Croisière en eaux troubles [Zeliel]

Nika n’était vraiment pas loin du bouquet final vu ses réactions. Lesquelles ? Jambes raidies par l’actes et la position, le gout de liquide vaginal prenant plus de puretés, les fréquences de diverse sources sonores… Et bien sur, les gestes. Les mains sur le crane de la demoiselle prouvaient que Nika ne voulais absolument pas être laissée de coté, tout en sentant une impatience certaine. Bien entendu, Zephirya n’avait même pas pris la peine d’observer tout ça et se contentait juste de rendre la pareille à la miss. Le temps passa petit à petit jusqu’au délicieux moment où… :

- HAAAAAAAA !

La sportive n’en pouvait plus, ayant beaucoup contribué à ce travail physique formidable. Les deux jeunes femmes avaient le souffle court après ce grand moment de jouissance absolu. Ne pouvant se lever, restant donc  sous l’eau, la fausse gamine retira tout ce qu’elle avait à retirer et ne put qu’observer sa partenaire du moment s’affaler de fatigue. D’ailleurs, un petit sourire s’échappa des lèvres de la jeune femme quand elle vit la bouille de Nika beaucoup plus relâchée qu’auparavant. Elle préféra d’ailleurs la voir ainsi à la fois satisfaite et épuisée que dominatrice et légèrement bourrine sur les bords. Mais bon, il s’agit des goûts et de la vision de Zephirya sur Nika hein… A croire que le besoin de sexe qu’elle avait sentit auparavant faisait d’elle une personne différente. Comme quoi il ne faut jamais, mais vraiment JAMAIS sous-estimer une femme en manque de plaisir charnel au risque de se retrouver dominé sans le vouloir :

- Tu es douée, ma belle. Ah, ça fait du bien, bordel !

- Mais tu l’es plus que moi. Mais j’avoue que ça fait un bien fou un peu de "sport" après un petit moment d’abstinence !

Comme d’hab, elle avait parlé super vite la demoiselle. Depuis le temps, son corps avait récupéré de son acte de jouissance, laissant l’orgasme à titre de passé. La tireuse lui tendit la main pour l’aider à se relever, ce qu’elle fit dans les plus brefs délais. Profitant au passage de l’extinction de l’eau pour passer ses mains comme une brosse à cheveux, Zephirya vira l’eau en trop dans sa coiffure légèrement en bordel mais toujours aussi lisse et fit pareil avec le reste du corps. Il ne restait plus qu’à se sécher ou même carrément s’habiller vu les fringues qu’elle avait. La brune repris la parole en la levant de toute obligation et lui proposa un bien curieux choix. EN effet, Nika voulait présenter l’inconnue rencontrée à un jeu de tir virtuel et avec qui elle à fat l’amour sous la douche…  Zephirya ne tarda pas à répondre dans sa cadence habituelle :

- Un peu que je veux !

Elle fit même un bond en l’air et manqua de se casser la gueule, l’eau étant toujours au sol. Regardant le dis sol, elle insulta ce dernier avec deux-trois jurons bien vulgaire et attrapa une serviette qui se trouva un peu plus loin, la tendant à Nika pour qu’elle s’essuie. D’ailleurs, elle s’étonna de ne pas e voir une ou deux de plus… Bref, elle tendit le tissu absorbeur à sa partenaire en lui disant qu’elle pourrait se démerder seule pour se sécher. Les pieds au sec, elle alla bien vite retrouver ses bandes de cuir servant de vêtements et de sous-vêtements à la fois. Ayant l’habitude, tout alla très vite et fut habillée en quelques secondes. Avec la température extérieure environnante qui apparemment avait encore grimpé plus la couleur noire de ses fringues en cuir, le séchage allait être super rapide. C’est vers ce moment là que Nathaniel fit une brève apparition :

« Tu devrais faire attention. J’ai un très mauvais pressentiment si tu rencontre ces sois-disantes amies… »

Comme d’habitude, la fausse gamine snoba l’érudite pour se concentrer sur Nika. Étrangement, elle était plus cool surtout par rapport à sa mentalité de gamine habituelle. Zephirya voulait lui demander quelque chose mais un paramètre extérieur l’en empêcha…

« Un peu que je veux ! »

Nika esquissa un sourire amusé, et encore plus amusé quand elle vit cette dernière manquer de trébucher sur le sol, et poussa des jurons. Est-ce qu’elle commençait à déteindre sur elle ? Diable... Rozalia avait donc raison, quand elle affirmait que l’effet Nika était contagieux ? Killer Boom se releva à son tour, et s’essuya avec Zephirya, en profitant pour lui déposer quelques baisers et câlins. Ryouka, du reste, était toujours introuvable, et, en consultant son message, Nika réalisa qu’elle n’avait reçu aucune réponse de la part de sa sœur. Rien d’étonnant... Elle devait être en train d’émerger, probablement dans une cabine remplie de corps endormis, de sueur, de sexe, et de cadavres d’alcool. Quand Nika fut prête, elle enfila son téléphone portable, ainsi que son Desert Eagle. En soi, transporter des armes sur le yacht était interdit, mais il n’y avait pas de fouilles au corps, pas de fouilles sérieuses. Transporter des armes légères était loin d’être impossible.

