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Messages - Lyra Scytha

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La zone industrielle / Re : I won't let you go...[Lyra Scytha]
« le: mardi 11 juin 2019, 11:22:50 »
Les emmerdes. L’informatrice en a l’habitude et pourtant, elle ne peut s’empêcher d’aimer s’en attirer. Ce soupçon d’adrénaline qui court dans ses veines, propulsé par la pompe cardiaque, saisi par ses muscles, et met son cerveau en effervescence. Cette adrénaline, elle l’aime autant que sa détermination. Celle-ci n’a aucune limite, avec l’orgueil, ils forment une barrière infranchissable. Celui qui voudrait l’asservir n’y parviendrait jamais. Elle s’est jurée de mourir plutôt que de perdre sa liberté. Elle ne se permet jamais d’incartades, droite et pourtant vagabonde. Stricte et pourtant libre comme l’air, comme cette brise qui caresse ses cheveux en cette journée mouvementée. Elle est un paradoxe vivant cette Lyra. Elle s’interdit d’aimer ou de réduire sa liberté le temps d’un soir pour au final se l’interdire perpétuellement par ces pensées. Ce jour-là, la belle avait quitté les toits assez tôt, en réalité elle devait prendre part à une rencontre mondaine pour trouver des informations compromettantes sur de beaux enfoirés. Alors, elle s’est habillée d’une robe noire à la coupe asymétrique. Devant, elle est courte, derrière elle est un peu plus longue. Sa taille est ceinturée par un corsage qui affine encore davantage sa taille et met en valeur sa poitrine. Ses jambes sont couvertes d’un voile opaque, un collant noir, son visage est masqué par une écharpe et une cape mi longue qui dévoile son corps mais cache son regard aux autres. Elle sait que cette journée est importante, qu’elle peut tout à fait se faire châtier si elle n’y va pas et pourtant, valsant entre les réverbères, les lumières et les ombres, la demoiselle étire un sourire. A ses pieds, elle a mis des chaussures confortables qui lui permettraient de courir en cas d’attaque malvenue. Les cheveux détachés, tombant de chaque côté de son visage, Lyra s’avance dans la rue.

Elle s’amuse cette demoiselle, elle n’écoute pas les tirades, les conversations et, bientôt au coeur de la foule, elle attire les regards. Elle déteste cela. Pourquoi ? Elle déteste, et l’évoquer serait malvenu. Un souffle léger se glisse entre ses lèvres, elle approche de sa cible et pourtant quelque chose d’autre attire son attention. Alors, elle se hait. Pourquoi faut-il toujours qu’elle soit curieuse ? Elle n’est pas armée, elle n’a que sa souplesse, que sa fureur pour combattre l’adversité. Et cette flamme qui danse au fond de son regard cristallin. Lyra pose son dos contre le mur. Elle a vu quelque chose. Alors, elle s’avance rapidement. Un homme vient de passer, il a l’air suspect. Non. Quelque chose d’autre, de pire l’attire. Des bruits de suffocations. Lyra penche la tête pour observer de loin la scène. Un vieillard semble avoir bien des soucis avec cet homme aux cheveux flamboyants. Lyra s’accroupit, ses genoux craquent, elle écoute. Une menace. Un frisson de haine parcourt son dos. Puis ses mains se crispent, se serrent, se tétanisent. Il est l’heure d’être une héroïne, Lyra. Pourquoi, d’ailleurs ? Pourquoi décider de se dévoiler et non pas de laisser les choses se passer ? Elle ne sait pas. Elle ne se comprend que peu dans ce genre de situations. Elle saisit dans la ruelle perpendiculaire à l’endroit de la menace, un couvercle de poubelle. Bien circulaire, parfait. Un sourire s’étire sur son visage. De toute façon, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Au pire quoi elle se fait mettre à terre d’un coup d’un seul, elle mordra et pourra s’en aller rapidement… Non ? Lyra songe un instant. Un instant supplémentaire et elle aurait potentiellement arrêté son acte. Mais non. Elle sort du coin et lance le couvercle de poubelle, comme un frisbee directement dans la tempe de l’homme aux yeux écarlates. Lyra ne fera pas mieux, elle est courageuse oui, mais très lâche également. Elle croise les bras. Qu’est-ce que… D’où vient cette foutue témérité soudaine ? Elle s’avance, impérieuse, elle a le visage haut, ses bras se croisent sur sa poitrine, les jambes arquées, parfaitement sur ses appuis, elle peut détaler à n’importe quel moment.

On peut savoir pourquoi vous agressez un vieillard dans une ruelle?

Elle s’approche et tape du pied sur le sol, à bonne distance. Elle est grande pour une femme, un mètre soixante-quinze, et sa grandeur déteint au fond de ses yeux. Elle le fixe froidement, comme si elle le foudroyait, qu’elle voulait extirper son âme de ce puits sans fond. Lyra est devant ces deux personnes, la poitrine gonflée d’orgueil et d’héroïsme notoire. Elle étire un sourire et abat sa sentence de son cil impérieux:

Lâche.

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One Shot / Re : Fall Into Madness ? || Pv. Jack Tailor
« le: dimanche 09 juin 2019, 14:52:39 »
Enchanté. Il l’est. Gaby l’est également. Il a fui loin de Gaby. Son regard s’était soudain pétrifié en une expression sincère de crainte. Non pas de l’ombre en face de lui, non. L’ombre ne l’avait pas tout à fait saisi. D’où venait cette soudaine anxiété? Une anxiété ? Une anxiété ? Voilà que quelque chose résonne à nouveau aux oreilles de l’ombre. Dans les ténèbres de sa mémoire, elle s’échappe. Elle s’en extirpe aussitôt, sans avoir laissé cette voix lui murmurer horreurs et doucereuses menaces. Changé ? A-t-il donc peur de ce changement ou bien de ce qu’il est devenu ? Gaby ne peut s’empêcher de raisonner, mais à nouveau, sa peur l’intrigue. Il a peur de lui faire du mal. Il y a longtemps d’ailleurs que le scientifique n’est venu voir Gaby. Aussi, chaque prise de cette infâme drogue soumet un peu plus l’esprit gangrené de la belle silhouette féminine. Son tortionnaire n'a plus l'habitude de délester Gaby de cette chaleur qui tiraille et provoque supplications et tourments.
Tiens, pourquoi donc l’ont-ils obligé à avoir les mains liées ? Elle penche la tête légèrement, toujours sans un mot, mais son regard se veut à présent un peu plus accueillant, compatissant. Seulement, son regard a abandonné cette once de pitié il y a longtemps, donc compassion se change en glace. Ne sachant plus comment sourire, la forme reste silencieuse. Il la remercie. Elle lui sourit. Il a enfin retrouvé toute sa capacité oculaire. La question la plus importante est posée enfin, la réponse ne satisfait pas Gaby. Loin de là. Des semaines ? Gaby abaisse le regard, un peu déçue, son sourire s’efface et l’ange se morfond à nouveau.

Il est éreinté. Il s’allonge, Gaby reste à sa place, de profil par rapport à lui, la tête tournée vers lui, les pieds bien droits. Le dos creusé, cambré dans une galbe appréciable. Gaby ne bouge pas, pas besoin. Ce surnom ainsi prononcé aurait pu l’exaspérer venant du scientifique. Mais prononcé par cet homme, il ne lui semble pas que ce soit une insulte. Au contraire. Ce surnom, entre les lèvres sèches de l’homme, sonne comme une douce symphonie. Mais également comme une discorde interne feutrée par l’ardeur redoublée de l’homme. Gaby relève les yeux vers la caméra, son attention pourtant rivée sur Andrew, l’ombre s’avance près des lits, à reculons, observant la caméra. Sa première question ne trouve aucune réponse pour le moment. Gaby s’arrête et tourne son visage vers lui, suivi par le reste de son corps.

... C’est la première... fois qu’une autre expérience entre ici, oui.

Gaby déteste ce surnom mais ne lui avoue pas, pourquoi instaurer une mauvaise entente d’un coup. Il ne l’observe pas, alors, Gaby pose son pied nu contre le barreau et grimpe sur le matelas du dessus. Calme, peut-être cette ombre est-elle heureuse de parler à quelqu’un d’autre qu’à ses hallucinations ou qu’à cet enfoiré qui vient la voir parfois. Assise au-dessus, le dos posé contre le mur. Perpendiculairement à l’homme, ses paroles lui rappellent de malheureux moments. Une caméra se tourne. L’ombre la regarde. Puis répond de sa voix harmonieuse bien que peu habituée:

... C’est juste.

Les yeux clos, voilà que cette féminité pousse un soupir. Elle se souvient du sang. De la douleur, de la tétanie de ses muscles stimulés par des courants électriques de plus en plus intenses. Elle se souvient de cette goutte qui tombe inlassablement sur son front, de la vis qui rentre petit à petit dans son crâne, de ce sourire malsain qui s’éteint en un gémissement langoureux. Elle se souvient oui… De ce qu’elle a vu, des gens morts face à elle, de l’enfer dansant, des hommes la violant. L’ombre se recroqueville, au-dessus. Elle tressaille dans ses draps et, soudain, retrouve l’apaisement.

... Ils m’ont torturée et m’ont étudiée. Coupures, sang, destruction... soupirs, horreurs, meurtres... démembrements, monstruosités, éventrations… Cela ne s’arrêtait jamais. Jamais.. Jamais.Entendit-il.

Pour se faire taire, Gaby abattit violemment son crâne contre le mur derrière. Dès lors, ses yeux furent fermés. Le viol n’avait pas été évoqué, il lui semblait un moindre mal face au reste durant ces… quatre années. En réalité, Gaby ne savait pas le temps passé ici. Cette salle, tout était arrivé à l’intérieur. Un jour, pendue aux barreaux, l’ombre était détachée. L’autre, les bras ouverts par les couverts offerts, le suivant plaquée contre le mur, ondulant et suppliant pour souffrir d’afflictions de plus en plus douloureuses… Gaby recommença une seconde fois, frappant le mur de son crâne, l’arrière de son crâne se trouverait certainement bien vite amoché si un troisième coup était porté. Gaby s’en voulait d’avoir perdu ses capacités mentales d’antan, mais… Gaby n’arrangeait rien en faisant cela.

... Pourquoi… Es-tu ici ? As-tu perdu quelque chose qu’ils ont ? Quelque… chose… qu’ils t’ont volé? Une dette ? Ou bien… étais-tu… volontaire ? Trompé ? T’ont-ils menti ?

Gaby voulut se faire taire, avançant à nouveau le crâne, les yeux clos depuis un moment. Recroquevillée, l’ombre s’apprêtait à se faire à nouveau du mal, une habitude ici. Souvent, le scientifique lui en voulait de trop parler. Alors, maintenant, Gaby se faisait du mal en commençant à déblatérer des inepties. Tremblant, ce petit corps s’apprêtait à frapper de plein fouet le mur. Avant cela, Gaby murmura, audiblement:

Pardon... Je… Parle… Trop.

