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Sujets - Ceridwen Theas

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L'Enfer / Ménagerie Infernale (Asshaï)
« le: mardi 10 novembre 2015, 19:38:19 »
La demi-Sidhe errait, sans but, entre les neuf cercles de l’Enfer. Son rôle d’Ambassadrice n’était pas très prenant. Le reste du temps, donc, elle flânait. Elle découvrait. Elle se liait avec des démons, nouait des alliances et des amitiés. Ce jour, elle se plaisait à arpenter le septième cercle, admirant les tourments qui attendaient les âmes des hommes violents. Hommes et créatures, d’ailleurs, puisqu’elle put apercevoir le célèbre Minotaure de la légende Grecque.

Arpentant les berges du fleuve Phlégéthon, la flamboyante rousse caressait du pouce sa longue larme courbe qui pendait à son côté. Glissée dans un fourreau de cuir renforcé, l’arme était huilée avec soin. C’était la seule qui soit non magique. La seule qui ait besoin d’entretien car, contrairement à l’épée de Chair offerte par la déesse Danu, l’acier rouillait et se délitait. Relâchant sa prise sur le pommeau ouvragé, Ceridwen lissa les plis de son jean, attirant l’attention de certains gardiens des damnés. Sans un regard pour eux, cependant, dédaignant l’attrait que son postérieur rebondi moulé dans le tissu exerçait sur leurs sens, elle continua son inspection toute officieuse.

Arrivée aux abords de la première fosse, la créature immortelle laissa son regard se poser avec fascination sur le Minotaure. Un être tel que ce monstre était redoutable. Mais elle ne pouvait non plus s’empêcher de compatir à son sort. Elle connaissait son histoire. Fils d’une reine et d’un taureau, il n’avait rien demandé. Il avait été jeté, dès sa naissance, dans un labyrinthe dont il ne pouvait sortir, rien qu’à cause de son ascendance et de son apparence. La demi-Sidhe ne pouvait s’empêcher non plus de rapprocher leurs deux histoires. Il n’était qu’un bâtard, nulle part à sa place. Ni chez les ruminants, ni chez les humains. Tout comme elle, qui était un métissage de plusieurs races Faes, et d’humains. Elle n’avait sa place avec aucun peuple, mais elle était plus particulièrement rejetée chez les Sidhes. Seule sa place dans la ligne de succession du trône lui attirait un peu de respect. Et encore, sa propre cousine la dédaignait, et cherchait à l’assassiner quand elle se pointait à la Cour de la Nuit.

Arrêtant d’une main les démons qui s’employaient à punir le Minotaure, l’ambassadrice s’approcha. Comme reconnaissant le pouvoir dont elle était investie, le fleuve de sang en ébullition lui ménagea un passage. A l’instar de Moïse devant la Mer rouge, la métisse se glissa jusqu’au Minotaure, et posa une main sur sa chair tuméfiée, malmenée, sur son torse large bien que torturé. La créature grogna sourdement, mais ça n’impressionna guère la demi-Sidhe. Faisant remonter la pulpe de ses doigts agiles contre ses plaies, les effleurant à peine, elle étudiait le monstre. Une idée naquit dans son esprit, et elle fit signe aux démons de relâcher le bâtard, ses doigts se glissant jusqu’à son mufle écumant.

« Suis-moi, je vais te soigner. »

Libéré de ses geôliers, le monstre voulut abattre son bras musculeux sur le crâne de la jeune femme, mais un réflexe presque surnaturel la fit se retourner et parer le coup. D’un mouvement leste, elle utilisa la force de la créature pour la faire rouler au sol. A califourchon sur lui, elle avait dégainé dans le même temps sa splendide lame courbe et celle-ci était à présent appuyée contre le cou massif du Minotaure.

« Je ne te veux aucun mal, mais je n’aurais aucun scrupule à te découper en morceau si tu tentes encore de me tuer… »

Elle relâcha alors son emprise sur le monstre écumant, et se releva en rengainant, comme si de rien n’était. Sa poitrine se soulevait à peine plus vite que la normal sous son corsage de cuir et de dentelle. Elle entendit le pas lourd de la créature mi-homme mi-taureau qui la suivait alors qu’elle quittait le giron du fleuve et que ce dernier reprenait sa place sur son sillage. Elle gagna le rivage, et trouva un endroit relativement à l’écart. Les démons s’étaient remis à l’ouvrage sur les damnés. Grognant toujours, le Minotaure s’était arrêté près de la jeune femme. Elle paraissait frêle, à ses côtés, mais ce n’était qu’une apparence. Quand on plantait son regard dans ses prunelles tricolores, on y voyait toute la détermination et la sagesse accumulée au cours de ses cinq siècles d’existence.

