La nuit qui a changée ma vie... [PV Mélinda]

Honteuse, voilà comment Akira se sentait en ce moment. Entre ça et le mur qui était en piteux état dans sa chambre, elle allait réussir à démolir l'ensemble du bâtiment avec pour seules armes ses petites mimines. Mélinda s'approcha avec un léger sourire et lui prit la poignée des mains en lui faisant un léger baisé sur la joue en la rassurant.

- Ne t’en fais pas, c’est normal. J’étais comme toi, au début... On m’avait mis de gros gants épais sur les doigts... Je n’arrivais pas à rétracter mes griffes, alors, forcément, quand j’avais envie de me gratter...

Sa mère vampirique rougie à son tour et sa fille eu une légère grimace en imaginant la scène, avant de pouffer légèrement.

- Tu t’en sors mieux que moi... Je vais t’apprendre à te contrôler, Akira, ne t’en fais pas... Et... Ne t’en fais pas pour la poignée, ça ne risque pas de me ruiner.

Nouveau sourire, sincère, avec des sentiments qui provenaient de son cœur, puis ce fut fini. La coquille se referma et Mélinda ne trouva plus rien à dire, gênée de la situation. Akira dû revoir son jugement. Ce n'était pas que sa mère ne savait pas comment aimer, mais plutôt qu'elle protégeait trop son cœur pour y parvenir, comme si elle avait peur d'aimer sincèrement une personne. Cependant, il y avait de l'espoir. Pendant vingt petites secondes, Mélinda lui avait ouvert son cœur en évoquant un lointain souvenir, une anecdote embarrassante pour la rassurer, comme l'avait prouvé la rougeur sur son visage.

- Je... Ça m’a fait plaisir de pouvoir discuter avec toi, Akira... Tu devrais retrouver Kaori, maintenant. Elle tient beaucoup à toi, et je sais qu’elle se sent toujours coupable pour ce qui c’est passé.

- Alors je vais la rejoindre...

Akira ouvrit délicatement la porte pour ne pas la détruire d'avantage, avant de se retourner.

- Je sais que je l'ai déjà dit, mais ça prendra du temps... Cependant, je sais à présent que tu en es capable. Tu n'as pas besoin d'apprendre à aimer... Seulement de t'ouvrir un peu plus aux autres, comme tu viens de le faire pendant vingt brèves secondes... T'ouvrir sincèrement aux autres... Et je suis sûre que tu ne t'en ait même pas rendue compte...

Et elle sortit enfin du bureau, avec cette déclaration encourageante. Akira devait peut être apprendre à mieux connaître sa mère, mais celle-ci devait aussi apprendre à ouvrir son cœur et partager ses sentiments. Jusqu'à maintenant, elle disait sans cesse qu'elle était désolée, mais sans plus. Elle était gênée, mais c'était plus à cause du viol. Mélinda ne le remarquait peut être pas, mais elle donnait un peu l'impression d'être plus ou moins détachée à tout cela. Le jour ou Mélinda tombera en pleurs désespérer en se rendant compte de ce qu'elle avait fait, sincèrement, en discutant avec elle, alors seulement Akira pourra constater que Mélinda aura réussie à briser cette barrière autour de son cœur... Le flot des sentiment brisant la digue, comme on dit.

En entrant doucement dans la chambre de sa meilleure amie, la jeune vampire vit que Kaori c'était enfoncée des écouteurs dans les oreilles et observait quelque chose. Mais Akira ne pu voir de quoi il s'agissait, car cette dernière était de dos. La vampire s'approcha donc furtivement d'elle et plaqua doucement ses mains sur ses yeux, tout en jetant un œil à l'objet de son attention, soit la photo où elles étaient toutes les deux ensembles. Dans un coin de sa tête, Akira se dit qu'elle allait repartir pour un long câlin réconfort...

« Je sais que je l'ai déjà dit, mais ça prendra du temps... Cependant, je sais à présent que tu en es capable. Tu n'as pas besoin d'apprendre à aimer... Seulement de t'ouvrir un peu plus aux autres, comme tu viens de le faire pendant vingt brèves secondes... T'ouvrir sincèrement aux autres... Et je suis sûre que tu ne t'en ait même pas rendue compte... »

Mélinda ne dit rien, n’ajouta rien, et laissa Akira partir. Elle avait raison... Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. La vampire ne savait tout simplement pas ouvrir son cœur. Elle vivait dans un monde de loups, au sein d’un Empire conquérant et dominateur, où la faiblesse n’était, ni acceptable, ni souhaitable. La pitié n’existait pas chez les puissants Ashnardiens. Il fallait savoir dissimuler ses sentiments, son amour, les ensevelir derrière une couche d’indifférence. Les codes sociaux l’imposaient, et Mélinda avait été formée à bonne école. A chaque fois qu’elle avait tenté de s’ouvrir aux autres, d’essayer d’avoir une relation amoureuse « normale », ça s’était retourné contre elle. Alors, elle s’était persuadée que le seul moyen d’amener les gens à l’aimer était de les forcer à ouvrir les yeux, de voir ce qu’ils louperaient en passant à côté d’elle. Elle s’affala à nouveau sur son fauteuil, et poussa un long soupir en se frottant les yeux, avant de fixer le plafond.

*Ma chère Mélinda, tu t’es foutue dans une belle merde !*

Même s’il y avait du positif dans tout ce désastre, la barre penchait clairement du côté rouge. Et, pour le coup, Mélinda ne voyait pas à qui elle pouvait demander des conseils... Kaileesha lui dirait que l’amour ne fait que nous ralentir, et est inutile, tandis que Slotwenna hausserait les épaules, en disant que, si sa fille l’embêtait, elle n’avait qu’à l’abandonner. Et, naturellement, aucune de ces deux solutions ne s’appliquait à la vampire. Akira avait l’air aussi têtue et bornée que Mélinda pouvait l’être, ce qui garantissait de superbes soirées en perspective...

Kaori, de son côté, consultait silencieusement, sur son lit, un album photo, tout en écoutant de la musique. Elle avait allumé sa lampe de chevet, et repensait à tout ce qu’elle avait vécu avec Akira, en étant indéniablement triste. Même si Akira ne lui en voulait pas, elle se sentait toujours responsable... C’était comme un lent poison insidieux qui revenait l’agresser à chaque fois. La première fois qu’elle avait montré à Akira, follement nerveuse, sa collection de mangas pornographiques, où un gang de futanari débarquait dans un lycée pour violer des lycéennes... Quand elles étaient allées à un concert de rock, aux sources chaudes... Kaori avait toujours été celle qui prenait les décisions, celle sur laquelle Akira, meurtrie par son passé, et refermée sur elle-même, se reposait... Un poste que Kaori avait accepté avec fierté. Elle était sa meilleure amie, tout simplement. A la vie à la mort, et toutes ces conneries. Pour le coup, on pouvait effectivement dire qu’elles étaient amies jusqu’à la mort, et même au-delà.

