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Messages - Zorro Wolfen

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Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: dimanche 21 juin 2020, 19:47:17 »
Zorro hocha la tête avec un sourire satisfait. Les conditions négociées lui convenaient, épargnant son étrange sens de l’honneur. Etrange, mais nécessaire : lorsque l’on est mercenaire, en particulier mercenaire solitaire, seul l’honneur et un code moral implacable vous différencie d’un vulgaire brigand et vous permet d’obtenir une réputation sure. Et donc du travail.

Le contrat scellé par une poignée de main ferme, l’estomac du mercenaire gargouilla bruyamment à l’évocation du repas, lui tirant un vilain rictus.

- J’en connais un qui apprécie particulièrement l’idée du repas. Il faut dire que la route fut longue et le déjeuner… frugal.

Il marqua une brève hésitation puis haussa les épaules. Il avait failli accepter l’idée d’aller chercher Dwylidian immédiatement mais s’était ravisé. Après tout, il avait déjà payé pour une journée complète de soins à l’écurie et ne serait probablement pas remboursé. Autant que son compagnon équin profite d’un repos bien mérité. Il reviendrait le chercher à la fin de la journée. Et comme ça il en profiterait pour libérer la chambre qu’il avait réservé à l’auberge. Heureusement qu’il ne l’avait pas payée d’avance !

- Après vous gente dame. Vers l’aventure et le repas !

Ouvrant la porte de la boutique, il la tint ouverte en s’inclinant de manière exagérée. Une bouffée de parfum floral chatouilla agréablement ses narines sensibles lorsque Sarah passa devant lui puis il se redressa et la suivit dans les rues de la petite ville, au milieu des embruns venus de la mer et de la chaleur qui se réverbérait sur les murs des maisons. Ils n’eurent pas longtemps pas longtemps à marcher, la maison de la jeune femme ne se trouvant qu’à quelques mètres de sa boutique, légèrement en retrait du village. Un emplacement agréable et pratique qui plut au mercenaire. Au moins n’aurait-il pas besoin de se lever aux aurores pour aller ouvrir la boutique. Même si à vrai dire il comptait tout de même se lever tôt, par habitude.

A l’invitation de son hôtesse, il pénétra dans la demeure, regardant autour de lui avec curiosité. La bâtisse était étonnement grande pour une personne seule, suffisante pour une petite famille. Sans doute Sarah l’avait-elle héritée de ses parents ? Ou alors son travail payait suffisamment bien pour qu’elle puisse s’offrir une maison confortable. Car celle-ci l’était. Spacieuse juste ce qu’il faut, bien orientée, joliment meublée, elle semblait imprégnée de la personnalité de sa propriétaire. Zorro s’y sentit rapidement à l’aise, en dépit d’une légère gêne. D’une certaine manière, elle lui rappelait son vieux domicile. En plus grand.

- Jolie maison. On s’y sent bien, commenta-t-il avec un sourire sincère.

Incapable de rester en place sans rien faire, il proposa son aide pour faire le repas et se retrouva à mettre le couvert pour eux deux, tandis qu’une douce odeur de nourriture se répandait dans la maisonnée. Le repas fut tranquille, ponctué de conversations légères et de plaisanteries. L’aventurier se régala. Cela faisait plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs mois, qu’il n’avait pas mangé en aussi charmante compagnie, et il se rendait seulement maintenant compte que cela lui avait manqué. N’en déplaise à Dwyl’, mais les chevaux n’ont pas une conversation particulièrement intéressante, à plus forte raison que l’aventurier ne comprenait pas leur langue.
Il en profita pour lui poser diverses questions sur le travail qu’elle attendait de lui, conscient tout de fois que ses tâches seraient sans doute amenées à évoluer, et l’interrogea courtoisement sur elle-même. Depuis combien de temps exerçait-elle ? Vivait-elle seule ? Comme en était-elle venue à concevoir ses œuvres ? Qui lui avait appris son art ?

Le repas fini, ils firent la vaisselle ensemble, l’armurière fit visiter les lieux à son invité, lui indiquant l’endroit où il dormirait et les pièces essentielles à toute maison, comme les lieux d’aisance, puis ils retournèrent ensemble à la boutique.
Ils y restèrent tout du long de l’après-midi. Parlant peu et observant beaucoup, Zorro la regarda travailler en silence, admiratif devant sa dextérité et sa concentration, discrètement charmé par la courbe de sa nuque lorsqu’elle penchait la tête sur son travail. Lorsqu’un client entrait dans la boutique, faisant sonner joyeusement la petite clochette suspendue à la porte, il s’effaçait dans un coin, suffisamment loin pour ne pas gêner le client mais assez proche pour regarder comment Sarah agissait.
En somme, la plupart du temps, le travail était assez simple : écouter le client, noter la commande, le conseiller au besoin – chose que Zorro apprendrait sur le tas – puis lui souhaiter une bonne journée. Vraiment rien de bien sorcier !

La fin de la journée approchant, Zorro s’éclaircit la voix.

- Je vais te laisser si tu veux bien. J’avais réservé une chambre à l’auberge, il vaut mieux que je décommande avant qu’il ne fasse nuit. Que l’aubergiste puisse donner la chambre à quelqu’un d’autre ! On se retrouve chez toi. Et je te présenterais Dwylidian !

Chose dite, chose faite. L’aubergiste lança un regard dépité au mercenaire mais ne protesta pas, et Zorro arriva à la maison de l’armurière quelques minutes plus tard. Avec un demi-sourire amusé, il présenta le hongre à la jeune femme.

- Dwyl’, voici Sarah. Nous allons rester chez elle quelques temps. Sarah, voici Dwylidian, aussi appelé Dwyl’, un ami fidèle.

Un ricanement lui échappa. La pistolero ne pouvait pas le savoir, mais dans la langue paternelle du voyageur, dwyll’ idian signifiait justement « ami fidèle ». Même si en l’occurrence cette amitié était fort récente.
Les présentations faites, le mercenaire conduisit son compagnon sur le terrain attenant à la maison et le descella. La bête était propre et bien nourrie – il avait bien fait de la laisser à l’écurie – aussi n’eut-il pas besoin de faire sa toilette. Quelques caresses, deux trois mots, puis il lui souhaita bonne nuit, emportant l’encombrante selle avec lui, la portant comme si elle n’avait pesée guère plus de quelques dizaines de grammes. Il la posa dans sa chambre et en profita pour ôter son armure et l’ensemble de son équipement, ne gardant à la taille qu’une ceinture légère et un poignard. Non pas qu’il se sente en danger, il ne s’agissait là que d’une simple question d’habitude. Après une brève hésitation, il retira aussi ses bottes, poussant un soupir de soulagement lorsque ses pieds quittèrent leur carcan de cuir. Ses chausses avaient beau être confortables, il était bon de les enlever après une longue journée de marche.

Pieds nus, il quitta la pièce et se mit à la recherche de son hôte. Ne la trouvant pas, et supposant qu’elle devait soit être dans sa chambre soit en train de se laver, il se mit à cuisiner en l’attendant, puisant dans les ingrédients qu’il avait tiré de ses sacoches de selles.
Bientôt une douce odeur émana des fourneaux alors qu’il préparait un ragoût tout simple, l’agrémentant d’aromates. Fouillant dans la cuisine, il dénicha quelques légumes, qu’il coupa grossièrement et ajouta à la préparation. Il finissait de mettre la table et de goûter sa préparation quand l’armurière réapparut.

- Pile à l’heure pour le repas ! Je me suis permis de t’emprunter quelques légumes pour le ragoût.

Galant, il lui tira une chaise et attendit qu’elle s’installe avant de sortir la marmite du feu. Le repas, simple mais savoureux, se déroula comme celui de midi, à la différence près qu’il y eu cette fois de nombreux restes. C’était là le grand défaut de Zorro lorsqu’il faisait la cuisine pour plus d’une personne : il en faisait toujours trop !

Repas fini, vaisselle faite, le voyageur alla prendre une douche, prenant plaisir à sentir l’eau chaude couler sur son corps, dessinant des sillons humides sur sa peau bronzée par le grand air, glissant dans les creux de ses muscles et le lavant de la crasse de plusieurs jours de voyage. Ce n’est qu’en sortant de l’eau, encore dégoulinant, qu’il s’aperçut qu’il avait oublié un léger détail. Entrouvrant la porte de la salle de bain, il glissa la tête et une partie du buste par l’entrebâillement et lança.

- Euh Sarah ? Je suis désolé, mais aurais-tu une serviette à me prêter ? Complètement oublié d’en prendre une avant …

Il espérait qu’elle pourrait lui en fournir une. Sinon tant pis, il filerait aussi rapidement que possible dans sa chambre et se sécherait naturellement. Par chance, il faisait encore bon. 

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Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: lundi 08 juin 2020, 01:44:16 »
- ATTENDS !

Zorro se figea sur place, la main sur la poignée de la porte. Alors que la jeune femme hésitait, bafouillante, aussi charmante que maladroite, il se retourna et l’observa, la tête penchée sur le côté, les bras croisées, l’air sérieux, presque sévère, attentif à ce qu’elle lui disait.

Amusé malgré lui, bien qu’il n’en laissa rien paraître, il la regardait se débattre dans sa propre argumentation. De toute évidence, la rousse n’avait pas l’habitude de faire ce genre de propositions. Sans doute était-ce même la première fois, sans doute avait-elle agit sur l’impulsion du moment, sans réfléchir. Cela étonnait le mercenaire, de fort agréable manière. D’autant qu’il s’agissait là d’une occasion en or ! Un travail, un salaire qui lui permettrait de réduire le coût de ses armes, la possibilité d’apprendre, si ce n’est à les fabriquer, du moins à les entretenir et les réparer, et tout ça sans faire beaucoup d’efforts puisque comme le disait Sarah, tout le monde pouvait prendre des commandes et faire l’ouverture d’une boutique. En tout cas tout ceux qui savaient lire et écrire, ce qui était fort heureusement son cas.

En bref, il aurait été fou de refuser. Néanmoins … Néanmoins quelque chose le retint. Ce n’était pas la question du logement, non. Même si loger et manger à l’auberge pendant la durée de ce contrat aurait été contre-productif, il pouvait toujours trouver un lieu où camper à l’extérieur et chasser en dehors de ses heures de travail pour se sustenter. A moins que l’armurière ne l’hébergeât chez elle ?

Non, décidément, ce n’était pas la question du logement qui l’embêtait. Alors quoi ? Retenant un profond soupir, il se perdit dans ses pensées, son regard lointain errant sur le visage de la demoiselle, maculé de fusain qui lui donnait un air sauvage. Il n’avait toujours pas donné de réponse, et il savait qu’il allait falloir qu’il en donne une rapidement, avant que la proposition ne lui file sous le nez ou que le silence ne devienne pesant. Décroisant les bras, il se gratta la barbe, signe de perplexité et se décala soudainement d’un pas.

Juste à temps ! La porte s’ouvrit en carillonnant, laissant place à un nouvel arrivant. Il avança d’un pas, quittant le contre-jour. L’inconnu portait l’uniforme typique des soldats, broigne légère, cotte de maille, casque et tunique aux couleurs de l’Empire. Il parcouru la boutique des yeux, glissant sur Zorro sans le voir, et son visage s’éclaira lorsqu’il aperçut l’armurière.

- Ha Sarah ! Celle que je voulais voir !

Se renfonçant dans un coin de la boutique, le Loup Noir laissa la boutiquière et son client discuter, essayant de ne pas les écouter et réfléchissant à son problème, ses yeux verts brillant légèrement dans le clair-obscur. En réalité, la réponse était fort simple : la proposition était TROP belle. Il avait bien plus à y gagner que la belle, et cela heurtait douloureusement son éthique, tant personnelle que professionnelle. Avoir des principes pouvait parfois s’avérer être un véritable calvaire …

Le soldat finit de passer sa commande – une série de fusil pour l’armée ashnardienne – et quitta les lieux en faisant de nouveau sonner la clochette suspendue. Alors Zorro sortit de son coin d’ombre et s’approcha de la jeune demoiselle avant de se planter devant elle et de lui offrir un demi sourire gêné. Il se passa la main dans les cheveux et entama.

