Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Refectoire

Oh non.. pas des spaghetti [ Cassidy Green ]

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Yumena A.:
Encore une journée banale dans ce lycée.
Bon dieu, ce que j'avais hâte d'en sortir. Tous les jours c'était la même chose. Réveil, douche, je m'habille, j'avale un café, ma mère me dépose avec Louise, je vais jusqu'à ma salle de cours, je suis en avance, je suis déjà assise quand les trois quarts des élèves de la classe rentrent, je ne dis pas un mot pendant le cours, élève studieuse, j'entends la sonnerie de la première heure, je ne sors pas de la salle pendant la pause de deux heures de cours, je préfère rester assise. Je regarde les élèves revenir dans la salle deux minutes après la seconde sonnerie qui marque la fin de l'interclasse, je ne dis rien non plus pendant la seconde heure, mais je regarde souvent ma montre. Je m'ennuie, je pense à Louise et au final je me force à ne plus penser à elle ou je risque de finir avec mon bas trempé si je repense un peu trop à son corps. Deuxième sonnerie. Une belle pause où je traverse souvent quelques nuages de fumée de cigarette. L'horreur. Ce que je peux ne pas supporter ça... Je retrouve quelques amies. On discute un peu, je me rend compte que je n'ai presque rien à leur raconter. A vrai dire, soit elles ont leur copain sous la patte et à ma grande exaspération ils se roulent des galoches à chaque seconde, c'est à se demander s'ils respirent de temps en temps, soit elle se plaignent de ne pas en avoir, soit elles se plaignent d'en avoir un bien trop con. Et moi, à côté de ça, je me vois mal leur répondre " eh les filles, vous savez pas quoi ? moi je me suis toujours pas faite ma demi-soeur ! " Mmmmh, non, non. Elles ne voudraient certainement pas savoir ce à quoi je pense si souvent. Elles ne voudraient certainement pas savoir qui est la personne qui me tient le plus à coeur, et elles ne voudraient sûrement pas plus savoir comment je remédiais à mon manque... d'affection, disons. Non. Honnêtement, il valait mieux que je les écoute avec un sourire au lèvres, sans rien dire.
Puis, nouvelle sonnerie. Et rebelote. Cours d'une heure, pause de cinq minutes, cours d'une heure. Parfois, pas de pause entre les deux heures, ça dépend de la clémence de nos chers professeurs. Voilà, une matinée comme les autres, sans rien qui ne puisse un peu secouer ma vie.

Et enfin, sonnerie du midi. Les lycéens se ruent en dehors des classes, vont vaquer à leurs occupations. A vrai dire, la plupart se ruent dehors ou au réfectoire pour une bonne raison; ils ont faim. Parfois, lors de la dernière demi-heure de cours, on avait droit à des concerts de gargouillements, pour ceux dont l'estomac est un peu trop vide. Cela tire souvent quelques rires dans la classe. Dans ceux qui sortent, il y a ceux qui ont de la chance d'habiter près, ceux qui sont malins et qui ramènent dès le matin avec eux de quoi manger, et il y a les pauvres,les malheureux lycéens qui vont manger au réfectoire. Après, tout dépend des personnes, de la sensibilité de leur palais. Personnellement, je n'étais pas si difficile que ça, donc je ne me plaignais pas souvent. A quelques exceptions près.

Il arrivait parfois que l'on ai des spaghetti. Souvent en sauce, carbonara ou bolognese. Et lorsqu'on tombait sur ce plat là, j'avais envie de pleurer. Comment est-ce qu'on pouvait rater un tel plat ?! Enfin, je devais être excessive, puisque certaine de mes amies ne voyait pas de problème à leurs spaghetti. Mais je peux vous dire que quand on est italien ou qu'on a mangé des véritables plats de spaghetti italiens, on ne voit plus les pâtes de la même manière, oh que non. Ce plat était pour moi le souvenir des soirs où mon père rentrait assez tôt pour nous faire la cuisine. Un délice d'enfance... Pourquoi tant le massacrer ?

C'est donc avec une mine dépitée que je regardais la cantinière me servir une grosse louchée bien louche de notre plat. Et ils osaient appeler ça des spagetthi bolognese...

