sabretooth, ou qu'un Magnéto. Il était du menu fretin. The Fury aurait probablement le temps de le pulvériser de flammes, mais Logan comptait bien trancher la gorge de cet enfoiré. Ses griffes jaillirent de ses poings, et le mutant fléchit ses jambes musculeuses, prêt à bondir sur son adversaire. Mais quelque chose l'arrêta.
« Tu devrais être plus prudent, abruti. »
L'instant d'après, l'homme en combinaison s'enflamma, projetant de multiples gerbes de flammes alentours, s'agitant inutilement dans son scaphandre qui s'était transformé en prison de flamme. Logan se protégea le visage de l'avant bras, grimaçant alors qu'une odeur de chair brûlée emplissant la pièce. C'était la deuxième fois que Batgirl les débarrassait d'un ennemi remarqua-il en enjambant le cadavre calciné.
« Par ici Barbara ! »
Pendant la course poursuite, Logan avait essayé d'emprunter un long couloir sombre, mais The Fury lui avait aussitôt coupé la route avec un formidable rideau de flammes. Comme il s'y attendait, la voie était dorénavant libre. Ils touchaient au but, Logan le sentait. Le cinglé au chalumeau leur avait probablement été envoyé pour faire gagner quelques précieuses minutes à Laura et ses comparses. Le bout du couloir débouchait sur une nouvelle plate forme circulaire. Wolverine se dirigea sur sa droite ; une large double-porte leur faisait face.
« Éloigne-toi un instant », lui souffla-il en s'emparant de l'un des lourds leviers afin de faire pivoter le battant.
Logan s'attendait à ce que la porte soit verrouillée de l'intérieur, ou bien piégée. Néanmoins rien ne se passa, hormis un grincement qui lui vrilla les tympans ; la porte s'ouvrit sur une salle rectangulaire, vide et faiblement éclairée. C'était très probablement un nouveau piège, mais Logan n'en avait cure. Il sentait son entière vigueur revenue et l'adrénaline irriguait son organisme. Les lieux qu'ils venaient d'investir ressemblaient à un vieux bunker, avec un mobilier et une décoration d'un goût assez douteux. Un canapé en cuir et plusieurs chaises entouraient une table métallique sur laquelle se trouvait les restes d'un repas récent. La position des chaises l'informa que les lieux avaient été quittés précipitamment. Sur les côtés, des portes métalliques se refermaient ce ce que Logan pensait être des chambres, ou des commodités.
« LAURA ! Montre-toi ! »
Barbara sur ses talons, Logan s'était avancé vers le milieu de la salle. Si les lieux semblaient déserts, Logan savait qu'il n'en était rien, son odorat l'indiquant qu'il y avait au minimum deux autres individus dans le complexe. L'un d'entre eux était peut-être Laura, mais il n'en était pas sûr. Ce qui l'était en revanche était qu'elle avait bel et bien passé du temps ici ; son odeur musquée flottait dans l'air. X-23 devait mourir d'envie d'en finir avec lui ; exciter son orgueil de combattante et sa rancœur était probablement la meilleur des choses à faire pour la forcer à se montrer. L'homme jeta un bref coup d'oeil à Barbara. La petite serait un adversaire redoutable. Et outre ses étranges alliés, elle disposait d'un avantage notable : elle n'avait pas l'intention d'épargner ses adversaires.
« Tu ne voulais pas me tuer ? Je suis là ! »
NIGHTCRAWLER
« Heuuuu… »
Je m’attendais à trouver Rachel alitée, aussi fus-je plutôt agréablement surpris de la trouver en maillot de bain deux pièces. Il est vrai qu’il faisait très beau, un temps idéal pour paresser. Mes sourcils s’arquèrent alors que mon regard embrassait ses formes athlétiques ; Le corps de la célèbre Rachel Hawkes était couvert de bleus et chose étrange, ça la rendait encore plus attirante. Ma contemplation muette ne dura quelques instants ; Rachel s’empara de son revolver et fit volte-face, avant même que je n’ai eu le temps de me téléporter. Je levais les mains en signe de reddition. Elle était foutrement rapide pour une humaine.
« Whoah, c’est moi, tire pas ! »
Heureusement la jeune femme me reconnût instantanément et abaissa son arme. Je soupirais de soulagement. Mon cœur battait la chamade et je me laissais tomber en arrière sur une chaise de la pièce, avant de retirer ma casquette de base-ball – New York Yankees-. En tant qu’invité à Seikusu, je n’étais pas astreint à l’uniforme réglementaire et je portais simplement un jean brut, une paire de bottines et un t-shirt quelconque ; exception faite des mes… particularités, j’avais tout de l’étudiant lambda.
« Je suis imbattable au poker », rétorquais-je en souriant, à défaut de trouver quelque chose de plus intéressant à dire. « Et tu partirais avec un sacré handicap », ajoutais-je, en désigant sa tenue du menton.
Rachel Hawkes m’impressionnait un peu, à vrai dire. Logan avait pour habitude de me traiter de minet, et je dois bien admettre qu’il avait raison. J’arrivais parfois à charmer de jeunes étudiantes ou des trentenaires dépressives mais j’étais bien plus démuni quand je rencontrais de vraies femmes… D’autant que les choses se compliquaient souvent au pieu quand mes conquêtes découvraient horrifiées, que j’étais couvert de fourrure. Pour faire bref, j’étais toujours puceau. Mais peut-être qu’avec cette Lisa du SHIELD….Je levais les yeux vers mon interlocutrice, dissipant mes pensées parasites.
« Je venais prendre de tes nouvelles… Notamment. Mais visiblement ça à l’air d’aller bien. Enfin mieux, quoi. »
Je fis quelques pas dans la chambre de Rachel hésitant à aborder immédiatement le sujet qui m’amenait à débarquer chez elle en plein après-midi. Je savais que Logan et elle avaient eu un accrochage et craignait qu’elle ne m’envoie sur les roses. M’approchant de la porte-fenêtre grande ouverte de sa terrasse, je jetais un œil alentour : la vue sur la ville était imprenable. Alors que je me penchais par-dessus le garde-fou, je souris.
« Tu as soif ? »
Sans attendre sa réponse, je m’évanouis dans un nuage de fumée, pour réapparaître deux secondes plus tard, lui tendant l’un des deux cuba-libre que j’avais subtilisé sur la terrasse du dessous. Portant mon propre verre à mes lèvres bleutées, je m’installait dans son transat ; après tout, il fallait bien que je me remette de mes émotions.
« Je me demandais si tu n’aurais pas quelques informations sur euh… La mission actuelle de Logan. Dans le complexe, personne ne veut rien me dire et pour ne rien te cacher je me fais royalement chier ».
Depuis Genosha, Je passais en effet la majeure partie de mon temps à bouquiner à la bibliothèque ou à m’entraîner, mais je n’avais pas de partenaire de choix comme à l’institut Xavier et je n’avais aucune difficulté à battre à plate couture les commandos du SHIELD les mieux entraînés à la plupart des exercices physiques. J’avais besoin d’action, de véritables challenges.
« Enfin, on peut aussi faire un strip-poker, si tu préfères. »
Je lui dédiais mon plus beau sourire.
-
BATGIRL
The Fury vaincu, la liste de leurs ennemis était en train de se réduire, mais arriveraient-ils à temps pour récupérer X-23 ? Barbara avait vu de quoi cette femme était capable. Est-ce qu’elle serait à la hauteur contre elle ? Cette femme était une tueuse née, une femme qui avait été traumatisée par l’HYDRA. Barbara ignorait ce qu’lele avait vécu, mais elle en avait vu suffisamment, pour l’heure, pour savoir que ce n’était pas joli à voir. Ils rebroussèrent chemin jusqu’à trouver une porte, inaccessible auparavant à cause des flammes de The Fury, et entrèrent. Barbara avait pour le coup commis une erreur… Elle avait oublié de prélever les signes vitaux de The Fury, ou de s’assurer que ce dernier était vraiment mort. Gisant dans son armure, l’homme était en train d’étouffer ses flammes, gémissant silencieusement, avant que, lentement, ses yeux ne se rouvrent, au milieu d’une chair boursouflée et calcinée.
Pendant ce temps, Wolverine et Batgril atteignirent une sorte de petit repaire situé dans les égouts. L’endroit parfait pour des contrebandiers. Elle voyait bien une ancienne cache d’armes datant du Japon impérial, ou même avant… Une planque des Yakuzas pour leur permettre de faire plus facilement de la contrebande. Barbara s’avança lentement, rejoignant le centre de vie, et enclencha une vision spéciale, afin de détecter des signes de vie, tandis que Wolverine appelait Laura pour se battre. Très vite, Barbara entendit des bips venant du plafond, et leva la tête.
« Que… ? »
Les deux entendirent alors des bruits sinistres, comme des bruissements rapides d’ailes, puis de multiples abeilles arrivèrent alors de trappes et de conduits dans le plafond. Une porte s’ouvrit alors sur une mezzanine en hauteur, et un homme massif arriva devant le duo.
« Bon sang, encore un…
- Mes félicitations d’être arrivé si loin ! » s’exclama un homme avec un accent russe.
Un colossal individu venait d’arriver. Un géant faisant plus de deux mètres de haut, avec une cagoule, et des abeilles qui lui tournoyaient autour. Encore une fois, la Bat-vision ne tarda pas à l’identifier, en se référant aux bases de donnes du Bat-ordinateur. Comme The Fury et The Fear, il était une relique du passé, un clone d’un ancien soldat, connu pendant la Seconde Guerre Mondiale sous le surnom du « Hornet Soldier », « The Pain (http://img110.xooimage.com/files/5/a/3/the_pain-4a6250a.jpg) ». La légende disait que The Pain avait développé une affinité exceptionnelle avec les abeilles, qu’il était un mutant. Il aurait passé plus d’un mois totalement immergé dans une ruche, avec des abeilles errant continuellement sur lui, ce qui, par la suite, avait troublé els abeilles, leur donnant l’impression qu’il était une ruche et une Reine.
Outre les abeilles qui gravitaient autour de lui et en l’air, The Pain portait, à la main, un redoutable M249 (http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ae/PEO_M249_Para_ACOG.jpg), une mitrailleuse lourde utilisée par l’armée américaine.
« Malheureusement pour toi, Wolverine, X-23 est partie ! Elle a une dernière tâche à accomplir avant de devenir The Joy ! Ainsi, l’Unité Cobra retrouvera enfin son juste leader !
- Qu’est-ce que Laura va faire ?! »
Pour seule réponse, The Pain haussa les épaules.
« Rien qui ne vous importe, puisque vous ne sortirez pas vivants d’ici. »
Les abeilles fusèrent alors depuis les galeries en hauteur, et The Pain souleva son arme lourde. Barbara balança un Batarang vers lui, mais un mur d’abeilles se forma pour amortir le choc, et son arme se contenta juste de couper quelques abeilles avant que ola détonation assourdissante de l’arme ne rugisse dans les égouts. Batgirl bondit sur le côté, effectuant une roulade, puis lança des Batarangs supplémentaires, afin de chercher à percer ce mur d’abeilles.
Ils étaient arrivés trop tard, ce qu’elle comprit rapidement. X-23 était partie accomplir sa mission, quelle qu’elle soit, et laissait derrière elle un autre super-vilain avec des pouvoirs redoutables.
Une véritable épreuve pour Barbara.
RACHEL HAWKES
Elle s’ennuyait comme un rat mort, elle aussi. Certes, elle passait ses journées à s’entraîner, mais il n’y avait pas à dire. Quand on avait volé dans l’espace dans l’armure, vu le soleil, puis vu la Terre depuis les satellites, plus rien n’était comme avant… Même le sport dans le gymnase. Se fatiguer à la tâche, se tuer au sport, était quelque chose que, profondément, Rachel appréciait. Finir crevée le soir, en sueur, était très relaxant pour le corps et pour l’esprit… Mais, d’un autre côté… Quand on se trouvait dans l’espace, tout était bien différent. Elle avait envie d’y retourner, envie de voler à nouveau, mais, pour ça, il fallait attendre que Cunningham et son équipe terminent l’armure… Ce qui, si elle en croyait ce dernier, ne devrait pas tarder.
Nightcrawler lui apporta un verre, et Rachel le remercia.
« Je vais passer pour l’option du strip-tease. Pour le reste… »
Elle se mordilla les lèvres, et resta en maillot de bain, avalant quelques gorgées du cocktail que le mutant avait été chercher. Qu’il cherche à se renseigner sur cette opération était donc normal. Le mutant était un allié très efficace, sa capacité à se téléporter continuellement le rendant particulièrement redoutable au combat.
« C’est une affaire personnelle pour Logan… Et aussi pour le SHIELD. De ce que j’ai cru comprendre, car je suis tenue à l’isolement, cette opération est dans le prolongement des renseignements que nous avons obtenu à Genosha. »
Qu’est-ce que Kurt savait ? Probablement rien… Et, même si Rachel n’était pas censée être au courant, la femme avait ses entrées.
« Les hommes qui ont fait des expériences sur Logan… Ils ne se sont pas arrêtés. Ils ont continué leurs recherches, et ont trouvé un nouveau financement, auprès de l’HYDRA… Ils ont emmené avec eux des cellules de Wolverine, et ont fait des expériences pour le recréer. L’HYDRA a créé une version féminine de Wolverine, X-23, une tueuse née, impitoyable, et à qui on a déjà imputé de nombreux attentats dans différents endroits du monde. Elle se trouve maintenant ici, quelque part à Seikusu. Wolverine la traque, et le SHIELD aussi, afin de découvrir leurs installations secrètes, et mettre fin à leurs manigances. »
Rachel le regarda à nouveau, et rajouta, après quelques secondes :
« Et moi, je suis cloîtrée ici à boire un cocktail… Frustrant, hein ? »
-
WOLVERINE
Les sens aiguisé de Wolverine lui signalèrent un bourdonnement qui s’intensifiait un peu plus à chaque seconde, jusqu’à ce qu’une multitude d’abeilles ne se déverse dans la salle par tous les conduits disponibles. Logan recula d’un pas, fronçant les sourcils, alors que, trois mètres plus haut l’impressionnante silhouette de the Pain se découpait à la lueur des ampoules blafardes. Encore un obstacle entre lui et Laura. Pour une raison ou pour une autre, ces types se démenaient pour ne pas qu’il se retrouve dans la même pièce qu’X-23. Était-ce par peur qu’elle ne soit vaincue ? Le vieux mutant doutait que l’explication fut aussi simple. Logan jeta un coup d’œil derrière lui ; la lourde porte métallique se refermait sur eux avec un épouvantable grincement, alors que le colosse pointait vers eux sa mitrailleuse chromée.
« C’est pas vrai… »
Logan secoua la tête, agacé. Ce petit jeu de piste devenait lassant. Les griffes du mutant saillirent de ses poings serrés alors qu’il roulait sur le côté pour éviter une première salve de balles. Barbara s’efforçait d’atteindre le colosse en projetant ses batarangs, mais ceux-ci s’écrasaient sur le mur vivant que constituaient les milliers d’abeilles qui semblaient obéir instantanément à sa volonté. De toute évidence, l’homme était un mutant. La coordination de l’homme avec les insectes était si parfaite que lorsqu’il les canardait, le mur s’ouvrait une ou deux secondes pour lui permettre de viser ses adversaires. Par ailleurs, un grand nombre d’abeille en électrons libres s’agitaient autour de Barbara et lui, les forçant à gesticuler pour les empêcher de les piquer de leurs dards. Logan savait qu’un nombre conséquent de piqûres d’abeilles pouvait causer la mort d’un être humain. Et cet homme avait à sa disposition des milliers d’insectes. Logan se jeta en avant, se servant de la table métallique contre tremplin, et sauta vers la balustrade sur laquelle se trouvait The Pain. Il ne fut pas assez rapide ; l’essaim se déplaça pour former une nouvelle paroi organique compacte, sur laquelle il s’écrasa. Les insectes tuées sur le coup par le choc furent immédiatement remplacés par d’autres, et Logan retomba au sol, fléchissant les genoux pour amortir sa chute, avant de s’échiner à tailler dans le mur à coup de griffes en adamantium. C’était inutile ; l’obstacle semblait infranchissable. Cependant, un batarang se rapprocha dangereusement du géant, avant d’être finalement dévié de justesse par un nouvel écran et que la fusillade ne reprenne. Heureusement pour eux, The Pain n’était pas un tireur d’élite, et ils parvenaient à éviter ses tirs en pirouettant ou bien en s’abritant derrière des éléments du mobiliers qui ne tardèrent pas à être criblés d’impacts de balles.
Logan se rendit compte que The Pain ne tira pas sur eux pendant qu’il déplaçait ses essaims, mais avant, ou après chaque mouvement, ce qui signifiait que faire les deux en même temps ne lui était pas possible. De la même manière, il ne coordonnait exactement pas ses murs défensives avec ses essaims offensifs.
« Hum… »
Logan s’immobilisa, alors qu’un nuage d’insecte compact se formait, près à se précipiter sur lui. Derrière la lourde table en métal, le mutant resta immobile, alors que la nuée se précipitait sur lui, et se contenta de renverser la table pour s’abriter derrière, laissant l’essaim s’écraser contre l’aluminium. Le choc fut plus rude que ce à quoi il s’attendait et si son squelette n’eût pas été en aluminium, son épaule aurait probablement été réduite en bouillie. Il enjamba l’obstacle et se dirigea d’un pas rapide vers The Pain, qui n’avait toujours pas déserté son perchoir, prenant le parti de contourner le mur par le droite, afin d’essayer de rejoindre le colosse par l’escalier qui menait à la mezzanine.
Comme il s’y attendait, un nouveau mur se déplaça presque instantanément devant lui, lui bloquant le passage. Néanmoins, un nouveau batarang décrivait une ellipse dans les airs. Logan tailla furieusement une nouvelle fois dans le mur organique, monopolisant l’attention du maître des abeilles, qui ne tarda pas à pousser un grognement assourdi ; le batarang l’avait frappé derrière la nuque. Instantanément, le mur se délita et une simple poussée d’épaule lui permis de passer au travers. Sur l’estrade, The Pain chancelait en se massant la nuque alors qu’alentour, les essaims s’affolaient, décrivant des arabesques anarchiques. Remontant rapidement les escaliers, Logan bascula le corps du colosse par-dessus la rambarde, découvrant ses dents acérées.
« Où est Laura, fils de pute ? »
L’homme se contenta de grogner, et d’esquisser un mauvais sourire. Derrière lui, les essaims se solidifiaient à nouveau. Il fallait faire vite. Sans hésiter, il plongea plusieurs fois ses griffes de sa main droite dans l’abdomen de l’homme, inondant sa combinaison militaire d’hémoglobine. Cependant, alors que Logan allait le jeter du haut de la balustrade, les mains du géants se crispèrent sur son arme et ses doigts pressèrent la détente, envoyant des dizaines de plomb dans le poitrail du mutant. Sous le choc, Logan recula d’un bon mètre et s’effondra contre un mur, alors qu’à cause du recul, The Pain chuta en arrière pour s’écraser au beau milieu de la salle commune.
« Argh… »
Ca faisait un mal de chien. Logan cligna des yeux, et se redressa laborieusement, essayant d’ignorer la douleur sourde qui tordait ses entrailles à moitié pulvérisée. Son propre sang dégouttait jusque sur ses bottes et il avait de violents vertiges, mais l’adrénaline lui permis de se diriger vers la rambarde d’acier pour regarder en contrebas. The Pain avait l’air d'être dans un sale état, mais il était parvenu à se dresser sur son séant, son arme en travers de ses genoux alors que Batgirl était assaillie par des nuées d’abeilles hostiles. Sans hésiter, Logan enjamba la barrière pour se jeter dans le vide, se réceptionnant rapidement d’une roulade. Le choc manqua de le faire défaillir, mais il se redressa et se dirigea vers leur adversaire, prêt à lui trancher la gorge sans autre forme de cérémonie. Cependant, au moment où il attrapait the Pain par la cagoule, la porte grinça une nouvelle fois et the Fury, titubant et râlant comme un damné surgit, propulsé par son Jet Pack.
« BRULE WOLVERINE, BRULE !! »
La voix méconnaissable du pyromane laissait présager de son état de santé ; sans le jet pack, celui-ci aurait probablement été incapable de se lever. Cependant l’énorme gerbe de flamme qui jailli de son arme n’avait rien de ridicule. Cependant, The Fury semblait avoir perdu la tête ; occultant complètement son camarade, il dirigea le jet de flammes vers Wolverine et The Pain.
« ATT… ATTENDS ! »
C’était le colosse, qui avait levé une main suppliante vers son partenaire, délaissant les attaques sur Batgirl pour s’efforcer de dresser un mur défensive devant lui. Les flammes de The Fury s’écrasèrent contre les abeilles, mais le mur s’enflamma et cédait peu à peu. Logan fit la moue et égorgea The Pain, avant de se jeter sur le côté, laissant son adversaire se faire rôtir par son complice. Ses réflexes émoussée ne lui permirent pas d’éviter une langue enflammée qui lui carbonisa l’épaule droite et une partie du bras, le faisant rugir de douleur. Lorsqu’il releva les yeux, ce fut un étonnant spectacle qui s’offrait à ses yeux ; les abeilles harcelaient à présent the Fury, qui s’agitait en grognant, déversant des torrents enflammés autour de lui.
NIGHTCRAWLER
Un clone femelle de Wolverine ? Putain ! Ca, c’était une sacrée mauvaise nouvelle. Je me laissais aller contre le dossier du transat pour assimiler la masse d’information que Rachel venait de me confier et plissais les yeux pour éviter d’être aveuglé par le soleil, ma queue préhensile enroulée autour de mon verre. J’avais appris dès mon plus jeune âge à utiliser cet appendice fourchu, héritage de mon foutu géniteur, comme un membre à part entière. Souple et musclée, elle me conférait des capacités d’équilibriste et d’acrobate défiant la loi de la gravité. J’étais également en mesure de l’utiliser pour manier des armes blanches ; son bon mètre cinquante de longueur me donnait une allonge avantageuse contre la plupart des combattants. Je rouvrit mes yeux dorés pour les poser à nouveau sur le corps athlétique de la jeune femme. Si elle avait été choisie pour être la pilote de l’armure Stark, c’était probablement pour de bonnes raisons. Je ne connaissais pas ses états de service, mais les nombreuses cicatrices qui coloraient sa peau témoignaient de sa participation à de multiples opérations des plus périlleuses, la dernière en date étant Genosha. Je me redressais tranquillement, un sourire espiègle flottant sur mes lèvres.
« J’ai bien l’intention d’aller voir Lloyd à la première heure de matin, et exiger qu’il m’affecte à l’équipe de recherche Et dans le pire des cas, je me passerais de son autorisation. »
A vrai dire, je n’avais aucune inquiétude pour Wolverine. Même si la copie était aussi puissante que l’original, Logan était un vétéran âgé de plus de deux siècles, que même des mutant de niveau oméga n’avaient pas pu éliminer : cette morveuse ne faisait pas le poids. Je me demandais à quoi elle ressemblait, mais la seule chose que je parvînt à imaginer fut Logan avec une paire de seins, ce qui était plutôt perturbant. Devrais-je l’affronter ? Je m’entraînais depuis de nombreuses années avec Wolverine, mais n’avais jamais été en mesure de le vaincre ; j’étais plus rapide que lui et parvenais à rester hors de sa portée la plupart du temps mais le vieux mutant était infatigable et d’une force physique colossale. Je m’aperçu avec surprise que je m’étais levé, et que mon cœur battait la chamade, sous l’effet de l’adrénaline : je mourrais d’envie de combattre X-23.
