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Une douloureuse évasion (Randy Emmerson)

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Ankhesen

Créature

Une douloureuse évasion (Randy Emmerson)

dimanche 20 janvier 2013, 14:37:43

Trouver la sortie n’était pas si aisée qu’elle l’avait cru au premier abord. Les escaliers tortueux donnaient sur de nombreuses portes. Ankhesen ne savait plus par laquelle ils étaient venus. Au bout de deux étages, elle bifurqua dans un couloir faiblement éclairés. Des bruits de pas venant des étages inférieurs lui étaient parvenus. Elle entra dans la première pièce venue, et les bruits de pas s’intensifièrent lorsque les propriétaires des pieds qui frappaient le sol en cadence arrivaient à sa hauteur. Puis ils s’évanouirent à nouveau.

Le cœur battant à cent à l’heure, comme s’il allait sauter hors de sa cage thoracique, Ankhesen passa sa tête à travers l’entrebâillement de la porte. Plus aucun signe de vie. Elle décide alors de continuer à descendre, par là d’où venaient les bruits de pas. Elle descend en chancelant quelques marches, mais se tord la cheville en ratant la suivante. Elle dévale alors les marches de pierres de l’escalier tortueux. Son dos, ses côtes et sa tête se retrouvent à cogner le minéral douloureusement. Sa chute est longue. L’escalier est assez abrupte, et elle ne s’arrête finalement qu’en percutant une paroi de granit pleine de protubérance rocheuse. Elle resta ainsi, sur le dos, étendue sur le sol, inconsciente, un bon moment. Au moins dix bonnes minutes.

Lorsqu’elle ouvre les yeux, qu’elle reprend conscience, elle lâche un gémissement douloureux. Sa carcasse affaiblie est parcourue de frissons de souffrance. Levant une main tremblante, elle la passe à l’arrière de son crâne. Quand elle la retire, elle est couverte de traces de sang. Elle saigne, mais la blessure ne doit pas être trop importante étant donné le peu de sang qui macule sa main. Il y en aurait dix fois plus si c’était une blessure sérieuse. Elle essuie alors maladroitement sa main sur la robe déchirée et pleine de poussière. Elle avise alors l’anneau et le gros rubis à son majeur droit. Il semble intact. Comme si la magie qu’il contenait le protégeait instinctivement.

Quand elle essaie de se redresser, Ankhesen glapit de douleur. L’une de ses côtes est brisée. Peut-être même y en a-t-il plus qu’une. Elle passe une main sur son visage émacié, et serre les dents. Elle réussit à basculer sur le ventre. Mais elle n’arrive pas à empêcher sa gorge d’émettre une plainte quand la douleur explose dans son corps. Son poignet gauche est foulé. Elle ne peut pas s’appuyer dessus. Il faudra bien qu’elle se relève pourtant. Elle entend d’ici d’autre pas lointains se rapprocher. Il faut qu’elle se presse. Elle halète, comme un petit chien, et se redresse d’un coup en portant sa main droite à ses lèvres pour y mordre avec férocité, étouffant contre sa peau le cri qui montait de sa gorge.

Les pas devenaient de plus en plus proches. Boitant sévèrement, elle descend quelques marches encore. Un coup d’œil derrière elle lui apprend qu’elle a laissé des traces de sang bien visible. Elle continue donc à descendre, le visage tordu en une expression de souffrance silencieuse, les dents serrées à s’en briser les mâchoires et la main droite tenant fermement son bras gauche contre son torse. Il n’y a pas que le poignet qui est foulé. Le reste du bras aussi. Elle ne peut plus s’en servir tant la douleur qui fourmille dans sa chair est brûlante. Comme si son bras était plongé au cœur d’un brasier. Que dire de sa cage thoracique, alors, qui se soulève avec beaucoup de difficultés. Elle n’a pas qu’une côte cassée, c’est un fait. Il y en a au moins cinq.

Elle manque de trébucher, sa cheville droite étant assez faible car très douloureuse, et se rattrape de justesse au mur de granit rugueux qui lui faisait face. Une plainte lui échappe encore tandis que, dans son bras gauche, éclate une douleur sans nom, et que ses côtes brisées se rappellent à son souvenir grâce à des piques de souffrance aigüe.