Nika sortit ensuite de la cabine, et resta à côté de Zephirya. Cette jeune femme était bien mystérieuse. Elle semblait très guillerette, et très agitée. Nika envoya un message à Rozalia, l’avertissant qu’elle arrivait « avec une amie ». Elle ferma la cabine, et s’aventura dans les couloirs, jusqu’à rejoindre le petit monorail permettant de rejoindre rapidement les différentes parties de l’immense navire. Rozalia et Bunny se trouvaient au « LUFINO », un petit restaurant se trouvant dans la partie « centre-ville », avec des ruelles marchandes, des aires de jeux, etc... Le monorail s’arrêta à la station. Tenant Zephirya par la main, Nika descendit avec elle, et l’embrassa alors sur les lèvres.

« Une brusque envie... » se justifia-t-elle avec un clin d’œil.

Elles rejoignirent ensuite la terrasse du café-restaurant, où Rozalia était assise à la terrasse, en train de boire une tasse de café.

« Salut, Rozzie ! »

L’intéressée haussa un sourcil, et tourna la tête, se relevant lentement. Nika remarqua alors qu’elle tuait le temps en lisant un livre. Rozalia avait laissé son arc à la cabine

« Je croyais t’avoir déjà dit de ne plus m’appeler ainsi... » fit-elle avec un léger sourire.

Elle regarda Nika, puis Zephirya, et fronça légèrement les sourcils, tandis que Nika allait s’asseoir, en profitant pour caresser le bas du dos de la jeune femme, près de ses fesses.

« Voici donc celle qui a retardé Nika... »

Rozalia se rassit, et hocha lentement la tête, tandis que Nika allait poser ses pieds sur la table.

« Sacrée croisière, hein ? lâcha Nika.
 -  Hum... fit Rozalia, haussant les épaules. Leur stand de tir est minable... Je m’entraîne sur les terrasses. »

Redemption regarda alors Zephirya, et lui fit un sourire rassurant :

« Et qui est donc cette charmante personne ? »

Saleté de chaleur… La porte ouverte l’avait interrompue bien vivement dans son élan pour lui demander quel genre de femmes était ses amies. La sportive repensa très brièvement à ce qu’avait dit sa compagne de corps. Un mauvais pressentiment hein ? La dernière fois que Nathaniel avait prédit quelque chose dans le genre, elle fut prise dans le mauvais théâtre de la vie en pleine embuscade. Heureusement, tout s’était bien déroulé cette fois. Elle laissa échapper une pensée en simple murmure qu’heureusement Nika ne semblait pas avoir capté :

« Elle va finir par me porter la poisse… »

Observant tout de même ce que faisait cette dernière avec son appareil électronique, l’impatience commençait déjà à lui ronger le frein. Oui la miss n’est vraiment pas patiente. Le problème, c’est qu’elle ne connaît pas grand-chose à la technologie et ne peux donc pas savoir ce que pouvait traficoter Nika avec son portable. Après tout, elles auraient put partir d’un seul coup non ? Suivant la brune, Zephirya crevait déjà de chaud et les rayons brûlant du soleil sur sa tenue noire augmentait pas mal la chaleur qui sévissait sur elle. Un peu plus de temps comme cela et elle serait littéralement transformée en éponge. Après une courte marche, la fausse gamine observa le monorail avec curiosité, n’ayant jamais vu ça auparavant… C’est bizarre d’ailleurs qu’elle n’ait jamais remarqué un tel appareil sur ce magnifique bateau de croisière. En descendant un peu bizarrement par manque d’habitude à prendre ce genre de moyen de transport, la fausse gamine se tenait l’estomac tout en serrant un peu la main de Nika. Elle dit sur un ton bas et lent :

- Je vais gerber…

Et comme par magie, comme si elle avait été entendue, la brune l’embrassa avec un plaisir son caché, prétextant qu’elle avait eut une brusque envie de l’embrasser. Et comme de par le plus grand de tous les hasards existant en cet univers de fou, la sportive retrouva toute sa pêche ! La suite fut plus de l’observation qu’autre chose puisque Zephirya ne connaissait pas "Rozzie". Elle laissa toutefois les phases d’observations, tripotage ou autres dialogues se passer sans intervenir ou bouger, se contentant de savoir qui pouvait être cette inconnue. Elle ne rouvrit la bouche qu’après avoir gentiment poussé Nika pour ensuite répondre à la question sur sa personne :

- Ho moi je suis Zephirya ! Enchantée "Rozzie" !

Sans plus attendre, la demoiselle aux cheveux incroyablement lisse se pencha sur la table pour faire un bisou à la nouvelle connaissance, histoire de ne pas faire l’ingrate. Son petit sourire de gamine mal éduquée, bien qu’elle n’en fût pas une loin de là, montrait bien qu’elle s’amusait plutôt bien, pour le moment du moins… Tirant une chaise vers elle pour prendre place à coté de Nika sans trop des soucier de ce qu’il pouvait se passer. Assise sur ses jambes, elle reprit bien vite la parole dans sa cadence rapide habituelle, en ayant au passage bien profité pour observer Rozzie, sans aucune gêne apparemment :

- J’adore tes fringues ! Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule à m’habiller dans ce genre là. Marre des abrutit qui ne savent pas qu’il existe plus d’une façon de se fringuer pour être classe !

Puis elle rigola et passa un bras autour du cou de Nika avant de reprendre :

- Je tiens également à dire que ton amie sais très bien faire passer le temps. Le savais-tu ?

