Le Grand Jeu
Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Discussion démarrée par: Zekreet le lundi 22 juillet 2013, 13:39:13
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Zekreet était confiant, et venait de faire des ravages dans un petit vilage, où il s'était introduit sous sa forme de chien, en tant qu'esclave pour une vente aux enchères sur la place du village. Inutile de dire la tête effarée, puis la panique qui en suivit quand le démon, sans pourtant changer de formes, avait brisé ses chaines et commencé à semer le chaos dans le petit bourg. Les esclavagistes, furieux, ne se rendirent pas comptent de la menace qui pesait sur eux, et fou de colère de voir leur proie se rebeller, avaient tenté de remettre, évidemment par la force, des fers aux pattes de Zekreet. Bien entendu, cela ne fut pas le cas, et ceux ci avaient été incinérés sans ménagement par les flammes du démon.
L'amusement avait pourtant été rapide, et somme toute un peu ennuyeux, puisque la résistance des esclavagistes avaient finalement été la seule du village, le reste des habitants tentant de fuir en criant des appels à l'aide, vain évidemment. Il ne restait du hammeau que des cendres et des ruines désormais, et Zekreet avait quitté le village en direction de Nexus quelques jours plus tôt.
Mais, pour rejoindre la grande ville, où il faudrait tout de même qu'il se montre plus suptile dans ses crimes, le démon avait prit son temps, sans se soucier de la chaleur et la sécheresses des contrées du chaos. Non, venant des enfers, il avait connu bien pire, et n'avait nullement besoin de se nourrir pour survivre. S'il le faisait s'était par simple plaisir et pour passer plus inaperçu au milieux de ses humains et terranides vivant ici.
S'est alors que sur le chemin, il aperçut unz forêt, rien de bien extraordinaire me diriez vous. Et bien, s'est ce que pensa le démon, qui s'y rendit tout de même. Non pas que cela soit pour envie d'être au frais, mais plus par curiosité ert un simple changeme,nt d'envirronnement. Zekreet y pénétra donc, sans se soucier de sa taille, qui pourtant était loin de lui faciliter la tâche et de rentre son arrivée discrète. Les branche au sol cassaient sous ses pas, ou crissaient quand il en écartait une de son passage.
- Il ne doit pas y avoir de passage ici, vu la densité du lieu !
Commenta t il alors, en continuant d'avancer, sans trop s'inquiêter de ce qu'il pourrait rencontrer. Un démon n'avait peur de rien après tout, et si la masse végétale devenait trop handicapante, il n'aurait qu'à la brûler après tout.
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Dans les profondeurs d’une grotte où les murs étaient recouvertes de toiles d’araignées, de petites araignées avançaient furtivement. Elles tissaient, sans arrêt, sans relâche, à travers ces épaisses galeries sinueuses s’enfonçant dans la forêt. Ici et là, des petits cocons indiquaient la présence d’œufs prêts à éclore, tandis que différents insectes étaient plaqués contre les toiles, essayant fort inutilement de s’en détacher. Son royaume vivait, et, des profondeurs de son trône, un énorme fauteuil fait de roche et de soie d’araignée, la Reine des Araignées méditait, en paix, avec elle-même. Sa forêt avait acquis une sinistre réputation, et, après quelques malheureux chasseurs et bûcherons, les autochtones évitaient soigneusement de s’en approcher, conseillant aux marchands et aux compagnies de soldats de faire le tour. Élise pouvait ainsi vivre en paix avec elle-même, loin des hommes, de leur violence cruelle, au sein d’une société arachnoïde.
Parmi les dizaines de milliers d’espèces d’araignées, ils existaient quelques rares espèces qui vivaient collectivement. Élise le savait, et l’organisation sociale des araignées était assez troublante. Elles coopéraient ensemble pour former des pièges sophistiqués, pour chasser... Alors, quand cette colonie avait pour dirigeante une Reine comme Élise, il n’était pas surprenant que ses araignées soient extrêmement bien organisés. Yeux clos, Élise méditait sur l’immense toile d’araignée que ses petites tisseuses étaient en train de faire dans la forêt. L’araignée qui venait était une éclaireuse, qui avait pour fonction de surveiller les périmètres de la forêt. Elle se rapprocha du trône, évitant soigneusement les gros cocons qui étaient autour du trône, avant de grimper sur la jambe de la Reine, ses huit petites pattes gesticulant le long de sa jambe. Elle remonta le long de son ventre, passa entre ses seins, et Élise rouvrit alors les yeux.
Elle avait deux pupilles rouges qui brillaient dangereusement dans l’obscurité. Son doigt s’approcha de son cou, et elle l’approcha de ses yeux. Il y avait, dessus, l’araignée, qui la prévint. Élise fronça silencieusement les sourcils, puis plaqua son dos le long du trône, sa colonne vertébrale s’enfonçant contre des toiles. Elle plaqua ensuite sa tête, et ferma les yeux, s’absorbant dans la toile qui était en train de recouvrir toute la forêt. Voyageant de fibre en fibre, son esprit vit ainsi qu’il y avait, effectivement, une personne massive qui s’enfonçait dans la forêt. Elle suivait le sentier, très mal entretenu, sans être visiblement nerveuse. Un léger sourire perla sur les lèvres d’Élisa, alors qu’une faim particulière se réveillait dans son corps.
« Oui... sussurra-t-elle. Je n’avais pas accueilli d’invités depuis bien longtemps... »
La femme se redressa, descendant du trône, quittant la salle royale. Derrière le trône, on pouvait voir d’énormes pattes qui remuaient. Élise ne produisait pas que de petites araignées inoffensives. Elle avait aussi ses propres gardes du corps, de redoutables araignées, particulièrement massives, contre lesquelles il était dangereux de se frotter. Elle sortit donc de son nid, avançant le long des galeries, et se retrouva dans la forêt. Elle était dans les profondeurs de la forêt, où les rayons du soleil, en raison des nombreuses toiles tout autour, ne passaient plus. L’endroit était particulièrement sombre et menaçant, mais ceci ne semblait pas arrêter l’homme.
*Un téméraire...*
Tant mieux... Elle se rapprocha lentement, filant le long de ses toiles, pour apercevoir l’homme... Une grosse bête humanoïde. Un Terranide ? Curieux... Il n’y avait pas de Terranides dans le coin.
« Te serais-tu perdu, voyageur ? » susurra alors la voix d’Élise.
Elle venait de l’ombre, et semblait résonner dans tous les sens autour de lui.
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Zekreet était dans une forêt, qui bien que luxuriante par rapport à la variété de végétaux, aurait été inquiétante pour moult personnes. En effet, elle était dense, froide, humide, lugubre et silencieuse, et ce n'était que des qualificatifs qui passaient à l'esprit du démon, qui en oubliait donc probablement beaucoup d'autres. En tout cas, n'avait pas peur, et la situation l'amusait presque, si bien qu'il ne cherchait même pas à dissimuler sa présence, et écrasait des brindille sous ses pattes, poussait les branches au milieu de son chemin sans vergogne. Que cela interpelle les habitants de ce lieu, puisqu'il y en avait toujours, quelque soit leur taille, même les insectes n'abandonnaient que très rarement un lieu naturel, évoluant de façon à vivre dans n'importe quel climat.
Pourtant, le silence de la forêt, qui pourrait être inquiétant, reposant pour d'autres, était aussi ennueyux, puisqu'hormis avancer, il n'avait rien à faire, et n'avait encore rien croiser. Pas que tomber sur une source d'eau avec une cascade, comme s'imagine souvent les humains dans ce genre de lieu, ou une grotte à visiter, l'aurait amusé ou divertit, mais Zekreet avançait depuis de longs moments dans un envirroneement qui semblait ne pas changer ou qu'un minimum.
S'est alors qu'une voix se fit entendre, guère plus haut que le ton d'un murmure, et sembla provenir de toutes les directions. Cela surprit le démon, mais n'en fut pas effrayant pour autant, si bien qu'il ne chercha nullement à localiser la provenance du son, puisque cela serait vain, ne faisant qu'amuser son émetteur. Non, le démon se contenta alors de sourire, révélant toutes ses dents, assez pointues. Cela était un sourire amusé, tout autant que carnassier.
- Et quelle importance cela peut avoir ?
Se contenta t il de répondre à la voix, qui en serait peut être surprise. En effet, cela n'était guère dans la nature des êtres vivants d'entamer une discussion sans savoir à qui on s'adresse. Au contraire, entendre des voix avait plutôt quelque chose de mystiques, que certains verraient comme des prophéties, d'être dans les petits papiers d'un dieu quelconques, alors que pour d'autres s'était au contraire un signe évident de sorcellerie ou de folie. Zekreet était loin d'entrer dans un de ses deux groupes, et savait que la voix appartenait à quelqu'un qui cherchait simplement à s'amuser de lui d'une quelconque façon. Comment ? Cela restait à déterminer
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C’était une espèce de gros chien. Massif et costaud. Un Terranide ? Cette impression tendait à se confirmer, mais il avait l’air... Un peu trop courageux pour un Terranide. Comment dire ? Quelque chose clochait. Il n’avait pas peur, alors qu’il ignorait d’où la voix venait, ce qui laissait sous-entendre un être expérimenté, capable de contrôler ses pulsions pour ne pas laisser sa peur s’afficher.
« Et quelle importance cela peut avoir ? » demanda-t-il donc.
Les araignées avançaient autour de lui, les toiles l’entouraient, visibles ou non. La forêt d’Élise était, mine de rien, très diversifiée. Il existait encore des zones où les araignées étaient peu nombreuses, le grenier de la forêt, nécessaire pour permettre au gibier et aux proies d’exister. Le Terranide était proche des « couloirs de soie » qui marquaient l’entrée vers le Trône d’Élise, une série de couloirs faits de toile d’araignée, ce qui faisait qu’on ne pouvait aller que de l’avant. On pouvait, bien sûr, tenter de les couper, mais seul un idiot (ou un Hobbit) pouvait essayer de couper les toiles d’une araignée sans se retrouver englué. Cette forêt était un immense piège, et celui qui y entrait sans plaire à Élise n’avait virtuellement aucune chance de survie. Pour l’heure, ce mystérieux étranger ne constituait pas une menace, et intriguait tout simplement la Reine.
Elle se baladait furtivement, de toile en toile, glissée entre les arbres, les araignées marchant autour du Terranide, à l’ombre de la forêt. Le fait qu’il n’ait pas peur, ou ne soit manifestement pas venu pour la tuer, la troublait. Il ne faisait partie de ses sujets, les habitants terrorisés de Pordruix, qui venaient vers elle en claquant des dents pour quémander des services, ou lui offrir de jeunes vierges pour qu’elle leur fasse l’amour. Mais lui ne venait pas de Pordruix.
