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L'étrange naufrage, sans vaisseau, de lycéens sur la rive d'une île déserte — PV

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Aki:
Titre complet : L'étrange naufrage, sans vaisseau, de lycéens sur la rive d'une île déserte au milieu de nulle part, comment ils firent connaissance, et de la façon ingénieuse dont ils s'organisèrent pour survivre dans pareille situation. Raconté par eux-mêmes.

***
La journée avait été longue pour Aki. Elle avait commencé à 6h, par une course à pied autour du bois, et s'était achevée de la même façon, douze heures plus tard. Puis, comme l'on était vendredi, l'adolescent avait entreprit de rentrer chez ses parents. Une fois un repas frugal pris, il avait alors sorti les poubelles, passé le balais, et aidé sa petite sœur avec un exercice de mathématiques. Comme beaucoup de gens, il estimait ne pas comprendre grand-chose aux mathématiques, mais c'était assez bien pour ce qu'on lui demandait de faire, et beaucoup mieux, en tout cas, que ses frères. Il avait brièvement regardé son compteur de calories sur son téléphone, publié ses derniers exploits sur facebook, et enfin, s'était décidé à fermer les yeux.

Ses rêves étaient pleins d'ailleurs. Il rêvait d'une expédition bravant les glace du pôle, les sommets de l'Everest, les arides plaines tartares, et les jungles vierges amazoniennes… un peu tout à la fois. La plupart des rêves étaient un peu flous, et celui-ci ne faisait pas exception. Les oiseaux de paradis s'y mélangeaient aux edeilweiss, les indiens carajà y communiaient avec les pasteurs khoïkhoï, et les légendes d'Hiawatha s'y trouvait des échos avec les récits d'Oda Eiichirō. Du tout résultait une aventure confuse mais joyeuse, ambitieuse et excitante, au son des tambours de cultures dont le monde avait oublié l'histoire et le nom, sous le ciel de terres que l'océan avait depuis longtemps englouties.

Il lui sembla que la nuit passa en un éclair, et que déjà les premiers rayons du soleil venaient impitoyablement le tirer de ses songes. Encore une minute monsieur le bourreau pensait-il, plus endormi qu'éveillé encore, en resserrant les poings sur les draps de sa couche. Draps qui lui coulèrent entre les mains, comme la poussière sur le front du pénitent au mercredi des cendres, comme… du sable fin.

Aki s'éveilla en sursaut.

Quelque-chose n'allait pas, et il ne fut pas long à figurer quoi : il n'était plus chez-lui. Plissant les yeux par trop de lumière, il se retourna vite pourtant, son réveil accéléré par le brusque pic d'adrénaline qui l'avait fait bondir. Si sa vision prit encore quelques secondes pour se faire nette, son audition capta un bruit qu'il reconnût aussitôt, quoiqu'il n'avait jamais été au bord de l'eau. C'était le roulis des vagues. Il le sut bientôt, à perte de vue, devant lui, s'étendait une mer d'un bleu profond, et aucune terre.

Se frottant les yeux, l'adolescent prit quelques secondes pour recouvrer son souffle et calmer son cœur qui s'était emballé. Cela ne ressemblait plus à un rêve ; et ça ne s’embarrassait pas d'explications, car il avait la certitude, la terrible certitude, d'être bel et bien éveillé. Des questions se bousculaient dans sa tête. Comment était-ce possible ? Était-ce sa vie qui, jusqu'ici, n'avait été qu'un songe ? Il baissa le regard sur son propre corps. Il avait encore sur lui le boxer rouge et le débardeur blanc qu'il portait lorsqu'il avait trouvé le sommeil, à la différence que ses vêtements étaient maintenant couverts d'un sable jaune. L'évidence était là : il s'était endormi à un endroit, et réveillé à un autre.

Il bascula la tête, et commença à regarder tout autour de lui. Ce qui le frappa fut d'abord l'immensité du ciel bleu, sans aucune des pollutions visuelles de la ville auxquelles il avait toujours été habitué. Puis il y avait derrière lui une végétation dense et verte et des rochers mouillés, une sorte de mangrove qu'il n'identifiait pas encore. Enfin, et cela le fit sursauter encore, juste à côté de lui, mais à 90 degré par rapport à sa propre position, il y avait une enfant étalée sur la plage.