Elle fit un clin d’œil bien visible pour tout le monde, histoire de bien montrer les sous-entendus de ses propos. Elle n’avait absolument rien à cacher de toute manière, à par peut-être Nathaniel qui semblait craindre de plus en plus quelque chose de mauvais…

« Ho moi je suis Zephirya ! Enchantée "Rozzie" ! »

Rozalia esquissa un très léger sourire suite à cette remarque. Elle regarda rapidement Nika, qui, de son côté, haussa négligemment les épaules, sans rien dire, mais avec un petit sourire sur le bout des lèvres. Un sourire qui signifiait tout. Rozalia poussa un discret soupir, comprenant que Nika était tombée sur un clone plus jeune d’elle. Une petite adolescente provocatrice, qui amena la dame à se demander ce que Nika faisait avec elle...

*Est-ce que Ryouka l’excite à ce point ? Ma pauvre Nika... Avoir comme sœur une petite nymphomane, ce n’est pas facile tous les jours...*

Zephirya complimenta le style vestimentaire de Rozalia, qui se contenta d’un discret haussement de sourcils, avant que la femme ne vienne passer son bras autour du cou de Nika. Cette dernière sembla sortir de ses pensées, et tourna sa tête vers elle, tandis que Zephirya lâcha, mutine :

« Je tiens également à dire que ton amie sais très bien faire passer le temps. Le savais-tu ? »

Redemption les regarda silencieusement, et hocha un léger sourire amusé :

« J’ai eu des échos, oui... »

Nika attrapa alors Zephirya par le menton, et l’embrassa malicieusement, glissant sa langue dans sa bouche. Le sourire amusé de Redemption s’élargit, pour le coup. Ces deux femmes ne la laissaient pas indifférentes... Rozalia était du genre à savoir réfréner ses ardeurs, en tout cas par rapport aux Spänje, mais il était pour autant difficile de se retenir face à une femme comme Nika. Elle était de toute beauté, le savait, et sa provocation la rendait encore plus attirante. Rozalia lui avait déjà fait l’amour, bien entendu, et voir ces deux belles s’embrasser sous son nez...

Killer Boom rompit le baiser avec un grand sourire, et regarda Rozalia, lui offrant également un clin d’œil :

« J’ai trouvé cette petite perle dans les couloirs... Elle s’ennuyait, et nous... Avons passé un petit moment ensemble.
 -  Elle s’ennuyait, hein ? commenta, sarcastique, Rozalia. Je suis sûre que tu as trouvé de quoi l’occuper.
 -  J’hésitais à lui demander de replier toutes mes culottes, mais je me suis dit que ça ne l’emballerait pas trop... »

Rozalia jeta vers Zephirya un regard intéressé. Elle était assez jeune, mais pas moins agréable à regarder. Surtout avec sa tenue, ce qui amena Rozalia à rebondir là-dessus :

« Je m’habille toujours ainsi. C’est bien plus confortable. J’étouffe quand j’ai trop de vêtements sur moi. »

Une chaude main se posa alors sur son épaule, et, surprise, la femme tourna la tête. Portant un léger débardeur clair et une jupe violette, Bunny leur faisait face, avec son sourire stéréotypé, et ses jolis yeux pleins de vie.

« Et bien, que de belles femmes ici ! s’exclama la pseudo-serveuse. Tu as remplacé ta sœur, Nika ? » nota-t-elle en voyant l’inconnue.

Avec un léger sourire, Nika présenta Zephirya, et Bunny hocha lentement la tête.

« C’est grâce à Bunny que nous avons pu arriver sur ce yacht, expliqua Nika dans le creux de l’oreille de Zephirya. Elle a... Bien des talents cachés.
 -  Et elle aurait terriblement envie de les exprimer, plaisanta Bunny. Mais elle a malheureusement un travail à faire... Et ne voit pas aussi souvent qu’elle le voudrait de belles jeunes clientes... »

Tout en parlant, Bunny avait tendu sa main vers Zephirya, caressant du bout des doigts l’une de ses joues. Ses ongles étaient parfaitement manucurés et propres. Elle était la stéréotype parfaite de la blonde platine superficielle, mais, avec ses amies, elle n’avait pas besoin de simuler. Son regard se porta sur le livre que Rozalia avait posé, et elle esquissa un léger sourire :

« Tu le lis enfin, hein ?
 -  Il n’est jamais trop tard, répliqua Rozalia en haussant les épaules.
 -  Et je vous sers quoi ? »

Rozalia regarda alors Zephirya, avec un regard et un sourire légèrement intéressés, louchant délibérément sur sa poitrine. Elle voulait que Zephirya la voit faire.

*
*  *

« Salut, Bright ! C’est Marc !
 -  Ah, Marc. Comment va ?
 -  Brigitte a maintenu sa relation amoureuse avec Steward. Une bonne nouvelle, non ?
 -  Si on veut... Ça fera plaisir à ses enfants. Et toi ?
 -  Je t’envie, mon salaud. Tu peux pas savoir comme leboulot est chiant ! D’ailleurs, il faut que je te laisse... La pause se termine déjà. On se tient au courant, hein ?
 -  Ouais, et bon courage avec Gwendaëlle. J’espère qu’elle est moins salope que d’habitude.
 -  Ouais, à plus ! »

« Marc » reposa le combiné avec un léger sourire, et regarda les hommes dans la cabine. Il portait un costume, des lunettes noires, et sortit un pistolet avec un silencieux.