« Quelle importance ? Hum... Ignores-tu donc où tes pas t’ont conduit ? »
La voix semblait venir de toutes les directions, une illusion sonore efficace liée à la subtile répartition des toiles, qui véhiculaient les ondes sonores dans tous les sens. C’était un très bon moyen de déstabiliser ceux qui venaient, mais lui ne semblait pas surpris.
« Tu t’adresses à une Reine... Et une Reine aime bien savoir qui sont les gens s’égarant dans son royaume... Et ce qu’ils recherchent... » continua Élise.
Une Reine se devait d’être curieuse, surtout quand elle était impliquée.
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Entendre des voix venues de toutes part n'avait bien sur rien d'éffrayant pour le démon, bien au contraire, cela en était même amusant. D'autant plus au moment où l'ennui commençait à pointer son nez à force de marcher dans cette forêt, qui avait été en apparence déserte jusque là. Et visiblement, malgré l'autorité de la voix inconnue, sa ou son propriétaire, puisque Zekreet n'était tout de même pas en mesure de déterminer, et ne le cherchait pas surtout, le sexe de celle ou celui ci, semblait trouver aussi un certain intérêt à engager la conversation.
Le démon ne tarda pas à voir des araignées venir l'encercler, mais, elles étaient ridiculeusement petites en comparaison de sa taille. Il se contenta de sourire en pensant qu'il n'aurait aucun mal à les écraser de ses pieds. Mais, tout comme les toiles qu'il put distinguer en relevant les yeux, les petites bêtes semblaient se contenter de le guider. Voulaient elle lui faire quitter les lieux ? Si s'était le cas, y rester pourrait s'avérer encore plus amusant, en cherchant ce qu'elles ne voulaient pas qu'il voient ou abime.
La voix se fit alors entendre suite à sa réponse, et répêta la question de Zekreet, comme si elle n'avait pas bien entendu. Elle laissa alors un court silence avant de renchérir sa question, qui ne manqua pas de faire rire le démon à forme canine.
- Pourquoi je devrais le savoir ?
Répondit il avec amusement, signe que s'il le connaissait, cela ne semblait pas avoir une importance réelle pour lui. Il n'appartenait à aucune faction, ne suivait aucune lois, alors pourquoi se soucier de se rendre en un lieu ou non sur ces critères là.
- Et que je sache, je me trouve en forêt, s'est tout !
Poursuivit il, conservant le ton de l'amusement, sachant que cela ne plairait pas à son interlocutrice. Celle ci ne tarda pas à s'identifier, ou du moins son titre, mais ne se montra toujours pas. Zekreet siffla alors, exagérant volontairement le côté impressionnant du titre. En réalité, il s'en fichait totalement
- Ouah.... Et que me vaut l'intérêt de sa majesté ?
Demanda t il alors. Oui, il la provoquait, car au fond, pour lui les titres de noblesse ne changeait pas une personne, et l'arrogance que cela apportait à l'individu ne faisait finalement que l'amuser davantage.
- En effet, mais, en général, les dirigeants se servent de messagers ou autres espions pour ce genre de renseignements, et non se déplacent en personne ?
Poursuivit il, toujours sans se montrer sérieux pour autant. Non, il avait finalement continuer sa prise de parole précédante, sans avoir répondu à la question de celle ci. Mais, d'un autre côté, quelle importance cela avait, il cherchait simplement à s'amuser, rien de plus rien de moins.
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Dans sa forêt, Élise était du genre farouche. Elle n’osait évidemment pas l’admettre, mais le monde extérieur, pour ce qu’il représentait, l’effrayait. Jadis, ses seules interactions avec le monde extérieur lui avaient valu de finir violée et laissée pour morte dans la forêt. Autant dire que, à partir de là, elle avait une certaine appréhension à l’égard du monde extérieur. Pour autant, si un étranger s’amusait à le lui dire, elle ne l’admettrait jamais, et s’énerverait. Une femme, surtout une Reine, avait sa petite fierté. Sur le coup, Élise ne comprenait pas pourquoi ce gros chien riait. En quoi ce qu’elle avait dit était drôle ? Est-ce qu’il se moquait d’elle, est-ce qu’il croyait qu’elle ne pouvait pas le tuer ? Il avait l’air costaud, oui, mais, face au venin d’une araignée, la taille ne servait à rien. Et, dans la toile d’une araignée, se débattre ne faisait que renforcer les liens qui vous serraient. Le gros chien s’avançait le long de la forêt en continuant à la narguer, et elle ne savait pas si cette attitude était liée à sa force réelle, ou à son inconscience. C’était la première fois que quelqu’un n’était pas impressionné par elle, alors que, généralement, les étrangers, aussi bien que ses sujets humains, tremblaient fortement en pénétrant chez elle, une sensation qui, par ailleurs, était particulièrement délicieuse.
Mais lui ? Il restait imperturbable en attendant, s’enfonçant le long des couloirs de soie, semblant très bien s’accommoder de la situation présente. Cette conversation sans voir son interlocuteur, qui, en temps normal, aurait déstabilisé n’importe qui, semblait en réalité l’amuser, continuant à troubler la petite Élise. Elle réagissait comme un animal, et, face à un danger, une araignée avait trois options, qu’elle appliquait successivement : fuir et se cacher, faire la morte, ou attaquer. Élise ne pouvait pas fuir, car elle était chez elle. Elle ne pouvait pas non plus faire la morte, car, pour faire ça, il faudrait que le sujet la croit vraiment morte. L’araignée faisait ça quand elle ne pouvait pas fuir, qu’elle sentait le prédateur se rapprocher, et qu’elle voulait que ce dernier l’ignore, en supposant qu’un prédateur ne s’intéresserait pas à une proie morte. Il ne restait donc que l’option de lui bondir dessus pour envoyer son venin, mais Élise hésitait, faisant appel à son humanité pour envisager de discuter et de négocier... Ce qui était perturbant pour elle, qui était habituée à ce qu’on la craigne, et qu’on accomplisse spontanément ce qu’elle demandait.
« En effet, mais, en général, les dirigeants se servent de messagers ou autres espions pour ce genre de renseignements, et non se déplacent en personne ? »
Élise pencha la tête sur le côté, sceptique. Vraiment ? Elle l’ignorait totalement, pour être honnête. Elle n’était pas au fait des coutumes internationales et diplomatiques dans les autres régions du monde, mais, dans un certain sens, on pouvait considérer ses araignées comme ses messagères, même si elles n’émettaient aucun message, et se contentaient simplement de marcher.
« Les coutumes des autres pays ne m’intéressent pas ! siffla-t-elle, menaçante. Je suis Élise, Reine des Araignées, et personne n’a à me faire de leçons ! »
Le ton était assez incisif, et Élise se déplaçait rapidement, tandis que le gros chien était désormais entouré par la soie, puisqu’un mur de soie se trouvait devant lui. Une sorte de rempart menant au trône de la femme. Un rempart qu’Élise pouvait soulever, si elle avait confiance en l’inconnu.
« Je te conseille de ne pas te frotter à cette toile... Tu es dans la chambre des doléances, et quantité d’araignées microscopiques circulent ici, et commencent à te grimper dessus. Des soldates si petites qu’elles se glissent entre tes poils, remontant le long de ton corps. Elles ne te piqueront pas, sauf si j’en donne le contraire. Et, si tu ne ressentiras pas la piqûre de l’une d’entre elles, si elles sont des milliers à te piquer simultanément, laisse-moi te dire que tu t’écrouleras sur le sol... »
Bluffait-elle ? C’était un risque assez difficile à prendre. Une toile vint alors s’abattre devant le démon. Élise était dessus, se tenant en hauteur, et l’observait silencieusement, ployant légèrement les genoux, ses yeux rouges regardant le gros chien.
« Je suis Élise, Reine des Araignées, martela-t-elle. Décline ton identité et tes intentions, gros chien. »
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Tout autour de lui, la forêt changeat, mais cela n'était pas la végétation qui se modifiait, juste l'ajout de toile d'araignées. Celles ci visaient à orienter Zekreet dans une direction bien précise, et le démon se laissait guider volontier pour le moment. En effet, il trouvait la situation amusante, et tant que cela serait le cas, pourquoi se montrerait il sous un jour contrairé. Par contre, ce n'était pas le cas de la personne qui l'interrogeait, qui devait se poser moult questions sur la façon de faire du Terranide chien qu'elle devait observer.
D'ailleurs, lorsqu'il lui fit un commentaire sur la façon d'agir des dirigeants, dans un cas général bien sur, cela ne sembla pas lui plaire. Et elle le fit savoir en répondant assez sévèrement, tout en se présentant ensuite. Drôle de façon de le faire d'ailleurs, surtout face à un inconnu qui aurait très bien pu ne pas savoir à qui il aurait à faire.
- S'est ce que je constate Majesté !
Dit il en riant. Mais, le respect du titre n'avait pas été moqueur ou pour dégrader la situation. Non, il l'avait placé là pour au contraire tenter de l'apaiser d'une certaine façon. S'il pouvait éviter que la situation dégénère, ou en tout cas trop tôt, il n'allait pas s'en plaindre pour autant.
- Et moi je m'appelle Zekreet, si cela vous intéresse !
Poursuivit il par politesse, même si cela l'amusait toujours. Ses pas l'amenèrent alors dans une grotte, dont les murs étaient couverts de toiles, ce qui le laissa supposer qu'elle l'avait guidé dans son nid. Mais, quand la pièce se fit plus large, et presque circulaire, une toile se forma devant lui, et derrière lui, pour lui bloquer tout accès. Zekreet sourit en se disant que s'était donc là que la Reine allait décider de son sort, et ses propos ne tardèrent pas à aller dans ce sens, laissant toujours le démon souriant.
- Cela est censé me faire peur ?
Demanda t il, toujours amusé, sachant qu'il n'aurait finalement qu'à s'embraser pour tuer toutes créatures sur lui, puisque les flammes de l'enfer étaient d'une température telle que peu de créatures pouvaient les supporter. Enfin, pour le moment, cela n'était pas dans ses intentions, et il se contenta de regarder la charmante araignée, enfin la femme qui servait de reines des araignées. Il n'était pas idiot pour ne pas supposer que cette dernières pouvaient effectivement devenir une araignée, et qu'elle avait choisi cette forme pour plus d'aisance à la communication.