-   ‘Chier…

Les pas se rapprochent. Mais ils ne semblent plus venir du dessus. Ils semblent venir d’en-dessous. Pourtant, elle aurait juré que ça venait d’en haut. Haletante, Ankhesen cherche à nouveau à se stabiliser. Il lui faut faire un choix. Remonter et risquer de rencontrer des gardes de son ancien amant, ou bien descendre et risquer d’en rencontrer d’autres ? Elle hésite. Et si elle restait là ? A attendre ceux qui n’allaient pas tarder à se présenter devant elle ? Oui, elle va attendre. Fière. Arrogante. Hautaine. Et ce, malgré son corps qui n’est plus qu’un amas de chair douloureuse et d’os brisés. Malgré sa tête qui tourne, et le sang qui s’écoule avec lenteur d’une entaille longue comme trois pouces, et large de deux, sur son mollet. Malgré la situation peu avantageuse dans laquelle elle se trouve. Elle va attendre, et leur tenir tête comme elle a l’habitude de le faire.

Randy Emmerson

Re : Une douloureuse évasion (Randy Emmerson)

Réponse 1 mercredi 23 janvier 2013, 14:22:36

[Vous entrez, prenez les disques durs et quelques échantillons et vous ressortez.]

- Ça pue.

[Vous avez été entraîné pour des missions de guérilla urbaine et d'assassinat, Sealth Spider. Vous possédez le tout dernier équipement et notre unique symbiote dompté et vous me dites que ça pue ? Vous vous foutez de ma gueule ?]

- Je dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, c'est tout. Le premier garde dont je me suis occupé disait quelque chose à propos d'une momie échappée de je-ne-sais-où et il semblait réquisitionné pour aller la retrouver.

[...MAIS BIEN SUR, ESPÈCE DE CONNARD ! Ramsès II se balade la queue à l'air à la recherche d'un café et ça emmerde bien le personnel des locaux ! ENTREZ VOTRE CUL DE DANSEUSE LA-DEDANS ET METTEZ VOUS AU BOULOT, ARAIGNÉE A LA CON !]

- Roger.

Caché dans l'ombre d'un petit bureau dans lequel il était parvenu à s'infiltrer aisément en grimpant sur la face du bâtiment à la faveur de la nuit, Emmerson ne peut pas s'empêcher d'étouffer un rire tandis qu'il coupe la communication avec son supérieur. Concernant la momie et les dires du garde, Randy n'avait pas menti un seul instant. Il savait juste que ça ferait sauter hors de ses gonds son boss, qui aurait certainement malgré lui un bon mot et une réaction amusante. Il était connu pour ça, après tout. Parfaite façon de se détendre avant d'entrer dans le vif du sujet.
On l'avait balancé dans les alentours de Seikusu pour partir à la recherche de la source d'un curieux sérum vendu à prix d'or sur le marché noir, une sorte de véritable élixir de jouvence dont personne n'était parvenu à déterminer la provenance. Après une longue et fastidieuse enquête, les agents américains étaient parvenus à mettre la main sur une piste assez sérieuse pour qu'on y envoie le turbulent Emmerson et son symbiote. Sa mission était simple et claire : entrer, trouver, ramener. Tout à fait à la portée de Sealth Spider.

Le garde qu'il avait dû tuer n'était pas censé se trouver dans ce bureau quelconque au moment où le furtif s'y était rendu. A peine avait il eu le temps de se camoufler que l'homme avait parlé à la radio, disant qu'il était à la recherche de "la fille, cette putain de momie à la con". Emmerson n'avait pas demandé d'explication, s'étant contenté de lui briser la nuque. Réaction reflexe bête et méchante qui allait contre son protocole de mission, mais peu lui en importait. C'était un pied de nez à sa hierarchie et ça lui allait bien. Seulement, le Caporal avait comprit que les couloirs ne seraient pas aussi tranquilles qu'il l'avait espéré.
Les trois étages qu'il avait à grimper afin de trouver la salle des ordinateurs n'auraient rien d'une sinécure, même pour lui.

