Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Dictature d'Ashnard / Re : Au grand tournoi d'Ib-shar [ Pv ~ Hîra ]
« le: mardi 03 octobre 2023, 16:56:45 »
Si le commentaire acerbe de Grob sembla faire hausser un sourcil au tenancier de ce stand de boisson, cela ne sembla pas être non plus pour lui déplaire, ce dernier attrapant les deux pièces sur le comptoir pour s'en retourner alors à ses barriques. Désormais, il ne lui restait plus qu'à attendre tranquillement que sa boisson lui parvienne, l'occasion de se permettre une petite observation supplémentaire des lieux. Entre les buissons et les palmiers, pas mal de voyageurs semblaient monter leurs campements, s'assurer un relatif confort pour les jours à venir, laissant entendre que ces derniers avaient décidés dès la première heure de faire présentation d'une certaine faiblesse. Ce n'était pas le cas du champion gobelin. Rien ne saurait lui faire la peau ici, ni le froid, ni la chaleur, ni les moustiques. En parlant de cela, il se claqua instinctivement la nuque de sa main épaisse pour y écraser le gênant petit insecte qui venait de lui ponctionner une partie de son sang. Stupide petite bestiole impatiente, elle n'aurait eut qu'à attendre que quelques couillons ce soient endormies pour ne pas mourir vainement en se sustentant.

" Z'êtes toujours là ? Ah bah oui... Tenez monsieur, votre choppe. "

Grob crut halluciner quant on lui adressa le terme "monsieur", mais fort fut de constater que le vendeur d'alcool s'adressait bien à lui. L'indice ? Le fait que l'homme se soit à moitié couché sur son comptoir pour trouver son interlocuteur du regard, un comportement qui aurait put énerver le gobelin si l'annonce de sa future dégustation ne l'avait pas accompagné. Tendant la main donc vers ce que lui tendait l'humain, il attrapa la bière de ses doigts rêches pour ressentir immédiatement la fraîcheur de la bière lui caresser doucement le cuir. Un vrai plaisir, occasionnant une grimace souriante sur le visage de la créature à la peau bleue. Il apporta à lui ce délicieux breuvage, en observa la couleur mielleuse à la lumière délicate du stand, imaginait déjà le plaisir que de se rincer le gosier avec l'épais liquide. Plus le temps d'attendre, ni même la volonté : Voilà que le champion gobelin prend la choppe à deux main, l'approche de sa bouche tordue tandis qu'il entame d'en séparer les lèvres balafrées... Et soudainement, comme un coup du sort, se retrouve séparé de son alcoolisé festin de la pire des manière qui soit.

Quelque-chose ou quelqu'un lui mit un méchant coup de hanche dans l'épaule. Déroutant le geste qu'il entamait, son bock de bière se retrouva un peu trop haut, l'amenant à finir son geste par une immersion complète de son nez à l'intérieur du breuvage, emplissant ses narines de la bière à défaut de son gosier. Immédiatement, la présence de liquide dans ses voies respiratoires, sans parler du pétillement de la boisson, lui provoqua une réaction de rejet qui s'exprima par une expiration violente par le hall qui lui sert de tarin, l'air éjectant l'alcool de chaque côté du contenant de manière à mieux lui baigner le visage . En un instant, les trois-quarts de sa double quantité d'alcool lui inonda le faciès, la mousse venant renforcer ses sourcils d'une touche blanche digne des plus anciens, tandis que le reste de la boisson lui coula sur ses traits maléfiques, empruntant les rides et les cicatrices comme autant de canaux d'évacuations presque naturellement formés à cette tâche. La haine se révèla juste après sur son visage , comme si le masque de sa bonne conduite venait d'être lavé par la bière, Grob se retournant d'un trait en direction du criminel qui venait de pourrir en un instant son petit plaisir du soir.

E’xcuse.
 -  Gravik'sh Braark vah, Toi croire que...

Il s'arrêta. Bon, cela n'empêchait en rien que son visage semblait suffisamment déformé par la rage que l'on pourrait croire qu'il allait lui sauter dessus pour lui arracher le visage à coup de crocs jaunies et cariés, mais au moins il ne mettait pas de mots sur les menaces qui envahissaient son coeur. Il aurait put lui offrir bien des insultes, ses premiers termes même ayant pour synonymes en langue humaine "Crevure de chiard coprophage", mais l'observation de celle qui venait de le percuter l'intima à un poil plus de calme. Une femelle... Mais elle ne sentait pas la femelle. Plutôt le sang, la sueur de ceux qui se battent dans la poussières et les bris d'acier. Surtout qu'il y avait un autre truc, un quelque-chose que Grob ne sentait pas sans pouvoir l'identifier. Elle dégageait du danger. Naturellement. Autant de points qui l'amenèrent à refermer ses lèvres sans pour autant perdre sa grimace, simplement pour dissimuler ses dents aiguisés, puis constater qu'elle semblait commander quelque chose, le mentionnant au passage. Elle ... réparait son tort ?

Pour accident peau bleue !
 -  Nyeh. Un bock pour un bock, être honnête.

Il remit son contenant à trois-quarts vide sur le comptoir, la morve mélangée à la boisson ne lui donnant guère envie de finir son verre afin d'optimiser ses dépenses. Ce fut à peu près le même moment où la créature à la peau foncée lui mit une bourre amicale dans l'épaule, suffisante d'ailleurs pour que Gorb hausse un nouveau sourcil de surprise. Elle avait une sacrée force. Encore une sacrée démonstration du potentiel danger qu'elle représentait, suffisant d'ailleurs pour que le champion se décide définitivement à ne pas chercher les ennuis pour le moment. Calmant ses nerfs et donc ses airs, voilà que l'être à la peau bleue lui offre un signe de la main désinvolte, comme pour montrer qu'il acceptait le geste de la femme afin d'éviter quelques rixes inutiles. Elle sembla d'ailleurs y voir une preuve de camaraderie suffisante pour alors relancer la discussion, avec un certain calme. Elle semblait avoir autant de mal que lui avec la langue humaine, c'était presque agréable, au moins ils allaient pouvoir se comprendre dans leurs difficultés linguistiques.

