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Les geôles de l'Enfer [Slave Prime]

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Slave Prime:
Ainsi, son titre de Dames des Ombres n'était nullement un effet de style. Elle disparut d'entre mes mains en laissant voleter autour de mon corps quelques volutes ténébreux. Je n'eus que rapidement le temps de sentir le baiser délicat et léger de canines effilées avant que celui-ci ne s'efface. D'accord, la demoiselle était donc une infante des limbes croisées avec un courant d'air. Amusant petit résultat d'une éprouvette maléfique, donc je ne doutais pas qu'elle était encore plus pourrie à l'intérieur que nombre d'autres. Une putain ombreuse qui se pensait probablement insaisissable et inattaquable. Cela fit revenir mon détestable sourire, sans compter que ses mots ne firent absolument rien pour le faire disparaître. Pensait elle me rabaisser en évoquant mon rang ? Crétine. J'avais choisi ma place et l'appréciait, portant mon nom comme un honneur. Servir ma Maîtresse était un plaisir chaque seconde renouvelé et rester enchaîné à elle la meilleure chose qui pouvait m'arriver.

- Sois prudente, geôlière. Certains vents soufflent les ombres. Quant à ces démons que tu évoques.. Ah ! Leurs langues sont plus chargées de mensonges et de prétention que la tienne ne l'est de foutre.

Nous en étions donc à échanger quelques mots d'amour. La situation n'avait rien de surprenant ni même de réellement alarmant, toutefois : si affrontement il y avait dut avoir, la prison aurait depuis longtemps déjà résonné de la fureur d'une bataille. C'était encore un simple échange de politesses, durant lequel aucun de nous ne pouvait se permettre de céder la place à l'autre. Une certaine forme de respect s'instaurait alors, reposant sur un fragile accord tacite qu'il serait aisé de briser pour chacune des parties en présence.

- C'est toi qui s'avère amusante. Penser que tu pourrais me forcer à participer à tes amusements... Seule ma maîtresse pourrait éventuellement m'y convaincre. Mais montre moi. Je suis là pour cela, après tout. Je verrais si il y a matière à réviser mon jugement une fois que tu auras joué les guides, démone.

Elle sortit de l'ombre à mon côté comme un diable hors de sa boîte et entama le chemin sur lequel je lui emboîtais le pas. Bras croisés, voletant à quelques petits centimètres du sol et éclairé d'un léger halo rouge, je la suivis à travers les premiers couloirs de ce dédale. Sans un mot, nous nous enfonçâmes dans les ténèbres jusqu'à ce que celles-çi ne nous recrachent à la lumière des tréfonds de Drakengord, avec laquelle j'avais la particularité de m'accorder. Bah. Ephemera me présenta la prison alors que je contemplais déjà ce paysage particulier et oppressant, dans lequel la mélopée des souffrances se mélangeait au tintement clair des chaînes supportant les cages qui se balançaient mollement au-dessus des flots charriant soufre et magma. Quel spectacle... Une vision de l'Enfer tout à fait humaine qui répondait à quelques poncifs ancrés dans l'imaginaire de la "race inférieure". A la vue de cet endroit au ciel obscurcit habité par les harpies, je ne pus que repenser à quelques passages de la Divine Comédie. Dante Alighieri avait il séjourné un temps en Drakengord ? La pensée me laissa rêveur et un cri déchirant de prisonnier aux prises avec les serres meurtrières de ses tortionnaires volants me rappela à l'ordre.
Le discours d'Ephemera ne me surpris pas vraiment. C'était une philosophie embrassée sur les terres de ma maîtresse et le traitement de nos prisonniers n'était nullement différent. Quoique je n'avais pas souvenir que nous en ayons jamais laissé certains s'entre-dévorer, il était vrai.

- Fasciné ? Non. Les délices de la torture ne m'ont jusque là jamais attiré et je préfère les morts rapides et implacables. C'est plus... humain. Épargnez moi le couplet de la faiblesse, gagnons du temps et gardez votre salive.

Je m'envolais de trois petits mètres pour me mettre au niveau de la première cage venue, pendante au-dessus du pont et de nos têtes. La harpie qui y était s'envola en hurlant sa frustration et sa colère d'être dérangée, mais fût assez maligne pour ne pas contester ma venue. M'approchant des barreaux, je découvris une forme décharnée qui autrefois avait dû être humaine. Sa chair n'était plus que lambeaux sanglants et certains de ses os étaient à vifs, attaqués même par les coups de bec qui les avaient découverts. Son visage était à moitié emporté et commençait à faire le festin de quelques vers qui grouilleraient bien assez tôt et un peu partout sur le sol de ce mouroir, quelques tripes étaient répandues, les sucs se mêlant à la merde que l'homme avait dû laisser s'échapper au plus fort de son supplice. Répugnante vision.
Je redescendis me mettre à niveau de la Dame des Ombres, lui accordant un regard rapide avant que celui çi n'embrasse le reste du paysage cauchemardesque.