Sans se lever complètement, car il ne s'en sentait pas la force encore, Aki franchit sur les genoux le demi-mètre qui le séparait d'elle. Elle n'était pas plus densément habillé que lui. Sa carnation et ses cheveux étaient ceux d'une occidentale, et l'adolescent lui donna douze ans tout au plus. Un instant, il craignit qu'elle fut morte, mais elle perçu heureusement sa respiration avant d'être pris d'angoisse à ce sujet.

Stressé, et peut-être pas aussi délicat qu'il aurait fallu l'être avec une enfant, le japonais prit la décision de poser ses mains sur ses épaules et de l'agiter un peu pour la réveiller.

– Hey. Tu sais ce qu'on fait ici ? Do you know what we are doing here ? Hey !

Il n'était pas sûr qu'elle parlait le japonais, il n'était pas sûr qu'elle en sache plus que lui, il n'était même pas sûr qu'elle ne fasse pas semblant de dormir pour le tromper. La seule chose dont il était sûr c'est qu'il voulait des réponses. Alors il la secoua un peu plus fort, pour être sûr qu'elle se réveille.

Lou Clark:
Lou était épuisée. Elle était arrivée au Japon la veille et venait de valider son inscription au lycée de  Seikusu. Elle rentrait tranquillement avec sa tante et tenta de mémoriser au mieux le chemin qu’elles prenaient. Le sens de l’orientation de l’adolescente était aussi développé que sa poitrine, ce qui n’était pas toujours évident quand elle découvrait de nouveaux lieux.

Esther, la tante de Lou, habitait aux abords du quartier de la Toussaint. Autant dire que ça n’avait rien à voir avec Manchester. L’adolescente était mal à l’aise en voyant des squatteurs les dévisager sur leur passage. Elle devait se faire une raison, sa vie avait totalement changée. Elles arrivèrent dans la modeste maison d’Esther, et Lou décida de s’éclipser directement dans sa chambre pour écouter de la musique.

Sa tante avait fait du mieux qu’elle put pour aménager cette pièce qui lui servait de fourre-tout avant l’arrivée de sa nièce. Il y avait une armoire, un vieux bureau et un lit pas particulièrement confortable. Heureusement pour Lou, ses parents avaient promis de lui envoyer de l’argent à elle et à sa nouvelle tutrice pour faciliter leurs vies. L’adolescente se laissa tomber sur le lit après avoir retiré son pantalon, mit les écouteurs dans ses oreilles et lança une de ses playlists avant de fermer les yeux. La lecture et la musique étaient devenus ses bouées de secours quand elle était au plus mal.

Sa tante allait bientôt l’appeler pour manger, mais Lou garda les écouteurs dans les oreilles et finit par s’endormir. Le trajet en avion, la découverte de son nouveau lieu de vie, et son inscription au lycée de Seikusu l’avaient totalement épuisée. Malheureusement, son matelas était loin d’être ce qui se faisait de mieux en matière de confort. Sa première nuit avait été difficile et elle devait dormir sur le bord droit pour éviter un énorme ressort qui lui rentrait dans le dos. Cependant cette fois elle trouva le lit carrément dur. Elle se demanda pourquoi la musique s’était arrêtée quand quelqu’un se mit à la secouer. Elle gémit faiblement et se dit que sa tante pouvait tout de même la laisser se reposer un peu. Après tout, rien ne l’empêcher de manger plus tard.

—    Hey. Tu sais ce qu'on fait ici ? Do you know what we are doing here ? Hey !

—   Je suis fatiguée tata… Je peux dormir encore un peu ?

Lou compris soudainement que ce n’était pas sa tante qui venait de lui parler. Elle se réveilla en sursaut et repoussa les mains de la fille, ou plutôt du garçon. Elle avait mal aux yeux, le soleil l’aveuglait. Elle recula doucement en utilisant ses mains et ses pieds puis dévisagea la personne qui lui faisait face. Qui était-ce ? Et puis surtout, qu’est ce qu’elle faisait ici avec lui ?