« En attendant, il y a probablement un moyen d’évacuer nos frustrations respectives… », commençais-je, avant de m’empourprer légèrement, conscient du double-sens qui pouvait être donné à ces mots maladroits. Rah, quel con. Je posais mon verre sur la table, avant de reprendre d’une voix plus assurée « les gars du S.H.I.E.L.D. avec qui j’ai heu… Boxé ce matin, m’ont dit que t’étais une championne. J’aimerais bien voir ça ». Je sourit en regardant la belle rousse dans les yeux ; c’était une militaire et une combattante : j’escomptais bien qu’elle relevât le défi.
« Sans ton armure évidemment, sinon ça serait de la triche », ajoutais-je.
Conscient de mon avantage physique sur elle, je n’avais pas l’intention de l’humilier en utilisant ma queue ou ma téléportation ; je voulais un combat qui soit le plus équitable possible. La rapidité avec laquelle elle avait braqué son flingue sur ma tronche m’indiquait que la jeune femme était dans une forme physique nettement supérieure à la moyenne, et constituerait un adversaire plus coriace que les lourdauds que j’avais l’habitude d’envoyer au tapis à la salle d’entraînement.
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LAURA KINNEY
Elle sentait son odeur… Celle de Wolverine, et cette odeur provoquait en elle à la fois effroi et colère. C’était une odeur extrêmement similaire à la sienne, confirmant qu’elle avait, en elle, des cellules de cet homme, de ce tueur meurtrier et monstrueux. Elle revoyait encore ce dernier en train de tuer sa mère, puis se retourner face à elle… Laura n’avait qu’une envie en courant le long des galeries souterraines : faire demi-tour, et l’achever. Il y a quelques jours, à l’entrepôt, elle avait été très proche de son but… Si seulement elle avait eu quelques minutes de plus. Wolverine disposait d’un facteur autoguérissant, ce qui, de base, le rendait dangereux et redoutable, mais il n’en était pas, pour autant, immortel. La mission, cependant, se devait de primer sur ses envies personnelles. Le SHIELD était son ennemi, et Laura n’allait pas gaspiller le sacrifice de ses camarades. Ils comptaient sur elle pour qu’elle infiltre les locaux de la base du SHIELD, afin de tuer Rachel Hawkes, et de s’emparer du disque monolithique, qui alimentait son armure. Elle avait les plans de Seikusu Base Camp, ainsi que ceux de la base militaire souterraine, le véritable refuge du SHIELD, qui se perdait dans la falaise, construit à partir d’anciennes grottes souterraines.
Laura atteignit un escalier rouillé, et grimpa, pour rejoindre une sortie, par une bouche d’égout. Elle débarqua dans une ruelle du port, et se dissimula contre un mur, en entendant les gyrophares de voitures de police, et le vrombissement de plusieurs hélicoptères. Des Black Hawk flottaient en l’air, marqués de l’écusson du SHIELD, et la police avait installé des barrages, discutant avec les dockers et les ouvriers. La bonne vieille excuse de l’alerte à la bombe leur était ressortie, un grand classique… Seikusu avait été bombardée en 1945 par les Américains, et dire qu’un obus venait d’être découvert était toujours un bon moyen de dissuader les curieux. Laura rabattit sur sa tête la capuche de son menton, et se mit à marcher, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Elle longeait plusieurs poubelles, des cartons défoncés… Quand son regard se porta sur un petit chiot terrorisé qui était en train de crever un sac poubelle.
*Que… ?*
Laura écarquilla les yeux en le voyant… Et sentit une torpeur la saisir. Elle posa une main sur sa tempe, et ferma les yeux en s’appuyant contre le mur.
« N-Non… »
Sa mère, en train de la regarder, et le petit chiot qui glapissait contre elle, en lui léchant la joue. Une cellule froide, si froide… Et une petite fille en train de serrer son chien entre ses bras (http://img110.xooimage.com/files/2/4/2/laura_dog-4a811bc.jpg), le dos adossé à un mur gris et inhumain. Elle l’entendait aboyer, quand la porte s’ouvrit. Un rai de lumière aveuglante l’envahit, et elle vit les hommes en blouse blanche s’approcher, et…
« Tu as encore échoué, Laura…
- Désobéissance…
- …Croyons aux secondes chances… »
« NOON !! »
Elle rouvrit les yeux, et vit le petit chien fuir à toute allure, tandis qu’un picotement se faisait sentir à hauteur de ses doigts. Baissant la tête, elle vit que ses griffes en adamantium avaient jailli, et s’étaient enfoncées dans le mur. Surprise, elle regarda autour d’elle. Le soleil l’aveuglait, fort et accusateur, et son cœur continuait à battre la chamade. Elle entendit alors des bruits de pas à l’entrée de la ruelle, et vit deux policiers, attirés par le hurlement de Laura… Puis virent le sang s’écoulant sur le sol, et les griffes.
« Oh bon sang !
- Madame, vous… »
Laura les regarda en grognant, puis se mit à courir dans l’autre sens.
« Revenez ! » hurla en vain un policier.
BATGIRL
Quelle était la finalité de ce jeu de pistes ? Pourquoi les retarder ainsi ? Afin de laisser à X-23 l’occasion de s’échapper ? Qu’est-ce que tout cela dissimulait ? Barbara se posait ces questions tout en jouant avec les abeilles et les balles de The Pain. Depuis sa balustrade, ce dernier tirait à tout-và, mais son choix d’arme était assez mauvais. Un minigun n’était pas une arme très précise. Elle était mortelle en grand nombre, mais, face à des individus agiles et souples, vu la lourdeur de l’appareil, il était facile de l’esquiver. Les abeilles posaient un autre genre de problème, et Barbara avait intégralement recouvert son corps, protégeant ainsi son vidage derrière un masque noir. Elle sentait les abeilles tenter de la piquer, mais sa combinaison protectrice était solide, retenant les dards… Pour l’heure. Elle virevoltait avec sa cape, utilisait son Bat-grappin, semant ainsi l’essaim quand il se rapprochait, tout en cherchant une ouverture avec ses Batarangs. Les mutants qu’ils affrontaient étaient des individus assez puissants. Néanmoins, les envoyer ainsi, l’un après l’autre, était une erreur stratégique d’importance. Ensemble, ils seraient bien plus efficaces, ce qui amena Barbara à se demander si leur objectif n’était pas de mourir ici, ou, plutôt, de les évaluer. Voilà à quoi ces multiples combats lui faisaient penser : un test, pour évaluer les performances de ces tueurs issus d’un autre monde.
*S’ils ont été clonés une fois, ils peuvent l’être une seconde fois…*
L’HYDRA se jouait d’eux, comme si l’organisation avait prévu ce qui était en train de se passer, comme si elle s’était attendue à ce que le SHIELD retrouve la trace de Laura Kinney et de ceux qui l’avaient emmené. L’information était le nerf de la guerre, et, sur ce point, l’HYDRA avait toujours réussi à avoir une longueur d’avance. Barbara vit Wolverine bondir sur la balustrade, taillant les abeilles avec ses griffes, se faisant également piquer aux bras un grand nombre de fois. Son facteur devait également le protéger contre le venin, et The Pain le repoussa, puis se focalisa sur lui, convaincu que le fauve était une menace beaucoup plus redoutable que la chauve-souris. Les balles rebondirent sur le sol pierreux, suivant Howlett à la trace.
« Cours, petit, tu ne m’échapperas pas ! »
Barbara attendit la faille, et, quand elle la vit, un Batarang fila, et atteignit l’homme, le déstabilisant suffisamment pour permettre à Wolverine de fondre sur lui. En le voyant préparer ses griffes, elle arma un autre Batarang, cette fois-ci destinée à l’intention de son allié.
« Wolverine, non ! » hurla-t-elle.
Trop tard. Les griffes de Wolverine s’enfoncèrent dans la chair de l’homme, et The Pain vomit du sang. Barbara serra les dents, mais vit les abeilles se disperser, n’obéissant plus à leur « reine ». Elle était, elle, contre le meurtre et l’extrême brutalité envers ses ennemis… Chose difficile à rendre compatible avec un tueur de sang-froid comme Wolverine. Barbara allait lui dire de se calmer quand, pour ne rien arranger, une porte explosa, et livra passage à The Fury. Le haut de sa combinaison, soit son casque, avait disparu, montrant une tête chauve et calcinée, avec des cratères en guise de cheveux, et une peau brûlée ici et là. Il débarqua comme une fusée, ayant toujours son lance-flammes, et balança une gerbe de flammes qui provoqua la mort de The Pain dans des hurlements et des borborygmes.
Les abeilles entreprirent alors de se déplacer, et elle vit ces dernières charger The Fury, le prenant pour responsable de la mort de The Pain, et ce dernier se mit à hurler, en crachant des flammes tout autour de lui.
« Dégagez, saloperies ! HAAAA… !! »
Les flammes de The Fury filaient dans tous les sens, et il atteignit une conduite de gaz…
Une violente explosion vaporisa la moitié de la pièce, et le souffle envoya Laura dans un couloir latéral. Elle rebondit sur le sol à plusieurs reprises, roulant sur place, tandis que le plafond de la pièce principale, devenu instable, s’écroulait aussi en partie, formant un épais éboulement. Barbara se releva, le costume partiellement déchiré, et sentit le sol craquer sous ses pieds, de longues vibrations résonnant dans toute la structure.
« Logan ?! hurla-t-elle. LOGAN ?! »
RACHEL HAWKES
De tous les membres composant les X-Men, on disait que Kurt Wagner était celui qui était le plus sympathique. Un Chrétien avec lequel il était impossible de ne pas s’entendre, selon Tornade. Rachel voulait bien le croire. Même si Kurt ne respectait pas énormément la notion de vie privée et d’intimité personnelle, il avait l’air très généreux. La perspective d’affronter une version féminine de Wolverine, en tout cas, semblait l’inquiéter, et ce à juste titre. Wolverine était un individu redoutable, fort, puissant, et presque invulnérable, en vertu de son facteur autoguérissant. Et, contrairement à lui, Laura avait été formée dès son enfance à tuer. Elle était une arme vivante, impitoyable, surpuissante… Ce qui, comme Kurt, faisait enrager Rachel, car, pour l’heure, elle était consignée dans la base.
Comme s’il lisait dans ses pensées, Kurt se mit à parler, et commença par une phrase ayant un double sens osé, qui amena ses joues bleues à s’empourprer, spectacle qui, au demeurant, était assez joli. Rachel, elle, se contenta d’un léger sourire, puis hocha la tête. Un affrontement physique ? Hum… Pourquoi pas.
« Je comptais justement retourner aux vestiaires, confessa Rachel. La pratique du sport a tendance à me détendre. »
Elle lui sourit alors, sans s’étendre davantage sur ce qu’elle voulait dire par « sport ».
« Si je n’utilise pas mon armure, tu n’utilises pas tes pouvoirs. »
Elle ne pourrait autrement pas faire grand-chose contre la téléportation de Nightcrawler.
« On se retrouve dans le gymnase ? Je ne vais pas combattre en sous-vêtements non plus… »
Rachel n’avait guère envie que sa réputation de pin-up, déjà fortement avancée par sa relation ambivalente avec Wolverine, ainsi que par ses liens forts avec Carol, explose totalement. Diable, elle restait tout de même une Hawkes avant tout !
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WOLVERINE
L'utilisation d'une arme pyrotechnique dans un bunker aussi ancien que celui-ci devait forcément tourner à la catastrophe. Sous l'emprise de la peur et de la douleur, The Fury déversait des jets de flamme dans tous les sens, transformant la salle en véritable crématorium. Contrairement à la plupart de ses collègues en collants, Logan n’hésitait pas à supprimer ses adversaires lorsque les circonstances l'exigeaient. Par égards pour Xavier, il faisait des efforts lorsqu'il travaillait pour les X-men, mais il fallait parfois une volonté inouïe au mutant pour contrôler ses accès de rage et de violence. Cependant Logan se demandait s'il n'avait pas en l'espèce commis une erreur de jugement en exécutant sommairement The Pain. La brutale explosion qui survint lui donna raison. Malgré sa centaine de kilos et demie, Wolverine fut soufflé comme un fétus de paille et s'encastra brutalement dans un vieux mur en brique, perdant aussitôt connaissance.
« o...gan ! »
« Haaa... »
L'air ambiant était brûlant, rare en oxygène et il faisait aussi noir que dans un four ; le système électrique avait probablement rendu l'âme. Logan tourna la tête sur le côté pour cracher un peu de sang au sol, avant de tâter ses côtes en grimaçant. Plusieurs d’entre elles étaient enfoncées et eût égard au sifflement lancinant que produisait sa respiration douloureuse, au moins l'un de ses poumons était percé. Pas bon. Voyons le reste. Ses jambes étaient engourdies, mais il parvint à les remuer et ainsi à repousser une partie des débris qui le recouvraient ; au moins sa colonne vertébrale n'était pas touchée.
« Barbara, ici ! »
Le mutant espérait que la jeune femme était encore en un seul morceau ; il ne doutait pas de ses qualités, et l'avait vue à l’œuvre, mais Barbara Gordon n'était pas un mutant doté d'un facteur régénérant. Logan se redressa sur les coudes, puis bascula sur le côté afin de se mettre à quatre pattes, puis de se redresser. Ca n'était guère glorieux, mais il parvint ensuite à se tenir debout sans s'effondrer. Si quelques abeilles désorientées voletaient faiblement par endroit, la plupart avaient été calcinées ou asphyxiée et les insectes restant ne représentaient pas une menace. Alors que ses pupilles se dilataient pour s'accoutumer à la pénombre, Logan aperçu dans un coin le cadavre de The Fury. Le corps puait la chair brûlée et cette fois-ci, il n'y avait aucun doute possible ; l'homme était bel et bien mort. Barbara doit être par ici...qu'est ce que... Oh merde ! Le mutant ressenti la première secousse jusque dans sa colonne en adamantium. L'explosion avait eu raison de la structure fragilisée par le temps, d'autant que certains piliers porteurs avaient été détruits ; le bâtiment n'allait pas tarder à s'effondrer.
« Hey Batgirl, tu peux nous trouver une issue de secours, avec tes... Trucs. »
Malgré le sol qui se craquelait dangereusement, Logan s'avança prudemment à travers les décombres. Une colonne s'était effondré sur The Pain, mais le corps calciné était entier. Repoussant le bout de pilier du pied, Logan se pencha pour saisir feu son adversaire sous les aisselles et commencer à le tirer en arrière. L'effort lui coûtait beaucoup, et il avait l’impression qu'à chaque pas qu'il faisait, on lui décochait un coup de poignard entre les côtes. Le facteur X du mutant avait commencé à agir, mais en règle générale, l'effort physique en retardait sensiblement les effets. Plus que quelques mètres, plus que quelques mètres. L'homme avait localisé Barbara au son, et supposait qu'elle se trouvait dans un couloir adjacent. Cependant une grande partie du plafond s'était effondré au milieu de la pièce, et le mutant estropié dut en faire péniblement le tour.
« Je rapporte un souvenir avec nous », souffla-il une fois parvenu à quelques mètres de Barbara.
Logan finissait par connaître assez bien les méthodes du SHIELD. Les patrons de Batgirl seraient probablement ravis de disposer d'au moins un cadavre tout frais, qu'ils pourraient disséquer à l'envi, d'autant plus que les acolytes de Laura se révélaient être de véritables fantômes. Avec un peu de chance, les études menées sur The Pain permettrait de les tracer plus facilement et... De les mener à Laura. Car Wolverine le sentait, la petite avait déserté le complexe, probablement depuis un bon moment. Alors qu'il se pensait hors de danger, le sol se lézarda subitement sous ses pieds. Serrant les dents, Le mutant chargea le corps colossal de The Pain sur son épaule brûlée, et accéléra pour faire un long bond en avant, au moment précis ou le sol s'effondra. Le vieux mutant se reçut de l'autre côté du gouffre, les jambes et le bas du tronc dans le vide, alors que le corps que leur ennemi avait atterri quelques mètres plus loin. Un rapide coup d'oeil par dessus son épaule lui appris que les eaux usagées de la villes s'écoulaient à une vingtaine de mètres sous ses pieds. Rien qui vaille la peine d'y faire un plongeon.
« Gamine...Ta main. 'Peux plus remonter. »
NIGHTCRAWLER
Pendant des longues années, j'avais détesté l'entraînement physique, et maudit au moins des milliers de fois mon vieux mentor pour les plaies et les bosses récoltés à cette occasion. Adolescent, j'était un geek timide qui ne délaissait sa console de jeu qu'à contrecœur. Néanmoins la suite de mon existence m'avait forcé à mûrir et à devenir un combattant hors-pair, qui n'imaginait pas une journée idéale sans une bonne heure de jogging, et quelques centaines de pompes, abdominaux, tractions et autres réjouissances. L'effort m'aidait à vider mon esprit et à me concentrer sur l'essentiel. Aussi fus-je ravi lorsque Rachel accepta ma proposition, souriant avec bienveillance à ma confusion. Elle doit me prendre pour un gamin maintenant, c'est trop bête !
« Deal, pas de téléportation », répondis-je à la jolie rousse, un grand sourire innocent plaqué sur mon visage.
Avec son armure, c'eût été Rachel qui aurait disposé d'un net avantage, ne serait-ce qu'en terme de puissance de feu ; ce n'était pas une mauvaise affaire, que je venais de conclure. « Pas d'armes non plus hein. » Je ne tenait pas non plus à me faire canarder par Rachel que je savais excellente tireuse, même si les armes à feu de la salle d'entraînement étaient remplies de billes en plastique.
« Ca marche. Dans cinq minutes ! »
Combattre Rachel dans cette tenue aurait été un spectacle des plus réjouissants ; la rousse avait de superbes formes et ses seins devaient sûrement... Beaucoup rebondir, si elle sautait dans tous les sens. Putain, le tableau...
« Dommage », ajoutais-je, sans rougir, cette fois-ci, avant de fermer les yeux pour visualiser ma destination.
Je me téléportais sans demander mon reste dans ma propre chambre, me rappelant, mais un peu tard, que Rachel elle ne pouvait pas se téléporter et qu'en outre c'était une fille, ce qui signifiait probablement que j'allais devoir patienter une petite demie-heure.Je me déshabillais rapidement puis ouvris l'armoire métallique qui me faisait face, et m’emparai de mon justaucorps de X-man, sur lequel je refermais ma ceinture, avant d'enfiler mes gants et mes bottes, un geste que j'avais répété à de nombreuses reprises. Une fois chose faite, je me jetais sur mon lit et m’absorbais dans la contemplation de mon plafond immaculé. Rachel m'en voudrait si je ne la ménageais pas, ou bien au contraire serait-elle vexée de me voir retenir mes coups contre elle ? Bah, on verra... Je décidais de ne pas sous-estimer la rouquine, puis me levais de mon lit pour rejoindre la salle d'entraînement à pied histoire de tuer le temps. Pour ce faire il fallut que je traverse une bonne partie du complexe du SHIELD.
« Monsieur Wagner. »
« Salut heu... Martin ! »
Il était curieux de constater que lorsque je portais mon costume, j'avais le droit davantage de considération – voire de déférence, que lorsque j'affichais une tenue passe-partout, mais cela ne m'étonnait plus ; l'effet était le même que celui de l'uniforme militaire ou policier sur les civils.
Quelques saluts gênés plus tard, je pénétrais dans l'immense gymnase souterrain. Le SHIELD avait fait les choses en grand et outre une salle de musculation, et une piste d'athlétisme circulaire, le gymnase contenait un stand de tir et plusieurs rings de boxe alignés. Les lieux étaient plus ou moins déserts, la plupart des militaires étant en pause déjeuner, mais le sergent Wilson, un colosse blanc, chauve et balafré soulevait de la fonte, reposa sa barre lestée de plus de 200kg, lorsqu'il me vit débarquer.
« Hé le bleu, tu viens prendre une raclée ? »
Cette petite plaisanterie l'amusait toujours autant et un grand sourire barrait son visage buriné.
« Pas aujourd'hui, Wilson, je vais m'entraîner un peu avec Rach... Heu le major Hawkes ».
Wilson haussa ses sourcils fournis en retirant ses gants de musculation. J'avais boxé un peu avec cet ancien champion régional et si on s'en tenait strictement aux règles, j'aurais probablement perdu une fois ou deux. Mais le pauvre colosse n'était pas assez vif pour m'acculer dans un coin, sans que je ne m'échappe d'une galipette, avant de lui faucher les mollets avec ma queue caudale.
« Z'êtes intimes à c'que j'vois. C'tune savonnette, celle-là aussi. »
L'amusement était présent dans la voix rauque du soldat, mais je vis à son regard tout le respect que lui inspirait sa supérieure. Prenant congé d'un signe de tête, je m'avançais d'un pas tranquille vers les rings, au fond su stade. Même si j'avais pris mon temps, je n'attendais pas Rachel avant au minimum cinq bonnes minutes. Tout juste le temps de m'échauffer.
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BATGIRL
Les Bat-combinaisons n’étaient pas que de simples tenues esthétiques et purement visuelles faites pour dissimuler l’identité civile des personnes les portant. Chacune était conçue par Lucius Fox, et elles coûtaient une petite fortune. Rien à voir avec les cosplays dans les conventions ; elles disposaient d’innombrables fonctionnalités. Par exemple, la tenue de Barbara disposait d’une capacité ignifuge permettant de repousser l’inflammation. Cette tenue avait probablement sauvé Barbara d’un grand nombre de brûlures mortelles. Leur périple avait été fidèle à ce qui se faisait dans tout bon film américain : il fallait une explosion finale pour marquer les esprits, et mettre fin à l’action.
De la fumée s’élevait dans le couloir, une forte poussière, et Barbara avait appuyé sur un bouton, amenant son masque à se compléter, en abaissant un petit panneau métallique devant sa bouche. L’oxygène venait de se raréfier, mais il y avait pire. Barbara le voyait en observant les lézardes filant le long du sol ou du plafond. Cette explosion avait endommagé des réseaux souterrains déjà très faibles, et elle craignait d’autres éboulements. Et, malheureusement, il n’y avait aucune trace de X-23.
*Bon, pas le temps de prendre le thé, trouve un moyen de rejoindre Logan...*
Wolverine avait été fidèle à sa réputation. Il avait sauté sur The Pain en agissant de la façon la plus élémentaire qui puisse être : couper la tête de la Ruche. Malheureusement, la « ruche » ne s’était pas joyeusement dispersée, mais, privée de leur tête pensante, était devenue folle. The Fury avait débarqué au mauvais moment, vaporisant toutes leurs chances de pouvoir explorer ce QG, et ainsi de découvrir qui étaient ces gens, ou ce qu’ils voulaient à Laura... Ou encore tout simplement où Laura se trouvait. Les systèmes électroniques de la combinaison étaient endommagées, et elle vit le radar grésiller à plusieurs reprises. Pas question d’avoir une aide par GPS sous terre, les ondes avaient du mal à passer, mais la tenue disposait d’une sorte de sonar permettant d’obtenir un plan en balançant des ondes sonores qui ricochaient contre les murs. Malheureusement, le passage où ces ondes étaient converties en données numériques pour constituer un plan fonctionnait mal. L’image du plan grésillait et sautait.