- Une façon comme une autre de justifier la perversion d'esprits malades, à mon sens. Mais il est vrai que nous sommes en Enfer et que ce genre de considération est stupide. J'haussais les épaules, revenant à mon hôtesse. Mais ce spectacle n'est qu'une chose courante et nous le savons tous les deux, démone. De ce qu'on m'a rapporté, vous êtes maîtresse dans l'art de la souffrance et de l'agonie et je ne vois ici que du très classique, même pour un pauvre humain. Je veux vous voir à l'oeuvre, vous ou le meilleur de vos vassaux. J'attends d'être convaincu.

Curieusement, l'ambiance m'excitait. Pourquoi ? Je n'en savais rien, mais je sentais clairement la fièvre rampante qui montait peu à peu. Je décidais de mettre cet état de fait de côté, bien que mes yeux s'étaient attardés un peu trop longuement à mon goût sur les seins d'Ephemera et ses fesses alors que je l'avais contournée.

Ephemera:
L’invité s’approcha de la cage où la harpie était en train de manger. Les harpies étaient par nature couardes, et elle s’écarta de l’homme, s’apprêtant à le revoir juste après. L’homme sembla inspecter l’état du corps, tandis qu’Ephemera croisait les bras. Visiter Drakengord, ce n’était pas courant. Même en Enfer, la plupart des démons préféraient voir les bordels des succubes, qu’une prison infernale. L’individu revint vers elle, toujours aussi hautain, avouant ne pas être impressionné. Elle ne dit rien, sentant que son sang donnait une version plus nuancée. D’infimes ondulations, qui témoignaient qu’il s’emballait. Restait ensuite à savoir comment interpréter ça. Il voulait la voir à l’œuvre, et ça ne la dérangeait pas.

« Allons chercher un prisonnier, alors. »

Elle se mit à marcher, traversant le pont suspendu, qui les amena à l’intérieur de la bâtisse. Il y avait une succession de barreaux donnant dans des cellules sombres, où les prisonniers étaient en surnombre. Ils n’avaient plus rien d’humains, ressemblant à des animaux ayant perdu la raison. Dans plusieurs cellules, ils dévoraient des cadavres, des odeurs difficilement supportables remontant parfois aux narines délicates de la Dame des Ombres. Les moins désespérés levaient la tête vers elle, implorant sa pitié. Elle atteignit un embranchement, et alla sur la gauche, descendant un escalier, atteignant désormais un couloir avec, à gauche, des cellules, et, à droite, un panorama où on pouvait voir quelques autres cages, et, sur des créneaux, des têtes pâles et ensanglantées, les bouches figées en un éternel cri de douleur. Des éléments décoratifs se trouvaient ici et là, des instruments de torture, où des damnés étaient attachés. Un crucifié se dressait devant eux, avec des pointes s’enfonçant dans son dos, un autre était écartelé lentement. Ephemera observait cette souffrance avec délectation. Il était rarissime que des innocents finissent dans ses geôles. Ceux qui vivaient en Enfer y étaient tous pour une raison. Violeurs, meurtriers, traîtres, elle les torturait sans la moindre pitié, ressentant à vrai dire uniquement de l’excitation. Ephemera continuait à marcher, avançant sur un pont. Il y avait des individus pendus en contrebas, maintenus par les bras, suspendus en l’air. D’autres l’étaient par les pieds, et étaient probablement morts, à force de rester la tête en bas.

La cible de la Dame des Ombres était un homme attaché dehors, qui n’avait pas encore été torturé, et portait sur le corps une simple culotte noire en latex, qui avait son rôle à jouer. Il était musclé, et quelques cicatrices anciennes traversaient son corps. Quand Ephemera s’approcha de lui, l’homme releva la tête, des yeux bleus perçants fixant silencieusement la Dame des Ombres.

« Salope », l’appela-t-il simplement.

Ephemera le regarda, penchant la tête, et se rapprocha de l’homme, qui ne cilla pas.

