Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Sturm und Drang

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SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 30 jeudi 21 août 2014, 15:17:43

Trois choses.

Les sensations. L'étroitesse de son cul n'a d'égal que la profondeur à laquelle elle a enfoui sa perversité, et donc, sa vraie nature : Celle d'une perverse, avide de nouveauté, d'interdits et de soumission. Il voit très bien le tableau, oui... Elle a perdu son pucelage avec un type de qui elle était probablement amoureuse sur le moment, genre mec bien, gentil, ça a été un temps puis ça n'a pas duré, elle a eu quelques amants qui tous étaient sans grande fantaisie, peut-être un peu plus jeunes, genre corniaud romantique, qui pensent aux voyages et à la vie simple. Bon, d'accord, pas mal de caricature, mais il y a néanmoins un fond de vrai dans tout ça. Tout ça pour dire qu'elle se fait dépuceler le fondement... Et que le ressenti est à la hauteur de ses espérances. Enserré dans un étau de chair bouillant d'envie, cajolé par un conduit qui sent pour la première fois une telle intromission en lui, Siegfried est aux anges.

La vue. OK, Akina est belle. Ses traits d'eurasienne tirant franchement vers son côté pur blanc sont tout à fait au goût du nazi, fatigué de voir ces étudiantes bridées devenant assez communes à ses yeux. Dans le même temps, les occidentaux, il en a déjà assez goûté. Elle, elle n'est ni tout à fait d'un côté, ni tout à fait de l'autre, et ça lui convenait parfaitement. Bon, parlons aussi de son corps : Des formes avantageuses, pas désagréables à regarder, un arrière-train qui donne probablement à rêver aux passants dans la rue, dans lequel Siegfried est allègrement fiché, et sa position équivoque, loin d'être innocente, jambes bien écartées pour l'accueillir.

Le comportement. Parce que la façon dont Akina agit, parle, et pense aussi, tout du moins la façon dont elle trahit ses pensées, l'excite profondément. Son innocence brisée, sa perversion révélée, ses soupirs et gémissements, ses légers coups de bassin, ses tremblements, sa voix qui se brise... Mais il est au Paradis, ou bien l'Enfer est plus drôle que ce qu'on a bien voulu lui en dire.

-Je t'apprendrais tout ce que tu veux, Scarlett. J'aime enseigner. Tu n'auras qu'à me demander. Ou plutôt... me supplier.

Elle sent tout un coup sa queue franchir les derniers centimètres qui lui manquait, d'un coup de rein vif. Le voilà au fond, bien au fond. Il prend d'une main la hanche d'Akina pour appuyer au maximum sur ses fesses, qu'elle le sente dans toute sa longueur.

-Tu as sans doute besoin d'aide.

L'autre main est portée entre ses cuisses, pour venir caresser son clitoris, lentement d'abord, accélérant ensuite.

-Détend-toi. Laisse-toi aller. Tu es parfaite, Scarlett... Il suffit que tu te libères. Ressens pleinement... La première fois que tu te fais enculer.

Dire qu'un quart d'heure plus tôt, il était le type innocent et elle l'allumeuse de service.

Le portable est repris en main. Hmmm... Il adore ce modèle d'iPhone. Eux ont l'intelligence de faire des modèles aux rebords plats. Il trouve la fonction caméra, puis commence aussitôt à filmer. Il ne la prend pas en traître, il y a un bip caractéristique. Tout de suite, ce sont ses fesses qui sont le sujet de l'objectif, avec une queue massive qui le transperce pleinement. Il recule son bassin, puis se ravance aussitôt, sous l'oeil avide d'un téléphone qu'elle n'a sans doute jamais utilisé pour ça. Il amorce un nouveau mouvement de bassin, fort lent, puis un troisième. Là, elle se fait sodo, la petite, pour de bon.

L'étape suivante sera de poser le téléphone sur le plan de travail, de côté, dans un axe diagonale, de sorte qu'on voit en premier sa jolie gueule, puis fuyant en arrière son corps, et finalement ses fesses, avec le type en costard (sans sa gueule dessus) qui lui tient les reins et le minou, s'agitant sur elle. Il murmure alors, très bas :

-Exprime-toi. C'est ton téléphone, ton film, pas le mien. Dis-lui ce que tu ressens. Dis-lui comme c'est bon. C'est le début de ta renaissance dans un nouveau monde de plaisir. Avoue que tu es ma chienne... Et jouis devant cette caméra.

Sa main parcoure son dos, ses hanches, son cou, ses fesses. Il continue de la prendre, assez lentement somme toute, cherchant à prendre un rythme un peu plus soutenu au fil des secondes. Il fini par saisir sa belle chevelure en bataille et tirer son visage vers lui, pour glisser à son oreille :

-Je vais te laisser un nouveau choix, petite Scarlett. Choisis où je me laisserais aller.

Le téléphone tourne toujours. Il ne manquerait cette parole pour rien au monde.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 31 jeudi 21 août 2014, 15:58:49

Le coup de rein vif la secoue intérieurement. La douleur ressurgit d'un coup et elle lève son minois exotique pour crier, surprise. Encore une fois, sa voix lui fait défaut car sa gorge se noue. Elle croule sous les sensations multiples et hésite entre le plaisir et la souffrance. De nouveau, elle ferme les yeux pour penser à Siegfried. C'est lui qui l'encule, et pas un autre. Elle l'a voulu dans la peau dès qu'il lui avait proposé ce café en fin d'examen parce qu'elle l'avait trouvé incroyablement beau et charismatique. Tellement différent des jeunes étudiants de son âge, qui pavanent sur le campus et roulent des mécaniques, qui lui offrent des fleurs ou des gentils mots. Oh, Miss Walker a toujours été une grande romantique et demeure sensible aux paroles attentionnées. Toutefois, le SS lui inspire autre chose qu'elle redoute et qu'elle vénère à la fois.

Enculer, que ce mot est vulgaire selon elle, mais dans la bouche du professeur il prend des dimensions carrément excitantes et l'amante s'abandonne complètement, stimulée par les soins qu'il prodigue à son clitoris trempé. On lui enlève l'iPhone des mains, elle ne le remarque pas – en extase, traversée de part en part lors de cette sodomie improvisée.

« Que... » soupirera-t-elle en reconnaissant le déclic familier de l'appareil vidéo.

Il n'est pas en train de....non, impossible. Elle se redresse faiblement sur ses avant-bras, paniquée.

« Siegfried...non. »

Puis elle crie encore, et encore. A chaque venue en fait, quand sa cavité anale est contrainte d'enserrer le mandrin étranger. Plusieurs images se bousculent dans sa tête lorsqu'elle avise de l'oeil l'objectif de la caméra. Et la première chose à laquelle elle pense c'est le rendu. Elle aurait une tête horrible avec ses grimaces capricieuses : tantôt de douleur, tantôt de satisfaction. Elle aimerait qu'il arrête cette fichue caméra tout de suite, mais dans le feu de l'action n'ose pas lui demander. Elle se contente alors de détourner son visage pâle, fuyant l'image enregistrée, honteuse et coupable.

Sa chienne, ça aussi c'est très vulgaire. Son féminisme moderne lui interdit immédiatement d'accéder à la volonté du SS, peu importe sa beauté et son intelligence : elle ne doit pas céder à une requête si triviale. Pas après 70 années de combat pour que la gente féminine se hisse aux côtés du sexe fort, rétorque sa conscience. Cependant, parlons-en du sexe fort, il est dans son cul pour le moment et elle n'estpas en position de négocier ou de refuser ou d'exiger.

Elle répond un « oui » timide, pour ce qui est d'être sa chienne, très bas : elle n'est pas sûre qu'il l'entende.

« Aouch... » gémit-elle quand il tire sur sa crinière échevelée aux tons clairs. Il perd son souffle contre son oreille, jette dedans quelques mots bas. L'intonation, la proximité de ses lèvres avec sa peau, l'érection honorable qui embroche sa croupe : elle ne tient plus.

« Siegfried... » minaude-t-elle en s'agitant, parcourue de soubresauts. « Je vais...aaaah ! »

Akina est foudroyée et éclate en milles morceaux. La cyprine jaillit en un flot progressif le long des doigts de l'officier. Après la vague de jouissance, elle se détend et un éclair de lucidité frappe son esprit.

Elle vient de jouir grâce à une sodomie. L'improbable s'est réalisé et elle ne sait pas si elle doit en être satisfaite ou carrément dégoûtée. La belle se rend compte qu'il n'a pas pris la peine de se déshabiller, lui. Qu'il l'a plaqué dans cette cuisine pour la baiser à la hussarde ou presque. Elle en est toute retournée.

Enfin, elle se remémore de sa dernière phrase et s'exprime en se mordant la lèvre, dans un tic compulsif :

« Je veux... »

Va-t-elle oser ? L'insolence, la provocation. Souhaite-t-elle vraiment prendre le risque de le fâcher juste pour se croire plus maline ?

« Plus bas...mon vagin... »

C'est très laid de dire « vagin », mais Akina est aux dernières nouvelles encore inexpérimentée et frileuse à l'idée d'utiliser un langage sexuel trop explicite. Cette réserve pudique est criante d'ironie alors qu'elle a une queue engagée au plus profond de son cul.
C'est parce qu'elle veut être entièrement à lui qu'elle lui expose ce choix. Elle veut se rappeler, quand elle irait prendre sa douche, que c'est lui qu'il l'a souillée. C'est totalement dément, pense-t-elle.

« Mein Herr....s'il vous plaît... » supplie-t-elle comme on donne le coup de grâce.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 32 jeudi 21 août 2014, 17:21:54

Elle montrait encore quelques réticences. C'était naturel. Il l'avait déjà poussée très loin pour une première fois ensemble, et elle avait su redéfinir ses bornes. Il ne pouvait pas lui vouloir de ne pas avoir obéi à tous ses ordres...

Il n'avait pas cœur à montrer sa fureur, sa haine vengeresse d'une attente qui se doit d'être récompensée. Il restera calme jusqu'au bout. La colère, la violence, on verra ça dans quelques instants. Akina n'a pas démérité, et elle vaut bien la concession de ne pas lui casser complètement les fesses, encore vierge il y a vingt minutes. Elle a été son honnête petite chienne, même si elle peine à l'admettre.

Il n'y a pas besoin de mots, de toute façon. L'orgasme foudroyant qui l'a transpercée est une preuve saisissante de la soumission. Il fut si intense que Siegfried lui-même en eu des frissons, en la sentant s'agiter contre lui, faisant vibrer sa queue comme si il l'avait collé sur une batterie de voiture. L'image est parlante. L'électricité qu'elle dégage lui donne déjà envie de jouir.

Elle semble s'écrouler, mourir, mais Siegfried n'en a pas fini avec elle. Il s'attendait à une réponse timide de sa part, un classique « où vous voulez », un peu aventureux « Dans mon cul » ou encore l'osé « SUR mon cul », qui relevait à la fois de la tiédeur mais aussi d'un peu de perversion. La demande est toute autre. Et, en un sens... Lui plaît bien. Il s'était crispé au début en entendant son choix, mais se radoucit bien vite.

-Je t'avais dit que cet endroit-là te serait accordé en fonction de ton mérite... Et je suppose que j'ai de quoi être fier de toi. Tu l'as gagné.

À ce stade, il a la solution de la prendre sauvagement en levrette, ou d'y changer... Et c'est ce qu'il choisira. Il reprend à cette égard le portable pour filmer Akina, sortant leeentement d'elle, pour la prendre par le bras et la faire se retourner, s'asseoir sur le plan de travail.

-Dans les yeux.

Et il la fixe. Il y met un point d'honneur. Sa verge n'a aucun mal à se frayer un chemin jusqu'à sa fleur, qu'il conquiert allègrement, avec bien moins de soin que pour l'autre orifice. Le téléphone est tenu à hauteur de buste.