« Gentlemen, l’opération est maintenue. Préparez-vous, nous allons passer aux choses sérieuses. »

Des échos hein ? Vu la façon dont elle aborda la chose, il était très facile d’imaginer qu’elle avait reçu bien plus que de simple "échos" comme elle venait de le dire. Puis si Nika et Rozzie étaient réellement des amies, facile d’imaginer le reste des possibilités. Cette dernière l’exaspérait légèrement d’ailleurs, ayant trop de point commun avec Nathaniel rien que dans certain mimiques. M’enfin, ptet qu’elle n’était pas toujours comme ça. Bah et puis OSEF non ? C’est pas comme si la sportive allait rester avec ce petit monde toute une vie. Pat surprise, et façon plus provocante d’ailleurs, Nika attrapa Zephirya pour lui faire un bon gros roulage de gamelle dans les règles de l’art, pile sous le regard curieux de miss Rozzie. Jouant le jeu, le roulage de pelle comme elle pensait qui allait arriver n’était qu’une simple embrassade avec la langue. Beaucoup moins provocant qu’elle n’aurait put le penser. Quand le contact fut rompu, la fausse gamine se lécha les lèvres et rigola comme une andouille, apparemment sans raison.

La suite ne fut que de l’observation, ou presque. Un échange concernant leur petite rencontre commença, avec des fausses anecdotes comme la rencontre dans le couloir. Mais vu que la miss n’est pas non plus parfaitement honnête dans ses paroles, elle ne dit rien. Faut avouer qu’à ce moment là elle s’emmerdait un peu. Se retrouver entre deux personne se connaissant et discutant est extrêmement chiant pour la demoiselle aux cheveux lisse, qui n’écoutait déjà presque plus que d’une oreille ce que les jeunes femmes se racontait. Regardant les yeux à demi-clos et un air fatigué la foule, elle s’emmerdait à attendre qu’on s’intéresse de nouveau à elle. Non pas qu’elle ne pouvait pas foutre un beau petit bordel pour se faire remarquer, mais là l’envie n’y était pas. Sentant que Rozzie semblait de nouveau s’intéresser à elle, Zephirya tourna les yeux vers cette dernière et lui répondit même, lui faisant à nouveau face :

- T’as bien raison ! C’est chiant d’avoir trois kilos de fringues sur soi !

Bon dans son cas c’était un peu spécial, vu qu’elle s’habillait avec son pouvoir dimensionnel… Mais bon, ça personne le sais à part elle et Nathaniel. Voyant une poupée Barbie taille réelle arriver et poser sa main sur la chasseresse, la fausse gamine se douta bien que c’était encore une des amies de Nika. Baisant légèrement les yeux et plaçant sa bouche complètement à coté de son visage, son scepticisme était à fond. L’opinon de la jeune femme se confirma en voyant de plus prêt son sourire et son regard presque trop innocent pour être vrai. Dans sa tête, on pourrait presque entendre résonner :

« Mais c’est quoi cette nana ?? »

Son visage plus normal revint quand Nika fit les présentations, se courbant légèrement en guise de salut. Tournant la tête vers la brune juste près son murmure, la demoiselle aux cheveux lisses fit un micro bond quand la blonde lui caressa la joue du bout des doigts, choses qui ne lui plaisait pas. Reculant la tête pour ne pas se faire tripoter par la Barbie, Zephirya comprenait mieux pourquoi c’était elle qui avait tout réuni ici pour que ses amies soient sur le bateau. Grrrr c’est sur et certain, elle n’aime pas la blonde ! Rozzie loucha de manière bien visible sur la petite paire de clémentines que possédait la sportive. Par pur réflexe, elle fit de même la chasseresse mais elle détourna le regard, jalouse. Manque de bol, son regard tomba sur celle de la blonde et ce n’était pas beaucoup mieux. Fermant les yeux et secouant la tête, elle retira son bras autour de Nika et constata les fait : Tout les pare-chocs était bien rembourré sauf le siens. Se courbant légèrement de déception, elle murmura :

- Tricheuses…

A l’intérieur du corps, Nathaniel laissa échapper un petit rire concernant la situation, possédant également une bien belle avancée mammaire. Poussant la chaise avec le cul et se réceptionnant parfaitement comme il faut, elle désigna tour à tour les jeunes femmes et leurs dits d’un regard légèrement agacé :

- Grrr… Pourquoi toutes les femmes que je connais ont toute une poitrine plus développée que la mienne !? Je suis grande pourtant merde !

Direct après avoir fini sa phrase, la demoiselle baissa sa tête et se pelota vite fait les sein par les coté de sa tenues qui ne les cachait pas.

Avec Nika et Rozalia, Bunny n’affichait plus son sourire plastiqué, mais, même malgré ça, elle conservait naturellement cette air de naissance, celle d’une blonde superficielle et écervelée. Les gens étaient tellement plus faciles à duper ainsi... Ce n’était pas pour rien que Bunny était le « caméléon » de cette époque, celle qui obtenait des informations. Elle sentit vite la répulsion que Zephirya avait à son égard, et ne s’en blessa pas. Ou, du moins, elle ne le montra pas. Que cette femme se rassure ; si elle ne voulait pas de Bunny, elle ne voudrait pas d’elle non plus ! Les trois femmes parlaient entre elles, naturellement heureuses de se retourner sans avoir une menace impérieuse sur les épaules. Rien d’autre que du repos, dans un yacht immense.

