Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

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Azazel Ängelsson

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Le look. Entre nous et nos vêtements se joue une histoire toute singulière. Notre rapport au corps et à l’image influe parfois bien inconsciemment sur notre style vestimentaire. Chacun vit avec plus ou moins de plaisir ou de contrainte ce rituel autour des habits qu’il nous faut bien composer et recomposer chaque jour. Certains y voient un moyen de se fondre dans la foule, et d'autres, au contraire, de s'en détacher. Certains ne recherchent que le confort, sans se soucier du résultat aux yeux des autres, et certains, au contraire, sont prêts à le sacrifier pour attirer l'attention et susciter l'envie, le désir. Certains suivent la mode, et d'autres en ont créé une qui leur est propre. S'en préoccuper peut sembler superficiel aux yeux de beaucoup de personnes, mais, en réalité, les modifications que l'habillement entraîne sur l'apparence générale peuvent influencer les relations humaines autant que d'autres critères physiques, comme le regard – ou même le parfum, qu'il soit naturel ou non. Et tout cela, Azazel était bien placé pour le savoir.
Depuis aussi loin qu'il s'en souvenait, le thaumaturge, son secret mis à part, n'avait jamais été en accord avec la majorité de ses pairs humains. Sa différence naturelle lui avait valu, dès le plus jeune âge, de multiples brimades et autres bousculades. Mais plutôt que de se cacher et se sentir honteux de ne pas être comme tout le monde, le jeune homme avait affirmé son identité en persistant à se vêtir de la manière qui lui plaisait et en coiffant sa chevelure déjà singulière d'une manière peu commune pour les hommes de son temps – et en apprenant à se défendre contre les petits caïds qui voulaient jouer au malin au passage. Lorsqu'il avait commencé à s'habiller par lui-même, son premier style ressemblait à ce qu'on pourrait qualifier de « rock », tout simplement, avec les jeans déchirés et les T-shirts à l'effigie de ses groupes préférés. Puis, peu à peu, Azazel avait évolué vers un look à peu plus particulier, où se mêlaient des éléments qu'on pourrait qualifier de « classieux » - des pièces de costume, d'uniforme – et des éléments plus « punk » ou « gothique ». Néanmoins, il n'appréciait pas beaucoup les labels, et aimait à dire qu'il n'appartenait pas à un style, mais se contentait de porter ce qui lui plaisait. Et ce qui lui plaisait n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus facile à trouver. Enfin, ça, c'était avant qu'il ne déménage au Japon, et en particulier ici, à Seikusu.
En effet, dans cette ville, les magasins qui vendaient des vêtements un peu « décalés » pullulaient, et il y avait un endroit en particulier où le mage avait déjà plusieurs fois trouvé son bonheur : le centre commercial. Le centre commercial de Seikusu était une véritable perle de la société de consommation. On y trouvait absolument de tout, des magasins les plus « normaux » - supermarchés, marchands de glace , bijoutiers, etc. - aux magasins moins communs – sex-shops, entre autre –, et, dans ce joyeux fouillis, Azazel trouvait presque tout le temps son bonheur. Néanmoins, aujourd'hui, il ne cherchait pas à se fournir en vêtements d'un genre « singulier », mais tout simplement à renouveler sa garde-robe « sportive ». Ce fut donc ainsi que le jeune homme à la mèche d'ébène se retrouva à fouiller les rayons d'une boutique « casual », attrapant d'une main vive et experte ce qui lui plaisait et allait ensemble ou pouvait être assorti avec ce qu'il possédait déjà – car même pour faire un jogging ou soulever quelques poids, une tenue dépareillée le faisait se sentir mal à l'aise. Certaines personnes qu'il croisait semblaient perplexes en voyant les habits qu'il tenait en comparaison à la tenue qu'il arborait : un polo noir, dont les flancs étaient composés d'une entrelassure de bandelettes de cuir clouté qui exposaient ça et là des pans de peau de taille irrégulière, agrémenté d'une cravate d'un blanc uni si ce n'était pour la croix argentée bien visible sur sa pointe, des manches amovibles noires également, un jean baggy assorti sur les côtés duquel pendaient des bretelles noires et qui était retenu par une ceinture en cuir clouté également, et, pour finir, des chaussures en cuir noir. Pas vraiment la tenue qu'on attendait de la part de quelqu'un qui semblait s'adonner au sport. Ah, les préjugés... Toujours était-il qu'il lui fallait essayer ses trouvailles, aussi se dirigea-t-il d'un bon pas vers les cabines d'essayage.
Jusqu'ici, cela avait toutefois été une journée normale, bien que menée par un être qui ne remplissait pas vraiment les critères de la « normalité » telle qu'elle était définie par ses contemporains, et Azazel n'avait, pour une fois, eu aucune impression étrange. À croire que le surnaturel - car que pouvait-il bien ressentir d'autre? - avait décidé de déserter Seikusu. Son attention ainsi endormie, le thaumaturge ne remarqua même pas la légère trace suprasensible qu'il se mit à suivre inconsciemment. Tournant au coin du mur qui isolait légèrement les cabines du reste du magasin, le jeune homme fut mené jusqu'à celle qui se trouvait le plus au fond et, sans même y réfléchir, ne prenant pas la peine d'essayer de savoir si elle était déjà occupée ou non, tira un grand coup sur le rideau et entra... pour se retourner aussitôt et le refermer derrière lui d'un geste précipité. Il resta par la suite figé, dos à la personne qui se trouvait là, se demandant s'il avait rêvé. Avait-il réellement vu ce qu'il pensait avoir vu ? Ou avait-il simplement halluciné ? Lentement, Azazel se retourna.

Non, il n'avait pas rêvé. Les yeux écarquillés, le thaumaturge contempla avec stupeur l'être qui lui faisait dorénavant face.