C'est ainsi qu'il la prend, sauvage et bestial, ne s'emmerdant plus avec cette putain de décence. Il a un corps à défoncer, et c'est ainsi qu'il se comporte. Main allongée sur le pubis, pouce énervant la perle nichée entre ses jambes, queue qui la ravage. Foutu nazi avec un gros complexe de supériorité et un besoin de faire mal pour se sentir bien. Il ne compte pas s'arrêter. Rien ne pourra le faire s'arrêter. Rien. Il la baise dans l'unique but de s'arracher un orgasme, et c'est ce qu'il va faire. Il faudrait une bombe sur la maison pour qu'il daigne seulement ralentir.

… ou une sonnette de porte.

Suivie d'un « tap tap tap, Akinaaa ? » entendu derrière l'entrée. D'un seul coup, le SS a une nouvelle idée.

-Faisons un marché. J'accède à ta demande, et tu viens ouvrir la porte avec moi...

Pas le choix, de toute façon. Il reprend sa cadence d'enfer, faisant remuer ce corps fragile à chacun de ses coups de reins, finissant même par donner le téléphone à Akina pour qu'elle filme « là, uniquement là », grogne-t-il en désignant son bassin qui la défonce, ce qui lui offre ainsi une main libre pour porter deux doigts sous elle, pénétrer son cul. Vlam, orgasme. Un coup de marteau. Une éjaculation massive qui sent bon la victoire, l'aboutissement, et l'espoir. Injection de foutre au fond de son ventre, et il ne tient pas à perdre de temps. La caméra s'interrompt parce que le téléphone sonne, et ça tape de nouveau à la porte.

-Y a quelqu'un ?

Peut-être a-t-il peur d'entrer de force, vu le caractère de Jack. On le comprend. Ayant vite repris ses esprits, il se retire d'elle, la saisit par les cheveux pour qu'elle se mette au sol, sur ses pieds, et la fait marcher tant bien que mal vers l'entrée.

À moins de deux mètres de la porte, Kenneth pousse doucement la porte. Siegfried s'arrête, tire son crâne vers le bas.

-À genoux.

Il n'a aucun mal à la faire s'écrouler à ses pieds. Kenneth ouvre totalement, et tombe sur... sur ça. Siegfried a du mal à contenir sa joie, et ne peut s'empêcher de sourire.

-Salut bonhomme.
« Modifié: jeudi 21 août 2014, 19:37:12 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 33 jeudi 21 août 2014, 20:48:12

Elle est légère comme une plume lorsqu'il la retourne.
Aussitôt, elle obéit et  ses prunelles mordorées plongent dans le ciel nocturne qu'est le regard de Siegfried. Aucune lune, aucune étoile n'éclaire les yeux du nazi ; elle se surprend à avoir peur de nouveau. Peur de cette pente obscure sur laquelle il la pousse.

Akina s'interroge au sujet de cette récompense, cette fleur qu'il lui fait en acceptant son choix. Elle ne saisit pas encore les tenants de cette étrange relation. Elle a oublié la caméra, ne comptent plus que les iris bleutées et sombres de son amant. Ils sont magnifiques, remarque-t-elle en silence, totalement absorbée par sa contemplation. A la première pénétration, elle manque de rompre le contact visuel, franchement surprise.

Elle n'a aucun scrupule à lui ouvrir davantage ses cuisses, étalée de moitié sur le plan de travail. Elle s'appuie de ses deux mains sur le bois. La droite glisse malencontreusement sur le vin renversé, mais un brutal coup de rein rattrape sa maladresse : elle se sent soulevée du meuble et à la fois clouée à ce dernier. La force que jetait le professeur dans leur coït était exquise, vulgairement exquise, corrige-t-elle, le souffle court, les lèvres entrouvertes et les joues rosies de chaleur. Elle halète, gémit sans que cela ne soulage son excitation.

« Siegfried...non... »

Je vais encore jouir, termina-t-elle intérieurement.

Son corps est cambré vers celui du SS et elle encaisse à ne plus en finir. Elle a la désagréable impression d'être à sa place. « Pute », répète sa conscience – mauvaise. Bien évidemment qu'elle se pense coupable au regard de la situation. Son père a payé, c'est comme s'il la baise par procuration en ce moment même. Akina s'en indigne et déglutit pour se contraindre à un minimum de discipline mentale. Elle n'aura jamais, pas même une milliseconde, quitté les yeux de Siegfried. Son visage bouge au rythme des violentes allées et venues dans son con inondé de mouille. Elle serre les dents quand elle a trop mal, parce qu'il lui fait mal en la baisant. Elle ne connaît pas cette douleur, on a toujours été trop doux avec elle.

Elle a envie d'embrasser l'allemand, de le toucher, de passer sa main soignée dans ses cheveux bruns. Toutefois l'idée l'intimide : et s'il n'aime pas ça ? Tant pis, elle outrepasse encore sa raison en risquant un geste vers la figure du noble avant d'être interrompue par la sonnette d'entrée.

« Kenneth ! » s'exclame-t-elle soudainement.

Putain. Merde, jure-t-elle dans sa tête. Et l'autre qui lui propose d'ouvrir à deux. Et pourquoi pas inviter tout le quartier pendant qu'il y est ?

« Non ! » répond-elle, outrée.

Hors de question.

Pour seule réponse, elle reçoit l'iPhone entre ses mains. A sa plus grande surprise, elle filme. Forcément, son esprit est encombré par la présence de l'étudiante derrière la porte, tout près. Le mécanisme s'enclenche et pilonne ses sens comme Siegfried est en train de lui ravager l'entrecuisse. Kenneth. La caméra. Les grognements de satisfaction du professeur. Ce piston de chair qui l'écarte, la brûle, la remplit.

Nouvel orgasme. Express. Fulgurant. Il emporte ce qu'il lui reste d'énergie et de conscience. Sensible, incroyablement sensible même, elle ressent la brûlure plaisante du foutre gicler contre les parois contractées de son intimité. Il faut lui réapprendre à respirer, elle n'y arrive plus, cherche son souffle en vain, braquant son regard ardent sur Siegfried, choquée. Comment arrive-t-il à faire ça ?

Le téléphone sonne. On s'agite de nouveau à la porte. Scarlett blêmit d'un coup. Elle est épuisée et n'a qu'une ambition pour les seize prochaines heures : dormir. Cependant, à l'entrée, Kenneth se fait insistant. Il va entrer, elle le sait. Il ne craint pas Jack Walker. Il serait venu avec une barre de fer qu'elle ne serait pas étonnée. Entre autre, un véritable irlandais, soucieux d'en découdre quand son amour propre est en jeu.

« Aaïe ! » crie la jeune femme alors qu'il l'empoigne par la chevelure.

Elle n'aura jamais connu traitement plus dégradant.

Remise sur pied, le sperme coule lourdement le long de ses cuisses. Il ne lui laisse pas la possibilité de fuir : c'est son cuir chevelu ou suivre le SS. Elle choisit le SS. Arquée de manière à épouser la prise qu'il a sur elle et minimiser la douleur, elle se retrouve dans le vestibule, face à la porte, les collants déchirés, la culotte et l'entrejambe salis.

Il achève sa dignité quand il la ploie à genou, au gré de son envie. Ses genoux heurtent le sol, ses fesses se posent sur ses talons, vaincue, comme une grossière prise de guerre.

Kenneth entre et elle voudrait mourir.

« Salut bonhomme ».

L'ex petit-ami d'Akina la découvre agenouillée au pied d'une silhouette vaguement familière, à moitié nue. Sa première réaction : une érection. Sa deuxième : vouloir mettre un pain de forain dans la gueule du professeur qu'il connaît de la veille puisqu'il l'a interrogé sur la recherche médicale et l'armement. Il n'y croit pas. Il sent l'odeur de sueur, de foutre, de baise. Ca crève les yeux. Il fulmine.

« Putain ! Akina... ! »

Elle a une folle envie de pleurer. Ses yeux picotent, mais elle se retient.

« Ce...ce n'est pas ce que tu crois Kenneth... » fait-elle d'une toute petite voix.

Ah bon ? Cette dégaine de pute, ce parfum de sexe ? Pas du tout ce qu'il croit ? Le jeune homme claque brutalement la porte derrière lui. Soit elle se fout de sa gueule, soit elle est clairement traumatisée par ce que vient de lui infliger ce fils de pute en costume. Oui fils de pute, c'est comme ça que Kenneth qualifie Siegfried.

« Fils de pute. » déclare-t-il à haute voix, le poing serré. « Lâche-la. Lâche-la ou je te pète la gueule. »

Elle ferme les yeux, terrifiée. Après un temps oppressée par l'atmosphère électrique et écrasée sous la tension, sa crinière soyeuse retombe sur ses épaules. Siegfried vient de la libérer. Elle soupire de soulagement, mais n'ose pas encore se redresser. La peur la prend aux tripes, c'est viscéral. Elle aurait voulu rester au sol afin de plaire à l'allemand. Elle commence à comprendre qu'il apprécie l'humilier. Cependant, merde, Kenneth est là et sa présence lui procure le courage de se relever, les jambes chancelantes.

Son camarade la rattrape de justesse quand elle s'effondre. Il la presse contre lui, protecteur, aimant, hume le parfum de ses cheveux avant de fusiller le professeur du regard.

« T'es un homme mort. » menace-t-il.
« Modifié: jeudi 21 août 2014, 20:57:10 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 34 jeudi 21 août 2014, 21:30:26

Ce sourire. Le rictus du bâtard, l'expression type du fils de pute fier de son mauvais coup. Ce sourire qui manque bien de dignité, mais qui au moins est honnête dans son maléfice. Siegfried ne pourra nier qu'il aime humilier ses proies, avant, pendant, et après le sexe. C'est un tout. Un acte sexuel, chez le Siegfried mâle (pléonasme, gros, gros pléonasme) ne se limite pas à la baise : Il utilise ce qu'il y a autour, et ça forme un gros tout. Ca lui permet de prendre son pied pendant plusieurs heures d'affilée.

Là, il est encore en train de jouir, probablement.

Il aura caressé la chevelure d'Akina avant de l'abandonner.

-Non, bonhomme. Non, je ne crois pas. Et ce pour un tas de raisons.

Il prend tranquillement la direction de la cuisine, chope un essuie-tout pour se nettoyer la queue, puis se la range, difficilement, avant de se laver consciencieusement les mains. Il utilisera la première surface réfléchissante venue pour remettre en place sa chevelure, droite, puis humidifie un peu son visage.

Il revient vers eux. Il allait balancer que c'était elle qui l'avait cherché – ce qui, dans les faits, était vrai : si des caméras les avaient suivi depuis le début, personne n'aurait à douter de la faute de la métisse dans l'histoire – mais se ravise bien vite. Il regarde Akina. Il a... de la compassion pour elle.

Soupir.

-Akina... n'était pas bien. Elle est en perte de repère. Je suppose que j'ai eu tort de profiter de cette faiblesse. Cela dit, elle était consentante, mon grand. Du moins... sur l'instant. Je pense que si je lui proposais de le refaire, elle ne recommencerait pas.

Il se tourne, et tend le bras pour attraper l'iPhone d'Akina. Il coupe le son... Et se met la vidéo, léger sourire aux lèvres. « J'suis beau. J'y crois pas comment j'suis beau. Le mec parfait zéro défaut. »

-Maintenant, Kenneth, on va faire un arrangement tous les trois. Déjà, tu lui fous la paix. Elle n'a pas besoin d'une relation instable ces temps-ci, elle essaie de régler sa vie. Elle commence à reprendre le dessus sur son père, à gérer la douleur du souvenir de sa mère. Elle en vient même à se taper des profs... Grave manque d'équilibre moral. Je sais, je suis dans le même cas. Donc, en attendant qu'elle se remette, tu ne la contactes plus. Pas de SMS, pas d'appel. Elle reviendra te voir quand elle aura ralenti le train de sa vie. En attendant, je lui conseillerais de t'envoyer des photos d'elle pour que tu puisses te branler tranquillement.

Ah, il parle toujours anglais, parfaitement. Après avoir manipulé le téléphone, et hésité à montrer l'écran à Kenneth, il fini par l'abandonner, verrouillé, sur la table.