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Le fauve est blessé. Sa conscience lui répète qu’elle a une dette, une dette de sang. Entre les questionnements, elle l’observe cracher de l’hémoglobine. Habituée au sang, la belle petite diablesse a bien compris qu’il n’est pas quelqu’un de normal. Elle a fini par accepter qu’elle non plus. Chaque fois qu’elle frôle la mort, elle se retrouve autre part. Un jour elle finira à Washington sans comprendre ou bien à Guantanamo, et là elle souffrira. La vision du sang, bien que quotidienne, la fait culpabiliser encore davantage, ses yeux parcourent les cavités, les impacts, elle réduit la galbe de ses hanches en se redressant, droite devant lui. Elle gronde un peu, cette farouche diablesse. Ce rire résonne aux pavillons de ses oreilles, elle le transperce de son regard bleu, océan dans la pénombre de cette ruelle où désir et afflictions allaient se mêler presque ostentatoirement.

Il fallait bien cela, je n’ai pas vraiment envie que les flics m’arrêtent parce que je suis couverte de sang. J’appelle cela de la ruse féminine.

En parlant de flics, elle espérait les avoir suffisamment éloignés pour avoir le temps de le soigner. Et… La raison de cet acte ? Il n’a pas pu s’en empêcher ? Elle le sonde alors du regard, entre les grimaces, elle voit cette bête, ce fauve. En elle, quelque chose tambourine. Ce n’est pas son coeur, c’est quelque chose de bien plus violent, animé, viscéral. Revoilà le désir qui s’arme en elle, elle le réprime violemment en s’offrant une morsure de l’intérieur de la joue assez brutale. Alors, elle saigne un peu, mais elle s’en fiche. Sa détermination et son orgueil s’allient pour contenir ce désir qui valse dans son esprit. Elle suit l’homme qui glisse au sol, à genoux entre les jambes de l’homme, elle observe les endroits qu’il désigne. Elle hausse un sourcil. La voilà fascinée. Non seulement par le corps de l’homme, mais en prime par… Ses dons de régénération. Elle aurait voulu devenir médecin si elle n’était pas partie de chez elle, il y a près de cinq ans. Lyra sortit de la trousse une pince chirurgicale en métal, stérilisée récemment à l’alcool. En entendant ses questions, elle grogne et enfonce la pince sous le pectoral en guise de réponse. Pour empêcher une contestation, elle fait une fois de plus preuve d’un culot incommensurable, elle place sa main gauche, libre, sur les lèvres de l’homme. Simplement pour taire un éventuelle cri de douleur, cet acte est ponctué d’un regard où l’enfer danse, où l’envie s’anime, combattue férocement par la raison qui, finit par la taire. Elle retire sa main, celle-ci se laisse tomber le long de l’épaule de l’homme, emportant avec elle de probables frissons provoqués par l’égard de ses ongles sur la peau maculée du fauve.

Ressorties ? Décidément… Plein de surprises.” Elle cherche la balle et après un moment à trifouiller dans les chairs de l’homme, elle ressort la première, triomphante, la main pleine de sang. Étrangement, un sourire s’étire le long de ses lèvres et dépose sur son faciès une fascination mortifère. Elle venait d’avoir l’exacte expression que son père montrait constamment. D’un coup, elle perdit ce sourire, cet air diabolique et répondit enfin à sa question, à demi-voix. “Je suis informatrice de certains gangs, voilà pourquoi je ne donne jamais mon véritable nom.” Eh merde, pourquoi faut-il toujours qu’elle ouvre sa bouche plus qu’il ne le faut. Elle peste entre ses dents, elle décolle ses fesses de ses chevilles. D’un geste simple, rapide, elle retire la ceinture de Logan. Elle ne s'y attarde pas, mais effleure tout de même son bas ventre. La balle dans la clavicule est bien plus profonde que l’autre donc cela risquait d’être plus long. Glissant le cuir entre les lèvres de l’homme, elle étire un sourire, sa main effleure la joue de l’homme elle dépose un baiser sur son front… Elle a vraisemblablement toutes les techniques de l’arracheur de dents. D’abord apaiser les gens avant de venir et de disloquer à demi la mâchoire des gens.

Lyra est encore plus proche de lui, le surplombant, à genoux alors que lui est assis, elle est affairée à repérer comment est entrée la balle et où elle s’est logée. Sa poitrine se soulève proche de l’homme. Quand enfin elle se décide à commencer, elle enfonce sa pince dans la chair de Logan, un sourire aux lèvres. Le corps humain la fascine, d’autant plus celui de cet homme qui alliait bestialité et particularité. Cette singularité la fascinait comme le témoignait cette nouvelle étincelle au fond plus profond de l’abysse de ses yeux.

Mon véritable nom est Lyra Scytha.

Dire son nom à quelqu’un témoigne d’une confiance, parfois fausse et pourtant, celle-ci est belle et bien sincère. L’écarlate se déverse de cette plaie et elle ne va pas en s’arrangeant, elle cherche cette foutue balle. Elle s’approche encore davantage de lui, la main libre posée sur l’autre clavicule pour le pousser un peu plus contre le mur, comme si elle voulait l’asservir. Elle le domine en cet instant et, après deux bonnes minutes de torture, elle ressort la balle. Elle a conquis ce corps. Elle observe ses mains et les essuie d’un geste habitué, sur son pantalon noir. De ce fait, le sang se voit très peu. Elle dépose la pince dans la trousse de soin, elle nettoiera plus tard. Elle retire alors le cuir des dents de l’homme et répond à ses paroles, enfin.

Comme il vous plaira, fauve.

Elle joue avec le feu, mais elle ne peut pas s’en empêcher. Elle aime les flammes, s’en approcher, danser avec Vulcain, dans une chaleur insupportable. Lyra repose ses fesses sur ses chevilles, bien installée. Elle le sonde du regard, un sourire en coin, joueur. Elle dépose alors la ceinture de la bête sur sa jambe droite, proche de l’aine, puis le contact disparaît. Lyra est fière d’avoir eu l’ascendant sur lui, alors, décidant de ne pas le recoudre, elle pose une main sur le mur derrière James, d’un geste hâtif, elle s’accroupit, et se relève. A-t-elle murmuré quelque chose, tout près des lèvres de l’homme ? C’est possible. Dans ce cas, qu’a-t-elle murmuré ? Preuve une fois encore de son amusement, de sa bravade, elle tire la langue à la suite de ce susurrement.

Howlett.

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One Shot / Re : Fall Into Madness ? || Pv. Jack Tailor
« le: vendredi 07 juin 2019, 22:16:44 »
Les supplications de plus en plus viscérales conduisaient très vite à un désir de souffrance et de plaisir mêlés. Elles emmenaient dans un monde paradisiaque qui s’effaçait une fois avoir croisé le regard du violeur. Pourquoi Gaby était ici ? Ils ont quelqu’un. Ils l’ont elle. Parfois en fermant les yeux, Gaby peut entendre sa voix, une voix fluette, gentille. Calme. Elle demande: quand rentrerons-nous à la maison? Alors, Gaby répond de sa voix douce, mi-grave, aussi douce qu’une caresse, une voix presque maternelle … Que tout irait bien. Il avait promis de ne pas l’abuser. Il lui avait donné sa parole, mais comment donc vérifier les dires de ce foutu tortionnaire ? Lumière. Cette lumière, symbolise ici la folie, ici la souffrance, ici la mort, ici la douleur. Ici la haine. ICI L’ENFER. Il lui est arrivé de ne pas dormir pendant des lunes, à cette ombre. Heureusement, dans cette aile, elle peut manger de bons plats, pourquoi un tel traitement de faveur ? Discipline, torture, lobotomie, DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ES-TU ICI ? Cette voix résonne parfois, le temps s’arrête ici, mais les larmes coulent. La goutte tombe, inlassablement, elle tambourine, frappe contre le sol. Et rappelle assez souvent les horribles sentences, les brimades, les coups, les coupures. Souvent Gaby a cru mourir, jamais cette délivrance ne lui a été permise. Il lui semble avoir tout perdu, sauf une chose, sa soeur. Elle avait dix ans quand elle a été kidnappée. Et Gaby… seize ans. Pourtant, la silhouette était celle d’une femme d’environ une vingtaine d’années. Aucune idée de ce qu’il se passe en dehors de ces murs. Aucune idée de ce qui va lui arriver ensuite. Le jour se passe comme une vie, une vie se passe comme une éternité, une éternité se fragmente en une seconde à chaque battement de cils et de coeur. Que faisait Gaby avant ? Aucune idée. Qu’est-ce que Gaby fera après ? Ce surnom l’insupporte.

La forme ombragée par le mur observa l’homme entrer. Il était grand, très grand, même si Gaby ne pouvait pas se mesurer, ainsi placé sur le lit suspendu au mur. L’homme ne voit pas, il tâtonne. Pas de réponse. Pendant un long instant d’ailleurs. Juste le silence. L’ombre reste perchée, silencieuse, il se présente. Pas Gaby. Il s’assoit, Gaby se lève. Il ne voit pas, Gaby l’observe. La poutre des deux lits suspendus est saisie, sa main glisse dessus sans bruit, Gaby descend de son perchoir. Ses pieds effleurent le sol après un claquement agréable. Comment donc acquérir une telle souplesse en si peu de temps…? C’était l’unique chose que les gardes lui accordent, être souple. Tant de grâce est presque indécent, ses pieds glissent sur le sol blanc. Aucune parole, aucune réponse. Plongé dans l’obscurité, il doit certainement se sentir à l’étroit dans ce sac. Ses mains sont attachées. Pourquoi ? Ses mains grisâtres se glissent sur le tissu, près des oreilles de l’homme et retirent l'entrave. Gaby connaît la procédure pour les choses amenées qui doivent être retirées. La silhouette observe la caméra un instant. Elle n’a pas détaillé le visage de l’homme pour l’instant. Non… D’abord, elle s’avança vers la caméra, puis recula, sans regarder derrière elle, elle posa le sac entre les barreaux pour qu’un gardes viennent récupérer cela plus tard.

Debout, lui, assis, Gaby le surplombait, mais exposait également ses jambes légères, douces et éthérées. Immaculées. La lumière du soleil lui était inconnue. Les carences en vitamines étaient comblées par des cachets, des médicaments toujours plus nombreux. Toujours aucun mot, Gaby s’avança vers lui. Dangereux? Qu’entendait-il par-là ? L’homme est beau, la silhouette féminine ne lui tend pas la main, elle le fixe. D’un regard neutre, glacial, haut. Andy? Gaby? Andy et Gaby ? Cet enfoiré avait le sens de l’humour. Tant mieux, Gaby l’avait perdu.

... Gabrielle.Entendit l’homme assis.

Gaby continuait de sonder ses yeux en quête de réponses. Il n’avait pas l’air méchant, loin de là. Voir du beige lui faisait du bien, du brun également. Voir quelque chose d'autre que du blanc lui faisait du bien. Les hallucinations visuelles se calmaient un peu en présence d’une stimulation visuelle. Les lamentations allaient visiblement s’arrêter pendant un moment.  Gaby n’avait pas l’habitude de parler, en général on lui demandait d’ouvrir la bouche pour autre chose. L’éclat de ses yeux brilla un peu plus, Gaby se pencha vers lui pour l’observer. Pas un sourire, plus un mot, juste le silence à nouveau de sa part. Les lèvres de l’homme étaient sèches, les siennes étaient humides. Gaby était son soulagement, son ange dans les ténèbres. D’ailleurs, l’ange releva le regard vers la caméra et la fixa. Il était derrière l’écran, c’était certain, il allait analyser les prochaines paroles, les prochaines actions, les prochains mouvements. Tout serait filmé, et réutilisé pour la science. Gaby tourna ses prunelles vers Andrew.

Pourquoi… Dangereux ?