« Tu ne m’effraies pas, petite pute. Là-haut, j’ai terrassé un keyran, j’ai été torturé par un bourreau, et je ne lui ai rien dit. »

Elle se rappela alors qui était cet homme. Un damné, comme les autres, à cette différence près que c’était un guerrier, récemment capturé. Ephemera avait trouvé son cobaye, et posa ses doigts sur son corps, appréciant sa musculature. Il était très bien bâti.

« Tant mieux... Ce n’est pas ta peur que je recherche. »

Elle cessa de caresser sa peau, et le relâcha, avant qu’un lien noir, fait d’ombre, ne s’enroule autour de sa nuque, irritant cette dernière. Une grimace de douleur défila le visage de l’homme. Ephemera se mit alors à marcher, traînant l’homme derrière elle, forcé de la suivre, afin que sa peau soit moins irritée. Fort heureusement, ils n’eurent pas trop à marcher, avant d’atteindre une salle accessible par un escalier. Il y avait, sur le sol, de nombreuses tâches de sang, et divers instruments de torture. Ephemera relâcha le lien retenant l’homme au cou, et poussa ce dernier en contrebas. Il roula le long des escaliers, sans se faire vraiment mal, et atterrit sur le sol. La Dame des Ombres se téléporta devant lui, et le releva, puis le poussa, avant de l’attacher par les poignets à des chaînes fixées au plafond.

« Détache-moi, traînée ! ordonna-t-il.
 -  Shhhhhhhhhhhhhttt... soupira Ephemera en mettant une espèce de collier en cuir dans la bouche de l’homme, la nouant derrière sa nuque. Les mots viendront plus tard. »

Elle caressa alors lentement son ventre, glissant ses doigts le long de ses pectoraux, tandis que ses seins s’enfonçaient contre son dos. Elle fit ainsi descendre ses mains le long de sa culotte, et glissa ses doigts sous cette dernière, afin de lentement le masturber.

« Tu es un homme fort, je peux le sentir... Une belle queue, bien grosse... Les paysannes devaient adorer que tu les violes, hein ? Laisse-toi aller... »

Elle continua à le masturber, et sentit rapidement une belle érection, déformant la culotte. Ephemera retira alors ses doigts, après une masturbation ayant duré quelques minutes, puis tira sur une petite ficelle blanche le long de la culotte. Ce faisant, une série de petites pointes vinrent s’enfoncer dans le sexe de l’homme, contre la partie inférieure de sa verge. Un inaudible gémissement parcourut les lèvres de l’homme.

« Tu sens ces pointes ? Je vais t’épargner la version longue, alors, pour résumer, tant que ton sexe restera dur, les pointes se contenteront simplement de s’enfoncer. En revanche, si la culotte n’est plus déformée, si ton excitation décroît, les pointes s’enfonceront de part et d’autre de ton sexe. Relativement douloureux, je dirais. »

Elle s’écarta de l’homme, qui soupirait, les joues rouges. Ephemera lui attacha alors les jambes avec d’autres chaînes, puis tourna la tête vers son invité.

« Avez-vous une envie particulière ? Ou laissez-vous mon imagination s’exprimer ? »

Slave Prime:
J'hochais simplement et lui emboîtais le pas, voletant toujours à quelques centimètres du sol, bras croisés. Je ne l'aurais pas encore avoué, mais je révisais peu à peu ma pensée sur Drakengord. L'endroit était sinistre et malsain était un mot encore bien pauvre pour commencer à le définir. Je n'étais pas spécialement sensible pour autant, mais ces relents méphitiques de perversion insensée qu'on pouvait renifler à travers toutes ces cages faisait marcher mon esprit à plein régime. Les Enfers ne m'avaient pas épargné jusque là et j'étais rôdé à des spectacles jusque là réservés aux damnés. Ce n'était pour cela qui j'y prenais plaisir ! Peut-être étais-je finalement resté plus humain que je ne l'avais imaginé ? Possible. J'allais devoir veiller à éradiquer ces dernières traces de mon moi "lumineux" pour ne plus laisser que la noirceur de mon âme s'exprimer. Et si Drakengord devait me servir de chrysalide pour cette mue, alors je m'y enfermerai le temps nécessaire.