-Deuxièmement, tu ne parles de ça à personne. D'abord parce qu'Akina ne mérite pas qu'on lui fasse une réputation de merde, ensuite parce que je deviens agressif quand on touche à mon honneur. Et puis... Il serait dommage que vos deux notes chutent à un niveau éliminatoire. D'autant plus que certaines de vos professeurs ont une chute de rein solide... et qu'en échange de quelques minutes de mon temps, je suis sûr qu'elles modifieront vos notes d'une manière qui m'arrange. Alors que ton silence vous assurerait la note maximale à mon oral.

Il va voir la télé de Jack. Il se fait une idée par rapport au meuble, au mur, et se demande s'il ne devrait pas opter pour quelque chose qu'il pourrait accrocher.

-Dernièrement, parce que j'ai le droit d'être là. Et qu'aux dernières nouvelles, le harcèlement moral et l'entrée par effraction sont des infractions punies par les lois de ce pays. Oh, et puis, optionnellement : Si tu me touches, je t'enfonce la tête dans le mur, et demain matin tu chieras tes dents.

Il regardait l'heure sur son propre téléphone, constatait qu'il avait un message. Boarf. Il le lira plus tard. Il le range, désinvolte.

-Mais j'ai une idée. Demandons à Scarlett ce qu'elle en pense.

Comme d'un jeu, il avait abandonné le nom japonais qu'il utilisait devant lui depuis tout à l'heure pour reprendre son nom occidental, celui qui lui est réservé.

Il la regarde. Il a encore envie d'elle.

S'il n'y avait pas ce putain de britannique, il serait déjà sur elle.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 35 jeudi 21 août 2014, 22:18:24

Siegfried commence à répondre.

Elle trouve la force de se dégager des bras puissants de Kenneth. Ce dernier n'en croit pas ses oreilles. Il se hâte d'enlever sa veste de footballeur américain et la dépose tendrement sur les épaules frêles de son amie. Siegfried marque un point n déblatérant autant. L'irlandais est un gars simple : brillant certes, comme le démontre ses études supérieures, mais largué quand il s'agit d'autre chose que la biologie. Il n'aime pas discourir, il préfère parler avec ses poings: surtout dans cette situation.


La simple idée qu'il ait pu enfiler sa nana le rend fou de rage. Il se retient, crispe sa mâchoire avec amertume avant d'admirer Akina qui s'est réfugiée en territoire neutre, contre un mur, encore chamboulée.

« C'est vrai Akina?Et bordel pourquoi il t'appelle Scarlett ? T'as accepté que cet enfoiré te touche ! MERDE ! »

Il crache par terre, à plusieurs reprises. L'étudiant est sidéré. En moins de deux minutes il vient de perdre son ex-copine et une probable réussite aux examens. Honteuse, elle n'ose pas le regarder, livide et navrée. Ses yeux fixent l'allemand avec crainte pendant qu'il consulte son iPhone. Elle sait parfaitement ce qu'il regarde d'un air satisfait ; ça lui donne des frissons. Les muscles de son ventre se contractent immédiatement. Pour elle, à cet instant, l'université n'a plus d'importance. Son esprit est embué par le désir, l'attirance, des sentiments obscurs à l'égard de Siegfried.

« Réponds ! » lui intime vivement Kenneth.

Elle sursaute, rappelée soudainement à la réalité et ravale sa salive, mal à l'aise.

« Il...il a raison. » souffle-t-elle, la lèvre tremblotante.

Une éternité s'écoule avant qu'elle ne dirige son regard vers l'irlandais, se lovant dans sa veste comme si cela pouvait la protéger de son futur courroux. Elle se déteste.

«Je ne sais pas ce qui m'a prise Kenneth, je....j'ai besoin de.... »

Elle n'arrive pas à terminer, c'est trop dur. L'expression désorientée et furieuse de Kenneth la déroute.

« La ferme. T'es vraiment qu'une...salope. » Ca lui en coûte de l'insulter, mais la colère est plus forte. Elle lui ronge les sangs. Il doit se défouler, au moins verbalement. C'est un véritable couteau dans le coeur qu'elle vient de lui planter. Il n'arriverait pas à pardonner facilement. Puis, il pointe Siegfried de l'index :

« Tes putains de notes, j'en ai rien à faire. Je vais aller voir la police... »

«Non Kenneth ! » s'insurge Akina, effrayée à l'idée qu'un policier contrarie l'allemand.

« T'as une meilleure idée ? Ce connard est en train de nous faire chanter. »

Il la contemple longuement, la moue irritée. Un constat le frappe alors en notant la manière dont elle mire vers Siegfried, la clarté de ses yeux qui caressent la figure du professeur, cette manière qu'elle a de le dévisager.

« Ne me dis pas que t'es amoureuse de ce type. Tu peux être sûre qu'il va raquer, le boche. Nazi de mes couilles. »

Il a parlé sans vraiment savoir qu'il touche juste, parce que dans sa conception des choses, un mec au nom allemand qui se pointe pour lui piquer sa gonzesse : c'est forcément un sale nazi. Les allemands ont bon dos. C'est l'injure de trop pour Akina. Le « nazi » lui fait l'effet d'une piqûre d'adrénaline et elle indique sèchement la porte à l'attention de l'irlandais.

« Ca suffit. Va t'en. »

« Quoi ? Tu me vires ?! »

Il est révolté. Elle se défait du blouson aux couleurs de l'université de Seikusu et lui balance en pleine figure, hors d'elle.

« Sors d'ici ! »

Sa nudité de nouveau dévoilée, Kenneth perd consistance. Il balbutie, revient sur sa mauvaise humeur et se mord les lèvres : entièrement acquis au charme de la métisse.

« Attends, Akina...je veux juste t'aider. Ce type est pas net... »

Elle se retourne en quatrième vitesse afin de récupérer le téléphone qu'elle déverrouille sans lâcher son camarade des yeux.

« Va-t-en ou j'appelle la Police. Je vais leur dire que tu es entré chez moi sans autorisation. » menace-t-elle sérieusement. Sa conscience lui hurle d'arrêter, de réviser la situation. Elle refuse catégoriquement. Il vient de traiter Siegfried de nazi, merde. C'est clairement raciste et bourré de préjugés. Akina la bien-pensante est dégoûtée.

« Je veux te parler sans ce malade mental. Je t'appelle demain, réponds sans faute. »

Et il quitte la maison en fermant brutalement la porte. Walker est sur le point de perdre connaissance. La fatigue revient. Ses muscles sont douloureux. Elle n'a pas l'habitude d'être prise aussi longtemps dans ce genre de position. Son cul est endolorie, sa chatte l'élance ce qui est loin d'être désagréable car ces souffrances lui remémorent la présence d'Anton en elle. Pas Kenneth, pas un autre : lui. Lentement, elle rejoint le salon et s'assit sur le canapé. Loin de s'affaler, elle se tient droite malgré l'épuisement. Hagarde, elle se pose des milliers de questions.
« Modifié: vendredi 26 septembre 2014, 17:16:58 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 36 jeudi 21 août 2014, 23:57:47

C'est une scène surréaliste. L'irlandais fait le coq, sans comprendre qu'il n'est au mieux qu'un chapon, et dans une basse-cour, un seul a le droit à la couronne. Il est prêt à réagir au moindre mouvement de Kenneth : si celui-ci file avec la claire intention de le balancer, il l'arrêtera ; de même si il veut attaquer Siegfried ou, pire, Akina.

Et c'est là que ça devient très étrange : Akina le défend. Elle ne fait pas que se replier sur elle-même en essayant de se légitimer, ou de légitimer le SS... Non, elle montre les crocs et protège son tortionnaire. Fascinant. On n'est pas si loin du Stockholm, et ça lui plaît, tant que lui-même n'atterrit pas au Pérou.

La porte claque, les murs tremblent. Il s'interroge à son tour. Ses pas le conduisent jusqu'à Akina. Il pose une main auguste sur elle, celle de l'Empereur qui donne son absolution.

-Merci, Akina. Il n'y a rien qui ne me tienne plus à coeur que mon honneur.

Il se sent pris d'une faim légère. D'accord, il est sorti du restaurant il y a peu, mais il n'a pas fini son plat, et son métabolisme réclame, surtout après une activité physique. Il va trouver du pain de mie lyophilisé, cette merde américaine, dans la cuisine, pour s'en enfiler calmement une tranche.

-Tu lui répondras. Tu t'assureras qu'il ne dit rien. Tu lui diras que tu as besoin de prendre ton temps. Tu lui diras qu'il te lâche définitivement, que tu reviendras quand tu en auras terminé avec ce qui encombre ta vie. Et tu ne répondras plus jamais.

C'est là que ça devient étrange : Il abandonne sa moitié de tranche, s'assied à côté d'elle, et, après une hésitation, prendra doucement sa tête pour la coller contre sa poitrine, la serrant dans ses bras.

-Tu devrais aller prendre une douche et te reposer. Tu en as trop vécu aujourd'hui pour quelqu'un d'humain. Offre-toi le reste de ton temps.

Il interrompt ce court moment d'émotion, assez froid, mais lui ressemblant plutôt, pour s'éloigner vers la cuisine. Stop. Il s'arrête en chemin.

-Et merci. Pour le sexe. C'était bien.

Il file vers la cuisine avec le sourire le plus mesquin du monde sur le visage. Manipuler les sentiments, c'est tellement son hobby.



Quand elle sortira de la douche, elle trouvera... Un crumble. Non, elle ne rêve pas : Il y a un crumble au four, une délicieuse odeur de pomme chaude, un parfum de cannelle et de miel. Il n'a pas trouvé de post-it, alors il a pris un papier et du scotch, et a marqué : « Pour toi et ton père – tu peux t'en attribuer la paternité. » Suivi d'une série de chiffre, une adresse à la japonaise. Un appart' dans ce qui est considéré comme le quartier plus ou moins occidental (disons que c'est là que les bourgeois blancs se trouvent en majorité, bien que les japo' y soient toujours les plus nombreux en population). Tout en bas : « Après 19h. » Il n'y a pas de jour. Supposément, elle vient quand elle veut.

Quand elle déverrouillera son portable, deux choses : Tout d'abord, un SMS d'un numéro non-enregistré, disant simplement « Interdiction de se masturber ». Ensuite, sur son écran principal, l'une des icônes a été remplacé par un lien direct menant à la vidéo qu'ils ont faite.

Des heures de fun en perspective.

Quand au dessert, ce sera tout simplement le meilleur crumble de sa vie.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 37 vendredi 22 août 2014, 12:14:07

Après le délicieux crumble, la déception de le savoir parti, la note rédigée avec attention et une nuit pénible, Akina se décide à lui rendre visite le lendemain. Elle frappera à la porte sans réponse, appellera au téléphone sans davantage de succès. Alors qu'elle commence à penser qu'il s'était foutu de sa gueule, dépitée, elle reçoit un SMS.

Siegfried "Oui, Scarlett ?"

Ses mains tremblent. Akina fixe son téléphone plusieurs secondes comme si elle ne savait pas s'en servir. Tout à coup, elle fait demi-tour et dévale les escaliers du bâtiment en pianotant frénétiquement sur le clavier tactile de son iPhone

[21:05]Akina "Je suis devant votre porte. On peut parler?"
[21:06 ]Siegfried :  "Pas ce soir. C'est urgent ?"


Arrivée dans la rue, l'air frais lui fait un bien fou. Elle s'adosse à  sa voiture et rédige un nouveau SMS, la moue déçue.

[21:12]Akina : "Ca l'était. Quand?
[21:13] Siegfried: "Quand je te le dirais.
Si c'est vraiment urgent, je peux me libérer."


Elle pousse un soupir. Décidément, c'est un homme compliqué à comprendre. D'un clic sur ses clés, elle déverrouille son véhicule et grimpe dedans. Par réflexe, elle consulte sa figure dans le miroir de courtoisie. Progressivement, les marques des coups s'estompent. Un frisson la parcourt en pensant qu'avec Siegfried dans sa vie, elle n'aurait plus jamais de traces. Du moins, dont la paternité ne serait pas attribuée à Jack Walker. Elle reprend son téléphone.

[21:16] Akina: "Non. Ca ira, je crois que je n'ai plus trop envie de parler.
En fait, c'est Siegfried comment?"
[21:17] Siegfried " "Mein Herr".
N'appelle pas. Préfère les SMS. Compris ?"