Tout ses sens en alerte, Emmerson avait quitté le bureau après avoir dissimulé le corps encore chaud. Il ne produisait absolument aucun bruit et pouvait se savoir en sécurité de ce côté là, mais ne pourrait pas compter sur les ombres pour l'aider à se cacher : toutes les lampes étaient allumées et le mettaient en lumière, lui, tâche noire au milieu d'une allée baignée d'éclairages puissants. Poutant, l'homme parvint aisément à la cage d'escalier et fût soulagé d'avoir un peu joué de chance : deux hommes en armes avaient passé son palier un instant avant qu'il ne fasse jouer la porte.
Le militaire leur emboîta le pas tout en laissant entre eux une distance respectable pour éviter qu'il ne le voie si d'aventure ils avaient l'idée de se retourner. C'est un pari risqué, mais tant pis.


- Regarde moi ça, fait le premier des deux après avoir arrêté sa course. On tombe sur la petite maigre direct. C'est pas beau, ça ?

- Si, si, pour sûr. On va se taper un petit avancement bien douillet, tu vas voir....

Les deux hommes l'ont trouvée là, mal en point mais le regard fier. Juste en montant les escaliers, aussi stupide que ça semble l'être. Ils se moquent bien de sa fierté, de son égo. De son humanité. L'un d'eux lui caresse la joue avant de lui décoller une gifle monumentale et de la saisir par les cheveux, rapprochant sa tête de la sienne.

- Tu veux que je te dise, pétasse ? J'vais m'arranger pour faire partie des gars qui vont te passer dessus en file indienne une fois que tu sera refoutue en cage. On sera le petit train et tu sera la seule gare d'ouverte, salope. On va te fourrer si fort que tu vas rôter du foutre et...

- To-tony... j'me... sens pas... pas bien...

L'homme s'effondre,  une rose rouge sang s'étalant sur sa poitrine. Celui qui menaçait la femme n'a que le temps de le regarder sans comprendre qu'une main se pose sur sa bouche tandis qu'une lame aiguisée lui sectionne la gorge sans difficulté, son sang éclaboussant le mur et la blessée. Dans son dernier souffle, il n'a que le temps de voir une forme noire imposante, une araignée blanche sur le torse.

Emmerson le laisse tomber à terre, regardant fixement celle qu'il vient de sauver à travers son masque organique. Une pauvre bonne femme dans un état pitoyable, qui n'a plus que la peau sur les os et le corps en charpie. Emmerson n'aurait pas dû la sauver, elle qui ne sert à rien dans sa mission. Il ne pourra même pas se justifier en se disant qu'elle était jolie où superbement bien roulée, non. Tant pis. Il ne pouvait pas la laisser comme ça.
Mais du coup, le caporal ne peut pas non plus la laisser dans cette cage d'escalier, ça n'aurait aucun sens. Bon.

- Je vais vous mettre dans un bureau en attendant que tout se tasse et je vous ferai sortir. Vous ne risquez ri...

Le talkie-walkie d'un des gardes crépite alors que l'alarme retentit et qu'Emmerson pousse un juron, écoutant le message radio qui se diffuse.

" Intrusion extérieure, état d'alerte enclenché ! Personne n'entre ni ne sort, on a trouvé Guy dans un des bureaux ! On lui a pété la nuque, putain ! ETAT D'ALERTE ! ET RETROUVEZ MOI CETTE PUTAIN DE FUGITIVE, ELLE EST A RÉCUPÉRER EN PRIORITÉ ! "

Le militaire se braque sur la femme. Vu ce qu'on dit les deux cons qui se vident de leur sang sur les marches, c'est elle cette fugitive prioritaire. Elle sait peut-être quelque chose ? Elle est peut-être une des clés de ce qui se passe ici ? Cette putain de mourante va le ralentir et compromettre sa mission, c'est plus que certain. Alors Emmerson lui met littéralement le couteau sous la gorge, prêt à la lui trancher. Autant se débarrasser d'un poids mort dès le départ, après tout elle n'est nullement dans ses objectifs de mission et personne ne le lui reprochera. De longues secondes s'écoulent tandis qu'il hésite, ne pouvant pas tuer une femme de sang-froid, surtout une dans cet état. Finalement, Emmerson ramène sa main vers lui et y fait tourner le couteau afin que la poignée se propose à cette drôle de nana. Son autre main elle, se présente ouverte.

- Tu te crèves tout de suite et tu abrèges cette merde, ou tu me suis et tu risque de crever quand même. Un seul choix, dix secondes.