L'intérieur même de la tour n'avait rien à envier au reste. Le paysage à la décoration morbide se partageait l'espace avec des geôles surpeuplées par des créatures qui n'avaient plus d'humain que des vestiges corporels. Ca sentait la merde, la pisse, la viande pourrissante. Aux gémissements plaintifs se mêlaient les bruits de mastication humide et les râles noyés dans le sang. Un instant, je m'arrêtais devant un de ces mouroirs. Les hommes, nombreux, en violaient un autre avec une bestialité féroce qui m'évoqua instantanément l'animal. Le cul de la victime était ensanglanté à force d'être forcé et entre deux assauts parfois, un des autres prisonniers lui tailladait la chair à l'aide d'un caillou effilé. Les estafilades étaient déjà nombreuses et il me fallut un temps pour comprendre pourquoi la proie ne réagissait d'aucune façon : elle était morte sûrement depuis quelques minutes déjà. Je rejoignis Ephemera lorsque l'un des prisonniers se mit en tête d'arracher de ses dents un long lambeau de chair.
Notre route continuait, me donnant l'impression de visiter une tour de Londres rendues à ses plus glorieuses années. D'ailleurs, tandis que j'observais l'écartèlement, une question passa mes lèvres.

- Beaucoup de vos instruments me rappellent ceux que j'ai pu voir sur Terre à une époque. Qui s'est inspiré de l'autre, au juste ?

Passant les pendus, nous arrivâmes à ce qui me sembla être la seule étincelle de décence restant dans les entrailles de la forteresse. C'était un homme de belle stature, en bien meilleure santé que n'importe quel autre ici, moi mis à part. A son allure, j'aurais pensé à un guerrier et sa façon d’accueillir la Dame des Ombres me le confirma. Sans porter cette pute ombreuse dans mon coeur, je l'avais assez cernée pour savoir que les paroles du guerrier ne seraient que du vent à ses oreilles. Au vu du doit qu'elle laissa courir sur le buste puissant de sa victime, je ne doutais pas que cette dernière soit à son goût. Elle le fit taire et le traîna grâce à un lien noir vers notre prochaine destination, bétail s'en allant à l'abattoir. Le guerrier dévala les escaliers et Ephemera se téléporta en bas des marches, me faisant rapidement la suivre.

Lorsque j'arrivais dans la salle, l'homme était déjà réduit au silence par le cuir qui lui obstruait la bouche. Quant à moi, par jeu je pense, je restais un instant derrière Ephemera. Collé contre son fessier, je lui laissais le loisir -où le dégoût, pour ce que j'en savais- de sentir la bosse légère de ma queue. Ce fut celle du prisonnier qu'elle vint saisir et l'espace d'un instant, je le pris comme une provocation à mon égard. Elle le complimenta tout en le masturbant doucement. Cela ne fit qu'augmenter ma propre érection, ce que ma tenue ne lui empêcha évidemment pas de sentir. Le manège dura un temps, que j'utilisais pour caresser un peu l'intérieur de sa cuisse. J'en étais à entreprendre de remonter lorsqu'elle tira une corde dont je ne saisi d'abord pas l'utilité. Curieux, je cessais mes attouchements pour regarder par-dessus son épaule et découvrir que le sexe de l'homme était la cible d'une sorte de mécanisme qui semblait être inclus dans sa culotte. Vu la déformation qu'empruntèrent les traits de son visage, je pouvais deviner quelle partie de son anatomie avait le malheur d'entamer les "réjouissances".
Les explications me confirmèrent aisément que j'avais raison et je m'écartais d'Ephemera. Je n'aurais sû dire si c'était par prudence ou parce que j'avais l'impression qu'elle se désintéressait de mes actes obscènes envers elle.

Tandis qu'elle s'adressait à moi, je m'installais dans ce que je savais être une chaise de torture. L'assise avait cela de pratique qu'elle me donnait une bonne vue sur la scène, mais c'était bien tout. Ni les liens ni les éventuels pièges installés sur l'instrument n'auraient su m'inquiéter, aussi avais-je pris la peine de m'installer confortablement. Jambes légèrement ouvertes et coudes posés sur les accoudoirs pour me permettre de joindre les mains devant mon visage, je braquais mon regard sur mon hôtesse. Dans ces yeux dont elle était dépourvue.

- Amusez vous donc, Ephemera. J'ai dans l'idée que vous savez prendre ainsi votre plaisir et je n'aurais pas l'indélicatesse de vous en priver.

Mon regard passa sur l'homme. Il me dévisageait aussi, entre deux moments passés à abreuver son excitation comme il le pouvait en dévorant les formes d'Ephemera. Son excitation devait rester intacte, après tout. D'une main tremblante, le guerrier se saisit d'un des seins à sa portée et chercha à le malaxer grossièrement. Qu'avait il à craindre comme punition pour son acte ? Je pense qu'il avait parfaitement estimé la situation et, quand il chercha à déchirer le haut de cuir de la démone, peut-être espérait-il une mort plus expéditive que celle qui lui tendait les bras, bien lointaine.
Ses doigts tremblotants jouaient avec les chairs pulpeuses de deux monts et je m'y connaissais bien assez pour savoir que c'était bien malhabile. Trop pour être plaisant.