Quoi ? Elle relit plusieurs fois le SMS. Si le « Mein herr » la fait sourire bêtement, la consigne suivante lui arrache un froncement de sourcils. Pourquoi ?

[21:18] Akina  Et pourquoi donc ?
C'est compris.
Où êtes-vous?"


Puis, elle se hâte d'écrire un autre message dans la foulée, totalement paniquée.

[21:18] Akina "Mein Herr"
[21:19]Siegfried: "Mieux.
Pour les deux questions : Je te raconterais. Pas possible par message.
As-tu vu la vidéo ?"



Non. Toutefois elle a conservé l'application sur son iPhone. Sa conscience lui a hurlé toute la nuit précédente de supprimer cette horreur. Qu'elle n'allait pas passer de « pute » à « actrice de porno amateur ». la réflexion lui tire une vilaine grimace de dégoût. Ses doigts filent sur l'écran et elle appuie lourdement sur la touche envoyer.

[21:21] Akina: "Je n'ai pas voulu la regarder.
C'était...dégradant."
[21:22] Siegfried: "Explique-moi pourquoi."


Ah bon ? Il lui faut peut-être un dessin ? Elle pousse un rire nerveux dans sa Honda et s'accoude à la fenêtre  pour prendre son visage au creux de sa main, mal à l'aise. Comment pourrait-elle expliquer ce qu'elle n'a jamais connu avant ? Il n'y a pas assez de mots, ou bien elle ne les connaît pas. Tu n'es même pas certaine de vouloir recommencer, l'avertit cette foutue conscience.

[21:24] Akina: "Vous m'avez...soumise."

Le terme « chienne », sa « chienne » lui revient brutalement. Il agresse son esprit. Elle secoue la tête. Elle avait dit oui. Faiblement, mais elle l'avait dit.

[21:24] Akina : « Comme une "chienne »
Ca vous excite?"
[21:26] Siegfried: "Ce genre de question nécessite une marque de respect, Scarlett.
Si je l'ai fait, ça m'excite. Si tu as fait quelque chose, c'est que ça t'excite. Tu commences à être libre. Tes limites morales sont encore installées.
Réfléchis à ça. Et regarde cette vidéo. Tu es magnifique dessus."


De quoi parle-t-il ? L'étudiante est complètement perdue. Elle qui, justement, a l'impression de commencer à être esclave plutôt que libre. Esclave de son propre corps, esclave de ses sentiments et les deux se ramènent à l'allemand. Finalement, esclave de lui. Merde. Elle n'arrive pas à envisager cette possibilité, mais au fond d'elle le statut ne lui déplairait pas. Quant à la vidéo, c'est toujours un non catégorique.

[21:27] Akina: "Je vous ai satisfait, Mein Herr?
J'ai mon oeil au beurre noir dessus, et ma lèvre tuméfiée".
[21:28] Siegfried: "Plus que satisfait.
T'ai-je satisfait ? Ne répond pas. Pose-toi juste cette question. Ta réponse te fera regarder la vidéo, ou non.
Ce n'est pas pour ça que tu n'étais pas magnifique. Vois au-delà."


Elle n'a toujours pas bougé de l'emplacement de parking, les yeux rivés sur son téléphone ; la figure faiblement éclairée par le rétroéclairage de l'écran. On devine la stupeur sur son minois exotique. Oui, vous m'avez satisfait, veut-elle écrire mais ses doigts tremblent. Il lui a demandé de ne pas répondre. Elle se mordille la lèvre inférieure avec acharnement. Son bas-ventre brûle d'excitation. Elle ferme les yeux et c'est pire. Elle les revoit tous les deux dans la cuisine. Pas besoin de la vidéo pour cela. Puis, la belle se ressaisit et rédige une réponse à la vite, le souffle retenu au creux de ses petits poumons.

[21:30] Akina: "Vous ne faîtes jamais l'amour normalement?
Quant à la question, si j'y réfléchis, je risque de me masturber."
[21:31] Siegfried: "Qu'est ce que la normalité ? Je sais, cette question est idiote, mais elle fonctionne.
Préférerais-tu que nous fassions l'amour "dans la normalité" ?
Ca t'est interdit. Mais voir ce film t'es vivement recommandé."


Bon sang. La normalité serait de faire l'amour sur un lit, ou sous la douche. D'offrir un baiser à son amant, une fois l'acte achevé, de s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Pas de finir à genou devant la porte de sa maison.  Elle relit le SMS et se remémore effectivement qu'il lui a prohibé les plaisirs solitaires. Pourquoi?. Même par SMS, il paraît si autoritaire, si directif. Cela convient d'ailleurs parfaitement à son port martial. 

[21:32] Akina: "J'aimerais essayer. Avec vous. Oui.
Je pensais que vous étiez un professeur intègre.
Vos beaux discours se sont envolés?
[21:33] Siegfried: "Il ne sert à rien de tenter un retour en arrière une fois un cap franchi. Tu m'as vu sous un certain jour. Tu ne me verras plus jamais d'une autre façon."


Soudainement, elle a peur. Très peur. Ses doigts tremblent en écrivant le message suivant.

[21:33] Akina: "Je ne peux plus revenir en arrière moi non plus?"
[21:33] Siegfried: "Tu t'es vue sous un certain jour. Tu ne te verras plus jamais... etc."
 [21:34] Akina: "Mais je suis libre de vous, n'est-ce pas?"


Elle attend désespérément la réponse.  Une, deux, trois minutes. Toujours rien. Elle serre les dents, pousse un juron innocent et balance l'iPhone dans son sac, aux pieds du siège passager. Le moteur rugit dès qu'elle tourne la clé et son pied enfonce la pédale d'accélérateur sans plus tarder. Elle a besoin de repos. La route lui paraît courte, malgré l'heure et demi qui séparent sa maison de l'appartement du professeur. En rentrant, elle s'arrange pour ne pas réveiller son père, affalé sur le divan. Ses jambes grimpent lourdement les escaliers et arrivée à l'étage, elle s'effondre sur son lit sans prendre la peine de retirer ses chaussures. Sa main fouille paresseusement dans son sac et elle agrippe le téléphone portable, toute fébrile.

[21:40] Siegfried:
"Pose-toi cette question à toi.
Je dois te laisser."


Elle ne veut pas disserter sur sa probable liberté. Au 21ème siècle, en plein Japon moderne, toute femme est libre. Son pouce frôle l'application vidéo. Elle coupe sa respiration quelques secondes et enclenche la vidéo. Durant les premières secondes, elle est prise de stupeur et d'une forte envie de vomir, mais les images défilent et elle se mord l'intérieur de la joue pour  ne pas gémir tant le spectacle l'enflamme. Elle n'a pas le courage de finir le film. Déjà haletante, elle met fin au visionnage et lance un SMS, embuée par le souvenir du bel allemand.

[23 :29] Akina :"Vous étiez beau, aussi.
J'ai un examen demain, souhaitez-moi bonne chance.
Bonne nuit."
[23:30] Siegfried: « Bon courage. Tu es douée quand tu le veux vraiment. Tu vas réussir.
Passe une bonne nuit."


Cette nuit-là, elle fera d'étranges songes, peuplés de douleur et de plaisir. Au réveil, elle ne gardera qu'un vague souvenir, mais croirait sentir l'odeur délicieuse du SS. Décidément, elle l'avait dans la peau. C'en est à la fois excitant et effarant. Après le petit-déjeuner, qu'elle sert consciencieusement à son père. Elle file à l'université où le professeur Reuters l'attend pour passer son dernier oral. Comme à son habitude, il est galant, voire charmant. Il lui propose du café et l'interroge. Akina est l'une de ses élèves les plus brillantes. Il n'a aucun scrupule à la félicité en fin d'examen, lui rappelant qu'en cas de master, il serait disposé à la prendre comme mémorante. Puis  la journée sera bien remplie, exceptée une pause à midi qu'elle passera au téléphone avec Marisol. De temps à autre, elle vérifie ne pas avoir de messages, se trouve idiote d'en espérer. Le rédacteur-chef ne la laissera dépointer que vers 22:00, heure à laquelle, elle s'empresse de regagner son domicile. Scarlett se réfugie dans son lit et consulte sa messagerie.


[23:34] Siegfried "J'espère que tu as réussi.
Passe une bonne nuit."

 [23:35] Akina: "Je crois que ça s'est bien passé. Le professeur Reuters a été charmant et clément avec moi. Comme toujours. Vous dormez seul?"


Elle aurait souhaité qu'il soit présent ce soir, à ses côtés, dans son lit.

[23:36] Siegfried: "Toujours."
[23:36] Akina: "Pourquoi?"


Elle a envie d'en savoir plus sur le mystérieux Siegfried, de le connaître également en profondeur, à sa façon. Tout chez lui l'intrigue et la pousse dans des transports irraisonnés. Elle, la future grande scientifique, la journaliste conscience, complètement déréglée par la présence – non, la simple pensée de Monsieur « Mein Herr ». Un genre de maniaque de l'autorité.

[21:38] Siegfried: "Ne pas être tué dans mon sommeil."

Akina démarre au quart de tour en lisant la réponse sidérée. Hein ? Quoi ? Quoi ? Ses pensées ne sont qu'une suite pitoyable de Quoi ? Ses doigts frappent l'écran en tremblant.

[23:38] Akina: "Qui voudrait vous tuer? Et pourquoi?"
[23:39] Siegfried: "Je plaisantais. À moitié.
Bonne nuit."


Et bien la plaisanterie restera en travers de sa gorge. Elle ne le suit plus du tout.  Si sérieux et « plaisantin » la seconde d'après ? Elle se cale contre l'oreiller et pousse un long soupir.

[23:40] Akina: "Sens de l'humour allemand.
A vous aussi.
Mein Herr."


Et elle s'endort, l'iPhone encore sur l'oreiller, épuisée par sa journée. Fatiguée de penser, de trop réfléchir à propos de Siegfried. Walker père la réveillera aux environs de neuf heures pour lui hurler qu'il a faim, qu'il veut son putain de bacon. Toutefois, il se contentera d'une engueulade et ne lèvera aucunement la main sur elle. L'étudiante commence à apprécier l'amélioration de vie. Ne plus regarder son paternel avec l'angoisse au ventre, passer près de lui sans craindre une gifle. En revanche, il boit toujours comme un trou. Kenneth a essayé de la joindre à plusieurs reprises. Elle n'ose pas répondre. Elle a conscience que Siegfried lui a expressément demandé de régler ce cas. Mais le germanique n'est pas là, par conséquent il ne peut pas savoir qu'elle désobéit. Et quand bien même il le saurait. Elle est hors de portée. Tard le soir, après une brève douche, elle revient dans sa chambre tout en se séchant les cheveux. Ses yeux tombent sur une notification apparaissant au centre de l'écran de son iPhone. Elle laisse tomber sa serviette et se dépêche de lire, agenouillée près de son chevet.

[23:37] Siegfried: "Passe une bonne nuit, Scarlett."

Un sourire éclaire sa figure délicate. Elle n'arrive pas à y croire. Ce n'est pas grand chose mais, cette habitude qu'il prend de lui écrire chaque nuit, la pousse un peu plus au bord du gouffre. Et elle se rappelle de son avertissement, de la falaise. Des derniers retranchements. Ses doigts habiles s'agitent sur le clavier.

[23:38] Akina: "Vous m'écrivez Toujours à la même heure
.Pas loin de celle du crime.
Ca colle à votre genre"


Elle n'aurait pas de réponse cette nuit-là, ce qui la frustre. Elle essaiera de s'endormir sans succès. Ira faire des recherches sur son ordinateur portable. L'étudiante se rend sur le site web de son université, département droit. Elle consulte la longue, très longue liste des professeurs. Au fur et à mesure que la liste s'amenuise, elle se pince les lèvres, nerveuse. Est-elle vraiment sûre de vouloir faire ça?. Elle ne trouve pas de Siegfried. Il y a bien un ou deux noms allemands mais les filières et les photo ne correspondent pas au professeur. Alors elle écume les pages web de la faculté de droit à la recherche du moindre indice. Ah ! Droit de la bioéthique. Conférence. Voilà qui date de cinq ans. Il y a un compte-rendu du colloque, Monsieur Takagi y a participé également. Elle télécharge le PDF. Et prend bien une demi-heure à le parcourir. 1100 pages quand même. Avant de trouver un article rédigé par Siegfried Von Kö....König quoi ? Décidément, l'allemand et elle, ça fait deux. Elle abandonne et fait un copier-coller dans la barre de recherche Google. Von Konigsberg. Elle clique sur Rechercher. Waouh., c'est une vieille famille. Elle boit littéralement le peu de documentation : c'est à dire deux ou trois lignes sur Wikipedia. Quelques mots sur divers sites historiques spécialisés. Elle n'en apprendra pas plus. D'ailleurs, elle est rapidement fauchée par le sommeil.