- Moi ? Simplement m'amuser un peu. J'en avais marre de marcher dans le désert ! Mais, je ne m'attendais pas à tomber sur une personne dans ce genre d'endroit !
Répondit il simplement, ce qui n'était pas un mensonge après tout. Dans le désert, sa vue portait à perte de vue, et il savait donc rapidement quand il aurait de quoi se divertir ou non, alors qu'en forêt sa vision, normale en tout cas, ne portait pas bien loin, et il n'aurait su prévoir ce qui l'aurait zttendu. Et en tout cas, avec ce qu'il avait sous les yeux, il n'était pas déçu.
- Et j'ai l'impression que je ne vais pas être déçu.
Poursuivit il avec un sourire amusé, et le regard ne quittant plus Elise. Que l'araignée le prenne mal ou bien, il y avait de fortes chances que cela tourne dans une situation où il s'amuserait. Restait donc à savoir comment la Reine allait accepter ce qu'il venait de dire.
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Zekreet... Ce curieux nom ne lui disait rien, mais ce gros chien l’agaçait, à ne pas avoir peur... Et à dire qu’il était venu ici pour s’amuser. Est-ce qu’il prenait sa belle forêt pour un cirque, une foire où ses araignées, ses belles petites artistes, seraient des clowns ? Ignorait-il donc qu’une Reine avait sa petite fierté ? Élise n’aimait pas vraiment qu’on se moque d’elle, et elle prenait son rire pour une provocation, comme s’il se croyait invincible, et dédaignait sa puissance. Elle n’avait qu’un geste à faire pour que les dards s’enfoncent dans son corps, et lui s’en moquait ? Est-ce qu’il était simplement inconscient, ou était-il vraiment si fort que ça ? Élise, pour le coup, avait un doute. Elle n’était jamais sortie de sa forêt, n’en avait jamais ressenti le besoin, mais elle connaissait le désert dont il parlait.
Une longue étendue désertique, avec des pics de température le jour, pouvant aller jusqu’à plus de 40° Celsius, et descendre la nuit à -20° Celsius. Sans parler des redoutables monstres, des pillards et des bandits qui hantaient la région. Ce désert constituait la frontière du royaume de Terre-Blanche, et les Ashnardiens en venaient, domptant les monstres redoutables... Et ce gros chien voulait lui faire croire qu’il venait de là-bas ? C’était impossible, il bluffait ! Avec sa grosse fourrure, il serait déjà mort, déshydraté, et son cadavre dévoré par les tarentareks et autres monstres sinistres.
*Il se moque de toi !*
Élise fronça les sourcils, restant toutefois à bonne distance. Elle n’était pas peureuse, juste prudente. Et on ne l’était jamais assez sur Terra.
« Tu prétends venir de ce désert là-bas ? C’est impossible, personne ne peut y survivre seul. »
On pouvait déjà se douter qu’Élise ne connaissait pas grand-chose de Terra, ce qui se comprenait. Terre-Blanche était un petit royaume paisible et isolé, qui faisait l’objet d’une invasion ashnardienne, probablement la seule chose dont l’Histoire retiendra jamais de ce discret royaume aux petits châteaux. Il n’y avait qu’une seule route commerciale qui la traversait, et qui rejoignait une autre grande route. Aucun personnage illustre n’était jamais sorti de Terre-Blanche, et Élise n’avait jamais quitté sa forêt. Elle ne savait du monde extérieur que ce que les rumeurs en disaient : un pays loin au nord avec des tours si immenses qu’elles s’enfonçaient dans les nuages était la rumeur la plus absurde qu’elle ait jamais entendu. D’autres voyageurs avaient parlé d’une immense forêt se déplaçant toute seule, ce qui était encore plus ridicule.
« Et je ne vois pas en quoi ma forêt est ‘‘amusante’’. Chercherais-tu à me provoquer, gros chien ? Tu as beau être sûr de toi, sache que je ne goûte guère à ce genre de plaisanteries, et que, en ces lieux, je suis invincible ! »
Son ton était sûr, fort, et déterminé. Ses yeux rouges luisaient dangereusement. Elle ne comptait pas vraiment l’attaquer, mais elle ne voulait pas non plus qu’il pense qu’elle ne défendrait pas férocement son nid. C’était sa forêt, et elle ne tolérait aucune présence hostile ici.
Elle voulait qu’il le comprenne clairement.
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L'expression de la Reine des araignées étaient dure, et nul doute qu'il en faudrait encore peu avant qu'elle ne s'énerve pour de bon, et ne s'attaque à Zekreet, en commençant par mettre ses menaces à exécution. Mais, cela n'empêchat pas le démon de continuer son petit jeu de provocations, d'autant plus qu'il percevait tout de même une certaine curiosité, ou du moins qu'il intriguait sa majesté. S'était surement d'ailleurs pour cela que la jolie femme en face de nui ne lui était toujours pas sauté à la gorge et rongeait son frein sur l'envie d'attaquer le canidé.
En tout cas, Elise semblait incrédule sur la capacité de Zekreet à traverser le désert autour de la forêt. Ce qui ne manqua pas de faire sourire le chien. Alors que même les humains, en tout cas ceux qui se préparaient bien, pouvaient très bien y parvenir. Mais, il était vrai que Zekreet n'avait rien préparé, et il l'avait fait comme la reine pouvait le voir. Cependant, il était un démon venue des enfers, et cela n'était pas la chaleur d'un désert qui l'aurait fait ciller, loin de là même. Non, il n'avait même pas eu chaud à vrai dire.
- Et qu'en sais tu ? As tu déjà tenté de le traverser ?
Répondit alors le démon à la question de la jeune femme, en apparence bien sur. Celle ci prendrait celles ci par de nouvelles provocations, et même si cela était en partie vrai, Zekreet s'était tout de même montré moins hargneux cette fois, alors qu'il réalisait que l'araignée n'avait probablement jamais osé quitter son nid, et qu'elle devait avoir peur de l'inconnu.
En tout cas, Elise délaissa bien vite ses doutes sur la capacité du démon à traverser le désert pour se focaliser sur un sujet qui lui semblait plus important et qui était la raison de sa contrariété ; l'amusement de Zekreet à venir dans cette forêt. Zekreet sourit, et même rit, alors que le regard de la reine se faisait plus dur encore. Mais, cela ne l'arrêta pas, et il fit un pas en avant, écartant les bras dans un geste presque théatral.
- Oh, je ne voulais pas vous offensez. Quand je dis amusant, je veux dire que changer de lieu après un long moment dans le même est intéressant. L'attrait de l'inconnu, puisqu'on ne peu savoir ce qui nous attend dans le nouveau est amusant, le jeu de piste que vous avez crée pour me conduire ic avec toutes ses questions sur le chemin l'était, vous ne pensez pas ?....
Répondit le démon assez calmement, avant de reprendre une posture plus naturelle, mais revenant devant Elise.
- Et puis voir une belle femme peut être amusant dans bien des sens. Et tout cela alors qu'on ne s'y attendait pas, n'est ce pas quelque chose d'amusant ?
Poursuivit Zekreet, alors qu'il se retrouvait tout juste à un pas de la reine des araignée désormais, son visage, juste en face du sien. Mais, il ne montrait aucun signe d'agressivitié, la position et les gestes appuyaient juste ses propos. D'ailleurs peut être que la reine, par curiosité, l'avait aussi laissé approché aussi prêt.
- Libre à vous donc que la suite reste quelque chose d'amusant ou non. Je ne suis pas venu ici en ennemi.....mais, je pourrais le devenir selon vos choix !
Provocation ou non ? Dur de le savoir là, avec le ton presque mielleux qu'il venait d'employer pour répondre à la reine sur le fait que si elle était capable de se défendre, lui l'était également et ne manquerait probablement pas de la surprendre.
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Ce gros chien n’aboyait pas. Cette constatation s’imposa à l’esprit d’Élise. Pourquoi n’aboyait-il pas ? Était-ce vraiment un chien ? Élise avait vu bien des chiens. Ils étaient gros, moches, se roulaient dans la boue, et étaient des demeurés, que les humains soumettaient très facilement. Pour la Reine des Araignées, les chiens étaient des erreurs de la nature, car bien trop domestiqués par les humains. Et Élise n’aimait pas l’idée que des humains puissent la soumettre, car ils étaient de mauvais maîtres. Mais ce Zekreet n’avait que l’apparence d’un chien. La peur était la réaction normale des animaux face à l’inconnu, face au danger. Lui n’avait pas peur. Ce n’était donc pas un animal. Mais quoi donc ? Les connaissances limitées d’Élise ne lui permettaient pas de réaliser qu’elle avait affaire à un démon, car, dans son esprit, les démons ne ressemblaient pas à des chiens, mais à d’horribles créatures rouges avec des ailes, des queues de serpent, et étaient très cruels. Lui n’était rien de tout ça. Il était impertinent, provocateur, et n’avait pas peur d’elle.
*Il a l’arrogance des humains... Mais il n’a pas leur peur. Qui est-il ?*
Élise ne l’avait pas encore tué, parce qu’il l’intriguait. Avait-il vraiment traversé le désert ? Elle avait du mal à y croire, mais, si les Ashnardiens le faisaient, c’est que ce gros chien devait également y arriver. C’était... Préoccupant. La Reine des Araignées ne s’était pas attendue à un tel visiteur. Il se rapprochait même d’elle, et elle sentit un frisson la parcourir ! Allait-il l’attaquer ? Élise montrait déjà les limites de son animalité. Si elle avait vraiment réagi comme un animal, elle aurait attaqué. En réalité, elle fut à deux doigts de le faire, mais ce fut un sentiment très humain qui l’en dissuada : la curiosité.
La Reine des Araignées fronça les sourcils devant le discours du gros chien. Il avait dit qu’elle était belle, ce qui, en soi, ne la surprenait pas beaucoup. Ses serfs avaient beau être inquiets quand elle demandait leurs chairs, elle n’avait laissé personne insatisfait. Au contraire, ceux qui étaient partis avaient été ravis. La Reine s’occupait bien de son peuple, après tout. C’était bien pour ça que la présence de ce gros chien l’intriguait.
« Hum... Tu n’as pas peur... Tu ne dois pas être un chien, même si tu en as l’apparence... Et un chien ne me trouverait pas belle, les chiens sont bêtes, et aiment se rouler dans la crasse. »
Élise se mit à faire le tour de Zekrret, pensive, observant ce dernier sans rien dire. Il l’intriguait, oui, et elle n’aimait pas ça. Elle fronça les sourcils, évitant toutefois de se rapprocher de lui. La prudence s’imposait face à cet inconnu, cet étranger qui se permettait d’entrer chez elle, dans son domaine. Elle se permit même de le renifler, avant de s’écarter rapidement, fronçant les sourcils à nouveau.
