Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - James Withmore

Pages: [1]
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Le parc et son sous-bois / Rencontre fortuite [Mascotte]
« le: samedi 12 juillet 2014, 00:19:25 »
Cela faisait quelques jours maintenant que James était arrivé en ville, et si les choses avaient relativement mal commencé, elles avaient rapidement fini par prendre une meilleure tournure. Quelques coups de fil suivis des procédures de paperasserie nécessaires avaient suffit à arranger une situation de départ potentiellement embarrassante. Ce n'est pas tous les jours qu'on se fait dérober son porte-monnaie par le premier taxi venu. Mais s'il y avait une chose à laquelle James Withmore croyait à nouveau, c'était que tout finissait par s'arranger, d'une manière ou d'une autre. Il n'en voulait même pas spécialement  au chauffeur incriminé, et mettait plutôt toute l'affaire sous le coup de sa propre étourderie. Et puis, même s'il ne se rendait pas forcément compte, quand on était l'héritier d'une riche et puissante compagnie, ce genre de soucis n'était pas le plus terrible. L'argent n'avait jamais été un problème pour James, parce qu'il n'avait jamais vraiment eu à s'inquiéter de ce dernier. Aussi, à nouveau pourvu aussi bien au point de vue pécunier qu'identitaire, son futur à Seikusu n'était nullement menacé.

Voilà pourquoi il se promenait le cœur léger en cette agréable soirée. Il avait décidé de pousser son exploration au grand parc de la ville. Le sous-bois était impressionné, l'espace était bien aménagé et  même si la nuit tombait, notre homme se sentait en parfaite sécurité. Après tout, qu'est-ce qui pouvait bien lui arriver ? Un parc, c'était un endroit sympa, où les braves gens profitaient de la nature et du bon air. L'endroit n'avait nullement l'air malfamé, et il n'avait croisé que des citoyens vaquant tranquillement à leurs occupations. Une famille réunissant ses bambins après un après-midi de jeux effrénés, quelques couples folâtrant gaiement, un vieux monsieur qui nourrissait des pigeons... Une scène tranquille, banale, qui était sur le point de devenir le quotidien de James Withmore. Du moins s'il décidait de suivre son plan, à savoir s'installer ici pour un temps. Comme il l'avait promis à Sun-Hi à titre posthume. A vrai dire, sa décisions serait sans nul doute finalisée une fois qu'il aurait trouvé le courage de se rendre à la bibliothèque du lycée pour y rendre le fameux livre. Mais maintenant qu'il en avait enfin la possibilité, il avait de la peine à s'en séparer. Le rendre signifiait tourner définitivement la page, et il avait encore besoin de s'y raccrocher un peu. D'être sûr qu'il pouvait le faire sans retomber dans le marasme dont il s'était extirpé après deux longues années. 

Alors il errait en ville, pour tuer le temps en attendant d'achever ce pourquoi il était venu. Il voulait s'imprégner de la ville, de la culture, de l'ambiance. Savoir s'il pouvait réellement se sentir bien ici sur le long terme. Et si la chambre d''hôtel qu'il occupait pour le moment pouvait laisser place à quelque chose de plus permanent. Sun-Hi lui avait toujours assuré que c'était l'endroit idéal pour recommencer une vie ; il était bien décidé à s'y essayer. Et c'est ainsi que, perdu dans ses pensées, il faillit ne pas le remarquer à temps. Mais ses yeux finirent par se poser sur l'éclat de la fourrure rousse dans la nuit tombante : un renard, là, au milieu du chemin. Comme celui qu'il avait croisé en pleine ville juste avant de se faire dérober par le chauffeur de taxi lorsqu'il avait décidé de poursuivre la bestiole. Bestiole qui posa sur lui un regard intense avant de disparaître dans les fourrés. L'espace d'un très bref instant, James se demanda si tenter de le suivre était une bonne idée, quand on connaissait la conséquence de sa première tentative. Et puis qu'elle était la chance qu'il s'agisse du même renard ? Mais l'appel était trop fort, comme la première fois. Sans trop savoir pourquoi, James se lança à sa poursuite, plongeant dans les buissons. Il essayait de ne pas perdre l'animal de vue, mais c'était comme si celui-ci s'assurait qu'il puisse le suivre tout en restant insaisissable...

James ne sut pas combien de temps il courut de la sorte à travers les feuilles, les racines et quelques ronces bien placées, mais lorsqu'il dut s'arrêter pour reprendre son souffle, hors d'haleine, il faisait vraiment nuit. Et le renard avait disparu. De même que tous les repères de l'écossais, qui se trouvait maintenant parmi les grands arbres du sous-bois. Et il réalisa qu'il était totalement perdu, de nuit, dans un parc inconnu, lui-même dans une ville et un pays qui lui étaient encore étrangers. L'espace d'un instant, il se sentit très seul, et vaguement affolé. Puis la brève panique laissa place à l'optimisme bouillonnant qui ne cessait jamais de revenir à la surface : ça aurait pu être bien pire, et tout allait finir par s'arranger ! Il n'était pas largué au milieu de la forêt vierge non plus... Le calme retrouvé, sans même plus penser au renard, James Withmore choisit une direction au hasard dans laquelle avancer et se mit à siffloter.