Le lendemain, retour au Daily Seikusu. On boucle deux articles, entreprend les préparatifs d'un reportage, sert le café, passe deux heures à la photocopieuse. Les joies d'être pigiste. Au soir, elle décide d'accepter l'invitation de Sô pour boire un verre dans un bar branché de la ville. Elle rentrera tard.

[23h28] Siegfried. "J'ai mes habitudes.
Bonne nuit, Scarlett."


De quoi il parle ? Elle doit relire l'historique afin de replacer et fronce les sourcils. Elle meurt d'envie de le faire réagir. Il a l'air si froid, si distant. Elle écrit sans réfléchir aux conséquences, un sourire provocateur aux lèvres.

[23:48] Akina:
"Je me suis masturbée.
Il y a exactement 20min.
Bonne nuit, Siegfried".
[23:48] Siegfried: "Jusqu'à l'orgasme ?"
[23:49] Akina: "Ca ne vous regarde pas."


Il doit être énervé. Du moins, c'est ainsi qu'elle l'imagine. Elle regrette aussitôt sa provocation. La peur revient et s'il surgissait chez elle, en plein nuit pour lui faire ravaler sa désobéissance ?

[23:51] Siegfried: "Intéressant."
[23:52] Akina: "J'aurais préféré...vous.
Mais puisque vous êtes...loin."


Loin. Elle l'espère.

[23:54] Siegfried: "Tu as transgressé la seule règle que je t'avais imposé."
[23:55] Akina: "En êtes-vous sûr?"
[23:56] Siegfried: "Je t'ai demandé bien des choses, mais n'ait imposé que cette règle-là."
[23:56] Akina: "Je l'ai suivi. C'était plutôt facile.
Je ne pratique pas la masturbation.
C'est facile de vous fâcher."


C'est vrai. En tant que fille bien sage, elle n'a jamais eu recours à la masturbation. Elle se gargarise alors de son petit numéro. Elle peut avoir du pouvoir sur lui. Infime peut-être et elle n'en a pas très bien conscience.

[23:58] Siegfried: "Tu ne t'es donc pas touché. Et cherche simplement à m'énerver.
Pourquoi ?"


Ca y est. La peur revient. Elle s'abat sur son esprit comme une chape de plomb. Instinctivement, Akina accourt à la fenêtre pour vérifier l'allée frontale et va verrouiller la porte de sa chambre. Elle répond fébrilement.

[00:02] Akina: "C'était une plaisanterie.
Humour américain.
Vous appréciez?"
[00:04] Siegfried: "Je vais faire l'effort pour cette fois.
Bonne nuit, ma Scarlett."



Ma...pardon? Et elle s'endort des questions plein la tête, hébétée . A-t-il vraiment user d'un possessif ? Le soir suivant, elle mange sans appétit. Pâle et un peu souffrante. Un mauvais rhume, pense-t-elle, refusant de placer Siegfried comme responsable de son état.

[23:00] Akina: ""Ma"? Scarlett"

Aucune réponse. Elle aura beau veillé la moitié de la nuit, son téléphone restera désespérément calme. Les deux soirs suivant seront marqués du même silence radio et son appétit chute, comme sa volonté. Elle se présente en retard au journal, sous le regard noir de son rédacteur. Elle se sera déplacée à la Bibliothèque afin d’entreprendre d'autres recherches sur les Von Konigsberg, sans résultat. Scarlett se souvient alors que Marisol avait eu un petit ami allemand. Rien de bien sérieux. Elle l'appellera en catastrophe à une heure impossible au Texas afin de lui demander cette faveur. Contacter son ex-germanique, savoir s'il ne pouvait pas accomplir les recherches depuis l'Allemagne. « Tu es complètement folle, Akina. Il est 2:00 du matin ici. Et je n'ai plus de contact avec Franz. Mais que se passe-t-il ? Depuis quelques temps tu es bizarre. » Elle aura gagné le droit de perdre cinq bonnes minutes à rassurer son amie avant de raccrocher, déçue. Agacée, elle se jette sur le téléphone comme un enfant africain affamé se précipiterait sur un bol de riz. Elle pianote furieusement, une boule au ventre.

[23:50] Akina : "Pourquoi "Ma", j'ai besoin de savoir.
S'il vous plaît."
[00:15] Akina : "Mein Herr"
[01:23] Siegfried: "Mieux.
Dis-moi ce que tu en penses.
Je serais libre à partir de demain, à l'heure dite ou après. Si tu le souhaites, viens un autre jour."


Dès le lendemain matin, Akina n'y tient plus et balance un SMS matinal, franchement déroutée. Elle a une réunion au Daily Seikusu à 19:30. Gare à elle, si elle arrive en retard une fois de plus. Elle a réfléchi à la question, la retourner dans de nombreux sens et constate :

[06:30] Akina :
"Je suis à vous?
Impossible ce soir. Je vois déjà quelqu'un d'autre.
Demain soir, je viendrai. Si vous n'êtes pas là laissez moi la clef quelque part, que je ne reste pas
sur le paillasson"


Oups. Elle a envoyé le SMS, elle n'aurait pas dû annoncer qu'elle voyait quelqu'un d'autre. Pas de cette manière du moins. Elle imagine déjà la colère relative de son....quoi ? Amant ? Petit-Ami ? Plan-Cul ? « Maître », crache sa conscience, pleine de mépris.

[07:00] Siegfried: "As-tu réfléchis à cette question, justement ?
Inutile de préciser que si cette personne te touche charnellement, ce ne sera pas la peine de venir."

[07:01] Akina: "J'y réfléchis. Et ça me rend folle.
Aucun risque, c'est mon patron.
Et pourquoi ne pourrais-je pas venir si j'étais touchée?"
[07:35] Siegfried: "Tant que tu n'auras pas de réponse à la première question, la seconde n'en aura pas non plus.
À bientôt, ma Scarlett.

"[07:50] Akina: "Demain soir.
Vous me manquez."
[08:01] Siegfried: "J'en suis flatté."



Un jour plus tard, elle est là. Sur le perron de son appartement, radieuse. Elle n'a qu'un trench sur elle, qui descend jusqu'aux genoux. Ses cheveux sont attachés en une couette haute, avec quelques mèches éparses sur sa figure métissée. Elle s'est parfumée avec innocence.
« Modifié: vendredi 22 août 2014, 12:48:44 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 38 vendredi 22 août 2014, 17:42:12

Il était dans une correction de copie. Musique douce dans l'appartement. Tête penchée sur les devoirs de ses élèves. Il y avait de très bonnes choses, d'autres moins bien, mais dans l'ensemble, la plupart donnaient de bons résultats en droit fiscal.

Droit fiscal, oui. Cette matière bandante.

Quoique la fiscalité nippone est plus simple que les impositions occidentales à ses yeux. Un jour, ils ont décidé de l'aplanir totalement, et malgré les nombreuses nouvelles règlementations qui se sont ajoutés au fil des décennies, il arrive tout de même à mieux s'y retrouver que quand il s'est plongé dans la même matière, chez les teutons. Peut-être parce que c'était son coup d'essai. Bref, le fait est qu'il y est depuis 9h ce matin, et qu'il commence à sérieusement avoir besoin d'une pause loisir.

On frappe à la porte. Il se lève. Il porte un pantalon de costume, et c'est tout. Ses pieds nus avancent jusqu'à l'entrée sans plus de son qu'une plume qui y glisserait. Il se doute de qui c'est. Il ne s'attendait pas à la voir déjà. Le téléphone vibre peu après. Vibre, oui, parce qu'il ne met presque jamais la sonnerie. C'est elle – son numéro est déjà enregistré. Il l'a obtenu en se passant un faux appel, quand il avait le portable dans les mains.

Il choisit de renvoyer un SMS plutôt que de répondre. Il la voit tout à fait, en plein doute, perdue, rongée par ses questionnements. Parfait. C'est ainsi qu'il la veut. Il faut cultiver l'errance, lui faire perdre ses repères, et surtout, s'arranger pour qu'elle ressente le manque. Il pensait que ça prendrait plus de temps, mais visiblement, la Prusse a encore des beaux représentants qui savent cultiver leur magnétisme.

Il répond tranquillement en faisant les cent pas dans l'appartement. Les volets sont déjà fermés, elle ne verra rien si elle se perchait à sa fenêtre. Tout à coup, il s'arrête. Dire qu'il lui est arrivé de ramper, aussi. Pour une femme, évidemment, mais aussi pour des réponses, pour la reconnaissance, pour des faveurs. Un temps révolu. Il contrôle, et ne se laissera plus jamais faire par la fatalité.

Elle répond. Il répond. Et ainsi de suite, tandis qu'il a décidé de se faire enfin à manger, parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre.



Chaque jour, ensuite. 23H30. Il lui arrivait de faire bien des choses dans la journée – donner des cours de rattrapage, passer du temps au tribunal pour gagner quelques sous en plus, finir ses corrections de la semaine, et sortir un peu avec trois étudiants à qui il devait une faveur.

Mais à 23h30 environ, il lui envoyait un message pour lui souhaiter bonne nuit. D'abord, parce qu'il cherchait à s'endormir avant minuit, et que c'était la bonne heure pour faire ça ; ensuite, parce qu'il était nécessaire qu'elle s'habitue à son petit message nocturne, qu'elle en ressente le vide quand il n'en n'enverrait pas, et qu'elle comprenne comment il fonctionne. Un petit moment de discussion avant de s'endormir, qu'il soit la dernière chose qu'elle ait en tête avant de se plonger dans un long état de réflexion émotive inconsciente. Manipulateur.

Arrive le bon jour. Elle frappe, il vient ouvrir.

-Scarlett !

Il prend sa nuque pour embrasser sa chevelure avec une certaine joie dans le mouvement, puis se recule, souriant.

-Tu es ravissante. Très belle. Montre-moi ça...

Sans son approbation, il caresse sa lèvre, ses joues, ses yeux, puis son sourire s'étire un peu plus.

-Il ne t'a pas touché à nouveau. Parfait. Viens, entre !

Il n'était pas nu, pour une fois, avait encore fait l'effort de garder son pantalon de costume et uniquement ça, ainsi que ses chaussettes. Nul besoin de faire encore une loooongue description de son appartement : C'est sobrement design, assez sombre et froid néanmoins, tout carré, très propre. La porte d'entrée donne directement sur une grande salle servant à gauche de salon, à droite de salle à manger. Au fond, petit couloir, menant à gauche aux différents sanitaires, à droite à la cuisine et à une petite remise, et en face sa chambre, où il va d'ailleurs se réfugier.

-On ressort tout de suite. Tu as mangé ? Sinon tu peux grignoter, il a du cornbread au cheddar que j'ai fait cette après-midi pour faire passer une petite faim. Je ferais un vrai repas après ou je t'inviterai au restaurant, au pire.

Il vérifie que rien ne traîne... Oh, si : Sa croix de fer, sur un meuble. Il la saisit et la met dans sa poche, puis ressort en boutonnant sa chemise blanche, avec hâte, avant de la ranger dans son pantalon. Regard sur la montre.

-Bus dans... quatre minutes environ. Bon... Attends.