- Ecoute Sarah, ta proposition … Je suis un mercenaire. J’emploie plus souvent le terme d’aventurier, qui sonne de manière moins péjorative et offre plus d’opportunités de travail, mais les faits sont là : je me fais payer pour accomplir des tâches. Souvent ingrates. Presque toujours sanglantes. Ce que tu me proposes …

Il s’interrompit. Prit une respiration. Continua.

- Ce que tu me proposes, c’est presque trop beau pour moi. Je serais fou de refuser, aussi vais-je accepter, mais j’ai tellement plus à y gagner que toi, que je me sens fautif. Alors je vais te faire une contre-offre. Tout d’abord, prend moi à l’essai une semaine. Voir si je te conviens. Ensuite, et pendant, à tout instant, n’hésite pas à me confier d’autres tâches que simplement prendre les commandes et faire l’ouverture. N’importe quoi. Faire des courses, aller soustraire de l’argent aux mauvais payeurs, laver la boutique ou chez toi … Peu importe. Sauf peut-être d’aller me trimballer nu dans les rues en faisant le derviche tourneur avec mon sexe. Il n’y aurait pas grand intérêt ! ajouta-t-il en pouffant.
- Second point. J’ignore ce que tu envisages pour me loger et à vrai dire, peu importe. Si tu décides de m’héberger, j’accepte avec plaisir, mais dormir à la belle étoile ne me dérange pas. Je n’ai qu’une demande : laisse-moi héberger mon cheval chez toi. Tu n’auras pas à t’en occuper, mais au moins je le saurais en sécurité. Plus qu’à l’auberge.
On fait comme ça ?


Avec un nouveau sourire, un vrai cette fois, il lui tendit la main, prêt à sceller le contrat et à démarrer une nouvelle vie, provisoirement.

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Dictature d'Ashnard / Combats et café.
« le: mercredi 03 juin 2020, 16:34:24 »
Un beau ciel bleu sans nuage. Un vent léger qui fait ondoyer l’herbe doucement, rafraichissant le voyageur. Une musique légère dans la tête, une monture au pied allègre pour vous porter et une plaisante compagnie avec qui discuter. Voilà des conditions de voyage idéales, pour ne pas dire idylliques.

Hélas pour Zorro, aucune de ces conditions de rêve n’était présente en ce jour. Il marchait dans une plaine aride, son bagage sur le dos, sous un ciel couvert de nuages menaçants et dans un air étouffant, chaud et lourd, prémices à n’en pas douter d’un orage redoutable. Et les rares souffles d’air qui parcouraient la lande désolée, bien loin d’une agréable brise, n’étaient que sèches et brutales rafales de vent, chargées d’une poussière jaunâtre qui lui fouettait le visage et le moindre centimètre de peau non couvert.

Sa cape de voyage sur le dos malgré la chaleur assommante, une écharpe de lin remontée sur son nez pour se protéger tant bien que mal des éléments, il se hâtait en direction des bâtiments qu’il voyait au loin, espérant y arriver avant l’orage n’éclate.

Il y parvint, juste à temps. A peine avait-il refermé la porte de la première taverne du village qu’un roulement de tonnerre ébranla le monde, faisant trembler les vitres de l’établissement. Avec un soupir de soulagement, il commanda un repas et un lit pour la nuit au tenancier goblinoïde de l’auberge, grimaçant devant le maigre contenu de sa bourse. Il expédia son repas puis, épuisé par toute une journée de marche forcée, fila s’allonger dans le dortoir principal. Le lit était dur, la pièce surchargée, mais au moins était-il au sec. Il s’endormit comme une masse, plongeant dans une transe sans rêve.


**********~~○~~**********


Il se réveilla à l’aube, de bien meilleure humeur que la veille. L’orage passé avait nettoyé le monde, le laissant frais et brillant. Profitant du beau temps, Zorro déambula dans la ville au hasard, savourant le plaisir simple d’explorer un nouvel endroit. Depuis qu’il était sorti de Lenwë, l’école de magie où Yukka l’avait guidé et où il avait récupéré une partie de ses capacités, il arpentait le monde au gré de ses envies jusqu’à ce que ses pas le mènent au-delà des frontières de Nexus, dans l’Empire d’Ashnard.

Alors qu’il regardait la devanture d’un armurier, regrettant de ne pas avoir assez d’argent pour s’offrir quelque chose de mieux que les vieilles protections de cuir qu’il portaient actuellement, des éclats de voix attirèrent son attention.

- Oyez, oyez braves gens, hommes, femmes et êtres de tout poils, plumes, écailles crocs et griffes ! Dès demain débutera officiellement le Grand Tournoi annuel de l’Arène de Nebelheim ! Venez acquérir honneur et gloire, ainsi qu’une récompense royale en vous mesurant à de valeureux guerriers venus de tout Ashnard parmi lesquels le terrible Ülfric Briseur-d’âme, la Général Noirmanguer, le colossal Thôork et notre célébrité locale, l’invaincue, la belle, la redoutable Céleste, dite la Valkyrie d’Ashnard ! Compétition ouverte à tout les guerriers ou pauvres fous ! Frais d’inscriptions de 100 pièces seulement !

Alors que le héraut s’éloignait et que des discussions enthousiastes s’amorçaient autour de lui, le Loup Noir resta songeur. Il ne connaissait aucun des noms cités mais ne doutait pas qu’il s’agissait sans doute d’incroyables combattant. Et puis il n’était pas venu pour se battre. D’un autre côté … la récompense promise était alléchante, et cela serait une bonne mise à l’épreuve pour lui.
Un rictus figé sur ses lèvres, il se mit inconsciemment à compter les pièces qui lui restait. 97 … 98 … 99 … 100 …


**********~~○~~**********


- Mesdames et Messieurs, nobles et valeureux habitant du Grand Empire d’Ashnard, je vous souhaite la bienvenue pour l’ouverture officielle de la 15ème édition du Grand Tournoi de Nebelheim ! Et sans plus attendre, commençons tout de suite avec le premier combat. Venu tout droit des steppes glacées du Nord, je vous présente … Somni Dercete ! Et face lui, un vagabond venu dont ne sait où, Zorro Wolfen, dit Loup Noir !

Les grilles de sa cellule s’ouvrirent devant Zorro, qui pénétra dans l’arène en terre battue sous les acclamations de la foule, faisant remonter de vieux, très vieux souvenirs. Le sable, la foule en délire, l’excitation et l’adrénaline, le spectacle …

Clignant des yeux pour s’adapter à la soudaine luminosité, le mercenaire regarda autour de lui, s’appropriant l’espace où il allait combattre.
A quelques pas devant lui se tenait son adversaire. Immense, bien plus grand que lui, musculeux, il ne portait qu’un pagne grossier, exposant à l’air libre une épaisse toison brune, des pieds de taureau et une épaisse tête bovine. Entre ses mains larges comme des assiettes, le minotaure tenait un bec de corbin d’une taille monstrueuse.

- Je vais t’écraser moucheron ! T’aurais jamais dû venir ici. J’vais être gentil, abandonne tout de suite, et je ne te briserais que quelques os !

Sans répondre, Zorro se pencha en avant en une courbette moqueuse avant de gratifier son opposant d’un sourire narquois. La créature souffla rageusement, les mains crispées sur son arme.

- Que le combat commence !

Le dernier mot n’avait pas fini de résonner que le minotaure bondissait en avant, l’arme brandie au-dessus de sa tête. Esquissant un demi-pas sur le côté, le Loup esquiva l’attaque sans difficulté, la laissant passer à quelques centimètres de son corps, et flanqua une baffe magistrale à son adversaire avant de reculer, hors de portée de la contre-attaque.

Le combat continua sur le même rythme pendant quelques minutes, le mercenaire esquivant avec une facilité désinvolte les attaques de plus en plus enragées de son opposant, lui lançant après chaque assaut des piques outrancières qui résonnaient à travers l’arène, faisant rire la foule et aiguillonnant la colère de la créature. Oubliant toute contenance, toute lucidité, Somni se lança dans une série de mouvements dévastateurs, tentant d’écraser cette irritante sous-merde qui se foutait de sa gueule depuis le début !

C’était ce que Zorro attendait. Perçant au travers de la défense de son adversaire, faisant usage de son épée pour la première fois depuis le début de l’affrontement, il eu un geste d’une précision et d’une vitesse fulgurantes. Le bec de corbin du minotaure s’envola et s’écrasa plusieurs mètres plus loin alors que son propriétaire regardait stupidement ses pouces inertes, leur tendon sectionné par la lame de l’aventurier.

-Tu devrais abandonner et aller te faire soigner. Ta blessure est légère, mais si tu forces, tu ne pourras même plus attraper ta queue quand tu voudras te faire plaisir. Déjà que tu dois avoir du mal …

Avec un hurlement féroce, le Nordien chargea, la tête baissée, ses cornes accrochant un éclat de soleil. Cette fois, Zorro n’esquiva pas l’attaque. Solidement campé sur ses jambes, il saisit le taureau par les cornes et profita de son élan pour le renverser. Il y eu un crac retentissant quand l’épaule de la bête percuta le sol, disloquée, suivi d’un boom sonore lorsque Zorro abattit le pommeau de son épais sur son crâne épais. Avec un léger gémissement Somni Dercete roula sur le dos, inconscient.

Un silence de plomb s’installa sur l’arène. Silence que le voyageur rompit d’une voix amusée.

- Monsieur le juge, il me semble que mon adversaire est hors-service. On fait quoi, on attend quelques heures qu’il se réveille ou on passe à la suite des réjouissances ?

Ces mots tirèrent l’arène de la stupeur dans laquelle elle était. Un grondement sourd monta de la foule et s’accentua jusqu’à se muer en un tonnerre d’applaudissements et de hourras.

- Ce … Incroyable Mesdames et Messieurs. Voilà une superbe conclusion pour se premier combat de la journée ! Je déclare le Loup Noir vainqueur de la première manche, il est qualifié pour le prochain échange ! Passons maintenant au second combat …


**********~~○~~**********


Plusieurs jours passèrent ainsi. Zorro continuait de gagner chacun de ses combats, malgré la diversité de combattants. Il fut plusieurs fois mis en difficulté, ses adversaires étant loin d’être tous aussi simplistes que Somni. Il affronta des soldats et mercenaires vétérans, des experts en arts martiaux, des assassins retors et même quelques mages sournois. Ce furent ces derniers qui lui posèrent le plus de problèmes, leur magie imprévisible les rendant particulièrement redoutables, mais ses réflexes et sa très longue expérience lui permirent à chaque fois de s’en sortir. Pas une fois il n’usa de sa capacité spéciale.

Les paris, auxquels il participait allègrement, allaient bon train et lui permirent de gagner l’argent nécessaire pour se loger, se nourrir et, plus important, améliorer son équipement. Il fut rapidement donné pour favori, se partageant la tête d’affiche avec l’intrigante Valkyrie.
Lorsqu’il ne combattait pas, il se reposait et prenait soin de son matériel, ou alors il essayait d’assister aux matches de ses futurs adversaire, observant leur style, réfléchissant à des manières de triompher quand viendrait son tour.

Vint finalement le jour des avant-derniers combats. Zorro combattait en fin de journée, aussi en profita-t-il pour observer ses prochains adversaires. Le premier combat fut époustouflant. D’une intensité à couper le souffle, il se solda par l’éclatante victoire de la Valkyrie d’Ashnard. Le mercenaire l’avait déjà vu à l’œuvre, mais jamais encore d’aussi près et sa silhouette menue de poupée ne laissait en rien deviner la force diabolique qu’elle déployait au combat.

