Le chant du départ ou le début de la chasse.[Rayne]

[hrp] Pour ce premier poste j'ai imaginé que Nokyora n'est toujours pas au courant du sexe de Rayne. Les rumeurs déforment tout et Nokyora n'a entendu parler de ton personnage que par l'intermédiaire de rumeurs[/hrp]

Être vendue comme esclave à un marchand est sans doute la dernière chose que voudrait une prostitué conventionnelle. Surtout ne pas être vendue à un marchand en provenance d'une île lointaine. Ce genre d'aventure a de très fortes chances de tourner au calvaire. Pourtant, parmi les filles du cabaret nommé Le château rouge, une jeune fille venant tout juste de fêter ses 18 ans n'attendait que cette opportunité pour placer une bonne étendue d'eau entre elle et Nexus, la cité de toutes les folies.
Cette jeune fille s'appelait Nokyora, Nokyora du clan Ashimata. Nokyora la succube, le maître assassin, la cambrioleuse. Cette jeune fille n'était pas une célébrité, pourtant, à cause d'une mission de routine, là voilà poursuivie par un mercenaire implacable. Elle avait joué au chat et à la souris avec lui dans tous les bas fonds de Nexus, pendant des jours et rien n'avait pu décourager cet homme qui ne cessait de gagner du terrain sur elle. Nokyora n'avait jamais éprouvé autant de peur en pensant à un homme. Lorsqu'elle avait retrouvé sa première cachette saccagée, elle avait eu comme un goût de cendre dans la bouche. Puis, lorsque les rumeurs furent parvenues aux oreilles de la tueuse, celle-ci n'eut plus qu'une idée en tête : Partir bien loin, sans laisser de trace.

La prostitution l'avait sauvé. Aux vues du nombres d'auberges proposant ce genre de service, surtout à proximité du port, son poursuivant éprouverait sans doute beaucoup de mal à la poursuivre. D'autant plus qu'inspecter des filles de joie est un travail de très longue haleine pour un homme. Nokyora avait de bonnes chances d'échapper à son poursuivant.

Après deux nuits de « travail acharné », Nokyora avait enfin trouvé l'échappatoire idéal : Lors d'une discussion sur le coin de l'oreiller pendant laquelle elle avait dû déployer tous ses talents de comédienne, la jeune femme avait réussi à séduire un vieux marchand, tout du moins à l’émouvoir.
Le négociant avait accepté de la prendre comme servante et projetait de lui confier des missions dans un domaine dans lequel Nokyora excellait tout particulièrement. Nokyora avait accepté en versant des larmes de reconnaissance. Pour une fois dans sa vie elle n'eut pas besoin de pleurer sur commande devant un homme, ses larmes exprimant vraiment du soulagement.
Son nouveau protecteur était originaire d'un petit archipel, une petite puissance marchande profitant aux royaumes d'Ashnar et de Sylvandell. Les habitants de cet archipel survivaient en offrants à leurs encombrants voisins des muides de blé, toutes sortes de viandes – y compris de la viande humaine- et des serviteurs en tout genre. Le nouvel employeur de Nokyora se proposait de retourner dans son pays d'origine le lendemain même. La fugitive avait la chance avec elle. Cet homme qui l'a recherchait ne pourrait jamais la trainer, pieds et poings liés, devant le pal.

Le lendemain,comme promis, Nokyora se trouvait sur le pont d'un navire appelé Le soleil noir, un sloop reconverti dans le transport de marchandises. De faible tonnage, ce voilier pouvait avancer très vite et même par vent debout, là où de plus puissants vaisseaux sont obligés de naviguer à la rame et de tirer des bords. En résumé, il s'agissait de l'embarcation idéale pour prendre la fuite.
Accoudée au bastingage, la jeune succube regardait la mère qui s'étendait devant elle, tout en écoutant le chant des mouettes, tandis que le navire s’apprêtait à quitter Nexus. Certains des marins l'a reluquaient tandis que d'autres transportaient les dernières caisses avant le départ. Toutefois, rien de tout cela ne semblait exister pour la fugitive. Ce n'est pas tous les jours que l'on quitte ainsi son foyer.
Pour son départ, Nokyora n'avait rien à emporter que ce qu'elle avait sur le dos-ses affaires ayant été brûlées par son poursuivant. Elle n'avait plus que quelques dessous en cuir noir doublés de laine, une robe de coton teinte en marron, un poignard volé qu'elle conservait dans sa manche.

Les cheveux flottant au vent, le regard de ses yeux dorés perdu à l'horizon qui s'ouvrait devant elle,alors que le soleil n'était pas encore levé, la succube n'attendait plus que le signal du départ pour exulter et manifester son soulagement.   
 

« Je pense qu’elle doit être proche, maintenant...
 -  En théorie, oui... »

Rayne avançait lentement, étudiant chaque marin, chaque docker, chaque passager, recherchant sa proie. Une très belle femme au sang particulier. Sa proie... Elle la traquait depuis plusieurs semaines, maintenant. Depuis que cette femme avait assassiné un domestique dans le manoir d’un riche marchand nexusien. Un marchand qui siégeait au Conseil de la Reine, et qui n’avait pas aimé qu’une fille de joie tue l’un de ses domestiques, et en profite pour lui voler son or. Cependant, il avait été difficile de diagnostiquer la mort du domestique. Les alchimistes et les guérisseurs n’avaient pas identifié la cause de la mort. Aucun sort magique, aucun empoisonnement, rien... Absolument rien. Pas de traces de dagues, aucune trace de contusion. Tout ce qu’on savait, c’est qu’il avait fait intensivement l’amour avec une femme, selon quelques témoins. La milice locale avait réussi à retrouver le bordel qui avait offert la fille, mais la tenancière ne savait pas grand-chose sur cette femme, si ce n’est qu’elle rencontrait un succès fou auprès de la clientèle, et était, pour reprendre ses propres termes, « chaude comme une saloperie de volcan en éruption ». Les soupçons se portaient sur elle, mais, dans la mesure où on ignorait la cause du décès de l’homme, elle pouvait tout à fait n’être qu’un témoin terrorisé. En somme, l’enquête piétinait, ce qui ne plaisait pas à la victime. On lui avait après tout volé des pierres précieuses d’une valeur extrêmement élevée.

Comment Rayne s’était-elle mêlée à tout ça ? C’était une longue histoire, une histoire qui commençait loin de cette ville, au Château-Lerouge*. Là-bas, elle avait retrouvé des traces de son père, Kagan. L’homme qu’elle voulait tuer plus que tout au monde. Elle avait appris son existence par le biais d’une vampire qui s’était faite passer pour une prostituée, une vampire démoniaque prénommée Suzy, et qui était extrêmement dangereuse. Suzy avait disparu lors des évènements au Château, et Rayne avait remonté sa trace. Avec l’équipement de Tinuviel**, elle avait de quoi affronter la vampire. Pour cela, il fallait qu’elle s’infiltre dans la société nexusienne, ce qu’elle faisait depuis maintenant deux mois, en se faisant passer pour une mercenaire. A Nexus, le seul moyen de retrouver une personne était d’avoir les bonnes sphères d’influence. Elle essayait aussi de se rapprocher de Cyrus Black, un criminel nexusien influent, un seigneur du crime guère recommandable, mais qui pouvait sûrement l’aider à retrouver Suzy, et, partant de là, son père.

Belle et forte, Rayne s’était donc acquise une petite réputation au sein de la ville, et avait même un appartement, au-dessus d’un bordel. Elle travaillait avec Severin, son assistant et ancien agent de liaison à l’époque où ils travaillaient pour la Brimstone. Quand la police avait avoué n’avoir aucun piste, le marchand nexusien s’était tourné vers Rayne. Cette dernière avait inspecté le cadavre de l’homme, et Severin avait diagnostiqué une succube. Plusieurs des théories de la police penchaient également pour une succube, mais sans vraiment en être sûre. Grâce à son flair sanguin, ce sixième sens propre aux vampires, la Dhampir avait néanmoins pu sentir les traces de la succube. Une succube pouvait se faire passer pour une humaine normale, comme bien des démons, mais le sang, lui, ne pouvait pas se dissimuler. A moins d’être un vampire.