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Salutations ! \o/

Si je reposte ici, c'est parce que je me suis permis de détruire mon premier appel à rp dans le coin du chalant pour en proposer un nouveau, tout flambant neuf (après avoir fini d'écrire tout ce qui suit, je reviens vite fait parce que j'ai réalisé que je ne pouvais pas détruire mon autre sujet... Du coup, je tente quand même de poster ce nouveau appel de rp, plus complet, pour éviter le double-post ! Si cela va avec la modération bien sûr ! Si je me plante et que je fais ce qu'il ne faut pas faire, comme appuyer sur le mauvais bouton rouge quand tout va exploser, je m'excuse sincèrement, et je me plierai aux règles ! Mais ça vous va ainsi, j'imagine que vous pourrez détruire le premier sujet dans le coin du chalant?)! Pourquoi donc, me direz-vous, les sourcils froncés (ou pas hein, je suis sûr qu'ils vous vont très bien dans toutes les positions!) ? Pourquoi sacrifier un pauvre premier appel qui n'avait rien demandé à personne (enfin si, techniquement il demandait des rps à des joueurs, mais là n'est pas le propos!) ? Hélàs, il était temps de l'abattre, tel l'explorateur de la jungle abattant une gazelle à la patte brisée pour éviter qu'elle ne traîne sa souffrance de longues heures encore (il y a des gazelles dans la jungle au fait ? Faudra que je me renseigne...). Bref, je ne le trouvais pas très adéquat. Et pas uniquement parce qu'il n'a attiré personne (quoi que si c'est quand même un peu le cas ; un appel à rp qui n'attire personne, c'est une gazelle blessée, non ? Ou un caméléon, je suis sûr qu'il y a des caméléons dans la jungle!), mais aussi parce que j'aurais pu faire mieux. Il me semble que tout n'était pas vraiment fait pour que les joueurs potentiels puissent se faire une idée de la compatibilité de James avec leurs persos, qui recherchent parfois des choses bien particulières chez leurs petits camarades de jeu.

Je refais un appel au chalant également pour essayer à nouveau de trouver de quoi rp. Parce que ça fait longtemps que je n'étais plus inscrit sur un forum ou un autre, et que le rp me manque. Écrire me manque. Et comme le double-poste, c'est moche, ça fait needy (parce que ça non peut-être ?me direz-vous. Et bien vous avez raison : c'est que j'ai envie, besoin d'écrire moi ! é.è), autant repartir à zéro ! En me montrant plus clair sur ce que je recherche ou sur ce que mon persos peut amener sur (ou sous, nous ne sommes pas sur un forum hentai pour rien non plus, voyons!) la table ! Je refais un appel parce qu'après avoir contacté deux ou trois joueurs, je n'ai toujours pas réussi à dégoter de nouveau partenaire de jeu. On m'a refusé des rp parce que le caractère de mon perso ne correspondait pas aux attentes des joueurs contactés, ce que je comprends tout à fait. Tout le monde a été très poli et agréable, ce que j'apprécie énormément d'ailleurs ! Il me semble que l'ambiance sur ce forum est plutôt chouette, et j'aimerais bien avoir la chance d'en faire partie  (seulement je suis un peu timide, j'ose pas trop m'impliquer, même dans l'horloge parlante : j'ai peur qu'elle me morde le doigt. Et j'aime bien mon doigt. On peut en faire des trucs avec!) !

Bref, j'avoue que de ne trouver personne et d'essuyer ces refus (légitimes hein, je le répète ! Et je les ai bien pris! Moi non plus je ne voudrais pas me retrouver à jouer avec quelqu'un qui risque forcément de ne pas m'apporter du plaisir (dans le rp hein, dans le rp!) ), ça m'a un peu déprimé. Mais une pilule de grenouille séchée plus tard (mon amitié et mon respect éternel à ceux qui saisiront la référence), j'ai retrouvé du poil de la bête, et j'ai donc décidé de retenter mon coup dans ce sympathique coin du chalant ! J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, et si cela s'avère contraire aux règles, tacites ou non, du forum, je m'en excuse d'avance, et j'accepterai sans autre de me retirer. En attendant, j'ai quand même eu envie de tenter le coup : après tout ce temps sans forum, j'ai envie de faire de mon mieux pour me remettre à rp !

Suite à cette longue introduction (qui a dû découragé tous les gens en quête de rp d'ailleurs ; je m'y prends peut-être encore plus mal en fait...), voici donc mon nouveau et véritable sujet d'appel au rp (petits petits ! Venez, j'ai des fruits ! Mais pas de bananes. C'est le mal, les bananes. Le maaaal!)


Appel (coin coin) aux rps : James Withmore


Petit tour d'horizon de James en ce moment, histoire de savoir où il en est et ce qu'il pourrait apporter -ou pas- aux personnages intéressés :
James vient de débarquer à Seikusu, décidé à mettre un terme aux deux dernières années de débauche et de fuite en avant suite à la perte de celle qu'il aimait. Il essaie donc de reprendre le droit chemin et d'arrêter de se complaire dans sa misère. Il ne connaît personne au Japon (mais parle la langue), et se sent un peu largué. Il sera toujours ravi de faire de nouvelles connaissances, qui pourront aussi bien se montrer gentilles avec lui qu'abuser de sa gentillesse et de sa naïveté légendaire (si on arrive à lui faire croire que la tour Eiffel sert de phare pour les bateaux-mouches la nuit, imaginez ce qu'on peut être capable de lui faire avaler!). Il veut aller de l'avant, et est vraiment décidé à faire de son mieux. Du coup, c'est une personne plutôt sympa, du genre à voir le bon côté des choses. Pas dominateur ou cruel pour un sou, il n'intéressera sûrement pas beaucoup ceux qui recherchent ce genre de rapports, à moins que ce ne soit pour en faire un ami qui se fera un devoir des les aider...qu'on le veuille ou non. Plutôt calme, il a un bon fond, mais deux années plus sombres ont réveillé en lui le côté mauvais garçon qu'il essaie de bannir aujourd'hui (mais là encore, rien d'extrême non plus, hein). Il est toujours ravi de rencontrer des gens, et il fait un compagnon agréable, dont on peut facilement abuser, que ce soit de sa gentillesse, de sa naïveté ou de son optimisme. Il est aussi malchanceux, distrait et maladroit, ce qui peut le précipiter dans les situations les plus folles et les plus dangereuses, souvent contre son gré... Sinon, il aime les livres et les histoires, il a un petit cœur brisé qu'il espère enfin finir de réparer, il aime la gaudriole comme tout à chacun, et il a une sainte horreur des bananes (ne demandez-jamais pourquoi...). Oh, c'est aussi un riche héritier ! Un riche héritier naïf et distrait, on sait jamais, ça peut avoir son importance de le dire comme ça, dès fois que ça intéresserait quelqu'un. x)

Trames:


Variables, à peu près tout me convient ! J'aime bien partir d'une situation quelle qu'elle soit pour développer dessus au fur et à mesure. Je n'ai rien contre les sujets plus construits à la base non plus ! Tant que je joue, j'en suis ! \o/

-James vient de débarquer en ville, un peu paumé, ne connaissant personne. Serez-vous une âme charitable ? Une vile créature qui abusera de sa naïveté ? Quelqu'un qui l’entraînera malgré lui dans des péripéties improbables, folles ou même dangereuses ?