- Vous auriez pu avoir la décence de penser à moi, lançais-je, presque amusé. Mais commencez donc, votre amant se languit et quitte à rester spectateur, autant qu'il y ait quelque chose à regarder.

Ephemera:
Elle avait senti de deux manières le plaisir de son invité. Elle l’avait senti à travers son sang, cet indicateur tellement parlant pour un vampire, elle avait perçu les délicieuses ondulations de son sang, ainsi que cette espèce de concentration sanguine autour de son sexe, amenant ce dernier à avoir une érection. Il frotta son membre contre ses fesses, ce qui lui permet de réaliser, une fois encore, le plaisir que l’homme ressentait. Il fallait croire qu’il était bien moins humain que ce que son sang semblait dire. Au lieu de l’effrayer, Drakengord l’excitait. Mais comment ne pas le comprendre ? La vue de tous ces damnés, de toute cette souffrance, était un régal constant pour Ephemera. Elle ressortait toujours des geôles avec une forte envie d’aller voir ses servantes et prostituées, et cherchait toujours à essayer de faire preuve d’une certaine originalité dans la manière dont elle torturait. Cet exercice n’était pas facile, car, comme Slave Prime l’avait fort justement fait remarquer, la concurrence était rude chez ces gens qu’elle torturait. Bien plus que leur recherche de l’amour, c’était véritablement dans l’art de la souffrance que le génie humain s’était illustré. L’histoire humaine de la torture était une mine d’enrichissement, la preuve la plus indéniable que l’humain tenait bien plus du démon que de l’ange. L’ironie voulait que ce soit justement les plus « purs » qui aient permis de perfectionner cet art. Inquisiteurs, missionnaires, colons, croisés, tous avaient fait preuve d’un tel savoir-faire que les démons en auraient presque été jaloux. Mais, après tout, pour Ephemera, le christianisme était fondé sur la douleur et la souffrance. Chaque semaine, les croyants priaient devant leur idole : un crucifié. Un torturé. Dans ses symboles elle-même, l’une des principales productions spirituelles humaines était une ode à la souffrance. Bien au-delà des vampires, des orcs, des gobelins, les humains étaient les plus grands rivaux des démons. Ils avaient donc une place toute chaude en Enfer, qui plus est à Drakengord, où l’Enfer prenait sa revanche, récupérait ses droits, rivalisant de cruauté avec les plans inférieurs pour s’arracher la première place du podium. Une funeste et sordide course à la terreur et à la mort.

Oui, elle avait senti l’excitation de son invité, mais le moment n’était pas encore venu de le satisfaire. Elle avait un homme à torturer, et, dans ce domaine, elle était une femme passionnée, qui se dévouait à fond. Voilà pourquoi elle ne fit pas attention à son érection, et préféra, provisoirement, détacher les poignets de l’homme. Ce dernier était suffisamment lucide pour comprendre qu’il ne fallait pas que sa queue diminue, sous peine de voir les lances enfoncées dans sa verge déchiqueter sa peau. Le remède ultime pour forcer un homme à avoir la gaule. L’inverse d’une ceinture de chasteté, en un sens. Slave Prime alla s’asseoir sur un fauteuil qui avait été pensé à tout, sauf pour s’asseoir. Fort heureusement, les piques qui se trouvaient dessus n’étaient pas rétractées. En temps normal, ce fauteuil enfonçait de petits pointes acérées dans les jambes, les bras, et les hanches, avant de se mettre à tournoyer sur elles-mêmes. Les pointes étaient petites, l’objectif étant surtout de préparer le sujet au spectacle.

Elle esquissa un léger sourire quand Slave Prime lui dit d’y aller, de lui offrir un spectacle. Son « amant » était nerveux, et elle pouvait le sentir paniquer. Il s’attaqua à ses seins, essayant de déchirer sa combinaison. Il redevenait cet homme brutal, ce prédateur qui avait sombré en Enfer. Elle se téléporta rapidement, atterrissant derrière lui, et des liens d’ombres vinrent à nouveau immobiliser ses bras, les écartant, tirant douloureusement. Un gémissement parcourut les lèvres de l’homme. Elle aurait pu le démembrer, mais elle n’y tenait pas particulièrement. Ce serait trop rapide. Mais ça lui donna une idée pour la suite, en repensant à l’érection de son invité.