Il s'agissait d'un homme – enfin, d'un individu de sexe masculin à apparence anthropomorphe, car l’appellation d'humain n'était clairement pas adaptée – dont le visage laissait clairement voir qu'il n'était pas un indigène, et qu'il devait avoir au minimum quinze ans de plus que notre protagoniste. Même son style faisait très occidental, avec son béret sur le crâne tel un fier Français. Néanmoins, rien d'inhabituel jusque-là. Non, ce qui frappait de stupeur le jeune sorcier était la partie inférieure du corps de cet individu.
Visiblement, il l'avait interrompu en plein essayage, car l'homme... être... whatever, était en train de passer une de ses... jambes dans un jean marron assorti au reste de sa tenue. Et parlons-en, de ses jambes ! Recouvertes d'une pilosité trop dense pour être humaine, elles auraient encore pu être « excusées » sous prétexte d'une quelconque maladie rare ou d'un dérèglement hormonal si, lorsqu'on progressait vers le bas du regard, et tandis qu'elles prenaient une apparence de moins en moins humaine, on ne découvrait pas une paire de... sabots ! Oui, des sabots de bouc ! Devant les yeux médusés du sorcier se tenait ni plus ni moins qu'un faune. Ou un satyre. Enfin, peu importait le nom, c'était un être surnaturel ! Ainsi, cette espèce de pressentiment qui le prenait parfois que des choses invisibles aux yeux de la plupart des mortels se produisaient était justifié : de la même manière que sa magie était bien réel, que la sorcellerie n'était pas qu'un ramassis de contes de vieilles femmes, les êtres mythologiques existaient également bel et bien. Immédiatement, une avalanche de question déferla dans son esprit. Il ne produisit nonobstant qu'un seul son :

« Euh. »

Bon, c'était bien parti.




Fiche de personnage // Demandes de RP

Dooaio Serafim Lelahel od wik Belioclya z ipuran ils...

Hypocras

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 1 mercredi 31 octobre 2012, 01:16:27

A l'en croire, Hypocras avait tout vu et tout vécu : sa mémoire, et bien entendu sa bouche, regorgeaient de mille et une aventures, anecdotes et autres expériences qu'il partageait parfois sur le ton de la confidence, parfois avec une emphase de stentor, adaptant son registre selon son histoire aussi bien que selon son auditoire. De l'Australie à la Malaisie en passant par la Hongrie, il avait foulé de ses sabots le sol de toute la Terre, et de la Reine de la Fourmilière Galactique à la Maîtresse de l'Olympe en passant par le Prince d'Ashnard, il n'était pas une entité qu'il n'eût su charmer de son irrésistible bagout ainsi que de son audace invincible. Dans ces récits où le fantastique se mêlait à l'épique et au burlesque en une incroyable farandole digne des délires les plus échevelés du Baron de Munchhaüsen, la réalité se confondait avec la fiction, le crédible à l'invraisemblable, si bien qu'on en ressortait avec une impression de tournis non dissemblable à l'ivresse, le satyre ayant d'ailleurs pour coutume d'agrémenter ces moments de narration de force levers de coude. Bref, en résumé, il avait de la bouteille.

Toutefois, avoir été capable d'explorer le saint des saints de Tekhos n'empêchait pas nécessairement de garder des goûts simples, et c'était pourquoi le bon baroudeur gardait des habitudes fort communes que n'aurait pas désavouées le plus pantouflard des larrons, dont celle de faire ses courses, comme tout le monde. Ainsi, arpentant les allées de tel ou tel complexe magasinier, il se plaisait à flâner à la recherche de quelque bricole attirant son œil, prenant au passage le temps de s'offrir un verre, un morceau ou une confiserie, n'ayant l'air dans ces instants que d'un paisible quadragénaire, seul le feu ancestral dont brillaient ses yeux trahissant sa nature hors du commun. En l'occurrence, son habillement présent rendait l'illusion d'autant plus confondante : de haut en bas, un béret de couleur brune un peu avachi pour masquer ses cornes, un épais chandail couleur feuille d'automne et un pantalon beige pour se vêtir en tout confort, et pour finir, sans surprise, des bottes hautes de cuir brun. Avec une harmonie de coloris aussi simple, voire banale, et des articles aussi communs sur le dos, nul n'aurait pu se douter qu'il y avait quoi que ce fût à voir d'autres qu'un brave homme en promenade.


Un vague sourire aux lèvres à moitié masqué par l'écran de poils roussis qui lui couvrait le visage depuis le menton jusqu'à la lippe inférieure, il était donc présentement occupé à déambuler parmi les allées populeuses du centre commercial de Seikusu, examinant d'un œil circonspect les marchandises que proposait le magasin d'une quelconque enseigne de vêtements au nom de laquelle il ne prêta guère attention. Parcourant sans hâte les râteliers garni de polos, shorts, débardeurs, chemises et autres pull-overs, il finit par jeter sans grande conviction son dévolu sur un jean marron d'apparence passe-partout et d'allure solide, se faisant la réflexion que ce qui lui couvrait actuellement les jambes s'était bien usé à force d'activité... particulièrement depuis cette rencontre inopinée avec ce fougueux lascar qui n'avait pas été de tout repos...

Ainsi donc, sifflotant avec désinvolture et à mi-voix l'air de When the Saints Go Marching In, il se dirigea vers une cabine avec son article à la main, l'envie le titillant un moment d'en choisir volontairement une occupée pour le meilleur ou pour le pire, avant qu'il ne se décidât finalement à prendre le parti de la sagesse et à se contenter d'une libre. Hum, c'était que sans qu'il eût pu être capable de dire pourquoi, il lui semblait que ce n'était pas le moment de chercher une nouvelle aventure... comme s'il était prévisible que l'aventure vînt à lui. Le vieux bougre, l'instinct raffiné par des siècles et des siècles d'expériences diverses, possédait de ces sortes d'intuitions, confuses mais ô combien tenaillantes, et n'en faisait à vrai dire que relativement peu de cas, se contentant d'en prendre une brève note mentale, comme on remarque que le ciel est à la pluie sans pour autant s'en soucier particulièrement. Rabattant le rideau de l'habitacle derrière lui, il se disposa à se déchausser et à déboutonner en vitesse son pantalon pour rapidement en changer, sachant qu'il n'était pas impossible que quelqu'un fît irruption et le surprît avec ses cuissots de bouc à l'air, ce qui n'aurait pas manqué de susciter toutes sortes de conséquences embarrassantes et possiblement problématiques.


