6 jours avec le Diable.

[La version calomnieuse, calomniante et tout à fait erronée se trouve ici : >.<]
(Ceci est un topic humoristique. Commentez si vous le voulez, mais pas de flood. On le prend avec légéreté et... on compare les deux versions histoire de se faire un avis sur la vraie situation.
Merci à vous !)

Jour 1.


15h05 à mon téléphone, le train s'arrête (Toute autre horaire énoncé par quelqu'un d'autre serait forcément fausse. D'une : Parce qu'un iPhone ne se trompe jamais, c'est la pub qui le dit. De deux : Parce que ce serait laisser penser que la SNCF arrive en avance, ce qui est aussi improbable que de gagner au loto trois semaines de suite).

Bon. Enora... Enora... Hm, non, pas d'Enora. Une nana en robe aux motifs très « Printemps été » qui agite le bras vers moi, avec des lunettes de soleil et des cheveux rouges, mais celle que je cherche, non. Je balaie du regard le quai bondé. Je tourne la tête vers la droite : Ha ! Au secours ! La nana aux cheveux rouges est à 50 centimètres de moi. Elle réclame une bise. Une mendiante ? Une nymphomane folle de mon corps ? Quelqu'un qui veut me refiler une maladie pas cool parce que ça la fait kiffer ?... Dans le doute, je lui claque deux baisers sur les joues. Là, elle retire ses lunettes. Tiens, ses yeux me font penser à....
« Oh, Salut Noh ! Je t'avais vu arriver de loin tu sais. »


Premier choc : Les cagoles sudistes. Non, sérieux, c'est chaud. A Paris, on a les bobos et les pétasses. Ici, les bobos sont remplacés par des beaux gosses et les pétasses par... des pétasses.


Sortie de la gare. Avignon me blase. Une ville médiévale sans grande originalité. J'émets d'ailleurs mes réserves quant à la beauté du lieu. Sérieusement, c'est là qu'elle vit ?

Y a quelques commerces, mais rien ne me surprend pour cette petite bourgade perdue du Vaucluse. On trouve quand même un fast-food dont je tairais le nom (Mais qu'Enora appelle « Macdalle » affectueusement, histoire de vous donner un indice).

Et là, on croise l'argument imparable de toutes les nanas du sud que je connais et qui leur permet de montrer aux gens qu'elles sont tolérantes et toutes ces conneries un ami gay de Noh, en vélo « municipalité d'Avignon (qui ne valent pas les Vélib' de Delanoë à Paname, évidemment!) ». Rien de bien folichon. Le type me drague sournoisement, sous les yeux d'Enora qui, les paillettes dans les yeux de voir son « pote homo qui va au théâtre », ne remarque rien.
Pauvre fille innocente et perdue. Je vais lui apprendre la vie, moi...


Bref ! V'là le « do-mac ». C'est rempli de pouf... Et la caissière est très désagréable (vous allez le voir, comme tout le monde dans le sud. C'est à vous faire regretter les tronches de cake de la capitale, qui disent ni bonjour ni merde quand ils vous servent). Elle vanne, elle fait mal son travail, et Enora, naïve, s'émerveille que je sois là. Ma simple présence la rend heureuse, et patati et patata. Baratin de gonzesse.


On mange vite fait, et non contente de m'avoir tout fait payer avec des yeux de biches, elle ne fini pas et me demande de tout manger, ce que je fais. Tant pis pour ma ligne !


Elle ne me propose toujours pas de porter ma valise alors que je galère ma race dans les escaliers (c'est lourd, vêtements + bouquins + PC + bouffe!), égoïste. Dans son appart, c'est pas super joli. Elle s'allonge sur son lit, et m'en parle d'un air lascif.

Toi, tu veux ma queue. T'es pas la seule, il va falloir lutter pour l'avoir.

Bref : Toujours dans l'optique de me soutirer un max de thunes, on file au Leclerc pour des courses. Deux sacs sont prévus : Un gros, un petit. On se demande bien qui va porter le gros, bien rempli bien lourd. Sauf qu'au fil des courses, le chariot grillé de métal se remplit plus que de raison... C'est bibi qui allonge la thune de toute façon, faisons comme si il était une machine à sous ! Et on se rend compte, arrivé en caisse, que de se traîner ça rien qu'avec les bras jusque chez elle, ça va être coton. Aussi, la caissière se penche vers nous d'un air sournois, et nous conseille de se barrer avec le caddie, elle ne dira rien. Noh approuve. En plus d'être peu sympathique, ils sont voleurs dans le coin. Génial.