-James arrive au lycée : il est bien destiné à y rendre un certain libre, et à voir si la bibliothèque n'embaucherait des aides. Là encore, tout est possible : faire la bonne âme accueillante, l'escroc de service qui va essayer d'abuser du caractère facile et naïf de l'écossais, quelqu'un qui essaiera de le convaincre de rejoindre un club de macramé ou l'équipe de saute-mouton (« Chouette, se dira alors James, j'ai toujours aimé saute-mouton quand j'étais gosse ! », tandis qu'on le conduit dans les sous-sols de l'école...).

-James n'est pas au courant de l'existence du surnaturel. Il n'y connaît rien, que dalle, nada, peau de zob, que pouig ! Il pourrait tomber nez à nez avec quelqu'un d'autre autre monde qui pourrait l'introduire au fantastique. Ou il pourrait se retrouver plongé en pleine bataille, ou se faire poursuivre par un monstre horriiiiible (c'est pire que les monstres horribles, y a plus de i) ! Ou il pourrait se retrouver projeté d'une manière ou d'une autre dans un autre monde, avec sa maladresse et son chic pour se trouver des ennuis... J'espère qu'il y trouvera quelqu'un de gentil pour l'aider à survivre plus de trois ou quatre minutes.

-Il peut aussi rencontrer quelqu'un de la ville ou de l'école (élève, prof, membre du personnel, etc.) qui connaissait Sun-Hi (pour cela, je vous invite à lire ma fiche de prsonnage)

Voilà les idées de départ qui me sont venues en tête, libre à vous d'en proposer d'autres ! Je ne suis pas difficile, et j'aime bien tester un peu tous les types de sujets!^^


Sujet du topic :
social et hentai auront ma prédilection, et combinés c'est chouette aussi : du social qui débouche sur du hentai ou inversement (si si, c'est possible ! Et peut-être même plus drôle ! x) ). Le combat est moins adapté, parce que s'il connaît au moins un sport de combat, il ne le pratique généralement pas pour sauver sa vie. Ceci dit, il peut toujours se retrouver projeté par manque de bol ou maladresse au milieu d'un combat et faire de son mieux... Tout arrive.^^

Nombre de participants : disons de 1 à 3, là aussi ça m'est un peu égal, tant qu'on s'amuse ! \o/

Qualité de posts : je ne suis pas particulièrement difficile. Un bon niveau de base serait agréable, mais je m'adapte à la longueur des posts : courts ou longs, chaque situation peut mieux se prêter à l'un ou à l'autre.^^

Voilà voilà, je crois que j'ai fait le tour ! Sur ce, je vous souhaite une bien bonne fin de soirée (ou de journée, chaispas quand vous lirez tout ça moi ! Si vous lisez tout ça. Vous êtes encore là ? C'est gentil ! .^^.) ! Et, j'espère, à la prochaine en rp !:)





<<...>> pssst, j'oubliais : évitez les bananes ! Les bananes, c'est le mal, le maaaaaal ! Bisous ! -^^-

3
Vous nous quittez déjà ? / Virée au pays du matin calme
« le: mercredi 18 juin 2014, 18:53:51 »
A peine arrivé, voilà que je m'absente déjà! ^^;

Je m'envole demain soir pour Séoul, pour une dizaine de jours (soit du 19 juin au 1er juillet).

Au plaisir de vous croiser en jeu et de m'y mettre à mon retour! \o/ En attendant, bon jeu à tous!^^

4
Les alentours de la ville / Ca aurait pu être pire! [Libre]
« le: mercredi 18 juin 2014, 01:36:26 »
Tout ça, c'était la faute du renard. Parfaitement. Du moins James Withmore ne cessait-il pas de le répéter, des fois qu'il réussirait à s'en convaincre. Parfois, les petits riens amélioraient la plus sans issue des situations catastrophiques. Non pas que la situation présente soit à ce point catastrophique, au fond. Il avait connu pire. Il avait erré dans les quartiers malfamés de Bogotá, s'était perdu à Détroit et avait sans faire exprès bousculé un membre ses services secrets russe en mission. Il ne se rappelait plus exactement de quel service il s'agissait exactement, mais il devait sûrement être secret pour une bonne raison. Toujours est-il que même si aujourd'hui ne s'en sortait pas trop mal en comparaison, et bien il se trouvait quand même plus mal que hier. Pour résumer : il était dans la panade. Et pas une bonne faite maison, avec l'odeur de l’œuf et sucre venant chatouiller vos narines gourmandes mais celle, bien gluante et industrielle, qui vous collait aux dents, aux semelles et parfois même dans les cheveux (James, dînant souvent le net dans un bouquin, était un mangeur du genre distrait).

Et donc, c'était la faute de ce maudit renard. Quand il avait aperçu la bestiole traverser la rue peu fréquentée comme un éclair roux, il avait ordonné au chauffeur de taxi de s'arrêter nez. James avait sauté dans un véhicule dès son arrivée à l'aéroport, avec l'idée d'en tête de se rendre le plus vite possible à ce fameux lycée. Il avait une promesse à y tenir... Mais la vue du renard avait ravivé en lui un autre souvenir, lointain mais incroyablement vivace. Il se revit cette nuit lorsque, gamin, il s'était réveillé sans réussir à se rendormir... Il avait alors sauté en bas du lit et ses pieds nus avaient parcouru les pierres froides du manoir ancestral pour le guider à l'extérieur. La nuit était douce, les étoiles nombreuses dans ce coin loin de tout et là, dans la cour, à quelques pas de lui : un renard. Ils étaient restés de longues minutes à se contempler, puis le rouquin avait filé dans la lande. James l'avait suivi, s'était perdu et couvert de rosée, et avait attrapé froid. Son père lui-même le retrouva lors de la battue du lendemain, et l'avait porté en personne jusqu'à sa chambre. Aussi loin que remonte la mémoire de James, c'était la seule foi que sir Withmore l'avait pris dans ses bras... Et plutôt que la correction sévère attendue, le petit James n'avait eu droit qu'à un silence inquiet. Et l'inquiétude, ce n'était pas quelque chose qu'il se serait jamais attendu à voir dans les yeux de son père. Là aussi, ce fut la seule et unique fois. James ne sut pas pourquoi la vision de ce renard ici, alors qu'il venait d'arriver au Japon, lui importait à ce point. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n'était que le deuxième qu'il voyait de toute sa vie ; il ne comptait pas les apparitions nombreuses de renards qui peuplaient régulièrement ses rêves depuis cette fameuse nuit, gamin...