Ses doigts fins effleuraient à peine les cloques qui parsemaient la peau de la bête. Elle devait le guérir, mais à présent qu’elle était face à lui, elle hésitait. Danu, sa Déesse, lui avait offert le pouvoir de guérison par le sexe. Mais jamais encore la rousse ne l’avait fait avec une telle créature qu’un Minotaure. Deux, voire trois fois plus large qu’elle, et bien plus grand, il pouvait facilement l’écraser sous son poids. Une moue songeuse prit place sur ses traits mobiles, alors qu’elle auscultait la bête. Mais elle n’était pas obligée d’offrir son corps, cela dit. Ses doigts se firent caressant contre le torse puissant du monstre, et elle ne tarda pas à se mettre à l’ouvrage, répandant sa magie au travers de ses lèvres gourmandes. Si le mandrin de la bête était trop gros pour qu’elle s’en occupe naturellement, elle rusait et sa langue habile ne tarda pas à dispenser son pouvoir sur le pieu de chair. Au terme de cet « examen médical », alors que l’épaisse jouissance de la bête jaillissait et souillait le sol, alors que la demi-Sidhe finissait de nettoyer convenablement son membre apaisé, le Minotaure était comme neuf. Plus de cloques, plus de lambeaux de chair, mais un monstre en parfait état, en bonne santé, et soulagé d’une certaine tension, par ailleurs.

S’essuyant les lèvres, la rousse tendit la main pour faire apparaître une bouteille d’eau claire et pure, qu’elle but presque entièrement pour se désaltérer.

« A présent que tu es sain et sauf, j’aimerais te proposer un contrat. Une alliance, si on veut. Ses lèvres se plissèrent un instant alors qu’elle levait la tête pour étudier le monstre. Je te libère. En échange, tu t’engages à me servir. Je ne suis pas contraignante, et quand je n’aurais pas besoin de tes services, tu seras libre d’aller où bon te semble. Mais je suis intraitable sur l’obéissance alors, dès que je t’appelle, tu rappliques. »

Le Minotaure fronça ses épais sourcils, la toisant de son regard de braise. Littéralement, de braise.

« Es-tu d’accord ? Si tu ne veux pas… Eh bien je suppose que tes gardiens seront ravis de te retrouver pour te tourmenter à nouveau… »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il grognait déjà son approbation. Un sourire satisfait incurva ses lèvres pleines.

« Parfait. Prends ce talisman, souffla-t-elle en tirant de sa poche un lacet de cuir au bout duquel était accroché une médaille en diamant. Avec ceci, tu possèdes un laisser-passer pour sortir d’ici et parcourir le monde sans risquer d’être arrêté. Tu peux, par ailleurs, te téléporter dans d’un lieu à un autre. Fais-en bon usage. Et quand je t’appellerais, le diamant prendre la couleur du rubis. Tu ne pourras pas te tromper… »

La créature attrapa, presque délicatement, le lacet de cuir. Il eut un peu de mal à le faire passer autour de son cou, les cornes proéminentes ayant retrouvé leur envergure d’antan après avoir été limée par les démons, mais il finit par réussir. Après un signe de tête qui se voulait respectueux, il prit le chemin du départ de son pas lourd et régulier. Satisfaite, la demi-Sidhe se posa sur un rocher, non loin de la flaque de semence que le Minotaure avait créé et qui n’était pas encore aspirée par la terre du septième cercle. Elle avait acquis un allié de choix. Si sa cousine tentait quoi que ce soit, le Minotaure lui serait bien utile…

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Le Palais Infernal / Pas d'embrouilles man, pas de litiges... (Connor)
« le: lundi 09 novembre 2015, 22:05:46 »
...Sinon ça va saigner, est-ce que tu piges ?



La brise légère qui s’élevait autour de la Sidhe était fictive. Tout comme l’apparent coucher de soleil qui couvrait l’horizon, ou le sable qui crissait sous ses pieds nus. Ceridwen, officiellement ambassadrice de son peuple auprès des démons, avait découvert dans le Palais Infernal cette suite qui changeait de décor selon les souhaits de son occupant. Prenant une pause quant à ses devoirs , la princesse marchait le long d’une plage qui lui rappelait les plages de Destin, en Floride.