Le second affrontement fut un véritable déchainement de violence et s’acheva en apothéose par un inattendue double KO, les deux adversaires s’étant écharpés mutuellement jusqu’à tomber en même temps dans la terre battue gorgée de leur sang.
Arriva enfin son tour. Lorsque les grilles s’ouvrirent, il pénétra dans l’arène sous les vivats de la foule.

- Loup Noir ! Noirmanguer ! Loup Noir ! Noirmanguer !

Observant son adversaire, Zorro s’inclina devant elle, sans aucune trace d’ironie. Il avait eu l’occasion de la voir combattre et en avait conçu un profond respect. La Générale lui rendit son salut, inclinant sa tête blanche aux yeux dorés, ses ailes de chauve-souris battant dans son dos.

- Puisse tes dieux être avec toi aujourd’hui.
- Et que ta bravoure t’apporte la victoire.

Avant même que le présentateur n’annonce le début des hostilités, dans un parfait accord ils se ruèrent l’un vers l’autre, l’arme au clair. Le succube s’éleva soudain dans les airs, soulevant un nuage de poussière. Zorro se laissa glisser sous elle et se redressa d’un mouvement souple, tournant sur lui-même. Fracas des lames. Pluie d’étincelles.

Les deux combattants se séparèrent puis s’unirent de nouveau, tournant l’un autour de l’autre en un ballet mortel, elle volant dans les airs, lui ne touchant le sol que de brefs instants, le temps de bondir de nouveau.
Soudain un hurlement strident déchira l’atmosphère et le succube se posa lourdement au sol, une aile déchirée par la lame de Zorro. Ce dernier atterrit un peu plus loin, du sang coulant le long de son bras gauche, frappé par la queue de la créature.

Une sphère ténébreuse naquit dans la main de la démone, qu’elle projeta comme la foudre vers le mercenaire. Il l’évita de justesse mais fut fauché de plein fouet par la seconde sphère. Il s’écroula, sonné, et roula d’instinct sur le côté. Juste à temps ! La lame de son adversaire transperça le sol à l’endroit précis où son cœur se trouvait un instant plus tôt.

Le Loup Noir pivota sur une jambe, fauchant celle de Noirmanguer qui tomba à terre à son tour et il se jeta sur elle. Ils luttèrent au sol un moment, chacun cherchant à renverser l’autre et à se dégager. De sa queue elle lui fouetta le dos, il se protégea avec le fourreau de sa lame et répliqua par un coup de tête fort peu courtois en plein sur le nez du succube. Un globe violacé se forma sur sa poitrine, enfla et explosa, les projetant tout deux à une extrémité de l’arène. Lorsque la poussière retomba, Noirmanguer se tenait debout, les ailes en charpie, du sang coulant de son arcade sourcilière et de son nez éclaté, sa queue pendant lamentablement sur le sol. A l’opposé Zorro s’était aussi relevé, la lèvre fendue, le pantalon déchiré et le bras gauche tordu selon un angle inquiétant, du sang s’en écoulant et goutant dans la terre battue.

- Tu te bats bien. Si tout les soldats d’Ashnard combattaient comme toi, nous aurions déjà gagné la guerre.
- Tu te débrouilles pas mal non plus !

Ils s’élancèrent à nouveau l’un vers l’autre. Un rictus identique déforma leurs lèvres. Ils levèrent leur lame d’un même geste. Choc. Bruit assourdissant. L’air crépite. Une lame tourbillonne dans les airs, sans son manche, et se plante à la verticale dans le sol.

- Bien joué …

Noirmanguer s’effondra, une longue estafilade courant sur sa poitrine, remontant le long de son bras jusqu’à la poignée sectionnée de son épée. Plus loin Zorro resta debout, inchangé. Même son bras gauche ne semblait pas si mal en point. Seule sa lame portait la marque de leur dernier assaut, sa pointe brisée.

- Bien joué toi aussi.


**********~~○~~**********


Le lendemain, midi. Le soleil était haut dans le ciel. Protégé de sa morsure par l’ombre présente sous l’arène, Zorro attendait patiemment, parfaitement remis de ses blessures de la veille et heureux de savoir que les jours de Noirmanguer n’étaient pas en danger. Une ombre d’inquiétude voilait cependant son regard d’émeraude. Si Noirmanguer avait été une adversaire redoutable, alors qu’en serait-il de la Valkyrie, seconde finaliste et son prochain opposant ?

Un sourire plein d’expectatives tordit les lèvres du mercenaire. Il se leva, s’étira, s’approcha des grilles.

-Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs ! Bienvenue pour la grande finale de cette 15ème édition du Grand Tournoi de Nebelheim. Ils ont triomphé de tout leurs adversaires, vous offrant un spectacle digne de l’Empereur lui-même, et aujourd’hui ils vont s’affronter. Pour l’honneur ! Pour la gloire ! Et pour votre plus grand plaisir ! Messieurs Dames je vous prie, une ovation pour Céleste, la Valkyrie d’Ashnard et Zorro, le Loup Noir !

Les grilles s’ouvrirent pour la dernière fois et Zorro s’avança dans la lumière alors qu’à l’autre bout son adversaire en faisait autant.

Que la danse commence !

49
Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: mercredi 27 mai 2020, 23:31:53 »
Gamin ! Elle l’avait traité de gamin ! Cela faisait des années que personne n’avait donné ce qualificatif à Zorro et ce pour une bonne raison : il était tout simplement nettement plus vieux que bien des personnes de sa connaissance. A vrai dire, il était même plus âgé que ce que sa mère n’avait jamais été. Loin d’en prendre ombrage, ce mot fit sourire le mercenaire alors qu’il terminait d’enfiler ses bottes.

Habillé, prêt à partir, il observa sa compagne de chambrée d’un air tranquille, attendant qu’elle s’habille à son tour, la trouvant presque touchante avec ses couvertures chastement remontées sur sa poitrine … avant de rougir devant sa remarque. Oups ! A force de vivre seul ou avec des compagnons de route très proches, il en avait oublié quelques règles de savoir-vivre. Sans plus attendre, il fila dans la salle de bain, le temps que la nunaat soit prête avant de l’accompagner au-dehors de l’auberge, non sans avoir salué le tenancier de l’établissement.

Dehors, le jour était encore jeune et l’air frais, en dépit des lourds relents de pollution suintant des pavés de la ville. Malgré cela, la place du marché était déjà bondée. Du moins le paraissait-elle aux yeux du mercenaire, bien peu habitué à une telle densité et aux villes aussi démesurée que Nexus. Suivant une Yukka absolument muette et manifestement déjà énervée, Zorro en profita pour observer furtivement les environs, commençant déjà à s’orienter dans le labyrinthe de ruelles et de bâtiments gargantuesques.
Il en profita aussi pour tendre l’oreille, à l’affût de rumeurs et autres racontars, vieille habitude d’aventurier à la recherche de contrats juteux ou de travail. En vain cependant ; la plupart des discussions qu’il captait tournant autour de Yukka. Il faut dire que la jeune femme n’était pas particulièrement discrète, avec sa grande taille, son armure, ses sabots qui claquaient sur le pavé et sa beauté, inhabituelle mais indéniable. Elle aurait pu pourtant passer plus inaperçue, si elle s’était départie de son attitude de va-t’en-guerre. De cela, Zorro en était absolument certain.

Alors qu’il vagabondait dans ses pensées, sa guide s’arrêta brusquement pour lui désigner quelques étals avant de partir de son côté faire ses achats.
Laissé à l’abandon, le Loup soupira en secouant la tête, un léger rictus aux lèvres. Le voyage promettait avec une telle compagne ! Il espérait qu’elle se détendrait un brin en cours de route. Peut-être une fois en dehors de la ville. Lançant un dernier regard à la grande silhouette, il s’enfonça à son tour parmi les étals, à la recherche de ce qui lui manquait pour le long voyage qui s’annonçait.

Arrivé depuis peu, il n’avait qu’une idée très vague des prix de ce qu’il recherchait. Errant à travers les boutiques, il regardait de partout, notant les tarifs exposés, écoutant les gens négocier, bref, s’imprégnant du marché local.
Plusieurs longues minutes s’écoulèrent ainsi, fastidieuses et épuisantes. Finalement Zorro émergea de la foule et se dirigea vers le point de rendez-vous convenu, la bourse infiniment plus légère, pour ne pas dire vidée, mais prêt à affronter la route. Outre un duvet chaud et confortable âprement négocié, il avait aussi fait l’acquisition d’un sac d’occasion pour y ranger ses affaires, de cordes, d’un kit de survie basique comprenant allume-feu, briquet et silex, fil de pêche et premiers soins, auxquels s’ajoutaient les inévitables rations – pain de voyage et viande séchée, agrémentés de fruits secs, une outre remplie pour l’heure d’un vin léger et d’une cape de voyage. Il n’avait pu s’empêcher d’acheter, petit luxe, un baudrier neuf, simple et robuste qui lui barrait maintenant la poitrine, lui permettant de porter sa lame dans le dos plutôt qu’à la taille, et une lame de chasse. Il avait longuement hésité à prendre un arc, bien plus pratique pour chasser, mais le prix prohibitif l’en avait dissuadé. Au besoin, il pourrait toujours en fabriquer un.

Arrivant à l’entrée du marché, il aperçut la silhouette de Yukka et son adorable air revêche qui semblait l’attendre depuis déjà un moment. Un sourire étira ses lèvres. S’il pouvait ne serait-ce que la faire sursauter au moins une fois …
Avec l’aisance que procure une longue pratique, il se fondit dans la foule, disparaissant presque comme par magie. Furtivement il se glissa de groupe en groupe, louvoyant entre les ombres, pratiquement invisible, et contourna la jeune femme, réapparaissant dans son dos en croquant une pomme, chapardé contre une pièce en passant devant un étal de fruits.

- J’suis prêt, on y va quand tu veux.

Il risquait fort de le regretter plus tard, mais il n’avait pu s’empêcher de parodier le ton de l’hybride, ses yeux brillants d’une malice enfantine.

Plusieurs heures plus tard, les deux compagnons sortaient enfin de la ville à proprement parler, retrouvant avec soulagement l’air plus pur de la campagne.
Le nez en l’air, les yeux fermés, Zorro poussa un profond soupir de soulagement puis sans un mot emboîta le pas à sa guide. Ils marchèrent ainsi toute la journée, échangeant à peine quelques mots, avançant d’un bon pas.
La route défilait sous leur pas, d’un jaune poussiéreux, tranchant avec le vert des plaines environnantes, comme une balafre sur le visage de Dame Nature. Loin, très loin, sur la ligne d’horizon se découpait la forme torturée, teintée de bleu, d’une grande chaîne de montagne, à peine dissimulée par les collines alentours et les nombreux bosquets qu’ils croisaient.
Ce fut dans l’un de ces bosquets, alors que le soleil couchant colorait le ciel de ces milles et une nuances qui inspirèrent et inspireront pendant encore des siècles de nombreux artistes, qu’ils dressèrent le premier campement, un peu à l’écart de la route, sous les branches hautes d’un chêne.
Afin d’éviter de piocher dans leurs réserves, Zorro partit en chasse pour revenir à peine une heure plus tard, tenant à la main deux beaux lapins déjà vidés et apprêtés, ainsi qu’une grosse poignée de ce qui ressemblait à des carottes sauvages.

- Lapins carottes ce soir, cela te convient ? Tient d’ailleurs ça me fait penser … Tu as un régime particulier ?

Nulle méchanceté dans la question, juste de la curiosité. Il avait, à plusieurs reprises, rencontré des gens qui, pour des raisons éthiques, religieuses ou purement biologiques, ne pouvaient s’alimenter de certaines choses, voire refusaient même de les voir. Autant éviter un impair !