—   Tu… T’es qui ? Et pourquoi je suis ici ? questionna l’adolescente avec une expression de panique et d’incompréhension sur le visage.

Elle n’attendit même pas la réponse et se leva avant de regarder tout autour d’elle. Ils étaient sur une île ? Le meilleur moyen de le savoir était d’en faire le tour. Elle avait beau être en chaussettes, culotte et t-shirt, elle se mit à courir le long de la plage. Lou ne regarda pas si le garçon la suivait, et elle ne l’espérait pas. Elle ne le connaissait pas, et elle ne voulait pas qu’il reste assez longtemps près d’elle pour comprendre qu’elle n’était pas une fille comme les autres. Elle allait forcément tomber sur quelque-chose ou quelqu’un qui l’aiderait à comprendre où elle est, et surtout ce qu’elle fait ici. L’adolescente s’arrêta aux pieds d’une falaise et décida donc de couper à travers la jungle.

La flore était dense et hostile. Lou se coupa rapidement au bras et grimaça de douleur. C’était superficiel, mais la moindre douleur était un supplice pour elle. La lycéenne tenta d’arracher un morceau de son t-shirt, mais n’y arrivant pas, elle le retira pour l’enrouler et le fixer sur son bras. Elle ne portait plus qu’une culotte et des chaussettes trempées et crasseuses. Elle avait tout intérêt à regarder où elle mettait les pieds et à éviter les plantes pourvues d’épines. Elle continua d’avancer pendant une quinzaine de minutes à l’aveuglette et finit par se tordre la cheville sur une pierre. Décidément, le monde s’acharnait sur elle. En gémissant, elle s’assit sur un rocher et se mit à se masser le pied. C’est à ce moment précis qu’elle entendit une branche craquer non loin derrière elle. L’adolescente ramassa une grosse pierre et se prépara à la lancer sur un potentiel prédateur qui pouvait lui sauter dessus à n’importe quel moment.



Aki:
Même dans une telle situation, Aki n'était pas craintif, et à vrai dire, il ne se méfiait pas beaucoup de la gamine qui était visiblement aussi perdue, il le comprit immédiatement, que lui. Cependant celle-ci semblait d'un caractère beaucoup plus impulsif, et, après lui avoir répondu dans un anglais parfait, elle déguerpit avant même qu'il ait le temps de lui répondre.

– Wai'…

L'adolescent aurait pu le rattraper sans aucun mal, malgré sa vivacité consternante, elle ne courait pas si vite. Cependant, il était autant surpris que vexé par sa réaction, et se dit qu'il aurait plus vite fait de trouver des réponses par lui-même. Tant pis pour elle. Souple, il se releva, et épousseta un peu du sable sur ses jambes. Heureusement, il ne collait pas trop. À en juger par le tour d'horizon qu'il avait fait, il avait eu au moins la chance d’atterrir sur une des rares zones de la plage à peu près sèche.

Contrairement à l'enfant, le lycéen était pieds nus, mais ça ne le dérangeait pas plus que ça, du moins pour le moment. Un regard lui suffit pour évaluer cependant que dans une végétation dense et épineuse comme celle qui s'étendait en amont de la grève, cela serait un problème. Il ne s'y enfoncerait pas pour le moment, à moins d'y être obligé… ce qui risquait d'arriver, à en juger par les dépôts d'algues, la marée, une fois haute, devait presque entièrement recouvrir la plage.

Mais pas tout de suite (car la marée était descendante ? il n'aurait su le dire), et il espérait, pas avant qu'il ait trouvé un chemin vers l'intérieur des terres. Car quelqu'un devait bien être venu de la ville, pour les déposer ici ? Même si cet endroit ne ressemblait en rien au Japon qu'il connaissait. Suivant ce raisonnement, guettant un passage dans la mangrove, il décida de continuer à longer le bord de mer, en sens opposé à celui de l'anglaise.