Absorbée dans ses pensées, elle n’entendit donc pas Akira approcher, observant, les yeux embués, une photo. Dans ses oreilles, Yellowcard hurlait son amour pour une fille en lui disant qu’il partait car elle méritait mieux que lui, avec cette petite voix sexy qu’elle adorait. Elle contemplait la photo, quand elle sentit quelque chose sur son lit. Aucune petite tête ne venant frotter contre ses jambes, ce n’était donc pas une neko en manque de câlins. Elle sentit alors de douces mains se poser sur ses yeux, et sourit, sa tristesse passagère s’envolant rapidement. C’était Akira. Kaori lui faisait généralement ça quand elle la voyait absorbée dans ses pensées. Elle se glissait dans son dos, et posait ses mains sur ses yeux en lui demandant s’il y avait quelqu’un là-dedans, ou si la machine était hors-service. C’était à elle d’avoir eu une absence, et elle éteignit le baladeur, retirant rapidement les écouteurs pour se retourner.

« Re ! » s’exclama-t-elle.

Elle prit naturellement Akira dans ses bras, lui offrant une délicieuse étreinte. Kaori était en sous-vêtements. Elle dormait, soit nue, soit en étant très légèrement habillée. L’étreinte se termina assez rapidement, Kaori se mettant assise en tailleur sur le lit.

« Désolée, je... J’étais en train de... Enfin bref, on s’en fout... Ça... Ça a été, avec... ? »

Elle n’acheva pas, rougissant légèrement. Elle espérait que les deux femmes ne s’étaient pas engueulées.

Effectivement, la jeune vampire était sur le point de lui demander si son cerveau avait prit congé, lorsque son amie lui répondit.

- Re !

- Re aussi !

Et comme prévue, elle se retrouvèrent en plein câlin. Même si elle était pratiquement nue, ça ne la gênait pas outre mesure. Elles étaient entre filles après tout. Mais pendant l'étreinte, Akira eu un bref regard pour l'album et ne put s'empêcher de penser que dessus, Kaori continuerait à grandir, alors qu'elle-même ressemblerait toujours à une gamine. Cela allait sans doute lui faire mal durant un long moment, et peut être même plusieurs siècles après la mort de Kaori. A moins qu'elle ne devienne immortelle elle aussi ? Non, elle ne voulait pas la voir se tortiller de douleur, comme elle-même l'avait fait. Elle n'avait pas le droit non plus de lui voler sa vie pour être avec elle, l'égoïsme ne faisait pas partit de sa psychologie.

- Désolée, je... J’étais en train de... Enfin bref, on s’en fout... Ça... Ça a été, avec... ?

- Plus ou moins... On c'est racontés nos passés respectif et... J'ai cassée la poignée de la porte de son bureau...

Elle rougie à nouveau de honte... Depuis qu'elle était devenue vampire, Akira avait l'impression d'être un vrai bulldozer dans un château anciens.

- Enfin, même si ça à duré quelque secondes seulement, Mélinda m'a ouvert son cœur... Si on arrive à l'ouvrir complétement, ce sera déjà une première étape.

Akira était loin de se douter que son amie souhaitait devenir vampire, mais elle n'osait tout simplement pas le lui demander, parce qu'elle-même avait encore du mal à concevoir la chose... Peut être d'ici quelques mois ?

[HRP: Désolée, un peu court ]

« Plus ou moins... On c'est racontés nos passés respectif et... J'ai cassée la poignée de la porte de son bureau... »

L’image fit légèrement sourire Kaori. Akira, si frêle, si sensible... Au lycée, tout le monde la prenait pour une fleur fragile, une petite chose qui pouvait se casser dès qu’on la touchait. Kaori était sa protectrice, celle qui gueulait sur les autres quand on disait du mal dans son dos (ce qui, avouons-le, était assez courant au lycée). C’était ironique, car, avec son entraînement, ce qu’elle appelait son Ki, Akira était à même de démonter très facilement le plus balaize des caïds de la cour de récré. Elle n’osait toutefois pas le faire, soit par peur de faire du mal, soit par peur que cela permette à ses parents de la retrouver. Alors, maintenant qu’elle était une vampire... Du peu que Kaori en savait sur les vampires, elle savait que ces derniers voyaient leurs sens décuplés, mais sans aller dans des excès. Il n’y avait que dans les bit lit que les vampires pouvaient arrêter des voitures leur fonçant dessus à plus de 200 à l’heure sans rien éprouver.

Que Mélinda ait confié à Akira son passé était, en soi, une bonne chose. Ce ne serait guère suffisant pour être pardonnée, mais c’était déjà la preuve qu’elle entendait se faire pardonner, et qu’elle savait qu’elle avait fait une connerie. Avec Mélinda, il fallait réagir ainsi ; elle ne pouvait tout simplement pas se confier directement, et le faisait de manière indirecte. Quand elle avait proposé à Kaori d’avoir un sexe masculin, c’était une manière de dire : « Je t’aime, et j’apprécie ton travail ». Il était impossible pour Mélinda de faire preuve d’affection pour quelqu’un sans assortir cette affection d’un présent.

« Enfin, même si ça à duré quelque secondes seulement reprit Akira. Mélinda m'a ouvert son cœur... Si on arrive à l'ouvrir complètement, ce sera déjà une première étape. »

Kaori haussa les épaules suite à ce désir.

« Mélinda n’a jamais ouvert son cœur à qui que ce soit... Avec elle, tout est lent... Mais tu es sa fille, après tout, et je sais qu’elle souffre... Avant que tu ne sois... Enfin... Avant qu’elle ne fasse ce qu’elle a fait, elle allait déjà mal. Le seul bon point de cette histoire, c’est que ça va la forcer à remonter la pente.. Et qu’on est ensemble, maintenant... »

La lycéenne lui fit un léger sourire, et attrapa les mains de Kaori, les ongles de ses pouces dessinant des cercles et des traits sur ses paumes.