Toi venir seul ici ?
 -  Toi vraiment croire qu'humains voyager avec peaux-vertes ?

Il baissa les yeux sur son propre corps, avant de railler d'un ton nasillard.

Enfin, peau-bleue ? Nah, avoir traversé désert seul. Faire marche jour comme nuit. Bon pour préparer à combats.

Profitant qu'elle commande autre chose auprès du tenancier, Grob s'approcha d'une des chaises hautes et se hissa sur celle-ci en s'aidant du comptoir pour atteindre l'assise. Le tout pourrait en être un peu ridicule si le faciès odieux de Grob et sa présence à l'oasis n'étaient pas des raisons suffisantes pour éviter les moqueries à son égard. Une fois installé, jambes ballantes dans le vide, la créature se permit une seconde observation du danger maladroit qui discutait naturellement avec lui. C'était une très belle femme, mais pas une humaine. Déjà parce qu'elle était proportionnellement plus grande que les humains masculins que lui était plus petit vis-à-vis de ce même référentiel. Ensuite parce qu'elle avait, détail qui lui avait échappé alors encore au sol, une longue et haute paire d'oreilles au dessus de la tête, rappelant celle des petites créatures innocentes que les gobelins aiment à dépecer quant ils ne sont encore que des morveux. Sauf qu'elle, elle était pas innocente. Non, elle véhiculait une toute autre forme de nature, dangereuse, sauvage. Voilà quelque-chose qui provoquait son intérêt.

Toi voyager seule aussi ? Ou avoir traverser désert en cabane de bois avec humains fainéants ?

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Dictature d'Ashnard / Au grand tournoi d'Ib-shar [ Pv ~ Hîra ]
« le: dimanche 04 juin 2023, 13:54:41 »
" Dégage l'horreur. "

Grob releva les yeux vers le groupe de combattants qui le dépassait depuis leur carriole. Visiblement un peu énivré, le quatuor qui lui faisait de grands gestes disgracieux semblait s'enfoncer lentement dans le désert, tout comme lui, sûrement dans la même direction par ailleurs. Il grogna entre ses chicots jaunis. Voilà bien de stupides humains, pas même capable de se mettre à l'épreuve du sable et de la chaleur, alors même que tous allaient devoir en subir les affres pendant les prochains jours. Il se redressa de toute sa hauteur, chercha des yeux la première femelle qui les accompagnait, avant d'apercevoir avec un certain plaisir une magicienne rousse qui semblait le regarder d'un air écoeuré. Parfait, avant qu'ils ne soient trop loin, il releva son pagne et la pointa du doigt tout en faisant mine de se tripoter. Il entendit un couinement indigné, puis quelques jurons, avant de voir un des soldats sortir du véhicule pour alors tirer son arme du fourreau. Oui, fantastique, ils avaient répondus à la provocation !

" Pourriture, j'vais t'faire passer l'envie de recommencer... Définitivement ! "

Le guerrier en armure lui fonça dessus, son pas lourd l'empêchant de prendre de la vitesse dans les sables trompeurs du désert. Le gobelin l'attendit un peu, puis fit mine de fuir en direction d'une dune, observant par-dessus son épaule si le crétin continuait sa charge. Et c'était le cas ! Avait-il provoqué la femelle de ce crétin patenté ? En tout cas, il était trop tard pour cet idiot. Grob était plus stable que lui, plus rapide aussi, il put se mettre à couvert avant que l'homme ne le rejoigne, tant et si bien que la créature à la peau bleutée grimpa légèrement en hauteur, se postant à quatre pattes sur les sables chauds. Quand l'abruti approcha, se préparant sûrement à asséner un coup fatal à une faible victime de son courroux divin, le vétéran lui sauta dessus sans attendre, s'agrippant à sa tête tandis que ses pieds prirent appui sur ses côtes. Le soldat devait être gêné par son poids, il tituba. Quel manque d'entraînement ! Grob attrapa plus précisément le casque de l'individu confus... Et le tourna sauvagement, entendant immédiatement le bruit odieux du craquement de sa nuque.

Il relâcha sa proie, tendit l'oreille. Personne n'avait suivi le preux chevalier, sûrement s'étaient-ils dit qu'il ne pouvait perdre face à un des humanoïdes les plus faiblards de la création. Tant pis pour eux, c'est la preuve évidente qu'ils manquaient d'expérience.

" Vous méritez pas d'aller au tournoi. Vous faible. "

Il piqua l'outre d'eau à la ceinture de sa victime, l'attacha à sa ceinture, puis se remit en chemin, changeant de direction. Son cap était le même, mais le gobelin n'avait pas le temps ni l'énergie à perdre avec ces débutants. Il n'avait qu'une destination à atteindre pour se faire connaître, pour combattre de véritables adversaires, pour peut-être enfin faire la rencontre de personnes aussi compétentes que ses supérieurs et collègues de travail. Ouais, une heure de plus dans le désert, ce n'était qu'une broutille en comparaison de la chance qu'il avait d'aller se présenter comme concurrent au grand tournoi d'Ib-shar.