Son esprit d’analyse ne l’avait pas quitté. Il était détérioré oui, mais pas entièrement anéanti. Qu’était Gaby auparavant ? Sa mémoire refusait de répondre et ses sens également. Gaby recula sa tête, se redressant, à nouveau comme un piquet. L’ange s’assit en tailleur d’un geste, presque aussi aisément qu’un claquement de doigts. Ses jambes étaient souples, elles étaient l’une sur l’autre sans soucis. Ses doigts étaient à présent entrelacés les uns dans les autres, son menton sur ce pont digital improvisé. Gaby le fixe en quête de réponses, aussi voici sa question:

Qu’est-ce qu’ils ont fait ?

Gaby sait la réponse au fond, des horreurs. Trop d’horreurs. Lumière. Gaby a l’habitude de cette lumière mais sans doute pas Andy. Gaby s’accroupit face à l’homme, rester dans une position confortable lui est inconfortable, alors, les jambes serrées, Gaby reste ainsi, sur ses talons, face à lui, la tête penchée sur le côté, ses cheveux caressent son épaule droite. Finalement, une once de sourire s’affiche sur son visage. Gaby a finalement conclu qu’Andy n’est pas méchant. Aussi, l’ange s’avance un peu plus et observe les mains du colosse. Cette petite étoile observe les liens de l’homme et penche la tête, de l’autre côté alors que son regard analyse la fermeture des liens. Elle saisit les poignets de l’homme avec douceur, ils sont chauds, sans doute douloureux. Elle tire une moue contrite, et pourtant calme… Elle cherche la réponse à ce casse-tête. Ses doigts sont froids, à la limite du bleu en réalité. Gaby ne le sait pas, mais son corps est en hypothermie ici, trop habitué à cette température, Gaby ne fait plus la distinction entre froid ou chaud… Surtout froid en réalité. Gaby observe les poignets de l’homme et les rafraîchit de ses doigts légers, gracieux, fins et doux. Son cerveau fuse et, malgré les contestations s’il y en a, Gaby actionne un petit mécanisme sur le côté des liens, ceux-ci s’ouvrent alors, libérant les douloureux poignets de l’homme. Un éclair traverse le regard du bel être qui se relève, triomphant, avant de déposer les liens sur le sac de toile, entre les barreaux. Alors, Gaby se tourne en souriant sincèrement.

Enchantée... Andrew. Depuis combien de temps es… es… tu ici ? Entendit l’interlocuteur.

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Perchée sur cette palissade, elle l’attend. Pendant toute la durée de cette marche, elle avait senti des regards sur elle. L’enfant devient sans aucun doute un brin paranoïaque dans ce quartier, un peu agoraphobe également. Comment donc savoir s’il est là ou pas ? Comment donc ne pas avoir peur d’un fantôme ? D’un spectre qui l’a détruite ? Son rythme cardiaque est rapide, mais rien en apparence, à part ses yeux, ne montre sa crainte extérieure. Durant leur marche, elle avait songé. Elle n’était jamais allée en Inde, aussi avait-elle secoué négativement la tête à sa question et ponctuer par un “Malheureusement non, je n’y suis jamais allée. Et aussi étrange que cela puisse paraître, je ne cautionne pas non plus l’influence et la suprématie américaine sur le monde. Sans doute suis-je influencée par le courant de pensée ici.” Elle songe à ses anciennes paroles, simplement de la chance ? Hmph. L’ésotérisme existe, elle le sait ! Elle est bien trop fasciné par cela, mais… Peut-être que cela lui portera préjudice… à force de voir des monstres et des démons à tous les coins de rues, ils allaient devenir rares.

Elle décida donc de ne pas répondre à ses paroles. La chance, elle n’y croit pas. Le destin non plus, sauf si les coïncidences sont de plus en plus ambiguës.La féline, ainsi montée sur la palissade de bois, attrape la main de l’homme et le remonte. Avait-il vraiment besoin d’elle ? Elle n’en sait rien. Elle ne veut pas le savoir. Lyra veut juste partir de cet endroit. Oui, la seule chose qu’elle veut, c’est disparaître loin de l’ectoplasme qui hante ses nuits, loin, oui, loin de l’enfer. Elle ne tique pas au contact de l’épaule, en revanche, à celui du bras, elle eut le réflexe de reculer légèrement le haut de son corps, bien que la proximité était obligatoire ici. Entre les deux édifices. Relevée par l’homme, elle est collée à lui, incertaine, soudain. Son regard ne croise pas encore celui de l’homme, elle garde ses incertitudes pour elle. Lorsque ses yeux remontent vers ceux de l’homme, elle affiche un sourire léger. Faux. Un sourire vainqueur pour effacer sa gêne. Elle ne rougissait pas, seule une chose la trahissait à nouveau, ses yeux qui ne savaient plus sur quoi se poser. Ils alternaient entre les deux iris de l’homme, mais elle n’en voyait presque pas la pupille. Ils étaient… Sombres. Profonds.

Lyra n’était pas petite pour une femme, elle faisait un mètre soixante-quinze. Malgré tout, face à un tel colosse, elle était impressionnée. Apeurée ? Certainement pas. Elle n’avait peur de rien. Pas même de la mort. B-bon, peut-être d’une personne oui. Cette proximité la tend, ses muscles, notamment du dos sont contractés, elle fixe Khal d’un air de défi. Il la domine de sa puissance physique, elle le surplombe par sa détermination. Elle refuse de vaciller face à un homme, ça non ! Jamais. La belle est tendue, son visage impassible se noie dans une expression de neutralité frustrante. Soudain, cet air impérieux disparaît, la main libre, elle étire un sourire nerveux quand il lui demande ce qu’elle fuit. Elle n’est pas du genre à se confier aux inconnus ni même à se lamenter de ses problèmes, loin de là. La jeune femme baisse les yeux, en contrebas, sur le côté. Elle secoue la tête de gauche à droite. Elle ne se tient à rien. Elle est parfaitement stable, son dos est posé contre le mur derrière-elle. Plaire ? A qui plairait-elle donc ? Elle se hait. Son corps est une injure, souillé de parjures. Blessé au creux de ses reins, comme au plus profond de son coeur, elle relève le regard. Une flamme traverse ses yeux, certaine, elle étire un sourire.

Moi ? Fuir quelque chose ? Khal, je ne fuis rien ni personne, je prends un raccourcis.

L’homme est beau. Cela la conforte dans son idée : Personne ne la désire. Les gens trop beaux ne s’intéressent pas aux petites damoiselles dans son genre. Qui voudrait d’elle ? Une vision biaisée de la réalité, elle en souffre, alors elle compense avec un mental d’acier. Hors de question d’être détruite par quiconque. Par un homme ? Encore moins. Elle ponctue ses paroles par un clin d’oeil suivi d’un index posé sur le sternum de l’homme face à elle. Son ongle glissa légèrement jusqu’au nombril de Khal. Un contact futile, fugace encore plus, oui. Et pourtant, elle gonfle la poitrine, tire la langue, fait volte face, ses pieds semblent habitués à l’équilibre parfait. Le contact entre eux est alors plus proche. Elle a besoin d’un peu d’élan, elle colle son dos contre le torse de l’homme. Et la féline saisit un rebord de fenêtre pour monter encore, sur un perchoir plus haut encore. A nouveau hors de portée. La féline s’est à nouveau envolée... Une fois en haut, elle pousse un soupir léger.

Mentir était quelque chose de facile. Surtout pour elle. Elle s’allongea, ventre au sol, sur le toit et lui tendit la main. Lyra l’aida à nouveau à monter ou l’observa grimper seul. Elle désigna une direction en fermant un oeil, concentrée.

L’endroit que nous allons voir n’est pas très loin, en revanche, il ne faut pas traîner si on veut arriver vite.

Lyra lui adressa un sourire tout à fait accueillant cette fois-ci. Elle avait des expressions très changeantes. Tantôt joyeuse, tantôt incertaine. Mais une chose ne changeait pas, cet éclat. Cette violence au fond de son regard. Cet air sauvage qu’elle avait toujours, même actuellement, cette belle lionne secoua sa crinière d’un geste de tête uniquement. Elle tourna ses beaux yeux bleus vers lui à nouveau, elle le détailla, distraite. Elle se jurait de ne jamais désirer un homme. Jamais se lier à quelqu’un même pour une nuit. Trop amoureuse de sa liberté pour cela… Mais alors, quelle était cette petite voix qui lui disait “Et pourquoi pas?”

Frustrer, provoquer, c’était son truc. Les hommes n’avaient qu’à subir ses envies, ses jalousies et ses émotions. De toute façon, personne ne la désirait… Elle se souvint d’une chose et posa son majeur sur sa tempe. Elle effaça rapidement ce visage de sa tête. Elle allait encore avoir des emmerdes, c’était sûr et certain. Elle s’avança sur les toits, aux côtés de l’homme. Elle marchait d’un air plus tranquille. Elle expliqua plus précisément les raisons de ce perchoir improvisé.

En bas, les gens se bousculent et râlent, ici, nous sommes un peu plus tranquilles.

Lyra glissa une main dans ses propres cheveux et joua avec une mèche, tournoyant son index doucement dans sa belle tignasse. Peut-être était-ce une erreur de revenir sur des paroles ? Après tout… Elle s’était déjà expliquée, pas besoin de revenir sur le sujet, elle décida de changer de sujet bien vite et haussa un sourcil. Elle savait ce qu’elle avait vu. Cet homme n’était pas humain. Cesse de douter, Lyra.

Dites-moi, Khal, cela vous prend souvent l’envie de vous balader torse nu dans une ville que visiblement vous ne connaissez pas ? Quand êtes-vous arrivé ici ?

Un excellent moyen de savoir s’il ment, n’est-ce pas? Elle sourit de sa ruse aux reflets perfides.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: vendredi 07 juin 2019, 19:42:29 »
Pourquoi pas à moi, au moins comme ça je pourrai savoir ce que ça fait d'avoir un beau reptile

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La fauve est farouche, son regard perçant et ses manières rustres. Chaque regard échangé perturbe l’humaine au creux de son esprit et pourtant rien ne paraît sur cette poupée. Malmenée par des questions intérieures, elle se maîtrise à la perfection. C’est sans doute son père qui lui a permi une telle connaissance des réactions d’autrui. La peau éthérée semble porcelaine à la lumière blafarde, vacillante et bientôt tremblante. Les ampoules menacent de griller, l’air se tend. La douce chair de la belle s’étire parfois lorsqu’elle pose ses mains sur ses avant-bras. Jamais personne ne l’a marquée. Ses cicatrices ne sont pas visibles, l’enfoiré mettait un point d’honneur à la frapper sur les parties basses du corps pour éviter que les violences ne se voient. Donc son cou n’était pas marqué et… Quand bien même il le serait, tout est quasiment effacé. Seuls les regards aiguisés peuvent, lorsqu’elle se dévêt , découvrir les empreintes d’un monstre. La bête l’amuse. Chaque réaction est analysée et mémorisée, a-t-il l’ouïe sensible ? Elle ne le sait pas, mais cela l’amuse.