« Qui es-tu, donc Zekreet, pour traverser ainsi un désert ? Tu as l’air musclé, ça doit expliquer pourquoi tu es passé... »
La Reine des Araignées prit un risque, et avança sa main, la posant sur le torse de l’individu. Bien musclé, en effet... Il avait une tête spéciale, mais c’était un beau mâle... Exactement comme Élise les aimait.
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La reine des araignées semblaient intriguer par Zekreet, et ce dernier supposait, de façon amuser, que cela était pour cela qu'elle l'avait conduit ici, et ne l'avait pas encore attaqué. Non, à son regard, on devinait aisément qu'elle se posait des questions, tout autant que ses propos, à lui, ne la laissait visiblement pas indifférente. Elise ne tarda pas à faire un commentaire sur le fait qu'il n'ait pas peur, et avait visiblement perçu qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, et que tout comme elle, lapparence de Terranide n'était qu'une façade. Cependant, la demoiselle n'avait pas saisi encore la nature réelle du démon, et ce dernier n'allait pas la lui révéler si facilement. Pourtant, le fait qu'elle ait perçu un début de piste en ne se laissant pas avoir par son sens visuel surprit agréablement Zekreet qui sourit mais pas de façon carnassière, même s'il restait amusé.
- Ah bon, pourquoi les chiens n'auraient pas le droit de trouver une belle femme jolie, même si cela n'ait du qu'à une apparence prise !
Répondit alors le démon, sans pour autant répondre à la question de l'araignée. Cependant, il n'avait pas non plus nié les propos de celle ci, et venait de mettre en avant qu'elle aussi n'avait pas son apparence naturelle. Mais, d'un autre côté, il ignorait totalement la passé de la reine, et n'aurait pu savoir s'il venait de voir réellement juste, ou non, même si dans tous les cas, il n'aurait pas faux dans toute la ligne, puisque Elise avait surement d'autres formes.
En tout cas, ses propos n'empêchèrent pas la reine de se mettre à lui tourner autour, toujours une expression intriguée sur le visage. Mais, son mouvement n'était pas un geste de prédateur autour de sa proie, mais bien un observateur qui cherchait à comprendre ce qu'était l'être qu'il avait sous les yeux, et espérait trouver un indice de sa nature en le regardant sous tous les angles. Cependant, cela fut vain, car Zekreet avait bien l'apparence canine et ne laissait rien voir de sa nature démoniaque dans son apparence.
Il avait laissé faire Elise par amusement, tout autant qu'il se disait que cela était un pas de plus vers un jeu qui serait peut être plus plaisant, même s'il n'aurait su dire quoi, hormis que cela apporterait sans doute bien plus facilement la confiance de la reine. Celle ci avait reprit la parole pour reposer sa question sur la nature du démon, cette fois laissant toute crainte de côté et venant toucher les muscles abdominaux du chien qui sourit.
- Cela a t il une réelle importance de savoir ma vraie nature, et comment j'ai traversé ce désert ?
Demanda t il en se penchant en avant pour rapprocher son visage de celui d'Elise, toujours aussi intriguée. Il ne fallait pas y voir une attaque ou une provocation, même si cela ressemblait plus à un geste de familiarité qu'il prenait, alors que la reine avait décidé visiblement de commencer à briser certaines barrières qu'elle avait érigée pour se protégée.
-...Enfin, je suppose que cela vous rassurerait probablement si je me dévoilait davantage, non ? Mais, qu'aurai je à y gagner ?
Poursuivit le démon, un sourire malicieux, alors qu'il venait de dire qu'il acceptait de révêler sa nature, mais laissait aussi entendre que cela ne serait visiblement pas gratuit. Il leva alors une main pour prendre celle de la reine poser sur son torse, presque à la manière d'un chevalier devant son suzerain d'une certaine façon. Si bien qu'il n'y mit aucune force ni ne lui fit mal, alors qu'il la tenait simplement devant lui, Elise étant libre de la retirer à tout moment.
- Qu'est donc prêt à payer une reine comme vous pour obtenir ce genre d'informations ?
Information qui était somme toute dérisoire, d'autant plus que Zekreet se fichait bien qu'on découvre qu'il était un démon en plus. Non, l'échange, si tentait qu'Elise accepte et fasse une proposition, n'était qu'un jeu de plus pour lui, ce que son sourire et son regard poser sur la reine laissait bien comprendre en tout cas.
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« Cela a t il une réelle importance de savoir ma vraie nature, et comment j'ai traversé ce désert ? »
Plutôt, oui. Cet individu ressemblant à un gros chien intriguait Élise, et, chez elle, elle aimait savoir qui était là. Elle n’aimait pas les étrangers, encore plus ceux qui refusaient de se présenter poliment, car ils représentaient une menace. Or, tout ce qui pouvait menacer Élise était dangereux. S’il avait vraiment traversé le désert, c’est qu’il était fort, et donc dangereux. Il constituait donc une menace, et la Reine se méfiait donc. Aussi fort soit-il, il restait seul, et son armée, silencieuse, minuscule, l’entourait. Elle ne se déroberait pas, et son arrogance l’agaçait. Élise n’aimait pas ça. Son visage se rapprocha du sien, et elle resta droite, figée, tout en résistant à l’envie d’envoyer ses araignées mordre et piquer.
Il parla à nouveau, demandant ce qu’il aurait à gagner s’il dévoilait qui il était vraiment. La question, en réalité, ne se posait pas vraiment. C’était la vie, tout simplement. Elle allait le lui dire quand elle sursauta, en sentant l’une de ses mains l’attraper. À cette distance, s’il était vraiment hostile, il aurait pu l’attaquer. Elle n’aurait rien pu faire pour l’en empêcher. Et puis... Elle aimait bien ses muscles.
« Qu'est donc prêt à payer une reine comme vous pour obtenir ce genre d'informations ? » poursuivit-il.
Élise récupéra sa main, et laissa ses bras ballants, tandis que ses pattes dans son dos remuaient lentement, exprimant son irritation.
« Ne me pousse pas à bout, Zekreet, je ne suis pas femme qui aime marchander, quand la sûreté de ma forêt est en jeu. Tu n’as pas un comportement hostile, mais j’en sais suffisamment sur les habitants du dehors pour savoir que leur méchanceté peut prendre bien des formes, et s’exprimer sous la fausse bienveillance. Je connais la perfidie et la tromperie, n’oublie pas que je suis Reine des Araignées. »
Son ton n’était pas amusé. Elle était plutôt décidée, et savait comment les choses allaient se passer, maintenant. Elle avait fini de jouer, car il continuait à la narguer, à remettre en cause sa supériorité ici. Cette forêt était sienne, personne n’y entrait et n’y demeurait sans son consentement.
« L’honnêteté est la base de la confiance, et, sans confiance, je n’accorde pas mon hospitalité. Tes pas t’ont guidé ici, tes pas te feront partir. Si tu veux une halte, je dois savoir qui tu es. Pars, ou parle. Tu n’as pas d’autres alternatives. »
Élise n’avait pas une grande patience, Zekreet l’avait déjà mise à bout. De quel droit se permettait-il de la toucher, d’interpréter chacun de ses gestes d’ouverture comme un acte de soumission ? Qu’il ait réussi à traverser ce désert sanguinaire ne changeait rien. Elle lui accordait une confiance limitée. Que lui cachait-il ? Pourquoi refuser de se présenter ? Comment diable pouvait-il espérer qu’Élise se montre bienveillante s’il refusait de se conformer à ses souhaits ? Cette forêt était à elle, et à personne d’autre !
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La réaction de la reine face aux propos du démon fut radicale, et elle s'empressa de libérer sa main, bien que jusque là, elle n'avait pas chercher à s'écarter de lui. Zekreet ne cessa pourtant pas de sourire alors qu'Elise montrait tous les signes du personnes ayant peur et cachant celle ci derrière un masque de colère, et le refus du contact avec autrui. D'ailleurs, elle ne tarda pas à reprendre la parole pour tenter de sermoner son interlocuteur sur ce qu'elle pouvait savoir du monde extérieur. Lui se mit alors à rire.
- Tu ne serais pas en train de mettre tous tes oeufs dans le même panier là ? Tu crois vraiment que si mon attitude bienveillante était un subterfuge pour te faire baisser ta garde, je serais venu seul dans cette forêt ? Non, même si je me serais montré à toi, d'autres seraient entré plus discrètement, en attendant que ta garde soit baissée par mon attitude pour agir. En plus, je suis sure que tu peux vérifier que je suis bien totalement seule, si ton contrôle sur les araignée est bien total !
Répondit alors l'homme chien sur un ton amusé, sans craindre de riposte. En effet, il ne mentait pas sur ce point non plus, et Elise n'aurait qu'à faire fouiller la forêt par ses fidèles pour s'en assurer, puisqu'il lui était aisé de détecté une présence de vie étrangère à la forêt sans même se mettre, elle ou ses araignées en danger. Bien sur, cela était aussi une provocation sur les capacités réelles de la demoiselle, mais, cela, s'était une autre histoire en un sens.
- Et puis, si j'avais voulu vraiment m'en prendre à toi, tu ne penses pas que les occasions ont été nombreuses depuis que tu t'es montrée devant moi ? Et je n'ai pourtant rien fait. Cela n'est il pas suffisant pour te montrer que mes intentions ne sont pas hostiles !
Poursuivit il sur un ton presque outré, bien sur de façon exagéré bien sur, qu'on l'accuse d'une chose qu'il n'avait pas faite. En effet, il n'était pas entrée dans cette forêt pour faire un massacre, comme à chaque fois qu'il arrivait au niveau d'un village. Et cette idée aurait vite été remplacée par une autre de toute façon, à la vue de la reine des araignée. Elise reprit alors la parole pour continuer son sermont sur l'honnêteté cette fois, et Zekreet se mit à rire.
- Ah bon, tu le crois vraiment ? Combien de gens honnête ont été tué depuis des siècles pour n'avoir dit que la vérité ! Beaucoup parce que la vérité peut choquer. Certains ne veulent pas l'entendre, ou alors ont peut qu'elle leur fasse du tord, et ils éliminent ceux la connaissant. Mais, aussi^ceux se montrant honnêtes peuvent aussi se faire tuer pour des raisons aussi simples qu'une religion différente de la majorité des gens qui l'entoure....