*
*   *

Le grand tournoi d'Ib-shar était un événement de renommée mondiale. Se produisant sur cinq longs jours, la présélection se faisait naturellement par le biais du lieu où ce tournoi était installé et organisé : Au coeur du grand désert d'Ashnard. Pas de fioritures, pas de trajets directs, pas de calèches pour y accéder ou de moyens de téléportation mis en place, le seul moyen d'y accéder était de traverser les sables ardents, le soleil cuisant, ainsi que les hordes de monstres qui pouvaient traverser de temps à autres ces contrées désolées, profitant du moindre repas qu'ils peuvent croiser. Nombreux sont les inconscients qui, bien trop fiers de leurs compétences, finissaient bien souvent dans le ventre d'une créature du désert, ou à cuire lentement sous les rayons sans pitié du soleil. Pour ceux qui avaient la chance de ne pas croiser d'autres concurrents peu scrupuleux décidant déjà de réduire un peu le nombre de leurs futurs adversaires. Après tout, tant qu'ils ne se trouvaient pas dans l'oasis finale, il n'y avait absolument aucune forme de loi pour défendre les fous qui osaient se balader dans les sables d'Ashnard.

Et oui, une Oasis. Car si les environs étaient pleins d'un danger absolument sans aucune mesure, la destination finale avait, quant à elle, l'apparence d'un petit paradis sur terre. Le grand tournoi d'Ib-shar avait choisi pour lieu d'installation l'une des plus grande Oasis d'Ashnard, près de quatre kilomètres de verdure et de hautes plantes exotiques, le tout autour d'un point d'eau magnifique dans lequel vivait quelques antiques formes de vie aquatique. Lors du tournoi, les tentes, les installations diverses, ainsi que les audacieux prétendants à la première place de cette compétition envahissait cette végétation luxuriante, découvrant non seulement l'une des plus belle merveille de Terra, mais surtout un milieu où chaque feuille pouvait cacher un coup en traître, une proposition alléchante, ou quelques affrontements curieux au nom d'un honneur tout aussi surprenant en ces terres. Grob, lui, aperçu ce magnifique paysage avec un sourire tordu sur les lèvres. Il allait bientôt faire nuit, aussi de pouvoir voir sa destination finale ne manqua pas de lui procurer un plaisir intense, qu'il n'exprima toutefois pas plus en accomplissant les derniers kilomètres de voyage.

À mesure qu'il s'en approcha, de nombreuses lumières se mirent à étinceler derrière les feuillages charnues et les buissons de baies désertiques. Puis, quand il parvint à l'orée des lieux, ce fut pour remarquer avec un certain désarroi un grand nombre de charrettes en tout genre, de carrioles plus ou moins grandes, voire même de certain modèle à vapeur, cette technologie des humains qui leur permet de déplacer de grands véhicules armurés sans avoir à faire le moindre effort, ni-même avoir de bêtes pour tirer leurs engins de malheur. Encore un avantage de ces créatures que le gobelin détestait. Enfin, s déplaçant au milieu des feuillages, il commença à véhiculer au milieu de la foule, non sans produire son petit effet. Que ce soit sa hache aux proportions surprenantes, son évidente nature, ou ses yeux d'un rouge brillant à glacer le sang, plus d'un humanoïde observa sa présence avec une certaine forme de stupeur. Dans ce genre de cas, il savait bien que l'un d'eux aurait tôt fait de l'attaquer, avec un autre collègue, une fois qu'il aurait le dos tourné. Il lui fallait se faire accepter, et le plus simple... Était de se comporter comme les autres.

Il redressa son nez crochu, observa les alentours puis... vit ce qui l'intéressait. Un carrefour comprenant un nombre conséquents de carrioles diverses se trouvait près de l'eau, un agglomérat dont l'être à la peau bleue pouvait déjà sentir émaner les vapeurs suaves de l'alcool. Il accéléra donc le pas sous des regards mélangeant désapprobation et haine, évita d'un geste vif un idiot qui voulu lui faire un croche-patte discret, puis arriva enfin au milieu de cette partie réservée à la boisson et la nourriture. Son joie était vite-vu, il s'approcha du premier comptoir qui lui plût, leva son poing fermé au niveau de sa tête, puis déposa sur le bois une paire de piécettes scintillantes.

" De quoi m'faire oublier le voyage !
 -  Une pièce suffira pour ça mon gars.
 -  Ben mettez m'en un double ! "

3
Prélude / Re : C'est moi le protagoniste, capisce ? [Meowlidé]
« le: dimanche 28 mai 2023, 11:32:26 »
Bien le merci !

Grob est fier, pouvoir aller dévorer schlakwa et bourriner barback ! Ou inverse, pas certain.
Grob ! Grob ! Grob !

*Se met en route en s'auto-felicitant*

4
Prélude / Re : C'est moi le protagoniste, capisce ? [Koya]
« le: samedi 27 mai 2023, 22:23:31 »
Grob est pas nourriture, mais vipère si !
Grob connait bonne soupe de serpent, délicieux avec champignons Ilki.

Merci bien Ythaquia.

5
Prélude / Re : C'est moi le protagoniste, capisce ? [Koya]
« le: samedi 27 mai 2023, 22:17:07 »
Respecte Grob ! Et Grob sera pas vilain en retour !
Mauvaise gueule mais pas mauvais non plus, y'a qu'celui qui gagne qui peut décider !