Entre les lumières irrégulières, le chaos, un soupir, des regards, une panique. Tout était allé … Très vite. L’arc formé menaçait la belle enfant. Fugace d’ordinaire, elle était restée plantée là, sans bouger. La bête s’était réveillée. S’était levée. Et pourtant, Lyra n’avait pas réagi.Un homme avait été stoppé. Une insulte avait fusé. Aussitôt stoppé. Elle aurait dû l’entendre dans la cacophonie, dans la discorde montante et pourtant, tout passa comme si le temps venait de s’arrêter. L’espace d’un instant, tout s’arrête et tombe dans un cycle. Le sang, la peur des clients et du barman et elle. Pour la première fois de sa vie elle ne comprit pas. La bête s’était levée. Elle a vu le sang sur sa main. Elle n’a vu que cela. Ce sang coule. Ce liquide écarlate colore le plancher et pourtant, quand celui-ci coule, il n’a pas le même effet que l’autre chien qui s’égosille et se tortille, les mains plaquées sur son cou. Là où Lyra est heureuse pour le cloporte rampant, elle est comme… figée par les conséquences de ses actes. Que quelqu’un meurt parce qu’il la menace ne lui pose aucun problème de conscience… Mais que quelqu’un soit blessé par sa faute dans un dommage collatéral lui était insupportable. Impartial, le temps défile, mais pas elle. Elle a arrêté son cours. Lyra assiste à cette scène sans bouger. Un homme s’est effondré, puis bientôt un autre, éventré. Ce liquide écarlate est répandu par sa faute. Elle le comprend mais n’en détermine pas présentement les réalités. Trois coups de feu, elle reprit alors contenance en voyant que… Qu’elle venait de comprendre. Oui. Le sang qui coulait n’était pas le sien. Ces balles lui étaient destinées ! Elles auraient dû la transpercer elle ! En le voyant approcher, elle eut le réflexe stupide d’aller à sa rencontre. Elle voulait à cet instant précis que tout s’arrête. Pour lui demander pourquoi, pour comprendre, mais l’instant d’après, hors des bras de son sauveur, elle était à nouveau posée au sol. Elle s’abaissa derrière le comptoir.

Soulevée par l’homme, elle avait posé ses mains sur son épaule percée. Non pas pour le titiller avec la douleur, mais pour vérifier qu’elle avait bien vu. Au contraire, elle avait fait attention à ne pas appuyer. Elle avait voulu lui demander, comprendre. Et… Maintenant, du sang maculait sa belle paume blanche. L’homme… N’avait pas vacillé. Il n’était pas tombé. Comment ? Lyra, derrière le bar hésita. Elle observa sa main. Elle ne comprenait pas. Non. La raison de son acte était obscure. Personne n’en sauve une autre sans raison ! Personne ne risque sa vie pour quelqu’un d’autre ! Personne n’agit de façon illogique ! Avait-il fait ça juste pour son joli minois ? Cela n’avait aucune logique à part sauver quelqu’un qui ne le mérite pas. Lyra sent ses oreilles bourdonner, son coeur s’emballer. La bête fait des ravages. Elle n’ose pas regarder, mais ses oreilles décrivent tout à fait la situation. Entre cris, coups de feu, le bruit des tripes s’estompe bien vite. S’il y a bien une chose qu’elle sait reconnaître, c’est le mérite. La justice. Elle a une dette et elle le sait. Elle y tient. Elle se relève rapidement et va à l’arrière du bar. La dulcinée de la nuit observe une dernière fois en arrière pour découvrir le chaos. Le véritable chaos. Sang, membres entassés, elle observe cette bête… Qui, selon elle, n’en est pas une. Elle croit apercevoir, plus loin dans le fond, quelqu’un l’observer. Elle la reconnaît. La mort est là, elle lui sourit. Voilée de noir, elle rit, s’amuse de ce spectacle sanglant, puis s’efface comme un mirage.  Son regard semble, d’un coup, tout autre. Elle se passe de l’eau sur le visage. C’est un cauchemar, elle va se réveiller. Du sang coule dans le lavabo, elle croise ses yeux. Elle croit y voir un monstre. Cet homme est blessé par sa faute. Tout va s’arrêter. Elle entend le fusil à pompes. Sursaute. Elle sait ce qu’elle doit faire.

L’éthérée retrouva bien vite ses airs angéliques en enfilant un chemisier noir et un pantalon tout aussi sobre. Pas le temps pour le reste, il faut retirer le gros du sang avant tout. Dans l’arrière boutique, tout est rangé, en ordre. Alors que les corps s’entassent, elle passe une main dans ses cheveux. Les tripes s’écoulent, certains tentent de sauver le reste de leurs viscères, en vain. Lyra entend les hurlements, les cris, les coups de feu, c’est pire à chaque seconde. Combien de tombes aujourd’hui ? Elle saute par une fenêtre. Fuir, fuir d’ici, c’est tout ce qu’elle veut faire. Elle veut s’en aller. Son sac sur les épaules, ses gants aux mains, elle voit au loin des voitures menaçantes. D’habitude, elles viennent pour elle. Elle serre les poings. Elle a une dette. Il faut qu’elle prenne de l’avance et qu’elle éloigne ces foutus poulets. Elle se hâte, sur les toits plats. Elle s’accroupit et lance une grosse pierre dans le pare-brise d’une des voitures. Forcés de s’arrêter, ils sortent et observent les environs. Elle leur fait coucou d’en haut, cette ombre. Les éloigner de Logan. Pourquoi fait-elle cela ? Elle a une dette, c’est tout. Pourquoi est-ce qu’elle ferait cela pour une bête ? Une créature ? Parce qu’il a un truc qui l’attire ? Parce qu’il lui a sauvé la vie ? Elle se maudit et sema les policiers entre les ruelles. Lyra observe les alentours et va dans le bar. Elle fixe le barman qui lui indique où Logan est parti. Elle le regarde, il a compris le message, il est dépité sur sa chaise. Elle venait de lui intimer le silence à son propos et celui du bestial homme qui l’avait sauvée. Il soupira, rangeant son fusil à pompes. Elle contempla un instant le carnage. Transpercés, éventrés, les crânes parfois explosés, elle reconnaissait parfois certaines masses informes comme d’anciens êtres humains… Mais au final… La mascarade la fait reculer. Elle murmure un “Désolée.” sincère et disparaît sous la lumière des réverbères. Les mains dans les poches, par la porte de derrière, la belle silhouette s’éloignait.

Elle devait à présent le retrouver, avec la douleur, il lui était simple de suivre ses traces. Non seulement il devait être lent, mais en plus, heureusement pour elle, il perdait du sang. Elle décida de prendre de la hauteur. Bondissant, elle s’accroche à une rambarde, le pied sur un rebord. Le mur était rugueux, cela ne lui plaisait pas. Le pantalon qu’elle avait fut très vite déchiré au niveau des genoux. Maudit mur. Elle devança Logan, l’observant d’en haut. Il semblait ressentir la douleur, peut-être n’était-ce qu’un effet de perspective, en effet, elle le surplombe. Elle plissa les yeux, accroupie au futur croisement de l’homme. En haut. Puis en bas. Elle venait de se laisser tomber avec une discrétion quasi parfaite. Elle fit une roulade sur son épaule pour répartir l’énergie qui se propageait dans son corps. Puis, plus rien. Un silence. Accroupie, collée contre le mur. Elle attendit d’entendre à proximité les pas de l’homme pour se redresser, sortir de sa cachette et le plaquer contre le mur, à l’ombre de la bâtisse auparavant escaladée. Le mouvement, aux apparences violentes, ne l’avait pourtant pas été. Elle avait tenu à ce que son dos ne heurte pas trop violemment le mur.

Lyra observa son oeuvre. Elle posa sa main droite sur le torse de l’homme dégoulinant de sang. Elle était consciente qu’elle n’avait pas payé sa dette. Et elle n’avait toujours pas compris. Elle ne le supporte pas.

Pourquoi, Howlett?

Elle observe sa chair à vif, les impacts de balles. Le corps de la bête qui lui avait sauvé la vie. Pourquoi la sauver elle ? Est-il… si stupide que cela ? La sauver elle, une gamine qui s’attire constamment des emmerdes. Elle se hait encore plus que d’habitude à ces pensées. Sa main caresse, fugace, les contours des plaies. Elle secoua la tête, puis daigna enfin croiser le regard de l’homme.

Bon, je vous en dois une. Alors de un.

Elle posa son index sur les lèvres de l’homme pour prévenir une éventuelle contestation face à ses futurs agissements. Lyra posa son sac au sol. Puis reposa ses prunelles sur les siennes, autoritaire et extrêmement calme. Elle effleure légèrement les lèvres de l’homme et, soudain, une question se suspend dans sa tête… Le désires-tu ? Elle s’est jurée de ne pas douter, de ne pas s’attacher même une nuit à un homme, de ne pas vaciller dans sa liberté même le temps d’un regard. Et pourtant, elle vacille, elle souffle, sa poitrine se soulève, sublimée d’un chemisier qui lui va parfaitement. Elle cesse donc d’effleurer ses lèvres et lui dit:

Il faut que je vous soigne et non vous n’avez pas votre mot à dire.

Elle est vive la bougresse, elle continua d’autant plus rapidement en tapotant légèrement les lèvres de l’homme du bout de l’index.

De deux, même si je dois, après avoir retiré les balles, vous recoudre à vif je le ferai. De trois, il faut absolument que je paie ma dette, mais ça on verra ça après la partie douloureuse de notre relation.

Elle se tourna et se pencha en avant pour chercher des choses dans son sac… à peine quelques centimètres en face du bassin de l’homme. Elle attrapa, sans plier les jambes, les affaires convoitées… Les jambes bien droites, les fesses légèrement relevées. Elle sortit une trousse de secours et se redressa, puis se tourna vers lui. Cet instant n’avait duré que trop peu de temps pour laisser l’homme faire quoi que ce soit. En revanche penser, c’est une autre histoire. Ses yeux étaient certains, elle tapait du pied au sol. La diablesse était sauvage, mais elle s’inquiétait des gens qui mettaient leur vie en péril pour elle. Une diablesse avec un bon fond, how stupid.

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Ville-Etat de Nexus / Where the fuck am I ? || Pv. Zorro Wolfen
« le: jeudi 06 juin 2019, 21:21:18 »
La pluie tombe sur les toits, la tôle résonne. Les éclairs jaillissent et le tonnerre tonne. L’orage gronde et bientôt, les rues sont emplies d’hommes et de femmes grouillant. La foule s’épaissit à cette heure de pointe, ils se bousculent. Fendant la foule, un homme en costume noir s’avance rapidement, une mallette dans la main droite. Et elle passe de mains en mains cette belle mallette noire. Suivie de près par l’ombre, sa position est tracée et annoncée chaque croisement. En effet, plus loin, cette ombre murmure à l’oreillette les tournants, les rues, les boulevards, ses pas se font plus pressants chaque fois. Sa hantise ? Perdre le sujet de sa mission. Elle a le don de s’attirer des ennuis et pourtant, elle le fait, cette belle ombre. Elle suit cette pochette de cuir qui circule, qui danse en rythme avec les pas des passants. Les regards s’échangent, des poignées de mains également. Les sueurs se mélangent à force, la petite fouineuse pense que sur cette valise se trouve plus de liquides corporels que dans n’importe quel utérus de prostituée. Cette image lui semble étrange. Elle étire un sourire sous sa capuche et continue sa poursuite. Soudain, la valise est emportée dans un bâtiment. Privé. Elle devait certainement avoir une autorisation, un passe pour entrer. Comme le témoigne d’ailleurs le lecteur de carte à l’entrée. Elle serre les poings et fait son rapport. Le résultat fut sans appel. Suis cette foutue mallette.