Ne pouvant passer par là, Barbara se retourna, et s’aventura dans le conduit. Fort heureusement, elle repéra rapidement une petite grille sur le mur, et la fit sauter avec l’aide de son Bat-grappin, puis grimpa dans un étroit conduit d’aération, rampant rapidement dans ce dernier. Malgré son masque, la fumée l’agressait, mais elle trouva rapidement une autre grille, et la repoussa à l’aide de son pied, en pivotant dans l’espace étroit (heureusement qu’elle était petite et mince !). La grille, fragilisée par l’explosion, partit rapidement de l’autre côté, heurtant le mur, et Barbara tomba dans un petit bureau adjacent à la pièce principale. Logan était là, ce qui n’était pas très surprenant. Avec son facteur autorégénérant, il était presque immortel. Cependant, avant de le rejoindre, elle observa le décor. L’explosion avait renversé une table, des chaises, mais elle vit plusieurs papiers, et se dépêcha de les regarder. Là encore, la Bat-tenue allait prouver sa fonctionnalité de couteau-suisse futuriste. Ses paupières se mirent à bleuir, et photographièrent les pages, afin d’avoir le temps de les traiter ensuite.
*Une minute...*
Elle n’avait pas encore dit son dernier mot, et alla à son poignet, où elle disposait d’une sorte de petit clavier dissimulé permettant d’accéder aux commandes de sa tenue. Elle se dépêcha d’appuyer sur différents boutons, et paramétra sa tenue de manière à analyser le secteur. Laura était passée par là, ce qui signifiait qu’elle avait laissé, dans l’air, des particules sensorielles, permettant de la pister à l’aide de son odeur. Pister une personne avec son odeur n’avait rien d’exceptionnel, beaucoup d’animaux le faisaient instinctivement, comme un chien, ou même un serpent. Quand un serpent pointait sa langue, ce n’était pas juste pour siffler, mais surtout pour capter les particules propres à l’odeur. Barbara, autrement dit, cherchait les petits morceaux de pain qu’Hansel & Gretel avaient lâché dans la forêt, ici représentées par l’odeur de Laura Kinney, une odeur qu’elle espérait pouvoir retrouver dans le coin, même si c’était très improbable. Ce genre de particules disparaissait très rapidement, a fortiori dans une grande ville, et encore plus dans un port, où on était régulièrement agressé par de multiples odeurs.
Logan, de son côté, soulevait une poutre pour récupérer un cadavre, une autre piste probable... Barbara attendit encore un peu. La tenue analysait l’air, mais la tenue était endommagée... Elle priait pour que sa bonne étoile l’aide, mais, hélas, sa piste s’avéra inutile. Il n’y avait plus assez de particules dans l’air, et elle pesta.
*Je vais me contenter des documents.*
Elle se déplaça alors, et rejoignit Logan en contrebas.
Logan avait récupéré la carcasse de The Pain, et il y aurait peut-être des informations à en tirer... Le sol vibra alors dangereusement, et Barbara bondit dans une zone sûre. Wolverine réussit à la rejoindre, tout en portant sur lui le cadavre lourd de The Pain... Mais, là encore, la malchance leur sourit. Le sol continua à s’affaisser, et Logan lâcha le cadavre de The Pain, qui tomba en contrebas. Il se retrouva, quant à lui, suspendu dans le vide, s’appuyant contre le rebord.
*Impossible de récupérer le corps dans ces conditions...*
Elle l’aida à remonter.
« J’ai photographié quelques documents trouvés dans un bureau. J’ignore ce qu’ils contiennent, mais nous retrouverons Laura. »
Pour l’instant, il fallait fuir, et Barbara se dépêcha de trouver une solution. Elle tendit sa main, et invita Logan à s’agripper à son dos. Sa main, elle, tenait son fameux Bat-grappin, et il alla se nicher en hauteur, près d’une plateforme surélevée. Ils s’envolèrent, le filin métallique pouvant tout à fait supporter leurs poids, et se retrouvèrent sur la plateforme, devant un mur fin, qui avait probablement été coulé ici pour dissimiler un accès à cette base. La « gamine » sortit alors de sa ceinture son pistolet explosif, et répandit sur le mur du gel, puis s’écarta.
« Attention les yeux ! »
Elle appuya sur un bouton du pistolet, et le gel explosa, détruisant le petit muret, révélant accès à un couloir d’entretien.
Le duo put ensuite tranquillement remonter par une échelle menant à une plaque d’égout, pour arriver en plein milieu du port, où de multiples ouvriers japonais étaient en train de danser, répétant chacun une chorégraphie à côté d’un entrepôt. Une scène étonnante pour des Occidentaux, mais classique au Japon, où le travail ne s’appréhendait pas de la même manière qu’aux États-Unis. Barbara se permit de soupirer en se relevant.
« Je vais contacter le SHIELD pour qu’ils envoient une équipe là-dessous. Ils trouveront peut-être quelque chose à récupérer... »
Comme l’identité des mystérieuses personnes qui aidaient Laura.
Et, sur ce point, Batgirl ne pouvait s’empêcher d’avoir un très mauvais pressentiment.
RACHEL HAWKES
Dommage... Peut-être, mais, après ses déboires avec Logan, Rachel tenait à préserver le peu de réputation qu’il lui restait au sein de la base. Dans une base militaire, les rumeurs se propageaient à une vitesse folle. Les soldats étaient comme de vieilles mégères tuant le temps en racontant ensemble ce que leurs voisins faisaient. C’était un peu moins fort au Japon, car il y avait la ville à proximité, mais, dans des bases en Irak ou en Afghanistan, où il n’y avait généralement rien à faire, les histoires de cul étaient la principale préoccupation du personnel militaire en place.
Le SHIELD disposait de son propre gymnase, un beau complexe sportif. Rachel y allait fréquemment, et l’un de ses collègues privilégiés là-bas était le sergent Wilson. Une véritable montagne de muscles et de chair, un soldat des Marines qui avait été muté quelques étages en-dessous, afin de former les bleus. Les agents du SHIELD rejoignant les commandos venaient de différentes horizons, et n’étaient pas tous d’anciens militaires ; il y avait des agents du SWAT, des fédéraux, des agents secrets issus de la NSA ou de la CIA, ou encore des étrangers, venant du Mossad, de Scotland Yard, du GIPN, etc... Il fallait réussir à amener tout ce beau monde à coopérer ensemble, car les menaces qu’ils étaient susceptibles d’affronter n’avaient rien à voir avec ce à quoi ils étaient habitués. On parlait de fantômes, de démons, de mutants, d’individus dotés de capacités surnaturelle, et le traitement du public était donc très différent ici.
Wilson faisait donc partie de ces agents chargés de coordonner les différents styles. Il avait une bonne expérience en la matière, car, après avoir été sergent-instructeur auprès de l’US Army, il avait formé les soldats japonais. Il continuait donc sur sa lancée. Rachel s’entraînait régulièrement avec lui, mais Wilson était un sacré costaud. Il se targuait d’avoir affronté Captain America, et d’avoir pu lui tenir tête, mais Rachel prenait cela pour une légende.
La jeune femme était impatiente à l’idée de se battre. Kurt Wagner était assez différent de Logan, et, si sa peau bleue pouvait en effrayer certains, Rachel, elle, trouvait que ça lui donnait un certain cachet. Elle enfila un débardeur blanc, un jogging, et noua ses longs cheveux roux en une belle queue-de-cheval, afin que ses cheveux ne la dérangent pas en plein combat.
*Voilà...*
Rachel sortit ensuite de sa chambre, et s’aventura le long des couloirs du complexe souterrain.
Ses pas la guidèrent vers la zone d’entraînement, une partie comprenant le gymnase, les salles de tir, et d’autres pièces destinées à l’entraînement des méta-humains, et s’inspirant de la Salle des Dangers de Xavier. Il s’agissait de grandes pièces en entraînement virtuel, même si, sur ce point, le SHIELD disposait aussi d’une technologie appelée « Le Fauteuil », et qui permettait d’immerger le sujet dans un environnement virtuel beaucoup plus poussé.
Rachel passa par les vestiaires, et rentra dans la salle principale. Wilson était là, et elle entendit sa voix bourrue.
« Le tout, c’est d’être à la fois rapide et fort, gamin... Mais ça, c’est que le sommet de l’iceberg. L’essentiel, c’est de savoir lire dans les mouvements de ton adversaire pour anticiper ce qu’il va faire et lui péter les deux genoux. »
Malgré sa tête de bourrin, Wilson était un homme assez tolérant et intelligent. Comme quoi, l’habit ne faisait pas le moine.
Rachel s’humecta la gorge en se rapprochant.
« Ne le casse pas trop vite, Wilson, on doit s’entraîner ensemble.
- Bah, le petit veut juste te draguer, je lui donne des conseils ! »
-
WOLVERINE
Logan attrapa la main secoureuse de Barbara, en pestant contre sa maladresse ; tout espoir d'étudier le cadavre de l'un de leurs ennemis venait de voler en fumée. Des documents ? Comment Barbara était-elle parvenue à mettre la main sur de la paperasse, au milieu d'un merdier pareil ?
« Mouais, j'espère que ça vaudra le coup », grogna-il, en passant ses bras massifs autour des épaules de Barbara.
En tant normal le mutant aurait trouvé cette situation inconvenante relativement cocasse, mais il était trop énervé et trop épuisé pour y accorder la moindre attention. Il se laissa tracter vers le haut sans formuler le moindre commentaire. Il se rappellerait ultérieurement que le postérieur de Batgirl était... Plutôt moelleux. Quoiqu'il en soit son matériel était plutôt résistant : avec son squelette en adamantium, Logan dépassait allègrement les 120 kg. Répondant à l'injonction de la jeune femme, il se détourna du muret, alors que celui-ci explosa, leur fournissant ainsi une sortie. Quelques minutes plus tard, après avoir escaladé une énième échelle, Logan et Barbara, couverts de poussière, étaient à l'air libre, à proximité du port commercial.
« Il y a quelque chose que je ne comprends pas... »
Logan s'assit une caisse de marchandise pour reposer ses côtes endolories, jetant un regard indifférent aux badauds qui avaient assisté à leur extraction des égouts et qui pressaient le pas, arrivés à leur hauteur. Le SHIELD avait beau s'être durablement implanté à Seikusu la population était maintenue dans une ignorance assez large de leur activité et voyait souvent d'un assez mauvais œil ces héros en collants qui traînaient dans leurs rues.
« J'ai l'impression que les buts de Laura et de ses... Alliés, diffèrent. La première fois que je l'ai rencontrée, elle souhaitait à tout pris me tuer et le combat nous aurait départagé si ces mecs n'étaient pas intervenus pour l'embarquer. Après avoir retrouvé sa trace, on se retrouve précisément dans sa planque, à sa merci. »
Logan repoussa quelques mèches de cheveux collées sur son front par la sueur, avant de poursuivre posément.
« Laura est persuadée d'être capable de me vaincre. Elle se pense supérieure à moi et l'est probablement dans certains domaines... Devant une nouvelle occasion d'en finir avec moi, je ne crois pas qu'elle aurait hésité une seule seconde. Pourtant, elle était déjà partie quand nous sommes arrivés. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais j'ai l'impression qu'elle ne décide pas de son emploi du temps... »
Les événements d’aujourd’hui confirmaient ce dont lui et le SHIELD se doutaient depuis leur dernière réunion ; la jeune femme était complètement manipulée. Y avait-il pour autant une once d'espoir pour la raisonner ? Rien n'était moins sûr. Laura était comme lui, elle ne s'arrêterait pas avant d'avoir atteint son but. Restait à déterminer la nature de ce dernier.
« En ce qui me concerne je vais retourner à la base, j'ai promis à Lloyd de lui faire des rapports réguliers. »
Logan se leva, non sans difficultés, mais sentit avec satisfaction que ses côtes avaient commencé à se ressouder. Le chassé-croisé dans les égouts les avaient emmené à trois, voire quatre kilomètres de leur point d'arrivée et Logan regrettait que sa Ducati soit encore en réparation. Le retour risquait d'être long et laborieux, sauf si...
« Évidemment... »
Wolverine leva les yeux au ciel, alors qu'une berline aux vitres teintées s'approchait tranquillement du duo pour s'arrêter à leur hauteur. Un subordonné en costume émergea de la portière arrière gauche, commença à se mettre au garde-à-vous, se ravisa, puis invita Logan et Barbara à prendre place. L’émetteur de Lloyd.
« Le carrosse de mademoiselle est avancé », lança-il à Barbara, l'air goguenard.
NIGHTCRAWLER
Je levais les yeux ; Wilson me faisait son grand numéro de coach, mimant jab et cross tout en me parlant. Rapide, je l'étais assurément, même sans user de ma téléportation. Après tout, avant d'entrer chez les X-Men, j'étais un acrobate et un gymnaste très prometteur. Puissant ? Également Ma musculature était loin d'être aussi impressionnante que celle du sergent, mais mes coups étaient explosifs et portaient souvent. Non, si je devais me trouver un défaut en combat rapproché, c'était probablement mes difficultés à encaisser les coups, raison pour laquelle ma téléportation et mon agilité m'étaient souvent d'une très grande aide. J'étais sur le point de proposer un échauffement au jovial colosse pour lui montrer que je savais lire les mouvements des épaules, lorsque la voix de Rachel me força à faire volte-face.
« La... la draguer ? Pas du tout, on allait simplement s'entraîner ensemble entre heu... Entre amis ! »
Mes dénégations était parfaitement ridicules et je le savais.
« Et quand bien même, je n'ai pas besoin de vos conseils je me... débrouille très bien tout seul. »
Haussant les épaules, vexé d'être tombé dans le piège du sergent, je contournais le ring pour m'emparer d'un rouleau de bandelettes dont je m'enroulais les mains et les poignets avec précaution. A l'entraînement également, il était indispensable de porter des gants pour deux raisons ; d'une part, pour éviter de blesser son adversaire, d'autre part pour éviter de se briser soi-même les os de la main, ce qui était beaucoup plus fréquent que ce que l'on pouvait penser. Une fois ma préparation terminée, j'attrapais une paire de gants d'entraînement, et les passais l'un après l'autre.
« Sergent, je pense que vous n'avez plus qu'à arbitrer le match, si vous n'avez rien d'autre à faire », lançais-je avec un sourire insolent.
« Ouais, ouais, 'vous abîmez pas trop les enfants, vous aurez votre part de bleus et de bosses en allant au front ! »
Je jetais un rapide coup d’œil à mon adversaire ; elle portait une tenue de sport toute simple, ainsi qu'une queue de cheval, mais restait parfaitement ravissante. Cependant, j'étais un combattant expérimenté et n'allait pas me laisser distraire par ses appâts... Tout du moins, je tâchais de m'en persuader, en enjambant les cordes élastiques du ring.
« Rachel, c'est quand tu veux ! »
Je sautillais sur place, tout en échauffant sommairement mes poignets. Ce petit entraînement improvisé promettait d'être amusant !
-
BATGIRL
Les égouts de Seikusu étaient aussi dangereux que ceux de Gotham City. Pas de Killer Croc, de Joker’s Daughter, ou d’autres démons dans ceux de Seikusu, mais des bases militaires clandestines abritant des tueurs dotés de pouvoirs surnaturels. Barbara avait les poumons en feu, et, lentement, l’adrénaline redescendait. Plusieurs ouvriers passant par là les regardèrent en fronçant les sourcils. Le Japon n’était pas comme les États-Unis. C’était un pays où on pouvait croiser des cosplays en pleine rue sans problème, mais qui, pour autant, restait marqué par un fort conformisme. Et, en vertu de ce conformisme, les éléments déviants, comme les super-héros, n’étaient pas forcément les bienvenus... Même si ça n’était pas systématique. Dans tous les cas, Wolverine avait survécu à ce cauchemar, mais avait presque fait chou blanc. Presque, car ils avaient appris plusieurs choses.
Pour commencer, Laura n’était pas un agent isolé. Elle avait été rejointe par des types entraînés, et cette installation souterraine laissait entendre une stratégie, un plan de longue date, visiblement lié à HYDRA. Or, venant de cette redoutable organisation terroriste, le pire était toujours à craindre. HYDRA avait mené des expériences sur les mutants, sur le gène-X, et continuait à en mener. Difficile de savoir ce que Laura avait vécu, mais elle était l’un de ces projets. Cependant, le fait qu’elle ne soit pas là laissait entendre, comme le supposait Wolverine, qu’elle ne travaillait pas avec eux.
« Plusieurs éléments du puzzle nous échappent encore... »
Ces types avaient planifié quelque chose, quelque chose qui nécessitait l’intervention de Laura. Ils s’étaient jetés sur eux deux, l’un après l’autre, comme pour les retarder, et ainsi offrir le temps à Laura de fuir. Ce qui soulevait un autre problème : pourquoi avait-elle fui, alors qu’elle avait eu l’occasion de tuer Logan, pour qui elle semblait avoir une haine particulière ? Sur ce point, Barbara était en léger désaccord avec Wolverine. Elle avait vu leur combat, celui derrière l’entrepôt, et elle avait remarqué que Laura avait voulu l’isoler, afin de l’affronter seule à seule. Se pensait-elle vraiment supérieure à lui ? Pour Barbara, c’était autre chose... Mais ce n’était, en l’état actuel des choses, qu’une théorie, se fondant sur l’interprétation d’images de vidéosurveillance. Après tout, elle n’avait encore jamais vu la fameuse Laura en personne, et, vu l’état dans lequel elle avait envoyé Félicia Hardy, ce n’était pas une rencontre que Barbara attendait avec impatience.
Au même moment, une voiture arriva. Le SHIELD n’avait pas traîné, mais Barbara n’avait guère envie de partager avec eux les informations qu’elle avait dans son casque. Pas tout de suite, du moins... Elle se méfiait toujours des instances gouvernementales. Il n’y avait pas que le SHIELD, il y avait aussi toutes les organisations secrètes derrière des personnes peu recommandables comme Amanda Waller : le Suicide Squad, le programme Thunderbolts, les équipes d’espions secrètes comme la Team 7... Pour toutes ces raisons, Barbara était toujours un peu hésitante avant de partager ses informations.
Un léger sourire orna donc ses lèvres face à l’invitation de Wolverine :
« Navrée, Logan, mais j’ai mon propre chauffeur... Et, de mon point de vue, je dirais surtout que Laura a peur de vous. J’ignore encore ce que ces gens lui ont fait... Mais c’est lié à vous. »
Le Bat-grappin de Barbara se déploya dans un sifflement, et le filin noirâtre alla se nicher sur la poutre d’une grue, puis elle s’envola dans un bruissement d’ailes, avant de relâcher sa prise, et de les tendre, planant alors dans l’air, s’éloignant des entrepôts.
LAURA KINNEY
« Un seul livre, pas plus !
- Mais je veux aussi celui-là, Maman...
- Tu connais les règles. Je t’achète un livre, tu le lis, tu le finis, puis nous allons en acheter un autre. On ne fait pas de dérogations si facilement, Tosuo, c’est ce qu’on appelle les règles.
- Elle n’a pas voulu retirer sa casquette quand je l’ai approché...
- C’est contraire au règlement... »
Laura cligna des yeux à plusieurs reprises, et laissa son regard glisser. L’homme à l’accueil parlait à voix basse avec un autre homme, qui venait de sortir d’une porte dans un coin, et qui portait un costume avec une cravate. La librairie était remplie de gens, essentiellement des familles, et, pour éviter que la caméra de sécurité ne la repère, Laura avait récupéré une casquette, et la posait sur sa tête. Quand elle était entrée, l’homme à l’accueil lui avait poliment demandé de la retirer, et, devant son insistance, elle lui avait coulé un tel regard qu’il avait choisi de ne pas insister. Au lieu de ça, il avait appelé son supérieur.
Le regard de Laura se capta donc sur cet enfant, Tosuo, et sur sa mère. Ils venaient ici à chaque fois que Tosuo, un petit garçon avec des lunettes rondes, avait fini de lire un livre. Sa mère lui en achetait alors un autre. La librairie comprenait beaucoup de mangas, et beaucoup de personnes venaient les lire sur place, mais il y avait aussi des romans, ainsi que des contes pour enfants. En voyant le regard du responsable filer vers le sien, Laura s’écarta, et observa les rayons.
Il n’y avait aucun des livres qu’elle connaissait ici. Son livre favori était le livre que Maman lui faisait lire, « L’Art de la Guerre ». Cependant, les traités militaires ne se trouvaient pas vraiment dans une librairie de quartier. Au lieu de ça, elle voyait une série de contes médiévaux japonais. Un livre sur le conte d’Issun-bōshi, un autre sur le moineau à la langue coupée... Elle se rapprocha alors de contes plus occidentaux. Blanche-Neige et les Sept Nains, la Belle au bois Dormant, Hansel et Gretel, et... Un livre qui l’interpella. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, avant de l’attraper, et le regarda.
C’était un livre de Carlo Collodi, un écrivain italien.
Pinocchio.
Sans pouvoir se l’expliquer, la vue de la couverture la troubla. Elle cligna des yeux, et ouvrit le livre. Pinocchio, l’histoire d’une poupée tirée par des ficelles, et qui réclamait le droit d’être un être humain, libre, avec son autonomie, et sa volonté propre... Pourquoi est-ce que la vision d’un tel livre la troublait à ce point ? Elle se mordilla les lèvres.
« Laura... Je t’ai apporté le livre dont je t’avais parlé hier soir... »
Une pièce sombre, toujours aussi sombre, et un petit rai de lumière filant sous la porte, à une heure et à un jour précis où le système de vidéosurveillance était nettoyé et réinitialisé. Une heure où la mystérieuse femme venait. Et, ce soir, elle avait une surprise spéciale, mais que Laura ne devrait montrer à personne.
« Je suis désolée pour tout, Laura... J’aurais aimé pouvoir faire mieux, mais...
- Pour... Pourquoi dites-vous ça ? »
La dame lui apportait toujours de bonnes choses, généralement des sucreries, des gâteaux, des trucs délicieux, mais ce n’était pas conforme au règlement, car le règlement disait bien que Laura ne devait manger qu’aux heures indiquées. Cependant, elle n’avait jamais goûté de choses si bonnes, alors... Elle savait que c’était mal, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Et, de l’autre côté, la mystérieuse femme était en train de pleurer, tout en lui tendant ce livre. Laura clignait des yeux à plusieurs reprises en le regardant, mais elle était troublée.
« Madame, il ne faut pas pleurer, c’est interdit ! »
Chaque fois que Laura pleurait, le sol se mettait à vibrer et à devenir bleu, puis une douleur terrifiante remuait dans tout son corps. Elle entendit la femme soupirer de l’autre côté.
« Désolée, Laura... ‘Suis désolée... »
Et le livre qu’elle lui avait donné, c’était celui-là.
C’était exactement la même couverture. L’image de Pinocchio (http://img110.xooimage.com/files/4/0/a/pinocchio-4c6eb30.jpg), et Laura nota alors de petites gouttes d’eau qui venaient de tomber sur le livre. Pourquoi est-ce que ce livre l’emplissait d’une profonde culpabilité ? Elle essayait de se souvenir, mais... Rien ne voulait venir, absolument rien.
Lorsque le responsable arriva dans le rayon, quelques instants après, tout ce qu’il vit fut le livre au sol. La femme à casquette avait mystérieusement disparu.