Rayne avait donc traqué la succube en allant dans les bordels et les auberges, reniflant son sang. Elle se dissimulait dans les lieux où les succubes allaient : les maisons closes. Son odeur se centrait autour des marins, des capitaines, des marchands, ce qui l’avait amené à comprendre que la succube cherchait à partir, à quitter cette ville avant qu’on ne la retrouve. Elle devait donc avoir peur, et Rayne sentait son sang en se promenant le long des quais. Elle l’avait senti la nuit dernière sur une auberge à proximité d’un des nombreux ports de Nexus. Un sang palpitant et délicieux. Fraîche. Elle se rapprochait de sa proie.

« N’oublie pas qu’on ne veut pas la tuer. Tout comme on ne veut pas forcément...
 -  Je sais, Severin ! »

Severin lui parlait depuis leur appartement, grâce à une radio. L’oreillette était incrustée dans l’oreille de Rayne, qui se faisait passer pour une pèlerine, portant une bure grise. Elle avait du travailler longtemps pour effacer son visage de la mémoire des Nexusiens, après ce qu’elle avait fait en étant sous influence d’un démon***, mais, malgré tout, elle préférait être discrète. Avançant le long des quais, elle pouvait sentir le sang de la succube, ayant utilisé un élixir amplifiant ses capacités sanguines.

Sa marche s’arrêta devant un solitaire bateau. Un sloop qui s’appelait « Le soleil noir ». Des dockers chargeaient de nombreuses marchandises, et elle s’arrêta là. Les marins lui jetèrent quelques regards circonspects. Son regard ne portait toutefois pas sur eux, mais sur une femme qui se trouvait sur le pont principal, contre le bastingage, regardant la mer. Un sourire de prédatrice apparut sur ses lèvres, et elle s’engagea vers le bateau. Quelques dockers s’approchèrent d’elle.

« Mon Père, l’accès est... »

La main de l’homme se posa sur sa poitrine, et il haussa un sourcil en sentant quelque chose de rond. Rayne releva alors la tête, et le regarda avec un léger sourire sur les lèvres :

« Toucher une femme sans son autorisation est très impoli !
 -  Mais... »

Rayne poussa alors le docker dans l’eau, et ôta sa bure, la balançant sur le second docker, avant de le pousser du pied dans des hurlements. L’homme tomba à l’eau, et Rayne apparut, dans sa tunique de combat, avec ses deux lames dhampirs et sa chevelure flamboyante. Elle s’avança vers le bateau, mais d’autres marins la regardaient, l’air mauvais. Rayne contempla alors la succube, et pointa son doigt vers elle :

« Je viens pour toi, succube ! »

(* : cf. Rp Foi et Malédiction ;
** : cf. Rp Alliance rouge ;
*** : cf. Rp On ne sait jamais ce que l’alcool peut vous pousser à faire.)

Enfin, l'aube. L'astre du jour se levait. Les capitaines marchands sur le point de partir allaient recevoir la permission de lever l'ancre.
D'ailleurs, au moment où les premier rayons de l'astre doré éclairèrent le palais d'Ivoire, la cloche du centre de commandement raisonna à travers toute la ville, donnant le signal de la reprise des activités diurnes.
C'est à ce moment là que Nokyora entendit des bruits d'éclaboussures, les jurons poussés par les dockers et les exclamations de surprise des marins. Au départ, elle n'y prit pas garde. L'avenir était devant elle, pas à Nexus. Mais une toute petite phrase prononcée par une voix de femme vint glacer le sang de la jeune fille.

 « Je viens pour toi, succube !»

La première mouette s'envola en poussant son cri ,si caractéristique, tandis que la lumière du soleil donnait à la mer la couleur de l'or fondue. Un spectacle à ravir l’œil et dont aurait profité la succube, mais cinq petits mots prononcés par une voix féminine venaient de la ramener à la réalité, faisant resurgir en elle des souvenirs à demi-oubliés.
Elle se souvint d'une exécution publique, celle d'un homme qui avait offensé l'un des nobles de la ville. Nokyora ne se souvenait pas du procès en détail, mais le malheureux avait été condamné au fouet et au pal. Tandis qu'un exécuteur des bonnes œuvres l'embrochait, Nokyora se souvint d'avoir ri des gesticulations inutiles du supplicié et savouré chacun de ses hurlements. Alors que la succube commençait à reprendre espoir, voici qu'une phrase, toute simple, lui apprenait qu'elle risquait de finir son existence de la même façon :sous forme de brochette. La foule rirait de son agonie, mais pour une fois Nokyora serait le clou du spectacle.
 
Serrant les dents, la succube senti ses doigts se crisper sur le rebord du bastingage lorsqu'elle s'imagina sur l'échafaud.

« Ce n'est pas moi qu'on appelle, ce n'est pas moi ! »s'admonesta t-elle mentalement.

Nokyora était bien décidée à jouer la carte de l'innocence tant qu'elle le pourrait et à ne pas faciliter le travail de ses ennemis en se retournant, l'air effrayée pour tenter de s'enfuir ensuite. Ce serait s'accuser elle-même. Prenant une grande inspiration, l'assassin se força à se détendre.
La succube faisait partie de la propriété d'un riche marchand, le capitaine du « du soleil noir » provenant d'un archipel non contrôlé par la noblesse nexusienne. A moins de la racheter  à son propriétaire, personne ne pourrait arracher Nokyora à son nouveau protecteur.

Sûre de la protection que lui offrait le lieu, la succube rejeta sa tête en arrière et regarda derrière elle, du coin de l’œil pour identifier son ennemie. Elle s'était attendue à voire un homme, une brute épaisse mais la voix qui l'avait interpelé appartenait sans conteste à une femme. Quelle femme d'ailleurs ! Grande, avec un physique presque parfait, des cheveux de feu, l'ennemie de Nokyora avait revêtu une  sorte de tenue de combat noir et rouge-était-ce du cuir ?-qui mettait bien en valeur ses formes. En résumé, il s'agissait du genre de femme avec laquelle Nokyora aurait fait l'amour avec joie s'il elle n'était pas là pour lui faire du mal.
Se retournant complètement pour faire face au danger, Nokyora pu poser le regard de ses prunelle dorées sur la chasseuse. Cela faisait combien de temps qu'elle n'avait pas touché à une femme ? Elle connaissait parfaitement le goût du sperme dont elle se nourrissait pour vivre, mais avait oublié celui de la cyprine. Alors que le danger était proche, la succube se rendit compte qu'elle mouillait. Elle était déjà excitée et ressentait le besoin de manger.
L'énergie dégagée par la femme mercenaire n'était pas comme celle des autres humains, mais Nokyora était incapable de l'identifier.
S'adossant au bastingage, la tueuse s'efforça d'évacuer de son esprit toute les pensées en rapport avec son appétit et prépara  son argumentation. Si nécessaire elle était prête à se débarrasser de sa robe pour tenter une lutte de la dernière chance avec son couteau.


La rencontre avec la chasseuse de prime semblait inévitable, mais le cours des événements devint quelque peu incertain lorsque les dockers, ayant terminé leur travail, vinrent à la rencontre de la femme au cheveux de feu. Ils l'encerclèrent. Visiblement, ils n'avaient pas apprécié qu'une femme humilie leurs camarades. Décidés à venger cet affront, certains étaient armés de maillets et de bâtons.
Les deux hommes auxquels le mercenaire avait offert un bain remontaient sur la jetée, désireux de laver leur honneur...et leur virilité !

« Mais qu'est-ce qui s'passe ici ? » rugit le capitaine du sloop.

 « Euh, chais po. Ya comme qui dirait une bagarre avec cte femme et les gars du port...j'parierais qu'c'est encore une putain qui veut s'embarquer héhéhé ! » lui répondit un marin édenté.

 
D'un point de vue externe, la situation avait sans doute l'air comique, mais le capitaine était fou de rage. Se retenant à grand peine de hurler à la figure de l'intendant du port venu percevoir les fruits de son travail de gestion, le capitaine régla l'addition. Une fois cela fait, le douanier se précipita vers le groupe constitué par les dockers pour tenter de calmer les esprits.