A ce stade du récit, il convient de noter qu'en ce qui concernait des notions telles que « destin » ou « fatalité », Hypocras n'y croyait pas vraiment, ou y croyait sans s'en soucier, ayant d'ordinaire plutôt tendance à juger que quelque entité maligne devait par moments se pencher sur son sort pour agrémenter sa vie d'un piment au goût parfois un peu fort. Par conséquent, plutôt que de réagir par la stupeur et la panique, il jura et maudit intérieurement lorsqu'il vit tout à coup le tissu de séparation de la cabine par une main aussi preste qu'insouciante, le laissant à découvert avec une jambe passée dans un des manches du jean, et l'autre bien à découvert, laissant voir ses attributs inférieurs d'allure fort peu humaine.

Cela dit, en la matière, l'étourdi qui fut si hardi de troubler son essayage n'était pas banal non plus : au premier abord, ce qui sautait aux yeux était principalement son style vestimentaire peu canonique, fait de cuirs, de clous et de tissus épais, le tout dans des teintes sombres qui, faute d'un meilleur qualificatif pour ces mélanges particuliers, suscitaient à l'esprit le terme de « grunge ». Pour autant, ce qui attira avant tout l'attention du satyre, ce furent les traits lisses et dénués de trace définitive de virilité que son visage affichait, l'allure légèrement androgyne qu'il dégageait étant soulignée par la masses désordonnée de cheveux lilas barrés d'une mèche obsidienne qui le couvraient de la nuque jusqu'au bas du front. Pour finir dénotait cette jolie paire d'yeux à la délicate teinte d'améthyste, actuellement écarquillés de stupeur et d'incrédulité là où ceux de l'homme surpris dans l'intimité de son changement d'habits n'affichaient qu'une contrariété mâtinée d'un vif amusement.


Car le beau parleur, qui n'était pas né de la dernière pluie pour ce qui était de savoir décrypter le comportement d'autrui, crut bien discerner que dans l'attitude du mignon petit éphèbe, il y avait avant tout de la fascination plutôt que de la terreur, et de l'incertitude plutôt que de l'affolement. Quelle que pût être la raison de sa conduite, le jeune homme avait manifestement davantage l'intention d'étancher la curiosité que cette rencontre inopinée devait avoir fait naître en lui que de crier à la sorcellerie. Confiant dans son interprétation, Hypocras ne s'affola donc pas, se contentant de finir d'enfiler prestement son vêtement avant d'interpeller avec une cordialité gaillarde l'intrus qui restait comme deux ronds de flan à le fixer :

« Dis donc mon garçon, qu'as-tu à me mirer avec des yeux ronds comme des billes ? Est-ce que c'est pas là un regard qu'on réserve d'habitude plutôt aux jolies filles ? » Puis, poussant un petit rire sans méchanceté suite à cette boutade, il enchaîna : « Et si t'as quelque-chose à me dire, hésite pas comme ça ; tu peux te douter que je te mangerai pas ! »

Ce disant, il fléchit calmement les jambes pour tester son aisance dans sa nouvelle acquisition potentielle, contemplant d'un œil pensif le résultat dans le grand miroir qui ornait quasiment toute une face de la cabine, en apparence aussi détendu que s'il avait été seul ou en compagnie d'un vieil ami. C'était qu'à force d'expériences, le bonhomme avait appris à cultiver une assurance digne d'un comédien en pleine séance de représentation, autant de par un orgueil qui lui interdisait de ne pas paraître maîtriser la situation que parce que faire mine de prendre une telle position avec sérieux et gravité avait tendance à ne pas aider à détendre les relations avec une nouvelle connaissance.
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
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Azazel Ängelsson

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 2 samedi 10 novembre 2012, 00:41:28

Au final, Azazel ne savait pas ce qui l'estomaquait le plus : le fait d'avoir surpris un satyre en plein essayage de jean dans un centre commercial, le fait que ce dernier n'eût pas l'air de s'en formaliser plus que cela, ou le simple fait que ledit satyre ne soit pas qu'une production de son esprit? Dans tous les cas, le thaumaturge mit un certain temps à retrouver un usage correct de la parole. Le jeune sorcier était tellement abasourdi et incertain quant à la réaction à adopter qu'il ne réagit même pas à la boutade de l'être mythologique ; ce fût à peine s'il l'assimila. Un satyre. Il y avait un satyre. Avec lui. Dans cette cabine.

D'où venait-il ? Y'en avait-il d'autres, à Seikusu ou ailleurs? Avait-il ressenti son « aura » comme lui percevait à présent la sienne – un peu trop tard, d'ailleurs ? Était-il là pour lui ? Non, non ; ce n'était pas un nouveau tome des Chroniques de Narnia. Il était certes doté de pouvoirs magiques, mais si un être encore plus exceptionnel que lui existait, il était pratiquement sûr que la magie devait être bien plus répandue qu'il aurait pu l'imaginer, et ses dons n'étaient pas d'une puissance inouïe et n'arboraient aucune autre particularité que celle de ne pas être accessibles à l'humain lambda, ce qui écartait donc avec certitude, du moins pour lui, l'hypothèse selon laquelle il était une espèce d'Élu à la Harry Potter ou autre Percy Jackson. D'ailleurs, cet être pratiquait-il la magie ? Serait-il en mesure de lui en apprendre plus sur ses pouvoirs ? Le jeune homme secoua la tête.

Il fallait qu'il se ressaisisse, et surtout qu'il commence à se rappeler des bonnes manières. S'avançant un peu plus dans la cabine, qui n'était certes pas si grande que cela, il se retrouva assez près de... l'homme – l'appeler autrement lui semblait vraiment trop difficile ; semi-animal sonnait trop péjoratif selon lui – pour échanger une poignet de main avec lui mais, suivant un réflexe qu'il avait fini par acquérir depuis son arrivée au Japon, fit une courbette polie pour exprimer à la fois le fait qu'il était désolé de l'avoir surpris pendant qu'il se changeait et qu'il se présentait respectueusement à lui. L'usage aurait voulu qu'il s'incline à quatre-vingts dix degrés, néanmoins, s'il l'avait fait, sa tête aurait sans doute percuté son interlocuteur, aussi ne le fit-il pas.