RACHEL HAWKES
Allions-nous voir le Grand Bleu rougir ? La phrase de Wilson le fit tiquer. Rachel manquait d’informations sur Kurt. Elle savait qu’il existait, parmi toute cette clique de vigilantes, des dragueurs-nés. Elle aurait cependant davantage vu Gambit dans ce rôle que Nightcrawler, mais... Pourquoi pas ? Kurt se dépêcha d’enfiler des gants d’entraînement, faisant légèrement sourire Rachel. Wilson aurait dit qu’il était impatient comme un jeune branleur sur le point de déflorer sa blondasse de petite amie, ou toute autre formule de ce type. Rachel s’était souvent dit que, si un bar devait ouvrir dans la base, Wolverine et Wislon risquaient vite d’en devenir les piliers.
Kurt sautillait sur place, prêt, et Rachel enfila également les siens, puis le rejoignit.
« Okay... Combat libre, donc...
- Ça s’impose, c’est un fougueux. »
Kurt lui laissait l’avantage, et elle sourit.
« Trop aimable... »
La femme s’élança alors vers lui, poing en avant. Aucune difficulté à esquiver un tel coup. Son poing meula dans le vide, et elle pivota instantanément, optant pour un autre uppercut. Rachel n’était pas une gymnaste comme Félicia ou comme les Bates. Quand Félicia s’entraînait contre elle, Rachel finissait toujours au tapis. Les plus beaux combats, c’était quand Félicia et Natalia s’entraînaient. Natalia finissait toujours par gagner, mais, avec deux belles poupées, les hommes présents se régalaient. Rachel, de fait, avait un style de combat assez proche d’un boxeur. Elle ne maîtrisait pas énormément les arts martiaux, mais connaissait les fondamentaux : ne pas gaspiller inutilement son énergie, et faire très attention à une chose aussi simple que le rythme cardiaque, et la circulation de l’oxygène.
Mine de rien, le combat était donc assez équilibré, car Rachel excellait plutôt dans le combat à distance. Dit autrement, elle n’était pas une gymnaste comme Félicia.
Ce qui ne voulait pas dire que ses coups ne faisaient pas mal, et qu’elle n’avait pas quelques solides réflexes.
-
WOLVERINE
Logan regarda sa partenaire s'envoler, s'amusant des regards hébétés des passants, puis s'engouffra à l'arrière du véhicule qui démarra immédiatement. L'homme qui lui avait ouvert la porte s'éloigna d'un pas tranquille, souhaitant probablement inspecter les lieux. Le chauffeur lorgna le mutant dans son rétroviseur.
« Je vous emmène quelque part monsieur ? A la Clinique peut être ? »
Logan secoua la tête en se redressant contre le dossier de son siège. La Clinique dont il était question était tout simplement l'hôpital privé dont le SHIELD disposait et également le terrain d'expérimentation privilégié de nouveaux « remèdes ». Les médecins de l'établissement étaient extrêmement compétents, mais Logan estima que son facteur guérisseur le remettrait d'aplomb dans moins d'une heure ; sa respiration sifflante s'était améliorée, ce qui signifiait que son poumon percé s'était déjà reconstitué. En outre... Il avait des difficultés à faire confiance aux apprentis-sorciers en blouse blanche.
« J'aimerais passer chez moi, histoire de prendre une bonne douche et... de me changer. »
Lloyd avait proposé une chambre d'officier au vieux mutant, mais celui-ci avait préféré décliner l'offre, souhaitant autant que possible, garder ses distances avec l'organisation. L'agent avait haussé les épaules avant de lui déclarer que s'il changeait d'avis, la pièce restait à sa disposition. Pour l'heure, il habitait un vieil immeuble ouvrier dans la périphérie de Seikusu. Il avait payé six mois d'avance et jusqu'à présent, la plupart des occupants lui foutaient la paix. Évidemment, la structure était dépourvue d'ascenseur. Lorsqu'il redescendit, une vingtaine de minutes plus tard, il avait passé une chemise à carreaux dont il avait remonté les manches, et les hématomes qui lui couvraient le visage avaient complètement disparu.
« Je dois voir l'agent Lloyd au plus vite. »
Le chauffeur hocha la tête d'un air entendu, avant de passer les coups de fils qui s'imposaient, tout en s’enfonçant vers le centre-ville. Les yeux mi-clos, Logan regardait le soleil se coucher à travers les vitres teintées du véhicule. Il n'avait aucune idée de l'endroit où Laura pouvait se trouver, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir un terrible pressentiment. Pensant son passager assoupi le chauffeur augmenta le son de la radio.
« ...S'agirait, selon les informations les plus récentes, de l'effondrement sur elle-même d'une station d'épuration inactive depuis une trentaine d'année. La piste de l'attentat criminel a pour l'heure été rejetée. »
Wolverine soupira, ramenant quelques mèches de ses cheveux en arrière. L'absence de transparence du fonctionnement du SHIELD l'avait toujours dérangé, mais d'un autre côté il se demandait si la population était prête à connaître des réels dangers qu'ils courraient, ou s'il était préférable de leur cacher la vérité.... Ou tout du moins une partie de la vérité, pour éviter la panique générale.
« Eteins-moi cette merde, et mets-nous un peu de jazz, l'ami ».
La circulation était fluide et le véhicule véloce ; en une vingtaine de minutes, ils seraient arrivés à destination.
NIGHTCRAWLER
Lorsque Rachel enjamba les cordes comme si elle avait fait cela toute sa vie, je ne pus m'empêcher de sourire en levant les poing. Ma garde peu conventionnelle n'était pas celle d'un boxer, mais plutôt un dérivé de celle, plus ouverte, du Jeet kune do. Autrement dit, je comptais davantage sur ma vitesse, et ma capacité à enchaîner rapidement mon adversaire que sur ma défense, ou sur la puissance brute de mes coups. Lorsque Rachel s’élança, je fis un pas de côté pour esquiver sa première frappe, puis fit pivoter mon buste pour contrer son second uppercut de mon coude, avant de riposter d'un crochet souple, que la jeune femme esquiva non moins facilement.
« Joli », commentais-je en usant de mon jeu de jambes pour la contourner, et tacher de la faucher d'un coup de pied circulaire façon capoeira qui atteignit pas son but. Je me relevais sans difficulté, exécutant un salto arrière des plus propres. Après tout, avant d'être un combattant, j'avais été acrobate.
« Quel foutu singe... » Wilson secouait la tête, vraisemblablement désespéré par mes galipettes.
« Ça vous rappelle des souvenirs Sergent ? »
Rachel avait un style de combat assez proche de celui de la plupart des militaires. Compacte, puissante et rapide, elle gardait soigneusement ses distance et ne frappait que lorsqu'elle l'estimait nécessaire. Ses mouvement de jambes également, se limitaient au strict nécessaire : avancer, reculer ou bien couper mes trajectoires. A l'inverse, j'avais une méthode plus fantasque, consistant à harceler mon adversaire par des coups fouettés assez souples, avant de les surprendre par des mouvements peu académiques ; mon physique de gymnaste me permettait de tenir un rythme très soutenu sans pour autant m'épuiser.
« Hop … ! »
Le direct de Rachel avait percuté le fil de ma mâchoire et je compris qu'en dépit de son petit gabarit, elle avait la main lourde. Avant qu'elle ne puisse ramener son bras vers elle, je la saisis au niveau du poignet et, plaçant ma seconde main derrière son épaule exposée, je la propulsais sans ménagement dans les cordes. Un peu sonné par son coup précédent, je me remis en garde et reculais d'un pas alors qu'elle se replaçait. Malgré mon endurance nettement supérieur à la moyenne, je commençais à transpirer... De même que mon adversaire, ce qui était un spectacle plutôt... Enthousiasmant.
« Putain, gamin, garde la tête froide ou elle va te tomber ! »
Juste. La voix de Wilson me sortit de mes rêveries et je reculais de quelques pas pour ne pas me laisser surprendre par un nouvel assaut de la jeune femme.
-
LLOYD DAWKINS
« Oui, c’est embêtant...
- L’HYDRA prépare quelque chose ici, et je suis sûr que cette X-23 en fait partie.
- Vous n’avez donc rien trouvé d’autre ? »
Lloyd haussa les épaules, en secouant la tête.
« Le complexe était détruit. Tout ce que nous avons, ce sont ces cadavres que nous avons pu extraire. Au niveau de la population civile, nous avons invoqué une ancienne bombe américaine qui aurait explosé dans une ancienne station d’épuration, probablement au contact d’un rat... »
De l’autre côté de l’écran, l’agent du SHIELD hocha la tête. Phil Coulson (http://img110.xooimage.com/files/9/c/1/phil-coulson-4c87246.png) dirigeait l’une des équipes du SHIELD les plus efficaces, et était aussi l’un des contacts de Lloyd avec les infrastructures centrales de cette vaste organisation qu’on appelait le SHIELD. Pendant l’après-midi, la base japonaise s’était mise en branle, en fouillant les restes du bunker, tout en utilisant les forces de police locale pour protéger le secteur. Et, en fin d’après-midi, un officiel de la base militaire avait sorti cette petite histoire. Elle était suffisamment évasive et improbable pour satisfaire la curiosité des gens. Comme le disait Coulson, les chauffeurs de taxis allaient adorer en parler à leurs clients en approchant du port.
Totalement détruit, le complexe avait cependant délivré quelques secrets, dont un cadavre massacré retrouvé dans les décombres, ainsi que de nombreuses traces de sang.
« Les prélèvements sanguins ont révélé quelques informations... Elles confirment nos craintes sur l’existence d’un centre de clonage. Il s’agit bien du corps de The Pain, et, d’après nos informations, cet homme est mort en 1964, lors de la crise de Cuba, dans le cadre d’une opération secrète commanditée par la CIA, l’Opération Snake Eater.
- Snake Eater ? » répéta Lloyd, surpris.
Ce qui était difficile avec le SHIELD, c’est que l’organisation avait de multiples facettes. Elle était à la fois une agence d’espionnage, similaire en ce sens à la CIA ou à la NSA, mais elle était aussi une agence d’investigations, empiétant ainsi sur d’autres agences comme le FBI, ou encore une base de données, se rapprochant alors d’Interpol. Le SHIELD naviguait un peu entre tout ça, bénéficiant d’un statut juridique flou lui permettant ainsi d’avoir une sorte de législation propre : sa règlementation interne. Il était difficile de dire à quelle autorité le SHIELD devait rendre des comptes, et, à chaque fois, l’organisation avait ses propres secrets. Coulson, par exemple, hésita un peu, avant d’en révéler plus sur cette fameuse mission :
« Snake Eater avait pour objectif d’envoyer une unité d’infiltration spéciale, l’Unité Fox, dans la jungle russe de Tselinoyarsk, au sud de l’ancienne URSS. L’objectif de cette unité était d’appréhender un scientifique russe, Sokorov, mais c’est sans réel rapport avec les enjeux actuels. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’Unité Fox avait été constituée à partir d’une unité de soldats méta-humains issus de la Seconde Guerre Mondiale, l’Unité Cobra.
- Des gens comme Captain America ?
- Il y avait... Il y avait plusieurs unités. La plus connue, ça a été celle des Invaders. Cap’, la première Torche Humaine, Namor, se sont battus contre les nazis et leurs supers-forces, mais, parallèlement, les Alliés avaient aussi déployé derrière les lignes ennemies l’Unité Cobra. Il s’agissait d’une unité secrète, développée peu de temps après l’invasion de la France. L’Unité Cobra a été formé sur l’idée d’un partenariat entre les États-Unis, l’Angleterre, et l’URSS. Là où les Invaders se battirent sur le front Ouest à partir de 1944, l’Unité Cobra fut déployée dès 1941 en URSS pour empêcher les nazis de triompher du régime de Staline. »
Lloyd ne put qu’acquiescer, ne sachant pas quoi dire d’autre.
« L’Unité Cobra comprenait essentiellement des mutants russes, repérés et entraînés par les forces de Staline... Mais il leur manquait un leader, quelqu’un qui pourrait faire le lien entre l’Est et l’Ouest. Ce lien, ça a été une espionne qui agissait dans l’Allemagne nazie dans les années 1930’s, et qui a empêché plusieurs complots aux États-Unis. Les Soviétiques la respectaient. Elle a formé l’Unité Cobra, et, après la guerre, Cobra a rejoint notre bannière, dans le cadre de la Guerre Froide... Puis ils nous ont trahi en 1964.
- Et j’imagine que vous ne comptez pas m’en dire plus sur les motivations de cette unité à cette époque ?
- À vrai dire, même moi, je ne sais pas grand-chose sur ce dossier. Le contenu du dossier est classé Niveau-10. Ce qu’il faut retenir, c’est que les corps de l’Unité Cobra ont tous été retrouvés par les autorités chinoises, qui s’intéressaient également à ce scientifique... Tous, sauf le corps de leur chef. On la surnommait ‘‘The Joy’’ pendant la guerre, mais, du fait de ses exploits, elle était ensuite connue sous un autre sobriquet... ‘‘The Boss’’. »
The Boss... Un nom de choc, indéniablement.
« D’une manière ou d’une autre, l’HYDRA a réussi à mettre la main sur le génome de Cobra. Nous allons envoyer des renforts, ainsi que tout ce que je sais sur Cobra. »
Lloyd acquiesça lentement, mais il n’en avait pas encore fini.
« Et... Au sujet d’X-23 ?
- Je vous tiendrais au courant quand j’aurais d’autres informations à ce sujet, Lloyd. »
C’était tout ce que Lloyd pouvait espérer, en ce moment. Il mit fin à la conversation, et se replongea sur son bureau. Le SHIELD avait agi rapidement pour cautériser tout ce bordel. Un entrepôt en feu hier avec plus d’une vingtaine de voitures détruites, et, maintenant, tout un souterrain qui s’effondrait... Ils risquaient gros, et les Japonais n’étaient pas contents. Et, pour ne rien arranger, entre Wolverine, X-23, le diable bleu qui se téléportait partout, voilà maintenant que d’anciens espions mutants russes morts en pleine guerre froide refaisaient surface comme par enchantement ! Parfois, Lloyd regrettait l’époque où il était un simple policier. Les putes droguées, les dealers, les assassins et les junkies de Miami, c’était le genre de merdes avec laquelle il était habitué à gérer. Là, il dialoguait avec des individus qui auraient pu le tuer juste en éternuant. Son contrôle sur les évènements était extrêmement virtuel, et il s’en rendait compte à chaque fois qu’il devait faire face à ce genre de crises.
Sa secrétaire l’informa alors que James Howlett souhaitait lui parler.
« Très bien, Akira, laissez-le passer... »
L’un des rares avantages de sa nouvelle situation : il avait maintenant une secrétaire. Une belle Asiatique. Un maigre lot de consolation... Mais la voir en tailleur minijupe, avec ses lunettes carrées, lui donnant à la fois un air de maîtresse d’école et de salope, c’était le petit réconfort matinal... Ça, et le fait que la machine à café desserve un café acceptable, et pas la vieille merde marron qu’il se tapait à Miami.
Wolverine ne tarda pas à entrer, et Lloyd avait sorti une bouteille de scotch.
« Vous en voulez ? »
Il posa deux verres, et se servit un coup, avant de regarder l’homme.
« Alors, vous prévoyez de faire sauter quelle partie de Seikusu demain ? »
RACHEL HAWKES
Voir Rachel en sueur n’était pas un spectacle dénué d’intérêt... A fortiori quand elle portait un court débardeur, et qu’on pouvait donc commencer à voir ses seins en surbrillance. Bras croisés, Wilson observait le combat. Il aimait bien Rachel, et surtout le fait que, même maintenant qu’elle portait une armure futuriste, elle ne négligeait pas son entraînement. Elle n’était pas comme ce frimeur de Tony Stark, qui ne jurait que par ses gadgets et sa technologie. Rachel, elle, savait que, sous l’armure, il y avait un soldat, et que ce soldat ne devait pas perdre l’entraînement. C’était une bonne chose, car, avant d’être désignée pour être Iron Girl, Rachel Hawkes était une excellente militaire. Wilson connaissait son dossier, et avait vu ses états de service. En Afghanistan, elle avait sauvé son unité des talibans, un piège dans les villages. Elle s’était retrouvée la seule encore debout, à abattre ses ennemis avec le M16, en attendant les renforts. Un héroïsme qui avait failli lui valoir la Medal Of Honor. Elle avait tout de même écopé de la Distinguished Service Cross, et n’avait pas eu la plus haute distinction parce qu’elle était jeune, et parce que l’état-major savait que, tôt ou tard, elle l’aurait. Elle était une Hawkes, et, au sein des Hawkes, on plaisantait en disant qu’un Hawkes n’ayant pas la Medal Of Honor se devait d’être déshérité.
En attendant, elle affrontait Nightcrawler, et Kurt Wagner réussit à la déstabiliser. Rachel se retrouva dans les cordes, et se retourna, en souriant. Kurt était un vrai signe, oui, bondissant dans tous les sens. Reprenant son souffle, elle fléchit sur les genoux, puis attaqua alors, prudemment. Son poing partit en avant, Kurt l’évita en fléchissant les genoux, et elle leva son genou, l’envoyant vers son visage. L’homme évita encore, tentant visiblement d’attaquer Rachel sur les flancs. Le pied du diable l’atteignit ainsi, mais elle serra les dents, et coinça sa jambe entre son bras, puis usa de sa force. Elle tira en arrière, déstabilisant Kurt, puis pivota sur place, et l’attrapa par le cou, puis opta pour une autre spécialité made in USA : une prise de catch.
Elle le souleva donc par le cou, posa sa main sur son dos, et poussa en avant, optant pour un chokeslam (https://www.youtube.com/watch?v=mOaeZqSudL8) qui fit rebondir Kurt sur le sol. Amusé, Wilson souriait.
La petite faisait preuve de tout son art.
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WOLVERINE
Le chauffeur de Logan le déposa en face de l'entrée visiteur, à charge pour ce dernier de se plier aux consignes de sécurité habituelles ; présentation de sa carte d'accès, scan rétinal et digital. Le mutant bénéficiait d'une dérogation au passage dans le sas du détecteur de métaux, et fut introduit dans le complexe par une porte camouflée dans la cloison. Le préposé à l'accueil se proposa de l'accompagner, mais Logan secoua la tête avant de s'éloigner ; il commençait à connaître les lieux. D'un pas alerte, il emprunta un couloir circulaire, puis s'arrêta devant un ascenseur. Si la plupart des employés qu'il croisait le saluaient d'un hochement de tête, certains détournaient les yeux ou accéléraient le pas. Son coup de sang dans les douche s'était largement ébruité et sa réputation s'était – encore – aggravée. L'homme soupira et appuya sur le bouton de l'étage où se trouvait le bureau de l'agent Lloyd. Quelque instants plus tard, le double battant s'ouvrait directement sur une antichambre. Derrière un bureau ovale moderne, une superbe jeune femme (http://pre06.deviantart.net/ed04/th/pre/f/2014/284/9/9/fiora_headmistress___url_by_sonellion-d82h47l.jpg) approchant la trentaine se leva et vint à sa rencontre. Tirée à quatre épingles, la belle asiatique possédait une paire de jambes interminables, et un cul à se damner, sans parler du généreux décolleté dont ses seins semblaient mourir d'envie de s'échapper. Ses petites lunettes rectangulaires, sa mèche rose et son sourire pincé achevèrent de lui donner envie de la trousser et de lui défoncer le cul en écrasant son visage contre le verre de son bureau. Bien évidemment il n'en fit rien, et s'arrêta au milieu de la pièce, laissant la secrétaire venir à sa rencontre. Décidément, l'abstinence sexuelle qu'il s'était infligé depuis l'épisode Rachel Hawke était un calvaire.
« Bonjour monsieur Howlett, je suis heureuse de faire votre connaissance. Je... Vous prie de patienter une petite seconde », glissa-elle avec empressement, en s' inclinant plus bas que nécessaire. Pour les employés autochtone, Logan, qui avait longtemps vécu au Japon – et même épousé une japonaise avant qu'elle ne décède dans des circonstances dramatiques – était une légende vivante, au même titre qu'un Andi Hug, célèbre combattant de K1 auquel les japonais avaient conféré le titre de samouraï.
« Heu ouais, moi aussi... »
La jeune femme lui jeta un regard à la dérobée en retournant s'asseoir à son bureau pour composer le numéro de son patron. A la manière dont elle se mordillait légèrement la lèvre inférieure, Logan comprit qu'il ne laissa pas non plus la jeune femme indifférente. Je me demande si Lloyd se la tape, songea-il, en faisant quelques pas sur le parquet. Probablement pas, ce mec est bien trop professionnel pour déraper. Au mieux, il l'aura invitée au restaurant un midi.
« Vous pouvez y aller, l'agent Lloyd est prêt à vous recevoir ».
La jeune femme reposa le combiné du téléphone, et désigna la porte du bureau de son patron d'un signe du menton. Logan la remercia d'un signe de tête, et pénétra dans la pièce sans prendre la peine de frapper.
« Lloyd ». Logan avisa un fauteuil qui semblait confortable et s'y installa tranquillement. «Volontiers. J'ai eu une journée assez... Chargée. »
C'était peu dire. Laissant l'homme remplir leurs deux verres, Logan s'empara du sien qu'il vida cul sec, avant de se resservir de son propre chef. A voir le visage défait de l'officier, la situation était probablement encore plus merdique que quelques jours plus tôt. Quoiqu'il en soit, Lloyd était évidemment informé du fiasco total par lequel s'était soldé son infiltration avec Barbara, et ses propos le firent sourire, découvrant ses incisives acérées.
« Et pourquoi pas cette base de merde, hum ? » Le mutant laissa aller sa nuque contre le repose-tête de son fauteuil, laissant passer quelques secondes de silence avant de reprendre la parole. « Je n'ai pas grand chose à vous apprendre de plus que ce que vous savez déjà. Nous n'avons pas trouvé Laura à la station d'épuration. Je pense qu'elle était déjà partie lorsque nous sommes arrivés. Cependant, Barbara m'a dit qu'elle avait trouvé des...documents. J'ignore s'ils sont exploitables. Et vous, quoi de nouveau ? On dirait que venez de voir un revenant. »
Logan ne s'était jamais retrouvé seul à seul avec Lloyd qu'il considérait comme un mec chiant et borné, mais son goût en matière d'alcool l'avait réhaussé dans son estime. Par ailleurs, il savait tout le respect que Rachel avait pour son supérieur. Peut-être n'était-il pas si ennuyeux.
« Vous allez rire, mais je crois que j'ai une touche avec votre secrétaire. Vous les recrutez sur sex-tapes ? »
Comme il l'avait précisé, la journée avait été longue et il était tard ; il avait envie de changer de sujet de conversation pour se changer les idées.
NIGHTCRAWLER
L'affrontement prenait une tournure plus sérieuse ; les deux adversaires que nous étions ne nous jaugions plus, mais frappions a pour faire mouche et chacun des coups que nous esquivions étaient de ceux qui pouvaient nous sonner pendant de longues secondes. Je n'étais pas surpris par la vitesse et la puissance de mon adversaire - j'avais avait appris avec Logan à ne jamais sous-estimer mes adversaires- mais j'étais néanmoins admiratif que la jeune femme, une humaine ordinaire fasse jeu égal avec moi. Alors que j'optais pour un middle-Kick la jeune femme sauta sur l'occasion pour s'emparer de ma jambe et m'attirer vers elle. Me soulevant avec une force insoupçonnable, elle me projeta sur le sol du ring, sur lequel je rebondit lourdement, grimaçant de douleur : j'avais les reins en feu. Sans hésiter une seconde, je se servis de ma queue caudale pour amener à mon tour la jeune femme au sol. Celle-ci chuta sur le ventre, le choc lui coupant probablement la respiration pendant quelques secondes.