Un sourire rêveur flottait sur les lèvres bien dessinées de la guerrière. Elle était décontractée, ce soir, et ses épaules détendues étaient laissées à nu, son habituelle veste de cuir (semblable à celle que les pirates arboraient voilà quelques siècles) étant posée sur les rochers que cette suite avait fait apparaître. Portant juste son corsage sans manche, masquant le corset qui lui créait une ligne parfaite, la rousse rêvassait. Sa crinière, semblable à la fureur des flammes, était soulevée par ce vent créé par la pièce et cascadaient de ses épaules à son dos.

Les bras le long du corps, la princesse en exil tourna sur elle-même, ses pieds s’enfonçant dans le sable encore chaud qui semblait recouvrir le sol de la pièce. Elle repensait à ces merveilleuses années qu’elle avait passé avec son père, en Floride, et ses paupières couvrirent ses prunelles tricolores tandis qu’elle se laissait souplement tomber dans le sable. Elle avait gardé sa lourde ceinture de cuir, plus ornementale que servant réellement à soutenir le jean bicolore qui couvrait ses jambes et moulait ses fesses, et ses doigts jouèrent un instant sur la boucle de fer forgé. Ce métal, aussi appelé « Fer Froid » chez les siens, était l’une des rares choses qui pouvaient les affaiblir. Ceridwen portait toujours cette boucle, forgée du symbole de la lignée de son père, pour se rappeler qu’elle n’était pas invincible, et elle redoublait ainsi de prudence en général.

Ses armes étaient abandonnées dans un coin, gisant contre des rochers sombres et humides, alors que les pensées de la demi-Sidhe dérivaient sur les dernières nouvelles qu’elle avait eu de la Cour Unseelie. Sa cousine était folle à lier. Mais elle était la Reine. Elle avait tous les droits, et seule la Déesse pouvait la destituer pour instaurer une autre lignée sur le Trône de la Nuit. Une grimace déforma ses lippes tandis qu’elle se rappelait la dernière attaque de sa cousine sur sa personne, avant qu’elle ne devienne ambassadrice aux Enfers.

Des créatures énormes avaient jailli, perturbant la paisible retraite qu’elle effectuait dans un coin reculé de la Féerie. Ce n’était pas la Meute Sauvage, c’était pire encore. La Meute, Ceridwen connaissait. Elle y était d’ailleurs plus ou moins apparentée. Elle pouvait la contrôler. Ces créatures-là, c’était des créatures de cauchemar. Débusquées dans une dimension appelée Terra, elles ne connaissaient ni peur ni fatigue. Pendant des heures, la princesse esseulée avait dû se battre contre les trois spécimens qui l’encerclaient. Pendant des heures, elle avait subi les blessures et la fatigue, le défaitisme s’emparant peu à peu d’elle, autant à cause de l’infatigable ardeur des créature que par leur pouvoir qui provoquait insidieusement le découragement et la peur. Mais finalement, après avoir réussi à blesser l’une d’elle en lui coupant le tentacule qui s’agitait sur leur poitrail, la princesse avait compris comment les vaincre. Et elle avait alors redoublé d’ardeur, jusqu’à venir à bout de ces trois monstres une paire d’heures plus tard. Epuisée, elle était alors tombée dans l’inconscience, non loin du cadavre de ses agresseurs.

Un souffle fétide caressa sa peau tandis qu’elle remuait de sombres pensées. Ouvrant un œil, la rousse se figea. Elle était face à l’une de ces créatures dont elle venait de se remémorer l’apparence et la férocité. Son cœur se serra et son esprit congédia toute rationalité. Elle en oublia que la pièce matérialisait les pensées qui occupaient son esprit. Bondissant loin de la créature, la demi-Sidhe aperçut les deux autres un peu plus à l’écart. Ces créatures, avait-elle appris plus tard, se déplaçaient toujours en trio. Avisant ses armes plus loin, la guerrière mit en pratique tout son savoir et esquiva chacune des attaques qui la ciblèrent, jusqu’à ce jeter dans le sable, ne s’arrêtant qu’au rocher contre lequel elle avait appuyé sa longue lame courbe et ses pistolets. Même si elle était dotée de prodigieux pouvoirs, elle ne s’en servait qu’en dernier recours.

