Journée de cours classique au lycée de Seikusu. Il faisait chaud, Mélinda avait séché les cours du matin, préférant dormir, et s’ennuyait maintenant dans celui de l’après-midi. Son uniforme scolaire la gênait, et elle était bien plus intéressée par observer le corps aguichant de la professeur, une certaine Yamagachi, plutôt que noter les inepties inutiles qu’elle racontait. Néanmoins, comme trop l’observer paraissait curieux, Mélinda préféra se plonger dans une autre de ses activités préférées : contempler ses merveilleux ongles. Narcissique ? Naturellement. Mélinda passait volontiers une demi-heure, au moins, à s’observer chaque matin dans le miroir de sa salle de bains, contemplant ses formes voluptueuses, sa belle poitrine, ses lèvres d’ange, sa longue chevelure… La vampire se savait belle, et le simple fait qu’elle vienne en cours était généralement un cadeau pour les autres. Bien des mâles louchaient ainsi entre la professeur, Mélinda, et quelques rares autres lycéennes. Et Mélinda se faisait un plaisir de les perturber, glissant parfois son crayon entre ses seins, ou déboutonnant un ou deux boutons de son chemisier, prétextant la chaleur, tout en n’hésitant pas à plonger son regard hypnotique dans les pupilles des hommes, ou même des femmes, qui la regardaient.
Néanmoins, un cours, c’était long, très long, et la contemplation de ses ongles finit par ne plus amuser Mélinda, qui décida alors de faire une autre chose qu’elle aimait : réaffirmer son autorité sur ses petits camarades. Son regard se porta naturellement sur sa voisine, sur une table juste à côté d’elle, une lycéenne qui écrivait distraitement, se ruant parfois dans sa trousse pour y répondre au dernier SMS qu’un mystérieux individu lui envoyait. Habilement dissimulé dans la trousse, le portable était supposé ne pas attirer l’attention, et ce curieux engin fascinait Mélinda. A qui écrivait-elle ainsi ? La tentation était grande d’en savoir plus. Trop grande. Pendant que la professeur parlait, et sans que Mélinda ne l’entende, elle se dressa subitement, se levant, et alla à côté de sa camarade.
« Qu’est-ce que tu… ? »
Le raclement de sa chaise avait du attirer tous les regards, mais Mélinda s’en souciait comme d’une guigne, et poussa la lycéenne.
« Dégage, avança-t-elle simplement en s’emparant du portable rose.
- Hey, mais j’te permets pas, espèce de… !
- La ferme ! »
Mélinda se rassit, sans aucun intérêt pour le cours, ou la gêne qu’elle avait pu occasionner, et consulta le portable. Elle y lut des messages sans intérêt, bourrées de faute, où sa camarade disait qu’elle s’ennuyait, et qu’elle voulait « ab-so-lu-ment » voir son correspondant.
« Rends-le moi, pétasse ! » grinça la lycéenne.
Mélinda la regarda en souriant, puis porta son regard vers la professeur.
« De mon humble point de vue, les trois quarts des élèves de cette classe seraient bien plus intéressés de savoir ce que tu as écrit, ma chère, et le quart restant est un ramassis d’imbéciles, avança-t-elle, arrachant quelques rires gênés, mais il y a tellement de conneries dans ce que tu écris que les lire serait un affront à la décence humaine. »
Et, disant cela, Mélinda jeta le portable au sol, et constata qu’il ne s’était pas brisé. Surprise, elle leva son pied, et l’abattit violemment dessus. On entendit le choc sourd de son pied, suivi du portable qui explosait en des filaments électriques. Les yeux de la propriétaire se vrillèrent de rage.
« SALE PUTE !!! » hurla-t-elle en lui bondissant dessus, essayant de la gifler.
Malheureusement pour elle, Mélinda avait des réflexes acérés, et sa main se dressa, interceptant celle de la lycéenne, se serrant sur son poignet, l’emprisonnant dans un étau, et elle la regarda en souriant.
« Lèche mes pieds, petite conne…
- Aïe… Tu… Tu me fais mal, putain !
- Je pourrais briser ton os d’une simple traction, alors, fous-toi à genoux, et lèche mes pieds pour implorer mon pardon. Tes parents doivent vraiment être des minables. Tu n’es qu’une sale gosse pourrie gâtée, alors je vais t’apprendre ce qu’est l’autorité, moi. Fous-toi à genoux !
- Au secours… » gémit la lycéenne en pleurant, ayant visiblement très mal.
Mélinda ignorait alors totalement ce que faisait la professeur, entendant des murmures. Elles se tenaient au fond de la classe, et la vampire jubilait de voir ce qu’elle faisait. Elle affirmait son autorité. Qui y avait-il de plus beau sur Terre que faire ça ?