Bref, je cède, et accepte de voler le caddie. Enora se la joue « Wa, on est trop des rebelles, on vole ! », et franchement, j'suis déjà au seuil de tolérance maximal. Surtout que le caddie, qui c'est qui va se le traîner ? Qui c'est qui va avoir l'air d'un romanichel dans tout Avignon ? Allez, un indice : C'est pas elle. Sélectionnez l'unique élément restant.


De retour chez elle, je monte tout (ben oui, jusqu'au bout elle profitera de ma gentillesse), et elle me cale des sous-entendus moisis, du style « Ce serait bien qu'on le ramène maintenant, comme ça on en est débarassé ! Mais bon moi je suis fatigué, j'ai mal aux pieds... » Quoi, je vais le ramener tout seul, et en revenant tu veux un mars ? Je me plonge alors dans la réparation de mon PC, opération délicate qui demande un calme et une volonté de fer. Pensiez-vous qu'elle me foutra la paix ? Fous que vous êtes ! Elle me met des reportages sur des animateurs télé quasi inconnus, et c'était franchement chiant... Et après, elle me demande de faire la cuisine, puis la vaisselle. Bon sang, c'est pas comme ça que je vais accepter de la péter, c'est moi qui te le dit.


Dans une volonté de m'impressionner, pendant que nous mangeons, elle me parle de ses si nombreuses aventures. Camp de naturiste, boîte à partouze, p'tites affaires avec des inconnus dans la rue : Moi, je trouve ça à gerber. Elle, ça lui plaît. Elle me lance encore des petits messages sous-tendant une envie pressante de se faire sauter sur la table qui craque. Je ne cède pas. Elle me gave. J'ai déjà envie de partir.


Et c'est reparti : Après le repas, elle veut absolument regarder une connerie larmoyante. Tout y passe, mais je me montre intraitable : Pas de Notting Hill et de Hugh Grant, ni de Pretty Woman et Richard Gere. Finalement, elle échoue sur les dessins animés. Super... Je suis venu ici pour mater des Disney, vous ne saviez pas ?... Attendez, pourquoi je suis venu, en fait ? Le beau temps, je crois.

Il fait trop chaud d'ailleurs. Voilà, c'est dit. Région de merde.

Bref, on se tape ses trucs gamins et vomissant de bons sentiments. Je me fais la liste des choses que je ferais en rentrant. Je pense aux vis de mon PC. J'occupe mon esprit plus d'une heure trente, et reste sourd à ses complaintes pleurnichants : « C'est trop triiiiste ». Mais oui. Qu'est ce que ça peut me foutre. J'ai l'air sensible aux scènes merdassiques avec le vieux qui perd sa femme sur des violons et du piano ? Tu m'as regardé, ma fille ?


Film terminé. Elle caquète. Elle me raconte sa vie. C'est là que je me dis que je dois avoir la tête d'un mec intéressé, il n'y a que cette possibilité pour qu'elle continue ainsi de déballer chaque détail de son ennuyante existence. Lassé des piaillements, j'émets une idée géniale : Et si on racontait notre séjour ? « Comme un journal intime ! Trop chouette ! J'adore ! »... Oh, je crois que je viens de libérer un monstre.

Je vous ai épargné les insectes qui pullullent, son animal de compagnie, un cochon d'inde qu'elle appelle successivement « Pouic », « Ma quéquette », etc, et tout le reste.
Bref. Je m'apprête à résister à une tentative d'agression sexuelle.

Premier jour. Ca ne fait que commencer. Pitié... Sortez-moi de là.

Mais enfin mon ptit Law. Te laisse pas faire, trempes pas le biscuit là bas. Elle est ROUSSE. Tu peux pas  t'abaisser à ça. Courage, Viking! en plus t'as oublié le passage le plus important, le moment où tu t'es arrêté dans tout ça pour envoyer un mp à un certain modo en ferraille..