Lyra baissa le regard vers ses mains trempées. La foule s’était dissipée, elle attendit un moment et soupira. Avait-elle vraiment le choix ? Bien sûr qu’elle l’avait. Elle avait toujours le choix. Soudain, son visage se fit plus froid, elle repéra un homme qui s’avançait vers le bâtiment. L’homme fut soudain interpellé par une belle voix enivrante. L’homme étira un sourire bête, la bête étira un rictus carnassier et resserra ses filets sur sa proie. En l’entraînant à l’écart, elle l’assomma sans difficulté et enfila ses vêtements. Elle mit des lunettes de soleil. Woman in Black. How entertaining. En entrant dans le bâtiment, elle sentit soudain un courant d’air chaud passer dans ses cheveux. Bon. La valise. Ce n’était pas une bonne idée d’être ici et elle le savait. Elle le savait même très bien ! La silhouette eut bientôt tous les gardes à ses trousses. Echec cuisant de la mission. Elle écrasa avec rapidité l’oreillette et le micro. Dans son infiltration, elle avait tout de même réussi à aller au cinquième étage sans se faire repérer. Au cinquième, elle s’était faite attraper. La belle brune avait alors sourit et s’était enfuie. Dans les couloirs, elle était ralentie par les hommes qui discutaient en buvant un café. Bientôt acculée dans une salle de réunion, entourée de vitres, elle recula. Les homme s’avance. Pas d’échappatoire. Elle le craint. Elle le sait. Courbée vers l’avant, bien ancrée sur ses appuis, la voilà qui pose son dos contre la vitre. Ils s’avancent, vainqueurs. Elle recule. Piètre femme face à des hommes forts. HA. Qui pense sérieusement cela d’elle ? Elle vivante ? Jamais personne ne l’enverra en prison. Elle fait volte-face, donne un coup de pied dans la baie vitrée en son plein centre. Pas d’effet, cette fois, c’est son épaule qui cogne le verre. Alors, il cède. Un homme tente de l’attraper, mais sa main se referme sur du vide. Un courant d’air emporte le verre, les documents et laisse la salle bien vide d’un coup. Elle observe le sol s’approcher bien vite. Il vient. Elle sourit. Il est là pour elle. Et l’étreinte de la mort également, une seconde fois. Ses yeux se ferment.

Pas un bruit. Juste le vent qui caresse ses cheveux. Sous ses pieds, des pavés s’étendent de part et d’autre d’une rue. Mais la pauvre ne voit plus rien. Le bruit d’un trot est de plus en plus proche et, finalement s’éloigne. Elle est consciente, ses yeux sont ouverts, mais elle ne voit rien. Son visage est couvert de sang. Lyra entend ses oreilles bourdonner. Elle se couche sur le côté droit, ses côtes effleurent le sol. Les mains posées sur ses oreilles, elle se tord atrocement. Pas de parole, pas de son, pas de bruit, ni un murmure, ni un cri. Seul le silence l’envahit. Incapable de parler. Elle veut hurler et pourtant elle ne s’entend pas. Le sang coule de son visage, ses yeux ont une pupille blanche. Elle est livide, presque maladive. La belle reprend son souffle… Tout se stabilise, sa vision également… Ses oreilles se débouchent. Elle peut sentir sa respiration, son corps mouillé au contact d’un sol froid. Elle est dans une ruelle, silencieuse… Lyra se relève… Les bâtiments ont l’air d’un âge ancien… Où est donc Seikusu ? Amusant, est-elle enfin morte ? Son père serait certainement très heureux de l’apprendre. Voilà la belle qui s’avance dans une rue passante, commerciale, habillée étrangement. Elle allait vite s’attirer des emmerdes ici. Une habitude, certes, mais elle n’avait pas vraiment compris ce qui venait de se passer… Elle essuya son visage d’un revers de manche. Les vêtements de l’homme qu’elle avait volé étaient trop grands pour elle, alors, elle avait serré la chemise blanche avec sa ceinture, à sa taille. La veste noire avait été abandonnée. Elle releva le regard vers le ciel… Où était-elle ? Elle posa sa main sur sa tête… Voilà la douleur qui reprenait. Elle posa son dos contre le mur d’une maison… Un bruit sourd l’assaillit, elle posa ses mains sur ses tempes, se massant douloureusement le crâne…

Où était-elle ? Quand la douleur fut calmée, elle déglutit nerveusement en croisant les regards interloqués. Loin de sa zone de confort, dans un monde qu’elle ne connait pas, elle se glisse dans une ruelle et essaie de raisonner.

Okay… Alors je suis tombée. Et je suis morte. C’est sûr et certain… Mais alors… où est-ce que je suis ?

Pourquoi parler seule à voix haute ? Se rassurer ? Possible.

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Centre-ville de Seikusu / Re : Trapped Troublemaker || Pv. Kane Coltran
« le: jeudi 06 juin 2019, 20:47:16 »
Son souffle s’arrête net en sentant une main effleurer la sienne. Son visage se crispe, elle n’a pas envie d’être ici, elle veut partir. Mais ce contact à la fois l’effraie, à la fois la rassure. Lyra ne savait que penser face aux démons de la nuit. Les ombres s’étaient affaissées après avoir dansé. S’étaient éteintes après avoir ri. S’étaient tues après l’avoir vu. Ce contact entre son dos et le torse de l’homme était perturbant. Elle ne savait guère si elle devait être effrayée ou, au contraire, apprécier cette venue. La craintive diablesse reste calme, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Tomber sur quelqu’un d’encore plus dangereux ? Cette voix la fait frémir, la brûle jusqu’à son âme. Elle se méfie mais semble s’intéresser, intriguée. Cette chaleur entre leurs mains la conforte mais, voyant l’arme pointée vers l’homme qui riait, elle écarquilla les yeux. Visiblement elle n’avait pas mesuré l’ampleur de l’acte de l’homme ni de son acte précédent. Elle avait tué deux hommes. Sans doute avait-il senti le corps de Lyra se presser un peu plus contre le sien. Ce n’était pas volontaire, loin de là, mais le bruit de l’arme à feu l’avait rendu étrangement nerveuse. Voilà les hommes qui s’éloignent la queue entre les jambes. La terreur à leur trousse. De l’emprisonnement à la liberté, il n’y avait qu’un pas, un seul. L’ombre dans la nuit venait de s’estomper, voilà les hommes qui s’enfuyaient avec rapidité.

La terreur, Lyra la connait bien. Elle l’aime et la hait. Elle l’adule et la rejette. Elle en tremble comme en rit. Sans cette terreur, elle se sent impuissante. C’est elle qui la rabaisse et l’élève aussitôt, c’est elle qui l’enferme entre les bras de cet homme qui vient de la sauver. Et pourtant ses paroles sont loin de la rassurer. Bien au contraire. Les paroles sont presque comme un baume, et, bientôt, tout s’effondre en même temps que l’homme, gargouillant dans le sang, tremblant et bientôt convulsant de douleur. Elle observe ce monstre se tortiller au sol, elle déglutit. Pour sauver sa peau, elle aurait pu faire n’importe quoi… Elle venait de tuer deux hommes, aussitôt, elle se ressaisit. La terreur l’avait quittée. Elle l’avait chassée. L’ange de la nuit blêmit légèrement et se tourne vers lui. Une fois face à lui, elle n’affiche qu’une expression neutre, frustrante pour ceux avides de réactions et de soupirs. Elle le fixe du regard. Ils travaillent pour lui ? Et donc il venait de tuer un de ses hommes alors qu’elle devait mourir ? Elle entend encore les gargouillis de l’homme qui, bientôt s’éteignent dans un grognement bestial.

Lyra observe cette main tendue. Elle est hésitante. Méfiante. Le visage pâle, les cheveux emportés par la brise du soir, le corps encore rythmé par une respiration sifflante, elle l’analyse. Elle détaille son visage surtout. Elle lui rappelle étrangement quelqu’un et efface ce visage de son esprit. Cet air protecteur lui paraît… à la fois convaincant et particulièrement louche. Elle recule légèrement le visage et remet sa capuche. Elle pose sa main droite sur son bras gauche et le masse légèrement. Elle le regarde toujours. Elle a été désarmée, l’arme jetée ensuite dans la poubelle. Elle se met à une bonne distance et observe la main. Elle plisse les yeux, dans la nuit, le reflet de ses yeux est abyssal, océanique. Profond. Elle se redresse, le haut de son corps s’étend normalement, elle n’est plus arquée sur ses jambes, ni courbée, sur ses appuis. Elle l’observe d’égal à égal. Le visage dur, elle ne fait plus confiance à qui que ce soit. Alors sûrement pas à un homme qui lui sourit et qui a tué un homme face à elle. Il ne valait mieux pas l’avoir contre son camps… Mais Lyra ne pouvait pas se résoudre à tomber dans les bras de toutes les personnes un tant soit peu impressionnantes qu’elle rencontre, sans quoi elle serait déjà en train de lécher autre chose que des sucettes. Bienveillance, d’où venait-elle ? La belle dulcinée nocturne était méfiante, son dos était contracté, ses muscles tiraient. Elle avait mal. La demoiselle ne peut pas s’empêcher cependant de sentir cette violence près d’elle… Elle lui retombera dessus si elle refuse le marché, elle le sait.

Ses épaules commencent lentement à redescendre, elle se détend petit à petit, lentement. Elle ne savait plus quoi penser, elle ne savait pas si cet homme prétendait être gentil ou qu’il l’était. Lyra n’aime pas ne pas savoir. Elle veut tout connaître, tout découvrir et la voilà qui hésite entre mensonge, manipulation et réalité, sincérité.

... Inutile de me présenter, il me semble.

Ses mots venaient comme un fouet sur un homme trop bavard. Cinglante et froide, elle essayait, en vain, de comprendre cet homme. Elle ne savait pas. Et elle ne supportait pas ça. La belle piégée le trouvait à son goût. Cependant, elle se refusait toute relation toxique. Et selon elle, toute relation est toxique. Alors, elle ne détaille pas son corps, elle essaie du moins. Elle déglutit légèrement, c’est vrai. La belle se sent étrange, elle le laisse en suspens depuis trop longtemps, sans doute finira-t-il par perdre patience ?

... Vous savez que venir ici et m’annoncer que vous êtes le commanditaire de cette attaque nocturne joue en votre défaveur. Cependant...

Elle observe la poubelle où a été lancée l’arme. Elle déglutit. Puis repose ses yeux d’acier sur lui, elle veut comprendre. Mais elle n’y parvient pas. Et elle s’agace seule dans ses tourments. Son visage arbore une expression songeuse, d’intense réflexion. Et, ne trouvant à nouveau aucune réponse, elle murmure un “Ai-je seulement le choix.” Elle a toujours le choix, mais sa curiosité est trop forte. Oui, bien trop forte. Elle veut comprendre. Alors son orgueil prend le dessus, sa curiosité s’en mêle et elle se détend enfin complètement.

... Entendu, Coltran.