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Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: samedi 23 mai 2020, 20:01:33 »
Un charmant rire échappa à la jeune femme devant la fantasque révérence du mercenaire, un rire qui lui arracha un léger sourire amusé.
Alors qu’il confessait sa totale méconnaissance des armes à feu, quelque soit leur taille, la jeune armurière sortit de derrière son comptoir tout en se présentant. Zorro en profita pour la détailler plus attentivement, par réflexe, notant ses discrètes tâches de rousseur, ses habits pratiques mais néanmoins élégants et s’efforçant de ne pas regarder plus que nécessaire son large décolleté. La demoiselle était charmante, mais il n’était pas là pour ça. Alors autant rester professionnel !

Légèrement appuyé contre le comptoir, bras croisés, l’air sérieux et une légère moue dessinée sur ses lèvres, il écoutait et observait la rouquine alors qu’elle lui expliquait le fonctionnement de ses armes. Celui-ci semblait fort simple : charger, viser puis tirer. Un fonctionnement finalement commun à toute les armes à distance, qu’il s’agisse d’un arc, d’une arbalète ou de ces arbalètes de poing que le mercenaire avait eu l’occasion de tester par le passé, arbalètes qui, ainsi qu’il pouvait le constater, ressemblaient beaucoup à ces fameux "pistolets" que Sarah lui présentait.
Zorro n’avait jamais vraiment aimé ces arbalètes miniatures, leur reprochant leur manque de puissance et de précision, des défauts qui, à en croire la rousse, ne concernaient pas ses chefs-d’œuvre.

Les explications se terminèrent, laissant le voyageur à la fois dubitatif quant à son intérêt, curieux de voir l’arme en action et enthousiasmé par la passion qui se dégageait de l’artiste. Sans compter que cette dernière l’intriguait ; maintenant qu’elle se tenait proche de lui, outre son charme indéniable, il sentait en elle comme une part de noirceur, quelque chose, son instinct peut-être, qui lui disait "attention, cette femme est plus dangereuse qu’il n’y parait". Il n’aurait guère été surpris d’apprendre qu’elle se servait régulièrement de ses réalisations…

Il allait demander s’il y avait la possibilité de tester l’un au l’autre des pistolets ou fusils, quand la jeune femme le devança, lui proposant d’essayer une des armes qui lui faisait de l’œil. Tout sourire, il hocha la tête.

- Avec plaisir. Cependant, je n’y connais vraiment rien, et je m’en voudrais d’abîmer l’une de tes créations par mon inexpérience. Si tu as des modèles plus … simples, ce serait peut-être mieux ?

Laissant Sarah choisir des armes de test pour lui, il la suivit de son pas souple sur le pas de tir avant de lui demander une démonstration – une image valant mille mots.
Alors qu’elle se mettait en position, il la regarda avec intensité, mémorisant ses gestes, insensible en apparence à sa silhouette qu’il ne pouvait s’empêcher de remarquer. Et d’apprécier !
Une détonation retentit, surprenant l’aventurier qui porta instinctivement la main à la poignée de son épée et se mit en position. Il tint la pose un court instant, avant d’éclater d’un rire frais devant sa bêtise : les gros modèles faisaient un vacarme de tout les diables, nulle raison pour que les modèles de poches ne soient pas tout aussi bruyant !
Remit de sa surprise et de son hilarité, il attrapa le pistolet que lui tendait la belle et prit place, étonné par le poids de l’objet. Avec hésitation, il imita la rousse, écoutant ses recommandations et la laissant, au besoin, corriger sa position, tâchant de ne pas être perturbé par son odeur agréablement fleurie.
Les mains autour de la crosse, solidement campé sur ses jambes, il leva le canon d’un geste souple, visa et … loupa la cible d’une bonne vingtaine de centimètres, creusant un impact dans le mur ! Heureusement que personne ne pouvait passer derrière ! Il s’était pris le recul en pleine figure, ne devant qu’à ses réflexes et une solide constitution de ne pas se prendre le canon dans les dents. Il lança un regard mi-amusé mi-contrarié à la rousse à côté de lui avant de lui tirer la langue.

- Ça, tu ne m’avais pas prévenu ! Vilaine fille …

Maintenant averti, il se remit en position, visa soigneusement … et explosa la cible. Un sourire triomphant éclaira son visage. Certes son tir n’était pas aussi beau que celui de l’experte, mais au moins l’avait-il réussi.

Avec la permission de la demoiselle, il essaya encore quelques tirs, améliorant rapidement sa prise en main et sa précision. L’arme, finalement, lui plaisait bien. Une fois habitué, elle était légère, précise, pratique et surtout, dévastatrice ! Le seul point négatif que Zorro pouvait lui trouver, c’était son manque total de discrétion, un défaut somme toute mineur une fois la bataille engagée.
Profitant de l’occasion, il essaya un fusil que la belle avait rapporté. Les sensations lui plurent moins, mais il apprécia grande la portée de tir, lorsque Sarah la lui révéla.

Finalement, après qu’il lui ait rendu ses créations, le mercenaire et la créatrice retournèrent dans la boutique.

- Je vais être honnête avec toi Sarah, au début j’étais moyennement convaincu. J’ai l’habitude des épées, et malgré tout je continuerais de les utiliser. Mais ta passion, ton amour pour ce que tu fais, et cette session d’essais ont vaincu mes réticences.

Il lui offrit un grand sourire avant de poursuivre.

- Par contre je suis généralement exigent sur la qualité de mon équipement, quand je l’achète alors du coup j’ai deux questions pour toi : pourrais-tu me faire une paire de pistolets sur-mesure, chose dont je ne doute pas vu ton talent, et surtout quel serait grossièrement ton prix ?

Il lui expliqua rapidement ce qu’il souhaitait – des pistolets adaptés à sa main, si possible plus silencieux et plus précis, quitte à perdre en puissance de feu, et surtout pouvant être rechargé rapidement.
Son sourire fondit comme neige au soleil lorsqu’elle lui annonça son tarif. Ou plus exactement comme un flocon de neige en plein désert aride, par grand soleil.
Une grimace le remplace et il se fendit d’un horrible juron venu tout droit de son pays d’origine.

- Slwt ó cachu ! Je ne sais pas si …

Sortant sa bourse de sous son armure, il compta rapidement ses pièces avant d’afficher une moue profondément navrée.

-C’est ce que je craignais. Je n’ai pas assez, même si tu me fais un prix. Il va falloir que j’économise plus. Désolé de t’avoir fait perdre ton temps. Je reviendrais un autre jour, quand j’aurais une bourse à la hauteur de ton talent.

Toujours grimaçant de dépit, il rangea sa monnaie et tendit la main vers l’armurière.

- En tout cas sache que ce fut un réel plaisir de te rencontrer, et que ce sera une joie de te revoir belle demoiselle. Hésite pas à me contacter si tu as besoin d’aide pour quoi que ce soit !

Sur quoi il se dirigea lentement vers la sortie, caressant du regard les armes exposées…

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: dimanche 10 mai 2020, 20:45:03 »
- C’est bon. C’est ta dernière nuit dans un véritable lit avant un long moment, alors profites-en. Tu prends un coin, et j’prends l’autre. Mais attention …

Poussant la galanterie un peu loin, le mercenaire allait rétorquer que ça ne le dérangeait pas, voire même que cela l’arrangeait ; après tout il avait passé la plus grande partie de son existence sur les routes, par tous les temps, au point que rien que le fait de dormir au sec, au chaud et sans racine pour lui chatouiller les côtes était déjà un luxe. La réplique de Yukka lui en ôta la possibilité. En revanche elle lui arracha un demi-sourire amusé. Non pas qu’il se moqua d’elle ou la pensa incapable de l’éjecter dans le mur d’un coup bien placé. Au contraire même, il prenait son avertissement tout à fait au sérieux. Simplement son franc parlé l’amusait. Et son bref sourire en coin ne lui avait pas échappé.

Il opina du chef et suivit la Nunaat dans la pièce. Alors qu’elle disparaissait dans la salle d’eau, après un énième avertissement, Zorro s’affala dans un coin du lit, laissant tomber ses maigres possessions à côté de celles de la jeune femme. Il s’étira longuement, son dos produisant un discret craquement puis retira ses bottes avec un soupir de soulagement. Même s’il avait pu se reposer quelque peu dans les bains, la fatigue accumulée de plusieurs semaines de voyage se faisait ressentir, sans compter le reste des suites de sa grande téléportation. Il avait beau dire, une nuit dans un vrai lit lui ferait effectivement le plus grand bien !
Arrangeant un peu la position des oreillers dans son dos, il se laissa aller contre la tête de lit, les mains croisées derrière la nuque, les yeux clos, se laissant doucement glisser dans un état semi-méditatif qui lui permettait tout à la fois de relâcher ses muscles fatigués et de rester pleinement conscient de son environnement.

Venant de la salle d’à côté, il pouvait distinctement entendre le clapotis de l’eau qui coulait. Dans cet état méditatif, il percevait même la différence entre le son des gouttes qui s’écrasaient directement sur le sol et celui, plus doux, amorti, de celles qui tombaient sur le corps de sa colocatrice. Lentement une image, imprécise mais ô combien évocatrice, se formait dans son esprit, une image toute en courbes voluptueuses et en muscles délicatement sculptés. Il battit des paupières au moment où le bruit s’arrêtait, s’arrachant volontairement à sa rêverie, légèrement surpris. Il avait certes remarqué que les mœurs étaient autrement plus relâchées dans ce nouveau monde que dans le sien, mais il ne pensait pas que cela l’affecterait. Du moins pas si rapidement.
Il s’ébroua et se releva au moment où Yukka sortait de la salle d’eau, enroulée dans une serviette qui, si elle dissimulait l’essentiel, laissait apparaître de larges pans de sa peau bleutée, brillante comme un pâle saphir sous l’effet de la douche. Lui indiquant que la place était libre, elle re-disparut le temps de récupérer son armure et son arme, laissées dans la douche avant d’aller s’assoir devant le bureau et d’entreprendre de les nettoyer.

Avec un grognement inintelligible Zorro s’étira de nouveau puis pénétra dans la pièce encore humide, ses vieilles affaires à la main. Après une brève hésitation, il retira sa chemise, dévoilant un torse musclé, sec et tanné par une vie au grand air. De nombreuses cicatrices marquaient son corps, récentes pour la plupart, la plus impressionnante partant du sommet de son épaule et courant en biais jusqu’au creux de son coude, souvenir d’une récente escarmouche avec une horde de sales bestioles fouisseuses et retorses. Malheureusement pour le mercenaire, il ne disposait pas de la même faculté de guérison que sa défunte mère. Ce qui ne l’empêchait pas de cicatriser et de guérir bien plus rapidement que beaucoup, même si certaines blessures laissaient des marques sur son corps, comme celle qui lui avait value sa cicatrice à l’œil.

Sifflotant à mi-voix, un pain de savon à la main, l’aventurier lavait ses vieilles affaires, armure comprise, grimaçant devant les tâches les plus récalcitrantes et éclaboussant copieusement autour de lui, l’air rempli de petites bulles aux reflets irisés. Sa tâche accomplie, il suspendit le tout à une corde prévue à cet effet. Il faisait bon à l’extérieur, et plus encore dans leur suite ; d’ici à leur départ, tout serait sec et prêt à être emballé.
Finalement il sortit de la pièce, la chemise sur l’épaule, toujours humide de son vigoureux nettoyage. La Nunaat avait pris les deux seules serviettes, aussi n’avait-il pu s’essuyer. Mais à vrai dire, cela ne le dérangeait pas ; il sécherait bien assez vite et en attendait, l’eau sur son torse lui faisait du bien.