« Mes excuses, Messire faune, cette irruption de ma part était totalement fortuite. Je me nomme Azazel Ängelsson. »

Se relevant, le mage attarda ses iris mauve sur le visage de l'entité fort singulière qu'il venait de rencontrer, se sentant enfin en mesure de l'observer de manière un peu plus détaillée. Le faciès était définitivement celui d'un bon vivant – c'était du moins l'impression qui s'en dégageait, et, en observant cette barbe abondante et cet éclat de malice qu'il lui semblait pouvoir discerner dans le regard de cet inconnu (et représentant de l'Inconnu avec un grand I), Azazel se dit qu'il avait effectivement quelque chose des satyres tels que décrits dans les légendes de l'Antiquité. Toutefois, maintenant qu'il était tout habillé, il avait vraiment l'air d'un humain tout ce qu'il y avait de plus normal – et passe-partout dans son accoutrement aux couleurs automnales ! Enfin, passe-partout si on exceptait sa paire de sabots qui, elle, était encore à l'air. Ce fut sur cette réflexion qu'Azazel se rendit compte que, s'ils s'éternisaient ici, quelqu'un risquait d'à nouveau ouvrir le rideau, et la situation deviendrait alors bien plus compliquée... Mais il ne pouvait cependant pas traîner cet homme qu'il venait tout juste de rencontrer dans un autre endroit, au risque de paraître fort grossier. À la place, il tourna son regard vers le rideau, et, psalmodiant rapidement à voix basse, l'enchanta pour qu'il se referme de lui-même au cas-où quelqu'un tenterait d'entrer. Il reporta ensuite immédiatement son attention sur le faune, et se dit qu'il attendait peut-être à ce qu'il engage la conversation.

« Hmmm, euh, comme vous pouvez le constater, je suis un sorcier, donc pas d'inquiétude pour votre secret, je sais ce que c'est que de devoir dissimuler sa véritable nature. »


Bon, comme entrée en matière, on avait déjà fait plus joyeux et dithyrambique, mais pour quelqu'un qui s'apprêtait à faire la connaissance d'un homme à jambes de bouc alors qu'il n'aurait jamais imaginé en voir un de sa vie, c'était plutôt pas mal, non ?




Fiche de personnage // Demandes de RP

Dooaio Serafim Lelahel od wik Belioclya z ipuran ils...

Hypocras

Créature

Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 3 dimanche 18 novembre 2012, 02:28:04

De toute évidence, le jeunot était dans un état que, en concordance avec les vocables modernes anglophiles, on aurait pu qualifier de bug, la preuve en étant de l'immobilité tendue qu'il avait adoptée et de l'air pantois que son visage avait pris, la bouche semi-ouverte en un début de réponse qui ne venait pas, les mots s'entremêlant dans le brouhaha de sa confusion. A le voir du coin de l’œil tandis qu'il continuait de faire mine de s'inspecter dans la glace, il eut un léger sourire en coin qui se mua en sourcil haussé de perplexité lorsque le gamin s'achemina vers lui d'une démarche un brin raide pour venir ensuite s'incliner devant lui d'une façon que n'aurait probablement pas désapprouvé un dignitaire nippon. Diable, en voilà une cérémonie pour son humble personne ! Avait-il donc l'air si vénérable que ça... ou le petit gars avait-il baigné dans il ne savait quel corpus de croyance pour faire ainsi montre d'une telle déférence envers ce qui lui apparaissait comme inhumain, donc surnaturel ?

En tout cas, bien qu'adoptant un registre quelque peu déplaisamment suranné, et faisant montre de bien des égards, il avait l'air d'avoir convenablement révisé ses classiques puisqu'il s'adressa à lui sous le terme de « faune », tapant là dans le mille. Il y avait bien là de quoi se demander qui donc était ce beau minet à l'accoutrement si peu banal, qui venait faire irruption dans l'intimité d'une cabine d'essayage tel un cheveu sur la soupe, et s'empressait ensuite tout de go de se présenter d'une manière si formelle qu'il n'aurait plus manqué que la carte de visite. Quoi qu'il en fût, le chevreuil chevronné rejeta assez rapidement l'hypothèse d'une entité puissante et expérimentée telle qu'il pouvait en rôder à l'improviste sur Terre comme sur Terra, l'allure excitée et scrutatrice du bambin démentant assez clairement une telle possibilité.


Pourtant, bigre, l'expression circonspecte d'Hypocras, qui s'était mâtinée de bonhomie bienveillante alors qu'il s'était tourné vers le garçon d'un air indulgent, se teinta d'une légère surprise en le voyant marmotter quelques paroles sans grand sens, qui avaient tout de même fichtrement l'allure de quelque formule magique, comme l'affirma ensuite tout de go l'ensorceleur assumé. Allons bon ! Réel sorcier, comme il venait de l'avancer, ou jeune godelureau vivant dans le déni, comme il en existant hélas trop ? Difficile à dire pour notre satyre qui avait approximativement l'affinité magique que l'on attribue d'ordinaire au caillou moyen. Il restait en tout cas que cette nouvelle connaissance fortuite faisait montre de manières pas désagréables du tout au fond, sans compter que son joli minois avait de quoi aisément mettre les appréciateurs de beauté juvénile dans de bonnes dispositions.

Par conséquent, tout de désinvolture et d'ouverture d'esprit, le vieux ménestrel se décida à se montrer bien disposé envers cet Azazel, et il s'approcha par conséquent plus près de plus avec un franc sourire, lequel déformait sa toison faciale d'une manière que l'on associait facilement à l'image du bon père bien intentionné... ce qui n'était en l'occurrence pas si loin de sa disposition actuelle, caractère libidineux et je-m'en-foutiste mis à part. Avançant une de ses pognes burinées par le temps, il saisit l'une des menottes du jeune homme avec allant, la secouant ensuite avec une maîtrise du geste issue de l'expertise d'avoir cent et cent fois répété ce geste :

« Hippolyte Crasier. Hypocras pour les amis. Un plaisir ! » Se présenta-t-il tout gaillardement, avant d'enchaîner après un léger sifflotement pensif en faisant le tour de l'habitacle du regard. « Faisons donc pas de manières. Puisque j'ai l'air de t'intéresser, sortons donc et voyons à tailler une bavette... voire même prendre un morceau tiens. Ce sera mieux que de se raconter sa vie dans une cabine d'essayage. »