Merci beaucoup pour le bienvenue ^^

6
Prélude / C'est moi le protagoniste, capisce ? [Meowlidé]
« le: samedi 27 mai 2023, 21:26:15 »
" Je s’appelle Grob.
Grob savoir qu’il est pas aimé par les autres espèces. Grob s’en fout. Tape dans TOUT !
Et aujourd’hui, Grob dépose son bout de papier.
Parce que Grob, maintenant, y sera aventurier !
"

Identité :

Nom : Grob, aucun nom de famille connu, ni d’appartenance à un clan peau-verte.
Âge : 37 années, a déjà surpassé l’espérance de vie d’un gobelin moyen.
Sexualité : Semble témoigner un intérêt envers tout ce qu’il peut appeler “Schlakwa”. Pas d’explications plus claires sur ce terme.
Race : Est visiblement une créature peau-verte de type gobelinoïde. Pourtant, semble témoigner d’une meilleure nature physique que ses homologues communs. Catégorisation en “Champion Gobelin”.


Description physique :

Grob est une créature dont la nature profonde est marquée sur l’ensemble de son corps, et le moindre rictus de ses traits. Il est visiblement court sur pattes, atteignant pourtant pour son espèce la taille sublime d’un mètre et douze centimètres, tandis que sa peau a visiblement abandonnée depuis plusieurs années la teinte verdâtre de ses confrères. À la place, il arbore désormais un cuir bleuté, épais et parcouru de multiples cicatrices, tâches de brûlure, voire même par quelques curieux endroits d’excroissances témoignant d’une régénération naturelle un peu aléatoire. Mais ce qui reste le plus évident vis-à-vis de cette forme physique peu naturelle pour sa race, c’est l’impressionnante musculature que ce petit corps semble avoir développé. L’ensemble de ses membres est parcouru de la ligne dense et solide de fibres musculaires poussées à l’extrême de leur capacité. Son buste, élargi par l’entraînement le plus strict, est dénué de la moindre trace de graisse sous-cutané, produisant alors un effet visuel curieux où ses flancs semblent étrangement gonflés par la présence de muscles normalement inexistant, à moins qu’il ne s’agisse de nerfs, pour le pire. Puis il y a ce visage, un faciès si terrible qu'il mérite, à lui tout seul, sa propre description :

Grob n'est pas qu'un gobelin, il est PLUS qu'un gobelin. Si l'on peut douter de cette information, il n'en reste qu'un élément de son corps l'exprime avec une précision chirurgicale : sa tête. Le nez est long chez les gobelins, mais chez notre puissant objet d'intérêt, l'on pourrait croire qu'il l'a fait allonger par le biais de quelques anneaux de fers bien placés. Ses oreilles, hautes et pointues, sont surtout en bonne partie en lambeaux, les coups de couteaux et de dents n'ayant pas pardonnés ces appendices, tant et si bien qu'il n'y a pas une bordure de ces dernières sans une cicatrice ou un morceau de chair ballant. Sa bouche est large, ses lèvres fines et élastiques, lui permettant ainsi d'ouvrir cette première dans des rictus souvent dérangeant, presque corrompu par la malignité de la créature. Une impression renforcée par une rangée de crocs longs et aiguisés, dont Grob cache souvent le plus terrible secret : les six premières dents de chaque partie de sa mâchoire sont crénelées, lui ayant quelques fois permis de survivre à une morsure prêt. En tout cas, tout ces éléments sont en soi une vision de cauchemar, certes, mais qui ne fait qu'approfondir l'ultime pied de nez à la beauté de ce corps hideux : ses yeux. Deux billes enfoncées dans le crâne du gobelin, gorgées de sang et d'humeurs, dont s'échappe naturellement un regard plein de haine.

Tout cela, c'est la forme naturelle de cette créature au demeurant peu sympathique. Il n'est pas à faire mention de ce qui se trouve entre ses jambes, l'horrible être ne s'étant pour l'instant pas permis de farcir quelques schlakwas afin de chercher à créer une autre forme de vie dépendante de lui. Non, il garde son pagne par-dessus et se contente de vivre pour ce qu'il a toujours considéré être le plus important : survivre. Ainsi, Grob s'est mit à accumuler un certain nombre d'équipements et de tenues qu'il a apprit à entretenir et porter. Généralement, il reste assez rustique, se contentant de peaux et de morceaux de cuir pour se vêtir, mais il semble affectionner certains bijoux, notamment les anneaux et les torques, se permettant alors de se parer de ces morceaux scintillants pour mieux signifier qu'il est supérieur aux autres soldats de son espèce. Toutefois, une seule chose compte réellement à ses yeux. Il pourrait être nu comme un ver, couvert de boue, de sang, de sueur, une chose ne quittera jamais sas abords, rarement sa main à quatre doigt : Sa hache, son arme, sa favorite, sa compagne de toujours pour lui permettre, années après années, de continuer de parcourir les routes sans jamais crever.



Description mentale :

Malgré tout ce que renvoie son physique disgracieux et agressif, Grob n'est pas aussi facile à comprendre qu'on pourrait le présupposer. La première des choses qu'il faut rapidement comprendre lorsqu'on lui fait face, c'est qu'il n'est pas un simple gobelin, il en est un qui a survécu plus longtemps que la majorité d'entre eux, qui est parvenu malgré tout les purificateurs, tout les aventuriers, mages et autres héros en quête de gloire... à s'en sortir vivant, voire parfois à leur apprendre l'humilité. Il est ce qu'il y a de plus entraîné et de plus puissant parmi ses confrères, ce qui ne serait pas grand chose toutefois si ce n'était pas accompagné d'un élément, simple, mais crucial pour n'importe quelle monstruosité avec l'ensemble de la faune héroïque au cul : l'intelligence.