Ankhesen

Créature

Une douloureuse évasion (Randy Emmerson)

Réponse 2 jeudi 24 janvier 2013, 12:24:26

Ankhesen foudroya les deux hommes du regard. La petite maigre. Elle n’aimait guère ce surnom, mais il faut voir les choses en face. Ses formes plantureuses s’étaient évaporées avec le manque de nourriture consistante. Elle ne bronche pas quand il s’approche, se méfiant malgré tout de son apparente « tendresse ». Et elle a bien fait, de s’en méfier. La gifle qui suit la sonne. Pommette brisée (ou pas loin), lèvre fendue, étoiles qui dansent devant les yeux. Ouch. Elle a mal. Et qu’il la rapproche de lui en empoignant ses cheveux fait encore plus monter le ressentiment qu’elle éprouve. Si elle en a l’occasion, elle le détruira. Elle le laisse parler. Ce n’est pas la première fois qu’on la menace. Et sûrement pas la dernière non plus. Elle n’est même plus impressionnée par la vulgarité dont font preuve les hommes dans ce genre de situation. Elle se contente d’un soupir blasé.

Ce qui l’étonne, par contre, c’est de voir le second homme de main de son ancien amant s’effondrer. Elle ne comprend pas. Et son second tourmenteur non plus. Elle sursaute en sentant la chaleur de liquide vital du garde l’éclabousser. Son regard suit le corps qui tombe mollement à terre, mort avant d’avoir touché le sol. Puis il se relève, empli d’étonnement, vers la silhouette vêtue d’ombre. L’araignée blanche sur le torse lui rappelle vaguement un motif qu’il était présent dans les livres de Norma, mais elle ne s’y est jamais vraiment intéressée, alors elle laisse tomber. Et puis, apparemment, il n’a pas l’intention de la tuer aussi. Sans doute est-il l’un des nombreux ennemis de son ancien amant. Il commence d’ailleurs à parler, poli et vouvoyant, proposant de la mettre en lieu sûr. Mais le talkie-walkie de l’un des macchabés l’interrompt. Lui qui semblait pourtant enclin à la faire sortir d’ici… Et l’attitude de bon samaritain de l’homme masqué change du tout au tout. Ankhy n’a même pas le temps ou le réflexe de s’écarter pour se protéger que déjà, une lame d’acier allait froidement couler sur son cou, dans l’intention de l’égorger.

Mais pas tout de suite. La lame reste juste posée contre sa carotide, sans bouger. Veut-il réellement la tuer ? Elle l’ignore et ne parierait pas sur ce qu’il pense à cet instant. Elle est raidie, entièrement désarmée et sous le choc de la succession d’évènements. En définitive, après de longues secondes interminables, la lame s’écarte. Un souffle soulagé s’échappe des lèvres gercées et fendues d’Ankhesen. Elle passe sa langue dessus, sentant le goût métallique du sang sur ses papilles. Elle a même la surprise de se voir offrir la poignée de cette lame qui a bien failli l’occire. Elle lorgne sa main tendue ensuite. Puis l’écoute soigneusement. Un seul choix, dix secondes.

Aucune hésitation. Elle s’empare du couteau d’une main, et pose sa seconde dans celle qu’il lui tendait. Elle n’était pas du genre à choisir la solution de facilité. Mourir en essayant de s’échapper était plus digne que se suicider. Et même si cet individu était étrange, mais définitivement masculin, elle préférait l’inconnu, au sort qu’elle avait déjà vécu.

-   Je préfère vous suivre, même si c’est risqué.

Elle le vouvoyait, ainsi qu’il l’avait fait au départ. Même si sa dernière interpellation s’était faite avec le tutoiement. Elle verrait pour lui rendre la pareille plus tard. Pour le moment, un bruit de courses dans les escaliers la ramena à l’urgence de la situation.

-   Merde. Ils approchent.

Elle observa le couloir d’où étaient venus les deux précédents soldats, et interrogea son sauveur providentiel du regard. Elle le suivrait, comme elle l’avait dit. Où qu’il aille. Du moment qu’il la sorte d’ici.