Il s'arrête, ferme les yeux, réfléchis. N'ai-je rien oublié ? Tout semble bon. Il a le téléphone en poche, rangé et verrouillé les objets compromettants, four éteint, prises coupées, hmmm... Ce devrait être bon. Ah, son regard s'illumine. Oui, c'est vrai... Il sort le portable et passe un appel, calant l'objet entre son épaule et son oreille. S'engage une courte conversation, qu'elle n'entendra qu'unilatéralement. « Daisuke ? … Oui... Oui. J'arrive. … Je sais pas, un quart d'heure ?.... Fais-ça pour moi. Oui... D'accord. Très bien. » Et il raccroche.

Au demeurant, il paraît tout à fait normal, par rapport à ce qu'elle a pu penser de lui.

-Parle-moi de tes doutes. Et dis-moi si tu as réglé l'histoire avec Kenneth. Je t'écoute.

Ah non.

Il file vérifier dans sa salle de bain que pas un poil ne dépasse, rasage encore impeccable, coiffure nickel, col bien plié, le rigide se sent bien.

-Viens, il faut pas le rater.

Il enfile des chaussures et sort.


Le bus est un moment qu'il apprécie. Parce que se mêler à la foule, aux gens normaux, pas des étudiants ou des juristes, ça l'aide à comprendre certaines choses. Il lui impose donc ce moyen de transport, et descend cinq arrêts plus loin.


Zone commercial. Grand magasin d'électroménager. Fermée à cette heure, évidemment. Un employé dans un costume bon marché, typiquement japonais, cheveux courts noirs et petites lunettes carrés, badge à son nom sur sa gauche, sourit en les voyant débarquer. Il salue Sieg, puis Akina, et les fait rentrer par une porte de service.

Il passent dans le magasin où ses collègues rangent tout, nettoient, font les comptes et s'assurent que tout sera fonctionnel demain, puis entrent dans la grande arrière-salle, servant d'entrepôt.

-C'est pour ton père. Tu vas choisir sa télé. Oh. Attend.

Il s'arrête de marcher, Daisuke ne les remarquant pas.

-Écoute. Tu n'es pas ma prostituée, tu comprends ? J'ai fait ce deal avec ton père dans l'unique but qu'il te foute la paix. C'était désintéressé. Enfin... Pas totalement, j'espérais que tu pourrais peut-être un jour me rendre un service en échange, ou lui, qui sait. Mais en attendant... Ce qui se passe entre nous n'a rien à voir avec ça. Peut-être pour lui, mais pas pour moi. Si ça te gêne et que tu préfères qu'on arrête, très bien, mais il aura quand même son petit cadeau. Bref. Prends-lui ce que tu veux. Quelque chose de grand, très grand, qui irait bien chez toi.

Ils reprennent leur chemin jusqu'aux télés. Des trucs maousses. Daisuke les désigne, et s'adresse à Akina.

-Ca, c'est quand même ce qui se fait de mieux. Surtout si vous jouez au jeu vidéo, le temps de réponse est idéal, l'appareil a de nombreuses options. Elle a même le wifi, il y a une sorte de PC intégré dedans. Ca permet au constructeur de faire des mises à jour, de vous proposer du contenu. C'est le premier modèle d'une nouvelle gamme. Après, on a celui-là. Le rendu est bien plus beau. Les films en haute définition vous sautent littéralement dessus... Et là, à droite, c'est notre plus grand modèle. Il est plus léger que les deux précédents, là. La qualité d'image est très bonne aussi, peut-être un peu moins. Après on a ce genre de modèle, ultra léger et ultra fin, grosse demande ces temps-ci. Il y a des modèles plus petits, juste derrière. Moins chers aussi.
-Hm hm. Les chaînes occidentales ?
-Si vous recevez les chaînes occidentales avec votre télé actuelle, y a pas de raison que ça ne marche pas ici. Les réceptions sont les mêmes, et si vous passez par des branchements pour capter d'autres réseaux, ce sont les mêmes qu'il y aura à installer. Y a rien en moins, que du plus.
-Très bien. Fais ton choix, Scarlett. Daisuke, Tu me passes un papier et un crayon que je te marques l'adresse ?... Oh, et un deuxième.


Le cadre accepte, arrache deux pages d'un épais bloc note, avec un stylo. Sur le premier, Siegfried écrit le nom de Jack, suivi de son bloc résidentiel. Le second est tendu à Akina.

-Tu veux lui écrire un mot gentil avec ? Histoire qu'il sache que c'est toi qui l'a choisi pour lui.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 39 vendredi 22 août 2014, 20:42:58

Il ouvre la porte.

« Siegfried je... » débute-t-elle avant d'être interrompue par une étreinte éclaire. Elle en reste retournée. Au demeurant, la vision que lui offre le professeur l'égare vers des pensées incroyablement hors de propos. Sous sa veste, elle frémit et resserre les cuisses pour couper court à l’excitation qui la gagne. Ses paupières s'abaissent lorsqu'il effleure son visage. Elle sent enfin son odeur, trop familière maintenant : une Eau de Cologne fraîche, légère dont elle profite discrètement.

Elle ose quelques pas dans l'appartement, œillant à gauche et à droite : très curieuse. La décoration est à l'image du propriétaire : sobre, presque glaciale et surtout, épurée. Akina n'a pas l'impression d'avoir sa place dans cet univers de perfection. Bien qu'elle ne le suive pas, trop intimidée, elle l'entend parfaitement. Non, elle n'a pas mangé. A vrai dire, elle n'a pas d'appétit ces derniers temps.

« Ahm...non merci, pas maintenant. » répond-elle poliment, plantée entre le salon et la salle à manger.

Ses yeux ne peuvent s'empêcher d'aviser le moindre mouvement de Siegfried quand il revient près d'elle. Elle remarque ses mains et leurs doigts qui s'agitent afin de boutonne une chemise blanche qui lui va comme un gant. Le sang afflue à ses joues, et elle devient écarlate. Au fur et à mesure que le torse disparaît sous la couche de vêtements, elle se mordille la lèvre. L'étudiante aurait tant apprécié le toucher.

« Nous pouvons manger ici, j'apprécierai vous aider à confectionner le repas. » rajoute-t-elle tandis qu'elle se force à détourner le regard ailleurs, vers une fenêtre par exemple. Elle s'en veut également d'être venue les mains vides, quoique sa lingerie fine sous le trench vaut largement une tarte ou une bouteille de vin. Et ressortir ? Pour aller où ?  Et en Bus ?

La belle lève les yeux au ciel et marque clairement sa désapprobation dans ce geste. Et elle patiente qu'il finisse sa conversation téléphonique en se promenant dans le salon. Elle admire les rares objets qui méritent de l'être, songeuse avant de jeter plusieurs oeillades à Siegfried. Il semble qu'il a....changé. Est-ce possible ? Elle le trouve aussi charmant, sinon plus. Tout ce qu'une jeune femme désirerait.

Tout se brise quand il évoque Kenneth. Putain. Elle n'a pas réglé cette affaire, loin de là. Chaque jour, c'est dix, quinze appels en absence qui s'inscrivent sur l'historique de son téléphone. Elle n'a pas le courage. C'était si humiliant. Heureusement, il faut attraper le bus. Elle espère le sujet oublié une fois qu'ils grimpent dans la navette. Elle a salué poliment le chauffeur et progresse dans l'allée centrale avec beaucoup de difficulté. Elle n'apprécie pas la foule, les regards qui se perdent sur elle : bons ou mauvais, les odeurs parfois agressives. Toutes les places assises sont occupées, et le véhicule bondé.Cela lui donne une raison d'être proche, trop proche de Siegfried.

Face à face, ses lèvres prennent la direction de l'oreille du professeur pour confesser un premier doute. Elle murmure, malgré l'ambiance bruyante : il peut clairement l'entendre. Son souffle taquine le lobe.

« Que suis-je pour vous au juste ? Comme les professeures que vous....que vous faîtes passer dans votre lit pour avoir des faveurs du type « Faire chanter ses étudiants. » »

Oui, elle lui en veut pour le chantage. Et aussi pour les professeures. Une pointe de jalousie courrouce son humeur.

Hélas, elle a tardé à poser la question et il est temps de descendre. Elle espère toutefois qu'il penserait à lui répondre. L'air du soir agresse ses poumons, mais lui fait reprendre ses esprits. Scarlett le suit sans poser de nouvelles questions ni rompre le silence. En réalité, elle pense encore trop. Cette impression de ne pas avoir le même homme qu'à travers les SMS la perturbe. Émergeant d'une marre de préoccupations (ah les gonzesses), elle constate le zoning commercial et arque un sourcil perplexe. Faire les magasins ? A cette heure-ci ?

Puis elle aperçoit l'employé typiquement japonais, la porte de service qui s'ouvre. Elle n'aime pas ça. Cette idée d'entrée par derrière. Par politesse, elle renvoie le salut au vendeur et opine aux explications de Siegfried, la mine assombrie. Ainsi, son père l'a échangé pour un putain de téléviseur. Elle s'attendait à être déçue, mais le dénouement lui pince le coeur. Elle a beau se dire qu'il était ivre, pas en état de réfléchir : cette transaction est scandaleuse.

Elle écoute d'une oreille distraite les recommandations du commercial, hoche deux trois fois la tête : « Mh, mh ». Dans sa tête, un volcan est en train d'exploser. Aucune de ces foutues télés ne vaut ses cuisses, pas même la dernière génération. Elle s'indigne intérieurement.

Trêve de réflexions : il est temps de choisir. Les deux paires d'yeux sont braqués sur elle, attendant son choix. D'un  côté, Siegfried doit acheter la télévision et elle ne souhaite pas lui faire dépenser une somme astronomique. De l'autre, l’exigence de son père qui n’hésiterait pas à la battre avec la télé si cette dernière a le malheur d'être un pouce trop petit. Elle désigne mécaniquement le plus grand. Elle a envie de gerber.

Elle transmet un regard noir à l'allemand quand il propose d'écrire un mot doux pour le paternel. Elle lui offre un sourire de façade : beau, mais dénué de tout sentiment. Elle finit par griffonner quelques mots, sans les penser. Ils n'ont pas de sens pour elle, et n'en auront pas plus pour Jack. Il sera trop bourré au moment de les lire, de toute manière.

Daisuke et Von Königsberg vont s'occuper de la transaction et Akina décide de sortir prendre l'air, attristée. Elle n'a pas osé regarder combien coûtait l'appareil. « Combien coûtait ton cul, plutôt » rectifie sèchement une petite voix intérieure.

Quand le SS revient, elle lui administre tout de même un joli sourire, plus sincère et spontanée. Elle décide immédiatement de poursuivre les hostilités à leur sujet, fébrile :

« Si je veux arrêter quoi? De coucher avec vous ? Vous n'avez pas l'habitude que les femmes vous résistent, j'ai l'impression. Ou vous avez peur qu'elles résistent ? Assez peur pour dépenser une fortune ? Je suis navrée, Siegfried. » Elle prononce son nom avec un accent américain, certes, mais chaque syllabe est articulée avec sensualité. C'est de cette manière qu'elle aime l'appeler. « Mais, qu'est-ce qu'il se passe entre nous? »

Elle n'irait nulle part, ne ferait pas un pas de plus, ne monterait dans aucun bus tant qu'elle n'aurait pas de réponse et elle le défie du regard, troublée en relatant encore une fois à quel point le prussien est magnifique.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 40 vendredi 22 août 2014, 21:17:58

Daisuke pose un autocollant sur l'épais carton, récupère les papiers et s'apprête à remplir la paperasse, quand Siegfried lui demande s'il peut le livrer maintenant. L'employé fait la tronche. Hop, Sieg sort une liasse de billet, et en extrait une petite dizaine pour lui tendre. « Juste pour toi, pas les autres ». Le japonais regarde autour, puis prend les billets. « Tu me laisses finir mes papiers, et je le conduit. Y aura quelqu'un ? » « Ouai, sinon tu le laisses ici et je viendrais le chercher. Et tu pourras l'installer s'il te plaît ? Ce serait mieux. Sc... »

… Non, elle n'aura rien entendu de cette conversation. Elle était déjà loin. Lui qui voulait lui prendre un petit truc... OK, c'est du black, c'est pas sexy ni rien, mais bizness iz bizness, il a rendu service et se le fait payer de cette sorte, autant en profiter. Du coup, il ne prendra rien, se contente de discuter quelques instants avec son complice, puis ressortira en saluant au passage les autres employés.