Zekreet était redevenu sérieux sur la tenue de ses propos. En effet, la différence pouvait faire peur, et se montrer trop honnête, attirait finalement plus souvent d'ennuis que cela n'en résolvait. En effet, même un être démoniaque, qui n'aurait aucune envie de commettre des crimes, oui, cela peut exister, comme des anges déchus hein, se retrouverait tué s'il révélait sa nature au milieu d'anges hein ! Et cela sans même que ceux ci n'aient prit le temps de connaître la personne et ce qu'elle était vraiment, se basant juste sur sa nature.
- Alors comment réagirais tu si tu venais à apprendre que ma nature est quelque chose que tu pourrais ne pas apprécier en se basant sur les informations que tu pourrais avoir récolter sur celle ci hein ?
Dit il, sans amusement en regardant Elise sans sourciller.
- Alors penses tu qu'être un démon, un ange, un humain, un terranide, ou je ne sais quoi d'autres, à une réelle importance dans le fond ? Je suis bien face à une reine araignée à l'apparence humaine, et pourtant, je ne te juge pas ou ne cherches pas à remettre en cause tes propos qui pourraient n'être que des mensonges aussi. On a tous nos petits secrets. Mais, si tu veux un indice, j'ai cité dans les exemples donnés qu'elle est ma véritable nature, sauras tu la devinez ?
Il avait soupiré, trouvant cela un peu fatiguant de devoir se justifier sans raison, autre que la peur injustifier de se faire attaquer, alors qu'il n'y avait aucun signes d'attaques à venir de la part de Zekreet. Non, ce dernier n'avait pas cette intention là envers la reine. Même s'oil fallait avouer qu'il tentait de l'amadouer pour atteindre un certain but, qui pourtant ne nuirait pas à la forêt, çà il aurait déjà pu le faire après tout. Ainsi, la dernière question qu'il posa fut pour relancer un nouveau jeu, et son sourire revenu le montra bien. Il en avait marre de parler sans but au fond, et remettait un peu d'amusement dans la discussion. Mais, Elise allait elle se laisser convaincre par les propos du démon où se braquerait elle de nouveau contre lui ?
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Non content de ne pas répondre à ses interrogations, Zekreet se permit de lui faire la leçon. Élise devait puiser dans ses ultimes réserves de patience pour ne pas le congédier sur place. Pour qui se prenait-il ? Il lui balançait un inexplicable sermon sur les démons, les Anges, et les Terranides, évoquant même la religion. Élise clignait des yeux, n’y comprenant rien. Était-ce si difficile de lui dire ce qu’il était ? Le monde extérieur faisait peur à Élise, qui savait que le monde extérieur pouvait se révéler cruel. Elle repensait toujours à William Hamleigh en pensant ça, à ce vil noble qui avait tué Élise, avant que cette dernière, sans comprendre comment, ne ressuscite, avec des capacités spéciales. La Reine des Araignées protégeait maintenant sa forêt contre le monde extérieur, et était légèrement xénophobe, sa xénophobie n’étant atténuée que par sa curiosité pour le monde extérieur. Cependant, Zekreet mettait sa patience à rude épreuve. Une Reine avait sa fierté, et Élise estima qu’il avait besoin d’une leçon.
« Tu n’as pas répondu à ma question », glissa-t-elle, sur un ton tranchant.
Cette phrase avait tout d’une accusation. Élise n’aimait pas parler pendant des heures, a fortiori avec des gens qu’elle ne connaissait pas. Elle agit donc, montrant à Zekreet qu’elle ne plaisantait pas. Il avait effectivement pu l’attaquer, mais ce n’était pas suffisant pour garantir sa bienveillance ou ses intentions, les hommes pouvaient se montrer retors et habiles. Elle ne voulait pas prendre le moindre risque. Les araignées commencèrent à le piquer, tandis qu’Élise tendit sa main. De ses doigts, des filaments argentés jaillirent, et attrapèrent le torse de l’homme. Il avait beau être gros, la soie d’araignée le plaqua contre un arbre, ne laissant dépasser que sa tête. La soie d’araignée était une texture aux propriétés magiques, pouvant être très élastique, mais à la fois extrêmement résistante, encore plus que du béton. Elle écrasait totalement Zekreet.
« Qui que tu sois n’a aucune importance, je ne laisserais personne menacer encore ma forêt. »
On pouvait entendre autour d’Élise des bruits. De nouvelles araignées arrivaient, et elles n’étaient pas petites comme les autres. Grosses et velues, elles se déplaçaient silencieusement dans les arbres. On pouvait entendre leurs cliquètements. C’était les araignées spéciales d’Élise, et la main de la Reine ne tremblait pas. Quand elle disait qu’elle avait peu de patience, ce n’était pas une exagération. Elle ferma le poing, et la soie se mit alors à serrer, devenant tout d’un coup extrêmement tranchante.
« Un geste, Zekreet, et mes toiles te déchireront le corps. »
Elle pouvait le faire, et une part d’elle le désirait, mais il s’agissait juste de le calmer.
« Je ne joue pas aux devinettes, je protège ma forêt, énonça-t-elle. Dis-moi ce que tu es, ou tu repartiras d’ici. Mes araignées te tracteront hors de la forêt, et tu retourneras dans ce désert. »
De son point de vue, elle faisait preuve d’une extrême clémence en lui offrant une seconde chance. Plus que son mystère, c’était sa suffisance qui l’horripilait. Il la prenait pour une minable, une espèce de folle hirsute des bois sans aucun intérêt, la dominant de toute sa hauteur et de toute son arrogance. C’était un comportement qu’elle détestait plus que tout. Il était même allé jusqu’à lui faire des sermons ! Elle avait encore dans sa tête les conseils qu’il avait osé lui balancer. « Combien de gens honnête ont été tué depuis des siècles pour n'avoir dit que la vérité »... Qu’est-ce que ça voulait dire ? Est-ce qu’il la prenait pour une gamine ?! Elle en bouillonnait de rage.
Sous l’effet de la colère, non seulement ses traits se durcissaient, mais les toiles se serraient encore plus, étouffant le corps de Zekreet.
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Caché sa véritable était assez amusant pour Zekreet, d'autant plus que la reine des araignée se montrait de plus en plus agacée. Il finit cependant par cesser de sourire, et soupira presque de tristesse en voyant que la demoiselle ne voulait pas se prêter au jeu des devinettes. Il en vint même à se demander si Elise s'amusait réellement de temps en temps. Le démon ne s'était pas montré spécialement menaçant ou imposer une quelconque condition à son jeu qui aurait pu mettre la propriétaire des lieux dans un tel état. Non, il semblait simplement que celle ci préfère rester dans son petit monde renfermeé, loin de tout, en étant terrorisé, même pas simplement avoir peur, de tout ce qui peu venir déranger son petit quotidien paisible.
- Pourtant, la réponse est dans les exemples que je t"ai déjà cité !
Répondit presque de façon désespéré le canidé, en voyant l'état de colère de la reine, qui n'avait même pas prit la peine d'essayer de deviner une fois avant de s'emporter. D'ailleurs, elle ne lui laissa guère le temps de dire quoi que se fut de plus. Ses araignées le mordirent, mais, Zekreet ne cilla pas, ressentant les morsure comme de simple picotements. Et même si les petites bêtes invisibles, qui venaient finalement de prouver qu'Elise n'avait pas menti, chose sur laquelle, il n'avait de toute façon jamais douté, lui avaient injecté un quelconque venin, il faudrait sans doute des heures avant que le démon n'en ressentent les effets. Il a une apparence Terranide, mais une nature démoniaque le rendant beaucoup plus résistant.
La reine des araignées, qui prononçaient toujours des propos coléreux n'en avait de toute façon pas fini avec lui, et lui demontra cette fois sa force en le ficelant comme un saucisson tout en le projetant contre un arbre. Le voilà donc complètement couvert de soie, à l'exception de sa tête. Et cela, sans doute pour permettre à Zekreet de lui répondre malgré tout.
- Décidément, tu es bornée !
Répondit il dans un premier temps, sans avoir peur de sa situation, alors qu'Elise resserait progressivement les liens. Cela égratigna sson derme animal en plusieurs endroits, mais la douleur n'était que minime, et sans danger pour le moment. La reine se contrôlait encore, se laissant tout de même toujoursavoir par sa curiosité. En effet, elle lui avait reposé sa question, en lui disant qu'il pourrait repartir libre s'il acceptait de le lui dire. Zekreet se mit alors à rire, comme si sa condition captive n'était pas.
- Me libérer HAHAHAHA... Et si la situation venait à s'inverser et qu'en découvrant ma nature, s'est moi qui ne souhaiterait pas te laisser vivre ?
Demanda le démon d'un ton clairement amusé, presque hilarant, alors que l'étreinte mortelle de la soie se resserait davantage.
- Enfin, Madamesoielle veut une réponse, et bien je vais la lui donner.... Mais, il ne faudra pas te plaindre de la mort des quelques araignées qui doivent encore être sur mon corps actuellement, d'accord !
Lâcha t il en posant son regard droit dans les yeux emplient de haine, ou en tout cas d'une colère noire, d'Elise. Puis, cela commença, et la chaleur commença à grimper dans les environs, pouvant laisser croire à un incendie. Et cela était bien un risque réel, quand l'arbre commençat à brpuler, puis les fils de soie retenant Zekreet. Ce dernier avait le teint qui était devenu noir, ses poils laissant place à une peau épaisse, son visage de chien se transformant en celle de monstre où les oreilles furent remplacées par des cornes. Sa silhouette était aussi entouré d'une légère ligne de flammes, sans qu'il ne s'en préoccupe.
[Voilà son apparence actuelle : http://nsa33.casimages.com/img/2013/08/30/13083003032339263.jpg (http://nsa33.casimages.com/img/2013/08/30/13083003032339263.jpg)]
- Voilà satisfaite, tu as en face de toi ma véritable nature, et apparence... Celle d'un démon !
Dit il, retrouvant un certain amusement dans sa voix, alors qu'il se tenait libre devant l'arbre qui brûlait toujours. Il ne bougea pas plus, ni ne montra un autre signe d'agressivité. Il se disait qu'en faisant cela il faisait un acte de bonne volonté en ne répondant pas à l'attaque par une attaque à son tour.
- Comme tu l'as sans doute compris, je joue avec le feu, et même sous mon autre forme, j'aurai pu l'utiliser, si tel étais mon but. ...
Poursuivit il en se tournant vers l'arbre, posant sa main sur le tronc avant d'absorber les flames qui le rongeait. L'arbre n'y survivrait pas, mais au moins le feu ne se répendrait pas .