Grob, c'est un être aussi vicieux qu'imprévisible. C'est une personnalité changeante, capable de fomenter des plans terribles pour des objectifs ahurissants de simplicité ou pourtant visiblement trop complexe pour être tenté. Ce champion gobelin, c'est un être qui ne laisse pas les choses au hasard, qui a vu trop de ses semblables se faire massacrer par stupidité ou manque de préparation. Qui a vu trop de prétendus guerriers tomber sous les coups de sa hache alors même qu'ils semblaient certains de leur victoire. Il sait que nul en ce monde n'est infaillible, que tout le monde peut chuter. Aussi, ayant atteint un âge suffisamment avancé pour observer la vie avec un peu de recul, il a développé aussi des traits peu communs parmi ceux de son espèce. Et parmi ceux-ci, il en existe un étrange mais qu'il apprécie de plus en plus, à savoir le respect. S'écartant de ses homologues, il commence à comprendre qu'au-delà de ses instincts, il y a aussi des émotions bien plus complexes, que l'on peut estimer un ennemi... Merde, on peut même avoir du respect pour une schlakwa ! Ça complique souvent les choses, mais ce n'est pas bien grave.

Grob, c'est donc un être qui se sépare de ses racines culturelles, autant mentalement que physiquement. Malgré sa nature corrompue, il apprend à apprécier les choses, à abandonner la haine pour accepter un spectre émotionnel bien plus large. Pour autant, tout n'est pas magnifique chez cet être, il reste malgré tout une créature fondamentalement mauvaise : Pour survivre, il fait acte de sauvagerie. Pour survivre, il fait acte de tromperie. Pour survivre, il haï avant d'apprécier. Et la première chose qu'il déteste sont les peaux-vertes dans leur globalité. Il pourrait égorger un à un l'intégralité de son espèce et ses voisines qu'il le ferait avec un grand sourire. Puis après, il éliminerait sûrement les prétendus héros. Puis les écureuils parce que c'est de la saloperie. Puis les mages et leurs horribles pouvoirs sans mérite. Enfin, tout ça pour dire que ce n'est pas parce qu'il est désormais bien plus sage que les autres membres de sa race qu'il en est devenu une bonne personne. Il fait les choses à sa manière. Si il rencontre une bonne personne, il acceptera le concept amical... et si il rencontre une schlakwa qui vaut le coup, tout les moyens seront bons pour s'en emparer.

Ah ouais, schlakwa, c'est "reproductrice". En soi, les gobelins utilisent rarement ce terme, préférant lubvak, ou "pondeuse". Mais Grob sait qu'il vaut mieux qu'eux. Il sait qu'il n'est pas en quête de n'importe quelle femme. Seulement ce qu'il se fait de meilleur.



Histoire :

Grob est né. À un moment, au moins, forcément. Il a fait partie d'un clan aussi. Normal, tout les gobelins ont un clan à la naissance, plus ou moins puissant. Et sûrement que Grob a dû vivre comme tout jeune morveux dans ce genre de monde : Se redresser le plus rapidement possible, et frapper les autres plus petits pour tenter de chopper les pauvres morceaux de nourriture qui pouvaient traîner autour de lui.

Mais tout cela, il ne s'en rappelle pas. Notamment parce que trois jours après sa venue au monde, l'ensemble de son clan fut massacrer par d'autres gobelins. Une simple guerre de territoire, le besoin pour les uns de prendre plus de place au vu de l'importance de leurs troupes. Ce fut si rapide, fulgurant même : les adultes se firent massacrer par leurs voisins sans la moindre vergogne, tandis que les lubvaks pleines furent rapidement égorgées, de manière à éliminer les descendances non-désirées. Puis il y eut la grande question pour le nouveau chef de ce terrier immonde où règne la loi du plus fort : Que faire des plus jeunes, de ceux qui viennent d'arriver au monde, qui n'ont désormais ni protecteurs, ni instructeurs ? Normalement, ils auraient tous dût être éliminés. À la place, le chef Ruug, de la troupe des Shnitz, fit un choix curieux : Tout les morveux suffisamment fort pour survivre, il allait les mettre au travail. S'ils se rebellaient un jour, alors il les éliminerait... ou les engagerait.

C'est ainsi que Grob fit son entrée dans la vie consciente : en étant esclave.

Il n'avait pas apprit à bien mâcher ses aliments qu'il fut envoyé pour agrandir les galeries de cette cachette gobeline. Ses doigts creusèrent ainsi la surface rocheuse et boueuse des mois durant, ses ongles se brisant au fur et à mesure tandis que son corps grandissait, prenait lentement la forme d'un jeune en pleine santé. Il en vit, de ses petits camarades, crever de dénutrition, se dessécher par manque d'eau, ou finir au bout d'une pique pour avoir osé déserter le chantier. Lui, il s'en foutait. Il n'avait pas de nom, il n'avait pas de pagne, pas d'outil ni d'existence. Il était la pioche, on lui avait apprit que c'était tout ce qu'il pouvait être. Alors il ne fit qu'obéir, sans jamais se poser de questions. Seul comptait le moment grâcieux où l'un de ses confrères s'écroulait, incapable de poursuivre sa tâche plus longtemps. Cela lui donnait l'occasion de manger de la viande, de se renforcer, de pouvoir être celui qui survit, plutôt que celui qui se fait mâchouiller.

Au bout de deux ans de ce dur labeur, deux choses étaient évidentes. Ses geôliers, stupides et rieurs, étaient désormais plus petits que lui. Les gardes qui étaient postés sur son chemin n'osaient quasiment plus le taquiner du bout de leurs armes volées, se contentant de le laisser rentrer dans son alcôve pour dormir quelques heures avant de retourner arracher la pierre de ses mains nues. Et puis ... Il était évident qu'il était le dernier encore en vie de l'ensemble des morveux esclavagisés. C'était étrangement satisfaisant, mais aussi enrageant : Il y voyait de la faiblesse. C'est porté par cette marque d'orgueil que le gobelin sans nom se décida alors de quitter définitivement ses quartiers, de lutter, au moins un instant, dans l'espoir de quitter les tunnels qu'il creusait depuis son enfance.