« Je pense que tu as déjà du le comprendre, mais ce n’est pas le genre de Mélinda de se confier. Il... Il faut savoir comment l’aborder, mais... Ben, elle te considère comme sa fille, alors je suppose que tu pourras la pousser dans ses derniers retranchements, si tu veux qu’elle te confie ce qu’elle a sur le cœur... Mais je ne sais pas trop comment faire, à vrai dire... »

Kaori n’avait que de faibles notions en psychologie, et presser Mélinda comme un citron lors d’un repas ne ferait qu’irriter cette dernière. Il était sûr que la vampire était en manque d’amour et d’affection, qu’elle recherchait ce qu’elle n’avait jamais eu, et qu’elle en avait besoin, mais elle était trop fière pour l’admettre... Et avait trop peur de ce que ça impliquait. S’humectant les lèvres, Kaori hésita légèrement, puis décida de se lancer, et de dire à Akira ce qu’elle pensait :

« Je... Je pense que Mélinda n’a pas confiance en elle, Akira... Enfin, je veux dire... Je pense qu’elle se considère en son for intérieur comme un monstre qui ne mérite pas qu’on l’aime. C’est bien pour ça qu’elle ne nous appelle jamais en privé ‘‘esclaves’’. On est ses ‘‘protégées’’, ses ‘‘filles’’, mais on n’est esclaves que sur le papier... Elle a besoin de nous. Elle est... Ah, c’est difficile à dire, mais je pense qu’elle est un peu comme une enfant qui a peur qu’on l’abandonne, et qui, du coup, force les autres à l’aimer. Elle est très possessive, et, même si les circonstances ne jouent pas en sa faveur, elle est bien moins monstrueuse qu’elle le pense. Il y a en elle une noirceur, une souffrance à vif qui lui fait perdre les pétales... Je suis désolée que ça te soit tombée dessus, Akira... »

Kaori sentit à nouveau les larmes affluer, et baissa les yeux en soupirant longuement, prenant de grandes inspirations. Elle secoua la tête, se forçant à ne pas pleurer, et releva les yeux, contemplant la femme, puis lui fit un sourire amusé, essayant de changer de sujet :

« Alors, comme ça, tu es une Supergirl, maintenant ? »

- Mélinda n’a jamais ouvert son cœur à qui que ce soit... Avec elle, tout est lent... Mais tu es sa fille, après tout, et je sais qu’elle souffre... Avant que tu ne sois... Enfin... Avant qu’elle ne fasse ce qu’elle a fait, elle allait déjà mal. Le seul bon point de cette histoire, c’est que ça va la forcer à remonter la pente.. Et qu’on est ensemble, maintenant...

Elle ne l'avait peut être fait avec personne jusqu'à présent, Mais Akira doutait que sa nouvelle mère ait un jour racontée avec embarras ses débuts en tant que vampire. Oui, c'était difficile pour Mélinda, mais pas impossible, elle en avait eu la preuve. Quand au fait qu'elle était avec Kaori à présent... Oui, dit ainsi, c'était plutôt positif. Maintenant, elles étaient colocataires et ensembles pour un long moment, même si ça restait assez court au final.

- Je pense que tu as déjà du le comprendre, mais ce n’est pas le genre de Mélinda de se confier. Il... Il faut savoir comment l’aborder, mais... Ben, elle te considère comme sa fille, alors je suppose que tu pourras la pousser dans ses derniers retranchements, si tu veux qu’elle te confie ce qu’elle a sur le cœur... Mais je ne sais pas trop comment faire, à vrai dire...

- Bah... Avec du temps, je finirais par y arriver... C'est pas comme si j'avais une date butoir...

C'était maladroit, mais c'était encore difficile pour elle de penser qu'elle serait éternelle.

- Je... Je pense que Mélinda n’a pas confiance en elle, Akira... Enfin, je veux dire... Je pense qu’elle se considère en son for intérieur comme un monstre qui ne mérite pas qu’on l’aime. C’est bien pour ça qu’elle ne nous appelle jamais en privé ‘‘esclaves’’. On est ses ‘‘protégées’’, ses ‘‘filles’’, mais on n’est esclaves que sur le papier... Elle a besoin de nous. Elle est... Ah, c’est difficile à dire, mais je pense qu’elle est un peu comme une enfant qui a peur qu’on l’abandonne, et qui, du coup, force les autres à l’aimer. Elle est très possessive, et, même si les circonstances ne jouent pas en sa faveur, elle est bien moins monstrueuse qu’elle le pense. Il y a en elle une noirceur, une souffrance à vif qui lui fait perdre les pétales... Je suis désolée que ça te soit tombée dessus, Akira...

Donc, Mélinda se voyait comme un monstre qui avait peur d'être rejetée ? C'était parfaitement possible. Après tout, c'était exactement ce que Akira avait pensée le jours précédent. En fin de compte, cette histoire d'être supérieur, c'était une façade pour cacher cette souffrance. Une façon de la rassurer, autant que de se rassurer. Elle comprenait très bien.

- L'impression d'être un monstre... Je peux comprendre... Mais je suis peut être la seule qui peux l'aider au final... Si elle voit que je fait toujours confiance à mes amies et qu'elles restent avec moi en retour, que je ne me renferme pas sur moi-même, ça l'aidera peut être à s'ouvrir au autres... Même si d'ici un siècle, je risque de finir dans le même état...

Akira sentit ses larmes et ferma les yeux pour ne pas les laissez couler. Elle ne vit donc pas Kaori en faire autant et ne les rouvrit que lorsqu'elle l'entendit.

- Alors, comme ça, tu es une Supergirl, maintenant ?

L'image fit intérieurement rire la jeune vampire, qui s'imagina avec un costume ridicule. Mais ça ne l'empêcha pas de sourire légèrement, avant de lui répondre.

- Je me fait l'effet d'un bulldozer dans une boutique de porcelaine, c'est horrible. Déjà qu'avant, j'avais peur de blesser les autres, c'est encore plus vrai maintenant. Hier, en frappant dans un mur, je l'ai effrité, tu te rend compte ? Si ça continu, je vais finir par botter les fesses des super héros d'ici une semaine ou deux.

Elle rit un peu avec elle, avant de se rendre compte que ce genre de discutions entre amies ne pourra plus jamais être possible. Lorsque Kaori mourra, elle sera toute seule et n'aura que ses souvenirs pour la déprimer. La vampire restait fragile psychologiquement, avec toutes les épreuves déjà subites et s'en fut trop pour elle. Elle fondit en l'arme et se retrouva dans les bras de Kaori, qui devait sans doute se demander ce qui se passait d'un seul coup. Jusqu'à ce que Akira ne lui dise ce qui plombait son morale depuis deux jours à présent.

- Je suis désolééééééée... Je vais pas p-pouvoir... tenir notre p-promesse.... *snif* Tu te souviens ?.... A la vie... à la m-mort.... *renifle* C'est égoïste... m-mais je veux p-pas.... Veux p-pas qu'on soit... Qu'on soit sép-paréééées.... *sniiiiifle*

Cette fois, c'était sortit. Cette situation lui pesait lourdement. En réalité, depuis la mort de sa sœur cadette, Akira considérait Kaori non pas comme sa meilleur amie, mais comme une sœur. La voir mourir alors qu'elle continuerait de vivre, étant comme voir un membre de sa famille mourir sous ses yeux une seconde fois. Et la jeune vampire avait terriblement peur de vivre ce moment à nouveau...

Contrairement à Mélinda, Akira ne cachait pas ses sentiments. Au contraire, on pouvait lire les siens comme dans un livre ouvert.