- Sache que je n'ai nul besoin de dissimuler mes intentions, et je ne t'ai pas menti quand je disais ne pas vouloir faire de mal à ta forêt. Oh bien sur, j'ai commis moult ravages sur des villages ou petites villes, sans avoir de raisons autre que celle de m'amuser. Mais, ceux ci sont habités par des humains ou des espèces qu'on ne qualifie plus d'animaux, sauf pour se moquer d'eux. S'est justement de voir leur peur, leur panique, leur veines tentatives de lutte qui m'amuse. Quel intérêt ai je donc à m'attaquer à une forêt où jusqu'à présent j'ignorais qu'il y vivait autre chose que des animaux "sauvages" qui n'ont jamais cherché à se prendre pour des Dieux et agir comme si tous leur appartenait.
Continua t il à dire pour argumenter sa bonne foi. Les flammes autour de lui avaient aussi cesser de bruler, laissant un corps quasiment noir dans cet endroit sombre. Bien sur certaines zones de son corps semblait lumineuses comme si le feu couvait en elle, mais cela ne changeait pas grand chose.
- Alors, la reine est elle satisfaite ?
Demanda t il sans quitter celle ci des yeux. Il n'avait pas demandé si elle voulait le voir reprendre une apparence moins démoniaque, et donc revenir à l'ancienne. Il ne savait pas s'il l'avait effrayée davantage ou non pour le moment, et donc si en changeant d'apparence elle serait rassurée. En tout cas, maintenant elle avait eu ce qu'elle avait demandé, et cela était sans doute le principal.
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La patience n’était pas le fort de la Reine des Araignées. Pas avec les inconnus. Elle savait de quoi le monde extérieur était capable, elle avait goûté à sa cruauté, à sa démence et à sa folie. Elle ne prendrait aucun risque. De plus, ce Zekreet l’ennuyait, avec son mépris, son ironie mordante et acérée, et sa manière qu’il avait de la prendre pour une écervelée. Il méritait bien une petite correction, mais, même dans cette situation, Zekreet ne semblait toujours pas vraiment intimidé... Ce qui continuait à agacer Élise. Elle était sur le point de terminer son cocon. Dans cette situation, l’homme ne pourrait rien faire, plus lui parler, et serait totalement immobilisé. Élise connaissait la magie, car elle était elle-même une magicienne, et elle savait que, dans son cocon, la magie n’avait plus cours. Impossible d’utiliser des jets de feu, de faire usage de sa force, ou même d’utiliser de télékinésie. Ses fils de soie bloquaient tout, aussi bien physiquement que magiquement ou mentalement. C’était une barrière totale et imparable.
À sa surprise, Zekreet, en révélant sa véritable apparence, pulvérisa les fils de soie qui l’immobilisaient. Le gros chien se transforma en un sinistre démon bardé de flammes, les flammes dans son dos ayant instantanément enflammé l’arbre. Élise fronçait les sourcils, indifférente à la sensation de panique qui traversa toutes ses petites araignées. Elle ne pouvait pas prétendre être surprise, car elle s’était attendue à un tour de ce genre. Un redoutable démon poilu avec de longues cornes se tenait devant elle, et absorba les flammes magiques consumant l’arbre, probablement pour éviter un incendie. Élise, elle, restait silencieuse. Il se remit à parler, expliquant qu’il n’avait pas d’intentions néfastes devant elle. La Reine avait croisé les bras devant sa poitrine.
*Qu’il me veuille ou pas du mal, le fait est qu’il continue à me taper sur les nerfs...*
Cependant, le démon avait, comme tous les démons, l’air d’être collant. Si elle se contentait de le congédier, il ne partirait pas, et, bien qu’Élise ne doutait pas de ses chances de le terrasser, un combat serait douloureux. Elle n’aimait pas se battre inutilement, et se demandait donc comment le faire partir, comment faire en sorte que la forêt retrouve son calme et sa tranquillité... Sans ce démon arrogant et outrancier.
« Alors, la reine est elle satisfaite ? » demanda-t-il, sans qu’elle ne cherche à lui répondre.
Non, elle n’était pas satisfaite, et elle ne le serait pas, tant que cet être prenait sa forêt comme son propre domicile, et continuerait à la narguer, à la toiser de haut. Elle décroisa les bras, tandis que, autour d’elle, ses araignées se remettaient en place, comme pour la protéger, prêts à fondre sur Zekreet.
« Et que cherches-tu, maintenant ? » s’enquit-elle.
Peut-être qu’en utilisant le raisonnement, elle arriverait à le faire partir... Élise n’y croyait pas trop. Mais, après tout, ça ne coûtait rien d’essayer.
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Elise s'était énervée, mais cela n'avait nullement inquiété Zekreet, même lorsqu'il se retrouva piéger d'une prison de soie, ou evrait on dire un cocon ? Quoi qu'il en était, le démon se libéra en reprenant sa forme normale, se libérant à la fois de ce carcan grâce aux flammes, et en donnant finalement sa réponse à la Reine. Si cette dernière en fut surprise, elle le cacha bien, se contentant de rester silencieuse, et refermer sur elle même si on déchiffrait le message du corps avec les bras croisés. Elle écouta, sans chercher à répondre, aux propos du démons, ce qui laissa finalement un silence assez long quand la créature des enfers eut finit de parler en laissant la parole à la jeune femme.
Cela en devint même pesant à la longue, et Zekreet finit par croiser les bras à son tour, affichant une mine d'ennui, alors que discrètement, les araignées reprenaient leur place, maintenant que le danger du feu était écarté. Ou du moins cela était ce que le démon avait laissé entendre. Elise finit enfin par briser le silence pour ne prononcer qu'une courte question sur les intentions du démon désormais.
- Ce que je cherche ?.....
Dit il à la fois amusé et pensif. A vrai dire, il cherchait bien ce qu'il pourrait faire maintenant. Il n'avait aucun but précis, que cela soit en entrant dans cette forêt, ou pour ses déplacements en eux mêmes. Non, le démon, se contentait jusque là d'errer, et de semer le chaos, ou se faire plaisir quand il en avait envie.
- Tu as quelque chose à proposer qui pourrait nous distraire ?
Demanda t il sérieusement, en replongeant son regard dans celui de la reine. Celle ci y verrait peut être un moyen de la duper pour se servir d'elle, alors que dans le fond, il ne cherchait à faire qu'elle se dévoile simplement. Quels étaient ses objectifs, ses plaisirs ? Jusque là, il n'avait vu que la reine froide cherchant à protéger sa forêt, et qui semblait avoir peur de discuter avec autrui. Alors bien sur, sa question était générale, et sans doute loin de lui permettre d'arriver à un tel point. Mais, il fallait bien commencer par quelque chose.
- Je suppose qu'il y a bien quelque chose qui pourrait nous convenir sans qu'on est à s'affronter dans un combat long et destructeur, tu ne penses pas ?
Poursuivit il en se rapprochant de nouveau de la Reine, sans montrer le moindre signe de peur. Pourtant, il savait qu'au moindre signe de danger, les araignées attaqueraient. Cependant, il n'y en avait aucun, puisque son regard, qui ne quittait pas Elise, alors qu'elle était de plus en plus proche, transmettait plus une envie lubrique, ce qu'il avait grossièrement sous entendu dans sa question, qu'une envie de s'en prendre à elle d'une autre façon. Après tout, la reine des araignées étaient plus que désirables, et nul être masculins devaient y résister bien longtemps.
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[HRP – Ta technique de séduction envers Élise est à revoir x)]
« Tu as quelque chose à proposer qui pourrait nous distraire ? »
Oui, qu’il se fasse dépecer sur place, mais Élise doutait que Zekreet acceptait cette proposition. Il n’arrivait décidément toujours pas à comprendre qu’il n’était pas chez lui, ici, mais dans la forêt d’Élise, dans son antre. La femme ne tolérait pas de tels agissements. Il se moquait d’elle, rejetait son autorité, avec une sorte de mépris condescendant qui semblait lui dire qu’il la considérait comme une gamine. La Reine avait sa petite fierté, comme toute Reine qui se respecte, et tomber sur un individu pareil n’était vraiment pas intéressant. L’araignée était par nature de sexe féminin. Les araignées de sexe féminin avaient tendance à être bien plus grosses que les mâles, ce qui était notamment notable chez les Néphiles, avec un fort dimorphisme sexuel. Élise, en d’autres termes, n’aimait que peu les hommes, et ce mâle-là n’allait pas rehausser la côte de popularité des hommes. Arrogant, impétueux, il s’avançait vers elle comme s’il était en pays conquis, et la Reine n’était pas assez sotte ou naïve pour ne pas voir ce à quoi il faisait allusion.
Elle fronça lentement les sourcils, son sang se glaçant sur ses joues. Elle voyait dans son regard une espèce de bête sauvage, et un signal d’alarme brilla dans la tête d’Élise. Ce regard... Oui, elle l’avait déjà vu, jadis, dans ce lieu... Quand son mari l’avait vendu à William Hamleigh... Elle sentit la panique l’envahir, et la forêt se mit nerveusement à trembler, alors que la peur s’insinuait dans les veines d’Élise. Le viol, le meurtre, cet horrible sentiment d’impuissance, alors qu’on la battait, que la vie s’échappait de son corps, qu’on lui arrachait son essence vitale, qu’on la brisait en mille morceaux pour en faire une docile petite poupée... Terrifiants, les souvenirs explosaient dans sa tête, agressifs, moqueurs, se jouant d’elle, de sa volonté, de son courage, de sa détermination. Ils étaient comme de petits diables aux dents grimaçantes, tournoyant autour d’elle. Yeux clos, elle se revoyait, dans cette forêt, hurlant et pleurant, la bouche en sang, les hommes abattant leurs coups sur elle, la faisant hurler quand ses os se brisaient, avant de la violer, les uns après les autres. Visages sinistres et maléfiques, joueurs et moqueurs, ironiques et cruels, ne voyant en elle qu’un paquet de chair à abuser. Vifs, les souvenirs la martelaient autant que des clous plantés dans le corps, perçant sa chitine.
Comme eux. Il voulait la même chose qu’eux, il allait la violer, il allait l’attaquer, elle le voyait dans son regard ! Libre ? Elle ne serait jamais libre, tant qu’on ne la respecterait pas ! Ses yeux se voilèrent, une lueur rouge en irradiant, et ses dents se crispèrent en un rictus haineux.