Deuxième jour.

Avignon, c'est ptet sympa, mais juste une heure ou deux. Ha oui. N'y dormez pas surtout. Non. Parce que les rues sont aussi animées que le Port de Shanghai. On est alors tenté de clore la fenêtre, mais non ! Haha ! Comme si c'était facile ! La chaleur étouffante du bled oblige à garder la casbah grande ouverte histoire de profiter de quelques fines caresses venteuses qui daigneraient passer par la fenêtre. Alors on entend tout : La musique des kékés, la musique des poufs, la musique des racailles, les hurlements (« OH JOSE ! OH JOSE ! OH JOSE ! … ») de tous les avignonnais qui, apparemment, se parlent comme ça dans la vie. C'est un style, v'voyez ?

Bref. Ca fut ma pire nuit depuis l'orage de 1995, et encore, j'me demande si la tempête n'avait pas été plus calme.


Malgré la fatigue, je daignais me lever. Noh, AKA « La Larve », comme on l'appelle dans le milieu du catch, traîne au lit et peine à sortir des draps. Elle, a très bien dormi. Et je remarque d'ailleurs, assis sur une chaise en bois inconfortable (elle se réservait le super siège qui tourne, ergonomique etc) que j'ai les jambes bleues de coups. Je fais vite la corrélation entre mes hématomes et ses pieds, qui ont dû s'ébattre à me battre toute la nuit.

Alors, oui, j'ai fait le petit dej pour elle. Elle va prendre goût à la vie de château, la petite.

Par contre, pour moi, c'est pain sec. Ouaip.  Elle n'a rien daigné me donner d'autre et, bonne pomme, je n'ai pas protesté.


Bon. Il fallait maintenant trouver quelque chose à faire. La bougresse me promet monts et merveilles en me décrivant toutes les beautés de la ville, tout ce qu'elle compte me faire visiter. « Mais pour l'instant, geekage ! » me dit-elle toute sourire. Euh... Oui, si tu veux, oui. Pourquoi pas.
Donc, elle sur les Sims, moi me rabattant sur un excellent jeu de gestion de base se déroulant pendant la WWII. J'en profite même pour mettre les écouteurs : Entendre les américains et les allemands s'insulter entre deux salves de leurs fusils est une douce mélopée comparée aux plaintes incessantes de l'Enora, farouche dans sa capacité à déblatérer perpétuellement les mêmes litanies pour dire à quel point il fait chaud, elle a mal, son PC bug, elle a mal ailleurs, elle s'ennuie, elle a toujours chaud, elle a faim... Ca n'a l'air de rien comme ça, mais si vous étiez là, vous verriez à quel point ça peut être insupportable quand ça s'étale sur toute une après-midi.

16h et des poussières. Madame ne veut pas y aller seule et me contraint donc à venir avec elle pour signer un contrat (qu'elle n'a pas signé... Je comprends l'employeur en même temps : Il s'est peut-être rendu compte qu'il a fait une connerie et essaie de faire traîner les choses assez longtemps pour qu'elle se décourage?) et voir son kinésithérapeute...
« Tiens ? Vous êtes là ? C'est pas demain votre séance ? »
… Mais... quelle... CRUCHE ! Non mais sérieusement ! Noh elle-même avait noté « 22/06 » mais elle se pointe le 21, guillerette, ayant encore accumulé une connerie – allons, ce n'est pas une coutume chez elle n'est-ce pas ?...

Nous voilà reparti. La terrasse d'un bar nous servira de pied à terre quelques instants. Je vous le dis tout de suite : Elle va me faire le coup du « Oh, j'ai pas d'argent sur moi ! Quelle sotte !... Tu paies, s'il te plaît ? »
Mais avant tout ça, il faut prendre la commande. Elle se la pète en m'énoncant des mélanges, des cocktails, tente de m'impressionner avec des termes... Mais honnêtement j'veux juste un Diabolo menthe, hein, pas la peine de me faire toute la carte.
Le serveur arrive pour prendre notre commande. Il connaît Enora, « mais pas plus que ça » me dit-elle. « Tu sais, ici, on se connaît tous un peu ! »... Et mon cul, c'est du poulet ? T'aurais pas appris les cocktails en secouant un certain genre de liqueur, toi ? Un p'tit coup dans les toilettes de temps en temps ? Bref, je passe là-dessus sans rien dire, et constate que la bécasse s'est commandé un diabolo violette. Fraise c'est pas assez classe. Menthe non plus. Non non : Violette. Un truc qui fait un peu original, quoi. Elle compte se la péter jusqu'au bout, donc.