« Hmpf »
Ma queue est un membre à part entière. Outre le fait d'accroître considérablement mon équilibre, elle est particulièrement robuste et musclée, me permettant par exemple de me saisir et d'user d'une arme blanche. Celle-ci toujours enroulée autour de la jambe de Rachel – Eh, personne n'avait dit que je ne pouvais pas m'en servir après tout-, je me redressais et, ramenant l'un de ses bras dans son dos, je posais mon genou droit entre ses omoplates pour l'immobiliser tout à fait. J'avais le souffle court et pris un sérieux coup dans mon orgueil, mais je pensais avoir gagné le combat.
« Tu... Tu te rends ? », soufflais-je, alors que Wilson ricanait.
'Tain, j'aurais dû parier quelque chose avec elle, genre un rancard ! La jeune femme était curieusement immobile, mais je restais sur mes gardes.
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LLOYD DAWKINS
Wolverine n’était pas connu pour son approche subtile des problèmes à gérer. En même temps, quand votre arme de prédilection se résumait à des griffes en adamantium, il ne fallait pas s’attendre à des approches très furtives. Il lui annonça que son expédition avait fait chou blanc, mais que Batgirl avait réussi à obtenir des documents... Des informations que la femme n’avait pas encore communiquée. Un autre des dossiers compliqués que Lloyd devait se gérer. Le gouvernement se méfiait de Batman, et de tous les autres zozos le suivant, mais, d’un autre côté, le gouvernement avait aussi besoin d’eux. Les joies d’une nouvelle forme de diplomatie, qui ne se résumait plus entre les États, mais impliquait désormais les États et les personnes privées. Un domaine dans lequel personne n’était vraiment formé, mais le 21ème siècle était ainsi fait ; le poids des États avait diminué au profit d’autres formes de personnes, et, à bien des égards, les justiciers et les vigilants étaient l’expression de cette défiance à l’égard de l’incapacité des pouvoirs publics à pouvoir gérer leurs propres problèmes. En d’autres termes, Batgirl était appréciée de la même manière qu’un État antidémocratique, mais dont le soutien était indispensable pour empêcher une structure encore pire d’en émerger. Pour le formuler encore autrement, Lloyd appliquait la « théorie du moindre mal ». Des déséquilibrés en costumes agissant globalement de leur côté étaient une meilleure option que des tarés comme l’HYDRA. Lloyd avait besoin de l’Oracle, mais cette dernière ne donnerait pas si vite les informations qu’elle avait... En espérant qu’elles se révèlent utiles. De plus (mais ça, il se contentait de le conserver pour lui), si le S.H.I.E.L.D. avait accepté que l’Oracle travaille avec leurs services, c’était aussi dans le but d’en profiter pour essayer d’en savoir un peu plus sur Batman. Pendant un temps, la théorie en vogue au sein du bureau avait été de considérer que Batman était un agent ayant un très haut niveau d’accréditation, ce qui expliquerait pourquoi il semblait à chaque fois tout savoir sur tout... Mais Lloyd n’y croyait pas. Reste juste que, après des années d’investigation, l’organisation n’avait toujours pas progressé d’un iota sur l’identité réelle du Chevalier Noir, et que lui et sa bande continuaient à former une bande à part, distribuant les informations de manière très ponctuelle. Un allié difficile, mais que Lloyd considérait malgré tout comme un allié.
Logan embraya ensuite sur autre chose, sans vraiment laisser le temps à Lloyd de lui expliquer ce que lui, de son côté, avait découvert, afin d’évoquer un sujet autrement plus intéressant que des clones de super-espions morts en pleine Guerre Froide : sa secrétaire. Un léger sourire orna les lèvres de Lloyd, qui se contenta d’une nouvelle rasade, avant de le regarder :
« Arisu... Vous savez, être secrétaire au sein du S.H.I.E.L.D., ce n’est pas la même chose qu’être secrétaire au sein d’une épicerie de quartier. Même les agents de bas niveau de l’organisation ont des diplômes universitaires. La seule différence entre Arisu et un agent de terrain, c’est qu’Arisu n’a pas les capacités physiques et martiales requises pour gérer des situations paranormales... Mis à part cela, c’est une femme très brillante, qui avait une carrière de juriste d’affaires avant de finir par postuler à nos offres. »
Lloyd but une nouvelle rasade, et reprit ensuite :
« Alors, pour ne rien vous cacher, si je n’avais pas l’HYDRA, des super-espions morts depuis la Guerre Froide qui reviennent, sans parler de Laura Kinney à retrouver, je pense que j’aurais invité depuis longtemps cette bombe sexuelle à l’un des restaurants de luxe le long de la plage. »
Pour confirmation, il hocha légèrement la tête. Arisu était une femme intelligente, et avec un esprit très ordonné, qui se chargeait de l’emploi du temps de Lloyd. Ce dernier était sûr qu’elle était également douée pour les massages. Wolverine venait pour lui ravir la beauté orientale... Mais, qu’à cela ne tienne, l’agent avait d’autres priorités.
« J’ai contacté Triskelion. Nous avons retrouvé dans les débris un cadavre, avec un code génétique à analyser. Et vous voulez savoir la meilleure ? Il y a eu une correspondance dans les registres du SHIELD... Une correspondance qui nous renvoie à des individus morts en 1964, en pleine jungle soviétique, dans le cadre de la crise des missiles de Cuba. Les types que vous et Batgirl avez affronté sont des clones, créés par l’HYDRA, d’une ancienne équipe d’espions principalement connus de nos services pour leurs actions pendant la Seconde Guerre Mondiale sur le front soviétique. Pendant que les Américains envoyaient les Invaders dans le Pacifique, les Soviétiques, avec l’aide des Alliés, avaient constitué l’Unité Cobra, une équipe de mutants. Ils ont commencé par agir véritablement à Stalingrad, puis ont ensuite suivi l’Armée Rouge jusqu’à Berlin. L’équipe était menée par une Américaine, une femme légendaire, à tel point que son nom de code était The Boss. »
Tout en exposant sa version, Lloyd observait les réactions de Wolverine. Le mutant existait à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale, mais Lloyd ne savait pas vraiment ce qu’il avait fait. Logan avait agi avec les Canadiens, et s’était retrouvé au Japon quand les Américains avaient utilisé la bombe atomique... Il était donc très improbable qu’il ait pu voir les fameux Cobras à l’action.
« Après la guerre, l’Unité Cobra a rejoint les rangs de la CIA, et a participé à la guerre froide. Leur ultime mission a eu lieu dans le cadre d’une opération d’espionnage liée à la crise de Cuba, l’Opération Mission Vertueuse. L’objectif était de mettre la main sur un scientifique russe, Sokolov, mais l’Unité Cobra a trahi les Américains. Ils ont ensuite été éliminés dans le cadre de l’opération Snake Eater, mais les détails de cette mission sont classifiées. Ce qui est établi, en revanche, c’est que le cadavre de The Boss n’a jamais été retrouvé. »
Lloyd laissa planer quelques secondes, comme pour laisser le temps à Wolverine d’assimiler ce qu’il venait de dire, et il reprit ensuite :
« Et, au milieu de tout ce bordel, il y a vous... Et votre clone enragé. »
Quel lien pouvait-on établir entre les deux ? Ça, c’était la théorie de Lloyd, qu’il s’empressa d’expliquer :
« Avant de rejoindre le S.H.I.E.L.D., j’étais un flic, vous savez... Mon rôle, c’était de faire du puzzle. Trouver le plus de pièces possibles dans l’enquête, et les assembler ensemble pour que le tableau final soit cohérent. Ici, les pièces s’accumulent progressivement, et gravitent autour de Laura. Je pense que, à un moment ou à un autre, l’HYDRA l’a laissée partir... J’ignore si c’était volontaire, si Laura s’est échappée, ou si les choses leur ont échappé... Ce dont je suis sûr, c’est qu’ils l’ont retrouvé à Seikusu, et qu’ils ont recréé d’anciens mutants. Ma théorie, Logan, c’est que l’HYDRA n’a pas le code génétique de The Boss, et cherche à en créer une version de substitution... Laura. »
RACHEL HAWKES
Son coup spécial avait fait feu mouche, mais l’elfe bleu avait plus d’un tour dans son sac, et Rachel ne put guère triompher. La queue caudale de Kurt s’enroula autour de son genou, et la renversa. Perdant l’équilibre, Rachel battit instinctivement des bras, et tomba sur le sol, roulant sur le ventre. Kurt en profita alors pour bondir dans son dos, en lui faisant une clef de bras, et en enfonçant son genou dans ses côtes de tout son poids. Il avait être plus petit que Rachel, l’asticot était costaud, et savait recevoir et encaisser. Mais était-ce si surprenant ? Lui et Logan étaient très proches... À coup sûr, Logan l’avait formé, et Kurt savait visiblement utiliser au mieux sa queue.
Coincée sous lui, Rachel fulminait (un peu). Elle s’était faite avoir comme une bleue (sans mauvais jeu de mots), et se retrouvait maintenant coincée sous le poids du mutant.
« Je... Je croyais qu’on avait interdit les capacités surnaturelles, hum ? »
Wilson claqua alors dans ses mains, puis s’approcha du ring, mettant ainsi fin au combat. Rachel se releva lentement.
« Il t’a étalé... nota l’homme.
- Avec sa queue..., objecta-t-elle.
- Tu travailles pour le SHIELD, c’est le genre de coups inattendus auxquels un agent spécial doit savoir faire face. »
Pour seule réponse, Rachel soupira lentement en hochant la tête, puis se retourna vers Kurt. Elle était en sueur, et, avec sa respiration lourde, ses seins se creusaient encore plus. Finalement, elle sourit, et tendit sa main vers l’homme.
« Bien joué, Kurt. J’ai cru comprendre que les X-Men ne se reposaient pas que sur leurs aptitudes génétiques pour se battre... Et je vois que c’est vrai. C’est une bonne chose. »
Elle le pensait sincèrement, car elle suivait la même logique avec Iron Girl ; il ne fallait pas s’abriter derrière des particularités spéciales, mais toujours avoir plusieurs cordes à son arc.
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WOLVERINE
Logan se mêlait assez peu des intrigues politiques qui concernaient le SHIELD. Il lui semblait avoir compris que Barbara Gordon travaillait plus ou moins pour le SHIELD, mais à voir la tronche que tirait Lloyd, les choses n'étaient vraisemblablement pas aussi simples. Son intérêt marqué pour sa secrétaire sembla amuser l'agent qui lui en dit davantage sur la belle brune sans oublier de lui faire une publicité des plus efficace de la qualité des méthodes de recrutement du SHIELD.
« Mouais. On m'ôtera pas de la tête qu'être la secrétaire du président, c'est encore être une secrétaire, diplômes universitaires ou non. »
Logan n'avait pas le moindre diplôme. Pour autant sa longue vie avait fait de lui un autodidacte et s'il était impulsif et relativement peu subtil, le mieux mutant était loin d'être un imbécile, il était même relativement cultivé. Pour autant il souffrait d'un complexe d'infériorité qui lui faisait déserter les mondanités. La simple idée d'inviter une femme au restaurant lui faisait mal au crâne. Il fallait d'abord choisir le lieu parfait, puis s'habiller en conséquence. Pas trop mal, pour ne pas passer pour un péquenaud, mais pas trop bien pour ne pas accorder une attention excessive à sa cible... C'était en tout cas ce que Gambit (http://pre09.deviantart.net/04e9/th/pre/i/2014/251/e/6/gambit_by_fermiumice-d7yewaf.jpg) lui avait expliqué. Mais étant donné la chute de rein de la jeune femme, le jeu en valait probablement la chandelle.
« Vous me direz lequel d'entre eux a votre préférence », ajouta-il en vidant son verre à son tour, alors que l'agent revenait à une conversation plus sérieuse.
Les nouvelles en effet, étaient alarmantes. Visiblement Laura n'était pas le premier clone créé par l'Hydra, mais plutôt sa création la plus récente et... La plus dangereuse. La seconde guerre mondiale... Logan fouilla dans sa mémoire. Il avait été envoyé pour l'effort de guerre avec les troupes canadiennes, et avait participé au débarquement de Dieppe (http://www.wolverinefiles.com/wp-content/uploads/2011/03/logan-devils-brigade.jpg) qui s'était soldé par un échec monumental. La plupart de ses hommes étaient morts et il avait du s'enfuir vers l'Angleterre en barque. Il avait ultérieurement été redéployé au Japon, mais à aucun moment du conflit mondial, il n'avait mis un pied sur le font est.
« On sait pourquoi l'Unité Cobra a cessé de répondre aux ordre de la CIA ? Pour le fric ? »
Les services secrets américains avaient le chic pour employer des mercenaires sans foi ni loi, dont la loyauté était la seule chose qu'ils ne pouvaient acheter, et cela leur était la plupart du temps retombé sur le coin de la gueule. A vu de ce que lui racontait Lloyd, il y avait sûrement eu un conflit d'intérêt entre les américains et les russes et... Les russes avaient su allonger davantage. Classique. Jusque là, Logan suivait le raisonnement de Lloyd, mais ce qu'il lui exposa ensuite était autrement plus surprenant.
« En d'autre terme, l'HYDRA souhaiterait remettre sur pied l'Unité Cobra, avec Laura à sa tête »
C'était fou, improbable, mais pas impossible. Logan reposa son verre et se laisser aller contre le dossier de son fauteuil, les mains jointes sous son menton.
« Il me semble qu'X-23 a été élevée... Ou plutôt formatée pour tuer des agents du SHIELD. Il y a quelques jours j'étais persuadé que j'étais son unique cible mais en y repensant, la manière dont elle a massacré Felicia Hardy n'avait rien de fortuite. Peut-être en effet... Qu'ils l'ont laissée s'enfuir ».
Cependant, pour l'HYDRA intervienne en pleine journée et à la vue de tous, ils ne devaient avoir qu'un contrôle très relatif sur la jeune femme. Ce qui donna au vieux mutant une idée plutôt...originale.
« Notre manière de procéder est mauvaise. Laura est un animal aux abois, et si c'est bel et bien mon clone, nous pourrions mettre des mois à la retrouver. Je pense au contraire qu'il faut l'attirer à nous pour la piéger et la soustraire à ses acolytes. Je serai l'appât, évidemment. »
NIGHTCRAWLER
Capacité surnaturelle ? Gêné, je me mordit la lèvre inférieure. J'avais spontanément utilisé ma queue pour faire basculer Rachel, de la même manière que j'aurais pu en user pour me saisir d'un objet trop haut, sans même y songer. Avait-je pour autant triché ? Si tel était le cas, c'était bien involontaire. Résistant à l'envie que sa poitrine moulée par son débardeur trempé relevait également des capacités surnaturelles, je maintînt ma prise sans mot dire, alors que Wilson claquait dans ses mains pour signifier la fin de notre affrontement. Lâchant prudemment Rachel, je reculais d'un pas pour me mettre à l'abri de son ire. Le combat avait été éprouvant pour nous deux et je rendis son sourire à la belle rousse en serrant sa main, m'efforçant de regarder uniquement son visage.
« Merci Rachel je... Pour le coup de la queue je n'ai pas réfléchi, c'est parti tout seul. Il faut dire que tu avais fait fort avec ta prise de catch. »
Le Chokeslam était une technique qui demandait de la part de celui qui l'exécutait, une sacrée force physique. Alors certes je n''étais pas bien lourd, mais elle m'avait quand même retourné comme une crêpe et... j'en avais encore mal aux reins. Découvrant mes dents blanches, je souris lorsque la jeune femme évoqua les X-men.
« Wolverine nous a appris que la volonté est la plus puissante des armes. C'est ce qui lui a permis d'affronter des adversaires plus puissants que lui, et parfois même d'en triompher. C'est un excellent professeur même s'il peut parfois être un peu... Excessif ».
Pour Wolverine, un combat ne s'arrêtait pas lorsque l'adversaire était au sol, mais lorsqu'il était véritablement hors d'état de combattre. Le vieux mutant m'avait plusieurs fois poussé au-delà de mes limites physiques et j'avais bien cru en mourir, d'autant plus que lui-même semblait infatigable, alors que mes forces déclinaient à vue d’œil. Retirant tranquillement mes gants ainsi que les bandelettes que j'avais entouré autour de mes poignets, j’enjambais les cordes du ring pour rejoindre Wilson.
« Tu veux prendre ton tour le vieux ? »
Ma respiration avait recouvré un rythme normal et je me sentais capable d'enchaîner sur un second combat... Mais le vétéran secoua la tête lentement, coupant court à mes espoirs.
« J'ai les biceps explosés, ça fait une heure que je soulève de la fonte, gamin. Tu ferais bien d'en faire autant d'ailleurs, le volume c'est pas ton fort ».
L'homme avait raison, je n'avais rien d'un haltérophile ; mes muscles étaient longs et élastiques, comme ceux d'un danseur et je ne pensais pas être capable de soulever beaucoup plus que mon propre poids au développé couché. Néanmoins cette silhouette me permettait de rester rapide et agile. Je n'aurais jamais la carrure de Logan, et cela me satisfaisait parfaitement. J'allais rétorquer quelque chose, lorsque l'appareil accroché à la ceinture du colosse sonna. Celui-ci acquiesça plusieurs fois, avant de confirmer qu'il partait sur le champ.
« Je dois vous laisser les tourtereaux, on a besoin de moi là-haut. »
Je regardais le large dos de l'homme qui s'éloignait au pas de course puis tournait la tête vers Rachel. Avec son débardeur détrempé et sa queue de cheval elle était à tomber et je lui adressais un sourire maladroit.
« Heuuuu, tu veux prendre ta revanche à un jeu à boire ? Je connais un bar super-sympa près de la côte. »
C'était nul à chier – Gambit se serait bien foutu de ma gueule s'il avait vu ma tronche au moment où je prononçais ces derniers mots – mais je n'avais pas envie d'être privé aussi vite de la compagnie de la belle rousse.
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LLOYD DAWKINS
« Ces informations sont classifiées... Niveau-10. Autant dire qu’il y a un sacré gros secret derrière l’Unité Cobra, et que l’organisation n’a pas trop envie d’en parler. »
Au sein du SHIELD, il existait une dizaine de niveaux, et chaque agent avait un niveau, qu’on appelai, techniquement, « niveau d’accréditation ». Plus on avait un niveau évolué, et plus on avait accès à de plus amples informations. Le dernier palier, le Niveau-10, n’était détenu que par quelques rarissimes agents, dont le Directeur du SHIELD, Maria Hill (https://urubutrix.files.wordpress.com/2012/05/copie-maria-hill.jpg). Lloyd n’avait malheureusement aucune information supplémentaire, ce qui le faisait enrager. Il redevenait ce bon vieux policier cherchant à assembler ses pièces. Il avait une pièce « Guerre froide », une pièce « Cobra », une pièce « Laura Kinney »... Mais, ce qu’il n’avait pas dit à Logan, pour ne pas complexifier le tableau, c’est qu’une enquête policière ne se résumait pas juste à un puzzle où il faudrait retrouver des pièces. Non seulement il y avait cet élément, mais, en plus, parmi toutes les pièces à trouver, certaines appartenaient à un autre puzzle. C’est ce qu’on appelait les fausses pistes, et elles faisaient partie courante de la vie d’un fin limier.
Leur meilleure poisson, c’était Laura. D’une manière ou d’une autre, et Lloyd était d’accord sur ce point, elle était un électron libre. L’HYDRA avait réussi à lui remettre la main dessus, ce qui signifiait que, quelque part dans leur stratégie, il y avait eu un couac de travers... Probablement un agent ayant eu des remords, ou un simple incident technique. Dans tous les cas, Laura avait été endoctrinée par Laura, et la priorité était de la récupérer. Pour cela, Logan proposa d’utiliser la haine que Laura avait à son encontre pour lui tendre un piège. Lloyd hocha lentement la tête. La stratégie de l’appât, un grand classique.
« Elle est votre clone, oui, mais elle a subi un entraînement martial dont je n’ose imaginer les tenants et les aboutissants. Cependant, il est une chose dont je suis sûr : elle veut vous retrouver. Cependant, avec ses instincts, lui tendre un piège ne sera pas difficile. Elle est très rapide, et nous ne pouvons pas assigner toute une équipe pour vous suivre. »
Lloyd continuait à réfléchir. Quelle était la meilleure stratégie pour appréhender Laura ? En réalité, tout laissait à penser que...
...Le courant se coupa brusquement, et l’agent se redressa subitement. Une panne ? Impossible !
« Qu’est-ce que... ? »
Une violente vibration fit alors trembler tout le bureau, et un peu de poussière dégringola du plafond.
Ensuite, une alarme stridente se mit à résonner, ainsi que des lumières rouges d’urgence, qui clignotaient sur le plafond. Le message était clair : la base était attaquée !
RACHEL HAWKES
« Tu me bats, et, ensuite, tu veux me saouler ? Je vois que tu as été formée à bonne école... »
Un sourire amusé éclaira les lèvres de Rachel. Elle laissa planer quelques secondes, pour faire comprendre à Kurt qu’elle avait fait de l’humour (un fait suffisamment rare chez une Hawkes pour qu’on daigne le signaler), avant de préciser :
« Une Hawkes ne refuse jamais à boire, Kurt... Mais je pense que je vais mettre quelque chose de plus présentable. Tu n’as qu’à m’attendre dans la cour principale... Et pas de téléportation dans ma chambre, cette fois ! »
Elle lui sourit, puis l’embrassa sur le front, avant de s’écarter rapidement, le laissant réfléchir sur l’interprétation de ce geste. Aussi froide soit-elle, Rachel avait bel et bien couché avec Logan dans les toilettes... Comme quoi, elle aussi, elle pouvait révéler ses petits tours de surprise. Elle sortit du gymnase, puis rejoignit sa petite chambre. Elle ne comptait pas non plus sortir la robe de soirée pour aller dans un bar, mais venir en treillis militaire... C’était jouable dans le bar de la base, mais, en ville... Elle retira donc ses vêtements, enfila un jean, un débardeur rouge, puis enfila une veste en cuir, tout en recoiffant un peu ses cheveux.
Dehors, la nuit commençait à s’installer. C’était l’occasion de sortir, et aussi de prouver aux ragots qu’elle savait sortir en ville, elle aussi... De fait, elle avait déjà prouvé à ceux se posant la question qu’elle n’était pas une vieille fille. Il y avait eu Logan, mais, même avant, Rachel avait laissé peu de doutes sur sa relation avec Carol. Elle esquissa un sourire. Kurt était un peu maigrichon, mais il avait l’air... Sympathique.
*Moins bourrin que Logan, en tout cas...*
Elle s’estimait prête, et se rapprocha de la porte de sortie de sa chambre... Quand les lumières sautèrent. Interloquée, elle appuya machinalement sur l’interrupteur... Pour voir que la lumière ne revenait pas.
*Curieux...*
C’est ensuite que le missile explosa contre le flanc de l’immeuble. Le choc renversa Rachel sur le sol, tout en explosant sa vitre, puis les alarmes retentirent... Et l’enfer déferla sur Seikusu Base Camp.
