Finalement, d’elle, il ne savait pas grand-chose. On pouvait dire ce qu’on voulait derrière un écran, se faire passer pour qui on voulait. Si la supercherie pouvait être éventée avec de la patience et une certaine connaissance de la personne en face de soi, force est de constater qu’un homme arrivera bien plus facilement à se faire passer pour une femme derrière un écran que dans le monde «
réel ». Il observait cette curieuse dichotomie. Maintenant que l’échéance approchait, Moemi était un peu plus réservée, un peu moins encline à se laisser aller dans ses fantasmes. Elle l’avait montré ans le
sex shop, et elle le montrait encore en voyant la tenue qu’il lui avait offerte. Ce cadeau n’était pas donné, car la tenue était faite sur mesure, avec de nombreux ajouts personnels, engendrant des frais supplémentaires, mais, pour lui, l’argent n’avait jamais été un problème. Assis sur son fauteuil, il l’observait depuis son écran. Elle n’aimait pas ça. Le latex lui allait parfaitement bien. Il pouvait au moins se rassurer sur ses capacités en se disant qu’il était physionomiste. Elle l’enfila, sans serrer les sangles, ni se mettre la chaîne sur les seins. Il ne s’en offusqua pas. C’était un cadeau, et il n’y avait que dans une société hypocrite et mensongère qu’on aimait
forcément tous les cadeaux qu’on vous faisait. Lui ne mangeait pas de ce pain-là. Il avait toujours eu une sainte horreur de l’hypocrisie, des convenances sociales fictives. Devoir vouvoyer son supérieur alors que c’était un parfait incompétent, devoir sourire à sa famille alors que votre propre frère était un diable qui passait son temps à essayer de dynamiter votre plan de carrière juste parce que
Maman le voulait... La vie était faite ainsi, et, à son niveau, tout ce qu’il pouvait faire, c’était d’y lutter.
Elle n’aimait pas son cadeau, il le sentait. En soi, c’était dommage, car il trouvait que ça lui allait plutôt bien. Lui avait toujours aimé les tenues en latex. C’était son petit péché mignon, mais il fallait aussi savoir adapter ses besoins et ses désirs à la personne qu’on avait en face de soi. Moemi n’était pas aussi soumise et écrasée qu’elle aimait le prétendre. Elle était paradoxale, agissant de manière contradictoire, et il devait faire appel à ses substrats en matière de psychologie pour comprendre son comportement. Il avait déjà rencontré de la délinquance juvénile, lu des expertises psychiatriques réalisées à l’occasion d’audiences judiciaires, et il se demandait, si, pour l’heure, Moemi ne le voyait pas comme un faire-valoir, une sorte d’instrument qu’elle laissait du côté de la Toile, fixant inconsciemment des barrières... Comme si, en un certain sens, elle aimait l’idée d’avoir un moteur pour la stimuler, une sorte de confident à qui elle pouvait confier ses plus grands secrets, mais sans jamais aller à le rencontrer. Les gens voyaient l’écran d’ordinateur comme un barrière, comme un mur infranchissable, permettant de dissocier les activités du Web des activités «
réelles ». Cette séparation l’avait toujours amusé, car elle illustrait le fait que, pour les gens, ce qui état virtuel était
ludique, et sans grande importance sur le réel. Il fallait attendre que votre éventuel futur patron refuse de vous embaucher en vous montrant vos photos Facebook pour vous convaincre que ces deux sphères étaient plus liées qu’on ne le pensait... Mais Moemi n’irait pas jusque-là. Il ne comptait pas rester un simple jouet pour elle.
Elle revint vers son écran, et il se craqua lentement les doigts, avant de lui parler :
[01:20] <Kingmaster> Je trouve qu'elle te va bien. Je ne me suis pas trompé sur ta taille
[01:20] <Candy_bitch> Oui c'est vrai, elle est juste... comme il faut^^
[01:21] <Kingmaster> Est-ce qu'elle te plaît ?