Son sac en bandoulière sur le dos, il se précipita à la poursuite de la bestiole, bousculant maladroitement les quelques passants encore présents malgré l'heure avancée de la nuit, mais peine perdue : sa cible avait disparu après avoir tourné le bloc. L'écossais resta un instant planté là, une main dans les cheveux, se demandant ce que tout cela pouvait bien signifier. Il avait l'impression qu'on voulait lui faire passer un message, mais de là à savoir lequel... Peut-être que son subconscient lui jouait des tours. Bah, il n'avait plus qu'à retourner au taxi. Qui n'était plus là à son retour. Tout d'abord, James se dit que c'était assez normal : il s'était bien barré en courant et sans payer, même s'il avait l'attention de revenir régler après. Ensuite, il se dit que ce qui était moins normal, c'était que le chauffeur s'était barré, lui, avec le sac de voyage et la veste de James sur la banquette arrière. Une chouette veste en plus. Pour le reste, il n'avait rien de particulièrement précieux ou important dans son bagage, mais tout de même... Une si chouette veste ! A ce moment là, il se rappela qu'il y avait laissé son porte-monnaie, dans la chouette veste. Qui ne lui parut plus chouette du tout. Il se surprit même à la traiter de salope de veste, ouais, parfaitement, il ne l'avait jamais aimée en plus ! A leurrer l'innocent pour s'emparer de son argent !

La colère de James laissa vite place à un certain abattement. Le jeune homme se laissa tomber pour s'asseoir sur le rebord du trottoir, son sac en bandoulière serré contre lui. Il sentit à l'intérieur la présence rassurante des livres qu'il y avait mis, dont celui qui était plus important que tout. Le taxi pouvait garder le reste, à moins qu'il ne se rende à la bibliothèque : mais quelque part, James en doutait... Bon, comme dit plus, ce n'était pas la pire situation dans laquelle il avait réussi à se mettre. Certes il était dans une ville inconnue, dans un pays qui l'était presque tout autant, mais il se débrouillait plutôt bien en japonais. Il avait sa sacoche, avec ses livres en cours, plus le fameux livre très important. Et son téléphone ! Qui était déchargé. Évidemment. Bah. James Withmore n'était pas homme à se laisser abattre longtemps ! La nuit était douce, il y avait un banc non loin sur lequel il put s'asseoir pour réfléchir, et un lampadaire diffusait assez de lumière pour qu'il puisse lire ! Cela l'aidait toujours, ça ! Prendre un bouquin au hasard, avancer de quelques pages... Une bonne lecture remettait toujours les idées en place ! Il sortir un roman de son sac, chercha sa page, et l'ouvrit avec le sourire : voilà qui était déjà mieux ! Après tout, ça aurait largement pu être pire...

C'est alors qu'il commença à pleuvoir.

5
Salutations!^^

Si ça dit à quelqu'un de croiser James, ce serait avec plaisir! Je viens de débarquer, lui aussi du coup, et je me réjouis de le faire vivre dans le coin! \o/

James vient donc d'arriver à Seikusu, il n'y connaît strictement personne et il ne sait pas encore trop quoi faire de sa vie. Il a une page à tourner, et il est bien décidé à s'y employer! Facile d'accès, c'est quelqu'un qui apprécie les nouvelles rencontres, surtout quand il se sent un peu perdu comme ici, dans cette ville qu'il ne connaît pas encore. Bon, il est très maladroit et risque de vous marcher sur le pied (voire les deux; ou plus, si vous avez plus de pieds. On ne sait jamais.), mais sinon il est plutôt gentil!

Sujet du topic: peu importe, ouvert à tout (enfin, moins au combat quand même: il ne tiendrait pas cinq minutes! x) )

Nombre de participants: oh, peut importe aussi!

Trame: quelques idées de départ qui me trottent dans la tête (mais n'hésitez pas à en proposer d'autres si vous avez une idée!):

-à peine arrivé à Senkusu, James se rend immédiatement à la bibliothèque du lycée: il s'y prépare à rendre un livre particulier, à affronter de terribles frais de retard et à, pourquoi pas, s'enquérir d'un possible job à la bibliothèque, des fois qu'il y aurait besoin d'aide!

-James découvre la ville: une bonne âme pourrait vouloir aider ou pigeonner ce touriste bien trop dans la lune, une maladresse ou une distraction pourrait servir de point de départ pour une rencontre ("Il faut regarder où vous mettez les pieds monsieur! Si vous étiez tombé dans cette bouche d'égout, qu'est-ce que vous auriez fait, hein?" ou encore "Non mais vous pourriez faire attention mon vieux! Ce smoothie pomme de terre/citron vert sur mon chemisier trop neuf!")... Il y a de quoi faire!

-une variante de la précédente, où l'on décide de trainer James dans un bar (ou autre) histoire de faire connaissance avec cet étranger bizarre autour d'un verre. James aime bien les verres (et ce qu'il y a dedans), mais il ne tient pas l'alcool, le pauvre. Hijinks ensue.

-faire découvrir le surnaturel à James: nul doute qu'il se montrera très curieux (sauf s'il s'agit de bananes, il ne peut pas les piffer, les bananes!)

Qualité de posts: ouvert à tout là aussi! Je m'adapte: je peux aussi bien faire de longs posts que des posts plus courts. L'important, c'est que l'échange reste organique.

Voilà voilà, je crois n'avoir rien oublié! Sur ce, à bientôt autour d'un post! -^^-

6
Nom/Prenom/Surnom :Withmore, James, dit Jim ou encore petit prince...
Âge : 22 ans
Sexe : masculin
Race : humain
Orientation sexuelle:  hétéro
But: déjà, il a un livre à rapporter! Ensuite, si on cherche un assistant bibliothécaire, il se poserait bien un moment...