Elle resserra sa poigne sur le manche du couteau, et jeta un coup d’œil à sa bague. A trois quart chargée, comme l’indiquait la luminosité de l’immense rubis qui s’était quelque peu atténuée depuis tout à l’heure. Assez pour s’en sortir, normalement. Elle fouilla aussi dans sa mémoire, rapidement, et souffla :

-   Troisième étage, il y a une cage d’ascenseur. L’ascenseur en lui-même est en panne, mais les câbles peuvent servir à atteindre directement le hall. Ou à monter en haut, si par hasard vous avez un hélicoptère qui vous attend.

Après, quant à savoir si elle serait en état de monter ou descendre le long de ces câbles, c’était une autre histoire. Elle espérait bien pouvoir le faire, cependant, même si tout son corps n’était plus que douleur.

Randy Emmerson

Re : Une douloureuse évasion (Randy Emmerson)

Réponse 3 jeudi 24 janvier 2013, 17:33:03

Elle choisit, laissant Emmerson dans le doute et la merde. La tuer ne lui aurait pas plut, mais au moins la maigrelette n'aurait pas été un poids pour le reste de sa mission. Pour se donner bonne conscience, le caporal se serait contenté de la compter dans les "pertes collatérales acceptables" considérées dans son ordre d'intervention et l'affaire aurait été pliée. La voilà à choisir la vie, à accepter tant le couteau que la main tendue. Randy referme un peu contre son grè ses doigts sur ceux de la presque belle et désespérément décharnée. L'homme n'aura certes pas à tuer une innocente sans défense, mais le voilà enchaîné à un sacré boulet qu'il va se mettre en devoir de sortir de là coûte que coûte.
La donzelle a choisi le risque de mourir debout, comme une guerrière. Ce n'est pas pour déplaire à Randy, finalement. Une femme avec du caractère, ce n'est pas pour le repousser ou le refroidir. Ça n'améliore pas leur situation désormais commune, c'est sûr. Mais ça a le mérite de la rendre un peu plus supportable par son vague héroïsme et c'est tout ce qu'il fallait à l'infiltré pour qu'il parvienne à se convaincre du bien-fondé de sa décision quant à lui laisser le choix.


-   Merde. Ils approchent.
- Ouais. On va bouger, vous en faites pas. Il la fixe depuis les yeux dessinés de son masque puis tourne la tête vers la sortie la plus proche, celle là même que la femme scrutait. C'est la seule issue, pour le moment.

Elle lui parle du troisième étage, de l'option câble d'ascenseur et sourit quand elle évoque l'hélicoptère. En voilà encore une qui regarde un peu trop la télé et qui bien prompte à s'imaginer que tout ressemble aux produits hollywoodiens. Randy ne lui dira rien, pourtant. Il espère que cet espoir de sortie qui semble concret aux yeux de l'inconnue sera une motivation assez puissante pour la faire avancer malgré son état physique plus qu'alarmante. 
En attendant, les pas se rapprochent et il est temps de bouger. Pour commencer, le Sealth Spider envoie bouler dans l'escalier les deux corps qui gisaient à ses pieds, espérant faire croire au moins un temps que les types se sont fait avoir à un étage inférieur. Qui sait si ça ne marcherait pas ? Puis, sans douceur et bien qu'il veille à ne pas la secouer inutilement, Randy attrape sa partenaire de fortune avec aisance et s'en saisit à la manière d'une jeune mariée. Bon sang... Elle ne pèse vraiment pas lourd et un instant, le militaire espère qu'elle ne lui claquera pas dans les pattes. Rapidement, il se met en branle et ouvre la porte la plus proche pour la passer, la refermant du pied derrière lui. La fontaine à eau tout à côté, l'homme la renverse contre le battant. Ca ne pèse pas bien lourd, mais Randy doit absolument regagner le temps perdu dans la cage d'escalie et ce contre-temps pourra l'y aider.

L'étage est en fait un ensemble d'open-spaces à travers lesquels le duo se faufile. Peu de cachettes réellement utiles, mais les plus éloignés des espaces de travail feront l'affaire. Pour l'heure, personne n'est encore à leurs trousses et c'est tout ce qu'il leur faut pour souffler un instant. Accroupi, Randy finit par déposer son précieux colis sur le sol moquetté, sous un bureau. D'un doigt posé à l'endroit de sa bouche, il lui intime le silence.... Puis, sans gène, lui ouvre la pauvre robe qui sert de vêtement à la jeune femme.
Ses doigts courent à la surface de sa peau, s'arrêtant à ses plaies tout en évitant soigneusement de passer sur ses formes féminines et son intimité, qu'il prend d'ailleurs le soin de cacher d'un morceau de robe. Il cesse finalement pour la fixer.