Revenant vers son sac, il fouilla dedans un instant jusqu’à trouver de quoi s’occuper de son épée. La lame, trouvée dans de vieilles ruines, de facture ancienne mais de qualité présentait malgré tout quelques tâches de rouilles et d’usure et, surtout, avait grand besoin d’être affûtée. S’asseyant au même endroit qu’un peu plus tôt, le marquant implicitement comme "son" côté du lit, le buste tourné vers sa compagne de chambre, il observa attentivement l’arme avant de commencer à passer une pierre dessus.
Pendant un moment, on entendit plus que le bruit lancinant, hypnotique, de la pierre aiguisant la lame, mêlé au discret squiiik squiiik que faisait Yukka en passant la serviette humide sur son armure. Concentré sur sa tâche, Zorro ne levait pas les yeux mais alors que son épée retrouvait lentement un fil digne de ce nom, son esprit était tourné vers la jeune femme. Il se demandait qui elle était vraiment, et ce qu’elle faisait seule. Puis surtout pourquoi elle lui avait parlé de cette école et d’où elle-même la connaissait. Son parfum lui parvenait, odeur légère dominée par le savon qu’elle avait utilisé puis par l’odeur légèrement musquée de sa peau et de sa fourrure légère. En allant plus loin, il percevait les senteurs discrètes de plusieurs variétés de plantes, une odeur typique des herboristes et autres personnes habituées aux herbes. Plus loin encore, il sentait une odeur affreusement familière, métallique et qui restait sur la langue, aisément reconnaissable après une vie à combattre. De toute évidence, la jeune femme n’avait pas eu une vie facile. Etrangement cependant, et ce malgré ce malgré toutes ces questions, il était enclin à lui faire confiance. Même si cela n’excluait pas une certaine prudence …

Après un dernier passage de la pierre sur la lame, il l’observa puis, satisfait de son travail, se leva, avançant vers le bureau où l’herboriste travaillait toujours, et posa la pierre à côté d’elle.

-Je ne sais si ton arme en a besoin, mais si tu veux utiliser ma pierre, n’hésite pas. En plus elle est neuve !

Sur quoi il retourna s’allonger dans le lit, le dos appuyé contre le mur, les jambes étendues sur le matelas.

- Dis-moi Yukka, je me demandais … Hmmm non rien, oublie. J’allais te demander où se situe, grossièrement, cette école dont tu as parlé, mais tu ne sais pas encore si tu peux te fier à moi.
Un silence, puis il reprit.
- En revanche, je suis curieux de savoir comment tu l’as découverte, si cela ne te dérange pas.

La machine était lancée. Zorro ignorait si la jeune femme répondrait à toutes ses questions mais il entreprit de la questionner délicatement sur ses origines ou ses aventures. Il veillait à ne pas se montrer trop intrusif et n’insistait jamais si elle ne répondait pas où se montrait évasive, de telle sorte que, loin de ressembler à un interrogatoire, ce qu’elles n’étaient pas, ses questions ne soient que la discussion d’une personne qui cherche à connaître un peu mieux son interlocuteur. Ou son interlocutrice en l’occurrence. Il marqua un intérêt poli pour la race dont elle était issue, parlant d’être semblables qu’il avait lui-même rencontré il y a fort longtemps, mais ne creusa pas plus en profondeur, sentant confusément qu’il y avait là une histoire obscure et douloureuse.
En retour il lui parla de lui, répondant sans gêne à ses questions, mais gardant sous silence sa capacité spéciale, tout comme le fait qu’il venait d’un autre monde, éludant les questions sur ces sujets. Néanmoins, que ce soit à cause de ses questions ou de certaines remarques, la Nunaat pouvait sans grand problème soupçonner que Zorro n’était pas originaire de Terra. Soupçonner, mais pas en avoir la pleine confirmation.

Le temps passa, le soleil laissant progressivement place à la lune et aux étoiles. Les bruits provenant de la grande salle plus bas s’éteignirent peu à peu alors que l’éclairage public s’allumait. On entendit quelques clients monter les escaliers pour se rendre dans leur chambre puis le silence se fit.
Allongé sur le côté, un œil ouvert l’autre fermé, la tête appuyée sur son bras, Zorro observait les reflets de la lune sur les murs de la chambre, l’esprit ailleurs. Un léger poc se faisait parfois entendre, de plus en plus rarement, provenant de la pièce où ses affaires terminaient de sécher. Contre son dos, il sentait la chaleur de la jeune femme. Le lit, quoique confortable, s’était avéré plus étroit que prévu, manifestement plus prévu pour un couple, et même un couple physiquement très impliqué, que pour deux personnes qui ne se connaissaient pas quelques heures plus tôt et n’envisageaient guère de se rapprocher plus dans l’immédiat. Tant et si bien qu’ils avaient mis un moment avant de trouver une position convenable avant de finalement s’installer dos contre dos, collés l’un à l’autre, la queue de la demoiselle placée tant bien que mal entre leurs quatre jambes.
Le mercenaire ignorait complètement dans quelle tenue se trouvait sa compagne de chambre. Lorsque le moment était venu, supposant qu’elle ne dormirait pas en armure, une chose généralement très inconfortable, il avait fermé les yeux et ne les avait rouverts que lorsqu’elle s’était emmitouflée dans la couverture. Pour sa part il était resté torse nu, vêtu de son seul pantalon dont il avait retiré la ceinture.
Respirant profondément, ignorant la douce odeur féminine qui vint en profiter pour lui titiller le nez, il glissa lentement dans cette transe profonde qui lui faisait le plus souvent office de sommeil.

Ce furent les premiers rayons de soleil qui le tirèrent du sommeil. Ouvrant les yeux, il aperçut tout d’abord une masse de cheveux sombre, avant de sentir sous son bras la taille de l’hybride. De toute évidence, il s’était retourné dans sa transe et avait prit la jeune femme dans ses bras.
Délicatement il se détacha d’elle et se leva avant d’entreprendre silencieusement quelques exercices d’assouplissement matinaux, tâchant de ne pas la réveiller et espérant, si elle savait qu’il l’avait tenu ainsi, qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Après tout, cela avait était involontaire et inconscient, même si la sensation qui lui restait était agréable. Il n’allait pas tarder à terminer ses exercices lorsque la jeune femme se redressa à son tour. Tordu dans une position tarabiscotée, il la salua et poursuivi son activité avant de finalement se rhabiller, prêt à déjeuner puis à aller faire des provisions, comme prévu. Même si contrairement aux appréhensions de Yukka il n’était pas un estomac sur pattes, pouvant se passer d’un vrai repas plusieurs jours durant quand la situation l’exigeait, et pouvait tout à fait chasser ou se contenter de racines, il était d’accord pour dire qu’il est toujours bon d’avoir des rations sur soi. De plus, il lui manquait encore quelques ustensiles utiles à un long voyage, notamment un duvet, toujours plus confortable qu’un tas de feuilles ou d’herbes sèches …

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Les contrées du Chaos / Une question de calibre (Sarah)
« le: dimanche 26 avril 2020, 02:30:06 »
Le soleil était haut dans le ciel, dardant ses rayons implacables sur les Terres du Chaos, les noyant dans une désagréable chaleur, inhabituelle pour la saison. Heureusement un vent léger s’était levé, apportant avec lui une fraicheur miséricordieuse et les embruns salés venus de l’océan tout proche.

Les yeux fermés, Zorro leva le nez en l’air pour savourer cette brise bienfaitrice et humer ce parfum qu’il n’avait pas senti depuis longtemps. Des souvenirs à moitié oubliés, datant d’une autre vie, lui revenaient en mémoire, des images de vagues à perte de vue, d’immensités bleutées sillonnées par d’imposants navires, d’histoires de fantômes et de trésors maudits, des chants parlant d’amours d’aventures et de richesses …
A ses côtés son cheval s’ébroua, tirant le mercenaire de ses pensées. Il jeta un œil amusé à la monture, admirant sa robe noire qui luisait sous le soleil ardant. Il l’avait nommé Dwylidian, en l’honneur de son ancien compagnon, laissé dans l’autre monde. C’était une belle bête, rapide et endurante, dotée d’une vive intelligence, qu’il avait acquis récemment. Ou plus exactement qu’il avait gagné lors d’une course à laquelle il avait participé, dans le cadre d’un contrat. Un contrat qui s’était montré particulièrement lucratif, suffisamment en tout cas pour qu’il puisse enfin s’équiper dignement, laissant tomber les frusques défraîchies et usées jusqu’à la corde qu’il portait depuis son arrivée en ces lieux.

D’ores et déjà, entre autres choses, il s’était fait faire une armure de cuir et de métal, simple mais efficace et surtout qui lui allait comme un gant puis il avait longuement écumé les boutiques d’armuriers et forgerons de Nexus à la recherche d’une personne capable de lui fournir une arme digne de ce nom. En vain. Les unes après les autres, il avait rejeté toutes les lames qu’on lui avait proposé. Aucune de ces merveilles, ainsi que les nommaient leur vendeur, n’avait trouvée grâce à ses yeux : trop lourdes, trop fragiles, mal équilibrées, bien trop chères… Par dépit, il avait fini par se rabattre sur arme de moindre qualité, qui ne lui convenait guère mieux mais qui au moins valait son prix.
C’est alors qu’il avait entendu parler d’un artisan vivant dans un village en bord de mer, dans les contrées du Chaos. Un artisan qui, a en croire la rumeur, effectuait de véritables petits miracles et savait créer des armes capables non seulement de toucher depuis plus loin qu’un arc, mais aussi d’infliger bien plus de dégâts.

Zorro n’avait pas hésité bien longtemps. Quoique dubitatif, il voulait laisser sa chance à cet artisan. Et puis de toute manière, il ne trouverait pas son bonheur à Nexus, et cela faisait déjà quelques temps qu’il voulait visiter Ashnard et ses alentours. L’occasion était trop belle !

Quelques heures plus tard, le Loup pénétrait dans un petit village. Ici l’odeur de la mer était plus forte, imprégnant chaque bâtisse, chaque habitant de son emprunte particulière. Le bruit des vagues, leur lent va et vient envoûtant, résonnait à travers les ruelles, souligné à intervalle irrégulier par le cri des oiseaux marins ou les appels d’un boutiquier.
Suivant les indications d’un citoyen, un vieil homme au visage ridé et au teint buriné par des années passées sous le soleil de l’océan, Zorro se dirigea vers un bâtiment en bordure du village, à l’autre bout, après avoir réservé une chambre à l’auberge du coin et laissé Dwyl’ aux bons soins d’un garçons d’écurie.

Il poussa la porte, faisant discrètement résonner un petit carillon et pénétra dans les lieux.
Partout autour de lui, où que se posa son regard, exposés dans des vitrines ou sur les murs, se trouvaient des armes comme il n’en avait encore jamais vu. Des manches courts et courbes, prolongés par d’étranges assemblages de pièces métalliques et de tuyaux, le tout ouvragé avec une finesse incomparable et un art consommé. Dans son monde natal, le voyageur avait déjà vu des arbalètes de poing, des canons et même, quelques fois des couleuvrines, armes de prédilection du petit Peuple. Les armes ici exposées y ressemblaient étrangement, mais dans une version miniaturisée. Néanmoins si elles étaient aussi efficaces que les bâtons à feu, en dépit de leur taille, alors, en effet, il s’agissait là d’armes redoutables. Même si le mercenaire doutait qu’elles soient réellement à son goût.

Alors qu’il explorait la boutique, errant entre les vitrines, effleurant les créations du regard, une voix s’éleva. Sans surprise, il se tourna vers le fond de la boutique, derrière le comptoir où une jeune femme était apparue. Il se dirigea vers elle tout en la détaillant.
Plutôt jeune, elle ne devait pas avoir plus d’une trentaine d’années. Une silhouette attirante, mise en valeur par ses habits, de grands yeux en amandes couleur saphir et une crinière de cheveux de feu, la demoiselle devait sans doute susciter bien des passions. Alors qu’il s’en approchait, son parfum vint lui caresser les narines, une odeur douce, légère, celle de sa peau, habillé d’une légère touche de rose. De rose et aussi de métal. Et de poudre. Si son odorat ne trompait pas l’hybride, à n’en pas douter il se trouvait en présence de la personne qui confectionnait toutes ces armes. Ainsi l’artisan était donc une artisane.

Un discret sourire ourla ses lèvres alors qu’il s’inclinait en une révérence fantasque, saluant la jeune femme. Heureusement qu’il n’avait jamais prêté foi à ces idioties si chères à bien des mâles sur le talent et la place des femmes dans la société.