Description physique : James est de taille et de carrure moyenne. Guère impressionnant, il compense par son caractère et il se dégage de lui quelque chose d'assez charismatique...ce qui est souvent compensé par sa distraction légendaire. Il a des cheveux blonds mi-longs, généralement en bataille, et il entretient souvent un bouc (il se rase régulièrement, mais se sent toujours tout nu imberbe). Ses yeux sont bleus, et il prend soin de ses dents au point d'en être maniaque. Plutôt coquet, il aime prendre soin de son apparence et ne s'en cache pas. Question vestimentaire, il est aussi bien à l'aise dans les costumes taillés sur mesure que dans des habits plus décontractés, et il alterne souvent entre les deux suivant son allure du moment. Lorsqu'il est en mode décontracté, il a le chic pour porter les chemises les plus criardes : couleurs improbables, motifs hawaïens... Lorsqu'il s'agit de porter autre chose qu'un costard, il ne sait pas vraiment s'habiller mais adore s'y mettre malgré tout ! Il trouve les sandalettes plus confortables que les chaussures, mais n'oublie pas d'enlever ses chaussettes quand il les met. Par contre, il lui arrive souvent de les porter avec un beau costume sans même le réaliser... C'est un garçon très distrait.

Caractère : James est quelqu'un de fondamentalement doux et gentil. Il est calme, parce qu'il n'aime pas s'énerver. Il est sympathique, parce que c'est plus agréable que d'être le contraire. Bref, c'est quelqu'un de très facile à vivre ! Il s'entend avec tout le monde ou presque, mais n'apprécie guère ceux qui abusent de leur pouvoir ou de leur rang. Dépourvu de préjugés, il considère tout le monde comme digne d'intérêt, et fait preuve d'un intérêt sincère ! Curieux et avide de connaissances, c'est un grand lecteur ! Guère sportif -il préfère traîner au coin du feu avec un bon bouquin- il est néanmoins toujours partant pour de nouvelles aventures et de nouvelles découvertes! Il manque par contre d'assurance, et n'aime pas les conflits : il prend facilement la fuite plutôt que d'affronter les situations difficiles... Sa bonne humeur est souvent assombrie par la nostalgie et la mélancolie, et il sort tout juste d'une dépression qui l'a poussé à fuir aux quatre coins du monde les deux dernières années. Il a peur des responsabilités, qui sont pour lui écrasantes depuis son enfance, et ne s'entend pas du tout avec son père. Les deux années passées à voyager et à fuir lui ont permis de pas mal se désinhiber, et il peut encore y être sujet de temps en temps, quand les souvenirs sont trop durs à supporter... Mais au fond, ça reste un rêveur et un optimiste qui n'aspire qu'à trouver sa place et, surtout, qui il est vraiment ! Oh, c'est aussi un grand distrait, du genre à enclencher le cycle de la machine à laver en laissant le panier à linge sale encore plein posé dessus et à s'en apercevoir en revenant voir deux heures plus tard...

Histoire : D'aussi loin qu'il s'en souvienne, James Withmore avait toujours aimé les livres. Ils avaient toujours fait partie de sa vie, rassurants et remplis d'histoires. Combien de fois ne s'était-il pas réfugié, enfant, dans la grande bibliothèque du manoir familial ? Tandis que l'orage grondait et que la pluie écossaise fouettait les vitraux de la pièce, il avait dévoré les romans les plus palpitants, sautant d'aventures en aventures rien qu'en tournant les pages. Enroulé dans une couverture pour résister au froid qui régnait dans l'antique demeure, il avait plus appris entre les rayonnages chargés de volume que durant toute sa scolarité. L'amour, le courage, la haine, la peur, la souffrance, la joie : il avait découvert d'innombrables manières de les décrire et de les comprendre, au moins autant qu'il y avait de mots. Chaque auteur représentait une vie, une vision du monde, et James en avait profité pour élargir la sienne comme on entraînait ses talents en sport. De toute façon, il n'avait jamais été vraiment très doué en sport, et puis il était bien trop maladroit. Les livres risquaient rarement de lui fracasser le crâne par erreur, même s'il s'était une fois prix les pieds dans un ouvrage dédié à la culture de la banane et manquer se briser le cou contre le bureau : l'ironie de la situation ne lui avait pas échappé. James n'aimait pas le sport et, depuis, il n'aimait plus trop les bananes non plus... Il avait appris à écrire aussi, copiant des passages entiers de ses romans préférés avant de griffonner timidement ses premiers récits mêlant les aventures conjointes de plusieurs de ses héros littéraires (il n'y avait jamais de bananes). Mais la lecture avait toujours emporté sa prédilection. C'était pour lui aussi nécessaire que de respirer, et le meilleur moyen pour ne jamais s'ennuyer. Cela avait éveiller ses premiers émois, lorsqu'il était tombé sur un vieux volume de littérature écossaise du dix-neuvième siècles. Il devait avoir douze ou treize ans, et avait été longtemps incapable de regarder une cornemuse sans rougir... Oui, c'était dans cette pièce qu'il avait les souvenirs les plus chers de son enfance passée au manoir. Dans ce refuge loin de la sévérité de sir Withmore père, et là où sa mère lui avait appris à lire quelques années avant sa tragique disparition. Il avait beaucoup pleuré alors, et là où l'étreinte maladroite d'un père n'avait pas réussi, les livres lui avaient permis d'étancher son chagrin. C'était comme si les pages de ses livres favoris avaient épongé ses larmes. Peut-être espérait-il qu'il en serait également le cas aujourd'hui... Assis derrière le gros bureau couvert de bouquins et de feuilles volantes, au milieu des étagères et des tours de livres posés à même le sol, il l'espérait de tout son cœur.