Voilà qui était bien notre bon ami au naturel dans toute ça splendeur : dénué de complexes comme de complexité, il ne s'embarrassait pas de préambules et allait droit au but, n'hésitant pas à outrepasser franchement les formules de politesse oiseuses et les atermoiements rébarbatifs, passant tout de suite à ce qu'il y avait d'intéressant : une bonne conversation, tudieu ! Décidément, la journée promettant d'être nettement moins monotone qu'elle n'avait menacé de l'être, et ce fut en fredonnant un air indistinct avec enthousiasme qu'il se disposa à se rééquiper pour sortir, engonçant promptement ses sabots dans ses bottes et transvasant le contenu de son ancien pantalon dans le neuf qu'il avait enfilé. En vrac : une liasse de quelques billets de yens chiffonnés, une sucette de couleur rouge dans un emballage transparent, une petite bourse contenant du tabac à priser, une photo de femme de format carte d'identité, une poignée de pièces à la provenance aussi hétéroclite qu'indistincte, et enfin, un petit flûtiau de la longueur de sa main à peine, le faune se sentant toujours étrangement plus à l'aise avec un instrument sur lui. Le tout, comme par un tour de passe-passe de Mary Poppins, s'engouffrant dans les poches un poil rigide de son nouveau vêtement, lesquelles étaient tout simplement d'une profondeur assez particulière comme le satyre avait pris soin de s'en assurer avant de faire son choix.

Pour parachever ses préparatifs, il porta une main vers le bas de son dos et, d'un coup sec, arracha l'étiquette qui y était attachée, et qui, si les choses n'avaient pas trop changé depuis son dernier larcin en la matière, comprenait aussi l'antivol de l'habit. Il fallait dire qu'entre cette nouvelle manière de sécuriser les articles vestimentaires, et le retrait des caméras dans les cabines d'essayage suite à de trop nombreuses plaintes, il y avait là une sacrée aubaine pour les maraudeurs, ce qu'était à l'occasion le voyageur ancestral volontiers peu scrupuleux. Ne faisant en tout cas montre ni de vergogne ni même d'aucune émotion particulière à part un aimable enthousiasme, il redressa rapidement son couvre-chef sur sa tête, et fixa ensuite son regard sur Azazel, l'encourageant à prendre l'initiative pour la suite des évènements.
« Modifié: mercredi 28 novembre 2012, 18:11:18 par Hypocras »
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
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Azazel Ängelsson

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 4 mardi 27 novembre 2012, 00:38:06

Lorsque le faune vint lui serrer la main dans une attitude des plus débonnaires, Azazel se surprit à sourire sans le vouloir. D'une certaine manière, le thaumaturge avait l'impression qu'il venait définitivement de basculer dans un conte de fées – non, dans un autre monde. Son monde. Celui où un regard peut réellement pétrifier un homme, où un être peut se trouver à un endroit et, en l'espace d'un clignement de paupière, à milles lieux de là, où l'inhabituel est ce qui est habituel. Un monde magique ; un monde surnaturel. Et ce sentiment qui s'éveillait en lui, c'était la joie. La joie de savoir qu'il n'était pas seul, qu'il n'était pas une erreur de la Nature ; que, quelque part, il y avait une place pour un sorcier orphelin. Au fond de lui, il en était persuadé : cet instant était le début d'une nouvelle vie.
Assurant à Hippolyte – ou devait-il l'appeler Hypocras? – son ravissement quant à leur à priori heureuse rencontre, et acceptant avec plaisir son invitation à « tailler une bavette », le mage observa avec amusement son petit manège digne de Joséphine Ange gardien – une série télévisée française dont il avait vu quelques épisodes par curiosité après avoir lu des commentaires moqueurs à son propos sur YouTube –, bien qu'ayant dû se retenir de froncer les sourcils lorsque le silène fit clairement montre de sa volonté de frauder et de ne pas payer ses emplettes ; il tenait cependant à ne pas le vexer, ne voulant pas gâcher cette chance qu'il représentait pour lui d'entrer dans un nouvel univers. Et puis, il le trouvait sympathique, et que savait-il au juste de lui pour se permettre de le juger ? Il avait aperçu une poignée de yen dans les affaires du faune, mais la vie de créature surnaturelle camouflée parmi les humains n'était peut-être pas facile...
Comprenant au regard que sa nouvelle connaissance lui lança qu'il était invité à prendre l'initiative de la suite des événements, Azazel dissipa son sortilège auto-refermant d'un geste de main et l'invita à le suivre, récupérant au passage sur le sol les vêtements qu'il comptait essayer pour les accrocher sur un présentoir vide où les clients pouvaient laisser les articles qu'ils ne comptaient finalement pas acheter. Le renouvellement de sa garde-robe pouvait bien attendre !
Sortant de la cabine - non sans essuyer quelques regards perplexes, voire réprobateurs de la part des quelques personnes qui les virent sortirent ensemble -, puis du magasin avec le satyre à sa suite, le jeune homme ne put s'empêcher de lui glisser un rapide regard anxieux au moment de passer les portes, craignant que son larcin ne se fasse remarquer, mais il n'en fut rien. Le sorcier se dirigea d'un pas pressé vers le premier café en vue dans le centre commercial, son excitation prenant le pas sur une quelconque exigence qu'il aurait pu avoir, et il s'engagea à l'intérieur d'un établissement à l'allure banale, s'empressant de s'installer dans un coin un peu isolé afin de pouvoir parler sans trop de retenu à son « compatriote surnaturel ». Il se trouva néanmoins bien bête lorsqu'ils en furent rendus au point où la discussion était censée commencer, ne sachant trop que dire, se sentant soudainement à nouveau étrangement impressionné, comme lorsque l'on rencontre une personnalité connue qui nous fait nous sentir tellement petit et banal même lorsqu'on n'en est pas particulièrement fan.

« Alors, euh... Hyppolite, ça fait longtemps que vous êtes dans le coin ? » finit-il par dire en bafouillant légèrement, ses deux mains triturant sa longue queue de cheval qu'il avait ramenée sur ses genoux.