De délicats pas innocents remontaient le long du couloir. La nuit approchait, et Liana furetait. Dormir seule ne tentait pas trop la neko, qui n’avait jamais osé l’avouer à personne, mais avait peur du noir. Curieux pour une neko, car elle pouvait justement voir dans la nuit, mais ça n’empêchait pas que dormir seule l’effrayait. Elle aimait se blottir contre un corps chaud en ronronnant, encore mieux si c’était une poitrine de femme. Glisser son petit nez sur un torse, et son menton entre deux seins, c’était merveilleux. Il en fallait peu pour rendre Liana heureuse, et bien dormir, c’était tout simplement vital pour elle ! Liana explorait donc les chambres, poussant avec la tête les portes presque fermées, mais, généralement, les filles étaient occupées entre elles, ou n’avaient pas envie de dormir. Elles regardaient des films, ou faisaient tout simplement l’amour. Difficile, dans des conditions, de s’imposer pour demander une petite place et un minimum d’attention.

*Foi de neko, il en faut plus pour me décourager ! Je suis fatiguée, je n’ai pas le temps d’attendre que ces mesdames remontent du salon...*

Ce fut ainsi que la petite tête de Liana se glissa dans une délicate ouverture menant à la chambre de Kaori. Cette dernière était en train d’accueillir dans ses bras une Akira qui s’était mise à pleurer. Curieuse, Liana décida de rester à son poste pour écouter.

« Et bien, qu’est-ce qu’il y a ? Ne me dis pas que foutre une déculottée à Superman te déprime ! »

Ces Terriennes avaient toujours de drôles d’idoles en bouche... Liana ne comprenait pas trop pourquoi elles s’extasiaient tant sur Sean Bean, Christian Bale, et sur des clowns costumés. C’était l’un des grands mystères de cette humanité. Akira répondit assez rapidement, entre plusieurs sanglots, rendant du coup son discours assez compliqué à saisir :

« Je suis désolééééééée... Je vais pas p-pouvoir... tenir notre p-promesse.... Tu te souviens ?.... A la vie... à la m-mort.... C'est égoïste... m-mais je veux p-pas.... Veux p-pas qu'on soit... Qu'on soit sép-paréééées.... »

Kaori attendit plusieurs secondes avant de répondre, serrant Akira contre elle :

« Akira, je...
 -  Je m’inscris en faux ! » s’exclama alors Liana en entrant, et en bondissant dans le lit.

Kaori tourna la tête, surprise de voir la neko, puis regarda l’heure. C’était son heure, après tout... Liana se couchait parfois assez tôt. Elle se rapprocha, et s’assit sur les fesses, à côté des deux femmes, les regardant tour à tour, attendant qu’on lui répondre, ce que Kaori ne tarda effectivement pas à faire :

« Tu... Tu t’inscris en faux, hum ? »

Liana hocha la tête de haut en bas, confirmant son choix, et s’avança un petit peu.

« Oui ! Vous savez, l’espérance de vie d’une neko n’est pas foncièrement plus élevée que celle des humains... J’aurais même tendance à dire que nous mourrons plus jeunes... Pourtant... Hum... »

Kaori croisa les bras, se demandant où Liana voulait en venir. Ce n’était, après tout, pas vraiment son genre de faire des cachotteries ou des surprises.

« J’ai 78 ans, lâcha-t-elle. Et je me porte plutôt bien, non ? A cette âge, les nekos qui sont encore en vie sont de vieux croulants tout juste bons à remuer leur queue. »

Kaori n’ajouta rien.

« Mais je ne parlerai qu’à une condition ! s’exclama Liana, avant de rapprocher sa tête d’Akira. Je veux que la fille de Maîtresse me fasse un gros câlin... »

Akira vivait actuellement une situation insoutenable, dans laquelle elle avait avouée à sa meilleure amies... Non, sa sœur, ce qu'elle ressentait au font de son cœur. Cette peur insidieuse de la voir mourir alors qu'elle-même serait toujours une jeune fille. Finalement, l'étreinte s'accentua et Kaori fini par lui parler...

- Akira, je...

- Je m’inscris en faux !

La vampirette sursauta un peu trop fort suite à cette déclaration imprévue et une Neko bien connue se retrouva avec elles sur le lit, assise sur ses fesses et attendant une réponse. Mais il fallait bien l'avouer, Akira ne comprenait pas des masses le sens de cette phrase... Kaori non plus apparemment.

- Tu... Tu t’inscris en faux, hum ?

- Oui ! Vous savez, l’espérance de vie d’une neko n’est pas foncièrement plus élevée que celle des humains... J’aurais même tendance à dire que nous mourrons plus jeunes... Pourtant... Hum... J’ai 78 ans. Et je me porte plutôt bien, non ? A cette âge, les nekos qui sont encore en vie sont de vieux croulants tout juste bons à remuer leur queue.

Si la jeune vampire se demandait le pourquoi de cette intrusion soudaine dans un tel moment, elle ouvrait à présent grand ses yeux sous la révélation. 78 ans ?! Lorsqu'elle l'avait vue pour la première fois, Akira lui avait donnée dans les 16 ans. Se pourrait-il que cette Neko soit immortelle ?

- Mais je ne parlerai qu’à une condition !. Je veux que la fille de Maîtresse me fasse un gros câlin...

La fille en question regardait Liana en se demandant pourquoi elle n'était pas si surprise. Après tout, elle avait un coté félin fortement prononcé et devait raffoler des câlin. De même, Akira l'imaginait très joueuse. Et de toute façon, la jeune vampire avait un manque affectif à combler. C'est pourquoi, toujours un peu triste à cause de ce qu'elle ressentait, elle prit la Neko dans ses bras, un peu à la manière d'une grosse peluche, étouffant des sanglots dans son cou. En temps normal, ce genre de chose aurait pu lui faire envisager le suicide. Mais elle doutait fortement que ce jeter du toit soit suffisant pour la tuer...

Kaori ne dit rien, mais souriait. Se retrouver dans les bras d’une fille était généralement tout ce que Liana cherchait. Son petit chantage affectif avait bien fonctionné, et elle se permit de remuer un peu son nez contre la joue d’Akira, de se frotter contre son délicieux corps, avant de répondre. Devant ce câlin, Kaori se sentit un peu... Envieuse ? Jalouse ? Elle n’aurait pas su le dire, car elle avait du mal, maintenant, à établir ses sentiments vis-à-vis d’Akira. Étant une vampire, elle lui était maintenant naturellement supérieure. Or, Kaori s’était toujours considérée comme la protectrice d’Akira... Mais ce ne serait maintenant plus vraiment le cas. Dans un sens, ça l’attristait un peu, et ça ne l’attristait pas que du fait qu’Akira était devenue vampire sans son consentement, mais aussi parce que, maintenant, elle avait le sentiment qu’Akira s’éloignerait progressivement d’elle.

