Dire que la mission aurait pu se dérouler comme prévu, sans la moindre embrouille, voilà que tout n'allait pas se passer comme prévu, évidemment! Pourtant tout fonctionnait dans un premier temps, l'échange d'informations vers Smoker, Too Bad qui garde son humeur sans pour autant en profiter, Azuka qui reste de coter. Cela avait l'air presque trop calme! Elle avait à peine souris devant la face abrutie de l'autre couillon qui bavardait avec Dylan. Suki scrutait le temps de chargement pour fuir d'ici le plus rapidement possible avant l'arrivée de quelqu'un. Autant que possible, autant éviter le plan de secours. En rien, elle ne voulait faire passer sa patrie pour des nymphomanes dans une combinaison moulante sachant manier arme et/ou magie. Et comme le chargement n'était pas fini, l'invité indésirable arriva et le temps de mettre le plan en place, Azuka retrouva sa caméra de portable, Suki fit coincée par le bureau en question et directement embrassée par Too Bad dans un baiser loin d'être dégoutant – malgré qu'elle ai pu embrasser et faire pire que ça à des hommes – le seul hic étant que ce n'était pas de l'envie mais du sauvetage de peau qui nécessitait ce baiser. Dans ce baiser, il fallait trouvé autre chose que cette excuse de s'amuser ou même faire un film. Car il y avait trois possibilités, soit elle n'aura « rien vu », soit elle ira quand même prévenir la sécurité ou soit cette garce voudrait participer. Et heureusement, Suki savait se débrouiller dans les situations extrêmes.
Même si son visage était loin d'être aussi détendu que celui de Dylan qui allait même faire des avances à leur adversaire pour noyer le poisson et gagner un peu de temps pour pour que la fin de la clé soit prête. Professionnel, elle inventait même une position mais Suki se demandait bien ce que c'était que cette brouette Ashnardienne? Elle en avait tué des tas mais elle n'allait pas se renseigner sur leur pratique sexuelle qui est surement surtout basée sur l'esclavagisme, comme leur histoire et leur culture à ses barbares! Alors que Suki pensait que Dylan la noyait suffisamment pour qu'elle se barre rapidement, la voilà qu'elle lui lançait une remarque. Surtout dû à son regard qui était loin d'une femme comblée par le sexe. Heureusement, elle avait plus d'un tour dans son sac. Mais, elle ne lui répondit qu'en augmentant un peu plus sa grimace et son regard si... nerveux. Il fallait encore gagner du temps, il restait quoi encore? Quatre-vingt-dix secondes environ? Ça devrait suffire. Noriko voulait être spectatrice, donc elle avait raison dans ses possibilités en cas d'invité. Enfin, elle avait surtout pensé à participer plutôt que regarder mais l'un comme l'autre, elles ne seraient plus trois mais quatre. Suki restait appuyée contre le bureau, attendant encore un peu pour la clé, ses sourcils se fronçant de plus en plus, gardant cette même image intimidante qu'elle envoyait à la plupart des personnes qu'elle ne supportait pas. Et faire en sorte que son plan ne fonctionne pas suffit à être classé dans sa liste indésirable.
« Et tu t'en priveras toujours, rassures-toi! Je refuse de me faire insulter de pute par qui que ce soit! »
Au moins, les choses étaient clairs, même si cela n'aurait pas été une mission, d'où se permettait-elle de l'insulter comme ça? Il fallait encore en rajouter pour bien faire sortir son caractère et prouver que Too Bad disait vrai, avec Suki, ça ne sera pas facile!
« Voilà pourquoi je refusais de payer un acompte Dylan! Les imprévus comme ça! On avait dit que l'on filmait tout en une fois, aucune pause sur la vidéo, tout d'une traite, ne pas être dérangé dans un endroit peu commun! Alors oui, le risque zéro n'existe pas mais c'est une raison pour changer de partenaire comme ça! Fallait de suite lui dire qu'il ne fallait pas dérangé! »
C'est vrai que ce n'était pas chez elles mais l'endroit avait un peu de classe, un décor pour un petit porno amateur, chose que Suki ne cachait pas mais préférait donner une raison meilleure que l'idée de vouloir se faire prendre par une grosse productrice Tékhane. Croisant les bras devant elle, il devait à présent rester moins d'une minute. Ensuite elle prendra la clé discrètement et adieux la compagnie! Ce serait étonnant que Noriko l'écoute, s'excuse et les laisse tranquille.
« Et avant de vous faire des idées, ceci devait être un cadeau pour ma petite amie, chose que vous venez de gâcher en restant ici plutôt que laisser les gens tranquillement travailler! Merci! Alors il ne reste que deux jours à présent pour tout faire de A à Z, Dylan, tu as intérêt à rattraper cet échec si tu veux voir ton fric. »
L'excuse était bien trouvée si l'on pensait que sa fausse petite amie imaginaire et elle aimaient les choses un peu spéciales, le genre de cadeau qui dit, tu vois, je peux aussi faire des trucs avec quelqu'un d'autres, ou avec une célébrité. Une sorte de sex-tape pour quelqu'un d'autres. Il y avait bien certaines femmes qui devaient faire ça après tout pour leur petite copine? Des femmes étranges mais Suki endossait bien un rôle pour couvrir leur présence ici.
« J'ai déjà du mal à accepter une autre partenaire plus une autre qui filme le tout alors c'est pas inviter du monde qui va me rendre moins coincée. Alors à moins d'avoir vos excuses et votre départ, c'est nous qui allons quitter ce bureau et retourner là-bas. »
Le temps de patienter un peu, Suki se retourna, mimant le fait de se recoiffer dans l'écran éteint, voire que son chignon ne soit pas défait, que tout soit en place et le petit chronomètre dans sa tête défile pour enfin arriver à zéro. Elle se retourne, glissant un regard vers Azuka, Noriko et Too Bad, retirant la clé du port usb en faisant tout pour qu'elle regagne sa forme et la garder dans son poing. Elle pourrait la rendre en prétextant que Dylan l'avait perdu ou que Suki l'avait arraché en pleine action mais elle pourrait vouloir voir cette fameuse boucle d'oreille de plus près?
« Et votre réponse, est ...? »
Surement que le trio quitte cette pièce mais ce n'était pas un souci, la mission était terminé et quand bien même Noriko les garde à l'œil le reste de la soirée, ça ne changeait rien à ce qui venait de se faire.