Et pourtant, il avait tellement de questions autrement plus intéressantes à lui poser, mais il avait encore du mal à s'imaginer dire tout de go : « Alors, comment se porte Bacchus sur l'Olympe ? À moins que vous ne veniez d'un plan parallèle ? »

L'Homme a toujours un peu peur devant l'Inconnu... Même quand il en fait partie et s'appelle Azazel Ängelsson !
« Modifié: vendredi 04 janvier 2013, 23:27:26 par Azazel Ängelsson »




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Hypocras

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 5 mercredi 28 novembre 2012, 23:38:43

Et bien, fut-ce une lueur de désapprobation, fugace mais bien présente, qu'il vit flotter dans les yeux de lavande du jeune garçon ? Son comportement dans son ensemble semblait effectivement relever d'une certaine candeur, et cela, bien qu'il s'abstînt de le montrer afin d'éviter de s'attirer la mauvaise humeur du magicien en herbe, n'était pas sans amuser le vieux baroudeur : à l'occasion cynique et souvent je-m'en-foutiste, il ne côtoyait jamais quelqu'un rayonnant d'idéaux sans se sentir intrigué, partagé entre respect et moquerie devant un tel souci moral. La question aurait probablement mérité tout un laïus, mais les circonstances se prêtaient à autre chose qu'un débat à la Cicéron, aussi le satyre ne fit-il aucun cas de ce détail, se contentant de suivre le petit gars avec une nonchalance bonhomme, les mains dans les poches et un fredonnement au bord des lèvres, lequel se mua en un ricanement sous cape goguenard lorsque plusieurs paire d'yeux interloquées se portèrent sur l'étrange duo qu'ils formaient. L'opinion majoritaire était-elle donc que ce couple tout droit sorti d'une manuel de pédérastie traditionnelle avait élu ce coin d'essayage comme lieu d'ébats amoureux ?

Fichtre, c'est qu'Hypocras n'aurait pas été contre, hé hé ! Le gamin n'était pas déplaisant à contempler, avec son minois non dénué de quelque chose de délicat et d'angélique, ses manières un brin fanées mais touchantes, et son physique qui attisait globalement pas mal les envies. Tandis qu'il profitait de sa position derrière Azazel pour détailler sa physionomie juvénile d'un air appréciateur, il se demanda si cet enfant de cœur avait déjà fait profiter de ses charmes à quelqu'un, devant toutefois très vite reprendre une contenance plus neutre lorsque l'éphèbe en question se retourna tout à coup. Un brin surpris, le faune se demanda l'espace d'un instant s'il était plus perceptif qu'il en avait l'air, mais son air soucieux laissait entendre qu'il s'inquiétait simplement de voir la subtilisation de sa nouvelle rencontre éclater au grand jour, et cela s'avéra juste lorsqu'il se détendit perceptiblement une fois les portes du magasin franchies. Ce ne fut ensuite l'affaire que de quelques dizaines de mètres à peine à parcourir à pied avant que son guide improvisé ne pénétrât d'un pas fébrile dans le premier estaminet qui s'offrit à sa vue, allant ensuite s'asseoir avec une hâte perceptible.


Son aîné, pour sa part, prit son temps pour s'installer confortablement dans la chaise en vis à vis de son interlocuteur, prenant place avec un soupir de soulagement sur le coussin déjà quelque peu usé, fourrant machinalement ses mains dans ses poches pour se mettre à y triturer les pièces qui s'y trouvaient, ses doigts ne supportant jamais d'être laissés au repos. Voyant la nervosité du garçon, qu'il ne faisait pourtant rien pour entretenir, la tentation le chatouilla de lui envoyer encore une fois une pique en puisant dans le registre du rendez-vous amoureux, mais, préférant ne pas risquer de déstabiliser encore plus le jeune homme, il n'en fit rien, même si l'adorable timidité qu'il arborait en triturant maladroitement son long appendice capillaire titillait son envie de le voir rougir et s'affoler. Au lieu de cela, il prit le parti de la sagesse et de la patience et le couva passivement d'un regard malicieux en attendant une question qui ne se fit pas attendre... Et qui aurait pu bien plus en révéler sur lui que le post-adolescent ne paraissait en avoir l'avis !

« Quelques jours à peine. » Mentit-il à moitié. « Je voyage pas mal, et je dirais que Seikusu est une halte parmi d'autres. » Là, il s'agissait de la vérité... en quelque sorte.

S'il avait dû tout dire honnêtement (contrainte à laquelle il n'était fort heureusement pas astreint), il aurait dû dire qu'il côtoyait « le coin » depuis près de vingt ans ; plus précisément depuis 1993, lorsqu'il avait été y faire un tour d'horizon pour donner son avis à Aphrodite à la demande de cette dernière... enfin, 1993 si l'on excluait ce bref séjour qu'il y avait fait en 1654, une époque où le patelin avait eu une allure bien différente. Mais bref, ne voulant pas laisser la conversation à peine initiée mourir, il reprit aimablement :

« Et toi, qu'est-ce qui t'amène à Seikusu, fils de l'ange ? » Fit-il d'un air mutin, s'amusant de la signification de son nom tout en étant loin de se douter à quel point il mettait le doigt dans le mille. « Une bière brune, je vous prie. » Ajouta-t-il, non pas à son adresse, mais à celle d'un serveur empressé mais à l'allure désespérément banale qui n'avait pas tardé à venir à leur rencontre pour s'enquérir de leur consommations.
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
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Azazel Ängelsson

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 6 dimanche 23 décembre 2012, 00:21:49

« Une blonde, je vous prie, » ajouta Azazel directement à la suite du faune à l'adresse du serveur.

En temps normal, le thaumaturge ne buvait que rarement de l'alcool. Non seulement, ce n'était pas très bon pour la santé d'être un peu trop porté sur la bouteille, mais, en plus, il avait toujours craint que l'effet désinhibant de la boisson ne lui fasse avouer son secret, et ceci à renfort de preuves s'il l'eut fallu. Et puis, ce n'était pas comme si une foule de personnes s'était déjà pressée à sa porte pour boire un verre avec lui. Bref, toujours était-il que, malgré son appétence moyenne pour l'alcool sous toutes ses formes, le jeune mage sentait qu'il avait besoin de se détendre rapidement, et quoi de mieux qu'un début d'ivresse pour se déguinder ? (1)

Se reconcentrant sur le champ sur son interlocuteur une fois que le garçon de café s'en fut allé, Azazel s'autorisa un petit sourire en coin au surnom dont le silène l'affubla - « le fils de l'ange ». De la nostalgie dansa un instant dans ses yeux tandis qu'il se remémorait les fois où sa tendre mère adoptive l'avait nommé ainsi. Selon ses propres dires, Hyppolite n'était alors que « de passage » à Seikusu. Voilà qui était intéressant. En y pensant, cela pouvait expliquer pourquoi le jeune sorcier avait eu l'impression de moins ressentir le surnaturel durant quelques temps : ces autres êtres avaient peut-être plus tendance à se déplacer que lui, et cela devait d'ailleurs rendre la dissimulation de leur secret plus facile. Changer souvent de lieu était après tout la technique prévalante des criminels en cavale et autres fuyards. Le faune s'enquit alors de la raison de la présence d'Azazel dans cette ville.