[01:21] <Candy_bitch> Enfin je ne m'attendait pas à ça
[01:21] <Candy_bitch> Disons que ce n'est pas trop ce dont j'ai l'habitude^^
[01:21] <Kingmaster> Tu ne réponds pas à ma question
[01:22] <Candy_bitch> Je n'aime pas trop le genre, je crois
Son honnêteté était louable. Il reprit rapidement, sans savoir où cette conversation allait le mener.
Pour lui, c’était de l’improvisation totale, mais c’était souvent le domaine dans lequel, par expérience, il savait qu’il s’en sortait le mieux... Un constat très curieux, car il avait tendance à tout planifier.
[01:22] <Kingmaster> Tu "crois" ? Ma chère petite, je lis en toi comme dans un livre ouvert
[01:23] <Kingmaster> Tu n'aimes pas mon cadeau
[01:23] <Candy_bitch> Désolée
[01:23] <Candy_bitch> Je peux la porter si vous le souhaitez
[01:23] <Kingmaster> Tu n'as pas à être désolée d'être honnête, ma puce
[01:24] <Kingmaster> Ce que je veux, c'est que tu sois heureuse avec moi
[01:24] <Candy_bitch> Ca n'est vraiment pas très important pour moi
[01:24] <Kingmaster> Tu préfères être nue ?
[01:24] <Candy_bitch> Oui
[01:24] <Candy_bitch> Je préfère quand rien ne me cache de vous <3
[01:24] <Kingmaster> Alors, déshabille-toi, mais ne jette pas cette tenue. Tu apprendras que je ne fais jamais rien au hasard
[01:25] <Candy_bitch> D'accord maitre ^^
[01:25] <Kingmaster> En fait, j'aimerais que tu l'utilises comme pyjama quand tu te coucheras, mais, pour l'heure, commence par me montrer ton superbe corps
Il vit Moemi se mettre debout, se dressant devant son écran, et commencer lentement à se déshabiller, retirant sans grande difficulté sa tenue. Puisqu’elle ne l’avait pas attaché, elle glissa sensuellement le long de son corps, la révélant dans toute sa nudité. Le spectateur invisible et silencieux de ce spectacle était l’objectif de sa webcam. Lui l’observait, en louchant toujours sur ce corps magnifique. Elle avait la peau légèrement bronzée, ce qui était toujours un plus pour une Japonaise, ces dernières ayant tendance à avoir une peau très pâle.
Fallait-il également signaler ses lourds seins ? Pour lui, c’était important. Il l’observait, en ressentant un frisson traverser son corps.
Ce frisson bienvenu, qui le fit légèrement soupirer en remuant sur sa chaise. Elle savait y faire pour se mettre en valeur, et c’était bien pour ça qu’il avait voulu savoir si son penchant exhibitionniste s’affirmerait au
sex shop. Il faisait des tests, tout simplement.
L’homme poursuivit rapidement :
[01:28] <Kingmaster> Tu t'épiles toujours ?
[01:28] <Candy_bitch> Oui maitre
[01:29] <Candy_bitch> Je déteste les poils, vous savez bien :p
[01:29] <Kingmaster> Et tu as raison ; une femme se doit d'avoir la peau douce, comme un nouveau-né
[01:29] <Candy_bitch> ^^
[01:29] <Kingmaster> Tourne-toi, montre-moi tes fesses... Tu peux te toucher si tu veux, ça ne me dérange pas
[01:32] <Kingmaster> Hum... Aaaah, ma chérie, j'aime toujours autant cette vue ! Rien que pour ça, je pourrais toujours tout te pardonner
Il la vit tirer le clavier pour le faire passer sous son corps, exhibant fièrement son postérieur, ce joli petit cul bien coupé qu’il aimait observer. Il voyait sa croupe, et, à travers la qualité haute définition de l’appareil, pouvait même voir sa rondelle. Il se déplaça lentement, s’écartant, et appuya sur un autre bouton. Un autre écran s’alluma à sa gauche, et il répartit rapidement les fenêtres entre ces deux écrans : Moemi apparut fièrement devant lui, et la fenêtre de conversation se déporta sur la gauche. Il voulait voir ce petit cul devant elle, et avait déjà lancé un programme pour enregistrer cette scène, pour filmer la moindre seconde.
[01:33] <Candy_bitch> Ne dites pas ça... je risquerais de devenir insubordonnée...