-Gente dame, je te salue. Je suis Zorro, Zorro Wolfen un … aventurier dirons-nous. Je suis à la recherche de quelque chose pour remplacer cette camelote, se présenta-t-il en désignant la poignée de l’épée qui dépassait de son épaule, et quelqu’un à Nexus m’a parlé de ton atelier. Et de ton talent.

Il lui sourit d’un air affable. En dépit des apparences, il ne cherchait pas à séduire la demoiselle, il se montrait simplement courtois. L’expérience lui avait appris qu’on ne perdait jamais rien à l’être, bien au contraire. Se retournant à moitié, il désigna la boutique d’un geste de la main avant de lui faire face de nouveau, ses yeux d’émeraude brillant de curiosité.

-Je dois néanmoins avouer que je ne m’attendais à pas à tout ça. Et que je ne comprends pas grand-chose à ton art ; la dernière fois que j’ai vu une arme semblable, c’était d’un nettement plus gros calibre. Du style pour abattre un mur. Pas le genre d’arme qu’on peut mettre dans sa poche en somme ! Ni à la portée de toutes les bourses, tant elles étaient compliquées à fabriquer. Si tu voulais bien m’expliquer, j’en serais honoré.

Il doutait toujours de vouloir posséder une telle arme, n’ayant pour référence que les canons évoqués, et commençait à douter aussi d’avoir assez pour s’en offrir, mais son intérêt, lui, était bien réel !

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L'Art / Re : Remix Disney, by Shad and Anéa !
« le: lundi 20 avril 2020, 00:05:51 »
Avec l'autorisation des nobles dames @Shad Hoshisora et @Anéa, voici une parodie de Prince Ali en l'honneur de @Ahri !

[Choeur] Faites place, à la Princesse Arhi !
Quelle grâce, la Princesse Arhi !

[Génie] Bande de veinards,
Dégagez le bazar.
Et vous allez voir,
C'que vous allez voir.
Venez pour jouir, gicler sur la Superstar !
Ôtez vos atours,
Sous-vêts et autour,
Venez adorer l'idole !

Princesse Arhi, Sa Seigneurie,
Arhi la voilà.
A genoux, masturbez-vous,
Soyez ravis !

Pas de « pas nique », ni de calme !
Criez vive Arhi, Madame !
Venez voir le plus beau spectacle de votre vie.

Princesse Arhi, mieux dans votre lit,
Je n'en connais pas.
Une femme forte pleine d’envies,
Toute dans vos bras.
Elle a baisé une armée,
Toute seule et sans s’arrêter !
Le meilleur coup de votre vie, Princesse Arhi !

[Choeur] Elle a cent trois beaux mâles et femelles...
[Génie] Sont-ils pas mignons, Simone ?
[Choeur] Des caravanes d’éphèbes, dix par van...
[Génie] Tout à fait Thierry, j'adore leur pull !
Des gorilles qui veillent sur leurs ailes.

Cette boîte est un souk,
Honneur au bouc !
C'est une super sex-party !
Princesse Arhi, notre égérie,
Arhi la voilà !
Quel physique, c'est magnifique,
Elle est charmante.
Elle a du monde au balcon,
Moi, j'en pète mon pantalon.
Et tout le monde s'évanouit pour Princesse Ahri.

[Choeur]
Venez nous voir honorables clients.
C'est payant mais ça en vaut le prix.
Serviteurs et esclaves travaillent pour elle,
Fiers de la servir, c'est la plus grande,
On lui obéit, et chacun donnerait son vit,
Pour Arhi ... Vive Arhi !


[Génie]
Princesse Ahri, oui quelle folie,
Arhi la voilà, est ici, qui s’déshabille,
mon cher ami.
Profitez d’se privilège,
Calez-vous bien dans votre siège.

[Choeur]
C’est sans enfant ni autres types d’arnaques,
Vos sources vous l’diront, et nous le confirmerons.
Tout pour mieux vous séduire, voyez ses reliefs,
Et ses queues fluffies
Faites place, à la Princesse Arhi !

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Prélude / Re : Calme comme la rivière
« le: dimanche 12 avril 2020, 23:58:13 »
Mais la rivière est loin d'être calme !

*Enchaîne sur "Au détour de la rivière" du Disney Pocahontas*

Hem bref. Caploc jeune demoiselle !

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: dimanche 12 avril 2020, 22:15:13 »
Si les yeux laiteux de la jeune femme ne reflètent aucune émotion, il n’en va pas de même pour son visage, particulièrement expressif. De même que son attitude renfermée, pour ne pas dire agressive. De toute évidence Yuuka, puisque tel est son nom, est une solitaire, et même une solitaire renfrognée. En un sens elle renvoyait à Zorro l’image que lui-même dégageait, il y a plusieurs années de cela, lorsqu’une vie de combat et de violence l’avait fâché avec le monde entier.

Amusé malgré lui, il retient un demi sourire qui aurait assurément était mal vu par son interlocutrice, plongeant le nez et sa cuillère dans son ragoût lorsqu’elle commente son apparence, dissimulant un bref rire dans un bruit d’éclaboussures. Hé bien ! Peu commode la demoiselle. Cette discussion promet ! Néanmoins, elle avait mis dans le mille, il n’avait rien d’un citadin. A vrai dire, il n’avait même rien d’un natif de ce monde, mais ça, il était peu probable qu’elle s’en aperçoive dans l’immédiat.

Reprenant contenance, le mercenaire l’écoute avec attention lui parler des écoles de Nexus, ne dissimulant nullement une affreuse grimace lorsqu’elle mentionne leurs prix et leur caractère élitiste. Certes, il s’en doutait. Il n’en demeure pas moins que voire ses craintes confirmées n’est jamais quelque chose d’agréable.
Plus agréable cependant, et plus intéressant, fut d’apprendre qu’elle connaissait elle-même une autre école. L’ouïe sensible de l’hybride perçut sans mal les infimes variations dans la voix de sa compagne de tablée ; de toute évidence, elle avait elle-même fréquenté cette fameuse école et semblait même la considérer comme son foyer, ou quelque chose d’approchant. Un foyer qu’elle comptait bien défendre et dont elle semblait déjà regretter l’évocation, cherchant à le dissuader d’accepter une offre qu’elle n’avait de toute manière pas émise.

Songeur, Zorro ne répondit pas immédiatement, en profitant pour prendre quelques lampées supplémentaires de ragoût et s’humecter le gosier. A quelques tables de là une dispute était sur le point d’éclater entre un homme bedonnant à la forte odeur de vinasse et un maigrichon nerveux à l’odeur non moins forte, le gros se moquant ouvertement des performances érotiques du malingre, insinuant qu’il devait sans doute avoir autant de mal à lever son membre qu’à « lever une belette ».

-Je doute que cette école soit aussi loin que l’endroit d’où je viens, répliqua-t-il finalement, avec un sourire étrange et un regard lointain. Néanmoins tu as l’air d’y être attachée, et je comprends ta réticence. Donc permet-moi déjà de te remercier de m’en avoir parlé.

Il s’interrompit le temps de terminer son plat, la cuillère en bois raclant contre le fond du bol.

-Pour le reste, tu as vu juste. Je suis en effet un type complètement paumé. Mais si je puis me permettre, tu n’as pas l’air d’être beaucoup plus à l’aise que moi.

Il fut coupé dans sa plaisanterie par un éclat soudain. A la table du gros et du petit, ce dernier venait de se lever et avait frappé la table de toute la force de son poing maigrelet, faisant face à son camarade qui le regardait d’un air plus moqueur que jamais dont la voix s’éleva dans le silence soudain.

-Calme-toi Hardy et rassied-toi. Tiens rebois un verre, ça te fera du bien …

L’air toujours aussi furieux, Hardy obéit pour boire sa chope d’une traite, renversant plusieurs gouttes de bière dans son col.
Reprenant la conversation là où elle s’était interrompue, l’aventurier poursuivit, lançant un dernier regard méfiant vers les deux compères.

-Toujours est-il, tu ne sais pas si tu peux me faire confiance. Et c’est réciproque. Mais j’ai vraiment besoin de trouver un lieu d’apprentissage. Un bon. Alors laisse moi te prouver que tu peux me faire confiance en cours de route. Et si jamais tu te méfies toujours, alors tu pourras m’abandonner en chemin. Ca te va ?

Avant que Yukka ne puisse répondre, un raclement de chaise tout proche se fit entendre et Hardy, suivi de près par son compagnon, s’approcha de la table des deux hybrides d’une démarche pour le moins vacillante. Plein de la folle assurance des outres à vin, il s’assit sans aucune gêne sur la table elle-même, repoussant assiettes et verres avec maladresse avant de se pencher vers la Nunaat, de poser une main sur son épaule et de lui souffler son haleine avinée en plein visage alors que le gros se plaçait derrière Zorro. Ce dernier, observant la demoiselle avec attention, cru y apercevoir une lueur de mauvais augure. Très mauvais augure.

-Sa…Salut ma biquette. Hey, tu sais qu’t’es pas mal en fait vu de près. Je pourrais presque oublier que t’as des pattes à la place des jambes. En fait, je peux complètement l’oublier ! Le regard aviné et lubrique de l’homme se posa sur la poitrine bleutée, largement visible dans son armure, la détaillant avidement.
-D’après mon pote Lor’rel ici présent, les femmes comme toi, à moitié bestioles et attifées comme des catins, sont des vraies chaudasses. Ca te dirait pas de laisser tomber ton pouilleux là et de v’nir avec moi, que j’te montre ce qu’est un vrai homme et c’qu’on peut faire avec ta belle paire de loches ?


Cette fois Zorro en était sûr, les choses risquaient de très mal tourner. En particulier pour Hardy. Alors que celui-ci tendait la main vers la poitrine de Yukka, il se leva et l’emprisonna dans une poigne de fer, stoppant net le geste du maigrichon.

-Monsieur, à votre place, je ne ferais pas ça. Je comprends tout à fait votre intérêt, mais il me semble que vos avances déplaisent fortement à la dame ici présente. A plus forte raison que vos manières ne sont guère celles d’un gentilhomme. Nul doute cependant que cela est dû à l’excès de l’excellente bière brassées ici. Néanmoins à votre place, je m’arrêterais là, avant qu’un malheur ne survienne.

Le sourire aimable et le ton léger du mercenaire contrastait de manière frappante avec la force qui enserrait le bras de Hardy. Celui-ci se mit à trembler, lorsqu’une main large comme une assiette se posa sur l’épaule du rôdeur et que la grosse voix de Lor’rel ne se fasse entendre.

-C’est moi où tu viens de menacer mon ami, l’avorton.

Sans se départir de son sourire ni de son ton aimable, Zorro rétorqua.

-Nullement, je le prévenais tout simplement. Maintenant si vous pouviez me lâcher et partir tout les deux, je vous en saurais gré. Je m’en voudrais de vous faire du mal, malheureusement il n’y a généralement pas d’autre moyen que la violence pour faire lâcher prise à un homme aussi imposant que vous…

Tout se passa en un éclair. Fouetté par l’insulte sous-jacente, qui n’en était pourtant pas une, Lor’rel leva haut sa main libre dans l’intention manifeste d’assommer Zorro et de le battre comme plâtre. Sa main n’eut jamais l’occasion d’atteindre le mercenaire. Il y eu un mouvement flou, un bruit de courant d’air et l’instant d’après Lor’rel était à terre entre deux tables, un peu plus loin, se tenant le ventre et la gorge, un mince filet de sang coulant de son nez brisé, incapable de reprendre son souffle. Zorro n’avait pas lâché Hardy. Il se tourna vers lui, tout bienveillance effacée de son visage, son regard vert brillant d’une flamme sinistre. Son ton était froid comme la glace lorsqu’il parla au maigrichon.

-Comme je le disais … Dégagez. Tout les deux. Maintenant.