* * *

La tête de Sun-Hi émergea des draps pour venir se blottir contre l'épaule de James. Il ébouriffa sa chevelure corbeaux avec tendresse, et ils partagèrent un petit rire, mi-gêné, mi-amusé.
-Et bien, c'était...intéressant.
-J'ai plus de choses à t'apprendre que le coréen ou le japonais, répondit la jeune femme dans un anglais parfait. James haussa un sourcil :
-Ah bon ? Tu ne mentais pas quand tu affirmais posséder un réel don pour les langues...
-Idiot !
La pichenette l'atteignit sur le front, et il la récompensa de son plus bel air faussement affecté, ce qui la fit éclater de rire. Elle se dégagea de son étreinte pour sauter hors du lit, et James la contempla amoureusement dans la lumière qui réchauffait le studio à travers la vitre. L'été londonien était aussi imprévisible qu'agréable. Comme Sun-Hi. James avait dix-huit ans quand elle était arrivée en Angleterre pour ses études, et il ne lui avait fallu que quelques mois pour comprendre qu'il en était aussitôt tombé amoureux. Deux ans plus tard, la vie était belle. Ou presque... James ne put s'empêcher de penser à son père, comme à chaque fois qu'il se sentait presque trop bien pour en profiter. L'emprise du manoir des Withmore se faisait sentir bien au-delà des landes écossaises... Mais il ne laisserait pas son père gâcher ce moment. Non loin de lui, Sun-Hi se baissa sans pudeur pour ramasser quelque chose sur le sol, à côté du lit. Il s'agissait d'un livre un peu abîmé par les voyages, visiblement un conte japonais richement illustré. Sun-Hi s'assit sur le matelas et s'abîma dans la contemplation de l'ouvrage quelques instants. James se redressa à son tour et vint passer ses bras autour d'elle, essayant de lire par-dessus son épaule. Elle tourna la tête pour lui souffler dans l'oreille, avant de le gratifier d'une seconde pichenette.
-Aïe !
-Tu sais très bien que je déteste quand tu fais ça !
-Bien sûr, sinon j'le ferais pas !
-Idiot !
-Tu l'as déjà dit !
-Crétin !
-Ah ça c'est nouveau. Qu'est-ce que c'est ? Je t'ai souvent vue le lire...
-Un...souvenir. Enfin, si on veut. Techniquement, il ne m'appartient pas. Je l'ai emprunté dans la bibliothèque de mon lycée, quand je venais d'arriver au Japon. Il m'avait tellement plu que je n'arrêtais pas de le prolonger et puis, quand on est partis, j'avais tout simplement oublié d'aller le rapporter...
-Ma parole, mais tu es une petite voleuse !
-Débile ! Je suis juste aussi tête en l'air que tu es maladroit. Et ce n'est pas la lampe de ma table de nuit qui dira le contraire.
-J'ai pas fait exprès...
-C'est la quatrième.
-Ça arrive !
-En cinq mois.
-Ok, ok, je me rends...
-Tu arrives à lire le titre ? Avec tous les progrès que tu as fait, t'as intérêt...
James se pencha et plissa les yeux pour déchiffrer les caractères imprimés sur la couverture élimée :
-La...jeune fille et l'eau, c'est ça ?
-Oui.
-Et ça parle de quoi ?
-D'une jeune fille. Et d'eau. Il n'y a pas de bananes.
-Très drôle...
-L'histoire n'a rien de spécial, mais ce livre m'a aidé, là-bas. Quand je devais terminer d'apprendre le japonais, et que je me sentais seule, loin de Séoul, et de tout ce que j'avais connu. La vie n'était pas toujours facile pour une coréenne au Japon.
-Parce qu'un écossais à Londres, c'est de tout repos peut-être ?
-C'est différent : vous êtes tous alcooliques et consanguins par chez-vous, c'est normal que tout le monde se moque !
-Et avare, tu as oublié avare ! Et puis je ne tiens pas l'alcool.
-Non. Ce qui est très drôle. Tu te rappelles l'incident du soju ?
-Père nous avait trouvé dans la bibliothèque, il était furieux !
-Contre la vile étrangère qui venait ravir son fils à l'ancestral héritage des Withmore... Tu lui as parlé ces derniers temps ?
-Pas vraiment... Non. Il essaie de me joindre régulièrement, mais je ne suis jamais là. Où je n'ai pas mon téléphone sur moi. Ou je suis trop occupé à faire des choses plus amusantes et bien moins pénible, comme nettoyer les gencives d'un alligator avec mon nez, ou en train d'essayer de comprendre comment résoudre une équation au 45ème degré...
-Il ne m'aime pas, hein ?
-Il n'aime pas grand monde, depuis ma mère. Même lui, je crois qu'il ne s'aime pas beaucoup. Le nom des Withmore est sans-doute la seule chose pour laquelle il se sent encore capable de s'investir.
-L'empire des Withmore. Et toi, tu es le petit prince !
-Arrête ! Là, c'est moi qui déteste ça ?
-Oh, et qu'est-ce que tu vas bien pouvoir me faire, mhm ?
-Tu vas voir, toi...
En riant, ils replongèrent sous les draps.


* * *

Une larme tomba pour venir s'écraser sur le bureau. Non, il n'y avait pas assez de papier dans toute la bibliothèque du manoir pour la sécher. Pas plus que ces comparses, mêlées de tristesse et de rage. Dehors, la tempête battait son plein, et le paysage devait être à couper le souffle : un ciel gris aux nuages lourds, recouvrant de son ombre menaçant les landes sauvages recouvertes de tumulus et de chardons. C'était là un décor qui avait toujours fasciné Sun-Hi, les rares fois où elle avait osé s'aventurer jusqu'aux terres des Withmore. Le manoir lui avait toujours fait un peu peur, et elle n'avait jamais aimé l'histoire chargée de tristesse qui se dégageait de chacune des pierres, mais par un temps comme celui-ci elle restait rivée à la fenêtre pendant des heures. Quand il y pensait, cette bibliothèque avait été leur refuge à tous les deux quand elle était là. Y compris huit jours plutôt, un soir avant qu'elle ne parte. Qu'on la fasse partir. James ne saurait sans doute jamais ce que son père et la jeune femme s'était dit le matin, mais Sun-Hi était partie deux heures plus tard. James avait été incapable de la retenir. Alors que la veille, ils parlaient d'avenir blottis l'un contre l'autre, d'un avenir qu'ils s'étaient choisis et ce malgré toutes les oppositions et ce d'où qu'elles viennent. Un avenir qu'ils avaient choisi d'imposer à sir Withmore père, qu'il le veuille ou non. Ensemble. Mais personne n'imposait quoi que ce soit à sir Withmore, et son fils aurait dû le savoir mieux que quiconque. Sun-Hi était partie, pour rejoindre le continent, où une amie française l'attendait. Elle avait voulu prendre le bateau, Sun-Hi avait toujours aimé les bateaux. Plutôt le vaste espace d'une mer et la saveur d'un temps qu'on se permettait de prendre plutôt qu'un tunnel étriqué dépourvu de ciel et une vitesse qui ne laissait le temps de rien. Pas même celui de finir un bon bouquin. Mais le temps était fini maintenant : on l'avait arraché à Sun-Hi quand le bateau avait sombré dans la tempête qui durait depuis lors. Une tempête dont même le cadre rassurant de la bibliothèque de son enfance ne suffisait plus à le protéger. Pour la première fois de la vie de James Withmore, il n'y avait tout simplement plus assez de mots.


