La face cachée de la réussite sous un masque de tromperie (Lyan Rose)

Une bourde. Une grosse bourde bien grasse et bien emmerdante. Voilà ce qui venait de se passer Un indic’ qui avait osé trahir la confiance de l’empoisonneuse en se faisant passer pour assassiné lors d’une mission ne l’était pas. Comment avait-il réussis à berner une des personnes les plus importantes du japon, qui possède une méfiance à toute épreuve, et possédant de quoi filtrer le moindre pet de moustique dans ville si elle le désirait ? Pour un mystère s’en est un. Ce fichu Kano avait en plus prévu le coup dans le sens où si jamais quelqu’un de l’entreprise tenterait de s’approcher. En effet, il essaierait de brûler la peinture qu’il avait sur lui. Ce qui prouva une chose : Elle était bien authentique. Cet enfoiré poussé par l’appât du gain devait payer.

Inutile de préciser qu’à la tour de verre c’était un bordel monstre. Entre certains des yakusa de petits échelons qui désiraient allait récupérer la toile pour prouver leurs valeurs, ceux plus entrainés qui voulait y aller pensant qu’ils pourrait passer incognito, les seconds de la vampire qui la harcelait presque pour avoir une solution quelconque et enfin, cette dernière qui était à deux doigts d’imploser pour avoir un peu de calme… Imaginez la scène un peu. Bref, à un moment, un poing vint s’écraser contre la table en verre qui s’écroula dans un fracas assourdissant. Certains bris volèrent dans la pièce sans que ça fasse mal, en dehors de ceux resté dans la main de Nô. Le silence était revenu d’un coup, et levant le poing, une voix se distingua vers celle qui avait fait taire tout le monde :

- Je ne veux plus entendre UN SEUL mot. Le premier qui parle, je lui fais bouffer sa trachée par le cul. C’est compris ?

Apparemment oui puisque personne n’osa dire quelque chose. Le Papillon pourpre retira les bris de verres ensanglanté de sa main, ce qui eut pour effet d’enclencher le processus de régénération. Soupirant un bon coup, car cette dernière n’avait que peu l’habitude de péter les plombs à cause de la tension. Sentant qu’on attendait qu’elle se remette à causer, elle reprit la parole d’un ton plus relâché, mais toujours un peu froid :

- Kiyuri est toujours en train de chercher une solution. Sachez que je ne veux faire prendre de risques à personne. Même pour moi c’est très délicat. Donc plutôt que de paniquer à m’en casser les oreilles, restez patient et retournez à vos affaires. *elle fait un pas pour partir et reprends* Et trouvez-moi une nouvelle table en verre pour la salle

Et elle sortit. A peine sortie que son portable se mis à sonner avec un nom qu’elle connaît très bien. Et après une courte conversation avec sa meilleure amie et meilleur élément, elle partit vers le parking via l’ascenseur. Qui peut-être cette solution ? Et surtout pourquoi l’emmener… Là-bas ?

Le réveil. Ce dur réveil dont tu étais victime jour après jour. Cette sensation de ne plus avoir de vie, de te réveiller en tant que cadavre. C'était ce que tu ressentais, jour après jour. Jour après jour tu levais ta jambe comme tu pouvais et tu prenais appui dessus pour te lever. Tu collais ton épaule droite contre le mur et tu entreprenais de te préparer pour le boulot. Chaque jour la même douleur, le même regard de la part de ta sauveuse. Comment supporter ça plus longtemps ? Sûrement pas en pensant au lendemain, qui s'avérait être le même qu'aujourd'hui. Ni à hier, qui ressemblait tant au jour ainsi vécu. Non, ta seule solution pour t'échapper de ta condition...

C'est de vivre ton boulot comme il le fallait.

Mais tu ne pouvais plus le vivre ainsi. Tu avais déjà été trop loin lorsque tu avais été jusqu'à côtoyer une tueuse. Yoruichi... Cet échec cuisant t'était resté depuis tout ce temps. Là encore, cette impression de te réveiller d'un lointain cauchemar te reprenait. Toi qui avais tant haï le crime, tu t'étais laissé aller à aimer une criminelle. Incapable.

Tu ne pouvais te voir autrement que comme un incapable. Il était simple de voir pourquoi : ta haine viscérale du crime s'affaiblissait, et c'était la seule chose qu'il te restait. Une épée de Damoclès en soi, tu ne crois pas ? Toi qui hais le crime, tu es toi-même l'un des pires de cette espèce que tu méprises. Quand te briseras-tu sur toi-même ? Tu n'as que trois options : soit tu oublies ta haine, soit tu oublies tout court. Ou alors il te reste la mort. Mais tu n'es pas assez lâche, pas vrai ?

Tu n'es pas assez lâche. Ne serait-ce que pour faire plaisir à cette personne qui suit tous tes faits et gestes, et qui est même en train de voir ce qui se passe dans ta tête en ce moment même. Ton histoire doit continuer, ne serait-ce que pour plaire au lecteur. N'en déplaise au quatrième mur, c'est l'une de tes raisons, pas vrai ? Qu'il puisse voir ce spectacle de disgrâce et de débauche, ce vilain stalker observant tous tes faits et gestes.