- Peu importe la façon dont on va se barrer d'ici, vous me ralentirez. Vous êtes plus un cadavre qu'autre chose et vous le savez aussi bien que moi. Vous êtes blessée et en état de malnutrition. Avec ce qui nous attends... il secoue la tête. J'aurai du vous abattre.

Froid et formel, mais Randy n'a pas le temps de tourner autour du pot. Son ton de voix a également trahi le sérieux de ses mots : il pense vraiment que c'est une erreur que de l'avoir laissée en vie. Pourtant, il n'est plus question de la tuer, visiblement. La seule idée qui lui vient ne lui plait absolument pas mais c'est la seule de valable. Sans rien ajouter, il porte sa main droite à son épaule gauche et y enfonce les doigts, la tenue noire semblant se faire spongieuse. Et l'homme se met à tirer, déchirant le curieux costume qui se sépare d'une partie de lui dans un bruit spongieux de protestation, les filaments des deux parties battant follement dans l'air en guise de protestation. Une fois que c'est fait, Randy répète la même opération sur l'autre bras et les deux se retrouvent finalement nus tandis que les restes s'improvisent comme des manches courtes soudées à sa peau et que les parties désoldarisées du reste bougent dans sa main comme de l'encre dotée de conscience.

- Ne posez pas de questions, contentez vous de m'écouter. Cette merde va se coller à votre peau. C'est froid et pas franchement agréable au début, mais ça va se localiser sur vos membres et votre poitrine afin de protéger le plus important de vos organes vitaux tout en vous aidant à vous mouvoir. Une personne normale peu porter ça environ deux heures avant que ça ne devienne dangereux, mais on va compter une heure pour vous. Peut-être moins.

La première main, Randy la pose à l'emplacement du coeur, entre les seins. Le symbiote s'y étale de plus en plus, se greffant à la peau dans une sensation écoeurante de ventouse. La seconde main se pose sur l'une des cuisses de la belle et, de même, la matière visqueuse s'y installe. D'ici une trentaine de secondes, le symbiote sera bien en place et offrira à la malheureuse une sorte de seconde peau et une illusion d'état physique parfait.

- On va d'abord à la salle des ordinateurs, j'ai quelque chose à y récupérer. Je vais être franc, Machine : votre présence m'emmerde. Vous restez derrière, je ne reviens pas vous chercher. Vous me collez au cul comme la plus gourmande des amantes et je fais tout pour vous sortir de cette merde. Ça, c'est juré.

Sortant un revolver de son holster de cuisse, Emmerson le donne à sa binôme, le lui tendant par le canon.

- Gardez le couteau, cadeau. Et prenez ça. Vous savez vous en servir ? En quelques gestes, le militaire lui montre comment ôter la sécurité, comment tirer. Ça suffira. Une dernière chose. Si vous avez l'occasion de vous barrer de votre côté, faîtes le sans hésiter. Le truc que vous avez sur vous saura me retrouver et l'inverse est vrai. Allez en route, petit soldat. On part à la guerre.

Ankhesen

Créature

Re : Une douloureuse évasion (Randy Emmerson)

Réponse 4 jeudi 24 janvier 2013, 20:38:44

Oui, l’espoir de sortie est ce qui motivait Ankhesen. C’est ce qui l’empêchait de céder à la fatigue de son corps fourbu de douleur. C’est ce qui l’obsédait au point qu’elle ignorait la fatigue qui l’habitait constamment. Sortir. Vivre. Liberté. La mort de Norma était mise de côté. Elle aurait tout le temps de faire son deuil lorsqu’elle serait dehors et en bonne forme.

Malgré tout, elle sait bien qu’elle ne pourra pas tenir bien longtemps un rythme soutenue. Elle n’est dont qu’à moitié surprise de sentir l’homme la soulever comme un fétu de paille. Elle fait taire la douleur de ses côtes brisées. Elle fait taire la souffrance de son bras gauche. Elle supporte, sagement, et ne fait pas un geste qui risquerait d’entraver les mouvements de celui qui semble être un soldat. Elle contient bravement ses cris, ses gémissements et ses plaintes. Elle garde le regard farouche, et la tête haute.