Lyra était toujours froide, surtout lorsqu’elle se sentait menacée et c’était le cas, elle s’avança. Elle observa la main de l’homme et, au lieu de la serrer, elle plaça ses doigts sous les siens pour les refermer. Ce contact n’a l’air de rien et pourtant, elle venait de refuser tout en gardant étrange cette proximité des deux mains. Elle quitta sa main sans une caresse et pourtant, elle le frôla. Le sourire qui lui avait été adressé fut entendu, elle ne sourit pas, elle. En revanche, ce rapprochement veut dire beaucoup. Elle est calme cette belle de la nuit. Trop calme. Ses yeux parcourent les traits de l’homme. Elle croisa les bras, certaine. Elle était bien trop orgueilleuse pour détourner le regard. Alors elle le provoquait de ses iris bleutés, de sa posture. Elle était droite, la poitrine bombée fièrement. Elle étira un sourire en coin, tout comme lui.

J’ose espérer que vous n’essayerez pas de faire de coups bas.

Cette enfant devrait se taire. Pourtant elle ne cille pas. Elle ne tremble pas de peur. Elle s’amuse à le défier du regard. Elle n’a plus peur. La lionne est là, sauvage et prédatrice. Elle observe les alentours. La nuit risquait d’être longue. Avait-elle envie de jouer ? Elle se l'interdisait. Cette nuit allait-elle s'étendre dans de longues élucubrations ? Ou bien... Au contraire se terminer dans une apothéose de raisonnements ? La belle sembla soudain songer à autre chose. Elle se questionnait sur ce qu'elle voulait. Et pour l'instant ? Aucune réponse.

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Ville-Etat de Nexus / Cute Little Hungry Monster || Pv. Ghrull
« le: jeudi 06 juin 2019, 19:20:09 »
Voilà maintenant quelques jours qu’elle est ici. Elle est parvenue à voler un carnet, une plume, de l’encre et, maintenant une besace. Est-elle fière d’elle ? Tout à fait. Lyra dessine cette ville, sur les toits, elle est fascinée par l’abondance d’étrangetés environnantes. Elle dessine tout ce qui sort de l’ordinaire, sur ses toits. Elle balaie l’immensité de ce petit monde et, soudain, pousse un soupir. Elle devrait dormir, se reposer. Cela fait deux jours qu’elle observe inlassablement les inconnus, les bêtes et les monstres. Elle est heureuse ici. En fermant les yeux, elle voit se dessiner une petite lumière qui danse… Elle joue avec cette petite lumière, la chasse des yeux, mais, toujours, elle revient. Lyra sent ses entrailles se tordre. Elle a faim cette belle harpie. Alors elle descend de son perchoir et décide de voler. L’humaine écoute les paroles, les brimades, les rires, les controverses, les querelles. Elle rit seule en écoutant. Elle aime ce monde. Il l’apaise, il lui semble qu’elle peut recommencer une nouvelle vie ici. Après tout, personne ne la connaît ! Alors, elle se demande si elle fait bien de voler de la nourriture… Cependant, elle n’a pas le choix, elle doit le faire.

Avec grâce et élégance, cette chapardeuse se glissa entre les étales commerciales, observant armes et denrées s’enchaîner à profusion, elle vola une pomme par-ci, une viande séchée par-là sans que personne ne s’en aperçoive. Elle avait peut-être un avenir dans le vol à l’étalage ou dans … le pickpocketisme, qui sait ? La belle amassa une bien belle dose de denrées toutes plus alléchantes les unes que les autres et elle s’éloigna de la rue passante. En grimpant sur les toits, elle sentit ses muscles s’étirer et crier. Elle était fatiguée… Lyra était éreintée oui, ces journées étaient éprouvantes. Le ciel était clair, pas de pluie en vue, elle s’installa sur un toit et, observant les cieux, elle commença à manger… Elle avait pris des pommes, beaucoup de pommes et de viande. Elle se souvint alors, en croquant dans un fruit, une journée d’hiver dans la neige. La petite américaine était partie au Canada cette année-là en hiver. Elle s’enfonçait dans la neige à grands bonds. Les arbres abattaient leurs branches sur les alentours et elle, décidait de jouer avec la physique. Loin de s’occuper d’elle, son père avait décidé de discuter avec le garde-chasse.

L’enfant avait donc commencé à faire un bonhomme de neige. Hm. Ce n’était pas vraiment un bonhomme mais davantage une sorte de… d’immense tas avec des yeux et une bouche. Elle s’imaginait que ce bonhomme improvisé lui répondait, qu’il jouait avec elle. Alors il se relevait et jouait avec elle. Lyra riait en voyant le bonhomme gesticuler, bouger, danser. Mais tout pris très vite fin lorsqu’une voiture fit taire ses rêves en les écrasant. Son père ouvrit la porte et lui ordonna de monter dans la voiture. Lyra n’avait pas pu s’amuser bien longtemps avec cet ami imaginaire. Elle n’avait d’ailleurs pas pu rire longtemps car, une fois dans la voiture, elle pleura. Ses petites larmes coulaient sur ses joues rougies par le froid. Lorsqu’il lui demanda pourquoi elle pleurait encore, elle répondit qu’il avait écrasé son bonhomme de neige. Alors il riait sans s’excuser et continuait sans la prendre dans ses bras. Lyra rouvrit les yeux et termina sa pomme en silence. Ce souvenir, pourquoi lui revenait-il maintenant ? Elle ne le savait pas, mais cette réminiscence lui sembla étrange.

Plus tard, en marchant dans des ruelles, elle fit tomber une pomme rouge, éclatante de brillance. Lustrée par les mains habiles de la demoiselle. Elle se craqua la nuque légèrement et marcha… Sans doute n’avait-elle pas encore remarqué que son sac était troué. Foutues coutures. Alors, de temps en temps une denrée s’échappait et tombait au sol… Elle traça sa route dans les ruelles pour essayer de cartographier mentalement la zone où elle se trouvait mais, quand enfin elle comprit non seulement qu’elle perdait tout ce qu’elle avait mais qu’en plus elle était suivie… Elle se tourna et tapa du pied au sol.

... Excusez-moi mais…

Ooouuuh il était grand. Elle déglutit nerveusement. Fort heureusement il n’avait pas l’air agressif, elle resta tout de même sur ses gardes et croisa les bras sur sa poitrine.

Loin de moi l’envie de vous déranger mais… Est-ce que vous m’avez vraisemblablement suivie avec la nourriture qui tombait de mon sac ?... M-minute, qu’est-ce que vous êtes ? Qui êtes-vous ?

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One Shot / Fall Into Madness ? || Pv. Jack Taylor
« le: jeudi 06 juin 2019, 18:02:00 »
Un. Deux. Trois. Inlassablement elle tombe. Tap. Tap. Tap. Elle décompte les secondes, elle ne s’arrête jamais. Lumière. Flash. Caméras. Trop de lumière. Tout est blanc ici, les vêtements le sont, la nourriture l’est, ses mains sont devenues livides. Plus aucun éclat au fond de ses yeux, seul son coeur se bat encore. Dans l’inconfort le plus total, l’ombre cachée par ses cheveux étire un sourire et reprend contenance. Boom. Boom. Boom. Elle semble être devenue une belle compagnie cette goutte qui tombe inlassablement sur le sol. Interdit de parler. Interdit de sourire. Interdit de souffrir. Interdit de vivre. Seule cette goutte l’accompagne et l’aide à rester éveiller. Les pieds nus, assise sur le lit le plus haut des deux lits superposés, l’ombre est recroquevillée. Les barreaux de cette cage sont blancs également, le couloir est blanc. Pas de musique, personne, seules des caméras l’observent froidement. L’objectif est clair. Seule la petite led rouge qui clignote en rythme avec la goutte lui apporte une couleur. Cette led hante ses rêves. Aucune stimulation de sens. Pas le droit de parler sans y avoir été invité. Les draps sont froissés, déchirés, témoins d’une récente altercation avec un garde sommé d’arrêter la soudaine pendaison tant désirée et planifiée par la belle ombre. Alors voilà ce petit oiseau en cage, ses yeux sont noirs de haine, ses cheveux également. Un carré touchant ses épaules, les effleurant comme un murmure de vent. Depuis combien de temps cet oiseau n’a-t-il pas volé ? Depuis combien de temps est-il ici ? Cet oiseau a les ailes brisées, son visage est pur et pourtant, un bleu commence à s’effacer de ce joli minois… Combien de fois cette silhouette a voulu se révolter, sortir de cet enfer ? Sortir d’ici ? Prisonnière de ses pensées, de ses responsabilités, elle est forcée de rester ici. Entre ces trois murs et ses barreaux. Entre ce plafond et ce sol interminables qui, chaque fois qu’elle les regardait, semblaient s’éloigner. L’ombre tendait les bras, mais jamais ne les atteignait. Elle avait beau grimper, essayer, jamais elle ne parvenait à toucher du bout des ongles ce ciel blanc.

Alors, dans ces cas-là, l’ombre s’échoue sur son matelas ou sur le sol, dépitée. Alors elle veut pleurer, pourtant rien ne lui vient, plus rien n’est possible pas même pleurer. Elle descend de son perchoir, accroupie, silencieuse. Elle s’était dit de faire un programme, de faire du sport, mais elle fut bien vite forcée de constater qu’elle était stoppée à chaque fois. Violentée chaque moment et ses sens devenaient défaillants. L’ombre était ici car il le fallait. Pas le choix. Ses souvenirs, même les douloureux, lui semblaient de vastes chimères. Même la douleur d’une jambe cassée était plus douce que les lamentations présentes... Le dos à présent posé contre le sol, la créature prend une inspiration et, saisit de ses ongles son haut blanc. Elle a envie de le déchirer et pourtant… En faisant cela, cela ne ferait qu’aggraver une situation, donner une raison de plus de menacer une innocente. Alors, cette forme oublie les tribulations, les horreurs lorsque vient le repas. Avec celui-ci, toujours se présentent des médicaments. Pourquoi traite-t-on ? Une folie naissante ? Alors prise de tremblements une demi-heure plus tard, l’ombre se jette aux barreaux, une chaleur emplit son corps, son esprit et, crispant ses muscles dans une maudite supplication. Ondulant contre le sol, cet oiseau lève les yeux, mordant faiblement son haut. Cette drogue l’asservissait,  contrôlait, détruisait. Lumière. Trop de lumière. Cette drogue était mauvaise… Mais… Tellement désirable. Le rapace reconnaît les pas réguliers de l’homme en blouse blanche. Celui-ci a un sourire constant. Un rictus qui froisse, fait trembler, apeure. Le lendemain, il apaise, caresse et martyrise. Alors l’oisillon hait cet homme. Celui-ci est accroupi à côté de la cellule. Il penche la tête. Avec une lenteur exagérée. L’animal en cage s’éloigne, posant son dos contre le mur en face de l’entrée. Il a peur. Oui. Il craint la prochaine piqûre comme il la désire. Un murmure froid, grinçant, le fait frémir de dégoût.

J’ai un cadeau pour toi.

Le scientifique lui fit signe d’approcher. Mais la créature n’avança pas. Au contraire, son dos se plaqua d’autant plus contre le mur. Il entra, l’autre ne bougea pas mais ramena ses jambes vers elle, contre son thorax. Il posa son pouce sur les lèvres, l’autre tenta de mordre et se ravisa en sentant une main saisir son cou. Alors, le pouce se glissa entre ses lèvres. Le scientifique était quarantenaire, avait un visage parfaitement rasé, des yeux d’un noir profond. La créature secoua la tête. En face, le diable rit. Il grinça à nouveau:

Il arrivera d’ici peu. Tu devras me remercier. Gaby.