*Pour plus tard... Commençons par préparer celui-ci.*

L’Enfer était le terrain rêvé pour la Dame des Ombres. C’était, par définition, la dimension la plus terrifiante qui existe. C’était un endroit où l’injustice et la cruauté était institutionnalisés, et légitimement répandus. C’était un lieu de liberté, tout simplement, une liberté absolue et pure, où chaque chose était permise, sans craindre les conséquences. Il n’existait aucune autorité suprême digne de ce nom pour fédérer les Enfers et imposer sa version des choses. Le Mal, ce n’était pas la cruauté, ni la souffrance. Le Mal, c’était tout simplement la liberté. Et cette dernière trouvait son plein épanouissement à Drakengord. Elle lui retira le bracelet de cuir l’empêchant de parler. Elle aimait bien opérer dans les cris. C’était comme écouter de la musique. Une délicieuse symphonie, surtout quand, comme elle, sa vision n’était plus ce qu’elle était.

« Ne te débats pas comme ça, petit humain... Croyais-tu pouvoir me baiser comme une pute de bas étage ?
 -  Aaaah... Sa... Salope...
 -  Insulte-moi, si ça peut te faire plaisir… »

Il se tortillait, grognant, ses veines sortant de son corps musculeux. Une vraie montagne de muscles. En Enfer, on ne sort jamais, même en mourant. On se contentait de renaître. Serait-il ici aussi un grand guerrier ? Ou est-ce que son séjour à Drakengord le briserait, et en ferait l’un de ces nombreux damnés errant sans but en Enfer ? Ephemera attendait de savoir. En attendant, elle le laissait respirer un peu, pendant quelques secondes, le laisser penser à des choses douces. Il gémissait et grognait, en sueur, mais semblait tenir le coup. Il bandait bien, et Ephemera continua donc. Elle se dirigea dans un coin de la salle, et alla attraper une arme qui était retenue à un établi contre le mur. Un fouet, très tranchant. Pas le genre de fouet qu’on utilisait dans les bordels pour se féliciter d’entendre les claquements, non, le genre de fouet très effilé, très tranchant. Elle releva son arme, et le fouet claqua, avec ce son si agréable. L’homme poussa un cri de douleur, avant de serrer les dents, lorsque le fouet lui arracha un morceau de peau. Elle leva à nouveau le fouet, et frappa encore, laissant une longue traînée rouge, le bout du fouet se couvrant de sang, alors que les jambes de l’homme se dérobèrent, peinant à le soutenir.

« Bande, BANDE ! s’exclama Ephemera, avant de le fouetter une troisième fois. Allez, mon salaud, pense à toutes ces salopes que tu as défoncé ! Visualise-les !
 -  Raaaah... Sa... SALOPE ! »

Du sang commençait à s’égoutter de sa culotte, et il ferma les yeux, de longues traînées de sang jaillissant de son dos, formant de petites cascades pourpres. Ephemera les lécha, sa langue filant sur les plaies, faisant gémir l’homme. Elle contempla son sexe, remarquant toujours une bosse. Il résistait plutôt bien, et elle s’humecta les lèvres, réfléchissant à la suite du programme. Ephemera marchait autour de lui, l’homme se rinçant l’œil, essayant de trouver, dans les formes d’Ephemera, la force nécessaire pour surmonter la douleur. Ephemera ne devait pas frapper trop fort. Autrement, la douleur finirait par avoir un effet anesthésiant. Elle finit par venir devant l’homme, et lui caressa le torse, un sourire sur les lèvres, plantant ses orbites sombres dans les yeux de l’homme.

« Fous le camp, pétasse !
 -  J’ai faim... »

Sous son téton, elle enfonça alors l’une de ses griffes noires, faisant encore couler le sang, et avança son pouce, coinçant délicatement un morceau de peau, sentant l’homme grogner. Ce faisant, elle détacha un morceau de peau, et tira dessus, comme une languette, faisant trembler l’homme. Sa salive coula de ses dents, alors que le lambeau de peau glissait sur quelques centimètres, avant que la Dame des Ombres ne doive l’arracher. L’homme soupirait lourdement, tandis que son petit morceau de peau, dégoulinant de sang, glissait entre les doigts d’Ephemera, avant que cette dernière ne l’avale.

« La chair humaine est une chose dont les démons se sont toujours régalés...
 -  Aaaah... »

Le sang continuait encore à glisser de sa verge, le forçant parfois à fermer les yeux, essayant de s’accommoder à la douleur. L’une de ses mains fut alors poussée par le lien d’ombre, se retrouvant devant Ephemera, qui caressa ses doigts.