Son périple fut plus chanceux que celui de l'enfant, quoiqu'elle n'avait aucun moyen de le savoir. Ce qui, à mesure qu'elle marchait sur la plage, commençait d'ailleurs à l'inquiéter. Car l'endroit semblait complètement désert. À part les siens, il n'y avait dans le sable aucune trace de pas, il venait de s'en rendre compte. Il n'y avait même pas de traces… menant au lieu où il s'était réveillé. Dans le cas contraire, il lui aurait été facile de les remonter pour trouver d'où il venait… mais là, rien.

C'était terrifiant. Le sable était lisse, tout juste ridé, subtilement strié par le vent et les vagues. L'eau n'avait pas pu déjà les recouvrir, sinon il se serait noyé – ou du moins aurait-il été réveillé. Comment cela pouvait-il s'expliquer, alors ? Trouver une interprétation à un phénomène aussi étrange angoissait un peu l'adolescent, alors il tenta de concentrer ses pensées sur autre chose. Peut-être devait-il tenter de retrouver la gamine ? Toute seule dans un tel décors, il ne lui donnait pas longtemps avant de se blesser. Surtout si elle prenait la mauvaise décision de s'enfoncer dans la jungle.

La zone sur laquelle il arrivait se faisait de plus en plus rocailleuse. Le sable laissait la place à des roches humides, assez lisses. C'était une bonne chose, car à condition de faire attention à ne pas glisser, elles ne risquaient pas de lui entailler la plante des pieds. Les rochers abritaient par endroit des trous d'eau salées, mais plus intéressant, un filet d'eau serpentait depuis un point plus haut, sans doute un peu plus enfoncé dans les terres. Aki s’accroupit et osa tremper ses doigts, avant de les remonter à ses lèvres. La manœuvre confirma avec joie ses soupçons : c'était de l'eau douce. Il n'y avait plus qu'à remonter le courant pour trouver la source !

La tâche était facilitée par la relative sporadicité de la végétation dans la zone rocheuse. Il put remonter sans avoir trop à lutter contre flore. Peu à peu, il se fit un chemin vers ce qui ressemblait de plus en plus à une petite rivière, s'avançant à son tour, sans trop s'en rendre compte, dans la jungle. Il ne faisait pas attention le moins du monde à être discret, aussi fut-il stupéfait de tomber presque nez à nez avec, de nouveau, l'anglaise.

Sauf qu'elle brandissait vers lui un gros cailloux, d'un air menaçant. Du moins aussi menaçant qu'un enfant puisse être.

– Are you… hurt ? s'étonna-t-il, en voyant que la jeune fille avait troqué son haut contre un bandage sommaire.

Il n'était pas vraiment effrayé par l'attitude de la gamine, qui n'en était d'ailleurs peut-être pas tant une que ça (il n'avait pas pu s'empêcher de noter, qu'à en juger par sa poitrine découverte, elle était plus avancée dans sa puberté qu'il ne l'avait cru d'abord). En revanche, il était inquiet de son état. Elle était assise, sans doute s'était-elle fait mal.

– Can… I close up…?

Il avait un fort accent japonais, et il devait un peu chercher ses mots, mais cela devait suffire à se faire comprendre. Sans attendre de vraie réponse à sa question, il s'approcha doucement de l'adolescente, faisant son possible pour, cette fois, ne pas l'effrayer. Il était quand même tout sauf intimidant.

Lou Clark:
Lou se préparait à lancer la pierre de toutes ses forces. Avec un peu de chance, si elle faisait ne serait-ce qu’un petit peu mal au prédateur, il partirait en la laissant tranquille. Elle vit l’épais feuillage remuer, et fut soulagée de voir le jeune garçon de la plage apparaître.

—   Are you… hurt ? s'étonna-t-il, en voyant que la jeune fille avait troqué son haut contre un bandage sommaire.


Elle se rendit ensuite compte de sa nudité partielle et plaqua son bras indemne sur sa poitrine. Le fort accent du jeune homme la fit sourire quelques instants mais ça ne dura pas. Elle était toujours au milieu d’une forêt, et probablement sur une île, avec un illustre inconnu. Heureusement pour elle, il ne semblait pas particulièrement menaçant, et semblait même être soucieux de son état.

—   Can… I close up…?