[01:34] <Candy_bitch> Et je veux rester votre petite chienne, vous le savez <3
[01:34] <Kingmaster> Tu l'es, mon cœur
[01:35] <Kingmaster> Je ne te l'ai sans doute pas assez dit, mais je suis très content que tu sois venue à Seikusu
[01:35] <Kingmaster> C'est une belle preuve d'amour, et c'est pour ça que je tenais à marquer le coup en t'offrant des cadeaux
[01:36] <Candy_bitch> ^^
[01:36] <Candy_bitch> Je... ne sais plus quoi dire <3
Lui le savait, et poursuivit rapidement, sur un autre idée. Sa verge était dressée, et c’était sous l’effet de l’excitation qu’il écrivait, ses doigts tapant plus fébrilement sur son appareil. Il disposait d’un programme qui était capable d’établir des statistiques et des moyennes à partir de l’utilisation du clavier. Il savait que, s’il regardait cet appareil, les courbes indiqueraient que, depuis qu’il avait demandé à Moemi de se déshabiller, ses doigts tapaient plus vite, mais aussi plus forts. Autrement dit, cet infléchissement traduisait une certaine forme d’excitation, liée à un accroissement de son adrénaline.
Il fallait bien avouer que, avec cette webcam, c’était presque comme si le cul de Moemi était face à lui.
[01:36] <Kingmaster> Rêves-tu toujours de nous en train de faire l'amour ?
[01:36] <Candy_bitch> Voulez vous que je me touche pour vous, mon maitre ?
[01:36] <Candy_bitch> Ouiiii
[01:37] <Candy_bitch> Vous n'avez toujours pas de visage... ^^'
La conversation s’emballait des deux côtés, et il sentit la demande implicite de Moemi, à laquelle il sut répondre sagement, en recadrant rapidement la conversation.
[01:37] <Kingmaster> Raconte-moi... Comment je te prends, dans quel endroit...
[01:37] <Kingmaster> Tu verras mon visage en temps voulu
[01:37] <Kingmaster> Et tu peux te toucher, bien sûr
[01:38] <Candy_bitch> J'aurais du mal à me toucher en vous racontant,huhu :p
[01:38] <Candy_bitch> Je suis peut être vieux jeu... mais je vous imagines souvent me prendre dans mon lit
[01:38] <Kingmaster> Alors, raconte-moi, et touche-toi ensuite... Et je te dirais comment nous nous rencontrerons
[01:39] <Candy_bitch> Arriver pendant mon sommeil et me faire l'amour sans dire un mot
01:39] <Kingmaster> Quelle partie de toi est-ce que je pénètre en premier ?
[01:40] <Candy_bitch> Ma chatte mon maitre
[01:40] <Kingmaster> Est-ce que ça te fait mal ?
[01:40] <Candy_bitch> Vous vous enfoncez après m'avoir deshabillée de force
[01:40] <Candy_bitch> Non
[01:40] <Candy_bitch> Dans mes fantasmes je suis toujours trempée d'avance <3
[01:41] <Kingmaster> Petite coquine
[01:41] <Candy_bitch> Rien qu'à sentir votre poigne sur moi, je mouille
[01:41] <Candy_bitch> Et je n'attend plus que votre queue
[01:41] <Candy_bitch> Si vous saviez comme j'en rêêêêve <3
[01:42] <Kingmaster> Je le sais, puisque tu me le dis, mon ange
[01:42] <Kingmaster> Moi aussi, j'ai des fantasmes
[01:42] <Kingmaster> Tu veux que je te les raconte ?
[01:42] <Kingmaster> Ils sont proches des tiens
[01:43] <Candy_bitch> Oui maitre !