Je m'assis seule, n'ayant aujourd'hui personne pour m'accompagner, et plongeais ma fourchette dans mon plats tout en poussant un long soupir.

Cassidy Green:
Journée de merde, aujourd’hui… des cours à n’en plus finir. J’étais fatiguée et on était pas encore à ce soir… déjà, je ne m’étais pas réveillée à l’heure, j’avais raté le début des cours à huit heure. Et j’avais passé le reste de l’heure en dehors de la classe. C’était la première fois que cela m’arrivait. Je vis que je n’étais pas la seule à être arrivée en retard ou à avoir été viré de la classe ou ils étaient. Un petit sourire apparut sur mon visage, puis je soupirais.

L’heure passa rapidement, et, ayant manqué le début du cours, je recopiais rapidement le cours durant la pose. Heureusement que je n’étais pas trop cruche et que le cours était simple. Mais comme tout ce qui se passe quand une journée commence mal… ça continue, durant la deuxième heure, je me suis endormie en écoutant le professeur. Celui-ci m’avait réveillé en me disant d’aller dehors pour dormir. Je sursautais et retournais dehors pour finir l’heure…

A nouveau, je passais la deuxième pose à rattraper mes cours. Heureusement les deux heures suivantes se passèrent très bien. Comme nombre d’élève dans l’école, je dormais au lycée et je mangeais au réfectoire. Mes parents, bien que travaillant tous les deux, n’étaient pas très riches donc, je vivais et mangeais au lycée. J’entrais dans le réfectoire et pris la queue de la file d’attente. J’avais faim, n’ayant pas mangé mon petit-déjeuner, vu que je m’étais levée en retard. Je pris un plateau et mis mon verre dessus puis je pris une fourchette et un couteau. Je fis tomber ma fourchette par terre. Je me penchais pour la ramasser et je ne me relevais. Je renversais le plateau de ma voisine.

Décidément, ce n’était pas mon jour… sous le regard courroucé de la cantinière et en rougissant que j’avançais mon plateau, prenant un yaourt, les spaghettis bolognaises qu’elle me servit, ainsi qu’une entrée, un peu de pâté et un petit pain. Je pris mon plateau, toujours rougissante et me dirigeais vers une table de libre… ou se trouvait déjà à table une jeune très jolie élève. Je posais mon plateau sur la table et failli le faire tomber.

_ « Bonjour, je peux me mettre ici ? Demandais-je en rougissant de plus bel. Je m’appelle Cassidy… »

Je m’asseyais en face d’elle.

Yumena A.:
Alors que je ruminai toute seule devant mon assiette, j'entendis un bruit fracassant dans le réfectoire. Je levai la tête, attirée par le bruit, our regarder en direction de son origine. Oh, un élève venait de faire tomber le plateau d'une autre, comme il arrivait si souvent. Parfois, l'intégralité du réfectoire applaudissait ou poussaient des sifflements, et le pauvre élève maladroit devenait la plupart du temps immédiatement rouge tomate. Je ne m'abaissais pas à ce genre de comportement; j'étais plus mature que ça, et également, un peu trop timide pour me donner en spectacle en public. Et d'ailleurs, je prenais toujours grand soin de surveiller mon plateau, veillant à ne rien renverser. J'avais un bon équilibre et de bons réflexes, et jamais une seule fois il ne m'était arrivé de faire tomber mon plateau, mon verre, un couvert ou quoi que ce soit d'autre. Et j'y veillais, n'aimant décidément pas me faire remarquer. J'avais beau avoir un physique atypique pour une lycéenne japonaise, ceci dû à mon métissage italien, et également avoir de jolies formes fichtrement attrayantes, j'étais une élève plutôt discrète et effacée. Attention, cela ne voulait pas dire que j'étais asociale; je savais entretenir une conversation, quand je voulais. Mais si on voulait faire connaissance avec moi, en général, c'était toujours l'autre qui faisait le premier pas.

En parlant de rencontre, j'entendis un nouveau fracassement, mais cette fois-ci sur ma propre table. Je sursautai, surprise par cette arrivée soudainement bruyante. Je levais les yeux.