Elle ne peut cependant retenir un soupir de soulagement, mêlé de tiraillements de douleur, lorsqu’il la dépose au sol. Pourtant, il a été délicat par rapport aux précédents qu’elle a rencontrés. Elle garde le silence, comme il le lui demande, mais hausse les sourcils en le voyant ouvrir la robe qu’elle portait, et en le sentant palper ses blessures. Elle étouffe ses gémissements de souffrance quand il effleure ses côtes blessées, ne laissant voir sa peine que par son souffle qui s’accéléra légèrement. Elle serre les dents. En écoutant la suite de ses paroles, elle voudrait répliquer. Elle voudrait lui montrer qu’elle n’est pas un poids mort. Sauf qu’il avait raison. Elle ne lui faisait pas confiance, mais en même temps, elle ne faisait plus confiance à personne. Cependant, elle sentait qu’il n’était pas du même côté que ses brutes qui l’avaient gardée prisonnière tout au long de ces années, sous la menace de tuer sa fille si elle n’obéissait pas. Elle sentait que ce n’était pas ce genre d’homme, et elle était prête à le suivre même si elle ne le connaissait pas. C’était ce qui se rapprochait le plus de la confiance qu’elle pouvait accorder, pour le moment.

Elle se tiendrait cependant sur ses gardes par la suite, même s’il ne semblait pas vouloir la tuer à l’instant malgré ce qu’il disait.

La suite du spectacle la laisse sans voix. Il semble arracher un pan de ses vêtements. Mais ce ne semble pas être du tissu lambda. C’était… Inexplicable. Le regard d’émeraude d’Ankhy observe avec une fascination mêlée d’horreur le spectacle sous ses yeux. Elle n’éprouve pas de répulsion, à proprement parler. C’est la curiosité qui l’emporte. Cela fait si longtemps qu’elle était confinée qu’elle en avait oublié les spectacles étranges du monde quotidien. Même si, dans ce cas précis, le spectacle n’était pas forcément très commun au quotidien.

Elle ne pose pas de question. Elle l’écoute. Sage et docile. Pourtant, ce n’est pas son habitude. D’ordinaire, elle est plutôt résignée que proprement soumise aux ordres. Et, tout en hochant la tête pour montrer qu’elle comprenait ce qu’il lui disait -même si ça ne lui plaisait pas forcément, son regard dévia vers les bras mis à nus. Elle ne s’était pas trompée. C’était définitivement un homme, et plutôt costaud en plus. Dommage qu’elle ne voit pas son visage, son regard, ses expressions.

Finalement, elle repose les yeux sur cette sorte de membrane qui semble vivante. L’idée de porter cette pellicule noire et frémissante ne l’enchante pas, non. Mais il le fallait. Si ce qu’il disait était exact, ça lui permettrait de n’être plus autant handicapante qu’au moment présent. Elle hocha brièvement la tête, même s’il ne semblait pas avoir besoin de son assentiment.

Le contact entre sa peau et la substance qu’il appliqua sur son corps, sur son cœur, la fit frémir. C’était désagréable, oui. Gênant. Mais ça ne dura qu’un temps. La viscosité prononcée de cette « seconde peau » n’était pas ce qu’elle préférait. Cependant, entre ça ou la souffrance atroce de courir dans son état sans avoir subi de soins… Comme on dit, « entre deux maux, prenez le moindre ».

Trop occupée à s’habituer à cette sensation étrange, elle ne releva pas le « Machine » qu’il lui adressa. Elle se contenta de relever les yeux pour les plonger dans les siens. Ou ce qui semblait être les siens.

-   D’accord.

Un simple mot, mais vibrant de volonté. Ses doigts valides se refermèrent sur le manche du couteau, décidés à s’en servir si le besoin s’en faisait sentir, tandis qu’elle accepta un peu maladroitement le revolver. Elle savait s’en servir. Du moins en théorie. Mais revoir les gestes nécessaires lui fit du bien. Ce serait toujours ça de pris. Elle esquissa un sourire qui lui fit mal aux lèvres, mais ne trembla pas.