Un matin, il assomma les premiers gardes qui vinrent le chercher. Puis il se jeta sur le moindre gobelin qui osait se mettre en travers de sa route, volontairement ou non, tandis qu'il remonta les galeries en direction de la zone de vie de la tribu. Il comptait non seulement faire un véritable ravage, mais surtout prouver qu'il valait bien mieux que bon nombre d'entre eux. Chose qu'il n'aurait guère put faire sans un petit coup de pouce du destin. À la moitié du chemin il était déjà suffisamment blessé pour commencer à douter de sa rébellion, son pas se faisait lourd et sa tête lui tournait de plus en plus, alors il dû faire une pause, se cacher avant de reprendre sa vendetta orgueilleuse. Quelle ne fut pas sa stupéfaction en passant un maigre couloir de découvrir alors une zone de stockage, non pas de nourriture ou d'arme, mais d'Ilki, les champignons qui rendent valeureux. Autant dire que dans sa position, il n'eut pas à hésiter la moindre petite seconde. Il en attrapa les trois plus gros qu'il peut trouver, les enfourna dans sa gueule pleine de crocs, les mâcha bruyamment en laissant le jus âcre lui couler le long des babines.

Quelques secondes plus tard, il perdit la tête, reprenant sa fuite vengeresse avec la rage inconsciente des fous.

*
*   *

Ce coup d'éclat, s'il n'exista pas du point de vue des hommes ou d'espèces plus civilisées, ne manqua pas de créer quelques chuchotements nasillards sous terres, là où se cachent les gobelins. Un chiard, seul rescapé d'un clan faible, avait à lui tout seul éliminé trois dizaines d'autres gobelins avant d'être arrêté par les forces personnelles du chef de clan Ruug. Le pire ? Non seulement il ne l'avait pas fait tuer, mais il l'avait en plus engagé dans le clan, lui offrant des armes... ainsi qu'un nom : Grob.

C'est sous ce patronyme que le tout jeune membre de clan fit ses armes après sa libération de l'esclavage. Une activité qu'il prit tout particulièrement à coeur, entamant non seulement de particper à plusieurs pillages, mais surtout à défier ses collègues et confrères, entamant lentement de monter un véritable palmarès de gladiateur émérite... Si seulement le principe d'arène et d'affrontements pour la gloire existait chez les gobelins. Toutefois, cela ne manqua pas de faire un certain tri dans les forces de plus en plus lascives et ramollies du chef Ruug. Plusieurs années sans risquer leurs peaux, à savoir qu'ils agissaient en troupes suffisamment nombreuses pour toujours revenir vainqueur, cela avait amené la discipline militaire à des degrés bien lamentables. Grob le savait, mais il avait tout à apprendre. Ruug le constata grâce à cette nouvelle recrue, puis se mit à fulminer. Il était temps de pousser ses armées hors de leur cachette, il était temps ... D'aller marcher sur les plates-bandes des humains.

Âgé de six années, désormais un adulte accompli, Grob fit partie des premières troupes à quitter le terrier en quête de massacres. Autant dire que les pauvres petites campagnes environnantes ne firent guère le poids, aussi eurent-ils le devoir et plaisir de commencer à récupérer nourritures, outils et femmes, entamant de transporter tout ces éléments en direction de leur foyer avec la fierté du travail accompli. Pourtant, Grob s'ennuyait. Tout était si facile, si... désordonné. Ça criait, ça agitait des armes, mais les humains... C'était très décevant, rien ne lui permettait de comprendre pourquoi le chef Ruug et les sous-chefs étaient aussi craintif de cette espèce rose qui se battait avec la mollesse d'un chiard de trois semaines.

C'est quand il rencontra des aventuriers qu'il prit enfin la mesure de ses pensées bien orgueilleuses. Un groupe de cinq humains, ou ce qui y ressemble, armés jusqu'aux dents et capables de faire apparaître pièges et flammes à la simple injonction de leur voix. Sa troupe, composée de quarante-cinq gobelins, fut massacrée sans aucune forme de procès. Grob n'eut que la chance de les voir agir de loin, ainsi d'avoir le temps de trouver une solution pour ne pas se faire massacrer par ces cinq chasseurs de gobelins : se dissimuler. Il planta sa propre dague dans son ventre, puis se laissa choir sur le corps d'un autre soldat, faisant mine d'être mort tout en priant ne pas être éliminé par un de ces sorts dont les humains semblaient avoir le secret. Heureusement pour lui, le groupe qu'il avait rencontré avec ses homologues restaient des débutants. Puissants mais imprudents, il ne firent pas l'effort de vérifier chacun des ennemis tombés pour s'assurer de leur décès.

Alors Grob survécut. Il contempla le massacre peu après, un rictus mauvais aux lèvres. Il ne savait pas comment agir. D'un côté, il pouvait retourner auprès du chef Ruug, mais rien ne lui promettait que les choses s'amélioreraient. Le pire était encore d'imaginer que les cinq malades qu'il avait croisé finiraient forcément par trouver le terrier, et donc d'y procéder à un ménage sommaire. Pourtant, il se voyait mal vivre seul, sans la puissance de ses semblable pour pouvoir survivre malgré tout les dangers.