« Tu sais comme moi que tu vas perdre tes couilles... Alors, je vais t’offrir une alternative. Je vais arracher l’un de tes doigts, et tu le mangeras. Si tu refuses, alors je te laisserai avec cette culotte pendant quelques heures. Et, si tu refuses de participer à mon petit jeu, alors, non seulement tu mangeras ton doigt, mais la culotte restera là... Et je peux continuer avec les autres doigts. »

Ephemera parlait avec excitation, un sourire sur les lèvres. Ce genre de défi avait surtout pour intérêt de stimuler le cerveau du détenu, de l’amener à avoir un rôle actif, et, ainsi, à être plus réactif... Tout en développant une sorte d’horreur psychologique, dans la mesure où le détenu devait lui-même choisir le choix de sa sentence, sans solution de secours. A cet instant, il commençait véritablement à comprendre que la seule chose qu’il pourrait espérer d’Ephemera, ce serait le droit de mourir. Elle espérait que le spectacle serait à la hauteur de ce que l’arrogant visiteur attendait.

Slave Prime:
Assurément, l'Enfer était la liberté. Ce n'était pas le "Mal" mais l'absence de remord où de limites, c'était le bassin où se déversaient les vices les plus bestiaux et les plus primaires. L'Enfer était un lieu dépouillé de toute réelle forme de retenue et de civilité et c'était peut-être en cela qu'il était effrayant. Plus que n'importe quel autre, j'avais éprouvé ce fait dès mon arrivée. Moi qui m'était toujours imaginé en héros défendant les notions de Bien et de Justice, je m'étais transformé en bête puissante et prédatrice qui usait de ses pouvoirs pour imposer sa loi et conquérir sa place sur les terres les plus sauvages. Et ces mots que je chérissais autrefois, je me torchais aujourd'hui avec sans le moindre petit état d'âme. Oui, Drakengord et ses supplices m'excitaient furieusement, me donnant une érection violente que je ne prenais plus la peine de dissimuler alors que je profitais du cul d'Ephemera, moulé indécemment dans le cuir qui soulignait parfois même les replis de son sexe et le volume de ses seins. Dans cette prison, tout était permis, tout était repoussé. Et dans cette abîme de stupre et de sang baigné dans les immondices les plus noires, mon âme se complaisait.
Aux côtés de ma Lady, j'entretenais toujours une certaine retenue que je savais plaisante à ses yeux. Mais parfois, je sentais qu'une bête me rongeait les entrailles sans vraiment savoir ce qu'elle était et en la retenant parfois à grand'peine de rugir. Au point où j'en étais, assis sur cette chaise de torture à regarder mon hôtesse se délecter de l'état de son prisonnier qui n'en était qu'au début de ses sévices, je compris que cet endroit était le parfait terrain de jeu. Pour que mes ultimes parcelles d'humanité disparaissent au cours des jeux pervers de la Dame des Ombres.

Installé confortablement dans mon assise et les yeux rivés sur le spectacle qui se déroulait face à moi, je laissais enfin ma queue se raidir sans  plus la retenir, fortement soulignée par la combinaison que je portais. Le visage calé dans le creux de l'une de mes mains, je n'arrivais à déterminer ce qui me faisait le plus d'effet : Ephemera et son corps ou la perversion dont elle faisait preuve. Intrigué par mon propre questionnement, je décidais d'observer la scène sans y intervenir et esquissais un sourire lorsque la Dame vint attraper un fouet. Show time, at last...

Le cuir mordit la peau qu'il lacérait à chaque cinglant passage. Le sang jaillissait, éclaboussant les muscles de son dos ainsi que le sol sur lequel l'humain tentait péniblement de se tenir debout. Et le bras d'Ephemera ne faiblissait bien sûr aucunement, l'invectivant de ses mots crus. Il bandait encore, oui... Et peut-être aurait il souhaité le faire autant que je le faisais ? La pensée m'amusa autant que la suite, ce lambeau de chair arraché à la main et rapidement avalé par la démone. Décidément, la Dame des Ombres ne ménageait aucun effort pour me convaincre et se faire plaisir et cela marchait plutôt bien, mon avis sur Drakengord s'avérant de plus en plus positif. Je ne lui dirais pas dans la minute, occupée qu'elle était à expliquer à son agneau somme toute superbement résistant la suite des réjouissance. Le clou du spectacle, qui réduirait certainement l'esprit du guerrier en lambeau plus sanglants que ceux qui pendaient lamentablement de son dos.
L'énuclée, décidément, était imaginative et très douée dans son domaine. Pourtant, je me décidais enfin à intervenir après m'être tenu tranquille et me levais doucement de mon fauteuil pour tourner lentement autour des tourtereaux.