LAURA KINNEY
L’attaque avait lieu depuis trois points :- Depuis la forêt, les commandos (http://orig12.deviantart.net/c874/f/2013/155/1/5/da_by_hokunin-d67v9ij.jpg) s’avancèrent, soutenus par des mortiers qui avaient été installés sur les falaises, et qui bombardaient la base ;
- Depuis la mer, plusieurs navires s’étaient approchés, et libéraient des hommes armés sur la plage, les bateaux balançant des missiles à destination de la base ;
- Depuis l’air, des hélicoptères de combat apparurent, mitraillant les soldats.
L’Unité Cobra faisait partie des unités ayant pour but d’infiltrer le SHIELD depuis la plage, en s’avançant dans les grottes et les galeries souterraines, attendant que les sas de sécurité en contrebas soient ouverts pour les laisser entrer. Une véritable attaque, menée avant de laisser le temps au SHIELD de remonter jusqu’à la tête de l’opération. L’HYDRA avait un équipement redoutable, et, le temps que le SHIELD comprenne que leurs protocoles de sécurité informatiques avaient été piratées pour permettre cette attaque surprise, ils seraient submergés de partout.
Et, au milieu de cette attaque, une silhouette solitaire avait grimpé à flanc de la falaise, jusqu’à rejoindre une étroite galerie souterraine située le long de la paroi, s’aidant de ses griffes pour se hisser le long de cette pente particulièrement raide et rocailleuse.
Puis elle se faufila à l’intérieur, et pénétra dans la base ennemie. Son premier objectif était simple : ouvrir les sas de sécurité pour laisser passer les agents d’HYDRA, et porter l’estocade contre le SHIELD...
...Et contre Wolverine.
-
NIGHTCRAWLER
Je fronçais les sourcils à la remarque de Rachel, la bouche entrouverte, puis la refermais pour ne pas avoir l'air trop idiot lorsque je compris qu'elle plaisantait. Un peu désarçonné par son singulier sens de l'humour, je souris néanmoins largement lorsqu'elle accepta ma proposition. Mieux encore, elle posa ses lèvres sur mon front. Cette fois-ci, saisi par la surprise, je ne pus réagir, et la belle rousse avait déjà tourné les talons quand je repris le contrôle de mes sens. Ce baiser m'avait carrément électrisé, bien plus que les simagrées des étudiantes de mon âge qui trouvaient parfois ma timidité séduisante.
« J'y serai », lâchais-je, un peu tard.
J'avais moi aussi besoin de me changer. Après un rapide passage dans les douches collectives attenantes aux vestiaires, je me téléportait dans ma chambre et enfilait également des vêtements casuals ; un jean, un chemise en chambray et des bottines. Lorsque je sortit, je m’efforçais en vain de verrouiller mes appartements avec la carte électronique dont je disposait, mais l'ordinateur refusait d'enregistrer ma requête. Fronçant les sourcils, je m'engageait dans le couloir et m'apprêtait à héler un soldat du rang qui faisait le piquet devant un bureau, mais la vitre à ma gauche explosa en milles morceaux, me forçant à me jeter au sol, alors que l'immeuble trembla, puis s'embrasa.
« Ahh...Oh merde... »
J'avais perdu conscience quelques instants. Me redressant en grimaçant sur les coudes, je constatait que le pauvre agent était mort, le visage et la gorge ravagés par des éclats de verre. J'avais eu beaucoup plus de chances en trouvant refuge contre le mur, au dessous des fenêtres et mes blessures était superficielles. Néanmoins, j'avais la nausée, et l'impression d'être quasiment sourd. Dans tout le bâtiment des sirènes hurlaient. Le Shield était assiégé. Je songeais un court instant à Rachel, mais mes craintes s'envolèrent assez vite ; après tout, elle était Iron Girl. Secouant la tête, et usant de ma queue caudale pour me rééquilibrer, j'accélérerais le pas pour rejoindre un corridor plus large.
C'était le chaos. Le sol était jonché de cadavres et de blessés, alors que les survivants erraient au hasard des décombres. Il s'agissait pour la plupart d'agents administratifs qui avait une formation au combat - trop - sommaire. Aidant une jeune femme à se redresser, j'élevais la voix.
« Rejoignez les sous-sols par les escaliers, n'empruntez pas les ascenseurs et ne vous précipitez pas ! »
Certains s'exécutèrent, mais la plupart d'entre eux n'étaient pas plus en état de me comprendre que de m'obéir. Tiraillé par mes priorités, j'attrapais le talkie-walkie d'un garde gisant au sol, et le portait à mes lèvres. La technologie nous faisait faux bond, mais ce bon vieux système de communication là, fonctionnait toujours.
« Kurt wagner à poste de sécurité, vous m'entendez ? Ici Kurt Wagner. Je suis au douzième étage c'est...Le chaos. Il faut envoyer une équipe médicale immédiatement. »
Après de longues secondes de silence, une voix féminine me répondit.
« Bien reçu. Kurt Wagner, veuillez suivre le protocole de sécurité et rejoindre le sas n°38, où votre sécurité pourra être assurée. »
Je reposais le combiné au sol, un sourire crispé aux lèvres. Il était hors de question que je me terre alors que le SHIELD était en train de se faire assiéger. Sentant que je ne serai pas d'une grande utilité auprès des blessés, je m'éloignais à contrecœur et m'approchait du gouffre dans la paroi causé par un tir de mortier, le vent fouettant mon visage. De là où je me trouvais, je voyais des hommes armés qui se dessinaient sous les arbres, armes au poing, alors que plusieurs hélicoptères s'approchaient dangereusement de la façade. C'était la guerre. Alors que j'allais m'éloigner, le pilote le plus proche l’aperçu, et pivota rapidement pour dévoiler une gatling qui commença à mitrailler ma position, fauchant au passage un employé qui venait de se relever. Sans hésiter je me jetais dans le vide, pour attirer son attention, avant de me téléporter. Je réapparus au dessous de l'appareil, les bras cramponnés au patin. Mon poids avait légèrement déséquilibré l'appareil qui fit une embardée, alors que j’entendis jurer l'homme à la gatling. Me hissant rapidement au niveau de la cabine, j'envoyais mon pied percuter le visage du tireur qui s'affaissa, me protégeant le visage du coup de crosse de l'un de ses collègues. L'hélico contenait, outre le pilote, une demie-douzaine d'hommes armés jusqu'aux dents.
« Oh merde... »
Je n'avais pas prévu un tel comité d’accueil. Contrant et esquivant du mieux possible les coups de poings qui m'étaient destinés, je fus solidement ceinturé par un colosse. Surpris, je ne vit pas venir un direct du droit qui s'écrasa sur mon visage, et me brisa le nez. Dodelinant de la tête, je relevait mes jambes et, poussant d'un coup sec sur le soldat qui se trouvait en face de moi, je nous jetais – moi et l'homme dans mon dos – dans le vide sans hésiter. L'homme poussa un hurlement de terreur mais au lieu de me lâcher, m'enserra encore plus fort entre ses bras musculeux.
« Okay... »
Je me concentrait et visualisait mon point de départ. Un instant plus tard j'étais à nouveau au douzième étage de Seikusu base camp, alors que mon adversaire gisait au sol, sonné. La téléportation conservait la vitesse du corps en mouvement, si bien qu'il était lourdement tombé sur le sol et avait amorti ma propre chute. Un rapide regard par la fenêtre m'appris que mon intervention n'avait pas servi à grand chose ; l'hélicoptère avait repris de l'altitude. Néanmoins, j'avais un prisonnier, que je m'efforçait de réveiller à coup de claques bien senties.
"Qu'est-ce que vous venez faire ici ? Vous feriez mieux de me répondre, avant que je vous balance dans le vide, mon gars..."
WOLVERINE
« Je suppose que c'est votre façon de me dire que vous n'en savez foutrement rien. »
Logan savait que l'information faisait l'objet d'un filtrage pyramidal au sein du SHIELD et que Lloyd n'était probablement pas encore assez haut placé dans la hiérarchie pour connaître exactement les tenants et aboutissants des objectifs de l'organisation. En d'autres termes, Lloyd travaillait dans le brouillard. Simplement, le brouillard était un peu moins épais pour l'agent que pour lui. C'était ce mode de fonctionnement qui avait donné à Logan une défiance profonde pour les organisations gouvernementales ou antigouvernementales tentaculaires.
« Ceci dit à vrai dire, je m'en cogne. J'ai simplement l’impression d'avoir une sorte de devoir moral envers cette gosse. J'espère qu'elle est récupérable. »
Si Lloyd sembla souscrire à son plan, il lui en présenta immédiatement les inconvénients. La différence notable entre Logan et Laura était que là ou Wolverine était un autodidacte, qui comptait davantage sur sa force brute et son expérience pour vaincre son adversaire, Laura avait été créée et formée pour être une tueuse de sang froid. Logan l'avait relevé lorsqu'il l'avait affronté près de l'entrepôt ; elle était plus vive que lui, et ses mouvements étaient parfaitement calculés pour obtenir l'efficience maximale. Si en dépit de sa masse musculaire et de son squelette recouvert d'adamantium, Logan était infiniment plus rapide qu'un humain ordinaire, le gabarit de Laura lui permettait de le surclasser facilement. Pour autant, Logan restait confiant ; elle avait beau être une machine de guerre, Laura restait une jeune fille ; elle finirait par faire une erreur.
Au moment où il allait exposer la suite de son plan, la lumière du bureau vacilla, puis s'éteignit. Logan fronça les sourcils ; il n'y avait jamais de panne dans un complexe du SHIELD. L'agent Lloyd s'était levé, et Logan avait reposé son verre sur la table basse, les sens aux aguets. L'instant d'après une secousse fit trembler le bâtiment, avant que l'alarme ne se mette à sonner, faisant grimacer le vieux mutant dont le moindre des sens était hypertrophié. L'attaque n'avait pas eu lieu de ce côté du bâtiment, mais on pouvait entendre et ressentir l'impact des missiles qui frappaient la façade de la base. Se rapprochant de la fenêtre qui faisait face à la baie, il haussa les sourcils en apercevant les trois destroyers à proximité du rivage. De petites escouades parcourais au pas de course la distance qui les séparait de la base. Logan se tourna vers Lloyd, les griffes au clair.
« C'est une diversion. Étant donné la force de frappe dont ils disposent, ils auraient pu faire bien plus de dégâts. Ils veulent entrer, Lloyd ».
Traversant la pièce au pas de course, Logan jeta un coup d’œil dans la salle attenante. La secrétaire avait accroché un holster à sa hanche et pianotait sur un écran de contrôle. Lloyd, comme la plupart des officiers savait probablement comment se défendre – ou comment se mettre à l’abri et il ne se faisait pas de souci pour lui.
« Je vais les recevoir, Lloyd. Dites-moi simplement quelle partie du bâtiment est la plus vulnérable à une intrusion ennemie. En ce qui vous concerne, vous feriez bien de vous tirer tous les deux, les choses vont devenir un peu... Compliquées »
-
RACHEL HAWKES
L’attaque venait de tous les côtés, mais la base militaire était préparée. Régulièrement, les militaires suivaient des entraînements et des simulations en cas d’offensive. Chacun des militaires et agents venant travailler à Seikusu Base Camp savaient que la base militaire partageait ses locaux avec le SHIELD, et que le SHIELD avait des ennemis redoutables. Ils ne venaient pas s’entraîner à ravitailler des avions ou à se préparer à un hypothétique conflit avec la Chine, mais pour faire face à tout un panel de menaces, allant aussi bien de simples attaques terroristes à des super-criminels dotés de pouvoirs défiant la logique... Voire des invasions extraterrestres, que ce soit les Chitauri, ou encore les forces d’Apokolips, autant d’éléments qui avaient mis sur le premier plan les super-héros, et avaient amené les organismes gouvernementaux à revoir leur jugement sur ces derniers, et à améliorer les entraînements.
Ainsi, la bataille ne tarda pas à faire rager sur tous les fronts. Les soldats américains et japonais mitraillèrent les commandos, se ruant vers les hangars et les armureries pour sortir des lance-roquettes et des chars d’assaut.
« Tenez la ligne !
- Abattez ces foutus hélicos ! »
Plusieurs soldats sortirent d’une armurerie, avec plusieurs lance-roquettes redoutables, à savoir le fameux FGM-184 Javelin (https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3c/FGM-148_Javelin_-_ID_DM-SD-04-07567.JPEG). Le Javelin balançait des missiles après un verrouillage de la cible, permettant au tir d’atteindre la cible sélectionnée sans difficulté. Déployé dans le courant des années 1990’s, il faisait partie de ces nouveaux modèles de lance-roquettes, renvoyant aux oubliettes les anciens modèles, imprécis, car fonctionnant à la visée manuelle. Ici, le Javelin enregistrait numériquement sa cible, et, grâce à un système de guidage infrarouge, le missile fonçait droit dessus. Le groupe de soldats s’évertua à déployer le leu, tandis que leurs camarades les protégeaient, canardant les commandos.
Le soldat tenant le Javelincommença à cibler un gros hélicoptère à double hélice quand un carreau d’arbalète lui transperça le torse. Il poussa un hurlement en reculant, et s’affala lourdement sur le sol. Surpris, les autres soldats comprirent rapidement qu’il y avait un tireur embusqué, et un autre carreau fusa, frappant un autre soldat à la cheville. Un hélicoptère se positionna alors, et verrouilla ses gatlings sur eux... Quand l’appareil explosa en plein vol.
« Appareil détruit... » commenta sobrement Rachel.
Une armure bleuâtre apparut dans le ciel, et Rachel tourna la tête, et, grâce à ses capteurs, repéra rapidement l’homme à l’origine des carreaux d’arbalète, situé sur une tour : The Fear. Elle tendit la main, et envoya un tir plasmique qui vaporisa le sommet de la tour. L’homme eut néanmoins le temps de sauter en contrebas, et courut rapidement, tandis qu’Iron Girl tourna vers un autre hélicoptère, et envoya de nouveaux tirs plasmiques, provoquant de violentes explosions. Une rafale de balles lourdes l’atteignit alors, mais les boucliers de l’armure tinrent le coup, et elle contre-attaqua en balançant un missile, provoquant une nouvelle explosion.
Entre-temps, The Fear se mit à courir vers les soldats qui retrouvaient l’usage du Javelin, et décocha un nouveau carreau d’arbalète. En réponse, les Marines se mirent à lui tirer dessus, et l’individu s’abrita derrière des caisses de chargement. Comme pour venir le soutenir, The Fury s’approcha alors, surgissant depuis le ciel, et se posa devant les caisses, les balles rebondissant contre son armure blindée. Il visa alors ses ennemis, et balança deux jets de flammes mortelles... Qui s’envolèrent alors, et filèrent dans la paume de la main d’une femme entourée d’un halo doré.
Miss Marvel (http://nsa33.casimages.com/img/2013/06/17/130617115336380274.jpg) venait d’intervenir, et absorba le feu, avant de le renvoyer sous la forme d’une boule d’énergie qui provoqua une redoutable explosion de flammes, ne laissant plus qu’une carcasse massacrée sur le sol. The Fear décocha alors un carreau d’arbalète vers la femme, mais ce dernier se brisa en heurtant la peau enflammée de la femme.
« Sérieusement ? »
Carol se rua vers lui et vers les autres agents d’HYDRA.
« Tu as mis le temps... lâcha Rachel dans son communicateur.
- Et toi donc ? Tu étais occupée à te repoudrer le nez ?
- Je suis en caleçon, là...
- Ne me fais pas fantasmer... Je m’occupe de ceux au sol, gère ces oiseaux de malheur... »
Rachel s’envola à nouveau, et continua à tirer... Quand le radar de bord l’avertit d’une menace. Plusieurs systèmes de ciblage venaient de se focaliser sur elle, et elle vit plusieurs missiles filer. Rachel s’envola alors, et balança tout un systèmes de leurres, destinés à induire les missiles en erreur, provoquant une série d’explosions dans le ciel. La femme redescendit ensuite vers le sol, et son radar de bord lui signala la présence de Kurt, au centre de la base, en train de tenir un agent d’HYDRA, et de l’interroger.
*Kurt, non ! Éloigne-toi vite !*
L’agent d’HYDRA, sonné, regarda le mutant bleu, et appuya sur sa ceinture, en arrachant une sangle, et, pour seule réponse, se contenta d’aboyer un :
« HAIL HYDRA !! »
Ensuite, la ceinture explosive s’enflamma, et l’homme se suicida en se faisant sauter.
LLOYD DAWKINS
La défense allait se focaliser à hauteur de la base, mais Lloyd n’était pas dupe. Il voyait très bien ce qui était en train de se passer. Une diversion. HYDRA sacrifiait sans aucun problème ses hommes de mains, car, maîtrisant le secret du clonage, ils pouvaient en générer une grande quantité sans trop de problèmes. Néanmoins, il serait idiot de se priver de l’aide de Logan. Toutefois, l’homme avait encore quelques précisions à faire :
« Ne me prenez pas pour un simple agent de bureau, Howlett. Je travaillais pour le SWAT avant d’avoir ce costume... Mais je vous laisse l’honneur des premières lignes. »
Il venait de récupérer son arme, tout en sortant du bureau, rejoignant l’armurerie. Il sortit alors de sa poche une petite carte magnétique, et la lui donna.
« Tenez. Ça vous permettra de passer les sas de sécurité. Il y a deux accès au complexe : par la base, et par les grottes souterraines. Des issues de secours... Normalement, elles sont impossibles à ouvrir de l’extérieur, mais... »
Il se tut un peu en réfléchissant. Les évènements se précipitaient, mais Lloyd était le genre d’hommes qui ne paniquaient pas face au stress et à des situations tendues. Honnêtement, quand on avait travaillé pour le SWAT, et qu’on avait des prises d’otages dans des écoles maternelles à gérer, avec l’énorme pression médiatique sur vos épaules, on était prêt pour tout.
« Il y a un moyen de passer, en escaladant la falaise... Le système d’évacuation des eaux et de traitement de l’air passe par là. Un homme normal ne peut pas grimper là-dessus... Mais, pour ce qui est d’une femme capable de planter des griffes dans la roche... »
Laura pouvait ainsi ouvrir la voie aux tueurs de l’HYDRA.
-
WOLVERINE
Logan ne tenait pas le SHIELD en haute estime, mais il était obligé de reconnaître que la plupart des officiers avec lesquels il avait eu l'occasion de travailler avait connu des années de terrain avant de gravir les échelons et à de rares exceptions près, étaient très capables. Aussi ne fut-il pas surpris parce ce que lui révéla l'agent Lloyd et hocha la tête, prenant la carte magnétique que l'homme lui tendait. Visiblement l'homme n'avait pas non plus l'intention de rester inactif et avait passé son arme de service à sa ceinture. Ses propos faisaient sens ; si le bombardement et l’assaut simultanés de la base étaient une diversion comme ils le pensaient tous les deux, Laura choisirait probablement de se faufiler à l'intérieur du complexe par une voie plus discrète.
« Le système d'évacuation des eaux, encore ? »
Logan grimaça ; sa dernière expérience dans les égouts avec Barbara avait été particulièrement nauséabonde et douloureuse.
« Très bien, je vais essayer de neutraliser X-23 », grogna le vieux mutant avant de s'éloigner d'un pas chaloupé.
Lloyd ne lui avait pas menti. Là où il lui fallait habituellement contourner, ou patienter pendant de longues minutes, le mutant avait dorénavant accès à l'ensemble des ascenseurs et couloirs du complexe militaire. La base toute entière était mobilisée pour empêcher l'envahisseur de pénétrer ses murs, mais Logan n'avait cure de ce menu fretin, Laura était la véritable menace. La partie du bâtiment que Lloyd lui avait indiqué contenait de gigantesque générateurs, alimentant l'ensemble du complexe en énergie. Si Laura et ses sbires parvenaient à s'infiltrer par là, les choses deviendraient bien plus compliquées pour le SHIELD. Passant un dernier sas à l'aide de sa carte magnétique, Logan déboucha dans une immense salle, contenant une quinzaine de gigantesque transformateurs électriques. L'ensemble bourdonnait assez sourdement pour filer une bonne migraine à qui y restait plus d'une dizaine de minutes sans protection sonore. Soudain, l'évidence le frappa.
Laura est ici, quelque part dans cette salle.
Sans véritablement s'en rendre compte, Logan s'était dirigé à l'instinct, et son instinct l'avait mené tout droit dans cette immense salle déserte. Il ne savait pas si les choses avaient fonctionné de la même manière pour Laura où si elle se trouvait à cet endroit précis par hasard, mais c'était en ces lieux que leur combat allait prendre fin. Dévoilant ses incisives en grognant, Wolverine se débarrassa de sa lourde veste en cuir qu'il jeta dans un coin, alors que ses griffes jaillirent de ses poings serrés. Cette fois-ci, Logan était bien déterminé à ne pas la sous-estimer.
« Montre-toi, sale monstre, foutu clone... A moins que tu ne craignes de prendre la même branlée que la dernière fois ? »
Ce n'était pas tout à fait exact, bien entendu mais l'idée était de mettre la petite Laura à bout, et à la forcer à agir de manière irraisonnée. Ensuite... Ensuite on verrait bien.
NIGHTCRAWLER
L'étrange regard du soldat que j'avais capturé m'incitait à rester sur mes gardes. L'homme sonné, au beau milieu de la base ennemie affichait un sourire carnassier. Je pris conscience du danger lorsque l'homme porta sa main à sa ceinture, et me téléportais une quinzaine de mètre plus loin, dans la même salle, m'abritant derrière un large bureau. L'explosion ne fut pas spectaculaire, mais elle eût suffit à arracher ma tête de mes épaules si je m'étais attardé.
Il me faut une arme.
L'instant d'après, j'apparaissais au beau milieu de armurerie du SHIELD. Malgré le chaos, la bonnes centaine d'agent qui s'y trouvaient s'équipaient solidement dans le plus grand calme, avant de s'emparer de fusils d’assaut, bazookas et autres grenades. Attrapant un double holster, je le passais par dessus mes épaules et glissait deux revolvers automatiques à l'intérieur. Je n'étais pas un tireur d'élite, mais mes excellents réflexes me permettaient souvent de faire mouche. Dépassant le rayon des armes à feu d'un pas rapide, je me dirigeais vers celui des armes blanches, m'emparant d'un sabre japonais d'excellente facture, dont je jugeais l'équilibre en le soupesant avec mes paumes.
"KURT !"
Une énorme main se posa sur mon épaule gauche, et je fis volte-face. Wilson me dominait de toute sa masse musculaire, une mitrailleuse d’assaut entre ses gros doigts gantés. Le colosse avait l’arcade sourcilière brisée et le visage couvert de poussière ; j'en déduisis qu'il avait du échapper de peu à l'une des nombreuses explosions qui avaient secoué le bâtiment.
« Une dizaine de connards ont réussi à rentrer à l'intérieur du bâtiment en passant par le garde-manger... Ça fait trois mois que je me plains de cette soi-disant porte blindée... Une grenade aura réussi à la faire sauter. Une fois qu'ils auront traversé la cantine, ils pourront prendre nos gars à revers... Faut qu'on s'en occupe, toi et moi. »
Sans attendre ma réponse, le colosse s'éloigna au pas de course, sachant que je serai sur ses talons, ce qui ne loupa pas. En quelques foulées j'arrivais à sa hauteur.
« Une fois le commando éliminé, il va falloir colmater la brèche avec un truc. Sinon ils vont tous passer par là. »
« t'inquiète pas gamin, on foutra un putain de tank devant, s'il le fait. Mais ça, c'est pas not' problème, à tous les deux ».