«Ce crétin de Mophati va nous faire rater la marée et nous serons retardés jusqu'à midi. Hors de question qu'on me soutire le montant d'une taxe supplémentaire : LEVEZ MOI CETTE PASSERELLE !. » Ordonna le capitaine!.

Euh, c'est un bon gars msieur...on l'abandonne ?.

Le capitaine se contenta de fixer le matelot de son regard couleur gris-acier jusqu'à ce que celui-ci se mette à l'ouvrage.

Cette scène fit sourire la succube. La fugitive se tourna vers quelques membres de l'équipage,l'air coquin, avant de leur lancer:

«Je crois que j'ai assez chômé comme ça pour aujourd'hui. Je me rend dans mon nouveau lieu de travail. Intéressés ? Oh, si c'est le cas, je vous prie de vous organiser, je ne m'occupe que d'un partenaire à la fois. » 
 
Son sourire s'élargit lorsque le capitaine beugla qu'il avait besoin de tout ses hommes pour la manœuvre de départ et que les tires au flanc qui ressentiraient l'envie d'une partie de jambes en l'air feraient bien de s'abstenir.

Alors que le capitaine s'évertuait à aboyer des ordres tout en décrivant les horreurs qu'il réservait aux marins fainéants, la succube prit le chemin de sa cabine. Le sloop allait s'éloigner des quais et Nokyora reprenait espoir. Elle était presque arrivée à l'écoutille la plus proche lorsque quelque chose vint remettre en question sa foi en l'avenir.

Après avoir poussé les deux dockers, Rayne comptait bien se rendre sur le pont pour récupérer la succube, mais les marins ne l’entendaient visiblement pas de cet œil. Choqués qu’une femme ait pu balancer deux de leurs compagnons à la mer, ils l’entouraient. Rayne soupira. Ils n’étaient pas des combattants, simplement des types qui utilisaient leurs muscles pour impressionner les autres. Leurs outils rustiques ne pouvaient rien faire contre elle, mais la Dhampir voulait éviter un esclandre. A Nexus, elle n’était après tout titulaire d’aucune autorité officielle, et le climat de méfiance ambiant qui régnait à Nexus avec les mouvements révolutionnaires renforçait la milice, surtout à hauteur des ports. Le port immense de Nexus était en effet sa principale puissance, et une rixe ne pouvait qu’amener les soldats à intervenir.

« Je n’en ai pas après vous... »

La succube avait tardé à réagir, mais avait fini par tourner le regard. Elle avait l’air plus effrayée que vraiment dangereuse, mais Rayne connaissait suffisamment les démons pour savoir qu’ils étaient par nature retors. Les succubes étaient généralement classées comme des démones à part, dans la mesure où elles satisfaisaient l’appétit sexuel de leurs proies, mais les croire inoffensives, les croire angéliques, était une grave erreur. Le vieux proverbe disait des succubes qu’elles étaient trésors aux mortels interdits. Rayne ne se laisserait pas si facilement abuser.

En revanche, les marins étaient, eux, facilement abusés. La promesse d’avoir la succube dans leur lit semblait les inciter à empêcher Rayne de passer, et l’ordre du capitaine de lever le camp les encourageait également à se reculer. Rayne avançait lentement vers l’embarcadère. Nexus était corrompu, et le capitaine devait savoir cet état de choses. Les taxes étaient onéreuses, et les prescripteurs nombreux.

« Reculez ! aboya l’un des marins en brandissant son bâton vers Rayne. Nous n’acceptons plus de... »

Agacée, Rayne attrapa le bâton avec l’une de ses mains, et le tira vers elle, avant de frapper la tête du marin d’un puissant coup de boule. Le docker s’écrasa sur le sol, et un autre se rua avec son maillet. Rayne l’évita en bondissant en arrière, et le frappa à l’aide d’un coup de pied renversé. Surpris, deux autres marins se postèrent devant Rayne, qui courut vers eux, et se laissa tomber sur le sol. Ses mains la réceptionnèrent, et elle se servit de l’élan qu’elle avait eu avec sa chute pour bondir au-dessus des deux gardes. Elle courut le long de la passerelle, utilisant sa rapidité et son agilité pour attraper avec ses mains le torse d’un autre marin, et le balancer comme une plume sur ceux restés en arrière.

Rayne atterrit alors sur le pont. Les marins ne savaient plus quoi faire, et le capitaine sortit son épée, la brandissant vers Rayne.

« Navré, ma jolie, on a déjà une fille de joie à bord ! Fous le camp !
 -  Cette fille de joie est une succube, une démone mortellement dangereuse. J’exige de...
 -  Va te faire enculer par une kikimorrhe. Tu retardes mon départ ! Tu travailles pour ces vampires de l’administration, hein ? »

Il avait un sabre à la lame légèrement arrondie, et Rayne grogna, avant de faire parler ses lames en verredragon. Contre de l’acier ordinaire, le verredragon était imparable, et elle découpa en deux la lame du capitaine. Estomaqué, ce dernier contempla son épée, et Rayne l’attrapa par le col, l’empêchant d’ordonner à ses marins d’attaquer.

« Je me fous de ton navire, et de ta cargaison. C’est elle qui m’intéresse ! Alors, tu ordonnes bien sagement à tes hommes de lever l’ancre, et tu me laisses repartir avec elle ! Sinon, je me fâche. Compris ?! »

Le capitaine hésita brièvement, mais il lut dans le regard de la Dhampir une froide détermination, et vit également une patrouille de soldats se rapprochant de la scène. Les soldats étaient capables de déclencher une enquête policière si une rixe éclatait sur son pont, ce qui reviendrait à immobiliser son navire. Or, à chaque jour que le navire passait sur le port, le capitaine devait payer une taxe supplémentaire. S’il était si pressé de partir, c’était justement pour décoller avant que les prescripteurs ne viennent lui réclamer ladite taxe.

« Levez l’ancre, vite ! »

Rayne relâcha l’homme, et s’avança d’un pas décidé. La succube se rapprochait de l’écoutille pour rejoindre les ponts inférieurs, quand le bout de la lame de Rayne se matérialisa sous son menton, caressant sa gorge.

‘J’ignore si tu t’y connais en acier, mais cette lame a été forgée avec du verredragon. L’un des aciers les plus résistants qui existent. Je n’ai qu’un pas à faire, un mouvement du poignet, et je trancherai cette belle gorge dont sortent des mots si mélodieux. Tu es recherchée pour le meurtre d’un majordome, et le vol de pierres précieuses de haute valeur. Je ne fais pas partie de la milice, ma belle, mais tu risques gros. Et une patrouille s’approche... Je n’ai qu’à leur dire de te fouiller, d’inspecter tes affaires, et ils trouveront sûrement ce qu’ils cherchent. Inutile d’user de tes pouvoirs de succube sur moi, je ne suis pas une humaine simple d’esprit. Tout ce que je veux entendre de ta bouche, c’est que tu es prête à me suivre. »

Rayne avait cependant négligé dans son plan un détail d’importance : la vénalité du capitaine. Son oreille avait entendu parler de « pierres précieuses », et il était en train de peser le pour et le contre. La patrouille se rapprochait, mais peut-être que ça valait le coup... S’il dénonçait la succube et l’autre dingue comme des voleuses, il pourrait toucher une substantielle récompense, voire même être sensiblement exonéré de charges fiscales lorsqu’il appareillerait à nouveau à Nexus.

Nokyora se figea immédiatement lorsqu'elle senti le contact de l'acier verredragon sur sa gorge. Ainsi donc, ça en était fait d'elle. La fugitive était certes très douée pour se faire passer pour quelqu'un d'autre, subjuguer les hommes et les assassiner en absorbant leur énergie vitale ou en leur passant une lame en travers de la gorge, mais un combat était bien au dessus de ses capacités. Provoquer la femme mercenaire ne servirait à rien sinon à se faire tuer. Sachant parfaitement quel supplice l'attendait, la succube était tentée de faire preuve d'insolence : Ce serait vite fini. La femme mercenaire n'aurait plus qu'à ramener sa tête à son commanditaire, toucherait sa récompense avant de continuer sa vie, tandis que Nokyora éviterait les affres du supplice que ses ennemis devaient lui réserver.
La succube se savait en train de flirter avec la mort et pourtant, la sensation du verredragon sur sa gorge et la perspective de se retrouver sous l'emprise de cette femme mercenaire l'excitait au plus haut point. Nokyora était si excitée qu'elle mouillait déjà sa culotte de cuir à l'intérieur doublé de laine. Le vêtement lui donnait des sensations désagréables, tout du moins gênantes dans la situation dans laquelle elle se trouvait. Nokyora avait envie de l'enlever.