- Allons allons allons, Ephemera... Il faut faire preuve d'un peu..hm... d'humanité. Ce terme ne vous sied pas, c'est vrai. Mais disons que j'ai pitié de ce...compatriote ? Oui, disons ça. Le cannibalisme est encore tabou pour moi, mais peut-être que c'est un plaisir auquel Drakengord m'initiera ? Nous verrons. Pour l'heure, il n'est nullement question de gastronomie.

Je me plantais un peu entre les deux, la lumière de l'endroit mettant en valeur mes raides centimètres. C'était bien sûr un amuse-gueule offert à Ephemera, mais là n'était pas tout à fait le propos de mes actes. Je continuais donc après être passé à côté de la geôlière, une de mes mains venant saisir l'un de ses seins pour le presser alors que je regardais l'homme.

- Cette pute infernale va te tuer, l'ami. Mais il te faut continuer de bander tant que je parle, n'est ce pas ? Alors concentre toi sur ça. Je malaxais sans pudeur la rondeur mammaire tout en continuant. Elle va te tuer, disais-je. Je ne te sauverais pas, non. Mais je vais te donner l'occasion de profiter d'elle avant de crever. Vois tu, toute démone d'ombre qu'elle soit, je pourrais l'anéantir. Vraiment. Oh, non, non ! Je ne le ferai pas. Elle sait trop bien recevoir ses invités pour que je commette cette erreur. Toutefois... Mes pouvoirs seront  à la hauteur pour l'empêcher de se débattre quand tu essaieras de la baiser.

Mon sourire s'élargit alors, les ombres dansant sur mon visage donnant l'impression qu'il en devenait dément, démesuré. Un peu comme si la commissure de mes lèvres s'était déchirée sous mon hilarité. D'un geste, j'arrachais le cuir qui couvrait la poitrine d'Ephemera et la fit jaillir. Passant derrière elle comme la première fois, je lui collais à nouveau ma trique contre le cul et vint soulever ses seins de mes mains passées sous ces derniers. La tête sur l'épaule de la geôlière, j’enchaînais sans me départir de mon rictus improbable. Ephemera put alors voir l'énergie rouge se dégager de moi pour aller s'agglomérer doucement, se formant en plusieurs dizaines de filins fins dotés de crochets qui battaient l'air autour de l'humain, l'autre extrémité solidement attachée dans le mur le plus proche. En un éclair, les crochets s'enfoncèrent dans les chairs du guerrier comme pour l’hameçonner et il hurla tandis que les filins se tendaient sans violence. De mon côté, mes doigts s'amusaient à tirer sur les pointes érectiles de mon hôtesse, les roulant parfois.

- Elle ne bougera pas de cette position, l'ami. Je te l'assure. Et si tu arrives à elle, je ferais en sorte que tu puisse la baiser pour te venger, c'est promis. Bien entendu, il va falloir tirer sur les câbles qui te retiennent ! Ne t'en fais pas, ils sont un peu extensibles. Un peu. Tu as ta chance.

Les crochets lui arracheraient la peau. Certains lui déchireraient également les muscles et deux les tendons d'Achille. Un lui coûterait sa paupière gauche, aussi. Cet homme, avant que son premier doigt n'effleure Ephemera, serait un tas de chairs sanguinolentes et la Dame des Ombres pouvait le comprendre de son point de vue, tenant compte de la tension déjà forte des câbles qui luisaient sinistrement.
Je passais la langue sur le cou de mon hôtesse, m'adressant à elle dans un soupir.

- Jouez donc le jeu, ne bougez pas. Profitez de mon... présent. J'espère vous faire plaisir, mais je n'ai pas votre talent.

Mon attention revint à l'homme alors que mes doigts s'enfonçaient dans la pulpe des seins, une de mes mains les ayant même quittés pour s'aventurer entre les cuisses de l'énuclée, caressant son intimité à travers le cuir. Elle ne sentirait certainement pas grand'chose, mais c'était plus une proposition qu'un acte réel. Et une motivation supplémentaire pour l'homme, à qui je m'adressais de nouveau directement.

- Elle mouille déjà, cette putain. Viens donc. Et n'ai pas l'idée de refuser d'avancer, sinon je briserais tout tes os un à un en veillant à garder ton système nerveux parfaitement alerte. Maintenant marche, tas de merde. Viens la baiser. MARCHE !

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