La lutte dura une demi-heure. Une demi-heure de sanglante rixe, de compétition acharnée. Une demi-heure d’aveuglement. Et puis la guerrière eut raison de ses assaillants. Inconsciente du bruit que sa lame avait pu faire en s’entrechoquant contre les carapaces métalliques des créatures, elle s’approcha des cadavres encore fumant et, dans un dernier sursaut d’aveuglement, elle utilisa le seul pouvoir qui pouvait empêcher ces bêtes de revenir à la vie. Sa main de chair s’illumina vivement quand elle l’apposa sur la carapace, et la créature touchée sembla se rétracter sur elle-même. La chair s’affaissait, et se retournait sur elle-même, dans la protection métallique, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une seule et grosse masse informe. Saisissant son épée de Chair, la demi-Sidhe acheva alors cette créature, étouffant ses hurlements agonisants d’un coup net et précis au travers de la masse retournée. Agissant de même pour les deux autres, Ceridwen se rappela la salle où elle se trouvait en posant son regard sur le soleil couchant qui en était resté au même point. Ses épaules se détendirent alors qu’elle soupirait, presque blasée.

« Mais quelle idiote je fais… »

3
Prélude / Ceridwen, Princesse Sidhe en "exil" [Smash]
« le: dimanche 26 juillet 2015, 17:31:45 »
Identité : Ceridwen Theas.
Âge : Plus de cinq cents ans.
Sexe : Féminin.
Race : Créature (Sidhe).
Sexualité : Hétérosexuelle.

« Ceridwen, ma nièce, que fais-tu ici, si tard ? »

La voix tonna dans le corridor sombre. Puissante, mais pas mécontente. Curieuse, plutôt. Le propriétaire de cette voix, semblable à l’orage, ressemblait à l’un de ces colosses de marbre qui soutenaient le fronton de la porte magique, à l’entrée du tumulus de la cour Unseelie. Il avait le front haut et large, dégagé malgré sa longue chevelure de grès qui l’enveloppait aussi sûrement qu’une pèlerine. Ses traits, comme gravés dans un roc, semblaient menaçants, agressifs. C’était pourtant son expression habituelle. Il était le Consort de la reine Unseelie, il n’était pas fait pour paraître amical et faible. Il était fait pour appuyer la Reine dans ses directives, l’approuver en tout temps, et garder son corps aussi sûrement que s’il faisait partie de sa Garde. Puis il se fendit d’un sourire, et son expression se métamorphosa. Ses yeux, de la couleur de l’orage, pétillèrent de malice et son nez frémit imperceptiblement alors qu’il se penchait pour attraper la gamine aux cheveux de feu et la caler dans ses bras.

« Ma chère petite nièce, si douce, si fragile, et pourtant si téméraire. »

Un petit rire lui répondit, alors que la fine silhouette de la jeune fille se blottissait au creux de ses bras. Elle était si petite, à cet instant, et lui était si grand, que le contraste en était renforcé. Pourtant, le tableau était touchant. On lisait dans les yeux du Consort tout l’amour qu’il portait à la petite fille.

« Je n’avais pas sommeil, mon oncle. J’ai cru que je pouvais aller faire un tour dans les Jardins des Reines, juste une fois, pour admirer la beauté du lieu. »

Sa voix était douce, et mélodieuse. Elle s’exprimait bien, pour une fillette qui n’avait pas encore eut huit ans. C’était normal, après tout, elle était une princesse, elle recevait l’éducation digne des plus hauts dignitaires de ce monde. Elle plongea son regard, aussi clair qu’un ciel d’été, dans celui de son oncle, avec toute l’innocence que recelait son expression enfantine. Elle savait bien qu’elle n’avait pas le droit d’y entrer. A moins d’être Reine. Elle le serait peut-être un jour, si la Reine actuel n’avait pas d’enfant. Elle était, pour le moment, en première position pour la succession. Mais, et tout le problème résidait dans ce point, elle n’était encore qu’une princesse.

« Si jeune, et pourtant déjà si curieuse. Incorrigible. »

La voix de son oncle tonnait dans le couloir, mais cela n’effraya pas la petite. Elle agrippait, de ses petits poings, la chemise de soie du Consort.

« S’il te plaît, oncle Dubhthac, j’ai vraiment envie de voir à quoi cela ressemble… »

Elle avait pris une petite voix plaintive, comme pour mieux manipuler son oncle. Mais, au lieu de s’en formaliser, il esquissa un sourire peiné.