L’arrivée de Liana tombait donc à point nommée pour les deux femmes, car la neko dissipa assez rapidement leurs doutes. Tout en ronronnant, et en enroulant sa queue autour du ventre d’Akira, elle se mit à parler, se blottissant contre elle, sa tête filant presque à hauteur des seins de la vampire :

« Myaaaa... Rrrrr... Hummmm... Oh, ahhhh... Hummm... Je... Owwww... Maîtresse m’a... M’a donné un... Elle me fait boire de temps en temps une... Une potion qui ralentit le... Le vieillissement de mes cellules, hmmm... La... La potion est fabriquée par un alchimiste en suivant une... Ohhhhhh, oui, gratte-moi ici... Ici, oui, oui, aaaaaahhh... Mrrraaaawwwrr... »

Liana se tortillait et s’étirait entre les bras d’Akira, visiblement très heureuse, sa queue se resserrant un peu plus autour de sa taille. Tout ce que Kaori avait réussi à comprendre de ce charabia de ronronnements était l’existence d’une potion. Il fallut encore attendre plusieurs minutes de ronrons pour que Liana ne reprenne, après avoir léché la joue d’Akira. On disait de la neko qu’elle était un remède antidépresseur. Ça se confirmait. Elle était tellement affectueuse qu’elle aurait pu rendre le sourire à n’importe qui.

« Rrrrrrr... La fille de Maîtresse câline très bien, huu... C’est... C’est une potion que Maîtresse administre aux plus méritantes, en suivant les instructions de... Haaawww... De la magicienne Slotwenna... On... On peut vivre des siècles a... Avec, hummm... Mage Slotwenna a... Plus de 600 ans... Et, comme Maîtresse m’aime beaucoup, Maîtresse m’administre cette potion... »

Tout s’expliquait, et Liana se calait un peu plus contre Akira, sa queue toujours serrée autour de sa taille, en signe d’affection. La peluche vivante du manoir prouvait, encore une fois, son surnom. Liana avait beaucoup d’importance aux yeux de Mélinda, et était donc une figure incontournable du harem, dans la mesure où elle furetait partout, et était extrêmement sociable. Liana releva la tête, pour planter ses yeux dans ceux d’Akira, son menton filant entre ses seins, se posant sur l’espèce de décolleté en forme de losange dans sa robe :

« Fille de Maîtresse devrait demander à Maîtresse d’administrer à Kaori sa potion... Maîtresse ne refusera rien à sa fille ! »

Cette affirmation, Liana pouvait la formuler, car elle savait que Mélinda se sentait responsable, et ferait tout ce qui est en son pouvoir pour se faire aimer d’Akira.

Si Akira avait l'impression de serer dans ses bras une grosse peluche, il fallait maintenant revoir cette définition. Car la peluche en question se mit à ronronner avec une telle puissance, que la vampire se demandait s'in n'y avait pas un réacteur d'avion fourrer à l'intérieur. Et le câlin en question semblait si intense, que Akira se mit aussitôt à rougir à cause des soupirs de plaisir de la Neko. Si elle se retrouvait dans un tel état pour un câlin, elle préférait ne pas imaginer lorsque cela devenait plus intime.

- Myaaaa... Rrrrr... Hummmm... Oh, ahhhh... Hummm... Je... Owwww... Maîtresse m’a... M’a donné un... Elle me fait boire de temps en temps une... Une potion qui ralentit le... Le vieillissement de mes cellules, hmmm... La... La potion est fabriquée par un alchimiste en suivant une... Ohhhhhh, oui, gratte-moi ici... Ici, oui, oui, aaaaaahhh... Mrrraaaawwwrr... Rrrrrrr... La fille de Maîtresse câline très bien, huu...

- Mer... Merci...

- C’est... C’est une potion que Maîtresse administre aux plus méritantes, en suivant les instructions de... Haaawww... De la magicienne Slotwenna... On... On peut vivre des siècles a... Avec, hummm... Mage Slotwenna a... Plus de 600 ans... Et, comme Maîtresse m’aime beaucoup, Maîtresse m’administre cette potion...

Une... Une potion de vie éternelle ? Ça existait vraiment ? Donc, ça voulait dire que son amie pouvait rester "jeune" ou du moins, vieillir très lentement, sans passer par la case "vampirisation" ?

- Fille de Maîtresse devrait demander à Maîtresse d’administrer à Kaori sa potion... Maîtresse ne refusera rien à sa fille !

Fille de Maîtresse ? Akira avait un peu l'impression d'être une chose avec cette appellation. Quitte à être nommée par Liana, autant être appelée Maîtresse Akira, même si elle n'aimait pas non plus ce titre. Le problème, c'était que Liana semblait si innocente en la nommant ainsi, que s'en était carrément gênant.

- Si... Si tu pouvais m'appeler Akira ça... me gênerais moins... Puis ce tournant vers Kaori, Tu... Tu en pense quoi ?

Akira ne voulait rien imposer à Kaori. C'était sa vie après tout et elle respecterais son choix.

« Si... Si tu pouvais m'appeler Akira ça... me gênerais moins... »

Liana hocha lentement la tête, mais ne dit rien, calant sa joue contre la peau chaude d’Akira. Liana était ainsi : une neko extrêmement câline. De simples caresses pouvaient la mettre dans un état presque orgasmique, et Akira était douce, douce, chaude, et belle. Il y avait donc tout un cocktail qui rendait Liana très heureuse. La neko se contentait de peu pour rayonner de bonheur. Les grands concepts philosophiques lui passaient largement au-dessus de la tête. Tant qu’on lui offrait des câlins, et qu’on était gentils envers elle, elle n’en demandait pas plus. Akira se retourna alors vers Kaori, et lâcha :

« Tu... Tu en pense quoi ? »

Kaori se contenta d’un petit sourire.

« Nyaaaa... soupirait la neko.
 -  Hum... Et ben... Je sais que Slotwenna est extrêmement vieille, alors, je suppose que Mélinda doit obtenir auprès d’elle une formule pour empêcher le vieillissement des cellules.
 -  Rrrrr... Rrrrr... Madame Akira, rrrrr... Myaaaaw... »

Kaori regarda Akira en se taisant, et ne put s’empêcher de pouffer. Liana continuait à lentement remuer, yeux clos, contre le corps d’Akira. La lycéenne se pencha vers Liana, et lui ébouriffa les cheveux. Kaori connaissait effectivement Slotwenna, car elle venait de temps en temps au manoir, étant une amie de Mélinda. Et, généralement, Slotwenna faisait l’amour avec les filles du manoir. Kaori lui avait déjà fait l’amour, et avait bien compris que cette femme avait une expérience incroyable dans ce domaine, et utilisait volontiers sa magie pour amplifier cette expérience.

« Je... Je dirais que ça peut valoir le coup, rajouta Kaori en caressant les cheveux de Liana, avant de rougir légèrement. Mé... Mélinda n’accorde ça qu’aux filles qui sont très efficaces dans... Dans son harem... Et... Ben... Tu sais que les hermaphrodites, ça m’a toujours fait fantasmer, alors, depuis que j’en suis une, et ben... »

Même devant une amie, ce n’était pas facile à dire, surtout une fille aussi timide qu’Akira.