* * *

-Je ne pourrais pas retourner vivre à Séoul, je pense. C'est...trop compliqué, avec la famille de ma mère.
-Les familles compliquées, je connais... Je me vois mal m'installer à nouveau au manoir, même si mon père m'offrait la société sur un plateau d'argent... Et tu retournerais au Japon ?
-Oui... Je pense. J'aimerais bien.
Sun-Hi se pencha pour reprendre le livre. Il faisait nuit maintenant, et les lumières de Londres éclairaient le studio plongé dans les ombres.
-Après avoir découvert ce livre, j'ai commencé à me faire à ma vie là-bas. J'ai cru que j'y serai à jamais l'étrangère, tiraillé entre le sang de mon père et celui de ma mère et leurs deux cultures conjuguées, mais... Je ne sais pas, la vie n'était pas si mal, là-bas. J'ai aimé cette ville, et j'ai aimé ce lycée. Je sais que pour beaucoup de personnes, les années du lycée sont synonymes de souffrance et de mal-être, mais pour moi c'était un véritable épanouissement. Je ne sais pas si c'était le cadre, ou l'ambiance, mais...il y avait quelque chose dans l'air qui poussait les gens à vivre pleinement.
-Et ben, ça semblait intéressant.
-Intéressant, c'est le mot. Fascinant, palpitant, effrayant parfois. On pouvait s'attendre à tout, et il y avait tout de même toujours quelque chose pour nous surprendre. J'y ai vécu mes moments les plus embarrassants, et les plus...révélateurs.
-Embarrassants ?
-Des histoires pour un autre soir. Et puis tu es trop jeune mon cœur.
-Alors là, tu en as dit trop, ou pas assez !
-Disons que j'y ai appris beaucoup de choses. Et pas seulement dans les livres.
-Ça te plairait d'y retourner ? D'y faire un petit pèlerinage ?
-J'y pense souvent.
-Je te connais !
-Je sais. Oui, j'y retournerais bien. J'aimerais bien te montrer le coin : la ville, le lycée, te faire faire le tour de mes souvenirs...intéressants.
Elle se fendit d'un clin d’œil, avant de continuer :
-D'une certaine manière, malgré une vie plutôt agitée, j'y ai trouvé la paix. Celle qu'on obtient quand on sait enfin qui on est. Et puis les paysages, les gens, l'ambiance... Je voudrais que tu les voies. Si je devais un jour m'arrêter, me poser, je crois que je retournerais là-bas.
-Carrément ?
-Il faudra bien : j'ai un livre à y rendre ! Je crois que c'est pour ça que je l'ai gardé quand je suis partie, en fait... C'est idiot ?
-Non, pas du tout.
Sun-Hi sourit :
-Allez, il est temps que j'approfondisse ces histoires intéressantes, tu es assez grand maintenant...
Le livre retomba sur le sol.