« Misérable individu, tu penses pouvoir venir ici, te jouer de moi, et baiser dans mon corps ? Tu as confondu ma forêt avec un bordel ? Mon corps avec celui d’une pute ? Je vais te faire regretter ça, salopard ! Tu es comme les autres, et, si je n’ai pas pu les tuer, j’aurais au moins la satisfaction de te briser ! »
Les pattes dans le dos d’Élise se mirent alors à s’agrandir démesurément, se plantant dans le sol, et son corps se transforma. En quelques secondes, la belle Reine des Araignées se transforma en une énorme araignée géante, fine, aux pattes élégantes et sexy, devant Zekreet. Elle ouvrit la bouche, et un jet de toiles en jaillit, une sorte de boule qui explosa au contact de Zekreet, l’aveuglant, avant que la tête d’Élise ne le frappe de plein fouet. Le choc fut terrifiant. Sous cette forme, sa puissance était décuplée, et elle avait utilisé ses huit pattes pour bondir en avant, balançant Zekreet. Il traversa plusieurs branches, roulant sur le sol, glissant sur un ravin se trouvant derrière, pour s’écraser sur une toile.
Élise n’attendit pas, et bondit à son tour. Ses huit pattes atterrirent tout autour de Zekreet, et son dard s’enfonça dans son ventre, perçant sa peau pour répandre son venin. Ce faisant, Élise bondit sur le côté, et changea rapidement de forme, retrouvant son apparence normale.
« Aussi fort que tu sois, cette toxine est sans espoir de survie. Moi seule détiens l’antidote à ta survie. Pour que la magie fonctionne, il faut que ton cerveau soit en bon état, mais ce venin altère tes pensées, le fonctionnement de ton corps. Tu es venu ici, empreint de ton arrogance, cette arrogance que les hommes ont usé sur moi, et qui a provoqué ma mort. Est-ce là ce que tu cherchais ? Me violer ? Tu es comme les autres, comme ceux qui m’ont tué. Je les entends encore se rire de moi, me battre, briser mes os, me torturer... Tu mérites la mort, comme eux. »
Son ton était hargneux. L’agressivité d’Élise, si imprévue, était en réalité motivée par sa peur. Elle ne voulait plus jamais revivre ça. Le viol... C’était encore pire que la mort. Prisonnière d’elle-même, soumise à la volonté de malades mentaux excités par son corps... Existait-il chose pire au monde pour une femme que de savoir que votre propre corps vous amenait la démence de malades, de ne pas savoir si vous alliez survivre ou non ? D’être obligée d’obtempérer à faire ce que des cinglés vous demandaient, par peur de mourir ? Oh non, Élise ne laisserait à personne, PERSONNE, le soin de lui faire revivre ça. Elle avait vu le regard de Zekreet, elle avait vu la luxure, la lubricité, ce désir qu’un gros chien arrogant était bien incapable de retenir.
C’était de la légitime défense, tout simplement.
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[hrp : J'ai jamais été doué tout court dans ce domaine mdr!]
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Une fois ses propos sur ses intentions sortis et en espérant que la reine des araignées les aient comprit. Le démon se mit en tête de créer un rapprochement. Mais, si Zkreet avait bien une idée en tête sur le genre de communications qu'il espérait obtenir, il laissa le choix à Elise. Bien sur, il agit de façon à lui montrer dans quel sens il souhaitait amener le loisir qu'il proposait et se rapprocher de la maîtresse des lieux physiquement en était l'un des exemples. S'est ainsi qu'un long silence s'installa entre eux. Et tandis que la créature venue des enfers attendait sa réponse, il ne put voir dans un premier temps que l'expression du visage d'Elise changer.
Cette dernière semblait avoir comprit ce qu'attendait le démon, et cela lui plaisait encore moins que son arrogance précédante. Celle ci devait penser que la question de l'Homme n'était finalement que pour réduire sa vigilance avant qu'il ne soit suffisamment près pour paser à l'action. Chose qu'il aurait d'ailleurs déjà pu être en mesure de faire, puisqu'il ne devait pas y avoir plus d'un mètre entre les deux protagoniste. Elle laissa alors échapper sa colère verbalement, ôtant tout doute sur ce qui aurait pu la créer. Zekreet ne pourrait pas y répondre d'ailleurs et essayer d'argumenter ses intentions actuelles.
Non, la reine prit sa forme d'araignée. Cependant, ce ne fut pas ce fait qu'il le surprit, puiisqu'il se doutait bien qu'elle avait une telle apparence, et une taille sous forme animale rivalisant avec la sienne, voir plus grande encore. Non, il se laissa surprendre pas la vélocité des actions qui suivirent, et le firenttraverser plusieurs arbres, se brisant à l'impact par la force des coups et du poids du démon. Il n'avait rien pu faire face aux multiples attaques qui l'avait envoyé se piéger dans une toile.
Le démon qui avait été aveuglé, pour l'empêcher de réagir efficacement, avec succès, sentit son corps se parsemer de douleurs, bien qu'il sache que celles ci étaient probablement minimes, dans le sens où elles n'auraient sans doute pas de grosses conséquences sur son organisme. Cependant, elles furent suffisant pour le faire grimacer. Et cela ne fut pas finit. Sa vue troublée, ne lui permit de voir la reine qu'au moment où elle vint se placer au dessus de lui. Cette fois, il sentit bien plus passer le dard de l'araignée dans son ventre, et le venin qui y fut injecté. Son cri se fit entendre, devant ravir l'assaillante qui devait se voir victorieuse. Et cette fois, il savait que même s'il ne mourrait pas du poison, ce dernier l'handicaperait un long moment tout de même.
- Un bordel ? Non, pas du tout....
Dit il sans mentir, malgré une certaine mauvaise fois, alors que la douleur le faisait souffrir. Evidemment, il ne s'était focalisé que sur ce point de la remarque d'Elise, le reste des propos qu'il aurait pu dire ayant été oublié par les attaques, et sans doute le poison qui semblait lui faire perdre la tête.
En tout cas, les raisons qui avaient mit Elise en colère, et dont Zekreet n'aurait évidemment pas pu connaître, lui furent révêlées ensuite, alors qu'il luttait contre le poison, se débattant dans la toile, àà cause de celui ci, et non parce qu'il cherchait à tout prit à se libérer.
- Mais, je ne suis pas un homme... Je suis un démon.....
Commençat il par répondre, avec une certaine difficulté. Evidemment, cela n'était sans doute pas un détail important pour Elise.
- Te violer !....hahahaha....Non, cela n'était pas mon intention. Je ne vais pas te dire que je n'ai jamais violer une femme, non. Mais, bien que j'ai effectivement envie de plaisir corporel avec toi. Je n'avais pas l'intention de l'obtenir par la force.....
Réussit il à dire plus clairement, sans se priver d'un petit rire amusé tout de même en voyant qu'Elise tirait des conclusions attives. Ce qui finalement ne le surprit même plus, puisque cela avait été la même chose tout le long, elle restait fermée et cherchait à se protéger de tout sans vouloir courir le moindre risque. La reine des araignées avait en tout cas reprit forme humaine, mais de décolérait pas. Nul doute que les propos du démon, qui n'était pas partie dans les flatteries sur son physique pour tenter de l'amadouer, il savait que cela serait inutile, ne la convaincrait pas.
- ... Ni celle que tu te jètes dans mes bras tout de suite. Bien que j'avoue que tu m'aurais agréablement surpris si cela avait été le cas...Tu étais trop sur la défensive pour cela, et je comprends pourquoi maintenant. Les humains se sont moqués de toi, et se sont servit de toi comme un jouet qu'on peut jeter une fois qu'on s'en ai lassé.... Mais, tu voulais de la franchise, et je t'en ai montré, en laissant voir que tu me plaisais et où j'aimerai que cela aboutisse.
Poursuivit alors le démon, avant de cracher un peu de liquide mélangeant salive, sang et une substance inconnue, ou qu'il était difficile de déchiffrer. Le poison faisait bien effet et l'handicapait grandement.
- La question que je t'ai posé sur ce que l'on pourrait faire était donc aussi une façon de te proposer mes services... Si on peut appeller çà comme cela... Je t'ai dit que je n'avais aucun but précis, et donc tout le temps devant moi... Par conséquent, je te proposait de te rendre service éventuellement... Cela était un moyen de te montrer que je n'avais aucune mauvaise intentions envers ta forêt...
Dit il d'une voix qu'il lui parut maladroite, et bien sur bien moins arrogante qu'avant. On aurait même pu croire qu'Elise l'avait rendu docile. Ce n'était pas le cas, Zekreet se savait simplement piégé et dans une situation où il n'avait pas l'avantage, même s'il faisait appel à son feu. En plus, la reine se braquait face à un "Homme" qui se montrait confiant et arrogant, pensant qu'il lui manquait à chaque fois de respect. Il tentait une autre approche.
- Et, en retour, je n'aurai attendu en effet qu'une partie de jambes en l'air. Rien de plus, rien de moins. Ainsi, on avait chacun ce qu'on désirait et s'était fini.
Annonça alors le démon avec franchise. Evidemment quand on regardait bien cela était finalement un marché à l'avantage de la reine, puisque la rémunération paraîtrait dérisoire pour beaucoup. Ou du moins pour toutes les personnes qui prennent les paiement en nature de la sorte à la légère, et non pas de réticences à se servir de leur corps. Chose qui n'était pas le cas d'Elise visiblement.
- Maintenant, rien ne t'empêche désormais d'assouvri une partie de ta vengeance. Me violer ! Je suis actuellement à ta merci après tout.....
Dit il en plongeant son rezgard dans celui de la reine. Bon, appeller cela un viol quand l'autre est consentant, puisque Zekreet ne semblait pas contre l'idée en fin de compte, même s'il aurait aimé être plus actuf dans l'acte. D'ailleurs, était ce un effet du poison ou non, mais son sexe palpitait. Pourtant, ce n'était pas du à l'excitation de la situation, il n'en éprouvait aucne réellement. En tout cas, pas de celles qu'il avait quand son esprit était clair. Si bien que le vinin de l'araignée jouant sur ses pensées devaient en être la cause, dans un certain sens.
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[HRP –Tout comme il n’est guère judicieux de dire à une femme ayant subi un viol qu’on est soi-même un violeur :p Je vais donc légèrement modifier le comportement de ma perso’, car, en théorie, pour lui avoir dit ça, Zekreet ne pourrait que mourir... Mais ça risque de poser quelques problèmes.]