« Et... Vous n’avez aucune nouvelle de Ryouka ?
 -  Je lui ai envoyé un message, expliqua Rozalia. Elle répondra quand elle sera en capacité de le faire, je suppose...
 -  L’avantage d’être une serveuse, c’est qu’on est au courant de tout ce qui se passe ou presque.  Il ya bien des fêtes qui sont organisées dans certaines cabines. Il n’y a pas que de vieux retraités qui s’accordent de petits voyages sur des yachts gigantesques, mais aussi des fils et des filles de riches... La fille d’une Sénatrice organisait une « fête », d’ailleurs.
 -  Oh non... soupira Nika. Si Ryouka se l’est tapée, elle va être insupportable ! »

Rozalia haussa les sourcils au ciel. Avec elle, le sujet revenait presque toujours sur le sexe ou les armes à feu. Nika était en ce sens assez prévisible. Ce fut à ce moment que Zephirya, estimant qu’on ne s’occupait pas assez d’elle, se releva. Les femmes ne l’entendirent pas murmurer, mais, en revanche, elles la virent se relever, et les désignait tour à tour, avant de lâcher, acerbe :

« Grrr… Pourquoi toutes les femmes que je connais ont toute une poitrine plus développée que la mienne !? Je suis grande pourtant merde ! »

Bunny haussa les yeux au ciel, Rozalia esquissa un léger sourire, et Nika se tourna vers son amie. Cette dernière toucha alors ses seins, se pelotant, et Nika pouffa, avant de se relever, et de caresser l’une des joues de la femme, se serrant contre elle.

« Madame fait un caprice ? plaisanta Nika.
 -  L’apparence est la meilleure de mes armes, se justifia Bunny. A Tekhos, on trouve aisément de quoi grossir la taille de ses seins. »

Désinvolte, cette dernière haussa les épaules :

« A dire vrai, je n’ai jamais compris cette fascination masculine ou féminine pour deux bosses de chairs, mais, dans la mesure où ça m’aide plutôt bien, je ne m’en plains pas. »

Nika embrassa de son côté Zephirya sur le coin des lèvres, et tendit sa main droite pour aller caresser la lanière ne cuir protégeant une partie de son sein gauche, glissant dessus à l’emplacement du téton, avant de lâcher dans le creux de son oreille :

« Ça ne te rend qu’encore plus désirable, ma jolie... »

Killer glissa ensuite sa main sur les hanches de la femme, et la pressa contre ses fesses.

« Et puis, si la beauté féminine devait se résumer à une paire de nichons, ce serait bien triste, non ? »

Une manière comme une autre de lui dire qu’elle étai resplendissante. Nika ne lui aurait pas fait l’amour, sinon. A quoi rimait ce caprice ? Rozalia les regardait en fronçant légèrement les yeux, et se releva à son tour.

« Je crois que ta charmante amie désire qu’on s’occupe d’elle... Mais je croyais que tu t’en étais déjà chargée ?
 -  Tu devrais savoir que mes amies ont un appétit insatiable... » répliqua Nika.

Rozalia s’était rapprochée d’elles, se tenant de l’autre côté du corps de Zephirya, et caressa son autre joue, avant d’approcher ses lèvres, et de l’embrasser. Bunny se racla alors la gorge, et lâcha, jalouse :

« Vous êtes de vraies...
 -  Toi aussi, la blondasse, tu y auras droit ! ironisa Nika.
 -  Hum... Allez, vous me faites pitié. »

Bunny leur balança une carte magnétique qui roula au milieu de la carte.

« Ne me demandez pas comment je l’ai eu. Elle ouvre une suite de luxe. Ce sera sans doute plus agréable qu’un placard à balais. »

Rozalia sourit, sentant l’effet Nika déteindre sur elle.

« Merci, Bunny ! »

Elle se retourna vers la femme, et la jaugea, s’attardant sur sa poitrine.

« Et bien, il y a quand même du monde au balcon. Regarde, je peux y poser mes mains... »

Et Rozalia s’exécuta, pressant brièvement les deux seins. Elle était, après tout, bien moins perverse que pouvait l’être Nika. De son côté, cette dernière donna une petite gifle sur les fesses de Zephirya.

« Prête pour la seconde mi-temps, ma jolie ? »

Zephirya observa la situation  qu’avait engendrée sa petite mise en scène de jalousie. D’une, Nika prétexta un caprice… Cette remarque fut purement et simplement ignorée. De deux, Bunny fit deux remarques très intéressantes. La première, celle comme quoi l’apparence est la meilleure des armes,… Ben la sportive ne s’étonna même pas qu’elle dise un truc pareil. Facile quant on joue sur des clichés plus ou oins justifié ? La deuxième par contre fit comme un TILT dans la tête de la demoiselle quand la blonde la posa de but en blanc. Si elle pourrait gagner un bonnet de plus ça ne serait pas de refus… Mais bon, c’était sûrement un truc payant et vu les avantage que possède le corps euh… Comment dire… L’argent on s’en bat les noix aux nougats. Avant même qu’elle ne put entendre une quelconque réponse de Rozzie, Nika se mit à lui tripoter un sein sans même avoir prévenu. Keuwa ? Non mais tranquille la fille hein... Bon, elle passa l’éponge sur ça quand cette dernière lui fit un compliment fait faut pas prendre ça pour une habitude hein ! Puis l’autre main de la brune fit pression sur son postérieur avant même qu’elle puisse le remarquer autrement et refis quelque chose qui semblait… A un autre compliment ? :

- … Ouais t’as raison remarque. M’empêche que… !