« Enfin, je pense que Mélinda devrait m’accorder assez facilement cette potion, surtout si tu vas lui demander. Elle serait même heureuse de voir qu’elle peut faire quelque chose qui te rendra plaisir, je pense. »

Kaori se racla la gorge, et alla se remettre sur le lit, un peu plus loin d’Akira et de Liana, qui ronronnait un peu plus faiblement, se mettant à s’endormir entre les bras de la vampire.

« Tu sais, les liens du sang et tout ça... Pour Mélinda, rien n’est plus important que sa famille, alors... Si ça peut te faire plaisir, il n’y a aucune raison qu’elle le refuse. »

Progressivement, Akira finirait sans doute par réaliser de toute l’influence qu’elle avait sur la vampire. Mélinda se sentant coupable, sa culpabilité la forcerait à accepter la plupart de ce que sa fille lui demanderait. Une demande comme ça, selon Kaori, ne pouvait donc qu’être reçue favorablement. Réalisant que Liana dormait de plus en plus, Kaori fit signe à Akira de la déposer délicatement sur le lit.

« Liana s’endort parfois sans prévenir... »

Akira attendait anxieuse la réponse de son amie, pendant que Liana semblait apparemment au paradis des Nekos, alors que la jeune vampire ne faisait que passer distraitement – et un peu gênée – sa main dans le dos de Liana

- Nyaaaa...

- Hum... Et ben... Je sais que Slotwenna est extrêmement vieille, alors, je suppose que Mélinda doit obtenir auprès d’elle une formule pour empêcher le vieillissement des cellules.

- Rrrrr... Rrrrr... Madame Akira, rrrrr... Myaaaaw...

Madame aussi ça n'allait pas... Mademoiselle serait plus approprier. Au fil des ronrons et autres miaulements de plaisir, le visage de la vampirette vira progressivement au rouge, ce qui fit vite pouffer de rire Kaori. Cette dernière ne semblait pas avoir compris le sens de sa question, mais cela eu le mérite de lui apporter quelques informations supplémentaires. Son amie se pencha sur Liana pour lui caresser les cheveux, ce qui amena un peu plus la "peluche" aux anges.

- Je... Je dirais que ça peut valoir le coup. Mé... Mélinda n’accorde ça qu’aux filles qui sont très efficaces dans... Dans son harem... Et... Ben... Tu sais que les hermaphrodites, ça m’a toujours fait fantasmer, alors, depuis que j’en suis une, et ben...

Vu que Akira était déjà rouge, sa gêne à propos des activités de Kaori au sein du harem passa inaperçue, alors que celle-ci prenait le même teint qu'elle.

- Enfin, je pense que Mélinda devrait m’accorder assez facilement cette potion, surtout si tu vas lui demander. Elle serait même heureuse de voir qu’elle peut faire quelque chose qui te rendra plaisir, je pense. Tu sais, les liens du sang et tout ça... Pour Mélinda, rien n’est plus important que sa famille, alors... Si ça peut te faire plaisir, il n’y a aucune raison qu’elle le refuse.

Vu sous cet angle, Akira était d'accords. Mais la grande question était toujours sans réponses. Elle allait le lui dire, mais se rendit compte que Liana faisait déjà moins de bruits... et était aussi un peu plus lourde. Sous les conseils de son amie, la vampire déposa la Neko sur le lit. Cette dernière se lova instinctivement en soupirant.

- Liana s’endort parfois sans prévenir...

- Je vois ça... comme tout les félins, répliqua t-elle en souriant.

Puis, elle se tourna de nouveau vers Kaori, sont expression mêlant gêne et sérieux.

- Kaori... Tu n'as pas vraiment répondue à ma question... Ce que je voulait savoir, c'est si ça te conviens... Je... Je te considère comme une sœur, et je tomberais sans doute en dépression si tu meure de vieillesse alors que j'ai toujours le même âge... Mais en même temps... Je m'en voudrais de te priver de ta vie et de jouer les égoïstes. Toi aussi t'as des amies que je ne connais peu être pas...

Akira ne voulais surtout pas faire comme Mélinda. Rendre quelqu'un immortel et détruire des liens, dont elle-même ne connaissait peut être pas l'existence... Et perdre de nouveau une "sœur" lui serait insupportable. En un mot, elle était tiraillée.

« Kaori... Tu n'as pas vraiment répondue à ma question... Ce que je voulait savoir, c'est si ça te conviens... Je... Je te considère comme une sœur, et je tomberais sans doute en dépression si tu meure de vieillesse alors que j'ai toujours le même âge... Mais en même temps... Je m'en voudrais de te priver de ta vie et de jouer les égoïstes. Toi aussi t'as des amies que je ne connais peu être pas... »

Kaori eut un léger sourire. Akira avait un talent inné pour inciter les gens à lui dire « Non ». Tu as le droit de refuser, mais je ferais une dépression, ma chérie. Ça ne te dérange pas, au moins ? Vu sous cet angle, il était difficile de refuser. Néanmoins, Akira avait raison. Qu’elle envisage déjà cette situation, alors que Kaori se sentait encore jeune et pleine de vitalité, était curieux, et continuait à rapprocher la fille de sa mère. Mélinda se projetait constamment dans le futur, estimant que c’était là l’une des principales distinctions entre l’homme et l’animal. L’homme a la capacité d’envisager son avenir, et de modifier son présent en conséquence, a contrario des animaux, expliquait-elle simplement. Kaori haussa donc les épaules, et se rapprocha d’Akira, veillant à ne pas déranger Liana, qui se mettait presque en boule en dormant. Ce lit était très confortable pour elle, et, après ce câlin, qui manquait peut-être un peu de punch, la neko se sentait prête à rejoindre le pays du sommeil des nekos.

De son côté, Kaori se rapprochait d’Akira, et prit dans ses mains celles de la femme, frottant ses pouces sur ses paumes. C’était un geste assez affectueux, que les deux adolescentes faisaient souvent. Se tenir ainsi, sur le lit, pour discuter de leurs problèmes. Difficile de croire qu’elles n’avaient jamais fait l’amour, mais c’était ainsi ; Kaori avait toujours vu Akira plus comme une amie qu’autre chose. Et, même si l’idée lui avait déjà caressé l’esprit, elle n’avait jamais été jusqu’à le proposer à Akira, éprouvant pour elle bien trop de respect.

« Si j’ai bien compris, tu me demandes si j’ai envie de toujours rester éternellement jeune ? Ma brave Akira, je crois qu’il faudrait être cinglée pour refuser une telle offre ! »

Kaori prit alors Akira dans ses bras, la serrant contre elle.