Il s'apprêtait à lui parler amicalement, l'emmener vers l'arrêt de bus opposé, mais elle ne lui en laisse pas le temps. Agression verbale. Hmf. Il n'avait rien dit dans l'appartement, mais là, ça commence à doucement le chauffer.

-OK, Akina.

On note que l'utilisation du prénom a toujours une utilité. Il sort son téléphone, le montre devant elle, menant la chose à son répertoire. À son deuxième nom, « Scarlett », il appuie simplement sur « effacer ». Le profil disparaît. Suivant, il va dans messages, et de la même façon, « supprimer la conversation ». Portable rangé.

-Voilà. Tu es libre. Je n'ai plus de moyen de te contacter, ton père va avoir ce qu'il veut et n'aura pas de raison de me courir après, et toi... Toi, tu pourras dire à Kenneth que t'étais au fond du trou, complètement dépressive, tu parleras de ton père, et tout ça... Voilà, ce sera fini. T'as le choix. Et honnêtement, fais-le maintenant, parce que je n'ai pas envie de te sortir mes explications si c'est pour que tu disparaisses ensuite.

Oui, parce qu'il n'aime pas l'échec, et qu'il préfère ne pas s'engager dans une bataille si celle-ci a trop de risque d'échouer, toutes ces conneries.

Mais il ment. Il dit ça parce qu'il sait qu'elle ne bougera pas.

… Elle ne bouge pas.

-Bon. Le « chantage » dont je parlais, je feintais. De même pour vos professeures qui étaient un... gros coup de bluff, je ne sais même pas si vous avez des femmes dans vos professeurs, c'est pour dire.

Là, il dit vrai.

-L'important... (Longue pause, regardant le sol)... L'important, c'est que Kenneth ait cru que je sois un connard et toi une victime. Comme ça, tu es couverte. Ca, c'était pour tout à l'heure. Pour ta question de maintenant : Je n'aime pas que l'on se fasse des idées fausses sur moi. Cette télé... ne t'achète pas. Ce n'est pas pour elle que je couche avec toi et tu ne couches pas avec moi en échange d'elle. Cette télé est là dans l'unique but... L'UNIQUE. BUT. Que Jack arrête de te cogner. Il a un os à ronger, il te fout la paix. Suis bien le raisonnement : Je lui ai dit que je voulais coucher avec toi. Il a accepté, m'a demandé quelque chose en échange. J'ai dit d'accord. "Mais, Jack, je ne souhaite pas me taper une nana qui a des bleus partout. Sinon... Y a pas de deal entre nous". Apparemment, il a compris. Voilà. Quand j'ai échangé cette télé, ainsi que d'autres choses, contre ton corps, je ne le pensais pas. Je le faisais pour ta tranquillité, et, comme je te l'ai dit tout à l'heure, ta reconnaissance. Peut-être un jour aurais-je eu besoin d'une étudiante pour un petit service, ou d'une biologiste, peu m'importe. Ou peut-être aurais-je eu besoin d'un ancien soldat de l'armée américaine. Je savais que je pourrais me procurer ce qu'il me demande à moindre frais. C'est fait. Cette télé ne m'a pas coûté le prix qu'elle vaut en magasin. C'est pour ça que je viens à cette heure-là dans l'entrepôt.

Il marque une pause pour regarder sa montre. Sa tête fait le calcul. Il lui demande de l'accompagner vers le bus, et y marche lui-même.

-Si je n'étais pas un peu triste de ce que tu es en train de me raconter, j'aurais presque envie de rire. Tu es venue de ton plein gré. Tu aurais pu me dire stop, ne pas répondre à mes messages. Me dire que tu ne voulais pas entrer, que c'était fini. De quoi as-tu peur ? Et puis, faisons la liste des infractions commises jusque là : Entrée par effraction, violences sur ton père, violences sur le serveur, port d'arme en public, menaces, insultes, et puis ton joli Kenneth pourra aussi me dénoncer pour viol sur ta personne, abus d'autorité, et je perdrais mon boulot, mon droit d'exercer, je prends une bonne peine de prison, pourquoi pas la peine de mort à ce stade-là, je pense que le coup de la télé achetée sous le manteau comptera pas beaucoup dans la peine de toute façon.

Il baisse le ton parce qu'un couple passe près d'eux, et s'arrête à l'arrêt de bus, isolé des autres badauds qui attendent.

-Il se passe entre nous qu'on baise, que j'ai un caractère dominant et que tu as un potentiel à révéler. Ose me dire que c'est faux. Je ne veux plus entendre ces conneries. Si tu as une question à poser, tu le fais avec respect. Je te répondrais avec honnêteté. N'ai-je pas été honnête avec toi depuis le début ?... Hmf. Tu vois où est mon arrêt. Prend le bus. J'ai besoin de marcher un petit peu. Je serais ravi de te faire à manger si tu es devant chez moi.

Et sans la laisser parler, il s'éloigne, défaisant au passage les manches de sa chemise pour se libérer un peu.



Il arrivera dix minutes après elle, au moins. Forcément, deux pieds vont moins vite que quatre roues. Il se permet un sourire visiblement forcé.

-Désolé d'avoir été long.

Il s'excuse, en plus.

Il déverrouille la porte, abandonne ses clés dans l'entrée, ferme derrière elle. Il défait un bouton de sa chemise, comme si c'était le truc le plus décontrac' qu'il puisse faire chez lui en présence de quelqu'un, abandonne ses chaussures dans un coin, ses chaussettes dans le panier à linge, son téléphone sur un meuble, et file dans la cuisine.

-Je n'ai aucune idée de quoi te faire. Regarde si quelque chose te plaît.

Sa cuisine est... garnie. Il y a ce qu'il faut en fruits et légumes (la plupart en exemplaire simple, ou double à la rigueur, mais pas beaucoup plus), quelques viandes, une impressionnante collection d'aromates et d'épices, des produits locaux mélangés à beaucoup d'ingrédients d'Europe.

-Tu m'as posé des questions, auxquelles je devais te répondre. Tu m'as demandé où j'étais. Ca... J'étais occupé avec les cours. Les corrections, les réunions de professeur, les avis de passage et toutes ces formalités... néanmoins nécessaires. Et tu m'as demandé pourquoi je préférais les SMS. Tout simplement parce qu'il m'arrive souvent de faire plusieurs choses à la fois et qu'il m'est désagréable d'appeler. Mon attention demande à être focalisée. Les messages textes me permettent de garder mon esprit sur plusieurs choses. Mon attention est distraite en pointillé. Mieux. De plus... nous réfléchissons plus à ce que nous voulons écrire. Il y a du spontané, mais au moins nous nous interrogeons plus sur le fond de notre pensée. Moins stressant, pour moi et pour toi aussi. Et puis... Tu dois te demander aussi pourquoi je ne t'ai pas dit mon nom. Tout simplement parce que c'est un nom qu'il m'est difficile d'utiliser, par son histoire, et parce qu'en un sens, je ne m'estimerai digne de ce nom que quand j'aurais pu l'honorer. M'élever à la grandeur qu'il mérite.

Pendant ce monologue, il avait commencé à préparer les plats, les ustensiles, sortis quelques ingrédients...

-À mon tour. Trois questions. Hmmm... Premièrement. Est-ce que ça ne t'intéresserais pas d'appartenir corps et âme à quelqu'un, soumise à un... propriétaire ? Deuxièmement : Si je te fais tant de mal, pourquoi est-ce que tu ne pars pas ? Et troisièmement... Je veux la réponse à la question que je t'ai posé. Mais une vraie réponse, pas juste un oui ou ou non, quelque chose de développé. T'ai-je satisfait ?
« Modifié: vendredi 22 août 2014, 22:40:52 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 41 vendredi 22 août 2014, 22:07:01

Que fait-il ? Soudain, elle panique en le voyant supprimer son profil.

Cette froideur dans ce ton la fait trembler. Et elle écoute, complètement sidérée. Le « Akina », ne lui plaît. Elle préfère quand il l'appelle Scarlett. Cette révélation lui coupe le souffle. Tout se mélange : le téléviseur, le service rendu, les coups de Walker. Elle a besoin de faire le vide, de penser à tout cela. L'étudiante commence à lui en vouloir sérieusement. Parce qu'il répète qu'il n'a pas échangé contre son corps, à sa plus grande stupeur. « Tu aurais préféré que ce soit le cas ? » se révolte sa conscience. Oui, oui et oui ! Hurle-t-elle en son for intérieur. Elle aurait vivement souhaité qu'il accepte le marché pour son corps et rien que son corps. Elle veut se sentir désirée, convoitée.

La petite voix consciencieuse intervient de nouveau : « Barre-toi d'ici. Barre-toi d'ici tout de suite. »
Elle ignore l'avertissement, obnubilée par Siegfried. Il dégage un magnétisme et elle est attirée comme un papillon vers la lumière, comme Icare vers le Soleil.

La seule chose qu'elle aurait voulu rétorquer : elle n'est pas biologiste, mais scientifique. Elle travaille sur la biologie au service de la science : nanobiologie, biomécanique, etc. « Pathétique « lui lance sa conscience. Tout le reste, elle occulte. Il n'a pas répondu à ses questions, à aucune même et elle s'efforce de ne pas lui en tenir rigueur car il a réussi à planter la graine du doute et de la culpabilité en elle. Son petit coeur loupe plusieurs battements.

Elle ne veut pas le perdre.
Elle ferait n'importe quoi pour rester avec lui. Merde.

Ses doigts s'enserrent autour de la lanière du sac à main qu'elle porte sur l'épaule. Les voyageurs leur lancent quelques regards curieux. Ils forment un couple atypique, il faut le reconnaître. Les femmes surtout admirent Siegfried, soucieuses d'attirer son attention sans doute. Elles se recoiffent machinalement, se pincent les lèvres pour raviver la texture de leur rouge à lèvre.

Akina détourne sa figure vers l'arrêt de bus. La seconde suivante, Siegfried a disparu. Dans son sillage, les derniers mots : « Devant chez moi. »

Le bus arrive l'instant d'après. Elle fait la file pour monter, perdue dans un dédale de pensées angoissées. Son coeur bat régulièrement, mais très lentement. Elle est suspendue au souvenir de Siegfried. Un homme dans la quarantaine lui propose galamment un siège. Elle s'entend refuser avec politesse : « Non merci, je descends bientôt. »

Dans son dos, la navette redémarre brusquement et face à elle se dresse l'immeuble où vit le professeur. Akina prendre une profonde inspiration et pousse la porte. Elle grimpe les escaliers très lentement, les yeux bas. Dix minutes s'écoulent qui lui paraissent une éternité. Elle se sera même inquiétée : et s'il lui était arrivé quelque chose ? Mais il apparaît soudainement. En un rien de temps, un sourire éclate sur le minois de la demoiselle.

« Ce n'est rien... »

Non mais elle a vraiment accepté ses excuses ? Sa conscience est outrée.

Elle aurait voulu se mettre à l'aise également si elle n'était pas en sous-vêtement sous sa veste. Elle se contente de déposer son sac à l'entrée, d'enlever ses escarpins et de marcher pieds nus jusqu'à la cuisine qu'elle examine avec curiosité tandis qu'il parle. Oh, elle l'écoute aussi attentivement, ponctuant son intérêt de quelques regards appuyés. Elle le contemplera souvent à travers ses longs cils sombres. Cette histoire de famille retient particulièrement son attention. Elle se rappelle vaguement ce qu'elle a lu sur internet.

Lorsqu'il déballe les questions à son tour, c'est Noël avant l'heure. Il s'intéresse à elle. Walker est aux anges, ou presque. Parce qu'il faut répondre et qu'elle n'en a pas l'envie. Un pot d'épices entre les mains, elle prend calmement la parole bien que sa voix trahisse sa nervosité :

« Je ne comprends pas...proprié.... »  Quoi ? Quoi ? QUOI ? Elle veut se faire toute petite et disparaître à tout jamais. Elle va mourir de honte. Son visage a encore une fois viré rouge cerise.