 « J’ignore si tu t’y connais en acier, mais cette lame a été forgée avec du verredragon. L’un des aciers les plus résistants qui existent. Je n’ai qu’un pas à faire, un mouvement du poignet, et je trancherai cette belle gorge dont sortent des mots si mélodieux. Tu es recherchée pour le meurtre d’un majordome, et le vol de pierres précieuses de haute valeur. Je ne fais pas partie de la milice, ma belle, mais tu risques gros. Et une patrouille s’approche... Je n’ai qu’à leur dire de te fouiller, d’inspecter tes affaires, et ils trouveront sûrement ce qu’ils cherchent. Inutile d’user de tes pouvoirs de succube sur moi, je ne suis pas une humaine simple d’esprit. Tout ce que je veux entendre de ta bouche, c’est que tu es prête à me suivre. »

En entendant ces mots, la succube porta sa main droite à son bas ventre et commença à se caresser à travers le tissu de sa robe. La voix de cette femme était splendide et participait à mettre la succube en appétit. Mourir das les bras d'une telle femme, voilà qui serait plaisant.
Toutefois, Nokyora était décidée à opposer à sa poursuivante une certaine résistance. Cessant de se caresser, elle s'humidifia les lèvres avec la langue avant de se retourner très lentement pour faire face à son ennemie, en prenant soin de mettre ses mains bien en évidence.
Adressant un sourire taquin à la femme mercenaire, Nokyora prit enfin la parole :


« Je suis désolée, mais je ne cache pas de pierres précieuses dans mes affaires. Je peux appeler les gardes à votre place si vous le désirez.»
Dit elle à voix haute pour que tout le monde l'entende. Ce qu'elle disait était vrai. Nokyora avait tué le majordome pour le plaisir, mais les pierres précieuses étaient convoitées par un autre marchand. Elle n'avait gagné qu'une dizaine de pièces d'or pour cette mission : De quoi faire vivre une famille des bas fonds de nexus pendant un an.
Quant à ses affaires, Nokyora n'avait plus que ce qu'elle portait sur le dos et sa fente entre les jambes.

Ceci étant fait, la succube ajouta, plus bas, de sorte que la femme mercenaire soit la seule à entendre:

« Vous me mettez l'eau à la bouche!Vous auriez beaucoup à gagner à coucher avec une succube, surtout si elle vous apprécie autant que moi. »

C'était vrai. Nokyora avait le pouvoir de transmettre un peu de l'énergie vitale dont elle se nourrissait à une personne qu'elle appréciait, soit pour lui faire du bien et augmenter ses forces pendant un petit instant, ou faciliter la guérison et la régénération des blessures. Cependant, Nokyora doutait que la femme mercenaire lui fasse assez confiance pour bénéficier d'une telle faveur.

Alors que les deux femmes se jaugeaient du regard, les marins se regroupèrent autour d'elles, le regard lubrique. Visiblement, il devait s'être passé quelque chose pendant l'arrestation.

M'dame, l'capitaine nous a dmandé de bien vous aider à appréhender cte fille de joie. En plus il nous a autorisé à tremper le biscuit pendant qu'il discute avec les gardes.

Dit le bras droit du capitaine en s'adressant à la femme mercenaire, tout en exhibant son sourire édenté, aux chicots pourries.
Regardant du côté des quais, la succube constata que c'était vrai ; Son propriétaire était en train de négocier avec les douaniers, accompagnant ses paroles de gestes tantôt encourageants,tantôt apaisants.
Nokyora se retrouvait donc dans une fâcheuse situation. Non seulement, sa poursuivante l'avait rattrapé, mais les marins allaient sans doute la violer avant de la trainer devant les gardes si elle ne mourrait pas avant.

Résignée, la succube baissa la tête.

 « Si vous tenez à votre prime, je suis prête à vous suivre ! J'ose espérer que vous me nourrirez un peu...avant de me livrer à la justice.»

Passer un moment, dans un bon li,t en compagnie d'un homme ou d'une femme dont elle pourrait se nourrir, voilà tout ce que Nokyora pouvait espérer avant de mourir sur l'échafaud.  

« Vous me mettez l'eau à la bouche ! Vous auriez beaucoup à gagner à coucher avec une succube, surtout si elle vous apprécie autant que moi. »

Mon Dieu... Rayne ne dit rien, et ses sourcils ne se froncèrent pas, alors que la succube s’était retournée. Elle l’avait senti. Grâce à ce sixième sens vampirique, cette arme si précieuse. Elle avait senti un infléchissement des battements sanguins de la succube, un infléchissement se concentrant vers son bas-ventre. Elle devait sûrement mouiller, ce qui expliquait pourquoi elle avait tendance à amener ses mains vers ses cuisses. Au moins, ce qu’on disait sur les succubes n’était pas faux... De vraies nymphomanes en puissance ! Qu’est-ce qui attirait tant la succube ? L’attirait au point de mouiller sans même voir celle qui allait normalement le conduire à l’échafaud ? Le danger ? L’excitation qui en résultait ? Ou cette voix pleine d’assurance ? Voir le visage de Rayne, étudier son corps, n’avait fait que l’exciter encore plus.

De son côté, Rayne était relativement calme. Elle savait que le sexe était l’unique arme des succubes. Il n’était donc pas étonnant que la succube l’utilise, même si elle n’avait pas l’air de chercher à la séduire... Dans ce cas, elle s’y prenait très mal. Lame brandie, Rayne ne savait toujours pas comment faire, d’autant plus que les marins étaient visiblement très excités à l’idée de pouvoir la violer. Le capitaine, quant à lui, expliquait aux gardes qu’il n’y avait rien à craindre. Rayne hésitait sur la politique à suivre. Elle devrait normalement prendre la succube et la remettre aux gardes, mais cette dernière avait affirmé ne pas détenir les pierres précieuses. Or, c’était précisément ça que l’homme recherchait. Si on lui ramenait seulement la succube, il ne serait pas content.

*De plus, si je descends de ce pont avec elle, ces gardes vont me tomber dessus... Et, dans le fond, je n’ai pas non plus envie de la remettre aux autorités. Ses talents pourront m’être très utiles... Cette capacité qu’elle a à séduire les hommes... Il y a beaucoup à en tirer.*

Rayne réfléchit donc rapidement, et la succube glissa à nouveau :

« Si vous tenez à votre prime, je suis prête à vous suivre ! J'ose espérer que vous me nourrirez un peu...avant de me livrer à la justice. »

La Dhampir fit la moue, comprenant très bien ce qu’une telle phrase signifiait, et rangea ses deux lames dhampirs, les remettant sous ses bras. La succube était plutôt belle, et, si Rayne se nourrissait du sang, celle-ci devait probablement se nourrir de l’énergie sexuelle de ses amants. Voilà pourquoi faire l’amour à une succube était toujours déconseillée. On ne savait jamais quelle faim une succube chercher à assouvir... Rayne réfléchit très brièvement, et fit un léger sourire, du bout des lèvres, à la succube.

« Je crois avoir un petit creux, moi aussi... »

Elle se retourna, tandis que le capitaine tentait de convaincre qu’il s’agissait là de deux prostituées qu’il avait embauché pour le voyage. Les gardes étaient assez suspects, mais ils ne tarderaient pas à s’éloigner. Les papiers du capitaine étaient en règle. Rayne considéra donc les matelots qui les entouraient, en cherchant deux. Ils étaient tous plus ou moins excités, certains ayant déjà des érections. Elle en désigna deux.