Le scientifique
chercha sa langue, docile, l’esclave donna un unique coup de langue qui parut alors satisfaire le tortionnaire. Il se redressa et disparut. La porte était restée ouverte… Lumière. Trop de lumière. L’ombre se redressa lentement, des gardes approchaient, tout vêtus de blanc, ils emmenaient un homme. Conscient ? Inconscient ? Gaby… Ce surnom l’énervait. Gaby ne pouvait pas le savoir, reculant face aux gardes, Gaby se hâta de retourner sur le lit superposé, dans le coin de la pièce, observant l’être qui venait d’arriver. La silhouette était féminine, gracieuse, discrète, intriguée… Elle n’allait pas entamer la conversation… Mais… Voir quelqu’un d’autre la remplissait de crainte et de bonheur à la fois. Depuis longtemps, l’espoir venait de revenir. Gaby était magnifique, tout en finesse, calme et pourtant nerveux, plein de paradoxes, un regard profond. Des jambes quasiment nues, couvertes seulement par un sous-vêtement blanc et par le haut trop grand qui lui arrive au ras des fesses. Dans un moment, la dose de nourriture apparaîtrait, pour l’heure, tout était stable. Mais pour combien de temps ?

Lumière. Trop de lumière.

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La place libérée vient trouver un nouvel occupant. Le regard d’abord posé sur le verre qui glissait entre ses doigts, elle fut bien vite intéressée par l’homme qui venait à ses côtés. C’est avec une furtivité douteuse qu’elle le scruta. Il dégageait une aura particulièrement intéressante. Un mélange de brutalité, une tension entre la bestialité et une colère enfouie. Peut-être se trompait-elle après tout, mais l’analyse des gens est un exercice particulièrement intéressant. Cependant, Lyra avait toujours une cigarette aux lèvres, agacée. Ses ongles pianotaient légèrement sur le verre, impatiente cette petite diablesse… Howlett. Elle connaissait le barman, parler à quelqu’un par son nom de famille présentait… Une certaine crainte envers cette personne. Lyra arrêta de pianoter sur son verre, elle retira son second gant et retraça les bords de la verrerie brute. Vide à nouveau, elle prit une inspiration qu’elle contint et ne la laissa s’échapper que très doucement, comme dans un murmure. Lyra étira légèrement son dos, commençant par la nuque, puis chaque vertèbre. Elle sembla pourtant rester parfaitement immobile, calme, sereine. Elle avait un air calme perpétuel en réalité. Jamais personne ne lui avait retiré cet air, jamais personne n’avait porté atteinte à cette tigresse, cette princesse des rues et des ombres. Abaissant ses paupières, elle profita du dernier goût sucré de la grenadine qui autrefois coulait sur sa langue… Bientôt, elle perdit cette saveur, seule la cigarette lui donnait envie à présent.

L’avait-elle agacé ? C’était tout à fait possible, elle avait le don de s’attirer des ennuis. Et elle venait de trouver sa proie. Ce Howlett avait allumé sa cigarette. Dès lors, elle tourna avec plus d’intérêt ses prunelles vers lui. Il entama la discussion, elle souffla du nez, amusée, un sourire aux lèvres. Certains ici pourraient la reconnaître, cependant le dire au grand jour n’était pas une bonne idée. L’homme l’intriguait. Aussi bien par son aspect ‘brut’ que par tout le reste. La belle serait certainement secourue par le barman si elle se faisait attaquer ici, ce qui était fort probable d’ailleurs. Elle devrait trouver un moyen de ne pas sortir seule. Aussi étrange que cela pouvait paraître, elle n’avait jamais été intéressée autrement qu’amicalement par le barman. Lyra étira un plus franc sourire, la nicotine envahit ses poumons, l’adrénaline ses veines et un éclat ses yeux. Une flamme dansante. Une flamme provocatrice s’embrasa au fond de ses yeux… Dans la nuit noire, ses yeux étaient océan, mais à la lumière ils étaient cristallins.

Merci.  … … Vous avez raison, c’est impoli de ma part de me cacher.

Elle murmura pour elle-même “Qu’est-ce qui pourrait…  mal se passer...”. Elle l’observait, elle détaillait son visage surtout. D’un geste lent de la main, elle retira sa capuche, prise au piège entre son pouce et son index droits. Son visage éthéré à la lumière faisait penser à une poupée. Elle détestait cet effet, aussi, elle secoua la tête, passa une main dans ses cheveux. Elle avait un air sauvage, certes bien moins développé que son interlocuteur, mais tout de même bien présent. Elle voulait jouer. Un jeu de prédateurs, un jeu que longtemps d’autres jouaient. Une sensation longtemps prohibée commençait à poindre en elle. Le désir. La volonté de posséder quelqu’un. Et pour une fois elle allait s’abstenir d’avoir ce qu’elle désire. Son expression, cette violence, son regard, cette brutalité. Lyra ne frémit pas. Elle se refusait d’éprouver ce genre de choses aussi, elle décida de taire cette sensation. Elle désirait, mais refusait. Elle voulait et prohibait. Tous s’intéressent à elle d’ordinaire, jamais l’inverse. Comment ? Elle ne comprend pas l’attirance qu’on les autres pour elle, elle se hait. Elle croisa les jambes gracieusement, soudain, elle se questionna. Dire la vérité ? Elle n’aime pas mentir, mais en un sens, ce n’est pas faux. Elle haussa les épaules d’un air dépité. Malheureusement pour les autres elle est excellente comédienne. Aussi, c’est avec une moue attristée qu’elle détourna les yeux.

C’est à peu près l’idée, ouais.

Elle souffla à nouveau le regard bas, puis en écoutant l’homme se présenter, elle prit l’une des meilleures décisions de sa vie. Mentir. Un sourire léger vint se poster aux commissures de ses lèvres rouges. Ce sourire ? Ce rictus. Elle lui montra une vraie facette d’elle, il lui avait proposé deux possibilités ? Ses yeux avaient tranché. La prédatrice observa sa proie, s’en approcha et murmura presque à son oreille de sa voix neutre. Elle susurra dans un soupir ardent. La soirée avait commencé, elle allait s’amuser.

Je m’appelle Maëlle Stewart, enchantée Howlett.

Deux choix, elle en saisissait un troisième. Elle recula doucement ses lèvres et vit le barman tiquer, elle le foudroya du regard et aussitôt il se retourna et continua de servir les clients. La belle mêlait amertume et provocation joueuse à la perfection. Elle se releva légèrement, saisissant une carafe d’eau derrière le comptoir, elle se servit un peu d’eau et, comme si rien ne s’était passé, l’instant d’après, la carafe était à l’exact endroit où elle l’avait pris, dans l’exact angle. Elle but d’une traite son verre et le posa sur le bois lisse sous ses doigts. Des murmures et des regards bien moins compatissants à son égard se tournèrent, elle avait été reconnu. Heureusement personne derrière ne daigna dire sa véritable identité et personne n’avait entendu les mots qu’elle avait susurré à l’oreille de l’homme à côté d’elle. Lyra se redressa, elle sentait de l’électricité dans l’air. Le barman soupira. Il pensa ‘Pourquoi faut-il toujours qu’ils m’attirent tous les deux des emmerdes.’ La demoiselle prit son sac et le posa sur le comptoir, non pas entre eux deux mais à côté d’elle, à l’opposé. Elle émit un rire plus franc mais dévoilant une nervosité certaine. Derrière-elle déjà deux hommes. Elle soupira.

Voilà pourquoi je masquais mon visage.

Le barman sortit avec discrétion une lame et la posa de son côté du bar. Deux seulement ne lui auraient pas fait peur. Les huit autres qui suivaient un peu plus. Sans les laisser trop approcher, elle prit appui sur sa chaise et passa de l’autre côté du comptoir pour saisir l’arme blanche. Premier coup de feu, baissée, elle l’avait fort heureusement esquivé. Les voilà qui passent derrière le comptoir, en faisant le tour, elle remonte sur le bois, accroupie, le manche du couteau long entre ses dents. Elle se jette sur un homme qui, fatalement, tombe. Sans doute le second coup de feu aurait agacé l’interlocuteur de la belle Lyra… La balle était venue se ficher droit dans le verre de l’homme. Dommage pour le whisky. La demoiselle étira un sourire mauvais, bien qu’un peu tendu. Au-dessus de l’homme à terre elle prit son arme dans sa main droite, elle le mordit droit à la jugulaire. Un instant seulement. Elle était loin d’être une vampire et pourtant… Elle aimait mordre pour se battre. Elle planta sa lame dans le pied d’un des hommes, puis se releva après, saisissant le couteau. Le dos courbé, les jambes fléchies, le sourire vainqueur et les yeux déterminés. Elle s’éloigna du groupe d’hommes, retournant vers le comptoir en reculant. Pointée par des armes à feu. Elle cracha le sang qu’elle avait dans la bouche. Voilà une erreur, Lyra, tu avais l’avantage et tu as préféré temporiser. Elle émit un grondement. Elle commença à analyser la situation pour chercher une échappatoire. Aucune ne lui vint. Les hommes rirent, deux sur le côté, vers Logan, deux qui se remettaient d’une blessure et quatre en face, deux avec des armes à feu. Elle pesta.

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Il la détaille, la scrute, son regard semble la percer à jour, elle ne réagit cependant pas. Forte d’esprit, elle ne se laisse pas manipuler facilement ni même ne se laisse tomber dans les bras du premier venu. Elle en aurait bien besoin cependant, cette demoiselle. Elle se sent comme… déshabillée par ce regard. Et pourtant elle le soutient avec un sourire à demi malicieux, à demi aimable. Elle détaille les traits de son visage surtout la cicatrice de l’homme en face d’elle. Elle croise les bras sur sa poitrine pour qu’il arrête de lorgner cet endroit. Lorsque leurs regards se croisent à nouveau, elle semble afficher un semblant de provocation soulignée par un calme parfait. Elle n’a pas peur de ce qui peut lui arriver, elle a passé l’âge d’avoir peur des hommes. Elle n’allait pas lui courir après. Elle s’amuserait. Elle détourne les yeux au premier compliment, elle n’aime pas les compliments. Pourquoi ? Question d’habitude. Et de mauvais souvenirs. Elle décroise les bras et écoute avec intérêt ses paroles.

La pluie ?

Comment pouvait-il donc savoir que la pluie allait cesser ? Elle observa les gouttes sur son parapluie se faire plus rares, plus petites également. Météorologue ? C’est possible, mais habillé ainsi, un peu moins. Elle plisse les yeux légèrement, le visage tourné vers la droite, le regardant uniquement du coin de l’oeil. Elle hausse un sourcil et s’approche doucement.

Je peux vous conduire dans un des plus charmants cafés de Kyoto si vous le désirez… En revanche, une question taraude mon esprit… Comment…

Elle écouta les gouttes s’échouer sur son parapluie. Elle secoua la tête de gauche à droite. L'ésotérisme la fascine, vraiment. Mais à moins que ce soit une sacrée coïncidence… Elle bougea nerveusement la jambe, témoin de son intense réflexion. La seule créature qu’elle voyait dans son esprit avec ces origines et ces caractéristiques est… un djinn. Il faudrait vraiment qu'elle bosse un peu plus les créatures de mythologie car elle sait pertinemment que ce n'est pas ça. Elle efface alors l'idée du djinn dans sa tête. Il fallait qu'elle reste ouverte à n'importe quelle possibilité. Elle arrêta de bouger et, leva l’index sans le regarder, un index ganté de cuir noir. Lyra abattit ses cils sur l’homme, la diablesse étira un sourire.