« Je suis navré, Lasair Cailín1. Je ne peux pas t’y faire accéder. Tu n’es pas une Reine. Et moi non plus. Peut-être que si tu demandais à ta tante, gentiment, elle accepterait ?
Non, elle ne veut pas, bouda la jeune fille.
Eh bien, je ne peux rien faire de plus, ma chère Ceridwen. A part te ramener à tes appartement. »

La petite princesse fit la moue, mais elle cala sa tête contre le torse de son oncle sans broncher, alors que celui-ci la portait à destination.

* * * * *

Elle avait bien grandi, la petite gamine aux cheveux de feu. Elle était à présent une beauté incontournable. Svelte, le port altier, elle possédait en elle une grâce innée, une posture de reine. Elle n’était encore que la Princesse, mais elle était toujours en seconde position pour accéder au trône de la cour Unseelie.  Elle possédait la beauté incroyable des Sidhes de sang pur. Une peau aussi claire que de la porcelaine, aussi douce que de la soie et aussi vierge de défaut qu’un diamant taillé. Elle possédait aussi le regard propre aux Sidhes. Des prunelles constituées de trois cercles autour de la pupille. Un premier, le plus proche et le plus petit, qui avait la couleur de l’azur. Un second, presque turquoise, était de la même teinte que certaine mers appréciées des touristes. Le dernier, et non le moindre, était plus sombre, mais il donnait une sorte d’uniformité à l’ensemble, représentant autant la nuit que les fonds marins. La plupart du temps, un glamour cachait ses particularités Sidhes, donnant à ses iris la couleur du ciel en été, et à sa peau une légère tente hâlée. De menus efforts pour paraître plus « normale », aux yeux des non-Sidhes, des non-Faes.  Mais là s’arrêtait sa ressemblance avec les Sidhes. Son ascendance était mêlée d’autres gênes. En partie humaine, et tenant de sa mère sa petite taille. En partie Banshee, d’où elle tenait les traits fins et délicats de sa physionomie. Et en partie Sluagh, grâce à qui elle avait hérité de ses lèvres couleur grenat et de ses longs doigts fins dont les ongles pouvaient s’allonger, telles des griffes.

Des humains, elle tenait aussi ses courbes féminines plus développées que celles des Sidhes. Une poitrine généreuse, un fessier rebondi et ferme, et des hanches épanouies qui se balançaient sensuellement au rythme de sa démarche. Les Sidhes de sang pur n’appréciaient pas cette apparence plus que pulpeuse, aussi s’était-elle éloignée des siens en partie à cause de cela. Sa longue chevelure de feu, ses yeux tricolores et son teint lunaire n’étaient pas assez pour faire d’elle une Sidhe à part entière. Tout le monde était conscient de son métissage, et les Sidhes ne sont pas connus pour leur ouverture d’esprits.

A ce sujet, d’ailleurs, la jeune femme dénotait largement. La plupart des Sidhes ont une arrogance innée, venant de l’idée qu’ils sont les plus puissants sur cette Terre grâce aux dons que la déesse Danu et son Consort leur a offert. Mais Ceridwen n’est pas comme ça. Peut-être était-ce dû à son métissage, à son éducation plus libérée, ou bien au rejet dont elle était l’objet. Toujours est-il qu’elle se forgea un caractère bien à elle. Indépendante, mais appréciant la compagnie d’autrui malgré tout. Forte, pour masquer la fragilité de son cœur. Puissante, mais juste et égale. Impitoyable, mais pas cruelle. Elle ne ressemblait en rien à sa cousine. Cette dernière était ambitieuse, jusqu’au bout de ses ongles parfaitement manucurés. Elle savait être l’héritière désignée du Trône de la Nuit, mais elle était aussi jalouse de Ceridwen. Ce que la métissée ne comprenait absolument pas. De quoi pouvait-elle être jalouse ? Elle n’avait aucun désir de régner, à part pour jeter un œil aux Jardins des Reines. Elle ne se sentait pas de taille à assumer autant de responsabilité. Pourtant, elle avait été éduquée dans cette optique, au cas où la Reine ne puisse concevoir d’enfants.

Intelligente, mais parfois obtus quant à ce qui la touchait de trop près, la princesse préférait passer son temps à la cours d’un de ses oncles, un Sluagh, pour ne pas subir la jalousie de sa cousine. Elevée par les dernières troupes des Meutes Sauvages de la Féerie, le Royaume des Sidhes et des autres Faes, elle acquit ainsi bien plus que des connaissances théoriques sur « comment gouverner ». Elle apprenait la stratégie de guerre, et la manière de se battre. Elle apprenait les ruses et les coups fourrés, parce qu’un ennemi ne jouait jamais selon les règles du jeu. Elle apprit aussi énormément sur les autres cultures, des humains aux autres Faes.