Il observa le sergent de sa troupe, un orc qui s'était rallié au chef Ruug. Son bras avait été arraché par un puissant coup de sabre, la hache de celui-ci se trouvant encore entre les phalanges crispées du peau-verte musculeux. Grob s'avança, tira l'arme à lui, puis face à la rigidité cadavérique de ce morceau du chef, planta ses crocs dans la chair avec avidité. En soi, n'était-ce pas ce qu'il avait toujours fait ? Se battre seul et bouffer ceux qu'il pouvait pour survivre ? C'était stupide de se rattacher à ce clan, il allait disparaître de toutes manières. Non, tout ce qu'il pouvait faire, c'était se barrer. Prendre cette hache et la poudre d'escampette, quitter les lieux et se lancer sur la route. S'il trouvait un clan, il le rejoindrait le temps de prendre et apprendre ce qu'il pouvait, pour alors repartir sur quelques sentiers. Un plan parfait... qu'il mit en place immédiatement, pillant les cadavres de ses congénères avant de s'éloigner, seul, par-delà les champs de blés, en une direction inconnu.

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*   *

À partir de cette époque, Grob devint un Kouash, un gobelin sans-clan reconnu toutefois pour ses capacités. Certains gobelins eurent peut-être le malheur d'aller le chercher d'un peu trop près, mais grand mal leur en fut, étant donné que l'âge offrit à notre protagoniste non seulement la force, mais aussi le manque de pitié inhérent à une vie solitaire où tout peut devenir un danger. D'abord surnommé le "marcheur", il obtint au fur et à mesure des années plusieurs titres parmi les clans où il participa aux pillages et guerre de territoire : "le gros" "celui qui cogne dur" "la hache", ainsi qu'à la fin de sa carrière "Grob la fin". Ce dernier pseudonyme était moins glorieux que les précédents, même s'il témoignait de son âge, le peau-verte ayant constaté, après plus de vingt-cinq année de service, la destruction de quatorze clan gobelin, ainsi que l'extermination de huit groupe d'aventuriers. Une vie bien remplie pour un gobelin, et Grob commença à attendre que son corps décline, fin absolument insupportable pour un être comme lui.

Ce fut l'époque où, de guerrier malin, il devint une horreur sournoise ou acharné cherchant le danger. Perdant toute forme d'espoir en sa race, considérant ses homologues comme faible, preuve d'une dégénérescence raciale où le clan est synonyme de lente diminution des compétences personnelles, Grob prit définitivement en haine son espèce. Devenant un renégat aux yeux de tous, il entama simplement d'entraîner dans son sillage la mort de nombreux des siens, ainsi que de tout ce qui croisait son chemin. Un effort qui n'avait qu'un seul objectif en soi pour Grob : appeler à lui suffisamment d'ennemis pour mourir l'arme à la main plutôt que de dépérir par vieillesse. Cela n'eut pas vraiment l'effet escompté pour plusieurs raisons. Non seulement il s'était effectivement levé au-dessus de ses confrères, ses techniques, ses pièges, son intelligence lui permettant bien souvent de massacrer les troupes stupides et lourdaudes qu'on lui envoyait, mais surtout ... Lui qui comptait sur la présence d'aventuriers de haut niveau, capable de le disperser aux quatre vents par un sort bien senti, il comprit avec malheur que les humains n'envoyaient guère de puissants héros pour éliminer les peaux-vertes, jugées bien trop peu importante.

Son honneur en prit un coup, du moins jusqu'à l'ultime rencontre de sa vie passée : Moron'lyn.

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Il avait plus de trente-quatre ans. Sa peau était désormais bleutée, épaisse, presque aussi épaisse que le cuir d'un auroch. Ses bras étaient des jambes pour son espèce, et ses jambes des pieux, de ceux que l'on dresse devant les campements pour faire office de barricades. Il avait encore aujourd'hui trouvé une occasion de se battre, de chercher la mort, sous la forme d'une troupe du clan Bouka ayant favorablement répondue à sa provocation railleuse. Mais encore une fois, il avait tout simplement prit le dessus. Non seulement la première ligne avait été écrasée par un rocher qu'il avait judicieusement placé de manière à défendre son campement, mais surtout, la seconde partie de la troupe n'avait rien trouvée de mieux que de monter le flanc de colline dans une cohue maladroite, lui donnant tout le temps de garder l'avantage de la hauteur, les tuant un par un, soit de sa hache, soit de ses ongles griffus baignés dans le poison d'Ourag, une spécialité d'un clan disparu, les Juvzz.

Il en ramassa l'équipement, récupérant notamment le bel anneau nasal doré du commandant. Soupirant de l'échec de cette journée, il ne remarqua pas la présence qui s'était glissée au milieu de son campement, assise même sur la souche qu'il s'était taillé pour avoir un siège de qualité.

" Des rixes entres peaux-vertes, j'en ai vu... Mais un seul, prêt à se farcir une troupe, c'est une première. "

Grob bondit par instant, attrapant la première lame à portée pour se protéger tandis que son soudain invité ne sembla pas bouger d'un cil, se contentant de lui faire en partie dos. Difficile de ne pas heurter plus violemment l'honneur naissant du gobelinoïde. Il remonta dans la pente, plein de rage, prêt à fondre sur cet adversaire afin de lui planter le couteau de fortune dans la gorge. Mais il ne comprit son empressement qu'au moment de l'assaut, son adversaire se redressant pour l'attraper à la gorge, tandis que son autre main bloqua le poignet de l'être bleutée, l'empêchant d'immédiatement réagir en glissant la lame dans l'avant-bras tendu. Un échec complet, mais logique : loin de garder toute sa malice, il venait de tenter une attaque frontale face à un inconnu qui s'était glissé dans son campement sans qu'il ne le remarque... Un élément qui aurait dut lui mettre la puce à l'oreille.