« Toi et toi, vous avez tiré le gros lot. »

L’un était un grand chauve musclé et basané, tandis que le second était blanc, et plutôt beau. Un docker qui était très excité. L’un des malheureux qui avait du être consigné à bord du navire pendant que ses collègues s’amusaient dans les bordels. Un troisième marin s’approcha à son tour :

« Hey ! Je veux ma part, moi aussi !
 -  Plus tard, mon mignon, fit Rayne sur un ton cajoleur. Il faut... Qu’elle se mette un peu en jambe, cette petite traînée. Je vous garantis que vous y passerez tous, ne vous en faites pas.
 -  Tu te prends pour qui, salope ?! J’t’ai dit que je voulais ma part, et j’suis pas du genre à me laisser emmerder par une espèce de... »

Rayne le frappa dans l’entre-jambes, et le teint de l’homme vira au violet. Elle le frappa au visage, l’envoyant basculer par-dessus le bastingage, où il termina sa course dans l’eau. Elle avait entendu un léger craquement en le frappant au visage, et se sermonna. Rayne devait être plus prudente. En tant que Dhampir, elle avait une force un peu plus élevée que les humains, mais, dans la mesure où elle s’entraînait constamment, elle était redoutable. Elle regarda ensuite les deux « heureux » candidats, et leur demanda de leur trouver une chambre. Ces derniers s’empressèrent de se faufiler dans le navire, et Rayne attrapa la succube par le bras, la guidant à l’intérieur, tout en lui murmurant quelques mots dans le creux de l’oreille :

« Un pour toi, un pour moi... Comme je te l’ai dit, te remettre aux autorités n’est pas ma première intention, mais je serais la dernière des idiotes pour faire confiance à une succube simplement parce qu’elle fantasme sur moi. Nous allons donc sceller notre confiance. »

Sur ces propos forts mystérieux, Rayne suivit les deux matelots au cœur du dortoir. On était sur un navire marchand, pas sur un yacht. Partant de là, il n’y avait pas de chambres privées, mais une succession de matelas à deux niveaux retenus par des chaînes. Rayne se mit en retrait, poussant la succube à côté des deux hommes.

« Prenez votre pied, Messieurs. »

Les hommes poussèrent quelques légers ricanements, commençant à caresser les hanches de la femme, la mettant entre eux deux. Rayne lui offrait un homme sur un plateau. Car, même si elle ne le disait pas, elle comptait se réserver l’autre homme. Ses canines pointaient déjà d’entre ses lèvres, comme une silencieuse promesse.

Lorsque la chasseuse de prime détourna ses lames de Nokyora, cette dernière senti qu'elle pouvait commencer à se détendre. Toutefois, la mercenaire se montrait loin d'être décevante. Outre sa tenue, sa manière de parler,de tenir ses armes et sa splendide tenue de combat, la femme mercenaire avait du cran. Lorsque Nokyora l'avait taquiné, disant qu'elle lui mettait l'eau à la bouche, la combattante était restée impassible. Elle n'avait relâché sa concentration à aucun moment, prête à donner la mort. Elle n'avait daigné réagir que lorsque Nokyora lui avait fait part de sa décision : la reddition.
La succube n'osait pas imaginer ce qui ce serait passé dans le cas où elle aurait décidé de dégainer son couteau pour défier la mercenaire...Quelque chose de vilain, assurément !

Toutefois, la mercenaire alla bien plus loin que ce qu'espérait Nokyora.

 
« Je crois avoir un petit creux, moi aussi... »

Elle avait dit ça avec le sourire en plus. Mais de quel genre de petit creux parlait elle ? Qu'est-ce que cette réplique pouvait bien cacher ? La pauvre n'avait peut-être pas compris le sous-entendu  du terme « nourrir » qu'avait employé la succube. Nokyora pouvait affirmer avec certitude que la femme qui se tenait devant elle n'était pas une succube, ni humaine d'ailleurs. Alors de quoi parlait elle ?
La fugitive avait à peine formulé ces questions mentalement, que la femme mercenaire désigna deux hommes, leurs disant qu'ils pourraient abuser d'elle. Nokyora en écarquilla les yeux. Qu'est-ce que cette femme était en train de faire ?  L'un d'eux était d'un âge relativement avancé, chauve et suffisamment corpulent pour  réduire Nokyora en un sac de viande et d'os en s'allongeant sur elle-mai la succube avait déjà servit ce genre de client- et un jeune homme au physique avenant. Ce dernier était plutôt mignon sans pour autant être beau. L'érection du jeune homme était visible à travers le tissu du pantalon de toile qu'il portait, tant dis que le marin plus âgé bien que partant pour une partie de jambe en l'air, semblait un peu fatigué, comme s'il s'était déjà dépensé la nuit dernière.
Nokyora ne prêta aucune attention à l'altercation entre le mercenaire et un troisième matelot désireux de se joindre aux deux élus pour se concentrer sur son rôle de prostitué désireuse de satis faire les moindres désirs de ses clients. Elle adressa aux deux hommes un sourire taquin avant de porter le médius de sa main droite à ses lèvres pour en lécher gentiment le bout. Elle acheva son manège en le suçant tout en adressant aux deux marins un regard lourd de significations.

Les deux hommes furent promptes à réagir lorsque la femme mercenaireleur demanda de trouver une chambre. Une fois de plus, la succube admira la plastique de sa poursuivante, ses muscles bien dessinés, sa forces de caractère et la manière dont elle s'était imposée à tous les marins présents sur le pont. Alors qu'elle allait suivre les « heureux élus » sur les ponts inférieurs, Nokyora regarda en arrière. Il lui semblait que les quais bougeaient...le navire était il en train de partir ? En tout cas tout semblait l'indiquer, mais avant qu'elle ne puisse s'interroger plus en avant sur ce point, sa poursuivante la pris à bras le corps pour l'entraîner à sa suite.


« Un pour toi, un pour moi... Comme je te l’ai dit, te remettre aux autorités n’est pas ma première intention, mais je serais la dernière des idiotes pour faire confiance à une succube simplement parce qu’elle fantasme sur moi. Nous allons donc sceller notre confiance. » 

Nokyora fut troublée pendant un instant en entendant ces paroles mais ne le montra pas, préférant se mettre à hauteur des matelots et rire de leurs histoires paillardes pour ne pas attirer les soupçons.

**Ainsi donc, je n'ai rien à craindre de cette délicieuse jeune femme ! Je suis donc potentiellement utile à ses projets.**établit elle mentalement.

C'est alors qu'elle réalisa ce qui allait se passer.

**Elle m'offre un homme pour me rassasier mais c'est loin d'être par pure bonté d'âme. Elle souhaite me voire à l’œuvre pour juger de mes talents. Comme elle va assister à l'un de mes repas, elle va également me montrer de quoi elle est capable sur le partenaire que je n'aurais pas choisi... pour me montrer ce qu'elle est vraiment et tenter de m'effrayer par la même occasion**

Un sourire carnassier apparu sur les lèvres de la succube tandis que des frissons d'angoisse et d'excitation lui parcouraient l'échine. C'était bien l'une des rares fois où elle allait « manger » sous un regard autre que celui de sa victime.
Enfin, le petit groupe arriva au pont réservé aux couchettes des membres de l'équipage, de modestes lits de camps avec des matelas aussi durs que de la pierre, mais bien tenus, dans l'ensemble.
Nokyora se senti poussée vers un lit, la force de cette poussée était impressionnante, aussi se retrouva t-elle propulsée contre la poitrine du marin basané.

« Prenez votre pied, Messieurs. »

Nokyora adressa un regard chargé de reproches à son alliée...Avant de se mettre au travail ! Les proies ainsi choisies ne se mouvaient que dans la perspective de pouvoir la pénétrer et jouir en elle, inconscientes de la nature de la fille assise entre eux deux. Les deux marins ricanaient de l'aubaine qui se pérsentait à eux et dont ils comptaient bien profiter : Baiser une prostitué les premiers et gratuitement en plus.
Tout deux commençaient à la caresser, maladroitement certes, mai au contact de leurs mains, Nokyora se senti plus assurée, elle était sur son terrain.
Elle se pencha à sa droite pour embrasser le marin basané dans le cou tandis que le jeune défaisait sa robe. Malheureusement, il était si balourd qu'il butait sur chaque nœud. Le malheureux ne savait plus quoi faire et lança à Nokyora un regard désemparé auquel elle répondit par un sourire bienveillant. L'excitation du jeune atteignait des sommets et son désire se nourrissait de sa frustration à ne pas savoir dénouer la robe d'une femme. C'était lui que voulait Nokyora. Elle le voulait entre se cuisses et se nourrir de son énergie vitale.