Il libéra Hardy qui aida Lor’rel à se relever et déguerpit sans demander son reste.
Zorro se tourna vers Yukka, ses yeux redevenus normaux.

-Je vous demande pardon, je me doute fort que vous auriez pu vous en sortir seule, mais je voulais éviter le bain de sang et les cris que vous sembliez prête à faire naître. Sans grand succès ma foi …

A cet instant le tenancier arriva à leur table, l’air soulagé et satisfait, essuyant ses mains dans son tablier.

-Je vous remercie Monsieur pour votre intervention et votre retenu. Faut pas leur en vouloir à Lor’rel et Hardy, se sont de bons gars, mais quand ils ont trop bu, ils deviennent un peu compliqué à gérer. La dernière fois, j’ai dû appeler la garde civile, il y a eu de la casse. Il se gratta derrière la tête, l’air de réfléchir. Ecoutez, je sais pas si vous aviez prévu de rester ici pour la nuit messieurs dames, mais si le cas, permettez moi de vous offrir la chambre. J’insiste. Prévenez-moi quand vous aurez fini votre repas.

Le repas, déjà bien entamé, se termina sans autre incident. L’altercation avait calmé les esprits, même si les ragots allaient bon train. L’aubergiste les mena finalement à une chambre.
La pièce était douillette, petite mais confortable. Une malle pourvue d’un cadenas permettait d’y ranger ses affaires, un petit bureau avec un tabouret se trouvait sous la fenêtre et, comble du luxe, une petite pièce attenante servait de douche privée. Un lit deux places trônait au centre de la pièce, face à un miroir. Zorro ne put retenir un sifflement appréciateur. Il n’avait pas souvent eu l’occasion de voir une telle chambre dans une auberge bon marché ! Puis il se tourna vers la nunaat.

-Bon et bien je crois que je vais te la laisser. Si vous voulez bien me conduire à la mienne monsieur. Rassurez-vous, quelque chose de plus simple me conviendra tout à fait !

Une expression gênée se peignit sur le visage de l’aubergiste, qui se mit à se tordre les mains.

-C’est que voyez-vous, c’est la dernière qu’il me reste. Et puis je pensais que vous … Enfin vous voyez …

Rougissant, il se tordit encore les mains puis disparut sans ajouter un mot. Légèrement gêné, le voyageur se tourna vers sa compagne de fortune avec un grand sourire.

-Bon bah je vais dormir par terre, je vous laisse le lit. Au moins n’aurais-je pas de caillou dans le dos !

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Ville-Etat de Nexus / Re : Where the fuck am I ? || Pv. Zorro Wolfen
« le: vendredi 19 juillet 2019, 02:10:09 »
Toujours penché en avant, un léger sourire rassurant plaqué sur son visage, il observe l’air de rien l’inconnue accroupie devant lui, attendant patiemment qu’elle réagisse.
De longs cheveux aux reflets mordorés, une silhouette élancée, fine et musclée comme celle d’une panthère, la peau d’une blancheur de nacre, elle ne semble pas bien vieille, tout au plus une vingtaine d’années. Du moins en apparence ; l’hybride étant particulièrement bien placé pour savoir que le physique ne reflète pas toujours l’âge réel.
S’attardant sur la tenue de la jeune femme, il fronce les sourcils. Sa mise est … étrange. Pas tant dans sa conception qui bien qu’inhabituelle ne se démarque pas trop par rapport aux vêtements que l’on peut trouver à Nexus, mais plus par son tissage, sa matière, étrangement souple et fine. En soit, le tissu pourrait ressembler à ceux qu’il a eu l’occasion de voir à Tekhos, tout en restant différent … Baaah ! Il hausse mentalement les épaules. Qu’importe après tout. Si elle vient effectivement d’un autre monde, hypothèse qui semble se confirmer devant son incrédulité à l’entente des noms de Terra ou Nexus, il est tout à fait vraisemblable, normal même, que sa tenue soit étrange !

Son examen n’a duré qu’une seconde, une seconde suffisante pour que l’étrangère lui saisisse la main et se relève, son visage toujours masqué par un rideau de cheveux qu’elle soulève et replace, dévoilant un visage tout à fait charmant, en dépit des tâches rouges qui lui maculent les joues.
Brièvement, le mercenaire ferme les yeux, donnant peut-être l’impression qu’il essaye d’absorber le choc provoqué par l’image de ce visage de poupée souillé de sang. Il n’en est pourtant rien, d’autant qu’il a vu bien pire au cours de sa longue existence. Humant l’air, ses narines sensibles frémissantes, il tente d’identifier la provenance de ce sang. Son odorat sensible sépare sans peine l’odeur de la jeune femme, une douce fragrance fraîche et sucrée comme un bosquet d’arbres fruitiers après une pluie estivale, de celle, lourde, métallique, du liquide pourpre. Une… oui deux effluves se distinguent l’une de l’autre. La première, le sang de la voyageuse, émane d’une multitude de petites plaies éparpillées sur son visage et dans son dos, semblables à celle que ferait des éclats de verre. L’autre, plus âcre, doit provenir d’un homme. Peut-être a-t-elle été poursuivie et a tenté de s’échapper en se défenestrant ? Mais trêve de spéculations !

Zorro rouvre les yeux, en même temps que l’égarée. Choc ! Un océan de saphir rencontre une forêt d’émeraude. L’espace d’un instant, le mercenaire perçoit le cœur de la jeune femme, tourmenté, blessé. Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose lui arrive, mais cela se passe généralement durant un combat, lui permettant de deviner les intentions de son adversaire.
Le temps que le lien se rompe, la femme s’est reculée. Le sang-mêlé la regarde, réprimant un sourire : l’épaule en avant, légèrement tournée, elle a adopté une garde de combat. Loin d’être parfaite, mais pas si mauvaise que ça. Soudain elle vacille et porte la main à sa tempe. Il retient un geste pour la soutenir. Il n’est pas si loin de la réalité, quand il la compare à une panthère. Elle se comporte comme un fauve aux abois, blessé mais non moins dangereux. Inutile de la stresser davantage. Son commentaire suivant lui donne raison et lui arrache un sourire alors qu’elle grimace face à lui, son visage dégoulinant ressemblant à celui d’une diablesse.

- On vit une époque dangereuse, et je fais un boulot qui ne l’est pas moins. Certaines … précautions sont nécessaires.

La demoiselle semble alors se détendre, bien que les mouvements de son regard n’échappent pas au mercenaire, démentant son air paisible. Zorro hoche doucement la tête.

- Si fait. Mais avant de te laver et te changer, je te propose d’aller voir un médecin. De toute évidence tu es blessée, il vaut mieux s’en occuper. On ne sait jamais.

Étrangement, alors qu’ils parlent, les yeux de Lyra, puisque tel est son nom, perdent peu à peu cette espèce de voile blanc qui les recouvrait, titillant la curiosité du demi-elfe. Dans son monde natal, il avait déjà vu un phénomène similaire, lorsque certains mages invoquaient une puissante magie. Serait-il possible que … ? Hmmm, peut-être …

- Mais avant ça …

Lentement, délicatement, il porte les mains aux manches de ses deux poignards, prenant garde à l’affoler le moins possible, et les dégaine avant de les lui tendre, les lames courbes et effilées pointées vers lui.

- Comme je disais, on vit une époque dangereuse, mieux vaut être armé. Et puisque tu sembles vouloir rester dans l’ombre … Voilà pour toi.

Posant genou à terre, il dépose son havresac et fouille un instant dedans avant d’en ressortir une longue cape de voyage. Sombre, épaisse, elle est sans doute chaude pour la saison mais a le mérite de posséder une profonde capuche et de vastes pans qui dissimuleront efficacement la silhouette et les traits de la terrienne.

- Maintenant si Madame veut bien me suivre … dit-il en s’inclinant légèrement, une moue quelques peu moqueuse mais non insultante aux lèvres.

Marchant aux côtés de la jeune femme, la surveillant du coin de l’œil, il la guide à travers les places et ruelles, essayant au maximum, tâche oh combien difficile, d’éviter les zones trop densément fréquentées. Après plusieurs minutes, ils débouchent finalement dans une étroite ruelle, presque la jumelle de celle qu’ils ont quitté plus tôt, et l’arpentent jusqu’à une porte à l’aspect minable, en comparaison des devantures chatoyantes des grandes places.

- Ça ne paye pas de mine, mais la femme qui travaille ici, le docteur Wezbah, s’y connait comme personne quand il s’agit de recoudre quelqu’un. Juste … elle a un physique … particulier et assez peu féminin. A vrai dire, c’est une femme dans la peau d’un homme, et elle opère ses transformations elle-même. Évite juste de le lui faire remarquer. Tes soins seraient toujours parfaitement exécutés, mais avec nettement moins de douceur.

Après quoi il l’invite à rentrer, indiquant qu’il l’attendrait à l’extérieur _ la salle étant assez petite.

Une fois soignée, il compte l’emmener chez Fringue Ila, une boutiquière vendant des vêtements de seconde main mais de qualité, un endroit où il a lui-même acheté ses premières tenues. Ensuite ils pourraient aller aux bains …
Il regarda sa bourse. Hmmm, à ce rythme sa solde risque de diminuer bien vite, surtout avec les bains. Peut-être qu’il lui proposera plutôt de venir se laver dans sa chambre à l’auberge du Cochon Doré … cela serait nettement moins cher et leur permettrait de manger. Ensuite viendra la question du logement… Mais une chose à la fois !

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Ville-Etat de Nexus / Re : Where the fuck am I ? || Pv. Zorro Wolfen
« le: mardi 02 juillet 2019, 00:45:21 »
Le soleil était haut dans le ciel, écrasant le monde en dessous sous une chape de plomb d’une chaleur étouffante. Ce qui n’empêchait pas les rues de Nexus d’être bondées ! D’innombrables passant déambulaient dans les rues, d’étales en bâtisses, de bâtisses en fontaines. Les établissements de bains et les glaciers, en particulier, étaient pris d’assaut.

Perdu dans cette foule dense à l’âcre odeur de sueur et de pavés surchauffés, Zorro se faisait balloter de droite à gauche, résigné à suivre le mouvement de la foule. Pourtant il ne rêvait que d’une chose : se rendre à l’auberge du Cochon Doré, qu’il avait adopté depuis sa première visite dans la cité-état tentaculaire, et s’affaler dans la chambre qui l’attendait sans doute avant de prendre un bain.

C’était d’ailleurs une chose qu’il regrettait beaucoup de son ancien monde, entre autres choses. Là d’où il venait chaque ville, chaque village avait au moins un lieu dédié aux ablutions, où le voyageur fatigué par la route comme le travailleur perclu de courbatures après un dur labeur pouvaient aller se laver et se détendre dans une eau chaude gratuitement. Seuls les soins de "luxe", tels les massages, les huiles parfumées ou les bains spéciaux étaient payant, souvent à prix d’or d’ailleurs selon le lieu et le soin attendu. Mais dans ce monde pourtant plus avancé technologiquement parlant, en particulier certains continents, les bains, sans être un luxe, n’était pas quelque chose d’ouvert à tous. Enfin, il n’avait pas trop à se plaindre.

En effet, il revenait à Nexus après une longue absence, la bourse bien rebondie suite à ses dernières missions. Il avait escorté une caravane pour un aller-retour de plusieurs mois entre la cité-état et le territoire de Tekhos et le voyage s’était révélé particulièrement enrichissant, tant en terme financier qu’en évènements et enseignements. Avec la somme amassée, il avait pu améliorer son équipement, abandonnant enfin les nippes qu’il avait ramassé ici et là, et il envisageait d’acheter un petit logement quelque part en ville. Ou peut-être de louer une chambre à l’année au Cochon Doré, il hésitait encore.

Plongé dans ses pensées, il en fut tiré par un soudain attroupement. S’approchant il vit un jeune homme, la vingtaine peut-être, entouré par une foule dense.