« Hmm, eh bien, je vis ici depuis deux ans maintenant, mais je suis né en Suède, et j'ai grandi en Allemagne. Quand j'ai eu dix-huit ans, j'ai déménagé ici parce que j'avais besoin de... changer d'air, » déclara le néo-gothique, peu désireux de s'étendre sur certains détails toujours douloureux, du moins pour le moment.

Le serveur revint à ce moment pour leur délivrer leurs commandes, et le thaumaturge se jeta sur sa bière comme un vautour sur une charogne. Il en prit volontairement la plus grande gorgée possible et, tandis que l'amertume engouffrait son sens du goût, il sentit une légère chaleur le prendre immédiatement, et serra les yeux un instant, puis reposa le verre en poussant un soupir. Cessant de trifouiller ses cheveux, le jeune homme posa un coude sur la table et plaça son menton sur sa main, l'autre traînant autour du verre, prête à le relever dès que l'envie s'en ferait sentir. L'air un brin plus détendu, il se permit d'adresser un sourire candide au satyre, avant de poursuivre.

« Et donc, suis-je le premier être surnaturel que vous croisez ici, Messire faune ? »

Inconsciemment, l'enchanteur se mit à pianoter du doigt contre le verre, et une vague se forma à l'intérieur, allant et venant au rythme du battement. S'en apercevant, Azazel cessa son geste et reprit une nouvelle gorgée. Visiblement, il n'était pas encore assez détendu. Il fallait vraiment qu'il apprenne à ne pas laisser sa magie n'en faire qu'à sa tête dans ce genre de situations.

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(1) Ce mot n'est, pour ceux qui se le demanderaient, effectivement pas réellement français. Je l'ai construit sur la base du verbe « guinder », qui lui existe bien, et si ça vous plaît pas, c'est pareil. :D I AM THE NEXT WILLIAM SHAKESPEARE, BIATCH !




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Hypocras

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 7 dimanche 23 décembre 2012, 14:29:54

Le nouveau William Shakespeare ; ben tiens. T'as pas les chevilles qui enflent ?

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« changer d'air », une expression qui pouvait signifier et impliquer bien des choses... et en cacher beaucoup d'autres ! A en juger par les talents peu communs dont Azazel était capable de faire montre, sans compter son apparence pas banale qui laissait entrevoir un caractère bien particulier, les circonstances de son départ n'avaient pas dû être aussi paisibles qu'il l'aurait bien voulu. Quant à savoir leur teneur exacte, Hypocras était bon psychologue, mais pas télépathe pour autant, aussi ne pouvait-il en avoir au mieux qu'une idée bien floue, ce qui titilla vaguement sa curiosité sans qu'il se laissât pour autant aller à pousser la question plus avant. Tout le monde avait ses petits secrets et était en droit de les garder pour lui, lui le premier, aussi aurait-il été mal placé pour exiger de quelqu'un d'autre qu'il ne révélât que le vérité, rien que la vérité.

Le cheminement de ses pensées fut à ce moment interrompu par le son des pas du serveur décidément bien prompt à la tâche, lequel déposa les deux verres des consommations exigées avant de se fendre d'une légère courbette et de repartir comme il était venu. L'instant d'après fut alors l'occasion d'un moment de surprise pour le vieux satyre, qui vit son interlocuteur se jeter sur le champ sur sa consommation avec une promptitude qui n'eut rien à envier à celle d'un ivrogne en phase terminale d'abstinence. Déjà qu'il avait été légèrement étonné que le garçon se laissât tenter par quelque chose d'alcoolisé là où il l'aurait cru nettement plus enfant sage, il était désormais étonnant de le voir écluser avec tant d'ardeur ! Probablement, à en juger par la nervosité dont il faisait plus ou moins consciemment montre, cela avait-il à voir avec l'excitation qu'il avait à être en la présence d'une créature si exceptionnelle pour le commun des mortels.


Et justement, alors même que le rouquin sirotait sa consommation – une simple Hitachino comme on pouvait en trouver couramment dans les bars et supermarché japonais – le petit magicien aux cheveux lilas ne put s'empêcher, manifestement enhardi par l'influence roborative de sa liqueur, de lui demander sans ambages si d'autres êtres du même calibre que lui fréquentaient la bonne ville de Seikusu. Affichant en réponse un sourire matois tout en reposant posément sa boisson, il envisagea une fraction de seconde de le mener en bateau, puis se décida pour le parti contraire ; après tout, quel mal pouvait-il bien y avoir à satisfaire sa curiosité de toute évidence parfaitement innocente ?

« Messire faune ; comme tu y vas  ! » Répondit-il avec un rire franc dénué de méchanceté, n'eusse-été que parce qu'il aurait été bien hypocrite de lui reprocher cette formulation quelque peu grandiloquente après l'avoir lui-même appelé « fils de l'ange ». « Et bien non mon garçon ; pas le premier, loin de là. Seikusu est peuplé d'une faune assez particulière et probablement plus nombreuse que tu te l'imagines. » Répondit-il en ponctuant ses propos d'une expression faciale mêlant confidence, amusement, et emphase.