-   Banzaï, comme on dit ici.

Elle releva la tête juste à temps pour voir arriver dans la pièce trois hommes armés jusqu’aux dents. L’occasion de tester ses connaissances théoriques sur le maniement du revolver. Ôter la sécurité, et tirer. Le bras droit, décidé. Et le coup part. Bing. En plein dans le front du premier du trio. Pas mal. Bien visé. Elle sourit. Ce coup-ci avait un goût de vengeance. L’homme de tête était en effet un « habitué » de la demoiselle. Elle lui avait bien dit qu’elle s’occuperait de son cas. Elle regrettait juste que ça ait été si propre, net et sans bavure.

-   Si on sort par le fond, il faut tourner à droite. La salle des ordinateurs, si mes souvenirs sont bons, est un peu plus loin. Ou au moins, celle qui contient l’ordinateur central du complexe.

Peut-être que ce qu’elle dit est inutile, mais elle n’a pas fini. Elle s’est replacée à l’abri du panneau de bois après avoir tiré tandis que les deux autres se sont mis à couvert.

-   Je peux faire diversion. Je les connais plutôt bien. Je peux les ralentir.

Elle ne rajoute pas l’évidence. Si elle se fait tuer, il n’a qu’à prendre ce dont il avait besoin et se tirer. Si la substance qu’il vient de déposer sur son corps sait le retrouver, il n’aura même pas besoin de risquer sa peau pour revenir. Si elle survit, elle le retrouvera.

Mais pourquoi l’aide-t-elle, déjà ? Elle ne le connaît ni d’Eve, ni d’Adam. Elle pourrait chercher à se tirer, profiter de l’occasion qui lui était offerte, et le laisser se faire submerger par les troupes de son ancien amant. Mais elle ne pouvait pas. Il était, en plus, la seule chance qu’elle avait de pouvoir sortir vivante.

Levant les yeux au plafond, elle avisa des canalisations. Pas de l’eau, non. De l’air chaud. Très chaud. Un sourire reprend place sur ses lèvres, légère grimace à mi-chemin entre la satisfaction et l’inconfort. Elle lève le bras, retire la sécurité du revolver et vise.

-   Je m’occupe d’eux. Allez prendre ce que vous êtes venu chercher.

Dès qu’il fait mine d’y aller, elle appuie sur la gâchette. La balle va ricocher sur le boulon qui maintient les tuyaux au plafond, avant d’aller se ficher dans celui qui est au-dessus de la porte. Le premier tuyau se déloge alors de sa place, et l’air brûlant est soufflé en plein sur les deux gardes qui venaient de re-pointer leur nez. Hurlements de douleurs. Elle se régale.

Elle attend de ne plus voir l’homme vêtu de son étrange combinaison, et se lève. La vapeur brûlante projetée par le tuyau  face à l’encadrement de la porte et le trou dans celui qui est au-dessus forment un nuage de condensation. Elle semble alors être une apparition, pour ceux qui la voient. La seconde peau formée par la substance ne la gêne plus. Elle fait passer son revolver dans son autre main, avec le couteau. Puis elle marmonne un mot d’ancien égyptien en soufflant sur le rubis qui brille à son doigt, avant de reprendre le revolver en main et de garder les bras le long du corps. Son regard semble à présent liquide, et brillant de mille feux. Réactive, elle arrose d’acide les premiers qui passent le nuage d’air ardent. Sans pitié. Quand elle est sûre que les autres sont encore loin, elle recule. Elle vérifie rapidement, puis part à la suite de l’inconnu. Juste avant de passer la sortie, elle brûle les tuyaux au-dessus de l’ouverture, et se précipite droit devant.

Le fracas de l’effondrement des tuyaux, et sans doute du béton, la poursuit un instant, tandis qu’elle s’arrête devant la porte de la salle des ordinateurs. Fut un temps, elle était presque une habituée de ces lieux, accompagnant sans cesse son ancien amant « au boulot ». Elle halète. Le rubis ne brille plus tellement. Il doit contenir un quart de magie encore, sans plus.

-   Si vous savez par où sortir…

Elle tient toujours les armes. Le revolver pointé vers le sol, par sécurité. Elle se sent presque « normale ».


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