La sportive replaça son regard sur la poitrine de la flingueuse et lui tira la langue. Rozzie finit par se lever et termina de l’encercler. La suite… Irrita la fausse gamine qui fut prise entre deux feux. Entre Nika qui se la jouait provoc et l’autre qui se la jouait plus séductrice compulsive. Euh… Fermant les yeux et serrant les poings jusqu’au moment au Rozzie posa ses mains sur ses deux petites balles de chairs, elle était sur le point d’exploser. Elle craqua juste après que Nika la fessa  et lui demanda si elle était prête pour le second round, qu’elle ne voulait pas faire. Sa voix fut forte et le ton plutôt élevé :

- Ca suffit ! Je ne suis pas un sex-toy que l’on trimbale ou tripote quand on veut ! Là j’en ai marre !

Peu-importe la réaction des autres ou même des possibles inconnu du coin, pour elle tout allait trop loin. D’ordinaire, Zephirya ne supporte absolument pas que l’on prenne des décisions ou qu’on la force à en prendre une, et là ce fut un peu le cas pour elle. Repoussant avec sa force pas possible tout le monde, elle activa ensuite son sort de Libération pour bloquer d’autres possibles tentatives d’approche sur ses demoiselles et au cas où la blonde plus loin. Elle recula même d’un bond en arrière, toujours sur les nerfs. Qu’elle passe pour une crétine ou une gamine, rien à faire pour les trois jeunes femmes. Zephirya n’est pas du genre lunatique et pas patient du tout pour rien. C’est alors qu’elle demanda à Nathaniel :

« Les nymphomanes j’en ai ma claque ! »

« Je t’avais prévenue non ? »

« Ouais ça va ça… Pas besoin de me faire la morale la vieille… »

« Je ne suis pas vieille ! »

Et la sportive rigola intérieurement. Se retournant, toujours énervée dans le monde réel, elle se demandait où aller, pour le coup… De son coté, Nathaniel avait toujours le même pressentiment non-effacé. Si ce n’était pas ça, qu’est-ce qui allait pouvoir encore arriver ?

Il fallait visiblement croire que Zephirya s’amusait bien moins que Nika ou Rozalia. Être pelotée ne semblait pas lui faire plaisir, ce qui, pour être honnête, surprit un peu Rozalia. Il faut dire qu’elle avait une tenue qui incitait justement à ce genre de comportement.

« Ca suffit ! Je ne suis pas un sex-toy que l’on trimbale ou tripote quand on veut ! Là j’en ai marre ! »

Repoussées, Nika et Rozalia se regardèrent, tandis que Zephirya leur tournait le dos. Rozalia haussa les épaules, avant de regarder Bunny, qui pouffait à moitié.

« A la prochaine, alors ! » lança Nika par-dessus l’épaule de la femme, avant de se tourner vers Rozalia.

Elles n’allaient pas lui courir après. Les femmes avaient d’autres chats à fouetter, et Nika avait de plus amples priorités, comme retrouver sa sœur. Elle regarda donc Rozalia.

« C’est ta fille cachée, non ?
 -  Hilarant » commenta, sarcastique, Nika.

Rozalia haussa à son tour les épaules, un sourire espiègle sur les lèvres, et Bunny les laissa. La serveuse avait après tout du boulot à faire, et Killer Boom et Redemption restèrent plantées là, comme deux idiotes. Pour la première, le désistement de Zephirya n’était pas très grave. Ce n’est pas comme si elles étaient mariées. Peut-être avaient-elles été trop aguicheuses... Quant à la seconde, toute cette histoire la laissait complètement indifférente. Mais il fallait effectivement retrouver Ryouka. Rozalia avait acheté des places pour un spectacle qui aurait lieu ce soir sur le pont, et elle tenait à ce que les deux Spänje viennent. Elles étaient après tout venues sur cette croisière pour passer du bon temps ensemble.

« A la trace de Ryouka ?
 -  A la trace de Ryouka. »

Et les deux femmes s’élancèrent, filant vers des ascenseurs pour rejoindre les hauteurs du navire, et les quartiers de luxe, qui se trouvaient près des magasins, au cœur du yacht. Les atteindre ne prendrait donc pas trop de temps. Du moins, sauf imprévu. Or, un imprévu de taille allait justement arriver.

*
*  *

Dans la cabine de pilotage, les choses commençaient à se compliquer. Le sonar du yacht indiquait en effet que le « Thunderstorm » continuait à dangereusement se rapprocher. La Tekhane se racla la gorge. Dans la marine tekhane, chaque bateau avait une espèce de zone de sûreté, une zone à partir de laquelle aucun autre bateau n’avait le droit de venir. Une espèce d’espace vital, en quelque sorte. Or, le « Thunderstorm » continuait à se rapprocher, et ne répondait plus aux appels radios. La Tekhane se mordilla les lèvres.

« Commandant ? Nous avons un problème. Le baleinier se rapproche de plus en plus, et ne répond plus à nos appels. »

Silencieux, le Commandant Pershing se tapotait les lèvres, et finit par parler :

« Je vais vous raconter une histoire, Amela. C’est l’histoire d’un jeune officier maritime qui était empreint d’idéalisme, et d’un amour insoupçonné sur la mer.
 -  Commandant...
 -  Veuillez ne pas m’interrompre, c’est une histoire intéressante. Ce jeune officier était brillant et talentueux, mais, pour son malheur, il était né dans une société qui accordait plus d’importance à ce qu’on a entre les jambes, plutôt qu’à ce qu’on a entre les oreilles. Ce jeune officier n’a donc jamais pu satisfaire ses idéaux, ni faire plaisir à ses parents. Sa mère, d’ailleurs, était intimement convaincue que s’engager dans l’armée était une erreur pour lui, mais cet officier n’avait jamais aimé les bâtiments civils. »

*
*  *

Rejoindre les ascenseurs ne fut pas difficile. Rozalia appuya sur le bouton pour les appeler. Les cages étaient des espèces de tubes cylindriques en verre poli.