Et son pote gay passe. Me refait du gringue. On va le recroiser encore, et plusieurs fois. Je me demande si c'est moi qu'il stalk, ou Enora... Hm. Nous ne le saurons peut-être jamais, sauf si vous me retrouvez dans une ruelle violé par quatre homosexuels en rut.


On rentre ensuite. Elle me dit « 18h, on sort ! On va voir le concert de ma prof d'anglais ! Je suis trop contente ! ». Finalement, on a bougé à 22h. Sachez tout de même qu'elle m'a rejeté le retard de 4h sur le dos. C'est pas comme si c'était elle qui décidait quand nous bougions.
Entre temps, elle m'a bassiné avec tout plein de choses qu'elle écrivait, lisait, etc... Elle m'étale sa grande culture littéraire et j'en rigole. « Le dernier Marc Lévy est tout de même excellent et s'inscrit dans la droite ligne de Balzac, je trouve. Enfin je crois, c'était dans le Figaro Madame. » Alors là, terminé, tu n'as plus aucun crédit à mes yeux.
Bref, je me force à dire qu'elle écrit comme une grande auteur. Si seulement elle ne pouvait avoir que ce talent-là... Elle va se mettre à chanter, bientôt. Mes yeux saignaient déjà, j'espère qu'il en restera pour que je puisse me vider par les oreilles aussi.


Nous voilà partis. A Avignon me disait-elle, « Y a pas de métalleux, tu vois. Tu dois être le seul, lol. » Je me suis demandé si elle y habitait réellement en fait, parce qu'au fil des rues, nous ne croisions que des groupes rock/hard/métal. C'est pas comme si il n'y avait eu qu'un, ou deux... Non non, beaucoup plus !
« Ha mais le Hellfest c'était tellement mieux, tu sais. J'ai envie d'y retourner. »
Ben retournes-y et fais pas chier !


La soirée se déroulant (et la demoiselle se plaignant), elle m'emmène jusqu'au palais des Papes. Là, plutôt que de profiter de l'excellente musique et du décor médiéval, elle veut m'emmener autre part et se lance dans une imitation vocale d'Amy Winehouse. Vous me direz : C'est pas rien comme chanteuse, il faut de la voix. Vous avez demandé une casserole ? Vous l'avez ! Elle donne des effets, trémollo et tout le reste, mais ça tombe franchement à plat. Je vais la bâillonner pour le reste du séjour. Sérieusement...
On croise ses amies qui m'apportent un répit. Elles sont tout aussi insupportables qu'elle, mais pas de la même façon. Ca varie. Ca fait du bien malgré tout.

Je suis quand même obligé de m'isoler au bout d'un moment...


Nous rentrons. J'ai hâte de prendre une douche, mais la vile bougresse me prend la salle de bain sous le nez. Elle y restera un temps fou. Quand elle sortira, je serais déjà à moitié endormi.

Elle sort ses cahiers de parole, et reprend le chant. Non, pitié. Pas ça. … Et ben si. Jusqu'à 3h du matin. Atroce.

Me voilà parti pour une très mauvaise nuit. Une de plus.



Il est quelque chose que j'ai déjà évoqué : Sa capacité à ce que je n'hésite pas à appeler du « harcèlement sexuel ». Elle est montée d'un cran. Elle m'a emmené sur des sites pornographiques en live, où des couples s'ébattent devant tout le monde. Elle a même commencé à parler avec des types dont les avatars étaient leur queue en gros plan. « J'adore ça ! » commente-t-elle. Tu m'étonnes, perverse. Elle aura même tenté de me toucher discrètement : J'ai esquivé, me suis tourné, puis éloigné. Tu ne m'auras pas comme ça. Non. Je tiendrais bon.