Elle vivait en Amérique, le reste du temps. Son père ne restait pas à la Cour de sa sœur, préférant s’éloigner des magouilles politiques. Pourtant, il prit grand soin d’instruire sa fille de ces arcanes, au cas où, comme toujours. Les visites à sa tante étaient toujours accueillies avec deux sentiments distincts, et pourtant mêlés. L’impatience, d’abord, de revoir sa famille. Son oncle, surtout, le Consort de la Reine, l’appréciait particulièrement. Presque autant que si elle avait été sa fille. Et sa tante n’était pas non plus indifférente, même si elle accordait nettement sa préférence à sa cousine. Et puis il y avait la crainte. Celle que sa cousine n’ait imaginé quelques autres plans destinés à la faire tuer. La dernière fois, sa cousine avait invoqué une hydre, sans toutefois la maîtriser. Elle redoutait de se trouver en face d’elle, ne comprenant pas sa jalousie et son ambition démesurée.

Cent ans après sa naissance, son père fut retrouvé assassiné. Les coupables n’ont jamais été retrouvés. La Reine précédente s’étant retirée en faveur de sa fille, c’était ainsi la cousine de Ceridwen qui avait chargé quelques gardes de mener l’enquête. Mais sans pousser trop loin, de peur de découvrir l’identité du meurtrier. A partir de cet instant, Ceridwen fut victime de tentative d’assassinat dès lors qu’elle paraissait à la Cour. Elle savait très bien qui blâmer pour cela, mais que pouvait-on faire face à la Reine ?

Heureusement, sa tante se chargeait de modérer sa fille, et son oncle en faisait autant. C’est grâce à eux si, un jour, elle reçut l’ordre de paraître aux Enfers comme l’ambassadrice du peuple Fae. Un traité d’alliance avait été signé entre le maître des Enfers, Lucifer, la Reine de la Cour Unseelie, et celle de la Cour Seelie. Etant issue des deux Cours, ainsi que d’une multitude d’autres, Ceridwen était la plus à même de servir de liaison là-bas. Elle accepta, avec la promesse que ce n’était pas une tentative d’assassinat déguisée.

Depuis lors, elle siège auprès de Lucifer, servant d’intermédiaire entre la Féerie et les démons. Elle se mêle à la politique, aux entraînements des gardes ainsi qu’à toutes les activités de la Cour. Elle ne regrettait pas de ne plus se trouver à la Féerie, n’ayant ainsi plus à se prémunir contre des tentatives de meurtre. Mais elle n’était pas non plus à l’aise à l’idée que sa cousine, instable, dirige ses semblables. Les renseignements qu’elle tenait de la part de ses espions faisaient état d’une détérioration de la santé mentale de cette dernière. De plus en plus cruelle et lunatique. Sa dernière lubie en date ? Provoquer la Reine de la Cour Seelie en duel, la tuer, et régner sur les deux Cours.

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Autre :

→ Ceridwen est une Sidhe, une race de Fae dite « supérieure » grâce aux puissants pouvoirs que leur ont donné la Déesse, Danu, et son Consort, l’Homme Vert.
- Elle possède deux « mains de pouvoirs ». La Main de Chair, capable de transformer n’importe quelle créature en un amas de chair hurlant, tuant ainsi n’importe quelle créature non-immortelle. Un terrible pouvoir, qu’une épée divine accentue encore dans les champs de bataille, comme un allongement de son propre bras. Il s’agit de sa main droite. Elle possède aussi La Main de Sang, capable de rouvrir d’anciennes blessures, et de les faire saigner encore et encore, mais également capable d’en créer de nouvelles.
- Elle possède également, outre l’épée de Chair, donnée par la Déesse, le pouvoir de guérir par le sexe, et le don d’appeler à elle la magie de la Féerie, la magie de la Déesse elle-même.
→ Ceridwen n’est pas seulement puissante avec ses dons, elle est aussi une guerrière émérite, et fine stratège. Naturellement douée pour gouverner, elle n’a cependant pas l’intention de s’asseoir sur le Trône des Faes, sauf si la Déesse en décide autrement.
→ Comme tous les Sidhes, Ceridwen est virtuellement immortelle. Elle ne peut être tuée que par la grâce de la Déesse, de son Consort, ou l’une des rares épées de Pouvoir conférées aux Sidhes par Danu.

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