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Fort-Hiver
«
Messieurs, Mesdames, mes chers confrères, c’est avec honneur et avec un plaisir sincère que je déclare ouvert notre colloque. Comme vous le savez, il portera, sans surprise, sur un thème qui avait déjà été préalablement évoqué dans un précédent colloque, il y a de cela plusieurs années, et qui, rappelons-le, avait abouti sur la parution d’un petit manuel de recommandation : l’usage de la torture ou, plus généralement, de la violence dans le dressage des esclaves ! »
Les invités hochèrent lentement la tête, silencieux. L’assemblée d’esclavagistes ashnardiens était assez remplie. Le châtelain de Fort-Hiver, qui s’appelait tout simplement Sire Hiver (personne ne savait si c’était son vrai nom, ou un surnom qui avait été tellement utilisé qu’il était devenu le sien), ouvrait ce nouveau colloque. Il comprenait une bonne partie des esclavagistes de l’Empire d’Ashnard, et était organisé par ce dernier. Les colloques existaient depuis des siècles, et se généralisaient fréquemment. Si la présence d’un esclavagiste n’était pas requise, elle était en tout cas recommandée. Au sein de la guilde des esclavagistes d’Ashnard, cela faisait clairement mauvais genre de ne pas venir à un colloque.
L’objectif officiel des colloques était d’«
améliorer la qualité de l’esclavage ashnardien, de le moderniser afin d’en accroître l’efficacité et la performance ». Un exercice ambitieux, qui consistait généralement en de nombreuses conférences, des tables rondes, des buffets, des repas, avec généralement, à la fin, un livre, plus ou moins épais, qui résumait les différentes idées étant issues de cette tempête des cerveaux. Mélinda, naturellement, y assistait, ayant emmené avec elle l’une de ses esclaves : Liana (http://images.ados.fr/bd-manga/photo/hd/3737829373/neko/neko-serveuse-2500458816.jpg). Pour des raisons de sécurité et de logement, les esclavagistes n’étaient autorisés à amener qu’un seul esclave, et, dans la mesure où ces colloques étaient généralement l’occasion d’impressionner les autres, la vampire était venue avec l’une de ses plus belles créatures : Liana. Elle était sur ses genoux, dormant silencieusement.
«
Je tiens à vous rappeler que ce fort comprend tout ce dont nous avons besoin, et que nos réserves nous permettront de tenir. La tempête qui s’abat risque de durer une bonne partie du colloque. Nous ne pourrons donc pas skier, et vous m’en voyez navré... »
Il y eut quelques éclats de rire polis.
«
...Mais, rassurez-vous, nous avons des masseuses et des bains thermiques. »
Les rires redoublèrent. La réunion avait lieu dans une espèce d’amphithéâtre qui rappelait un peu les amphithéâtres des universités ashnardiennes... Si on faisait abstraction des larges fauteuils en cuir, et des superbes hôtesses qui avançaient entre les rangs, dans des tenues légères, avec des colliers autour du cou, en proposant des rafraîchissements. Fort-Hiver était, depuis longtemps, une plaque tournante du commerce esclavagiste de l’Empire. Sire Hiver était, outre un noble, un redoutable esclavagiste, dont les masseuses étaient généralement les masseuses personnelles des Empereurs.
Dehors, il neigeait terriblement. Une tempête se levait, mais, fort heureusement, Fort-Hiver était un château puissant, solide. Il se composait d’une série d’énormes murs et de tours empêchant ainsi les agressions. De toute manière, seul un fou aurait osé mener une armée contre Fort-Hiver. Le château était reclus dans les montagnes, le rendant difficile d’accès, et était lourdement fortifié. Outre le froid, les avalanches, le terrain escarpé, il fallait donc aussi réussir à positionner les armes de siège, à affronter le manque de nourritures. Il y avait également de nombreux gardes, des dispositions magiques de détection, des monstres dans des cages... La sécurité était infaillible.
«
Sur ce, nos charmantes hôtesses vont vous remettre le programme... Et je vous invite à passer au buffet ! A moins que vous n’ayez des questions, bien sûr... »
Un esclavagiste ne tarda pas à lever la main.
«
Combien, pour avoir une masseuse dans son lit ? »
Nouveaux éclats de rire. Sire Hiver sourit légèrement, amusé.
«
La maison offre ! »
Mélinda sourit. Peut-être que ça ne serait pas aussi chiant que prévu, après tout... Elle participait même à quelques tables rondes, ainsi qu’à une conférence. La classe !
La vampire était cependant encore loin de se douter qu’un vieux fantôme de son passé allait bientôt refaire surface, et que ce vieux fantôme était suffisamment têtu pour venir l’attaquer en plein milieu d’une congrégation d’esclavagistes, au cœur d’une tempête de neige !