L'immortalité tombe à l'eau.. [Ryujin]

Antigone n'aime pas nager, parce que nager c'est faire du sport, et faire du sport c'est se fatiguer pour peu, surtout quand on est immortel et que l'apparence physique est figée. Mais il arrive parfois qu'Antigone ait envie de faire des choses qu'elle déteste faire, juste parce qu'après elle se sent fière d'elle, car elle a fait un éffort surhumain à son goût. Les terres sauvages sont idéales pour cela, car on y trouve ce que l'imagination des dieux a envie d'y trouver.

Elle était allé trouver les prêtresses de Poséidon avant de partir pour son expédition, et elle leur avait dit qu'elle avait envie de nager, donc qu'elles demandent à leur dieu de lui créer un plan d'eau pour cela. Antigone avait toujours beaucoup apprécié Poséidon, d'ailleurs il n'y avait que lui qui arrivait à la faire se baigner, car Antigone n'est pas fanatique de l'eau, elle avait donc confiance en  ce dieu et savait que le plan d'eau serait à son gré.

En arrivant dans les Terres sauvages, elle ne découvrit non pas une lagune, non pas un lac, non pas un étang, elle découvrit une mer, un océan ! Poséidon était en grande forme apparemment, et elle s'attendait à le croiser dans l'eau car si il avait créé un étendue aussi grande pour elle, il devait être au moins fou amoureux. Cette dernière pensée la fit sourire, elle se dénuda et entra dans cette mer turquoise, à température parfaite. Nager nue au milieu de nulle part, seule, dans les eaux imaginées pour elle par un Dieu, que demander de plus ?

Elle commenca à s'éloigner du bord, en toute confiance, car Poséidon ne lui voudrait certainement pas du mal.. Elle envisagea alors que d'autres dieux pouvaient interférer sur ce paradis, mais pourquoi feraient-ils ça ? La paranoïa d'Antigone était coutume, elle-même n'y faisait plus attention. A maintenant quelques centaines de mètres du bord, elle se redressa et sentit qu'elle n'avait plus pied, que la mer devenait plus sombre, plus profonde, plus fraîche. Cétait agréable car il n'y avait que très peu de vagues..

C'est alors qu'elle plongea la tête sous l'eau et décida de descendre en apnée pour voir quelles étaient ses capacités d'immortelle. Après 30 secondes, elle comprit qu'être immortelle ne la rendait pas amphibie, il fallait qu'elle remonte, mais tergiverser autant ne la servit pas, elle sentit sa tête tourner, elle ferma les yeux et essaya de pousser vers la surface, mais elle se sentait plus attirée par les profondeurs, un courant l'attirait vers les sublimes abbysses sculptées par Poséidon.

Elle sentait que ce courant n'était pas l'oeuvre de son dieu favori, un de ses frères s'était amusé ici, sûrement Hadès, ou Arès, mais les meilleures blagues sont les plus courtes, ne le savent-ils pas ? Antigone ne sentait plus ses jambes, elle ne poussait plus, ses forces s'étaient dissipées dans sa dernière lutte, cette fin de vie était idiote, être rendue immortelle par Olympe et finir noyée dans l'oeuvre d'un de ses dieux.. Elle arrêta toute lutte et se laissa doucement couler, l'idée de retrouver son défun fiancé vieux de 2000 ans l'éffleurant..

Pourquoi était-il là au juste ? Bonne question...il avait trouvé quelque chose d'étrange en fait en nageant, une sorte de miroir dans le tissu même de la réalité et s'en était approché de manière  à comprendre exactement ce que c'était, et sans s'en être rendu compte il avait franchi cette porte vers ailleurs...oui, il s'agissait bien d'une porte vers ailleurs, une porte vers un endroit éloigné dont une seule chose était sure :  ce n'était pas chez lui....mais il se sentait étonnamment fort en fait plus qu'il ne l'aurait été chez lui....il savait qu'il avait déjà ressenti ça parle passé, mais où ? Bonne question...ah si, il se souvenait peu à peu, mais cela datait d'il y avait tellement de temps....enfin bon, outre le fait de prendre plauisir à nager, ce plaisir très simple qui lui vint en tête ensuite fut de prendre apparence humaine, sentir les caresses des courants sur son corps, comme celles d'une amante ravie de retrouver son Jules...

Sentir doucement l'eau des ses cheveux, sentir que l'on avale la première goulée d'eau avant de finir par la recracher, n'ayant récupéré que l'oxygène de celle ci, bon sang, sans même avoir des branchies, c'était grisant, vraiment ! Voilà pourquoi l'idée de cette apparence humaine était on ne peu plus génial, il avait découvert toute une palette de nouvelles sensations des plus intéressantes qu'il regrettait de ne pas avoir compris plus tôt le plaisir de cette enveloppe charnelle des plus intéressante. Oui, il regrettait, mais avec toutes les sensations qu'il apprenait à connaître il se rattrapait autant que possible !

Mais alors que le  (très ) grand dieu nageait dans le profondeurs  quelque chose attira son attention, ce n'était pas une impression de déjà vu, non simplement une impression de manque, ou plutôt comme si il sentait quelque chose qui n'avait pas à être ou de quelque chose qui devrait être là, mais étrangement était ailleurs, il s'agissait d'un courant, oui, un courant marin....ce fut la grande panique !  Enfin,panique tout est très relatif ! En effet, il s'agissait plus d'une forme d'inquiétude pour la manière d'être de tout un écosystème que par peur pour lui même....il lui fallait vite découvrir la chose qui déréglait tout et la retirer....

Remontant l'anomalie aussi vite que possible – et croyez le, cela veut très très vite -  il arriva bien rapidement à l'une des zones les plus touchées, non, la zone la plus touchée en fait, et s'en approcha observant partout autour de lui les effets...un fort niveau d'attraction vers le fond. Il regarda plus bas, voyant une ombre d'un noir pire que les ténèbres, semblant fait pour attirer les ténèbres eux même, et il vit la cible, une jeune femme d'une très grande beauté qui semblait bien partie pour se noyer....il jeta un regard courroucé vers la chose qui créait tout cela et dans un espèce de séisme marin, une voix caverneuse retentit alors qu'au furet à mesure où il parlait des bulles s'échappaient des lèvres du dieu humanifié.

« ENGENCE DES TENEBRES NE SOUILLE PLUS CETTE TERRE ET CETTE EAU QUI NE T'APPARTIENNENT EN RIEN ! »

Il était bien placé pour dire ça dites donc,vu sa propriété sur l'endroit...

Puis, remontant, alors que le courant se calmait peu à peu, peut être que lui faire peur avait suffit, le jeune homme, enfin, ce qui semblait être un jeune homme vint remonter vers la jeune femme, aucune bulle, donc pas d'air, il approcha son visage du sien, et fermant bien sa bouche, il inspira profondément et lui souffla une bonne quantité d'air avant de commencer à remonter à la surface. Ce n'était pas en restant sous l'eau qu'il l'aiderait. Il la traîna sur la rive alors qu'il était là à vociférer :

« SI JE TE REVOIS DANS MES EAUX ? JE TE PROMETS MILLE ET UN TOURMENTS ENGEANCE DE PUTAIN ! »

Oui guère poli, mais voir ainsi l’œuvre qui avait été la sienne, ou celle de quelqu'un de semblable dénaturée l'avait mis dans tous ses états. Et d'un autre côté il s'inquiétait un peu pour la jeune femme....