La base militaire était gigantesque et les souterrains permettaient aux agents de se rendre d'un bout à l'autre du complexe en empruntant les couloirs tentaculaires qui couraient sous la surface du sol. Wilson sauta dans une petit jeep maniable, et accéléra immédiatement, me forçant à agripper à la portière. Le vieux soldat connaissait les lieux comme sa poche et n'hésita à aucun embranchement. Une poignée de minute nous suffit à piler devant un ascenseur de service, qui menait tout droit à la cantine, quatre étages plus haut. C'était par cet ascenseur que la cantine du SHIELD était approvisionnée par des tonnes de nourriture chaque jour. Parvenu le premier dans l’habitacle, j'appuyais sur l'étage souhaité, avant d'accrocher le sabre dans mon dos. Il faudrait d'abord tirer.
« Je vais essayer d'arriver au corps à corps, couvre-moi du mieux possible, Wilson. et...Essaye de pas me tirer dessus, si possible ».
Je savais que l'orgueil de Wilson survivrait à mes directives. A deux contre dix, ma solution était probablement la meilleure, et il le savait. Aussi haussa-il les sourcils, avant d’opiner du chef, au moment précis ou la porte métallique de l'ascenseur dévoilait un cuisine déserte. Sans perdre un instant, nous les traversâmes pour déboucher sur l'immense réfectoire.
« Ici, à trois heure ».
Wilson me désigna une allée, à vingt mètre. Le commando évoluait rapidement au milieu des tables, leurs fusils d’assauts braqués devant eux. Ils étaient en effet une petite dizaine, et lourdement armés.
« On y va gamin, cours ! »
Joignant le geste à la parole, Wilson courut s'abriter derrière le comptoir du self, tirant de longues rafales de mitrailleuses en direction du commando, alors que je me glissait à l'intérieur du réfectoire, les mains crispées sur les crosses des automatiques. Il était hors de question de me téléporter au beau milieu de tous ces types. Contournant le petit groupe, j'évoluais presque à quatre pattes, sur le carrelage de la salle.
« GRENADE ! », Hurla Wilson.
Je souris et détournait le visage alors que le projectile décrivait une dangereuse courbe au dessus de ma tête, vers nos ennemis. Il s'agissait d'une simple grenade incapacitante qui projetait une lumière extraordinairement vive, aveuglant toute personnes alentours pendant de longues seconde.... Mais cela, le commando de l'HYDRA ne le savait pas. Comme je m'y attendait, les agents s'écartèrent en courant les uns des autres du point d'impact. C'était parfait.Le flash de la grenade aveugla seulement deux d'entre eux, mais leur formation était rompue. Sortant de ma cachette, je dégainais mes deux armes et mitraillait le militaire le plus proche de moi et le prenant par surprise. Son coéquipier me mis immédiatement en joue, mais je fus plus rapide ; effectuant une roulade sur le côté pour esquiver une rafale de balles, je me téléportais derrière lui et lui tirait une balle dans la nuque avant qu'il ne puisse se retourner. Plus loin, au fond de la salle, Wilson avait enjambé le comptoirs, et abattu trois hommes.
« Haa... »
Le coup de matraque que je venais de recevoir entre les omoplates me fit tomber à genoux, mais par réflexe je fauchais les jambes de mon agresseur avec ma queue caudale. Le choc m'avait fait lâcher mes armes, et les soldats restants commençaient à m'encerclaer. Je me relevais d'une cabriole, et dégainant mon sabre, le plantais sans hésiter dans la gorge de mon adversaire au sol, avant de me téléporter à côté de Wilson.
« Y'en a d'autres qui se pointent Kurt », grogna-il, en désignant les silhouettes qui se détachaient au fond de la salle du menton. « On a été trop lents ».
-
IRON GIRL
Une pluie de bombes s’abattait sur la base militaire, émanant depuis les multiples bateaux qui étaient stationnés dans la baie. Rachel et Carol étaient occupées à tirer dans tous les sens, mais ce problème risquait vite de devenir prioritaire si elles ne faisaient rien. La foutue HYDRA devait préparer cette attaque depuis longtemps pour avoir déployé un tel contingent.
« J’ai besoin de toi, Carol, il faut s’occuper des navires !
- Désolée, je n’ai pas encore le pouvoir de me dédoubler ! »
Rachel grommela, et vit de nouveaux missiles venir. Elle balança une série de leurres, et un hélicoptère en profita pour la canarder dans le dos, faisant sonner une alarme à l’intérieur de l’armure. En grognant, Rachel se retourna, et balança un tir plasmique qui transforma l’hélicoptère en torchère. Elle était aux commandes d’une arme de destruction massive, et avait l’impression de se sentir comme une Déesse de la Guerre balancée dans un jeu de quilles. Elle avait dégommé une bonne dizaine d’hélicoptères, mais les commandos de l’HYDRA continuaient à attaquer. Son radar-GPS lui signala alors l’arrivée de plusieurs véhicules depuis la forêt. Rachel s’éleva un peu, et vit plusieurs fourgons noirs, ainsi que deux camions et plusieurs voitures, des Jeeps militaires, qui remontaient la route.
Des renforts ? Rachel eut une rapide idée de leur camp quand l’une des tourelles de l’une des Jeeps pivota vers elle, et balança un missile. Une violente explosion résonna dans l’air, et Rachel, désorientée, partit en arrière, et s’écrasa dans un hangar. Secouant la tête, elle entreprit de sortir des décombres quand une nouvelle alarme résonna... Puis sa visière fut obstruée par des jets de flammes, tandis qu’un rire gras résonnait.
« J’vais t’cramer comme un p’tit oiseau, ma chérie ! »
The Fury venait d’arriver, s’envolant depuis son jetpack pour fondre sur Rachel, enclenchant ses lance-flammes. L’armure l’avertissait des risques de combustion et elle entreprit de déclencher ses propulseurs pour s’envoler... Mais une nuée de guêpes atterrit alors en plein sur elle. Ils étaient si nombreux que leur masse conjointe l’envoyèrent s’écraser à nouveau sur le sol. Heureusement que son armure était étanche... Et, tandis qu’elle se tortillait, elle pouvait entendre les hurlements des soldats, attaqués et harcelés par des milliers de guêpes. Comme pour ne rien arranger, les flammes et les guêpes avaient endommagé son système de respiration artificielle.
Elles jaillissaient à toute allure de la forêt, portés par The Pain, formant de véritables nuées noires. Pendant ce temps, le convoi que Rachel avait aperçu pénétra dans la base, et libéra des tueurs supplémentaires.
« Rachel... Besoin de renforts... Ils ont réussi à entrer ! »
La voix de Wilson hurlait dans son appareil, lui expliquant que c’était la merde en bas... Qu’il se rassure, ça l’était aussi au-dessus !
Carol flottait dans les airs, mais, face à toute cette armada de guêpes, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Plusieurs agents d’HYDRA débarquant depuis les vans la visèrent alors, et balancèrent des décharges spéciales, des sortes de décharges électromagnétiques, dont le but était de couper l’alimentation en énergie de Carol. Cette dernière se mit à tanguer, puis un canon se dressa au-dessus d’un camion, une sorte de canon sonore, du même modèle que ceux que l’armée avait parfois utilisé contre Hulk. Le canon fit feu, et frappa Carol de plein fouet, tout en faisant exploser plusieurs vitres.
Miss Marvel chuta comme une pierre, et s’écrasa sur une Jeep, sonnée.
Le tonnerre se mit alors à gronder. Et la pluie se mit à tomber. Surpris, les commandos de l’HYDRA relevèrent la tête... Et, au niveau de la baie, les bateaux se mirent à tanguer, tandis que les vagues se levaient.
Dans l’entrepôt dévasté, Rachel, elle, sentait encore les flammes fondre sur elle... Quand elle entendit un choc sourd, suivi d’un soupir, et des bruits de bataille, tandis qu’elle-même tentait de remettre ses batteries en marche. Plusieurs de ses circuits avaient grillé, et elle était couchée sur le sol. Elle tentait de lever sa main pour retirer sa visière, et réussit à le faire, puis soupira. Une main apparut alors dans soin champ de visière.
« Levez-vous, soldat, ce n’est pas le moment de dormir ! »
Rachel cligna des yeux, et reconnut le costume bleu, puis le bouclier rouge...
Captain America (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/66/28/98/66289875ce1ce6b07c2d0ab47623f61a.jpg).
Dehors, le vent venait de repousser les guêpes, et de renverser les bateaux, tandis qu’une silhouette flottait dans les airs. Comme une sorte d’Ange terrifiante, ou de Déesse punitive, la mutante tendit la main vers la forêt, et une bourrasque violente souffla The Pain, le faisant basculer dans le vide. Le regard de la femme à la peau sombre se tourna vers Captain America, qui avait planté son bouclier en vibranium dans le torse de The Fury, avant de le récupérer.
Ensuite, Tornade (http://img110.xooimage.com/files/8/a/9/storm-011-000-4cb7b94.jpg) se posa sur le sol, et vit le canon sonique se tourner vers elle... Puis un éclair déchira le ciel, et s’écrasa violemment sur le camion, le faisant exploser.
Dans les hauteurs, un Helicarrier (http://img110.xooimage.com/files/e/0/b/helicarrier_aft-4ce649d.png) approchait.
Captain America aida Rachel à se relever, puis porta sa main à son oreillette, tout en se retournant vers les agents d’HYDRA.
« Je vais avoir besoin de votre aide, soldat.
- Je...
- À moins que vous ne préfériez le terme de Vengeur ? »
Il la regarda lentement... Avant de sourire. Rachel, qui était face à une espèce d’héros de guerre et de divinité au sein des Hawkes, hocha alors la tête... Puis rabaissa sa visière. Le capitaine hocha la tête, puis porta la main à son oreillette.
« Okay, les gars ! Défoncez-moi ces mecs... VENGEURS ! EN FORMATION !! »
LAURA KINNEY
S’infiltrer dans le complexe n’avait pas été une tâche des plus difficiles à faire... Elle avait grimpé le long de la paroi, en usant de ses griffes, puis avait ouvert la grille à l’aide de ses griffes. La jeune femme avait ensuite avancé à l’intérieur, son corps cicatrisant peu à peu de cette lourde et épuisante ascension. X-23 n’avait pas peur. Elle avait au contraire foi en elle, foi en ses capacités et en sa résolution. Wolverine était là, et elle était bien décidée à terminer ce qu’elle avait entrepris : venger sa mère. Venger sa mère, et mettre fin au règne du SHIELD, ces gens monstrueux qui avaient tué ses parents.
Pour ça, il lui fallait aider les forces de l’HYDRA de l’intérieur, notamment en détruisant les générateurs électriques se trouvant à proximité. Elle suivait les conduits, jusqu’à trouver une grille. Elle la fit sauter avec son pied, et débarqua dans un couloir, puis s’avança prudemment, utilisant son flair pour essayer de repérer des gardes... Mais il n’y avait personne. Elle crocheta une porte avec ses griffes, et s’avança, jusqu’à rejoindre une grande pièce avec de multiples transformateurs électriques, et une mezzanine semi-circulaire en hauteur, avec une plateforme surélevée permettant visiblement de commander l’alimentation de tout le système. La pièce était éclairée par de multiples diodes bleues.
Elle s’avança lentement, avant de renifler une odeur qu’elle connaissait bien... Et elle serra les lèvres.
C’était lui !
Elle serra les dents, et sentit toutes ses convictions et sa détermination s’effondrer en visualisant le cadavre de sa mère. Laura se crispa sur place, tandis que l’homme s’avançait.
*Si je le sens, il doit aussi me sentir...*
Dans sa tête, elle revoyait encore le corps de sa mère, et lui, qui l’avait broyé dans la base où elle avait grandi... Qui se tenait maintenant là. Depuis qu’elle était arrivée à Seikusu, Laura avait pu noter toutes les différences entre ce qu’elle pensait savoir et la réalité, mais son esprit avait été beaucoup trop fragmenté, beaucoup trop fissuré, pour qu’elle puisse comprendre le lavage de cerveau et les horreurs dont elle avait été victime.
Wolverine lui hurla de se montrer... Et Laura sentit sa colère gagner.
« HUAAAAAARGHHHH !! »
Elle défonça l’une des vitres de la mezzanine, et rebondit sur un transformateur, et bondit sur Wolverine. Son adversaire évita ses griffes, qui se plantèrent dans le sol, et elle opta pour un impressionnant coup de pied retourné, la griffe poussant au bout de son pied allant lui ouvrir la combinaison.
« Je vais te tuer !! » hurla-t-elle.
Si ses yeux auraient pu jeter des éclairs, ils le feraient, et elle bondit vers lui, terriblement agile, terriblement meurtrière...
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WOLVERINE
L'instinct du mutant ne l'avait pas trompé et Laura était parfaite pour ce job. Là haut. Logan repéra la silhouette gracile de l'adolescente un instant avant que la vitre ne vole en éclat et que X-23 ne fonde sur lui avec une vitesse hallucinante. L'homme roula sur le côté pour éviter de se faire déchiqueter la gorge, mais à peine se relevait-il qu'il dut rejeter le buste en arrière, sans parvenir toutefois à éviter complètement le coup de pied retourné meurtrier. Elle a des griffes sur les pieds. Logan n'avait pas remarqué ce détail la première fois qu'il l'avait combattue et malgré la situation, cela le fit presque sourire.
« Je vois qu'ils ont procédé à une mise à jour de mon squelette en adamantium. »
Une belle estafilade lui barrait à présent le plexus, mais la blessure était sans gravité. Elle serait guérie au bout de quelques secondes. Laura sur le visage une telle expression de haine et de colère qu'il en fut une nouvelle fois déstabilisé. Le vieux mutant avait été amené à commettre durant sa trop longue existence, des actes odieux, relevant du meurtre et parfois de la torture et il admettait sa responsabilité, estimant que ses agissements avaient été nécessaires. Néanmoins, être honni pour quelque chose qu'il était supposé avoir fait et dont il n'avait pas la moindre idée lui était insupportable.
« Qu'est ce que tu veux Laura, putain ? Qu'est-ce qu'ils t'ont raconté sur moi ? »
Ce que Logan ignorait, c'est que Laura avait été victime d'un lavage de cerveau particulièrement efficace ; elle ne croyait pas Wolverine responsable de la mort de sa mère, elle l'avait vu en train de la massacrer, avant de s'en prendre à elle. Cependant Logan s'élança de tout son poids vers l'avant pour intercepter la jeune mutante. X-23 était plus rapide, mais il avait davantage d'allonge et parvint à la saisir par le col de sa combinaison sans que ses griffes n'atteignent sa gorge et la souleva au dessus du sol avant de la projeter brutalement contre une poutre métallique. Un être humain ordinaire aurait eût la colonne vertébrale brisée, mais pas Laura, évidemment ; ses os étaient comme les siens, faits de l'un de métaux les plus résistants du monde. Wolverine secoua rageusement la tête ; malgré la dangerosité de son adversaire, et la détermination avec laquelle il était venue l'affronter, il savait qu'il affrontait une gamine paumée et...C'était l'un des combats les plus difficile de sa vie.
« L'HYDRA est une organisation terroriste, Laura », reprit-il. « Ils assassinent des innocents, ils arrachent des gosses à leur famille et les transforment en armes humaines. C'est à cause d'eux que je suis devenu... Ce que je suis aujourd'hui. »
Cependant, la petite ne semblait pas véritablement encline à l'écouter parler, et il du faire un bond en arrière pour éviter un nouvel assaut qui lui laissa deux profondes griffures sanguinolentes sur l'avant bras avec lequel il s'était protégé. Le vieux mutant se souvint de l'état psychologique dans lequel l'avait laissé les expérience effectuée sur son corps et son esprit par les scientifiques du projet Weapon X. Sous influence et avoir une conscience de lui-même proche du néant, Logan avait aveuglément obéit des mois durant à des ordres iniques, impliquant notamment le massacre de nombreux innocents. S'il ne se souvenait pas de tout, certains souvenirs le tenaient éveillés certains soirs. Et Laura n'était qu'une gosse !
« Le Shield peut t'aider », essaya-il une nouvelle fois. « ils ont des ressources dont je ne disposait pas à l'époque ».
En lui parlant comme à quelqu'un de raisonnable, Logan espérait que Laura reprendrait un peu pied avec la réalité... Ce en quoi il se trompait lourdement.
NIGHTCRAWLER
Wilson aboya quelque chose que je n'entendit pas. La cantine était à présent envahie par un flot de soldats de l'Hydra que nous n'étions pas parvenu à endiguer. Le colosse était toujours planqué derrière le comptoir du self, d'où il me couvrait avec son fusil mitrailleur. C'était la douzième fois que je me téléportait pour éviter une volée de balles et je commençait avoir mal à la tête. La cantine était gigantesque, mais il n'y avait pas énormément d'endroit pour se planquer. Wilson et moi étions pour le moment le dernier rempart du SHIELD. Si nous tombions, l'organisation s'infiltrerait et prendrait le contrôle de la base. En nage, je jetais un coup d’œil par dessus la table qui m'abritait, une main crispée sur le manche de mon sabre, la seconde sur mon abdomen qui se soulevait puis s'affaissaient de plus en plus lentement à mesure que j'essayais de reprendre le contrôle de moi-même. Wolverine m'avait dit un jour qu'on n'échappait pas à la peur, mais qu'on pouvait l'utiliser pour survire, la faire sienne pour triompher de l'adversité.
Ben voyons...
Cependant, j'étais parvenu à faire le vide dans mon esprit, à l'exception d'un seul et unique leitmotiv. Les empêcher d'entrer. Roulant du dessous d'une table vers une autre, j’attrapai les chevilles du militaire le plus proche de moi pour le faire chuter au sol et lui plaquait ma main gauche sur les lèvres alors que je lui tranchait la gorge avec une dextérité qui m'effraya. L'homme émit quelques gargouillis affolés, convulsa, puis rendit l'âme. À tâtons, je m’emparai des grenades qu'il avait accroché à sa ceinture, et de son fusils mitrailleur dernier cri, abandonnant à regret mon sabre au sol. De toute évidence, les hommes de l'Hydra n'utilisaient pas leurs grenades pour ne pas risquer de se blesser en entre eux.
Je n'ai pas le même problème, heureusement.
Je savait exactement où se trouvait Wilson, et je pouvait échapper au souffle de l’explosion en me téléportant. Avisant un petit groupe de cinq à huit heure, je dégoupillait une grenade et la jetais dans leur direction, avant de me téléporter à l'exact opposé de ma position initiale et de les arroser de rafales de balles. Le résultat escompté fut au rendez vous. Les hommes se retournèrent vivement vers moi, s'efforçant de s'abriter derrière des tables ou des piliers et n’identifièrent la grenade qui provenait de derrière eux qu'au moment où elle explosa, les tuant à peu près tous sur le coup. Sans m'attarder, je filais à travers les rangées de tables, le dos courbé. Je me sentais bien, et j'avais l'impression que mes adversaires bougeaient au ralenti. Wilson avait enjambé son abris, et couvrait ma course folle en abattant avec une précision chirurgicale les agents dans mes angles morts. Abattant un énième adversaire presque à bout pourtant, je grimaçait de douleur alors qu'une balle m'atteignait à la jonction entre le trapèze et le cou. Je n'avait pas vu l'agent sur ma droite et Wilson n'avait pas eu le temps de l'abattre. L'impact m'avait rejeté en arrière et j'étais tombé sur le dos.
« BUTEZ-LE LES GARS, IL EST A TERRE ! »
Cause toujours.
Sans bouger de ma position je l'alignait, et une nouvelle rafale emporta une partie de sa gorge avant qu'il ne s'effondre sur les dalles. Je portait une main à mon cou et grimaçais en la retrouvant poisseuse de sang. Cependant, j'étais déjà debout, et Wilson m'avait rejoins, et me tira à l'abri en m'attrapant sous les aisselles. Un nouveau commando avait fait son entrée. J'étais à court de munition – visiblement c'était également le cas de Wilson, et les cadavres des agents de l'Hydra qui jonchaient le sol étaient trop de nous pour que nous pussions nous emparer de leurs armes.
« Bordel, on va jamais s'en sortir », crachais-je, la main crispée sur ma blessure.
Cependant, d'autres silhouettes se déployaient dans notre dos, et je crus un instant que nous étions encerclés, avant de me rendre compte qu'ils portaient l'équipement du SHIELD. Des renforts, des putains de renforts, enfin. Sans sommation, le SHIELD ouvrit le feu sur l'ennemi, alors que nous étions gentiment invités à reculer vers l'arrière du front par des gestes insistant du chef des opérations. Posant la main sur l'épaule de mon compagnon, je nous téléportait en lieu sûr, à l'entrée de la cantine, d'où déboulait un bataillon d'agent du SHIELD armés jusqu'au dents. Une seule personne ne portait pas de casque et aboyait ses ordres dans son communicateur, et c'était l'agent Sharon carter. Dès qu'elle m’aperçut, elle désigna ma blessure et fit signe à un homme en retrait – disposant d'un brassard barré d'une belle étoile rouge – de s'occuper de moi, avant de s'approcher quelques instants plus tard.
« Kurt Wagner ? Agent Carter. Nous prenons la suite à partir d'ici. Vos services sont requis à l'extérieur. C'est l'enfer dehors ».
Rapide et efficace. Je ne puis m'empêcher de sourire – ou plutôt de grimacer – alors que l'agent médical aspergeait ma blessure d'un spray étrange, avant de de la bander et de planter une aiguille dans le gras de ma cuisse gauche, effaçant presque immédiatement la douleur qui obscurcissait mon esprit. La vitesse avec laquelle elle s'envola et la vigueur qui refluait dans mes veines m'indiqua qu'il ne s'agissait pas simplement de morphine... Le SHIELD avait également développé ses petits fortifiants.
Quelques instants plus tard, j'étais au beau milieu de ce qu'on pouvait familièrement appeler un sacré bordel de Dieu, suspendu à un hélicoptère sans pilote qui tournoyait dangereusement et menaçait de s'écraser sur une escouade du SHIELD au sol, parmi laquelle je cru reconnaître... Captain America, en chair et en os. Raison de plus pour donner tout ce que j'avais. Expirant lentement par le nez, je fermait les yeux pour ignorer le tournis qui s'emparait de moi. Ce que je m’apprêtait à faire était une première, et j'avais de bonnes chances d'y rester. Mais bordel, je pouvais pas me dégonfler devant le Cap'. Je rouvrit les yeux, et visualisait un second appareil, qui mitraillait la complexe et... Nous téléportais, moi et l'hélico, une vingtaine de mètres plus haut, avant de lâcher prise et de me laisser tomber dans le vide. L'appareil enflammé que j'avais dévié de sa trajectoire initiale, heurta le second hélicoptère et l’entraîna dans sa chute, sur le flanc de la montagne, sur lequel il s'écrasèrent dans une impressionnante explosion.
Ca avait marché. C'était dingue, mais ça avait marché.
Je fermais les yeux pour me téléporter à nouveau, mais je n'avais visiblement plus de jus. Merde merde merde. J'essayais une second fois, sans succès, et le sol se rapprochait dangereusement de moi. Je suis foutu. Presque résigné je serrais les dents et fermais les yeux...Avant qu'une violente bourrasque ne se mettre à souffler au dessous de moi, freinant progressivement ma chute, et me permettant d’atterrir en douceur, c'est à dire à quatre pattes. Levant les yeux vers la belle noire aux cheveux argentés qui m'observait, je lui dédiais mon sourire le plus charmeur.