Comment avez-vous fait pour savoir que la pluie allait cesser ?

La belle lui fit un signe de tête pour qu’il la suive alors qu’elle s’en allait vers le quartier où se trouvait le café, en réalité c’était un restaurant qui proposait restauration et coin pour discuter. Lyra s’avança et songea, elle replia son parapluie lorsque la pluie fut arrêtée. Elle ralentit un peu l’allure pour qu’il puisse se mettre à côté d’elle. Dès lors, elle parut songeuse.

Disons que je suis née ici mais j’ai des origines américaines.

D’ailleurs, elle avait un accent très léger qui restait et pimentait un peu ses paroles. De ses yeux aux éclats redevenus cristallins, elle le zieuta de côté, le menant à travers les rues. Sans aller trop vite, sans être trop lente non plus.

Et vous donc d’où venez-vous ?

L’humaine baissa les yeux légèrement. Vers ses pieds, elle essaya de se remémorer le chemin le plus court sur le sol plat. Elle pourrait bien l’emmener sur les toits, mais elle ne pensait pas que c’était une bonne idée. Elle s’apprêtait à aller dans une direction et entraperçut une silhouette qu’elle ne voulait pas voir. Une ombre qui lui sourit. Elle bifurqua à gauche en l’invitant à le suivre.

Je me nomme Lyra Scytha, enchantée… hmm.?

Elle passa dans une ruelle barrée par un mur de bois. Elle croisa les bras. Elle poussa d’ailleurs un soupir léger. Un léger souffle entre ses lèvres humides, à peine perceptible… Son visage se détourna alors pour observer son interlocuteur.

Le chemin le plus rapide est celui-ci, c’est le moins sûr en revanche. J’ose espérer qu’un peu de sport ne vous effraie pas.

Elle tira la langue imperceptiblement, furtivement et elle prit un peu d’élan, posant son pied sur le bois, elle attrapa le haut du mur de bois et se hissa sur le haut de la palissade. Elle sourit et se tourna vers lui, tournée vers lui. Elle avait bien entendu jeté son parapluie par-dessus la palissade auparavant. Elle plissa les yeux, les jambes croisées, elle lui fit un signe de main pour qu’il la rejoigne, un sourire joueur hantant son joli minois. Elle sentit que cette journée allait être pleine de sous entendus et cela l’amusait déjà. Ses yeux ne quittaient pas ceux de l’homme, une main sur la palissade, l’autre tendue vers lui.

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Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: dimanche 02 juin 2019, 11:16:05 »
Il faudrait que quelqu'un ait une neufelle idée pour continuer ♥ (ça fait un peu accent allemand xD)

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L’orage s’annonce fort cette nuit là. Les nuages se rassemblent, une pluie battante s’abat sur la ville. Kyoto semble trembler toute entière sous le déferlement des évènements. Sa capuche sur sa tête garde, pour un temps, ses cheveux au sec, loin de la pluie qui s’abat avec un fracas encore jamais vu. Elle n’a pas peur des éléments, ni des éclairs. La foudre l’effrayait auparavant, à présent, il lui semble que ce déferlement provient de démons ou d’anges. De dieux ? Elle n’en sait rien. La belle enfant à présent trempée par la pluie frémit sous ses vêtements. Le chaos règne, des hommes se hâtent pour s’enfuir loin de cette pluie qui les menace eux et leurs précieux documents dans de petites mallettes de cuir. Ils pressent le pas pour rentrer vite au sec. Elle, elle n’est pas de ces gens là. Elle aime ce chaos, entendre les gens marcher dans la pluie… Sentir l’eau froide sur son visage. Ses lèvres sont mouillées par la pluie, soudain. Un flash. Un éclair vient de foudroyer juste à côté de son immeuble où elle est perchée. Prise de court, elle crut basculer. Fort heureusement elle n’est pas au bord du bâtiment, elle est accroupie à observer l’horizon. Sa curiosité ainsi attisée, elle se couche à plat ventre pour observer la scène en contrebas. Elle n’entend pas leur parole. Mais la vue d’un homme sans vêtement… La titilla encore un peu dans sa curiosité. Il semblait… Provenir de l’éclair. La pluie tombait encore, elle essayait d’écouter… mais vint le tonnerre et elle sursauta à cause du grand bruit. Ses oreilles sifflaient, elle déglutit légèrement et posa ses mains sur ses oreilles puis ses yeux sur les deux interlocuteur, en bas. L’homme qui provenait vraisemblablement de l’éclair venait d’obtenir un pantalon et… il s’était approché… Elle ne vit pas ce qu’il avait fait à l’autre homme. Tout ce qu’elle savait c’est qu’il était tombé, mort ou endormi. Elle ne le savait pas.

La belle étira un sourire curieux. Malicieux. Bien loin d’être effrayée. Sous sa capuche, elle avait presque oublié ses frissons et cette potentielle maladie qui allait bien vite revenir à la charge. Elle déglutit nerveusement. Son corps était trempé, elle entra dans l’immeuble après avoir repéré vers quel endroit se dirigeait l’homme. Elle se dépêcha. Si elle le perdait, elle allait s’en vouloir ! Lyra sauta les quelques marches pour gagner du temps. Se hâtant, elle vola un parapluie en passant dans la cage d’escaliers. Elle ouvrit le parapluie, toute grelottante de froid. L’orage avait cédé la place à une pluie torrentielle seulement, elle marchait vite, dans la direction où il était allé. Observant à droite, à gauche. Elle avait perdu sa trace. Une silhouette au loin lui redonna espoir et elle se mit à courir. Curiosité, tu la perdras… Elle observe les hommes se lever de bonne heure, la lumière commence à revenir. La pluie persiste malheureusement. Elle plisse les yeux légèrement. Elle ne dort pas beaucoup en règle générale, mais là, elle venait de faire une nuit blanche. Elle aperçut une bien vilaine ombre du coin de l’oeil. Une voix l’interpella. Elle l’ignora. Des pas se firent plus pressants près d’elle. Elle se mit à courir pour fuir ce fantôme du passé qu’elle préférerait oublier. Elle le sema dans une ruelle en sautant par-dessus un mur de bois. Malheur, celui qu’elle suivait venait de passer devant la ruelle. Elle resta dans les ombres matinales… Frémissante. En sauvage nymphe elle resta à l’abri des regards, laissant l’homme passer, un sourire aux lèvres… Ses jambes froides et tremblantes reprirent leur marche après avoir attendu une vingtaine de secondes… Elle s’engouffra dans la rue qu’il avait suivi. Et entendit à nouveau cette voix… N’avait-il donc pas compris qu’elle était en plein dans une mission qui, si elle n’était pas accomplie, serait certainement une souffrance de l’esprit ? Elle fit volte-face vers lui.

Bon, écoute, tu me lâches ou je t’éviscère sans sommation?

Leurs regards se foudroyèrent mutuellement. Il murmura quelques mots elle recula et s’éloigna. Avec cet… espèce de… De fauteur de troubles dans l’équation, elle était certaine que cette mission de poursuite allait mal se finir. Visiblement, elle était dans l’incapacité de se débarrasser de ce pot de colle qui avait foutu treize ans de sa vie en l’air. Elle se tourna brusquement à nouveau et s’approcha. Elle le pointa du doigts, pile entre les deux yeux, le regard emplit de colère.

Dernier avertissement, disparaît de ma vie ou que te promets que toi aussi tu vas passer par-dessus le pont.

Comment as-tu fait pour être en vie?

Elle perdit contenance, hésitante, elle ne savait toujours pas comment elle était en vie. Et voilà qu’il confirmait ses peurs et ses craintes. Elle avait tout simplement disparu ce jour-là. le jour où il l’avait jetée du pont. Le jour où il avait prouvé qu’il la détestait. Elle le poussa alors. Les yeux remplis d’une haine viscérale et débordante de fureur. N’ayant pas répondu, elle pesta contre lui et se tourna vers l’homme qu’elle suivait qui avait visiblement disparu. Elle serra les poings… Il avait encore réussi à foutre en l’air un de ses plans. Elle se tourna, son paternel n’était plus là. Elle posa sa main sur sa tête… peut-être ferait-elle mieux de dormir la nuit. Elle s’avança dans la rue, ce chat de gouttière grondait intérieurement, agacée, énervée. Elle était facilement irritée cette demoiselle. Mais elle avait définitivement perdu l’homme qu’elle suivait. Elle posa son dos contre le mur trempé, leva les yeux et se maudit une fois encore. Après un long moment à attendre, à ressasser et à s’insulter de tous les noms… La belle entra dans un bar, posa son parapluie à l’entrée et observa le barman. Un ami. Il la fit entrer dans l’arrière du bar et elle put voler quelques vêtements. Une tenue de barmaid notamment. Elle était parvenue à attraper un tee shirt également, mais pas de sous-vêtements, problématique hm. Ce n’était pas foncièrement pratique comme tenue, mais au moins c’était élégant. Elle remercia son ami et s’installa au bar…

Qu’est-ce que tu fous là ?

Elle prit un verre d’eau et but d’un air dépité. Il la connaissait depuis quelques mois déjà et, à voir sa tête, elle était déçue d’elle-même. Son visage se renfrogna et elle posa ses coudes sur le comptoir. Sa tête dans sa main.

J’ai perdu quelqu’un que je suivais. Il est grand, massif et torse nu.

Il a des bracelets de force ?

Elle hésita, songeuse et hocha la tête légèrement, positivement.

Il vient de passer.” Elle faillit recracher toute l’eau qu’elle avait dans la bouche sur son ami, elle tourna le regard vers la rue et elle le remercia vivement. Elle sortit en trombe… Elle attrapa son parapluie et l’ouvrit. Elle reviendrait récupérer ses vêtements plus tard, pas le choix. La belle se sentait mieux dans ces habits secs… Elle espérait simplement que le tee shirt allait empêcher que… son chemisier soit mouillé. Pour l’instant, tout était sec.  Adoptant une démarche tout à fait décontractée, tout à fait crédible d’ailleurs, elle continua de suivre l’homme et, bientôt dans une rue peu fréquentée, elle l’interpella de sa voix légère, pas foncièrement grave, ni aigu, juste agréable.

... Vous cherchez quelque chose ici ? Peut-être puis-je vous aider ? Un homme ainsi vêtu par temps de pluie ce n’est pas quelque chose de commun.

A bien y réfléchir, cette tenue était peut-être un peu trop serrée, sa taille s’affinait. Sa poitrine était magnifiée par un chemisier blanc, léger. Par-dessus se trouvait un gilet noir, fermé à la taille, qui gardait de fait, sa poitrine en valeur sans la masquer, et elle avait un pantalon noir magnifique, impeccable. Lyra, parmi les interpellations que tu as fait, celle-là est certainement LA PIRE. Elle lui adressa un sourire léger. Peu habituée aux interactions sociales, elle essayait tout de même d’être … naturelle ? Son visage était apaisé, même si elle redoutait que son père revienne à la charge dans peu de temps. En posant ses yeux de cristal sur le dos de l’homme, elle sourit. Pour l’instant, elle voulait assouvir sa curiosité. Elle était bien belle ainsi vêtue, cette jeune adulte. Mais encore une fois, pour passer inaperçu, ce n’était pas la meilleure des solutions… 

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