« T'y connais rien gamin ! Laisse faire les pros ! » s'esclaffa l'autre, dans un éclat de rire gras.
Pour le coup, ce « professionnel » était encore plus balourd que son jeune équipier. Agrippant la robe par la taille, il tira vers le haut, forçant Nyokora a lever les bras en vitesse sur le passage du vêtement. Puis il se leva et ordonna à la succube d'enlever le reste tout en défaisant les lacets qui maintenaient sa braguette fermée et débouclait son ceinturon.

Mais le jeune marin ne se laissa pas démonter par son aîné. Il se leva et s'interposa entre la jeune fille et le docker.

Eh tu crois pas que t'as déjà assez profité comme ça ? T'en as baisé deux hier avec ton salaire et c'est qui qui perd toutl'temps au tirage ? Cette fois c'est moil'prems! dit il.

Nokyora était presque nue, elle n'avait plus que ses chaussons de cuir souple et une culotte en cuir, gluante de cyprine, sur elle. Décidant qu'une rixe n'arrangerait rien à ses affaires et sentant sur elle le regard de sa sauveuse potentielle, elle décida d'agir.
Les deux marins s'approchait l'un de l'autre et il fallait les empêcher de se battre. Réfléchissant le plus vite, qu'elle pu, la succube se leva et s'approcha doucement du jeune homme. Lorsqu'elle fut arrivé juste derrière lui, elle passa ses deux mains sur ses épaules et pressa ses seins dans son dos et enfoui son visage dans le cou du jeune marin.
Immédiatement les deux hommes se figèrent et le silence revint. Nokyora passa alors ses deux bras sous les aisselles du jeune homme et joignit ses deux mains sur le ventre du mousse son menton posé sur son épaule droite. Elle fixa intensément le vieux docker,de ses prunelles d'or.

 « Vous faites bien tant de bruit pour rien ! » employant sa voix la plus douce, le ton le plus suave. Puis elle ajouta, un sourire espiègle sur les lèvres. « Je suis infatigable. Quoique vous fassiez vous n'oublierez pas les moments que vous passerez en ma compagnie, je vous le promet et puis...Il faut bien éduquer les jeunes. »

Sur ces derniers mots, la succube termina de défaire les lacets de la braguette du mousse et tira le pantalon de toile du jeune homme vers le bas pour le faire tomber, dévoilant son sexe en érection, dont elle saisi la verge à pleine main.
Nokyora venait de choisir sa victime, sa nouvelle protectrice ne pouvait que comprendre ce que cela signifiait.

Le basané bougonna quelques mots, mais Nokyora ne fit pas attention à leur teneur, toute son attention étant concentrée sur sa proie. Elle se laissa aller dans les bras du mousse qui l'a poussa en travers du lit pour lui enlever ses chaussons et lui retirer sa culotte. L'heureux élu de la succube afficha beaucoup de surprise en s'apercevant que sa culotte était mouillée.
Se redressant sur les coudes, son sourire le plus coquin sur les lèvres, Nokyora se décida à lui adresser la parole.

 « Combien de fois l'as tu déjà fait?

Le silence qui suivit ces paroles était éloquent. Ce pauvre adolescent avait sans doute déjà mouillé ses couvertures pendant ses nuits solitaires mais ne devait avoir touché de prostitué que dans ses rêves. La succube le considéra avec bienveillance. Nokyora aimait l'innocence par dessus tout, surtout lorsqu'elle était sur le point de prendre fin.

 « Ne t'inquiète pas, je vais te montrer le chemin »Dit elle en écartant les jambes le plus possible tout en ouvrant les lèvres de son clitoris au moyen de l'indexe et du médius de sa main droite, histoire de dévoiler son intimité au jeune puceau.

Soit un homme merde, on est juste là pour tirer un coup...s'exclama le basané.Dépêche toi gamin!ajouta t-il

La succube avait les yeux rivés sur sa proie. Jeune, ce garçon ne devait pas avoir tout à fait dix huit ans mais son torse était déjà musclé par son travail et il avait l'air en bonne santé. Lorsqu'il sourit à son tour, la succube vit qu'il avait encore toutes ses dents. Ses cheveux étaient coupés courts et roux.
Ce n'était pas le mâle idéale, mais au moins ferait il l'affaire pour nourrir Nokyora.
Il se déshabilla complètement, faisant honneur à la succube. Puis, il s'avança vers la mort, confiant dans ses capacités de mâle.
Le jeune homme était presque sur elle, quand Nokyora aplati sa cuisse droite sur le matelas et leva sa jambe gauche à la verticale qu'elle maintint d'une main, formant un angle droit avec ses deux jambes.  Nokyora posa sa jambe gauche sur l'épaule droite du garçon et passa sa jambe droite autour de sa taille. Le jeune homme parut surpris.


 « C'est une position que j'affectionne tout particulièrement, tu m'en diras des nouvelles! expliqua t-elle.

Sur ces bonnes paroles, la succube aida le mousse à la pénétrer et poussa un soupir de contentement avant de sourire au jeune homme. Les deux amants se regardèrent. Pour ce jeune homme c'était un grand moment, sans doute le jour le plus heureux de son existence...et le dernier.

 «Ne t'agrippe pas à ma taille. La jambe que j'ai posé sur toi. Serre la très fort contre toi. »

Le jeune matelot s'exécuta et donna son premier coup de rein.Désormais plus rien ne pouvait sauver ce jeune homme : La curée allait pouvoir commencer. 

Dans la grande pièce, les deux hommes avaient l’air de ressembler à deux heureux gagnants venant de décrocher le gros lot. Se trouvant dans son coin, Rayne observait cette scène silencieusement, un léger sourire sur les lèvres. Elle savait que la succube allait se faire plaisir, et cette dernière semblait, au moins au début, assez décontenancée. Rayne était en train de lui faire un cadeau assez inattendu. Une belle proie pour se nourrir. La Dhampir n’éprouvait que peu d’intérêt pour la vie de ces marins. Nourrir cette succube était tout simplement plus intéressant que laisser ces deux marins vivre... La nourrir, mais aussi se nourrir. Quand elle avait annoncé aux deux hommes de se lancer, la succube l’avait regardé avec une air de reproche, qui la fit sourire.

*Deux hommes, est-ce trop pour toi, ma belle ? N’es-tu pas supposée être une succube ?*

Peu à peu, il s’avéra que les deux hommes étaient assez différents. Le vieux marin basané avait une légère barbe blanche indiquant son âge, mais semblait bien plus expérimenté que le matelot. Les deux hommes déshabillaient rapidement la succube, caressant son corps soyeux et beau. Comme n’importe quelle succube, il se dégageait d’elle un charme mystique, magique, qui amplifiait la beauté de son corps. Elle était d’une confondante beauté. Extrêmement belle, la succube laissait son corps se faire promener entre les mains des deux maris. Tout excités, surtout le jeune, qui semblait sur le point de jouir, ils avaient bien du mal à lui ôter sa belle robe, et ce fut finalement le marin âgé qui, sans hésitation, parvint, de manière fort peu élégante, à ôter sa robe.

Il ne restait plus grand-chose sur le corps de la succube, et la Dhampir, malgré son calme apparent, ressentait également le désir en voyant ce corps presque nu, cette belle bouche, ce corps qui semblait d’une propreté renversante. Oui, cette femme était belle. La beauté du Diable. La légendaire beauté des succubes, ce qui amena Rayne à se rappeler le dicton. Aux humains, les succubes sont trésors interdits. Mais, après tout, elle n’était pas une humaine... Faisait-elle exception ? Elle devait sans doute représenter pour la succube un réel festin. Et, si cette dernière semblait être l’innocence même, la Dhampir n’en était pas moins extrêmement méfiante.