« Salut Ororo, ça roule ? »
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LAURA KINNEY
Wolverine avait raison dans ses propos, mais Laura n’était pas dans un état où elle était susceptible de l’écouter. Son facteur autoguérisseur s’était retourné contre elle depuis longtemps, car il avait permis aux scientifiques de l’HYDRA de lui triturer le cerveau et le corps, en tenant compte du fait que son cerveau se régénérerait à chaque fois. La même logique que celle qui avait eu lieu avec Wolverine, mais, là où Wolverine avait déjà participé à bon nombre de conflits avant de recevoir une ossature en adamantium, Laura, elle, avait eu droit à ça dès l’enfance, comme une sorte de torture enfantine, dans un environnement aseptisé et froid, cruel et inhumain. L’HYDRA l’avait broyé, et, là où les enfants grandissaient généralement avec l’amour de leurs parents, elle, elle avait vécu dans la haine et la frustration, et tout cela avait été centralisé autour d’une personne, son bogeyman : Wolverine.
Et il se tenait face à elle. Peu importe ce qu’il dirait, Laura n’était plus en état de réagir. Tout ce qu’il y avait, c’était une rage, une fureur qui bouillonnait en elle, et, si Wolverine n’en était évidemment pas responsable, l’HYDFRA avait bien fait son boulot, de sorte que, plutôt que de se retourner vers ceux qui l’avaient privé de son enfance, elle se retournait contre l’homme. La rage obscurcissait son jugement, ce qui fit qu’elle manqua de vigilance, permettant à l’homme de la saisir, en la plaquant contre une poutre. La douleur irradia dans son dos, mais elle se contenta de grogner, réussissant à se défaire de l’emprise de Wolverine, qui lui parla ensuite du SHIELD.
« M’aider ? cracha-t-elle. M’aider à faire quoi ?! Je suis une arme, et le SHIELD est mon ennemi ! »
Laura ne s’imaginait aucun autre avenir que découper et tuer, car elle avait été élevée et pensée pour ça. Pour être une tueuse, pour être une arme... Elle se rua vers son adversaire, et, plutôt que de l’attaquer frontalement, bondit en hauteur... Mais, là où on aurait pu s’attendre à ce qu’elle cherche à se glisser dans son dos pour l’attaquer de retrait, elle l’attaqua en réalité en étant en hauteur. Elle avait fait un salto à l’arrière, et ses pieds tranchants frappèrent l’homme dans le dos, le faisant saigner. Laura savait que l’homme avait un facteur autoguérisseur, et qu’elle ne pouvait pas le défier frontalement...
Rapide et agile, elle était une véritable tornade, tourbillonnant autour de Logan, évitant ses attaques pour multiplier les blessures légères, de simples estafilades, mais dont l’objectif, sur le long terme, était redoutable. En multipliant les blessures, elle malmenait son facteur autoguérisseur, tout en cherchant une faille.
« Nous sommes des monstres ! Car je suis ton clone, alors ça ne peut faire que de toi un monstre. Combien de personnes as-tu tuer ? Peux-tu seulement les compter ? Qu’était ma mère pour toi ? Une cible parmi tant d’autres ? »
Rapide, furieuse, mais ses sentiments prenaient le dessus. Sa vision se brouillait, elle ne réagissait plus qu’à l’instinct, après des milliers d’heures d’entraînement, de simulations, à se faire tirer dessus, à courir dans de longs couloirs froids en étant canardés par des gatlings... Elle avait de moins en moins conscience de se battre, ni du fait que, tout en frappant, elle était en train de pleurer, n’étant plus qu’un atome de rage, de fureur, de souffrance et de tristesse.
IRON GIRL
Au sein de l’armée, et au sein des Hawkes, Steve Rogers était une sorte de légende vivante. Un héros de la Seconde Guerre Mondiale, un WASP, incarnant à lui seul toutes les vertus de l’Amérique traditionnelle. Un vrai Américain, aussi déphasé avec son époque que les Hawkes pouvaient l’être. Un guerrier légendaire, dont la seule présence sur le champ-de-bataille suffisait à revigorer le courage des autres. Ce fut comme si l’arrivée des Vengeurs avait renforcé l’intensité des militaires et des agents sur place. Hulk se mit à charger avec sa rage habituelle, et se servit d’une voiture ennemie comme d’un javelot, l’envoyant s’écraser contre un hélicoptère0
Rachel s’envola dans les airs, fournissant une couverture aérienne, et vit Kurt tomber droit vers le sol.
*Merde !*
Elle allait se ruer sur lui quand le vent se mit à évoluer. Au milieu du champ de combat, il y avait Tornade, et, dans un sourire, la Déesse africaine ralentit la chute de Kurt, aussi belle que redoutable.
« Toi et Logan..., commenta-t-elle, suite à la répartie de Kurt. On ne peut jamais vous laisser seuls cinq minutes sans que vous ne fassiez des bêtises. »
La Reine des Orages était mal placée pour parler, elle-même ayant récemment déclenché un incident diplomatique en se rendant sur la dictature sudaméricaine de Santa Marco, où elle s’en était prise à l’armée, envoyant valser chars et Jeeps avec des ouragans dévastateurs. Tornade était une femme redoutable, Maîtresse des éléments, et elle se mit à s’envoler, tandis que les éclairs se mirent à rugir.
Le regard de la femme se tourna alors vers Rachel.
« Iron Girl ?
- Euh... Oui ? »
Rachel était un peu secouée par tout ça... Comme dépassée par les évènements. Est-ce que c’était ce que Batman ressentait quand il repoussait des forces extraterrestres en se battant aux côtés du Flash et de Superman ?
« J’aurais besoin de votre aide pour pacifier la mer... Si vous pouviez me couvrir pendant que je m’occupe d’eux... »
Rachel hocha la tête. Faire équipe avec Tornade... Rachel avait beau être une Hawkes, elle avait grandi au milieu de cette mythologie du nouveau millénaire : les justiciers en costume, les vigilantes, dotés de pouvoirs divins, en faisant les nouveaux héros mythologiques des temps modernes, les nouveaux Ahcille et Hercule.
Tornade s’envola à hauteur des nuages, et se mit à agir, tandis que Rachel déclenchait une série de leurres et de contre-mesures pour repousser les missiles des navires. L’eau, sous elle, se mettait à remuer dangereusement, et elle comprit peu à peu ce que Tornade était en train de faire.
Un maelström (http://img110.xooimage.com/files/4/3/2/battleofcalypsosm...gonzalez-4d4ee35.jpg) !
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WOLVERINE
Si X-23 était aveuglée par la haine, les yeux bleus pâles de Logan n'affichaient plus désormais qu'une froide résolution. Voir Laura dans un tel état lui rappelait la bête sauvage qu'il avait été, qu'il pouvait encore revenir s'il lâchait prise : Le bras armé d'organisations gouvernementales ou para-gouvernementales, qui semait la mort partout où il allait. Il avait mis des mois, des années à se retrouver avec l'aide du professeur Xavier et en gardait d'effroyables séquelles. mais il y était parvenu. Il était redevenu humain, ou presque. Peut-être ce chemin pouvait-il également être parcouru par la jeune femme. Pour cela, elle devait être défaite, ou se rendre. Vive comme l'éclair, X-23 bondit par dessus ses épaules et avant qu'il n'aie pu faire volte face, elle entaillait profondément son dos avec ses griffes, avant de retomber lestement sur le sol. Logan grogna et leva ses avant-bras pour protéger son visage des multiples assauts meurtriers de son adversaire. Laura le harcelait, et Logan savait que plus le combat durerait, plus il risquait de se fatiguer et de perdre trop de sang pour se battre efficacement. Sachant qu'elle ne pouvait rivaliser en terme de puissance brute, la jeune mutante avait adopté une méthode alternative plutôt efficace.
« Tu as raison Laura, je suis un monstre. Je ne me souviens pas du nombre de mes victimes et je ne sais même pas si ta mère en fait partie. Mais ce n'est pas parce que nous partageons les mêmes gênes que tu dois suivre le même chemin que moi. Tu peux encore faire le choix de devenir quelqu'un d'autre ».
Et ne pas passer le restant de ta vie à te repentir et essayer de réparer tes erreurs...Le vieux mutant avait reculé pour reprendre son souffle et répondre à la jeune femme. Laura avait beau être déchaînée, elle n'en cherchait pas moins des réponses à ses questions. Wolverine constata que des larmes coulaient le long des joues de l'adolescente, ce qui lui arracha une grimace de dépit. Pauvre gosse.
« Argh »
Cette fois, la jeune femme avait manqué de peu sa carotide, mais largement entamé sa chair à la jointure de l'épaule et du cou. Se ramassant sur lui-même, Logan leva sa garde et repoussa X-23 d'un violent coup de pied frontal, visant son plexus. Celui-ci fut facilement contré, et sa botte s'écrasa contre les avant-bras de Laura, mais le coup était puissant et la mutante bien plus légère que lui, aussi l'impact la déséquilibra. Logan en profita donc pour partir à l'assaut à son tour, lui décrochant un formidable uppercut dans l'estomac, avant de la faire voltiger avec un crochet du droit. Le coups de poings lestés à l'adamantium de Wolverine étaient dévastateurs, mais il savait qu'ils ne suffiraient pas à stopper X-23. Rah merde. Logan ne parvenait pas à plonger ses griffes dans les entrailles de la gosse ; le simple fait d'y songer lui filait la gerbe. Pour autant, la tête lui tournait légèrement et il se rendit compte qu'il pissait littéralement le sang. Prendre l’avantage dans cette situation allait être très difficile – voire impossible. Il eût un mauvais sourire en voyant Laura se redresser. La petite avait de qui tenir.
« A bien y réfléchir j'pense pas avoir tué ta mère, ça colle pas. ». Logan avait cessé d'être une arme aveugle des années avant la naissance – supposée - de Laura, et il se souvenait depuis lors de chacune de ses victimes nécessaires ou collatérale. Et parmi elles, il y avait très peu de femmes.
« Quant au SHIELD... A vrai dire c'est pas non plus mes supers potes, mais ils sont un mal nécessaire. Et il y a des gens bien parmi eux, tu verras. » Même si tu en as déjà éventrée certain.
Se préparant à l'assaut suivant, le vieux mutant releva sa garde au niveau de son visage et fléchit les genoux. Un rapide coup d’œil au pilier défoncé sur lequel il avait projeté Laura lui fit froncer les sourcils. La mezzanine qu'il contribuait à soutenir vacillait. Elle n'allait pas tarder à s'effondrer sur les combattants, quelques quinze mètres plus bas.
NIGHTCRAWLER
Un sourire sincère s’épanouit sur mon visage alors que je sentais le soulagement détendre mes muscles. Avec Ororo, Cap', et même Hulk, il était impossible que nous perdions ce combat. Reprenant mon souffle, je regardait la belle noire s'élever de nouveau dans les airs. A l'institut Xavier, en raison de son âge et de son tempérament, elle avait été pour moi et bien d'autres mutants, une grande sœur, ou une mère de substitution. Un rougeoiement familier dans le ciel attira mon attention, et je constatait que Rachel avait revêtu son armure. Ouf. Je me sentis un peu coupable de ne pas m'être préoccupé de sa sécurité plus tôt, mais les événements du jour ne m'avaient pas vraiment laissé le temps de réfléchir. Conscient d'être debout comme un benêt au milieu du champ de bataille, je roulait à l’abri d'un cadavre de char et ramassait le premier fusil mitrailleur que je trouvait, avant de commencer à canarder une petite escouade de l'HYDRA qui s'efforçait de contourner le front.
« Hey, lieutenant ! »
J'avais du hurler pour me faire entendre du blondinet qui m'épaulait. La peur se lisait sur son visage, mais j'y voyais également de la détermination. Le jeune homme se retourna vers moi, et je constatait qu'il était probablement aussi jeune, voire plus que moi.
« Vous sauriez piloter ce truc ? » je lui désignait l'hélicoptère de belle taille qui harcelait nos troupes au sol de ses mitrailleuses.
Le lieutenant me regarda un instant sans comprendre, puis un éclair passa dans ses iris pâles lorsqu'il me reconnût. Il hocha la tête, et cela me suffit pour prendre ma décision. Je posai ma main sur l'épaule de mon compagnon, et me concentrer sur l'appareil, avant de fermer les yeux. L'instant d'après, nous nous retrouvâmes au beau milieu d'une demi douzaine d'hommes en armes, à l'intérieur de la carlingue ouverte aux quatre vents pour pouvoir mitrailler les troupes du SHIELD. Sans hésiter, j'arrosais ceux qui se trouvaient au bord du vide. Les hommes disparurent sans un cri. La suite fut aisée. Nous débarrassant sans mal des derniers gêneurs, nous investîmes la cabine de pilotage. Le pilote et le copilote, peu désireux de prendre le même chemin que leurs compagnon n'opposèrent qu'une résistance de forme et se laissèrent ligoter pendant que le lieutenant Hudson – c'était son nom – s'installait aux commande, stabilisant l'appareil à soixante-mètres.
« Wagner, je dois vous avouer que j'ai uniquement piloté des simulateurs », me glissa-il avec un sourire, avent d'entamer une première manœuvre.
M'emparant des commandes de la mitrailleuse avant, je fronçais les sourcils en observant l'écran que j'avais devant le nez. Je n'avais pas la moindre idée de comment utiliser ce bazar, mais à première vue ça ne semblait pas trop compliqué. Du moins pas autant que de piloter l'appareil.
« Ce sera une première pour moi aussi », grognais-je, avant de viser un hélicoptère adjacent, de déverrouiller la sécurité de la gâchette et de tirer. Avec un sifflement sonore, un missile se détacha du dessous de la coque de notre hélicoptère pour venir percuter la cible, faisant exploser son habitacle. Le tas de ferraille s'enflamma, avant d'aller s'écraser au sol.
« Ce ne sont pas les commandes de la mitrailleuse, Wagner, elles sont plus bas », me glissa le lieutenant avec un sourire, avant d'appuyer sur un bouton de la radio qu'il portait sur le torse. « Ici le lieutenant Hudson. Je me trouve avec Kurt Wagner à bord d'un appareil de l'HYDRA, aux coordonnées suivantes... Je vous prie de ne pas nous prendre pour cible. Nous allons.... »
On va leur faire une sacrée surprise. Complétais-je pour moi-même, alors que je m’emparai des commandes de la mitrailleuse pour faucher l'ensemble d'un bataillon qui quittait la plage.
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Toute la formation de Laura, tout son entraînement, tout cela était noyé dans une sorte de rage, de fureur longtemps refoulée, et, surtout, de souffrance. Sa vie toute entière n’avait été que souffrance, humiliation, et haine d’autrui. On lui avait appris à aimer que pour mieux lui apprendre à haïr, et il y avait, en Laura, une détresse profonde, un traumatisme immense, aussi vaste qu’un océan, qui était en train de ressortir à la surface, comme une écluse qui serait débordée par une tempête furieuse. Toute sa formation s’écroulait, toutes ses précautions. Tout ce qu’elle voyait, c’était le monstre qui lui avait retiré la seule chose qui lui ait jamais montré de l’affection : sa mère.
« TU MENS !! TU MENS !! »
Laura avait mal au ventre, au dos, mais elle s’en foutait, et se rua à nouveau sur lui. Il y avait toujours eu, dans Wolverine, une dose de rage naturelle, bestiale, de violence innée... Et Laura, elle, était son clone, pour le meilleur et pour le pire. Cette rage animale était en train de jaillir en elle, la faisant plus ressembler à une bête furieuse qu’à un combattant. Elle se rua sur son ennemi, ses griffes mordirent le vide, et elle pivote, essayant de le frapper à l’aide d’un coup de pied retourné. Rapide, elle réussit à effleurer sa cible, et bondit encore pour se faire repousser.
Son corps roula sur le sol, et elle planta ses griffes dans le sol, du sang jaillissant de sa bouche. Devant elle, elle ne voyait pas Logan, ni ce décor constitué de générateurs électriques... Non, elle revoyait ce quai, où l’homme avait tué sa mère, le cadavre sanguinolent de cette dernière s’écroulant sur le sol... Elle bondit à nouveau, en grognant, tandis que les lézardes sur le pilier soutenant la mezzanine se prolongeaient, rendant le combat très dangereux.
C’était un combat aussi sanglant que brutal, entre deux Immortels. Le sang ruisselait le long des griffes de Laura, sans qu’il soit possible de déterminer quelle quantité appartenait à Logan et à elle. Grognant et éructant de rage, Laura bondit à nouveau vers lui, et, au même moment, des portes s’ouvrirent sur des agents du SHIELD... Laura fut repoussée, et rien de ce que Logan ne pouvait dire n’aurait pu la calmer. Son corps heurta le pilier de soutènement de la mezzanine... Et les blocs s’écroulèrent sur elle...
Sans s’écrouler dessus.
Il y a une seconde, Laura voyait des blocs lui tomber dessus.
La seconde d’après, elle se retrouvait étalée sur le sol, à plusieurs mètres des débris.
« C’est fini, Laura. »
La femme qui venait de parler était aisément reconnaissable, avec sa longue cape rouge, son justaucorps bleu moulant, et le « S » (même si ça n’était pas un « S ») qui bordait sa poitrine. Supergirl venait d’arriver... Ainsi que le reste de la cavalerie. Miss Marvel, Iron Girl, Nightcrawler... Et Tornade.
« Logan ! »
Elle s’élança vers l’homme, qui saignait de partout, sa combinaison déchirée en de multiples endroits. Laura était inerte, venant de tomber dans les pommes.
« La base a tenu bon, nous les avons repoussés...
- Kurt a fait des ravages avec une mitrailleuse... J’étais sûre que le laisser se rapprocher de toi était une mauvaise idée... »
Ororo plaisantait, mais était surtout préoccupée par le sort de Laura.
« Qu’est-ce qu’on va faire d’elle ? »
La réponse ne vint pas de Logan, ni de Rachel, ou encore de Lloyd... Mais d’une voix émanant dans leur dos, une voix reconnaissable entre mille, légèrement fatiguée.
« Nous allons faire ce que j’ai fait avec chacun d’entre vous, Ororo et Logan... Nous allons l’éduquer et la soigner. »
On pouvait entendre le sifflement du fauteuil roulant.
Charles Xavier (http://static.comicvine.com/uploads/original/11/117763/3168597-beyonder00109.jpg) venait d’arriver, et son regard se porta vers Logan, puis son visage se fendit d’un léger sourire.
« Bonjour, mon vieil ami. »
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Logan s'efforçait de contenir les assauts de la petite furie qui lui servait d'adversaire. Elle avait beau hurler sa rage et son désespoir, sa précision demeurait intacte et s'il parvenait à chaque fois à la repousser en utilisant sa force brute, Laura se relevait sans cesse, aveuglée par la haine. Elle finira par s'épuiser, se répétait Logan, s'efforçant de gagner du terrain sur elle, de l'acculer dans un coin. Lui-même avait perdu beaucoup de sang et la tête lui tournait. Sa combinaison était un haillon ensanglanté et à peines ses entailles se refermaient-elles que Laura lui en faisait de nouvelles, alors qu'il continuait à la frapper de ses poings, de ses coudes et de ses bottes. Une énième fois, le vieux mutant rugit, attrapant la véloce x-23 par le col et la frappa à l'abdomen avait de la repousser en arrière. Et cette fois encore, Laura se releva... Mais ce fut pour constater que la mezzanine dont l'équilibre avait été mis à mal s'effondrait sur elle, à l'instant exact ou dans le dos lézardé de Logan, la porte magnétique s'ouvrait. Merde ! Logan fit un bon en arrière, pour éviter les débris, alors qu'un éclair bleu et rouge traversa la pièce à une vitesse inimaginable. Le mutant resta hébété quelques instants, les yeux rivés sur les décombres, avant de constater qu'à une quinzaine de mètres, Supergirl se tenait debout, à côté du corps inerte d'X-23. Logan soupira, et tituba légèrement, mais Kurt passa son bras sous son aisselle en grimaçant pour lui permettre de garder l'équilibre.
« Bordel Logan, t'es toujours aussi lourd, 'faudrait que tu penses à faire un régime ! »
Pour toute réponse, l'intéressé grogna, et tourna la tête lorsqu'une voix à l'intonation familière retentit à ses oreilles bourdonnantes. Avec stupeur, Logan reconnut Tornade, l'une de ses plus vieilles amies... Et peut-être davantage. Le vieux mutant sourit, découvrant ses incisives tranchantes.
« Salut Ororo. Ca devait être un sacré bordel dehors, pour qu'on t'appelle à la rescousse. Content de voir que cet abruti a été bon à quelque chose, pour une fois », répondit-il sur le même ton, en envoyant une petite tape dans le dos de son protégé à fourrure bleue.
Quant à Tornade, c'était une mutante surpuissante qui de surcroît, se tenait à l'écart de la guerre impitoyable que se livraient le SHIELD et l'HYDRA ; sa présence à Seikusu était donc particulièrement surprenante, mais après tout la ville traversait une crise sans précédent qui exigeait des mesures exceptionnelles. Le front maculé de sueur, Logan adressa un signe de tête aux derniers arrivants. Les yeux fixés sur la jeune Laura Kinney – pour l'heure bel et bien neutralisée- Logan ne sut quoi répondre à son ancienne coéquipière. Un sourire apaisé s'épanouit sur ses lèvres lorsque la voix du professeur X résonna dans la pièce, son fauteuil roulant glissant sur le sol carrelé.
« Charles... Vous ne pourriez pas mieux tomber ».
S'il y avait bien une personne au monde capable d'aider X-23, c'était bien lui. C'était cet homme qui l'avait aidé à surmonter ses traumatismes, à se conduire à nouveau comme un être humain... Mais aussi et surtout, il lui avait donné un nouvel objectif ; aider les jeunes mutant à mieux connaître leurs pouvoirs et à vivre en harmonie avec les autres humains. Et la bête féroce avait trouvé un foyer, même si son tempérament indépendant le poussait régulièrement à disparaître quelques semaines, une à deux fois par an. Logan repoussa gentiment Kurt, se sentant capable de marcher seul. A voir le regard surpris du jeune homme, il n'était pour rien dans sa venue du jour.
« J'ai essayé de vous contacter il y a quelques semaines, en vain. J'en ai déduit que vous étiez occupé. »
Si Charles avait été disponible, localiser Laura aurait été un jeu d'enfant. Les extraordinaires pouvoirs télépathe du mutant amplifiés par Cérébro permettait de débusquer n'importe quel être doté du gêne X sur la planète, et probablement au-delà. Logan soupira en se rapprochant de la mutante recroquevillée sur le sol ; de toute manière l'affrontement aurait été inévitable. Wolverine se baissa et souleva la jeune femme dans ses bras musculeux qui se révéla, comme Logan, bien plus lourde que sa silhouette ne le laissait présumer, la faute à son squelette en adamantium. Il allait probablement être nécessaire de l'enfermer, à cause des risques qu'elle représentait pour les autres – et probablement pour elle-même. C'était inévitable, mais ce serait difficile à vivre pour elle.
« Je propose que nous commencions par nous tirer d'ici avant que le plafond entier ne nous tombe dessus », conclut-il, en s'avançant lentement vers la sortie.
FIN DU RP (à suivre).