Enfin, dans cette position, Grob n'avait clairement pas la largesse de pouvoir riposter, même de réagir, la pression autour de sa gorge lui coupant la respiration. Pourtant, son adversaire ne refermait pas définitivement sa main. Il ne l'achevait pas...

" Du calme. Ça fait un moment que tu laisses traîner tes casseroles dans toute la contrée, il y allait forcément y avoir quelqu'un pour t'éliminer à un moment. "

Il tenta de baragouiner quelques mots en commun, ne produisant malheureusement que des raclements de gorge et quelques renâclements étouffés. Toutefois... Une tentative de discussion qui sembla suffire à son adversaire, laissant tomber le gobelin au sol en relâchant la pression qu'il avait sur son cou.

" Raaaagh... Pourquoi... parler... avec proie ? "

Son commun était rudimentaire, mais suffisant pour convoyer le sens qu'il voulait offrir à sa question. Pour quelle raison un tueur irait parler avec celui qu'il doit éliminer ? C'était bien là la question que se posait majoritairement Grob, surtout après avoir compris durant sa suffocation qu'il n'était clairement pas capable de lutter contre celui qui était venu lui ôter la vie. Cherchant toutefois à se redresser, tout en attendant la réponse de cet inconnu, Grob se doutait en son for intérieur que malgré sa demande la mort allait vite le faucher, aussi préférait-il que cela se fasse sur ses deux pieds. Rien de pire que de mourir comme un lâche, à se traîner au sol comme un ver en signe de survie. Il était peut-être malicieux, capable de tout pour survivre... Mais il savait aussi reconnaître l'inéluctabilité de son destin face à cet être.

" Pourquoi ? Eh bien justement pour ce que j'ai sous les yeux. Une étrangeté. Ça ressemble à une peau-verte mais ... ça n'en a pas le comportement. Du moins, ça n'as pas la lâcheté qui me donne envie de les découper. "

L'homme se retourna, s'asseyant alors de nouveau sur la souche taillée, avant de regarder par-dessus son épaule. Grob, malgré son âge, malgré tout ce qu'il avait vécu... restait là, planter devant la scène, comme hagard. En fait, il avait tout le mal du monde à comprendre, à s'expliquer, à théoriser les véritables raisons que pouvait cacher l'être encapuchonné devant lui. À la place de la moindre justification logique, il ne trouva qu'incompréhension et doute, l'ensemble s'exprimant sur son visage dans un air hagard, la grimace l'accompagnant ayant sûrement de quoi faire hurler de rire un noble nexusien en besoin d'un bouffon de compagnie. Mais rien de ceci ne vint de la part de l'aventurier sensé l'éliminer. Il se contenta de rouvrir ses lèvres sur un ton calme et avenant.

" As-tu un nom ?
 -  Grob.
 -  Grob, je suis Moron'lyn. Dans le conté voisin, je dirige la "Société des Lames", une guilde d'aventurier qui fait dans l'exploration et le mercenariat. "

Il sortit un document, le tendit calmement en direction du gobelin bleuté.

" Je pas lire.
 - Tu n'en as pas besoin. C'est un contrat présigné. Je te propose de devenir aventurier. "

Le silence. Grob ne comprenait rien de ce qu'il se passait, en revanche, il commençait lentement à observer cet être qui lui faisait une proposition des plus perturbantes. Il lui faisait dos, mais il était sur-ses-gardes, prêt à réagir à la moindre attaque. Il avait une main occupée par le morceau de papier, mais il savait que celle-ci pouvait devenir une poigne mortelle en un instant. Et puis ... c'est là qu'il parvint à les apercevoir, quasiment sur chacune de ses phalanges, sur le bord visible de sa joue, ou au niveau de sa cheville. Des cicatrices. Une quantité affreuse de cicatrice. Ce type qui lui faisait une proposition, c'était pas juste un mage qui pouvait le dominer par le simple don de la puissance innée, non. C'était un guerrier, surentraîné, ayant vécu tant de combat, gagné tant de duels, à l'instinct entraîné par tant de coups bas et de tromperie. Ce qui naquit dans le coeur noir du gobelin... Ce fut une marque de respect. Il avait rencontré un premier être qui le supplantait sans avoir triché. Un véritable survivant, sans artifices.

Grob sourit. La mort pouvait bien attendre désormais, il avait en face de lui quelqu'un à égaler. Si ce n'était en force, il se le devait par ses efforts.

" Oui. "

*
*   *

Au beau milieu d'un hall de marbre, un pauvre page se massait les tempes tout en observant ce qu'il venait de se passer. Non seulement les magistrats étaient venu ce matin pour retirer l'affiche de "la terreur bleue", laissant entendre que l'un des dangers récurrent de cette contrée venait enfin de trouver sa fin, occasionnant alors un certain soulagement, mais surtout ... La-dite terreur était rentrée quelques heures plus tard à l'intérieur du hall, un papier crasseux dans la main. Autant dire que la petite jeunette à l'accueil manqua s'uriner dessus, tandis que le susmentionné lettré avait manqué aller se terrer sous un meuble en espérant passer inaperçu. Mais pas de sauvagerie, pas de massacre... L'être hideux se contenta de poser la feuille sur le bureau de la jeune femme terrorisée, dont les tremblements ne manquèrent pas de l'empêcher de bien lire le document. Pourtant, après un hoquet de surprise, fort fut de constater qu'elle ouvrit un tiroir, donna quelque chose à cet indésiré visiteur, puis attendit son départ pour amener au page interdit le formulaire déposé par l'ancienne tête d'affiche.

" Initié Matthew nous .... nous avons un nouveau membre. "

~FIN~


Comment avez-vous connu LGJ ? :
C’est un DC

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