Les deux marins, sous l’effet du désir, semblaient se disputer entre eux. Rayne s’attendait presque à ce que la succube les laisse se battre, afin de faire l’amour au plus valeureux. Néanmoins, elle avait visiblement déjà fait son choix, et son choix se porta sur le jeune matelot. S’il avait du combattre le marin basané, il se serait probablement fait aplatir. Elle laissait ainsi à Rayne le plus gros morceau. Le marin basané était en colère, et elle pouvait presque voir sa veine enfler, et sentir son sang, comme une délicieuse offrande. Le plaisir sexuel que les marins ressentaient, très fort chez le jeune matelot, les rendaient encore plus appétissants. La succube s’était glissée dans le dos du jeune matelot, pressant entre ses doigts sa verge. Ce dernier en aurait presque pleuré de soulagement et d’amour.

La vie de matelot n’était pas simple. Surtout au niveau du sexe. On n’avait pas l’occasion de satisfaire ses appétits, et, lors des longues nuits de tempêtes, les matelots adoraient parler de leurs aventures sexuelles. Ils en parlaient pendant des heures et des heures, et, même si le jeune essayait de persuader qu’ils exagéraient, il en avait à chaque fois le sexe lourd. On se moquait de lui, l’appelant le « puceau ». C’était humiliant, et ce surtout quand les esclaves l’appelaient ainsi. Il était sur son troisième navire, mais n’avait jamais eu l’occasion de satisfaire ses désirs. Il en était presque ainsi amoureux de cette prostituée, qui était aussi belle qu’accueillante. Il n’eut toutefois même pas encore droit à un baiser, la succube voulant passer aux choses sérieuses. Elle aiguisait son désir, en faisait sa chose. Elle aurait pu, avec sa voix chaleureuse et douce, lui demander de tuer quelqu’un qu’il l’aurait fait pour ses beaux yeux.

Il se déshabilla très rapidement, tandis que la succube était allée s’allonger sur le lit, complètement nue. Une offre au désir. Elle était d’une irradiante beauté, et l’homme s’approchait lentement, sa verge lui semblant plus lourde que jamais. Arrivait-il seulement à croire à sa chance ? Croyait-il être en train de rêver ? Le « puceau » allait bientôt changer de surnom ! Mais il n’y avait pas que sa fierté personnelle qui allait être comblée, loin de là. L’amour... Il avait toujours rêvé de le faire, il fantasmait et déglutissait rien qu’à voir ce trou envoûtant, cette intimité qu’il n’avait aperçu qu’en de rares occasions. La première fois avait été à ses treize ans, par une gamine de la cité portuaire. Ensuite, ça avait été avec les esclaves qu’il devait surveiller.

Tandis qu’il s’approchait lentement, Rayne, elle, se déplaçait tout autant lentement, se rapprochant de sa cible : le marin basané. Impatient, ce dernier invectivait son collègue, désireux d’enfoncer, lui aussi, sa queue dans l’intimité de cette petite pute. La succube avait relevé la jambe, invitant l’homme à lui faire l’amour dans une singulière position. Ce dernier remua lentement la tête, et fit comme elle lui demandait. Il posa une main autour de sa jambe levée, utilisant l’autre pour guider son sexe en elle, et en versa quelques larmes quand il se perdit dans le ventre de cette dernière. Son corps en tremblait de partout, et il s’agrippa lourdement à cette jambe levée, et embrassa son talon, déposant de tendres baisers, en commençant à lentement remuer son corps, donnant des coups de reins impatients sur elle.

« Oh... Oh mon Dieu ! Ce que... C’est si bon !! »

Il continuait à donner ses coups de reins, léchant le pied de cette femme, se sentant sur le point de jouir. Il n’avait après tout jamais encore fait l’amour avec une femme, et cette dernière avait su l’aguicher comme une reine. Partant de là, qu’il jouisse si rapidement était, pour ainsi dire, tout à fait normal.

« Je... Oh, je t’aime ! murmura ce dernier. Plus jamais on n’osera insulter ma virilité ! Plus jamais elles ne riront de moi ! Oh, si c’est bon !
 -  Ferme-là, putain, et contente-toi de la baiser ! Ce n’est qu’une pute ! »

Le marin noir s’impatientait. Il était musclé et bien bâti, et Rayne se glissa alors dans son dos. Il n’en fut que légèrement surpris, et elle posa une main sur ses lèvres, ne voulant pas interrompre de tels ébats. Rayne était naturellement grande. 180 centimètres. Mais, quand elle portait ses talons-aiguilles, elle avoisinait les 2 mètres, avec un bon 193 centimètres, ce qui fit qu’elle était plus grande de quelques centimètres de sa proie.

« Chuuut... murmura-t-elle dans son oreille. Tout ça m’excite plus que de raison... Pas toi ? »

Elle glissa son autre main dans le pantalon de l’homme, et sentit son sexe bien gonflé, ce qui la fit sourire. Sa main tira alors sur les lacets retenant le pantalon, et elle se mit à empoigner ce membre. Il était gros. L’homme soupira, voulant visiblement dire quelque chose, et Rayne, sans plus de cérémonie, planta ses dents dans son cou, commençant à sucer son sang tout en le branlant. Il en frémit, ne sentant visiblement pas qu’elle était en train de lentement boire son sang. Avec ses dents, Rayne atteignit rapidement la veine saillante de l’homme, et la frôla lentement, la perçant de deux infimes trous, aspirant ensuite le sang.

C’était sans doute la meilleure des façons de mourir. L’homme qui faisait l’amour à la succube ne se rendait compte de rien, pas plus que celui qui servait de repas à Rayne. Les deux femmes étaient chacune en train de manger avec plaisir et appétit, et, plus les secondes passaient, plus Rayne remuait rapidement la verge tendue de l’homme.

La succube était habituée depuis longtemps à côtoyer des hommes qui n'avaient aucun talent pour satisfaire une femme. Le plaisir sexuel éprouvée lors de l'acte ne lui venait pas forcément des intentions et des mouvements de ses partenaires mais de leur semence, cette substance, qui, grâce au pouvoir de Nokyora, servait de conducteur à l'essence vitale des hommes.
A bord du « Soleil Noir », Nokyora se trouvai dans une situation analogue. Tandis que le jeune matelot auquel elle avait proposé ses services disait adieu à sa virginité, la succube souffrait d'un inconfort croissant. La position qu'elle avait choisi étant assez acrobatique et son partenaire novice et maladroit, Nokyora était bien loin de ressentir le plaisir qu'elle affichait dans ses gestes, ses gémissements et ses râles de plaisirs. Fort heureusement l'inconfort ressenti par le maître assassin ne durerait plus très longtemps.
Uniquement intéressé par sa propre jouissance, le jeune mousse bougeait sans maintenir un rythme régulier, ni aucune délicatesse. Aussi, persuadé que sa partenaire approchait de l'orgasme avec lui,le matelot ne faisait aucun effort pour se concentrer un temps soit peu.
Enfin, après un dernier coup de rein, le jeune homme éjacula, abondamment, faisant passer son essence vitale dans le corps de la succube, alors seulement, Nokyora poussa un véritable râle de plaisir. Elle savoura les sensations procurées par cette semence encore toute chaude. Fermant les yeux, la succube se cambra en un dernier élancement de plaisir.
Pour la jeune femme, l'acte d'amour charnel était un festin et c'était là tout ce qui comptait. Sentant ses forces augmenter, Nokyora empêcha le jeune homme de se séparer d'elle, l'emprisonnant dans l'étreinte d'acier de ses jambes qu'elle referma sur la taille du matelot.
Sa victime n'ayant plus la force de se débattre, la succube se redressa sur les coudes pour considérer le jeune homme, un sourire sur les lèvres. Elle avait obtenu tout contrôle sur sa proie

« J'espère que ça t'a plu. »

Le jeune homme ne pouvait parler, mais réussit à étirer les lèvres en un mince sourire, fatigué. Une chose était sûre, il ne ressentait plus que le besoin de s'affaler sur le lit un moment et de quitter les lieux. Toutefois Nokyora ne l'entendit pas ainsi, cela faisait depuis si longtemps qu'elle n'avait pas eu un morceau d'une telle fraîcheur entre les cuisses et comptait bien en profiter.

« Tu veux bien rester encore avec moi...Tu as besoin que je t'apprenne quelques petites choses qui feront fondre toutes tes partenaires. Je t'assure que ça ne te coûtera rien. Tu pourras même prétendre que tu t'y connais mieux que ton compagnon. »

Une petite lueur de désir revint animer les prunelles du jeune homme, qui ne pu que murmurer son assentiment. Alors seulement, la succube le laissa se dégager d'elle, doucement, avant de l'inviter à s'étendre. Le jeune homme sombra dans une sorte de torpeur.