Assez avec tes pensées étranges. Il est temps que tu partes. Purity dort encore, mais une longue journée t'attend. Bois donc ton café, un appel t'attend déjà au bureau. Tu ne le sauras qu'une demi-heure plus tard, bien sûr. Cependant, ton arrivée en témoigne, dans le parking réservé au personnel. Là où quelqu'un t'attendait avec un dossier en main, une capuche masquant la plupart des traits de son visage et un petit sourire. Une voix grave retentit et fit écho dans le parking souterrain :

- Monsieur Rose ? Vous savez que faire.

Une petite note était attachée à l'enveloppe du dossier. Il y était noté une heure et une adresse.  Quartier de la Toussaint, seize heures. Le dossier en lui-même traitait d'un meurtre banal, avec toutes les preuves à l'appui pour faire couler toute une organisation. Tu t'en foutais un peu au final, pas vrai ? Tout ce qui t'importait était de te rendre sur les lieux, amadouer la japonaise cliché qui apparaissait dans le dossier et faire couler toute sa bande.

Et tu t'y rendais, avec un peu d'avance. Une clope à la bouche, le doigt sur la gâchette, tu attendais l'arrivée de cette femme qui apparaissait comme le leader de toute cette petite bande. Effacer des preuves ? Tu n'étais pas encore tombé aussi bas.

Pas encore.

Doute. Quelque chose qui n’est pas permis dans ce monde si on veut vivre longtemps et sans le maximum de regret possible. Pourtant, tout le monde en a un jour où l’autre. Des petits fonctionnaires de bureau aux PDG de multinationales les plus imposante, en passant par les pires criminels et les juges les plus corrompus. Plus la personne est importante, moins ce sentiment est permis dans le sens où cela ne ferait que provoquer des relents désagréables de victoire mal acquise ou de défaite huilée par l’humiliation. L’hésitation apporte toujours des regrets dans un sens où l’autre, entre la peur de donner la bonne réponse qui donnera une fin longue heureuse et la mauvaise qui terminera le jeu plus tôt que prévu sans avoir le choix de recommencer au moment du Game Over.

Cette fois, le doute venait de la personne qui était présenté comme celui qui devait "sauver" Papillon. Du moins pas l’entreprise de cosmétique reconnue à travers le monde, mais le coté grisé servant à récupérer des biens historiques de manières plus ou moins légales. Même si quelqu’un d’extrêmement  bon et méticuleux, avec une once d’inhumanité en lui pour pouvoir passer certains endroits avec force, pourrait faire le lien entre la japonaise chef d’une bande de yakuza sans nom et la PDG de la multinationale. Cet homme s’appelait Lyan Rose. Outre le fait que le nom faisait star de métal symphonique américaine, il lui disait vaguement quelque chose. Tellement vaguement que les gouttes d’eau s’en mélangeait les unes aux autres dans le grand océan de l’oubli. Si elle ne s’en souvenait pas comme ça, c’est qu’il n’avait rien d’important comme lien avec la vampire, sûrement.

Alors qu’elle venait de rentrer dans une voiture discrète aux vitres teintées mais aménagée pour le confort de l’empoisonneuse, et bien sûr pour sa protection, elle continuait de penser à ce traitre qu’elle ne pouvait approcher. Ce pathétique humain était sacrément ingénieux dans sa façon de faire pour ainsi bloquer Nô, l’empêchant d’agir jusqu’au bout. Il fallait que son contact de 16 heures accepte la tâche qui allait lui être confiée sans lui planter un couteau dans le dos juste après ; Dans le pire des cas, il pourrait être éliminé juste après… Mais ça serait contraire avec la politique non-violente de la dame. Quelques temps plus tard, la voiture arrivait doucement au parking du rendez-vous, avec deux minutes d’avances. Avec elle, deux hommes et une femme. Le chauffeur était sortit pour ouvrir la porte de Nô et s’était placé contre la portière, attendant la fin de l’entretiens ou une fuite surprise. Le deuxième homme restait invisible à l’intérieur pour récolter un maximum d’information sur ce type. Et la demoiselle suivait sa patronne dans un look proche de cette dernière sans non plus sombre dans l’extravagance, sa tenue étant plus courte pour qu’elle puisse bouger facilement et combattre si le besoin s’en faisait ressentir :

- Bonjour Mr Rose. J’imagine qu’il est inutile de vous faire part du problème dans sa globalité.

A la vue du dossier, elle devinait facilement ce qu’il contenait. La seule chose qui la choquait un minimum bien qu’elle restait stoïque vu d’extérieur, c’était l’état de l’homme en face d’elle. C’était rare de voir des gens aussi endommagé bien qu’elle serait capable de faire pire sous la torture bien que, encore une fois, cela reste une pratique relativement peu faite. Il ne restait plus qu’à se faire entendre puis comprendre.