- Bonjour, je peux me mettre ici ? Je m’appelle Cassidy…

Ah, quand on parle de fille rouge tomate.. En face de moi se trouvait justement la maladroite qui avait fait du boucan dans la file de self service. J'eus un sourire amusé, voilà deux opposés l'un en face de l'autre. Elle; maladroite et entreprenante, vue la façon dont elle s'était immédiatement présentée en s'installant en face au lieu de choisir un endroit libre où elle serait tranquille. Moi; discrète et pas très bavarde aux premiers abords. Bien que la demoiselle, qui se nommait donc Cassidy, m'inspirait beaucoup de sympathie. Un jolie visage aux traits fins, encadré par des boucles de châtain. Je scrutai rapidement ses yeux, chose que je regardais souvent en premier chez les gens que je rencontrai pour la première fois; ils étaient d'une jolie couleur noisette, tellement fidèle au fruit qu'il en avait les quelques aspects rougeâtres qu'une véritable noisette aurait eut. Charmant.

Je lui adressai un sourire, lui répondant poliment.

- Bien sûr, j'attendais personne de toute façon. Moi c'est Yumena.

Je la regardai s'asseoir, tout en saisissant mon morceau de pain pour en arracher un petit bout à mâchonner, avant d'attaquer mon plat de pâtes.

Cassidy Green:
Elle me dévisagea, je rougis un peu. J’avais quelque chose de bizarre sur le visage ? Je sortis un petit miroir de mon sac de cours et regardait dedans. Non rien sur mon visage, je soupirais, avec ma chance d’aujourd’hui, j’aurais pu avoir une trace de dentifrice sur la joue ou bien autre chose.

_ « Bien sûr, j'attendais personne de toute façon. Moi c'est Yumena. »

Je lui fis un grand sourire en l’observant moi aussi, de beau et long cheveux noir, une poitrine plus que généreuse, elle me semblait être une eurasienne, son teint était un peu plus blanc que la plupart des autres élèves. Je me passais la langue sur les lèvres, elle me plaisait bien cette fille.

_ « Je suis enchantée de faire ta connaissance. C’est la première fois que je te vois, tu viens d’arriver à Mishima ? Si tu as besoin d’aide, je peux te faire visiter le bahut, si tu veux… »

Je lui souriais tandis qu’elle mangeait après avoir déchirer son morceau de pain, je coupais mes pâtes car je n’aimais pas manger en faisant du bruit et en en mettant partout sur la figure, c’est que la sauce bolognaise tâchait beaucoup. Je pris une bouchée tout en faisant attention à ce que je faisais… aujourd’hui, je ne faisais que gaffe sur gaffe et cette journée n’était pas encore terminée.

Je voulus prendre la carafe d’eau mais elle me glissa des mains et j’éclaboussais Yuména sans le vouloir…

_ « Je suis désolée, aujourd’hui, je suis une vrai catastrophe ambulante… »

Je rougis furieusement.

Yumena A.:
- Je suis enchantée de faire ta connaissance. C’est la première fois que je te vois, tu viens d’arriver à Mishima ? Si tu as besoin d’aide, je peux te faire visiter le bahut, si tu veux…

Je lui rendis un sourire, et ne pus lui répondre qu'il en était de même pour moi qu'elle continua sur sa lancée. La laissant parler, je me contentais de mâcher le morceau de pain que j'avais arraché. Je pris mon temps, l'avalai, et lui répondait, sur un ton qui était calme, comme à mon habitude.

- Oh, ça fait déjà quelques temps que je suis arrivée. Je suis externe, et quand je peux je mange chez moi à midi. C'est peut-être pour ça que tu ne m'as pas beaucoup vue. Mais merci de proposer, c'est gentil.