Pour la gloire. Pour la mort.
Pour Frodon.

[A l'occasion de cette journée, j'ai pu constater, et ce n'est pas une blague, qu'Enora était capable d'avaler 20 centimètres de queue sans peine (et c'est pas la seule chose qu'elle avale, bref).
Il fallait que je fasse partager cette performance, comme d'un hommage. Même si elle ne va pas apprécier que je balance.
Merci de nous lire ! ]

Bonjour, LGJ.

Je suis propre !

Oui, je me suis levé tôt exprès pour profiter de la douche. Ow, c'est merveilleux... Enfin ! Quand elle n'est pas constamment à squatter la salle de bain pour se « faire une beauté » (et bon sang y a du taf), c'est plus facile pour se récurer de tout partout.

Soi-dit en passant : L'appartement est vachement plus agréable quand elle pionce.

J'ai d'ailleurs profité de son sommeil pour manger un juteux et délicieux abricot <3 (Si cette phrase vous paraît sexuelle, vous êtes sur la bonne voie pour comprendre...)

Bref, elle s'est réveillée, s'est rendormie, s'est re-réveillée alors que je faisais mumuse tout seul. Elle a d'ailleurs critiqué ma façon de faire... Comme si elle en savait plus que moi sur le sujet. Rappelons que c'est une nana.

Pas de petit-déjeuner. Non, madame a la flemme. J'ai beau protesté que je ne sais pas comment marche sa cuisine, elle refuse de bouger, et même de m'expliquer. Plutôt que de retourner l'appart pour trouver un paquet de café et déglinguer sa cafetière, je préfère m'abstenir. Pas de petit-dej pour le viking qui, rappelons-le, a un ulcère et doit manger régulièrement.
Pas de pitié, elle n'a. Vile !

Arrive l'heure du déjeuner. Elle daigne enfin me sustenter... avec les restes d'il y a trois jours. Maiwimaiwimaitoutafé ! L'un des plats sera froid, l'autre trop cuit. J'aurais un medley du bêtisier de l'année d'Un Dîner Presque Parfait. 
Elle se disait bonne cuisinière.
Sinon, j'ai chopé une diarrhée d'enfer. Que je n'avais pas en arrivant. Coïncidence ?... Je ne crois pas.

Une amie à elle vient ensuite squatter une demie-heure. Sympa, jolie, agréable. Y a rien de négatif à dire sur elle... Mais Noh' semble faire exprès de me snober pendant toute la durée de la petite réunion. Et quand elle daigne s'adresser à moi, c'est pour se foutre de ma gueule. Pourquoi je suis resté ? Pour affronter la tempête sans broncher, comme le firent mes ancêtres saxons dont le noble sang coule dans mes veines ? Sans doute.

Bref, nous sommes de nouveau tout seul. Pendant que je nettoie sa poubelle qui fuit, puis que je me tape 400 mètres dans des rues que je connais pas pour la jeter dans un container, elle me demande de rester quelques jours de plus.
La plus grosse supercherie du séjour, accrochez-vous bien.
Elle prétend d'abord que c'est parce que c'est sympa, parce qu'elle m'aime bien, parce qu'elle veut me faire voir des choses... et son argumentaire (ses... suppliques, même) sont ponctuées de « Tu peux aller me servir un verre de coca ? » ainsi que de « Débarasse la table s'il te plaît. Alors, tu veux bien rester quelques jours, dis ? »
J'ai eu un instant de stupeur : Elle veut que je reste parce que je larbine.
Belle conception de l'amitié tout de même... Quelle garce !


Mon orgasme arrive bientôt... En effet, elle m'annonce qu'elle doit s'absenter pour sa séance chez le kiné (elle retente de me demander de l'accompagner. Mais oui : Je vais aller me faire chier une heure dans une salle d'attente de médecin pendant que tu te fais masser les jambes par ton bellâtre doctorant ! Tu peux courir ma fille!) et finalement, part seule, me laissant l'appartement pour moi tout seul.
Joie. Enfin de la bonne musique. Enfin la tranquillité. Je me sers à boire comme je veux, sans qu'elle n'accapare la bouteille (en buvant au goulot, tiens!), je mange ce que je veux, je fais ce que je veux sans me prendre remontrances sur remontrances. Ca n'est qu'une heure : Profitons-en.