* * *

James ouvrit les yeux, et il le regretta aussitôt. Son crâne lui faisait un mal de chien, il avait une nausée de tous les diables, et il était à peu près certain de s'être fait tatoué quelque chose la veille, après une bouteille d'alcool en trop. Il ne le tenait toujours pas, mais il n'y faisait plus attention. C'était mieux comme ça. Il avait rêvé de la bibliothèque du manoir aussi, de la dernière fois qu'il s'était retrouvé assis derrière le bureau il y a deux ans, avant de partir en claquant la porte pour ne plus jamais y revenir. Deux ans où il n'avait jamais vraiment pu oublier, ni aller de l'avant. Deux ans à fuir aux quatre coins du monde sans se poser de questions : cela servait, parfois, d'être un héritier... Avec un grognement, il roula sur lui-même et bascula par-dessus le rebord du lit pour s'écraser par terre le nez dans une pantoufle. Luttant contre la douleur qui avait élu domicile dans sa tête sans même prendre la peine de venir visiter auparavant et de signer le bail, il réussit à se mettre debout en titubant et à enfiler un caleçon. Il espérait qu'il s'agissait du sien ; il n'avait aucune envie d'aller jusqu'à s'en assurer, il avait eu trop de mauvaises surprises ainsi. Il entendit quelqu'un bouger sous le duvet, et un bras vient pendre au-dessus du sol. Prudemment, James souleva un coin de drap pour découvrir le visage endormi d'une fille qu'il n'avait certainement jamais rencontrée dans la boîte hier soir. Il ne lui avait en tout cas certainement pas proposé de l'accompagner à leur sortie. Et il ne lui avait certainement pas offert de monter. Dans le monde de James Withmore, il n'y avait plus de certitudes depuis deux ans maintenant : ce matin, il ne se rappelait même pas dans quel pays il se trouvait. Il faisait chaud en tout cas, ce qui était une bonne chose. Au moins une. Il réussit à se diriger vers la fenêtre de la chambre d'hôtel sans tomber, mais pas à éviter la tranche de pizza. Tandis qu'il se décollait un ananas du pied, il plissa les yeux pour les protéger du soleil tandis qu'il jetait un regard à l'extérieur : des plages, des palmiers, des gens bronzés qui se baladaient un peu partout, et une musique entraînante venue d'on ne sait où. Il lui sembla se rappeler qu'il était en plein tour sud-américain. Quelque chose dans ce goût là. Il était sur le continent idoine en tout cas ! Certainement.
Non, les certitudes n'avaient plus lieu d'être dans sa vie. Pas quand on n'avait jamais retrouvé le corps de Sun-Hi, disparue avec tant d'autres passagers en ce jour funeste. Pas quand son propre père en était responsable. Pas quand James n'était même plus capable d'oser penser un jour à l'avance. Le présente était déjà suffisamment difficile, et le passé suffisamment douloureux : il n'allait pas encore s'inquiéter de l'avenir. Gâcher sa vie avec panache, voilà ce qu'il lui restait ! Et il était bien déterminé à en faire le projet de cette nouvelle journée comme il l'avait fait avec toutes les précédentes quand des coups sourds furent frappés à la porte. Il décida d'abord de ne pas aller y répondre mais, ces derniers ne s'interrompant pas, il n'eut d'autre choix que de se traîner jusqu'à l'entrée, passant au préalable un peignoir beaucoup trop petit pour lui et rose. Au moins, il n'y avait pas de pizza à l'intérieur. Il entrouvrit la porte, un air méfiant sur son visage défait :
-C'pour quoi ?
Un homme se tenait dans le couloir, vêtu d'un complet impeccable qui devait être étouffant par une chaleur pareil, et d'un chapeau melon vissé sur la tête. Malgré son accoutrement, l'homme ne transpirait pas et paraissait parfaitement à l'aise. D'un certain âge, il était familier, et il fallut à James quelques secondes pour que ses souvenirs percent la brume de l'alcool.
-Jarvis ? Qu'est-ce que vous foutez là mon vieux ?
-Puis entrer, monsieur ?
Avec un haussement d'épaule, James ouvrit la porte en grand et introduisit l'homme de confiance de son père dans la chambre. Il servait comme majordome et sbire de son père depuis avant la naissance de James, et le jeune homme avait toujours eu une certaine tendresse pour le vieil écossais. Jarvis, lui, tenait pour une mission de rester aussi imperturbable que possible quelle que soit la situation.
-Qu'est-ce que me veut mon père ? S'il veut me parler, il a qu'à le faire lui-même. Et j'lui répondrais pas.
-Sir Withmore le sait bien, monsieur. Je ne suis pas là pour parler en son nom, ni pour transmettre un message. Mais parce qu'il est plus que temps de vous transmettre ceci.
Jarvis tendit à James une boîte en carton, qui la posa sur une table basse.
-Qu'est-ce que c'est ?s'enquit James avec un regard soupçonneux. Ça vient de père ? Tu parles d'un cadeau empoisonné... C'est pas une banane au moins ?
-Je laisserai monsieur seul juge. C'était dans la bibliothèque, quelqu'un l'avait laissé pour vous, mais le colis avait été...intercepté avant que vous n'en preniez connaissance. Il a été décidé que c'était le moment pour qu'il atteigne son destinataire. Surtout quand il a autant besoin. Je vais me retirer à présent, ma mission est accomplie. Vous savez comment me contacter si besoin est, de même que sir votre père si vous comptez un jour prendre votre place légitime. Monsieur.
Avec un hochement de tête impeccablement maîtrisé sans le moindre glissement de chapeau, Jarvis se retira dans le couloir et disparut de la vue d'un James étonné. Mais curieux... Il resta de longues minutes immobile à contempler la boîte comme s'il s'agissait de celle de Pandore en personne. Une autre histoire qu'il aimait bien, enfant. Sa mère lui la lisait souvent. Peut-être fut-ce cette pensée qui le décida à l'ouvrir, toujours-est il qu'il le fit.
Dedans, il y avait un livre. La Jeune Fille et l'Eau, pouvait-on lire en japonais sur la couverture élimée.
Stupéfait, James s'en saisit, les mains tremblantes, et une feuille s'échappa des pages maintes fois tournées. Il la ramassa, et se mit à lire :

« Mon petit prince,

Puisses-tu un jour trouver la paix, d'une manière ou d'une autre. Loin de ton héritage, loin des attentes de ton père comme des miennes. Moi, je l'ai trouvée sous les cerisier, dans les quartiers d'une ville animée, dans les couloirs d'un lycée surprenant. Peut-être nous y retrouverons-nous, d'une manière ou d'une autre ! Et si tu dois avancer, si tu dois trouver le calme, si tu veux trouver qui tu es vraiment... Et bien, il y a ce livre à rendre. Après tout, une bibliothèque n'est jamais vraiment complète avant cela, n'est-ce pas ? C'était une raison comme une autre de le garder. Un peu idiote, mais une bonne raison, je pense. J'espère que cela pourra aussi être la tienne, à Seikusu.

Merci pour tout, je t'aime, mais tu devras avancer, ne l'oublie pas !

Sun-Hi

PS : idiot va ! »


Quand la femme inconnue qui dormait dans le lit se réveilla une heure plus tard, James Withmore n'était plus là. Il y avait un mot, qui s'excusait de son absence, et de l'argent pour régler la chambre. Son ancien occupant roulait vers l'aéroport : Il avait un livre à rendre.

Situation de départ :expérimenté
Autres : James est extrêmement maladroit. S'il y a un tapis dans lequel se prendre les pieds, c'est pour lui ! S'il y a DEUX tapis dans lesquels se prendre les pieds dans la même pièce, c'est l'apocalypse ! Non, vraiment. Rangez vos objets fragiles ! Sinon, il ne tient pas du tout l'alcool, même s'il adore ça! Le faire boire un peu, c'est encore le meilleur moyen pour le faire...ben, n'importe quoi ! Y compris des petits canards en papier, si c'est votre truc. Il sait très bien faire les petits canards en papier. Il a appris ça dans un livre. Oh, et au cas où ce n'était pas assez clair : il déteste les bananes. C'est viscéral ! Sinon, il a pas mal de moyens vu sa condition d'héritier de la société et des titres paternels, mais il n'aime pas trop le faire savoir ou en abuser.
Comment avez vous connu le forum : Tour de jeu il y a un certain temps, si ma mémoire est bonne !
Avez vous des moyens de faire connaître le site autour de vous ? Si oui lesquels: pas particulièrement, non, navré ! ^^ ;

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