Je plongeais ma fourchette dans le plat de pâtes, prête à manger, mais je m'arrêtais net en entendant le tintement de couverts de l'élève qui se trouvait en face de moi. J'eus un frisson.. argh, elle coupait ses pâtes. S'il y avait une chose qui me stressait bien en ce qui concernait les spaghetti, c'était de voir une personne les couper. D'accord, je le concède; pas pratique à manger sans s'en ficher partout sur sa chemise ou sur ses joues, mais quand on savait s'y prendre, on pouvait les manger sans aucune éclaboussure. Si ces spaghetti avaient été créés comme ça, c'était pour les manger dans cet état.. enfin, que voulez vous, les petites habitudes, c'était une chose dont j'avais du mal à me défaire. Je crois bien que l'Italie me manquait.
Je repensais à la question de Cassidy. C'était vrai, ça faisait déjà un petit bout de temps que j'étais à Mishima. Avant, j'étais dans un établissement privé, et ma demi-soeur était dans un autre établissement, nous ne nous étions jamais croisées. Mais une fois que ma mère avait rencontré son père, et qu'ils avaient décidé qu'on vivrait tous très rapidement ensemble, il a fallut déménager et choisir un autre appartement, plus grand. On avait opté plutôt pour une petite maison un peu en retrait de la ville, et le trajet avait été vite compliqué le matin pour nous déposer, Louise et moi, chacun dans notre propre établissement scolaire. Le plus proche étant Mishima, que l'on pouvait d'ailleurs rejoindre en métro ce qui n'était pas le cas pour mon ancienne école, nous y avions été très rapidement inscrites, toutes deux, pour mon plus grand bonheur. L'établissement avait beau être grand, je croisais souvent ma demi-soeur qui ne manquait pas de m'adresser un large sourire quand on se croisait et qu'elle était trop occupée avec sa horde d'amis pour venir papoter avec moi. J'avais bien les miens, mais pas en aussi grande quantité. Je n'étais en aucun cas très entreprenante, au contraire de Louise, qui pouvait s'adapter à n'importe quelle situation, et également n'importe où.. Et son charme ensoleillé attirait les autres comme des insectes ne résistaient pas à la lumière. Si Cassidy ne m'avait jamais vraiment vue, à cause de ma nature discrète, sans doute avait-elle déjà remarqué Louise, qui, de ses grands yeux bleus et ses belles boucles dorées, attiraient bien des regards.

Je m'apprêtais à avaler ma première bouchée qu'un nouveau fracas se fit entendre. Un petit cri de surprise s'échappa de mes lèvres alors que je sentis un contact froid atteindre ma poitrine. J'écartais les bras, et baissais le menton pour constater les dégâts. Oh non.. c'est pas vrai !

- Je suis désolée, aujourd’hui, je suis une vrai catastrophe ambulante…

J'attrapais immédiatement ma chemise du bout des doigts, la pinçant entre deux doigts, pour l'écarter de ma poitrine en deux points, afin de limiter le contact du tissu froid et mouillé contre ma peau. Ca me faisait une belle jambe.. si j'avais été interne j'aurais filé à ma chambre enfiler autre chose, mais là je n'avais pas d'autre choix que d'attendre que ça sèche. Avec un petit rire gêné, je lui répondis finalement.

- Maladroite.. Je vois ça..

Je relevais le regard, tentant vainement de garde ma chemise blanche décollée de ma poitrine, mais déjà qu'elle était serrée au sec, ma "technique" de décollement n'était pas très efficace, laissant apparaître, légèrement, mon sous-vêtement en transparence. Oh, zut, c'était pas vrai... en aucun cas je ne voulais m'attirer les regards pervers des gars qui remuaient la queue comme des chiens dès que quelque chose avait une seule once de sexy. Alors une chemise blanche mouillée, c'était l'élément parfait pour déclencher des gloussements masculins aux tables voisines.
Je vis Cassidy rougir, visiblement gênée de m'avoir éclaboussée et mise dans cette situation.

- Tu sais quoi, c'est pas grave. Je vais aller aux toilettes et attendre que ça sèche, ça sera pas trop long avec un peu de chance.

J'étais sincère, je ne lui en voulais pas ça arrivait à tout le monde, après tout, les mauvaises journées. Je prenais mon sac sur mes genoux et tirais de celui-ci un de mes livres de cours, et le gardais, à l'aide de mon bras, contre ma poitrine pour la cacher. J'eus un frisson en sentant le tissu collé à ma peau. Brrrr !
Je me relevais de ma chaise.

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