« T’es ma meilleure amie, Akira, depuis des années... Et se débarrasser d’une meilleure amie, ben, c’est pas facile. Je suis très collante, moi ! Comment donc pourrais-je refuser de passer l’éternité avec toi, hum ? Tu ne le réalises peut-être pas encore, Akira, mais tu disposes d’un très grand pouvoir auprès de Mélinda. Bien plus que son amour, tu as entre les mains sa culpabilité. »

On pouvait dire bien des choses sur Mélinda, mais elle avait sa propre conception de la fierté. Une fierté vampirique, qui amenait parfois à faire des choses peu honorables, mais qui, selon les yeux de Mélinda, étaient nécessaires. Ce qu’elle avait fait sur Akira avait brisé sa fierté. Mélinda se sentait coupable, et il n’y avait rien de pire pour une femme autoritaire et sûre d’elle-même que d’être assaillie par la culpabilité. Le sentiment d’être coupable était puissant chez la vampire, et Akira, partant de là, avait sur elle un pouvoir certain. C’était bon à savoir. Dans la souffrance, toute nouvelle positive est bonne à prendre, après tout.

« Ne t’inquiète pas, ma belle, je te l’ai promis, je crois, non ? Je serais toujours avec toi pour t’aider et te soutenir. C’est à ça que ça sert, les amies, non ? »

Kaori ponctua sa petite phrase de réconfort par un baiser sur la joue de la femme, et lui fit un clin d’œil. Pour elle, elle avait répondu anx angoisses d’Akira, et elle vint lui caresser ses longs cheveux, les ébouriffant lentement.

« Tu vois, non ? Même en tant que vampire, tu es toujours aussi timide... C’est bien la preuve que tu n’as pas vraiment changé, non ? »

Elle rit légèrement, puis se laissa tomber, allant s’allonger sur son lit.

« Quel délire, quand même... J’ai toujours du mal à y croire... »

- Si j’ai bien compris, tu me demandes si j’ai envie de toujours rester éternellement jeune ? Ma brave Akira, je crois qu’il faudrait être cinglée pour refuser une telle offre !

C'était plus ou moins l'idée si on le prenait sous cet angle... Mais vu comment Kaori lui répondait, ça ne pouvait qu'être une réponse positive, aussi lui fit elle un sourire gênée, comme pour s'excuser d'une bêtise que la jeune vampire aurait proférée. Son amie avait toujours eue un don pour la réconforter.

- T’es ma meilleure amie, Akira, depuis des années... Et se débarrasser d’une meilleure amie, ben, c’est pas facile. Je suis très collante, moi ! Comment donc pourrais-je refuser de passer l’éternité avec toi, hum ? Tu ne le réalises peut-être pas encore, Akira, mais tu disposes d’un très grand pouvoir auprès de Mélinda. Bien plus que son amour, tu as entre les mains sa culpabilité.

A vrais dire, elle n'y avait même pas songée un seul instant et pour cause, ce n'était tout simplement pas son genre. Faire usage de chantage, lui rappeler qu'elle avait fait une chose horrible avec elle pour obtenir quelques chose, ça ne lui ressemblait pas. Dire à Mélinda que Kaori était sa meilleure amie et qu'elle ne voulaient pas être séparée par la mort lui était largement suffisant. Inutile de lui rappeler la cause de cette demande, elle devait suffisamment s'en vouloir comme ça. D'ailleurs, mis à part ça et son possible entrainement vampirique, il était possible qu'elle ne lui demande pas grand-chose au final... Et dans un sens, c'était sa nouvelle "mère" qui, à présent, était responsable de son argent de poche... Même si elle ne comptait pas sortir tout de suite... Bah, au moins, elle économisera pendant un certain temps, sauf si il s'agit d'argent de Terra... Tien en y pensant, elle ne connaissait pas la devise de celui-ci...

- Tu sais... Ce n'est pas mon genre d'utiliser la culpabilité pour obtenir ce que je veux...

Ou sinon, elle l'utilise inconsciemment, tout simplement...

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Arpentant les couloirs à la recherche de Mélinda, la jeune fille repensais à ce que son amie lui avait dit... C'est vrai que, malgré le fait qu'elle ne soit plus humaine, son caractère lui, restait inchangé. Pour Akira, cela restait une bonne nouvelle... Et cette histoire de potion aussi par ailleurs. La jeune vampirette n'aurait pas aimée transformer sa meilleure amie en vampire. Mais cela était tout simplement dû à sa propre expérience et elle voyait un peu Mélinda baignant dans son propre sang lorsqu'elle-même en était devenue une... Quelque part, elle comprenait qu'elle ait pu vouloir une "fille" si elle avait été seule durant des siècles, mais peut être aurait-il été préférable que la fille en question soit consentante... Et si elle avait dut mordre Kaori pour la transformer, aurait-elle dû la considérer comme sa fille et non comme une sœur, elle aussi ?

Mais elle fut interrompue dans ses pensées en voyant sa "mère" par la fenêtre, visiblement avec une autre fille, tourner l'angle du manoir. Si elle prenait le chemin normal, elle pourrait la perdre de vue. Sans vraiment réfléchir, elle ouvrit la fenêtre et l'enjamba dans l'idée d'arriver plus vite dehors... avant de réaliser en sautant qu'elle se trouvait au 3e étage et que son acte était particulièrement crétin. Aussi fut-elle surprise d'atterrir sur ses pieds sans le moindre mal, mis à part celui de tomber sur le cul, au sens propre du terme comme au figuré.

- J'le crois pas... Faut vraiment que je m'entraine moi...

Même avec uniquement son Ki, elle aurait probablement eu très mal à l'atterrissage, avec une fracture ou deux... Et même Mélinda ne devait pas en être capable... La combinaison des deux puissance avait l'air assez redoutable et elle devait bien avouer que ça lui faisait un peu peur quand même... Se relevant, Akira prit le même chemin que sa "mère" et devint rouge cramoisie en la voyant complètement nue, avec un truc qui n'avait rien a faire sur elle, sans parler de ce qu'elle faisait.

- Heeeeuuu... P-P-P-PARDON P-POUR LE D-D-DÉRANGEMENT !!!

La jeune vampire se cacha vite avec ses mains tout en se retournant, avant de continuer, fortement embarrassée...

- J-Je voulais juste d-d-d-demander quelque chose... Finit-elle d'une toute petite voix.

Après sa conversation avec sa délicate fille, Mélinda était restée dans son bureau pendant un certain temps, réfléchissant, laissant ses pensées vagabonder. Akira serait difficile à contrôler... Mélinda réalisait à quel point cette petite vampire lui ressemblait, même si elle l’ignorait. Le vampirisme était un phénomène compliqué, et encore très mal expliqué dans bien des volets. Pour certains, le vampirisme était encore quelque chose de démoniaque, et certains affirmaient que, quand une vampire mordait quelqu’un, et mélangeait son sang avec le sien, c’était aussi une partie de la personnalité du vampire qui fusionnait avec celle du futur vampire. Concrètement, Mélinda n’en savait rien, mais Akira lui ressemblait sur plusieurs points. Certes, elle n’était pas la femme arrogante et dominatrice que sa mère était, mais elle était terriblement têtue.