Elle ravale péniblement sa salive et articule, la respiration faiblement saccadée :

« Je reste parce que...j'ai... »

Non. Elle ne peut pas lui dire. Elle passe directement à la question suivante.

« J'ai été satisfaite. »

Elle hésite et rajoute avec une sensualité toute naturelle.Allumeuse, sans l'être :

« Mein Herr. Vous avez été comme....on a jamais été avec moi. Je me suis sentie désirée.»

Son coeur s'accélère. Elle se mord la lèvre. Tout à coup, elle n'a plus faim. Plus du tout.
« Modifié: vendredi 22 août 2014, 22:16:39 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 42 vendredi 22 août 2014, 22:31:04

Il abandonne le couteau qui allait couper un quelconque légume sur une planche à découper absolument époustouflante de banalité pour la regarder, complètement abasourdi.

Qu'elle ne trouve pas de réponse à ses questions... passe encore. C'est difficile. Et s'il lui avait posé par SMS, se demande-t-il ? Aurait-il eu une vraie réponse claire et intelligible ? Il comprend d'un seul coup qu'il n'avait pas tort lorsqu'il la pensait simplement innocente, et épargnée par la vie encore. Jamais sentie désirée... D'accord, il y a le facteur « père », mais probablement a-t-elle toujours été cette fille trop jolie pour paraître accessible. Ajoutons à cela ses traits d'occidentale qui doivent en rebuter certains, faire fantasmer les autres, et les coups.

-Scarlett...

Tiens, le retour du prénom désiré. Comme un jeu. Elle l'a appelé Siegfried, lui est passé au Akina. Elle en vient à la marque de respect, voire de possession, Mein Herr, et il lui renvoie le prénom de pourpre drapé. Il lui murmure un « attends, viens », et l'emmène dans sa chambre.

Dans sa chambre. Oui. Peut-être aurait-il dû lui dire d'accrocher la ceinture de sécurité de son palpitant avant d'accomplir un tel acte.

Dans cette pièce aussi froide que les autres, on trouve un miroir de plain-pied. Il la met devant, se positionnant devant elle.

-Regarde-toi. Regarde-toi bien. Pour de vrai. Tu ne trouves pas belle ?... Voire, désirable ? Imagine, un garçon qui te voit passé dans la rue. Qu'est ce que tu lui inspires ? Il a envie de te serrer dans ses bras, de t'embrasser, voire plus. Scarlett... Tu n'as pas besoin de moi pour être désirée. Des tas de gens s'intéressent à toi, même si ce n'est pas toujours évident. Quelle a été ma pensée quand tu es entrée dans cette salle pour me parler de... quel était ton sujet... d'expériences sur humains... Hm. Désolé. Je me perds dans mes élucubrations. Oublie la bouffe, viens.

Il sort de la chambre, la faisant suivre. Désolé, Akina, il ne compte pas te prendre sauvagement sur ce lit. Au lieu de ça, elle sera posée dans le canapé de cuir noir, le cul bien fondu dans le moelleux du mobilier. Sieg prend place dans le fauteuil, dans sa diagonale droite, dos à la fenêtre aux épais rideaux fermés. Il a récupéré son téléphone en chemin.

-Je veux que tu prennes ton temps. Respire. Et répond à mes questions. Je veux des réponses développées. Ecoute-moi bien.

Il se penche vers elle, tendant au maximum sa main pour attraper celle de l'étudiante.

-Je ne te juge pas négativement. Tu peux tout me dire. Je t'écouterai, te comprendrai. Si tu as besoin de me poser des questions, je te jure que je te répondrais avec honnêteté. Mais je veux absolument que tu mettes des mots sur ce que tu ressens. Il faut que tu te comprennes une bonne fois pour toute.

Là, il la lâche.

-Je vais me faire un café. Je te laisse le temps d'y penser. Tu veux quelque chose ?

Manipule-t-il en cet instant ? Un peu. Mais il est sincère néanmoins. Il veut qu'elle explore sa nature profonde.... et qu'elle révèle son caractère de soumise. Ce n'est que comme ça qu'il pourra en faire sa chose.

-Au fait : tu es toujours libre de partir.

Coup de poignard final.

Il lui a laissé cent occasions de partir, et cent fois elle est restée. Elle est pleinement coupable de tout. Il s'en lave les mains, comme Pilate, et espère bien qu'elle montera d'elle-même sur Golgotha. Elle porte déjà sa croix... Elle n'a plus qu'à y grimper pour s'y crucifier.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 43 vendredi 22 août 2014, 23:18:56

Scarlett. Elle n'aurait jamais pensé autant aimer son prénom. Elle remercie mille fois son grand père d'avoir insisté pour qu'on la baptise de ce second nom. Il n'y a que Siegfried qui l'utilise d'ailleurs et dans bouche, il revêt autant de promesses que le Serpent en a conté à Eve. C'est peut-être ça le fruit défendu, au final. Va-t-elle prendre le risque de succomber, d'accepter et de voir sa vie bouleversée ? Face au miroir, elle se questionne sur tout. Sa beauté, ses intentions, ce qu'elle veut vraiment.

« Certains hommes me trouvent jolie » déclare-t-elle, confuse. « Il y a Kenneth. Je sais aussi que je plais au professeur Reuters. Je le vois à sa façon de me regarder. »

Elle suspend son souffle, plongée dans son reflet en plein-pied.

« Sa manière de m'offrir un café. » Elle déglutit difficilement. « Je crois qu'il n'ose pas. Mais je veux que ce soit vous qui me désiriez. Juste vous. »

« Tu veux lui appartenir ?! » gronde Madame conscience. Cette situation la rend folle. Puis ils passent au salon. Elle l'aura suivi sans un mot de plus, docile et élégante. Assise sur le canapé, bien droite, elle l'observe avec de grands yeux. Elle sursaute quand leur main se croisent. Un brasier timide gronde au creux de ses reins. Elle a envie de lui, de ses lèvres, de son derme pâle sous ses paumes délicates et remonter ensuite ses doigts féminins dans sa chevelure si bien peignée. Et elle se retrouve désemparée après qu'il ait retiré sa main.

Libre de partir ? Non, elle va exploser. Son corps se tend comme la corde d'un arc. Elle aperçoit ses doigts trembler, bien sagement posés sur ses propres cuisses. Cette proposition, cette porte de sortie : elle n'en veut pas. L'une de ses mains se lève vers sa gorge gracile qu'elle masse, incertaine. Elle imagine une laisse comme parure et au bout de ce collier, un piquet en l'objet de cet appartement, de Siegfried. Cette vision l'effraie et la charme en même temps. Elle a dû mal à accepter, à assumer. Sa conscience résiste, mais son être entier veut plonger. Quitter le bord de la falaise, s'écraser contre les rochers et exploser en centaines de bris. « Peut-etre qu'à force de recevoir des coups, t'as fini par vouloir les chercher. » raille cette même conscience. N'importe quoi. Il ne pourrait jamais lui faire du mal. C'est trop tard : elle l'a mis sur un piédestal.

Elle entend des bruits dans la cuisine. Il prépare le café. Elle ne veut rien, elle lui a dit. Quand il revient, elle est toujours dans ses pensées, une main fébrile contre son cou. Et son parfum masculin, elle hume à son insu et déjà, devient ivre.

« Ca m'intéresse. »

Référence à la première question des trois. On revient toujours à la Trinité, finalement.

« Seulement si c'est vous, Mein Herr ».

Battement de cils langoureux et ses prunelles brillantes sont posées sur la silhouette du professeur.

«Enseignez-moi. Je veux vous appartenir. »

Sur ce coin de canapé, elle suffoque. Elle va s'évanouir, c'est impossible. Comment a-t-elle pu exprimer une chose pareille ? Après un court silence, elle poursuit timidement, d'une voix très basse et féminine.

« Je reste parce que, mes sentiments m'empêchent de partir. Et avec eux viennent mon désir. »

Deux questions sur trois.

Ses doigts arrangent distraitement une de ses mèches frondeuses pour la ramener derrière son oreille droite. Elle n'ose plus le fixer dans les yeux. Elle se sent ridicule. « Il n'est pas trop tard, fuis en courant » harangue sa conscience. Elle est certaine qu'il va se moquer d'elle ou se fâcher. Tout à coup, elle craque. Elle se dresse subitement et se précipite dans la salle de bain. La porte claque et elle s'appuie au lavabo, chamboulée. Dans le miroir, elle remarque que ses joues sont toujours aussi rouges. Elle comprend avec horreur qu'elle ne reviendra plus en arrière. « Tu t'es vue sous un autre jour... »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 44 vendredi 22 août 2014, 23:51:23

Ce bâtard prendra son temps pour se lever.

Il s'affale dans son fauteuil. Il en banderait de joie si l'heure n'était pas à la retenue. Une soumise... qui s'accepte enfin. Ca veut dire qu'il va pouvoir s'amuser un peu pendant les vacances. Et, qui c'est... peut-être va-t-il l'élevé au rang des seigneurs, comme il aime à le faire souvent avec ses choses.

Il boit une gorgée de son café, tout juste chaud, pour se lève. Main sur la poignée. La porte s'ouvre... elle n'a pas verrouillé. Non, il referme aussitôt, comme pour la laisser un moment dans sa bulle. Au lieu de ça, il s'appuie sur le mur à côté de la porte.

-Deux solutions. Soit tu n'aimes pas ça, auquel cas je te laisserais partir... Soit tu adores ça, et... Et bien, quand on découvre une nouvelle chose qu'on adore, généralement, ça nous ouvre de nouvelles perspectives. Imagine seulement que tu te découvres un plaisir comme 99% des gens sur terre n'en découvriront jamais... Toi, ma Scarlett, avec tes 20 ans passés et ta jolie gueule de métisse.

Il marque une pause, avant de reprendre.

-Il y a une troisième solution. Que tu n'essaies pas et que tu le regrettes. Je te laisse établir la hiérarchie entre tout ça et me dire si tu veux essayer ou non. Réfléchis-y. En attendant... À mon tour.

Il boit une gorgée de sa tasse, puis va la poser à moitié pleine là où se trouve la surface plane la plus proche : Au sol.

Il pose une main sur la porte, réfléchis à ses mots, baisse d'un ton, et se lance.

-J'ai envie de toi, Scarlett. Je veux t'apprendre à être une bonne soumise. Je veux que tu m'appartiennes. Je veux que tu tressailles en pensant à moi, que j'obsède tes pensées perverses, quelle que soit l'heure de la journée. Je veux pouvoir te faire jouir d'un claquement de doigt, je veux connaître ton corps dans ses moindres recoins, et que tu connaisses le mien. Je veux que tu puisses me regarder droit dans les yeux et y voir le désir fou que tu m'inspires...


Léger temps.

-... Comme quand j'ai pris ta délicieuse petite chatte, chez toi, sur ce plan de travail... et que tu adorais ça. Que tu criais comme une belle chienne. Si nous n'avions pas été interrompu, tu m'en aurais redemandé jusqu'à perdre connaissance, Scarlett.

C'est dit. Siegfried dans toute sa splendeur. Ca sert de savoir parler un million de langues et les subtilités qui vont avec. L'anglais est à cet égard plus aisé que le japonais.

-Je vais te laisser un dernier choix. C'est un ultimatum. Tu penseras peut-être que je te force la main, et c'est le cas. Ca ne sert à rien de tourner autour du pot, et je suppose que tu as besoin qu'on te force la main... Alors c'est simple. Quand tu sortiras de cette salle de bain, tu devras faire un choix. Soit tu sors de cet appartement... Soit tu te mets à genoux face à moi, me regardera dans les yeux, et me donne propriété sur toi.

Propriété. Il l'a redit. Il a remarqué qu'elle avait sévèrement tiqué dessus, et c'est pour cela qu'il veut qu'elle franchisse ce cap.

Attention à ce qu'elle n'oublie pas qu'en-dessous de la falaise, il y a le vide, et qu'on ne sait pas sur quoi on finira.

Lui a récupéré sa tasse et est retourné s'asseoir. Il a le temps. Tranquillement. Si elle part ? Tant pis. Il se sera quand même bien amusé. Si elle reste ?... Ce sera là que commencera réellement l'amusement.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.


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