- … elle est apparu comme ça, d’un coup, comme surgie du néant ! Elle bizarrement attifée, les yeux tout blancs comme une aveugle et plein de sang sur la gueule ! J’vous jure j’ai cru que c’était un de ces démons d’Ashnar qui attaquait. Pourtant elle avait l’air bien humaine. Et foutrement bien fichue, parole !

Autour de lui la foule le pressait, avide d’en apprendre plus.

Zorro hésita. Dans ce genre de situation, deux solutions étaient possibles. Soit il ignorait la chose et passait son chemin. C’était la voix de la sagesse ; éviter les ennuis potentiels, se mêler de ses affaires. Soit il cherchait à en savoir plus et à retrouver ce "démon" aux yeux blancs. Finalement la curiosité fut la plus forte. Ça, et le fait que cette histoire ressemblait étrangement à son propre cas.

Jouant des coudes, il écarta la foule jusqu’au jeune homme. Malgré quelques difficultés, celui-ci répondit à ses questions, lui donnant une vague description de l’apparition et la direction dans laquelle elle était partie. Suivant ces maigres indices, le mercenaire se mit en chasse.

De longues minutes plus tard, tandis que les ombres commençaient à s’allonger, à force de patience et d’acharnement, il parvint dans une ruelle étroite. Le soleil peinait à y entrer, tant et si bien qu’elle était plutôt fraîche. Elle s’étirait entre le mur aveugle d’un ancien temple réaffecté en marché couvert et l’enceinte d’un jardin public et était déserte. Ou plutôt quasi déserte. A l’autre bout de la rue une silhouette blanche, accroupie, était visible, telle un fantôme fuyant l’éclat aveuglant du soleil.

Doucement, aussi silencieux que les ombres environnantes, il s’en approcha jusqu’à entendre ce qu’elle disait.

- ...certain… Mais alors… où est-ce que je suis ?
- Vous êtes à Nexus, cité-état d’un monde nommé Terra.

La précision était peut-être inutile, mais si son intuition était exacte, la jeune femme, puisqu’il s’agissait manifestement d’une jeune femme, venait, tout comme lui, d’un autre monde. Peut-être depuis l’un de ces "portails" ?
Penché en avant, la main tendue pour l’aider, un sourire qui se voulait rassurant plaqué sur son visage, il se présenta d’une voix douce, en dépit de l’épée qui dépassait de son dos et des poignards qui pendaient à sa ceinture.

- Je m’appelle Zorro. Zorro Wolfen. Avez-vous besoin d’aide ?

La question était sincère : il n’avait pas encore vu le visage de la personne, étant arrivé dans son dos, mais il sentait l’odeur métallique du sang frais, ainsi que l’avait décrit l’homme du marché.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: dimanche 02 juin 2019, 23:36:00 »
La serveuse venait de partir, laissant Zorro seul avec son repas qu’il entama comme s’il n’avait rien mangé depuis plusieurs jours ; ce qui n’était pas loin d’être vrai ; quand une voix s’éleva de la table voisine.

- Pour quelle raison cherches-tu une école de magie ?

Le mercenaire tourna la tête vers la jeune femme qu’il avait salué quelques minutes plus tôt et qui continuait sur sa lancée, agitant vers lui une cuillère en bois qu’elle venait de vider de son contenu.

- Y'a de sales rumeurs qui tournent sur les écoles de magie de la ville. Je n'irai pas, à ta place. Mais justement, je n'suis pas un foutu bonhomme. J'pourrais possiblement t'en conseiller une, mais cela dépend de ce que tu recherches exactement.

Avalant sa bouchée, il prit le temps de s’essuyer les lèvres, profitant du délai pour détailler plus en profondeur sa voisine.

Sa tenue, légère mais sans vulgarité, laissait voir une peau bleutée aux reflets satinés sous laquelle semblait rouler des muscles puissants. Grande, sans doute autant que lui voire plus, elle avait un visage étonnement doux malgré ses sourcils froncés et ses grand yeux laiteux dans lesquels se reflétait la lueur sanguine des lanternes illuminant l’endroit. De sa chevelure aussi bleue que sa peau pointaient deux grandes cornes, comme un reflet des grandes jambes semblables à celles d’une chèvre que la jeune femme avait étendues sous sa table.

Le voyageur haussa mentalement un sourcil curieux. Il avait déjà eu l’occasion de rencontrer des êtres similaires dans son monde natal, des faönus. Malheureusement leur race était déjà presque éteinte avant même l’arrivée du Tyran, et les rares survivants se terraient pour la plupart au plus profond des forêts ou au cœur des montagnes. Il se demandait s’il en allait de même pour cet univers.

Il reposa sa serviette, l’examen n’avait duré qu’un instant, et répondit sincèrement à la question qu’on lui avait posé, omettant toutefois de parler de son voyage entre les mondes. Lui-même ne savait pas encore vraiment traiter cette information, alors autant que le moins de monde possible soit au courant…

- Je … me suis récemment découvert certaines capacités, et j’aimerais comprendre comment elles fonctionnent. Histoire de ne pas faire de conneries, vous comprenez ?

Sur quoi il se leva, emportant avec lui son écuelle presque vide et son pichet d’eau, et alla s’asseoir à la même table que la simili-faöna, ignorant tant le regard qu’elle lui lança que ceux, envieux ou narquois, des autres clients. Il avait parfaitement conscience que son geste n’était pas des plus courtois, mais il n’entendait absolument pas entretenir une conversation en parlant d’une table à l’autre. Néanmoins il s’installa à une distance suffisante pour pouvoir discuter normalement sans que sa voisine ne se sente trop envahie.

- Je vous demande pardon pour cette intrusion. Au fait je m’appelle Zorro, dit-il en lui tendant la main.

Puis saisissant le pichet, il le proposa à sa compagne, bien que sa chope fusse manifestement encore remplie, avant de se servir lui-même et de reprendre une cuillérée de ragoût.

- Vous parliez de sales rumeurs ? C’est-à-dire ? Et m’en conseiller une ?

Autour d’eux des chuchotements se faisaient entendre au milieu des rires gras et des conversations légères, plus nombreux et persistants depuis que Zorro avait rejoint l’hybride. Chuchotements qu’il choisit délibérément d’ignorer.

Croisant les jambes sous sa chaise, contrairement à son habitude, il observa la demoiselle, attendant qu’elle réponde. Lui-même n’avait pas répondu à toutes ses questions, mais il ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance et il préférait attendre un peu. Après tout, la téléportation était peut-être commune en ce monde, il n’en savait rien, mais il doutait fort qu’il en soit de même pour un déplacement entre les mondes ! 

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Prélude / Re : Re : Une nouvelle plante [Vanéalidée !]
« le: mercredi 15 mai 2019, 20:48:28 »
Seth -> Merci petit dragon ^-^
Petit dragon ... Toi je t'aime bien ! Caploc à toi !

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Ville-Etat de Nexus / Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: vendredi 19 avril 2019, 13:01:12 »
Nexus.
Cœur du continent du même nom. Centre économique et politique, lieu de résidence de la famille royale.
Cité-état tentaculaire d’une taille inconcevable où se mêle dans un chaos indescriptible tout ce que ce monde offre d’origines ethniques et sociales, où tout se vend, de la simple bague au palace, en passant par pléthores d’objets rares et d’êtres vivants.
Nexus, enfin.

Après plusieurs semaines de voyage à travers le continent, Zorro arrivait à son but.
Epuisé, affamé, il avançait tant bien que mal dans la foule de plus en plus dense qui se pressait autour de lui, véritable marée vivante qui ondulait entre les étals des innombrables commerces et autres bâtiments qui la dominaient. Une mer tourmentée où chaque boutique devenait un récif redoutable, chaque porche un nouveau courant et chaque place une brève accalmie au milieu de la tempête.

Perdu au milieu de ce magma bouillonnant, submergé par les odeurs émanant des corps en sueur et des épiceries ou des tavernes, le mercenaire tentait sans succès de se repérer, s’attirant un regard noir et méfiant de la part des passants qu’il bousculait ou des boutiquiers qu’il interrogeait.
Il faut dire que son aspect n’avait rien d’engageant. Malmené par plusieurs jours d’errance et de nuit au clair de lune, il était maculé d’une épaisse couche de poussière et dégageait un puissant fumet rance. La barbe épaisse qui lui mangeait le visage, ses vêtements et son armure usés jusqu’à la corde et l’épée ternie par l’usage qui dépassait de son épaule achevaient de lui donner l’apparence d’un vagabond ou pire, d’un truand de grands chemins. Le genre de personnage qui n’attire guère la sympathie.

Poussant un profond soupir de lassitude, le sang-mêlé pénétra dans une énième boutique, s’attirant un nouveau regard méfiant du marchand. Sur les étals surchargés s’étendaient divers accessoires de beauté, rasoirs, parfums, maquillages, ainsi qu’un large choix de vêtements en tout genre. Tâtant la bourse rebondie qu’il dissimulait, le rôdeur hésita. Il préférait économiser au maximum les deniers qu’il avait amassé, ne sachant ni combien de temps il devrait rester pour trouver une école de magie, ni combien dedans il devrait y rester, mais d’un autre côté, retrouver une apparence convenable serait indéniablement un atout de taille dans ses recherches …
Avec une grimace résignée, il se plongea dans les rayonnages d’habits, à la recherche de quelque chose dans ses moyens qui pourrait lui convenir.

Une poignée d’heure plus tard il ressortit de l’établissement de bains qu’il avait trouvé. La barbe taillée, le corps propre et légèrement parfumé, il avait troqué ses vieux habits pour un ensemble de cuir et de lin neuf dans les tons noirs et rouge, réhaussé de touches argentées, de nouvelles bottes sans fioriture mais solides et confortables, une cape de voyage qu’il portait sous le bras avec un petit paquetage d’objets utiles et une armure de cuir qu’il avait acheté d’occasion.

Le pas alerte, se sentant plus frais et plus léger – tout comme sa bourse – qu’à son arrivée, il se dirigeait vers une auberge relativement bon marché qu’un habitant, nettement plus affable devant sa nouvelle apparence, lui avait chaudement recommandé.

Alors que le soleil se couchait, teintant les nuages d’or et de pourpre, il arriva en vu du Cochon Dorée, un établissement modeste dans une ruelle proche d’une place où quelques heures plus tôt se tenait un marché composé essentiellement d’herboristeries et petits alchimistes.
Il poussa la porte de bois doré, faisant sonner un petit carillon. Quelques clients étaient attablés dans la salle chaudement éclairée, qui regardèrent le nouvel arrivant avant de reprendre leurs conversations. Avisant une table inoccupée dans un coin proche de l’entrée, non loin d’une autre table occupée par une femme apparemment seule, il s’y dirigea, adressant un signe au patron, un homme sec à la moustache fournie, salua d’un geste courtois sa voisine et s’installa à la dernière table de tel sorte à pouvoir embrasser toute la salle du regard sans être bloqué par le mur.

Un instant plus tard une serveuse s’approchait, une beauté blonde au visage marqué de cicatrices de petite vérole qui louvoyait entre les tables avec l’adresse que confère l’habitude. Zorro passa sa commande – pichet d’eau et ragoût avec du pain de seigle – et attendit qu’elle revienne avant de l’interroger alors qu’elle s’apprêtait à repartir.

- Excusez-moi damoiselle. Sauriez-vous où je pourrais trouver un logement pas trop cher, ou s’il reste une chambre ici ? Et sauriez-vous aussi où puis-je trouver un endroit qui enseigne la magie ? J’ai entendu dire qu’il y en avait dans la capitale mais j’avoue être quelque perdu …

La jeune femme marqua un temps d’arrêt, sans doute surprise par la courtoise inhabituelle du client, et répondit au sourire navré du mercenaire par un timide sourire en secouant la tête.

- Je vais me renseigner monsieur. Mais peut-être que monsieur Gérand pourra vous répondre mieux que moi …

Sur quoi elle s’éloigna, laissant l’hybride en tête à tête avec son repas.

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