Nokyora appréciait le moment du dégagement, cet instant où le sperme et la cyprine refluent en masse à l'extérieur du vagin en s'écoulant doucement vers l'entrecuisse. Gardant les jambes écartées et toute occupée à son seul plaisir, Nokyora toucha son pubis de sa main droite avant de caresser son clitoris. Elle s'apprêtait à se masturber, quand son regard rencontra un spectacle plutôt insolite : Sa poursuivante et sauveuse providentielle était en train de jouer avec la verge du docker noir mais ce n'était pas ça le plus déroutant. Les dents de la femme mercenaires étaient plantées dans le coup du matelot et un petit filet de sang dégoulinait jusque sous la chemise du matelot.

La succube se leva doucement du lit pour s'agenouiller devant le couple, un grand sourire sur les lèvres. Taquine, elle acheva de baisser le pantalon du matelot pour sous peser ses testicules. Elle embrassa l'extrémité du gland du docker et lécha le pré-sperme qui commençait dégouliner en petits filets. Après quoi, elle se leva pour s'adresser à la femme mercenaire.


 « Tu es vraiment fascinante ! J'ai promis encore un coup au jeune, mais il risque de te voire pendant les préliminaires. Alors occupe toi de ton client plus sérieusement...au lit ma belle ! » Dit elle en donnant une petite tape sur la cuisse du vampire.

La succube rejoignit la couche de sa victime. Le garçon était sur le dos. Les yeux fermés, il essayait de se rétablir mais l'énergie lui manquait. S'agenouillant à côté du mousse, Nokyora caressa  le ventre et les cuisses de sa proie. Puis, se plaçant entre les jambes du jeune homme, elle attrapa ses testicules d'une main et sa verge de l'autre. L'effet fut immédiat Le jeune homme ouvrit les yeux. Son regard était fiévreux, signe que la succube devait le ménager un peu si elle comptait jouer avec sa proie avant de l'achever.


« Je vais te montrer ce que je sais faire, alors ne me lâche pas tout de suite »[/color]


Sur ces mots, la succube se mit en devoir de lécher la verge dressée du jeune mousse, remontant des testicules jusqu'au glands, appuyant de plus en plus la langue dessus.

Nokyora allait faire une petite démonstration de ses talents à ce jeune homme, une leçon d'érotisme  qu'il n'oublierait pas, même mort.   

Le sang du marin n’était pas fameux. Il était... Comme sali par les quantités d’alcool que l’individu avait du ingérer dans sa vie. Pour autant, Rayne avait déjà goûté du sang plus exécrable. Que ce soit du sang d’humain, ou encore du sang de bête, quand elle errait sur les terres irlandaises, il y a des années. De plus, l’état d’excitation prononcé du marin, qui tenait au fait qu’il voyait le jeune mousse prendre une femme qui avait l’air torride, et au fait que l’autre le masturbait, rendait son sang un peu plus juteux. Elle le goûtait avec appétit, ses canines enfoncées dans sa peau. C’était délicieux, tout simplement. Rayne n’allait pas faire la difficile, la petite vampire qui ne voulait que du sang pur, du sang de bébé, ou du sang de jeunes Terranides. Elle était une guerrière, habituée à prendre du sang congelé. Ce marin était presque un festin, et la Dhampir comprenait que, pour s’attaquer ainsi à quelqu’un qui, fort logiquement, ne devait pas mériter un tel sort, la magie rose de la succube devait agir. Elle n’allait pas le tuer. Mais elle boirait suffisamment de son sang pour qu’il sombre dans le coma.

De son côté, le jeune mousse était effectivement éreinté. A en croire ses camarades, la première jouissance n’était, pour eux, que le début des hostilités. Soit ils étaient de fieffés menteurs, soit il était vraiment médiocre, car, pour sa première part, jouir l’avait épuisé. Il était rubicond, les joues rouges, et la prostituée tâcha de le rester éveillé. Son désir avait sensiblement diminué, comme l’épaisseur de sa queue, mais il était encore attiré par elle. Se sentir emprisonné par cette dernière, par ce corps délicieux, chaud, et tendre, était délicieusement excitant. Il aurait volontiers redemandé un second tour, mais, sans qu’il ne puisse se l’expliquer, il était fatigué. La merveilleuse femme sembla le remarquer, et sa tendresse à son égard l’aurait presque fait pleurer. Le jeune matelot était ému. Elle n’avait rien à voir avec ces catins grossières dans les ports, ces femmes qui relevaient sans hésitation leurs jupes à chaque fois qu’un client potentiel s’éloignait, et l’insultaient comme des poissonnières. Elle avait le charme de la plus noble des dames et l’appétit vorace de la plus sauvage des prostituées. Une chaleur vive naissait dans son cœur, une espèce de sentiment d’apaisement, et, quand elle lui dit qu’elle voulait le former, l’entraîner, il en rougit, et ne put retenir une lueur de désir.

« Je... Oui, oui, je le veux ! » réussit-il à dire.

Son sexe se retira ensuite du corps de la femme. Il se laissait entièrement faire sans protester, et s’étendit à côté d’elle, reprenant son souffle. Sa verge était trempée, et il n’aurait su dire précisément de quoi. Était-ce... De la cyprine ? Il en tremblait à cette idée, et se caressa machinalement le sexe. Le marin flottait sur un petit nuage. Il l’avait fait ! Oui, enfin ! Il avait fait l’amour ! C’était tellement incroyable ! Et à la fois si bref... Il aurait cru que ça serait plus long, qu’il arriverait à la faire hurler pendant des heures... L’homme manquait tout simplement d’entraînement, mais, puisqu’elle comptait le former. Il en eut un sourire, et la sentit s’éloigner.

Rayne la vit se rapprocher, alors qu’elle continuait à jouer avec sa proie. Le marin était légèrement impatient, mais ne remarquait rien. Quand la succube s’approcha, Rayne sentit le désir croître en elle. Boire du sang était généralement assez excitant pour elle. Ce liquide était tellement délicieux... Si délicieux qu’elle s’en sentait euphorique, et tellement euphorique qu’elle s’en sentait presque sur le point de se laisser aller, de jouir délicieusement. Elle vit la succube s’approcher, visiblement excitée par cette scène. Il n’y avait dès lors plus aucun doute ; elle lui faisait de l’effet ! Nokorya baissa le pantalon de l’homme, qui en frémit, et joua avec son sexe. Pendant un bref moment, Rayne se mit à craindre (à espérer) que cette femme lui fasse une fellation. Au lieu de ça, elle se contenta d’une petite tape sur les cuisses de la Dhampir, avant de l’inciter à se dépêcher.

Ce contact excita follement Rayne, bien plus qu’elle n’aurait osé l’admettre. Elle soupira, et vit la femme retourner sur le lit. En la voyant, le mousse eut un léger sourire, mais faible. Il était fatigué, et les caresses de la femme attisèrent son désir, jusqu’à ce qu’elle prenne son sexe entre ses mains. Voyant cela, Rayne plaqua une main sur la bouche du marin noir, et but son sang plus avidement, bien décidée à passer aux choses sérieuses. Le marin se tortilla, et jouit lentement, alors que le sang disparaissait. Son regard tourna de l’œil, et Rayne l’aida à tomber par terre. Revigorée, elle regarda avec un élan de désir le corps langoureux de la succube, et se rapprocha lentement.

« Aaaaah, aaaah... Non... Gui... Guide-moi, aaah... Tu... Tu es un Ange ! »

Le jeune matelot se réveillait rapidement, et Rayne les rejoignit. Tendant ses mains, le marin caressait les seins de cette femme qu’il se surprenait à aimer. Il la regardait avec un regard coulant de désir et d’amour. Elle jouait avec son sexe, et ce dernier ne tarda pas à retrouver de sa superbe. Rayne, de son côté, se glissa dans le dos de la succube, et l’embrassa sur le cou, tout en palpant ses fesses, les pressant tendrement.

« Offre-moi un spectacle digne de ce nom... Et nous jouerons ensemble » murmura-t-elle dans le creux de son oreille.