*J’aurais bien du mal à la soumettre, cette petite... Le pire, c’est que je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou non...*

Elle finit par se redresser, s’extirpant de son fauteuil, et quitta son bureau. La nuit était bien avancée, et elle sortit dehors, prendre l’air. Elle se rendit près de la piscine, où elle eut la surprise de voir que l’une de ses petites protégées était en train de prendre un bain nocturne. Elle portait un élégant maillot de bains 2 pièces noir, le bas étant un délicieux shorty moulant à la perfection ses petites fesses. C’était Clara, et Mélinda se rapprocha lentement. Elle faisait quelques brasses, n’ayant visiblement pas entendu sa Maîtresse, et entreprenait de se relever. Elle était couverte d’eau, et Mélinda put lorgner sur son joli cul.

« Bonsoir ! lança Clara en tournant la tête. L’eau est bonne, c’est idéal avec cette chaleur... »

Mélinda ne répondit pas, préférant se rapprocher de la jeune femme. Elle tendit une main pour caresser lentement sa joue, et avança l’autre pour caresser l’un de ses seins. Elle le pressa tendrement, et Clara soupira, tremblant sur place.

« Je crois que vous n’avez pas spécialement envie de vous baigner... N’est-ce pas, Maîtresse ? »

La vampire lui fit un léger sourire révélant ses belles dents blanches, et s’avança vers Clara, l’embrassant dans le creux de la nuque, avançant ses mains. Elle en glissa une sur le shorty de la belle Clara, pressant son derrière, et utilisa l’autre main pour caresser ses beaux cheveux roses. Elle se pressait contre elle, et parla dans le creux de son oreille :

« Je comptais juste me promener, mais tu es tellement belle, Clara... »

Elle l’embrassa à nouveau, et Clara soupira.

« Toi aussi... »

De toutes ses protégées, Clara était la plus rebelle, celle qui avait le plus de mal à vouvoyer Mélinda. Elle aurait normalement du s’en offusquer, mais elle savait que cette rébellion ne dépassait pas les mots. Clara lui était soumise, et elle était une forte tête. On ne pouvait pas non plus exiger d’elle l’impossible. La vampire s’écarta alors un peu d’elle, et la prit par la main. Elle aurait pu aller dans sa chambre, mais elle avait, tout d’un coup, une formidable envie de baiser. A dire vrai, voir Clara en petite tenue avait réveillé en elle une forte envie de sexe. Après tout, la vampire était une femme très perverse, ce qui se montrait maintenant. Continuant à tenir Clara par la main, elle la conduisit le long du manoir.

« Baiser dehors, c’est cool... » commenta, avec son tact légendaire, Clara.

Mélinda acquiesça par un léger sourire, et entreprit d’ôter sa robe. La belle était alors contre son dos, et en profita pour caresser sa Maîtresse, glissant une main dans sa culotte. La vampire poussa un soupir de plaisir, et se retourna, puis poussa Clara, l’envoyant tomber sur la pelouse. Le membre de Mélinda sortit de son intimité, et elle s’avança lentement vers la lycéenne, plantant son regard dans le sien... Quand elle sentit un groupe sanguin bien connu s’approcher d’elle. Tournant la tête en fronçant les sourcils, Mélinda vit, à sa grande surprise, Akira ! Les yeux de la petite vampire s’écarquillèrent de surprise devant ce spectacle, louchant sur la poitrine de sa mère, ainsi que sur son sexe masculin, et elle se retourna derechef, ses mains dissimulant son regard.

La vampire eut un léger soupir. N’était-elle pas censée être avec Kaori ? Il faut croire qu’elle avait eu envie de s’éclipser plus tôt que prévu... Que lui voulait-elle donc ? Mélinda, pour le coup, était légèrement agacée. Sur le sol, la tête de Clara oscillait entre les deux femmes, son expression faciale traduisant son incompréhension. Elle clignait ainsi des yeux.

« - J-Je voulais juste d-d-d-demander quelque chose... » fit Akira d’une petite voix.

Mélinda soupira, et alla chercher ses vêtements, sans tenir compte de la mine renfrognée de Clara.

« Et bien... Je t’en prie, Akira, fais donc... »

Sa fille était terriblement coincée... Encore une chose qu’elle allait devoir changer. Elle tremblait comme une feuille, et Mélinda rétracta son sexe, non sans quelques légers grognements de frustration. Elle regarda Clara, un regard appuyé, signifiant clairement qu’elles allaient remettre ça ce soir. Akira était une priorité. Elle exigeait bien quelques sacrifices. Mélinda se rhabilla donc, et se rapprocha de sa fille.

« Tu sais, tu devrais t’habituer à des scènes de ce genre... Je suis très relâchée sur tout ce qui concerne les mœurs sexuelles. »

C’était presque un euphémisme de le dire. Elle avait parlé sur un ton bas et lent, comme si elle donnait des conseils à sa fille, et se reprit rapidement :

« Alors, que désires-tu savoir ? »

Ayant le dos tourné, la jeune vampire ne vit pas les regards appuyés de Mélinda envers Clara, mais entendit très nettement ses grognements de frustration. Il était clair que Akira les dérangeait mais, heureusement, elles n'avaient pas encore commencée. Clara passa à coté d'elle sans un regard pour sa personne, se rendant probablement dans la chambre de sa mère.

- Et bien... Je t’en prie, Akira, fais donc... Tu sais, tu devrais t’habituer à des scènes de ce genre... Je suis très relâchée sur tout ce qui concerne les mœurs sexuelles.

- J'ai... J'ai vu ça oui... C'est nouveau pour moi tout ça... j'suis pas encore habituée...

Comme de voir d'anciennes camarades de lycée très portées sur le sexe avec une vampire. Plus encore lorsqu'on sait que sur un monde parallèle, ces filles ont le statut d'esclaves sexuelles, peut importe ce que pourrait dire Mélinda. Et en plus, Akira ne pouvait même pas lui en vouloir, vu que toutes les filles présentes étaient consentantes.

- Alors, que désires-tu savoir ?

- Ça concerne Kaori... Et la potion de Liana...

La jeune fille parla alors de ce que Liana leur avait expliquée et le problèmes auquel elles étaient confrontées.

- Tu comprend... Kaori est ma meilleure amies depuis que je suis arrivée à Seikusu... C'est même pratiquement la seule... Je la considère comme une sœur et on s'est jurées d'êtres ensembles jusqu'à la mort. Etant immortelle, cette promesse ne tient plus la route... Et la perdre me ferait extrêmement mal, comme perdre à nouveau un membre de ma famille.

Akira se dandinait un peu sur place, mains croisées dans le dos et regard baissé, étant assez gênée.

- C'était un peu égoïste de ma part, mais Kaori est d'accords pour prendre la potion elle aussi... Et de toute façon, je ne voulais pas la... transformer...