« J’espère que tu ne regrettes pas d’être là, au moins... s’enquit alors Rozalia.
 -  Ce serait plutôt à moi de te dire ça. L’entraînement doit te manquer...
 -  Tu n’as pas idée. »

Rozalia passait généralement ses journées à s’entraîner, et voyageait d’ailleurs beaucoup en ce sens, afin de perfectionner ses talents dans le maniement de l’arc. Elle était l’une des rares archères humaines à pouvoir manipuler les complexes arcs elfiques, et avait même réussi à participer à des compétitions elfiques s’articulant autour des arcs. Les elfes étaient naturellement doués pour le maniement des arcs, et défier un franc-tireur elfe était un exploit. Rozalia s’en était toujours sortie honorablement.

Sourire aux lèvres, Nika l’embrassa sur la joue.

« Il va falloir que je t’aide à compenser, alors. »

*
*  *

« Toute la carrière militaire de cet homme a été faite d’humiliations et de propos sexistes. Tous ces entretiens devant les amirales pour obtenir une promotion étaient sans doute reclassés, constamment pour des motifs fallacieux. La vérité, ma chère, c’était que cet homme avait une queue entre les jambes, et que, même s’il ne fréquentait pas les bordels et les bars à putes, ce simple détail anatomique était amplement suffisant pour qu’il fasse tâche dans les galas navales. Que cet homme dispose d’un équipage était déjà un exploit, même s’il devait constamment se battre avec le personnel féminin. Les femmes refusaient de l’écouter, et, un jour, il y a eu cet incident au Canal des Trois Cigognes. »

*
*  *

L’ascenseur arriva. Personne. Elles auraient l’ascenseur pour elles toutes seules, et il était plutôt grand. Nika et Rozalia montèrent, et Rozalia appuya sur un bouton.

« Je propose d’aller directement dans les quartiers de la fille de la sénatrice. Il m’est avis que Ryouka doit se trouver dans le camp.
 -  Vous êtes la voix de la raison, Chef » lâcha Nika avec un sourire taquin.

Rozalia la regarda en fronçant les sourcils, et sourit lentement :

« Arrête de te foutre de moi. »

*
*  *

« Ce canal est extrêmement dangereux, car il est entrecoupé de récifs et de rochers tranchants. Il permet de rejoindre la station de recherche Alpha Centauris, mais, si on engage le canal depuis la mer d’Azur, il faut se méfier des violents courants marins, notamment les ascendantes du Clipperling Stream. La plupart des navires préfèrent ainsi faire le tour pour engager le canal depuis l’autre côté, mais un tel périple nous aurait bien trop ralentis. Et j’avais déjà traversé ce canal depuis la mer d’Azur sans danger. Pour ça, il faut une parfaite coordination des chefs d’équipage dans la sale des machines. En l’occurrence, la chef était une petite Tekhane complètement imbue de sa personne, et qui n’a pas répondu à mes ordres. Elle était occupée à s’envoyer en l’air dans un placard, et, pendant ce temps, le navire a heurté des récifs. La coque a été brisée, et le navire a coulé. »

Sur les écrans, le « Thunderstorm » avait désormais franchi le cercle éloigné du périmètre vital, celui à partir du quel la procédure impliquait d’envoyer un message d’avertissement. Et ce dernier avait mis le cap sur le yacht, fonçant sans s’arrêter.

« Il y a un procès. Entre moi et cette petite conne... Je l’ai accusé de négligence grave, et elle, elle m’a accusé d’être un mauvais commandant. Le tribunal militaire a donné raison à sa théorie, et j’ai été déchu de tout ce à quoi j’aurais pu prétendre. Et encore, je devais, selon les propres termes de ces pétasses, m’estimer chanceux. S’il y avait eu une seule victime humaine, je risquais tout simplement d’aller en prison. »

*
*  *

Lentement, l’ascenseur se mit à monter, donnant à la scène une nouvelle vue en perspective. Le cœur du yacht ressemblait à une espèce de minuscule ville, avec quelques rues piétonnes, un petit parc au centre, et des rangées de magasins, de restaurants, de librairies. L’endroit était assez coquet, et l’ascenseur finit par s’arrêter près de l’un des ponts. Il y avait ici les premières cabines de luxe, mais, pour la sénatrice, il fallait s’enfoncer encore plus profondément.

*
*  *

Le « Thunderstorm » continuait à se rapprocher, et les écrans clignotaient. On pouvait également entendre des bruits dans le couloir, et les Tekhanes se regardaient, nerveuses, paniquées. Pershing avait-il perdu la raison ?