[01:43] <Candy_bitch> Je veux toooouuuut savoir :3
[01:43] <Kingmaster> Bien, très bien ; caresse-toi pendant que je te les raconte, et n'hésite pas à boire ta mouille, tu sais que j'aime ça
Il la vit se masturber devant lui, après qu’elle lui eut raconté son fantasme. Elle s’était correctement épilée, comme à chaque fois, et voir ses doigts s’enfoncer en elle était un plaisir constant, renouvelé. Son érection s’accrut, continuant à l’élancer entre ses cuisses, et il se mit à taper, fébrilement :
[01:44] <Kingmaster> Je m'imagine venir te voir pendant la nuit. Tu es là, étendue sur ton lit, les yeux clos, en train de dormir paisiblement, étalé devant moi. Je t'observe, silencieusement, sans rien dire, frappé par la troublante beauté qui se dégage de ton beau corps assoupi
[01:44] <Kingmaster> Oh, je ne te réveille pas tout de suite, car je veux en profiter ; je me masturbe lentement, dressé au-dessus de ton lit, et je m'allonge progressivement à côté de toi
[01:45] <Kingmaster> Mon souffle est rauque, précipité, je sens ton coeur s'emballer tandis que mon sexe glisse contre tes cuisses, et que je sens ta délicieuse peau douce se frotter à moi. Tu gémis alors, tes sourcils papillonnent, mais tes gémissements ne t'extirpent pas de ton sommeil
[01:46] <Candy_bitch> Maitre <3
[01:46] <Kingmaster> Tu continues à dormir paisiblement, et moi, je me masturbe, et je me rapproche de ton oreille, pour te murmurer des insanités. Je te traite de salope, d'adorable petite pute que j'ai envie de fourrer et de trousser comme la dernière des traînées, de te faire hurler toute la nuit
[01:47] <Kingmaster> Toi, je sens tes tétons se durcir, et je commence à les flatter. Je les pince, et je sais que tu ne vas pas tarder à te réveiller, et je ne veux pas t'ôter ta virginité en te réveillant à l'improviste, car je veux que ce soit un grand moment, inoubliable
[01:47] <Candy_bitch> J'ai tellement envie de vous mon maitre...
[01:47] <Kingmaster> Aussi, je me redresse, ma virilité frotte contre tes seins, caresse ta peau, et je l'enfonce dans ta bouche
[01:48] <Kingmaster> Là, tu te réveilles, ton corps tremble, s'arque, et je donne des coups en te saisissant les cheveux. Je serre ta belle petite tête, et je remue, je remue, d'avant en arrière, de plus en plus vite
[01:48] <Kingmaster> Ton matelas craque, ton lit gémit, ton corps remue, je soupire, je grogne, je t'insulte encore
[01:49] <Kingmaster> "Alors, ma chienne, tu aimes ça, hein ?! Une bonne grosse queue rien que pour toi !"
[01:49] <Kingmaster> Ta langue remue sur mon sexe, je sens tes dents, et je me délecte de tes couinements... Tu gémis comme une petite chienne heureuse de se faire prendre, mon sexe durcit dans ta bouche, ta salive recouvre ma queue
[01:52] <Kingmaster> Dans mon fantasme, tu bois tout, et la suite... La suite varie
Pendant tout son discours, elle avait tremblé sur place, écrivant peu, se masturbant de plus en plus frénétiquement, s’imaginant vivre cette scène, s’imaginant la ressentir dans ses tripes. Il devait avoir un certain talent pour les descriptions. Ce fantasme était sincère, il ne mentait pas. De fait, il disait plus souvent la vérité qu’il ne mentait, à bien y réfléchir. L’homme avait juste un certain talent pour enrober la vérité, et la présenter sous la forme qui lui convenait le plus.
Il avait raconté son histoire, et sentait Moemi fébrile. Lui ne s’était pas encore masturbé, car il devait bien écrire, mais son sexe lui faisait effectivement mal, de plus en plus assoiffé. Sa main descendit le long de son corps, déboutonna son pantalon, et se saisit de son chibre, le pressant, ses doigts remuant dessus, d’avant en arrière, Moemi tremblant sur place. Quand il toucha son sexe, quand il le serra, un frisson le traversa, presque électrique. Il ferma brièvement les yeux, savourant ce contact, puis tapa à nouveau sur le clavier, distribuant ses ultimes ordres :
[01:52] <Kingmaster> Maintenant, jouis, ma belle
[01:52] <Kingmaster> Asperge ton écran
Lui-même en profiterait pour jouir à son tour.
Il était un humain, après tout, pas une machine.