La situation était tendue... Du moins, pour Zekrret. Tout aussi démon qu’il soit, son organisme ne survivrait pas à un venin aussi fort. On ne pouvait y survivre que si on avait déjà été piqué, et si on avait reçu un antidote. Oh, bien sûr, on était également très affaiblis, mais l’organisme était alors capable, progressivement, de produire des anticorps pour se défendre, et éradiquer la toxine. Zekreet allait mourir, et Élise ne voyait, pour l’heure, aucune raison de l’épargner. Un mâle... Elle détestait les hommes. Il avait fallu qu’on la motive pour qu’elle ne se décide pas à bannir tous les hommes de son domaine. On lui avait présenté de jeunes garçons innocents, ainsi que des hommes vigoureux, et il avait fallu qu’Élise se rappelle le souvenir d’Anatole, afin de se convaincre de ne pas bannir les hommes. Pour autant, elle avait toujours du mal avec eux. Elle avait encore en tête le souvenir de sa propre impuissance quand William et ses hommes l’avaient traîné dans les bois, violé, torturé, et laissée pour morte. Elle avait à la fois peur et envie de se venger de lui. Peur de le revoir, mais aussi cette envie de se venger, de laisser parler sa haine, et de le faire longuement souffrir.
Devant elle, Zekreet gesticulait, parlait, essayait de faire valoir sa cause, mais il n’était pas très doué. Il lui avoua sans ombrages avoir déjà commis des viols, ce qui amena Élise à se crisper davantage. Quand on vous avouait être un monstre, et sans la moindre trace de remords visible, pouvait-on encore parler de confiance réciproque ? La Reine des Araignées ne dit rien, mais elle écoutait. Tout en sentant la toxine agir, le démon réussissait à parler, à lui dire qu’il ne lui voulait aucun mal. On disait que les démons étaient des êtres d’honneur. Des individus qui n’étaient pas aussi retors qu’on le pensait, et qui, dans leur méchanceté et leur cruauté, faisaient preuve d’un sens de l’honneur assez fort. Élise n’y croyait pas trop, mais Zekreet était fichu. S’il voulait vraiment lui faire du mal, lui dirait-il qu’il était un violeur ?
*Il doit sans doute penser qu’une honnêteté totale est la seule manière pour lui de survivre...*
Néanmoins, le viol... Ce n’était pas acceptable. Les animaux eux-mêmes ne s’abaissaient pas à ce genre de pratiques. Les relations sexuelles étaient toujours consentantes. Il n’y avait que les humains et les hommes pour s’abaisser à violer les autres. En un sens, c’était encore pire que la mort. C’était comme si tout votre corps vous échappait, comme si, pendant des minutes interminables, vous n’étiez plus rien, rien de plus qu’un vulgaire bout de viande. Impossible de se défendre, car vous étiez saisie par cette peur au ventre que le violeur devienne encore plus violent... Ce qui vous conduisait à l’impossible. Votre esprit se retranchait dans les derniers bastions de survie, en se disant que, puisque vous ne pouviez vous défendre, en faisant le jeu de votre agresseur, vous survivriez... Et, quand vous constatiez que l’agresseur ne voulait pas un plaisir sexuel, mais simplement sentir la peur en vous, vous faire souffrir, vous entendre implorer sa pitié, il n’y avait plus rien à espérer. Alors, votre esprit partait au loin, alors, vous vous évadiez de votre corps, en vous laissant mourir. Quand les larmes et les gesticulations ne marchaient plus, l’esprit humain, soit s’abattait dans une ultime rage frénétique, soit s’envolait au loin, se flétrissant. Élise avait flétri et avait dépéri... Mais la mort lui avait été refusée. Elle était revenue, puissante, accomplie, et elle n’hésitait plus à tuer. Elle avait accepté que ce monde était un monde de méfiance, un monde cruel et terrible. Un monde où la confiance envers les autres n’était pas possible.
« Tu demandes à une femme qui a été violée de commettre la même chose ? Est-ce une invitation à mourir, Zekreet ? Ou cet humour que je n’arrive pas à comprendre ? »
La Reine hésitait encore, puis finit par le regarder, et soupira. Elle ne devait pas le faire... Mais quelque chose lui disait que ce démon ne méritait pas de mourir... Ou, plutôt, qu’il avait été honnête avec elle. Elle se concentra, et la grosse toile se mit à trembler, à osciller, tandis qu’une nouvelle araignée, grosse, s’approcha lentement
« Cette araignée abrite en elle un venin qui détruira le venin que tu as dans les veines. »
L’araignée piqua donc Zekreet, lui administrant ainsi un antidote.
« En revanche, je ne te garantiras pas que ce sera agréable. À l’avenir, mentionne encore une seule fois le mot ‘‘viol’’, et sache que toute ma clémence ne t’épargnera pas. »
Le ton était catégorique.
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Prit aux pièges dans un cocon de soie, et empoisonné, Zekreet ne tarissait pourtant pas en paroles. Inquiet de mourir ? Non, un démon ne mourrait jamais finalement, il n’était que banni jusqu’à ce qu’il retrouve le chemin de la Terre ou de Terra. Alors pourquoi craindre quelque chose qui ne peut vous tuer. Elise semblait sure de pouvoir y parvenir en tout cas, et l’être maléfique ne démentit rien se contentant d’argumenter pour poursuivre les négociations plutôt que de s’affronter.
La reine araignée était songeuse en tout cas ne sachant pas quoi faire. Devait-elle croire son opposant captif ou non. Pourtant, Zekreet ne mentait pas dans ses propos, et il se montrait étonnement franc. Oui, il avait violé des femmes, mais il ne s’en ventait pas non plus, il n’avait fait qu’énoncé un fait rien de plus. Elle finit par lui dire qu’elle avait elle-même été violée, et il fallut bien avouer qu’elle surprit le démon sur le coup. En effet, il ne s’attendait pas à ce qu’elle se laisse avoir de la sorte. Bien sur, il ignorait qu’elle n’avait pas toujours été une reine araignée mais une humaine comme beaucoup d’habitants des deux mondes.
- Certains pourraient se venger de ce qu’on leur a fait subir en abusant des autres à leur tour !
Se contenta t il de répondre avec un ton sans émotion. Non, cela n’était pas une provocation ou une façon de pousser Elise à le violer. Il n’avait évoqué qu’une façon de réagir, comme une autre finalement de certaines victimes de viol, ou d’autres crimes quel qu’il soit.
- On ne peut comprendre ce qu’on vient juste de rencontrer, tu ne crois pas ?
Dit-il alors qu’il entendit le déplacement d’une grande araignée dans son dos. Il ne tourna pourtant pas les yeux dans la direction de celle-ci. Il ne montrait aucune inquiétude. En plus, à quoi cela servirait d’en avoir puisqu’il ne pouvait rien faire. Mais, Elise avait l’intention de lui injecter un antidote, et la piqure qui suivit les paroles de la demoiselle fut tout de même bien douloureuse, même pour un démon. Zekreet ne cacha pas sa grimace de douleur.
- Et qu’est ce que sa majesté compte faire de moi ?
Demanda t il alors calmement quand la douleur se dissipa enfin, emmenant avec elle les ensimes qui s’étaient rependues dans son organisme. Après tout, elle ne l’avait toujours pas libéré, et il était donc toujours à sa merci. Elle disait qu’elle pourrait le tuer s’il reparlait de « viol » mais dans les faits, elle pouvait le faire quand bon lui semblait.
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Elle avait peur. C’était ce qui expliquait son agressivité, sa colère, et l’emprisonnement de Zekreet, ainsi que son empoisonnement. Son corps avait été marqué par le viol cruel dont elle avait été victime jadis, une scène qui continuait de la poursuivre dans ses rêves, et qui était la principale justification de son comportement actuel… Pas uniquement à l’égard de Zekreet, mais de manière plus générale. Elle voulait un endroit protégé, un environnement sûr, une sorte de forteresse infranchissable, pour que personne ne vienne lui refaire du mal. La colère et l’agressivité naturelle d’Élise n’étaient que ça : des symptômes de sa peur, une réaction face à son impuissance et à son échec. On l’avait violé et brisé sans aucune hésitation, et, à l’époque, elle n’avait rien pu faire pour empêcher cela. En conséquence, elle s’était forgée une carapace, un environnement où elle était presque une sorte de divinité. Qu’on vienne lui contester son pouvoir ici lui était donc insupportable, car c’était une manière de la confronter face à ses propres échecs, face à ses propres aveux de faiblesse.
La femme avait soigné Zekreet, mais l’imperturbable démon ne semblait toujours pas effrayé. Il fallait croire que c’était dans la nature des démons… Un humain n’aurait jamais eu le courage d’entrer seul dans cette forêt, et encore moins la folie de défier sa propriétaire. Zekreet était devant elle, lui demandant ce qu’elle comptait faire de lui. Élise ne répondit pas sur le coup, car elle réfléchissait. Elle avait bien compris ce que ce dernier souhaitait, elle n’était pas naïve à ce point… Mais il fallait encore réussir à la convaincre que ce démon n’était pas une menace, et qu’il ne chercherait pas à abuser de sa personne. Pour l’heure, rien n’était moins sûr. Les liens continuaient à le serrer, susceptibles de le priver d’oxygène. Élise allait prendre un risque.
*Je devrais le tuer, pour être plus tranquille…*
Avait-elle peur d’échouer ? Ou se disait-elle qu’il n’était qu’un vantard, une créature prétentieuse cherchant à jouer avec ses nerfs ? Une moue circonspecte traversa ses lèvres. Non, elle pensait sincèrement qu’il était puissant, et surtout très maladroit… Ce qui n’était sans doute pas une raison de le tuer. Retrouvant un peu de sang-froid, Élise desserra les liens opprimant Zekreet, se disant qu’elle ne pouvait pas réagir ainsi. Elle était une Reine, et elle se devait donc de lutter contre sa peur et son impulsivité, afin d’apparaître comme une femme sage, apte à protéger et à diriger sa forêt et les habitants la peuplant.
Les liens de la toile se desserrèrent donc, et Zekreet fut libéré, se retrouvant sur le sol, devant Élise. Malgré sa taille menue, frêle par rapport au démon-chien, la femme-araignée n’était pas inquiète.
« Je ne sais pas, avoua-t-elle. J’ai du mal à déterminer ce que tu souhaites, Zekreet. »
Élise croisa à nouveau les bras sur sa poitrine. Autour d’eux, les araignées crépitaient, remuant le long des arbres, avançant le long des toiles d’araignée. Elles étaient les silencieuses gardiennes de la Reine, froides et mortelles, discrètes et meurtrières.
« Que veux-tu ? » demanda-t-elle alors.