Au retour, elle m'annonce le programme de visite d'Avignon. J'ai presque envie qu'elle me dessine le plan pour que j'y aille seul, au moins ça rendra la chose agréable. Mais non, par politesse, je ne dis rien.

Après-midi geekage, avec encore son lot de discussion sexuelle. Elle est accroc à ça, et tente toujours des approches détournées et sournoises. Je dois me contenir, je vous jure, pour rester digne et calme et éviter de lui mettre la tête au fond du cul. Je déteste que l'on me harcèle comme ça.


Le soir, après un frugal repas, nous voilà partis pour une ballade. Le vrai calvaire commence. Comble de tout : mon iPod est déchargé. Pas de musique dans les écouteurs pour couvrir le son de sa voix atroce. Je suis au bord du précipice...
D'ailleurs, elle m'emmène sur un point surelevant la place du Palais des Papes. J'ai beau lui répéter que j'ai le vertige, elle zappe l'info, et veut que je me penche au-dessus de la barrière, à plus de 20 mètres du sol.
Ha, comme c'est rigolo. Non vraiment, mort de rire !

« On est bien, là, non ? » Non. Je pèle, on est haut, il y a de la musique de merde, et elle me raconte sa vie. Sérieusement : COMMENT ALLER BIEN ? Alors je commente l'architecture, je meuble histoire de moins me faire chier. Tentative réussie. J'ai d'ailleurs le loisir de constater l'inculture de la demoiselle quand, en voyant la statue de Jésus, elle a demandé « Mais il a vécu où, en France ? Ici ?» …. Oh my fucking bloody God. Kill me right now ><.


Un attroupement. Des gitans/punks/troubadours font un peu de musique ska. Et Enora de vouloir danser. « Pour moi, la danse, c'est une tactique de chasse », m'a-t-elle dit une fois. Oui, mais je ne veut pas être ta proie, ma jolie.
… Et franchement, j'ai bien fait. À 5 mètres d'elle, j'ai pu constater le massacre. Ce n'était pas de la danse, c'était une forme de pogo de gros concert de métal. Si j'avais été à côté, j'aurais été écrasé. D'ailleurs, on ne déplore aucun blessé, ce qui est merveilleux quand on voit le tank que c'était, la « danseuse ». J'avais composé le numéro des pompiers, en attente d'appel, au cas où quelqu'un sera renversé. Mais non.

Retombant en enfance, elle décide ensuite de faire un tour de manège. Et non, vous ne rêvez pas – si seulement ! -, un tour de manège. Devinez qui est-ce qui allonge la thune ?
Elle me refera le coup pour des glaces qu'elle voulait ab-so-lu-ment, sous peine de quoi, je cite : « Je ne bouge pas d'ici ! » Oui, mais j'suis gavé, j'veux rentrer. Donc j'ai raqué pour sa putain de glace, m'en suis pris une au passage (dégueu), et here we go on the road again.

Après des allers-retours dans des rues inhospitalières, nous voilà de retour.


Encore une fois, j'ai survécu. Ce n'était si terrible... Je crois que je prend le coup.

Résistance, mes amis. Bientôt, je serais libéré du joug de l'oppresseur.


Oh, bon sang. Je crois qu'elle va chanter. Non... Non, par pitié, pas encore !!

T'es vraiment un gros dégueulasse... XD

Je te rappelle que je ne raconte pas tout. Si je devais balancer tout les dossiers, la vérité serait empirée (c'est déjà pas mal là), et c'toi qui passerait pour la dégueulasse.

Un peu de retenue, jeune fille : Nous sommes sur un forum sérieux ici.

Oui bah déjà tu fais des fautes.

Je vais te corriger ton post pour les fautes et les mensonges éhontés que tu balances, t'vas voir.

4ème jour.

Il ne s'est rien passé. Je me suis enfermé la moitié du temps dans les toilettes avec mon PC et mon téléphone la plupart du temps, en prétextant une grosse gastro.
C'est lol, comme excuse... mais ça marche.