Et oui, manieurs de pouvoirs en tous genres, créatures de mythes et de légendes, esprits étranges, voire divinités ; beaucoup étaient ceux qui échouaient plus ou moins volontairement à Sekusu, ou y faisaient l'escale, que ce fût depuis la mystique Terra ou depuis des lieux beaucoup plus terrestres... ou carrément bien autres ! Il était sans doute quelque peu imprudent de se laisser aller à des révélations de ce genre devant un gaillard aussi ingénu et qu'il connaissait si peu, mais Hypocras avait toujours été un désastre en matière de responsabilités, se lavant aisément les mains des problèmes des autres et fuyant autant que possible ses propres obligations. Ne se faisant donc guère de mouron quant à ce que son manque de discrétion pourrait entraîner, il demanda à son tour, sur un ton de conversation qui ne départissait pour autant pas d'une intensité marquante dans sa voix autant que dans son regard :

« Et pourquoi donc est-ce que tu me demandes ça au fait ? Mythologue acharné ? Ou est-ce qu'il y a des raisons plus personnelles ? »

Voilà qui aurait facilement pu laisser la place au timbre de l'accusation ou de l'interrogation inquisitrice, mais rien n'en était. Encore une fois, le satyre gaillard s'en tenait à une attitude cordiale, nourrissant un intérêt certes pas ardent mais néanmoins réel envers le jeune sorcier décidément bien mignon, se demandant de façon badine jusqu'à quel point pouvait aller l'ouverture d'esprit d'Azazel et son attraction pour ce qui sortait de l'ordinaire. Quoi qu'il en fût, il conservait une posture relaxée et détendue adaptée au lieu de détente dans lequel ils se trouvaient, ne paraissait nullement agité ou inquiet. Et en ce qui concerna la nouvelle manifestation des pouvoirs de l'angelot, qui se laissa voir dans le contenu de son verre, si le chèvre-pied la remarqua, il n'en laissa rien paraître, maintenant son attention sur son interlocuteur.
Ah, les gars d'aujourd'hui ne savent plus faire la fête. Les Bacchanales d'avant, ça c'était le bon temps ! Maintenant, tout ça s'est perdu. Consternant.
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Azazel Ängelsson

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Re : The Thaumaturge, the Satyr and the Changing Room. [Hypocras]

Réponse 8 samedi 05 janvier 2013, 01:21:26

Haha, ce n'était qu'une petite référence au fait que Shakespeare est dépeint comme l'inventeur de plusieurs mots de la langue anglaise pour les besoins de son art. Je ne sais pas si c'est avéré, mais comme j'ai « inventé » un mot à mon tour, j'y ai pensé, et donc, j'ai plaisanté avec moi-même. x)

_______________

En cet instant, pour un témoin extérieur à la scène et ignorant totalement de quoi il en retournait, se trouvait dans ce café un couple bien hétéroclite. L'un était un homme d'âge mur, arborant une abondante barbe rousse peu commune en ces contrées, l'air débonnaire et malicieux à la fois, mais vêtu d'une manière somme toute plutôt passe-partout. En face de lui était assis un jeune homme... une jeune femme... Non, un jeune homme, comme en attestait sa poitrine plate et surtout sa pomme d'Adam qui, bien que peu marquée, l'était encore trop pour appartenir à une jouvencelle. Si son visage n'avait également pas grand-chose d'asiatique, le look qu'il arborait, tout de noir, de cuir et de clous vêtu, avec une teinture de cheveux originale (car qui aurait pu avoir les cheveux naturellement mauves?), le rapprochait plus de la jeunesse locale, sans compter son attitude typique des gens de cet âge, toujours un verre d'alcool à la main dès qu'ils en avaient l'occasion ! Les deux devaient se connaître, car l'aîné dit quelque chose et partit d'un rire tonitruant tandis que le ganymède – car le plus jeune n'était pas désagréable à regarder pour qui appréciait le style androgyne – esquissait un sourire amusé. Son expression changea néanmoins peu après et se mut en un air... fasciné, tandis que l'autre continuait à parler. Nul doute qu'il devait être en train de lui compter une histoire passionnante.

Et sur ce dernier point, ce témoin extérieur n'avait pas tellement tort.

Azazel en resta totalement ébaubi et fixa Hypocras comme s'il venait de l'hypnotiser lorsque celui-ci lui délivra l'ultime confirmation ; le Saint Graal. Il existait bel et bien une multitude d'êtres surnaturels, et ils étaient loin d'être les seuls présents dans cette ville d'après ses dires ! Le thaumaturge s'imagina immédiatement les rencontres qu'il allait faire dans un futur proche : un bel elfe gracieux à la chevelure blonde et au regard cristallin, une nymphe des bois ingénue, une sirène à la voix envoûtante... et surtout, surtout, des enchanteurs et enchanteresses, des sorciers et sorcières, des ensorceleurs et des ensorceleuses... Et encore, il ignorait à ce moment précis que des êtres relevants de la science-fiction plus que de la fantasy arpentaient également cette Terre – si c'était le seul monde qui existait! Un large sourire venant illuminer son visage aux yeux brillants d'excitation, le jeune homme saisit soudain la paluche encore libre du silène de ses deux mains, se souciant peu de l'allure que pouvait avoir cette effusion pour un tiers, et la serra avec force pour marquer la reconnaissance qu'il ressentait en cet instant à son égard.

« Oh Hippolyte, si vous saviez comme je suis content d'entendre ça ! Pendant tellement longtemps, j'ai cru que j'étais une espèce d'anomalie, que les créatures de mythe n'existaient pas ou plus et que j'étais le dernier sorcier au monde, et ce que vous me dîtes là, ça me redonne espoir ! Et surtout, surtout, ça me confirme que je ne m'imaginais pas des choses, que beaucoup de choses existent au su et au vu des humains, qui ne s'en rendent presque tous pourtant pas compte ! C'est juste... c'est magnifique, » acheva de déclamer le jeune mage, relâchant la main du satyre et se laissant tomber contre le dossier de son siège, le regard rêver, échappant un gloussement joyeux avant de finir d'une traite ce qu'il restait dans son verre.

« Wooo, ça, c'est une journée que je ne suis pas prêt d'oublier ! »
annonça l'androgyne en se laissant retomber sur la table, le menton caler sur ses avant-bras.

Pointant ses iris lilas dans le brun mutin de ceux de l'homme à jambes de bouc, Azazel lui dit sans détour :

« Il faut qu'on garde contact. Je suis sûr que vous avez des tas de choses à m'apprendre ! »

Puis, après un moment de réflexion.

« Enfin, si vous êtes d'accord ? »

Regard de Chat Potté et petit sourire en coin, la tête penchée d'un côté mais reposant toujours sur les bras du jeune homme en une attitude enfantine, malgré la légère rougeur des joues provoquée par l'empressement d'Azazel à consommer sa boisson. La technique allait-elle porter ses fruits?




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