Lou n’aimait pas trop ça mais finit par hocher timidement la tête pour l’autoriser à s’approcher. De toute façon, elle avait gardé la pierre dans sa main au cas où il n’était pas aussi gentil qu’il le semblait. L’adolescente prit le temps d’analyser son camarade et se rendit compte qu’il était certainement dans le même cas qu’elle. Il était pied nu, portait un boxer rouge et un débardeur blanc. Il lui fallut quelques secondes pour remarquer que quelque-chose clochait avec le sous-vêtement du garçon. Elle secoua vivement la tête pour oublier ce sujet qui n’était pas le plus important pour le moment. Peut-être savait-il ce qu’ils faisaient ici. Elle était parti bien trop rapidement pour avoir un début de réponse.

—   Dis ? Tu sais ce qu’on fait ici ? J’étais tranquillement sur mon lit, et je crois que je me suis assoupie pendant un court instant, et tu m’as réveillé, déclara l’adolescente en tentant de comprendre ce qui lui arrivait.

Il faisait extrêmement chaud et vu la flore, ils étaient certainement sur une île tropicale. Il ne restait plus qu’à savoir comment ils avaient atterrit ici. S’ils étaient seuls ici, Lou devrait faire de son mieux pour être en bon terme avec cet inconnu. Elle devrait survivre un moment avec lui tout en réussissant à garder son secret intact.

Aki:
Toujours avec lenteur, Aki franchit le dernier mètre qui le séparait de l'adolescente. Première nouvelle, celle-ci parlait le japonais. Peut-être n'avait-il pas atterrit si loin que ça, finalement.

– Non, je sais pas. Il était soulagé de pouvoir passer à sa langue maternelle, avec lequel il était quand même beaucoup plus à l'aise. Je me souviens de rien. Toi non-plus ?

Il détailla son interlocutrice de haut en bas, sans beaucoup de discrétion, à la recherche d'un détail qui lui aurait échappé. Mais il n'avait pas grand-chose d'anormal à noter, au-delà du fait qu'il n'avait jamais vu de si près une occidentale. Dans un autre contexte, il se serait amusé qu'elle fasse presque une tête de moins que lui, le japonais d'origine transsexuelle. Mais ce qui le fit d'abord sourire, ce fut de remarquer que la jeune fille cherchait à couvrir comme elle le pouvait le peu de poitrine qu'elle avait.

– T'es pas obligée de te cacher, je sais à quoi ça ressemble, lança-t-il, pour tenter de lever un peu le malaise.

Aki se demandait comment elle le percevait. Ça ne devait pas être évident, même dans la semi-nudité dans laquelle il était, d'identifier son sexe biologique. D'autant que sa voix était plutôt basse pour quelqu'un né dans le corps d'une femme, et ses intonations assez masculines. Son débardeur était assez ample et à moins de le plaquer contre sa peau, ou de toucher, il était difficile de détecter les reliefs de sa poitrine. Restait le relief, là aussi plutôt absent, dans son boxer, mais en sa qualité de sous-vêtement destiné généralement aux hommes, il pouvait se montrer assez trompeur lui-aussi.

Délicatement, il se baissa et posa ses doigts (qui étaient eux assez féminins) sur le bras entaillé. Il n'était pas du coup médecin, mais il avait quand même un peu l'habitude de soigner les blessures que lui ou ses partenaires pouvaient se faire en sport. Un peu de sang imprégnait encore ce qui avait été un tee-shirt, mais pas énormément. Il fut soulagé en évaluant l'état de la plaie : ça n'avait rien de sérieux. Évidemment, ça aurait été plus facile si elle avait disposé d'une trousse de premiers secours.

– Je sais pas si t'a encore besoin d'avoir ça enroulé autour… je crois pas que ça va continuer à saigner. J'ai trouvé de l'eau douce, si tu veux nettoyer. Je peux t'y emmener. Mais bon…

Il se releva, avant de regarder tout autour de lui. Il allait vraiment devoir faire attention à où il posait les pieds, dans un tel environnement.

– Tu t'es fait mal ailleurs… ? Au fait, moi, c'est Aki.

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