Par contre, du coup, elle a décidé de ne me faire bouffer que du riz pour faire passer la diarrhée. Elle a d'ailleurs essayé une recette de riz avec des légumes divers, et des épices. Franchement : J'aurais préféré ingurgiter des bouts de parpaings. C'était sec, trop relevé, des bouts de grillés, des grains pas cuits, et vous auriez vu la tronche des légumes, on aurait dit qu'ils revenaient du Vietnam.

L'autre moitié du temps, j'étais loin d'elle, allongé sur le sol près de la cage de son cochon d'Inde. Je plains la petite bête... Si moi je passe une semaine ici, elle y vivra toute son existence, avec l'autre cruchasse.

Elle a réussi à m'amener à côté d'elle pour regarder un film – une aubaine, mes bons amis ! Pour être sûr de ne rien entendre de sa part, je lui fais croire que je connais par cœur les acteurs. Elle serait capable de me faire leurs biographies.
Le film était en français, en plus. Je lui ai demandé pourquoi pas en VOST, vu qu'elle pense être une bonne angliciste... Elle me répond « Ca me donne mal à la tête. Pis en plus j'arrive plus à suivre si je lis, et j'ai jamais le temps de tout lire ! ». OK donc toi t'es conne.

Le soir, elle a décidé de sortir voir son ex. C'est le genre d'activité qui me bottais bien, d'autant plus que « Il te ressemble, vous pourriez vous entendre ! » et je confirme, de ce qu'elle m'a dit, c'est sûrement quelqu'un d'appréciable. Au moins je pourrais avoir – enfin ! - une conversation intelligente avec quelqu'un. Mais non : Elle décide de faire sa pouf, en lui disant d'abord qu'on va dans un club privé, puis au ciné, puis au bar, puis balade dans la rue, et elle revient sur la décision du club privé. Le mec a été vite gavé et a simplement annulé. Homme sage. Comme je te comprends. Tu m'as lâché sur ce coup-là, mais je ne peux que te conseiller de rester loin d'ici, et loin de son riz.
Puis pour que mon alibi de la diarrhée continue de marcher, il fallait que je continue à aller aux toilettes tout les quarts d'heure, et si nous étions sortis, ça m'aurait compris.


Bref. Je l'entends ronfler comme une tronçonneuse, elle doit dormir. Je me torche et je vais me coucher. Hop.

5ème jour.

Des crêpes.

C'est l'idée géniale qu'elle a eu. Des crêpes. J'adore les crêpes, comme tout un chacun ! Mais... Comment dire...
Pouvez-vous, simplement en y pensant, visualiser dans vos papilles le goût d'une bonne crêpe ? Celle de votre grand-mère, celle que vous avez faites à la dernière chandeleur, celle commandée dans une vraie crêperie ? Moi, oui. Et je voulais que ce souvenir gustatif reste intact.
Ce souvenir n'est plus qu'un champ de ruines. Balayé, annihilé.

C'était immonde. Pire encore.

« Pour l'originalité », disait-elle, « je vais faire des salées d'un côté et des sucrées de l'autre ! ». Ha ben oui, pourris-moi les deux sortes de crêpes, histoire de ravager mon enfance.


Bon, j'ai trouvé la combine pour faire passer les galettes de la mort : Mettre un max de garniture. Je lui ai demandé de me mettre double dose d'oeuf, de jambon, de gruyère... Et j'ai fait semblant d'apprécier. Alors, si tu lis ça un jour, Noh : Oui, le jambon, le gruyère et l'oeuf étaient bons. Pas ce qui les entourait, désolé.

Elle a compris la technique lors du dessert, au moment des crêpes sucrées. Elle m'a interdit de mettre du sucre. « C'est une hérésie tu vois ! Je sais plus pourquoi mais c'est ma grand-mère qui m'a dit ça ... » Oui d'accord. Du Nutella ? Y a pas. De la confiture ? Y a pas. Donc je dois la manger nature ? Tout à fait. Sachez que je me suis senti comme le type de Man VS Wild, celui qui mange des insectes et bois sa pisse. Pas mieux. On aurait dit un bon condensé de tout les trucs dégueux de cette émission, roulés en boule et aplati pour me faire un joli disque de merde.
Mon bide est atomisé.


