Personnel utilisé
- Delirium (Shea’Rin) (http://img88.xooimage.com/files/a/0/3/delirium-36ca3c2.jpeg)
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« Nek’Kra ! » jubila-t-elle.
Le son sortit de la bouche de Shea’Rin alors qu’elle sentait la proie proche. Elle releva la tête, cessant d’étudier les traces. Le doute n’était plus permis, la bête traquée était proche. Elle pouvait la sentir, la percevoir. Delirium se redressa, et suivit le sentier escarpé. Il y avait de nombreuses petites cascades qui coulaient dans la région, donnant à l’ensemble une vision très poétique. Delirium n’était toutefois guère sensible à ce charme sauvage, à ces rayons lumineux qui venaient décliner dans cette jungle, à ces ruines ancestrales luxuriantes. Elle se tenait près d’une espèce d’ancien porche envahi par la verdure. Oui, des touristes auraient adoré cet endroit, mais, en même temps, des touristes n’auraient jamais pu aller jusque-là.
C’était une zone dangereuse, sauvage. Il y avait des bêtes affamées, des prédateurs redoutables, et Delirium chassait depuis une semaine. Overlord l’avait autorisé à se perdre dans les profondeurs de la jungle de Zerrikane. Cette zone était considérée comme l’une des plus dangereuses de Terra. On pouvait trouver dans les grandes bibliothèques des récits d’aventuriers et d’explorateurs ayant essayé, sans réel succès, de cartographier cette partie de Terra. Les aventuriers avaient également fait des romans, devenus des best sellers à Nexus, et ayant suscité un regain d’intérêt pour l’exploration de Zerrikane. Quelques hommes d’affaires peu scrupuleux avaient tenté d’organiser des séjours touristiques, mais ils n’avaient pas duré. Tout était dangereux ici. Que ce soit les énormes araignées tachetées qui étaient si grosses que leurs toiles pouvaient attraper des éléphants ou les mouches Tsé-tsé, tout était redoutable ici. Les mouches Tsé-tsé étaient particulièrement affreuses. Elles pondaient leurs œufs dans les cerveaux de leurs victimes, ces derniers se nourrissant de la cervelle de la victime. Les mouches sortaient ensuite en crevant les yeux des porteurs.
Tout l’enseignement de Zerrikane reposait essentiellement sur le travail de Marco Knopf, qui avait consacré tout un traité à l’étude de la jungle, dans son fameux « Insectes de Zerrikania et autres vermines ». Knopf était alors un explorateur qui avait rejoint une expédition militaire dans la jungle. L’expédition avait échoué, et les survivants, peu nombreux, n’avaient jamais vraiment pu oublier cette expérience. En somme, même pour Delirium, ce voyage était risqué. Mais elle aimait justement ça. Elle vivait depuis plus d’une semaine dans cette jungle, et pistait un gros gibier, simplement pour s’amuser.
Sa route la conduisait à la lisière de la jungle, dans des zones encore habitables, où on trouvait de petits villages de sauvages et d’autochtones. Certains étaient sauvages, cannibales, mais tous ne l’étaient pas forcément. Delirium n’avait cependant pas souhaité leur hospitalité. Elle se sentait mieux dans la nature, plus libre au milieu des animaux, loin de toute forme de civilisation. De temps en temps, ça faisait du bien.
Shea’Rin s’arrêta sur une corniche, et sortit son arc, visant entre les arbres. Elle entendait des pas. Elle était silencieuse et invisible, et avait un œil fermé. Delirium retint son souffle afin de réussir son coup, banda son arc, et tira. La flèche s’envola, fendant l’air, filant vers sa cible.