« Law, tu nettoies le lit ? »
« Law, tu nettoies sa cage ? »
« Law, tu descends la poubelle ? »
« Law, tu me sers de carpette ? »
D'ailleurs, jamais de s'il te plaît, de à tes souhaits, de merci, etc. Bref. A défaut d'être jolie, soit au moins polie !

Bon. Pour éviter une crise, je me plie à ses exigences de tyran. Je m'en souviendrais. Je m'en souviendrais. Ce ne sera pas impuni.


Après tout ça, Cinéma. Ha ben elle a plus d'argent ! Qui c'est qui va payer ? Ha zut ! Heureusement que Law-la-bonne-pomme-trop-bon-trop-con a du liquide sur lui ! Allez. Un film qu'on a choisi de concert (qu'elle m'a très fortement conseillé, si vous voulez une précision... voire même qu'elle m'a imposé).

Elle m'a montré une facette d'elle que j'avais déjà aperçu quelques jours plus tôt : Ce truc classique du « Faites c'que j'dis, pas c'que j'fais ». Ha oui parce que pour faire des remarques super pertinentes sur le film (« Tiens, la nana elle ressemble à Emma Watson ! »), elle m'empêche de prononcer la moindre parole. Surtout que j'avais une soif de folie et que c'est elle qui avait la bouteille. Après trois tentatives de demande, j'ai abandonné.

Au sortir de cette pièce sombre où j'ai eu assez peur pour ma vie, nous voilà embarquer, à minuit, dans Avignon. Elle me fait éviter deux bars ouverts et cheap pour me traîner jusqu'à un café un peu bourgeois, place de la Mairie, l'endroit bien chéros.
Et vous auriez vu sa façon de mater le serveur... débectant.

Pendant la discussion, ça y va ! Ca parle de cul, ça parle d'amour, et re-de cul. La narcissique se regarde dans une vitrine et m'impose un « J'suis belle, pas vrai ? » J'avoue que la tentation de répondre par la négative est assez forte. Elle se complimente pas mal d'ailleurs, je n'avais pas remarqué. Elle s'aime, elle baise la glace quand elle s'y observe. Sérieusement.
Elle fini par me faire part d'un fantasme assez particulier : « J'adore faire l'amour dans un cinéma ! » Clin d'oeil supplémentaire. Oui, c'est pas une mauvaise idée. Dans le noir je verrais pas ta tronche. Je pourrais imaginer que c'est quelqu'un de plus sexy. Elisabeth II d'Angleterre par exemple. Ou Jean-Paul Sartre.


Rentrons. Madame s'est bien installée tout le long du lit, avec son PC. Je lui demande une place. Pas un mouvement. Pour toute réponse, elle me raconte l'histoire du Disney qu'elle regarde. Bon. Je vais encore passer mon temps par terre, alors ? Compris.

Elle fini par s'endormir. Je vire donc son PC et tente de m'installer sur le lit. Je la pousse en la faisant rouler. Elle lâche un gros pet pendant l'opération... Je secoue les draps pour dissiper l'odeur immonde (faites-moi penser à lui vidanger les intestins au Destop), et m'allonge.

Il fait chaud, ça pue, j'ai pas beaucoup de place. Croyez-moi, j'aurais déjà pété un câble si la délivrance n'était pas si proche.

Je regarde l'heure. 3H passé. Plus que 30 heures avant le départ de mon train.

Tout va bien. Tout va bien. Tout va bien. On respire (par la bouche), et on se calme. Je peux le faire.

J'veux aller vivre chez Eno aussi. 
...enfin, un peu.

Oui mais toi j'accepterai de te chanter des chansons et de te montrer mes nénés. Lui, il les mérite pas.

PUTAIN ! Si c'est pas une déclaration, ça ! ♥.♥

Halala, faut attendre la suite maintenant x) en tout cas c'est pas mal.

Ouais j'avoue : où sont les 6e et 7e jour ainsi que le bilan final ?

Okay j'les ai pas fait non plus, mais moi il m'en manque que 2, pas trois !

Laisses lui le temps de s'en remettre, le pauvre x) XD

J'ai lu aussi ta version Enora, elle est bien aussi.