« Com...
 -  Je n’avais pas le droit à la retraite, et j’ai commencé à boire. Ma femme m’a plaqué, et la juge a été très clémente envers elle. Beaucoup moins envers moi. J’ai tout perdu, et j’étais au fond du trou... Jusqu’à ce qu’ils viennent me faire une offre. Je n’aurais su refuser, et nous avons discuté. Longuement. Et encore. Ils sont revenus plusieurs fois, et ont tout arrangé pour que je me fasse embaucher à la tête de ce navire. Mais le cœur n’y était plus. »

Le « Thunderstorm » était maintenant tout proche, et les Tekhanes s’étaient relevées. Saisissant des jumelles, l’une d’elles vit des hommes sur le pont. Ils étaient nombreux, et elle crut défaillir en voyant, en voyant les tatouages, les armes, et cette lueur malsaine dans les yeux... Ainsi que les canons et les rangées de lance-missiles sur le pont.

« RAIDERS !! » hurla-t-elle.

A côté du Commandant, une porte s’ouvrit alors, et des hommes armés débarquèrent. Les tirs fusèrent, et le Commandant, lentement, ferma les yeux, insensible aux hurlements et aux tirs. Ce fut fort heureusement assez bref.

« Beau boulot, Commandant, glissa une voix à côté de lui.
 -  Elles me cassaient sur les nerfs. Il est temps de passer aux choses sérieuses. Vous avez bien dit aux raiders de viser le toit du navire ?
 -  A votre signal, ils ouvriront le feu, et vaporiseront le toit.
 -  Et l’équipe B ? Elle a bien posé des bombes aux endroits précis, comme je l’ai indiqué sur les plans que je vous ai fournis ?
 -  Bien sûr. L’équipe C, quant à elle, est en route pour aller chercher la fille de la sénatrice. Une fois que ce sera fait, ce qui, selon ma montre, n’est plus que l’affaire de quelques minutes, nous pourrons passer aux choses sérieuses.
 -  Très bien. Alors, déclenchez la bombe 12, et laissez-moi faire. »

Pershing s’interrompit alors, et lâcha :

« En revanche... Ordonnez immédiatement à ces abrutis dans le navire de camoufler leurs armes ! Je ne veux pas que les civils se doutent de quoi que ce soit ! »

L’homme grogna.

« L’inconvénient de faire appel à des raiders... Ils sont efficaces, mais tellement indisciplinés.
 -  Je ne veux pas d’excuses. Si vous échouez, vous savez très bien ce qu’elle vous fera. »

L’individu acquiesça, et le Commandant Pershing écarta le cadavre d’une Tekhane, puis attendit. Son complice donna un ordre, et, dans une cabine, près d’un imposant assemblage informatique, un homme appuya sur une série de touches, et la bombe 12 explosa. Il y eut un vague soubresaut, et l’un des générateurs principaux alimentant le navire en électricité disparut, plongeant momentanément le yacht dans l’obscurité la plus complète.

Partout dans le navire, une alarme se mit alors à rugir.

*WOOT-WOOT-WOOT-WOOT-WOOT-WOOT-WOOT-WOOT*

Le Commandant souffla légèrement, et appuya sur le bouton de l’interphone :

« Avis à notre aimable population, ceci n’est pas un exercice. Je réclame toute votre attention ! Je répète : ceci n’est pas un exercice. Votre Commandant vous parle. Nous vous demandons de bien vouloir vous rendre, dans le calme et la quiétude, vers le pont. Un léger incident technique nous amène à devoir arrêter le navire pour maintenance, et nous vous recommandons de vous rendre sur le toit. Ceci n’est pas un exercice, et je vous prie de ne pas vous inquiéter. Tout est sous contrôle. Je répète... »

Bon bah… Tout ça c’est bien cool mais où aller ? Cette coque de noix n’avais plus grand-chose à voir ou à trouver d’intéressant. Seule de son coté, même Nathaniel restais silencieuse, ce qui est plutôt étonnant. Pour que cette dernière ne réagisse pas à ce qu’il s’était passé plus qu’elle avait suggéré, c’est que son pressentiment devait être fort, voir malsain. La poisse… La miss qui avait réussis à dénicher un beau ticket bien lustré pour un endroit de paradis avait pratiquement tout exploré et s’ennuyait. Donc à moins de trouver une nouvelle victime pour se faire plaisir ou tout simplement aider à faire écouler le grand sablier du temps, autant laisser le contrôle à Nathaniel, elle qui est capable de se fasciner pour le moindre petit truc, aussi insignifiant soit-il :

- Grrrrrrrrrrah !!! Ça m’énerve putain de bordel de merde ! *elle donne un coup de point à la barre qui sert de sécurité et le morceau se casse net* Oups…

Son impulsivité n’avais pas été aperçue, et heureusement sinon elle en aurait pris pour son grade la jeune femme. Sifflotant pour faire genre qu’elle n’était pas au courant de la petit incartade, difficile de ne pas croire qu’elle n’avait pas fait un truc chelou. C’est alors qu’il se passa un truc pas très net, mais VRAIMENT pas net. Après tout le temps qu’elle avait passé à trainer, elle ne croisait plus personne même, une annonce la fit s’arrêter net. C’est une impression ou… On croirait entendre une prise d’otage drôlement bien foutue ? C’était peut-être pas le sens premier de ce qu’avais dit le zouave à l’autre bout du micro, mais c’est comme ça que l’avait entendu la fausse gamine qui restait drôlement étonnée, plus même que méfiante :

« Keuwa ? C’est quoi ce bordel !? »

« Ça doit être ça mon pressentiment ! Quelqu’un doit faire quelqu’un de dangereux ! Je parierais sur un abordage ! »

« Non mais euh… T’as vu le nombre de mecs qui gardent le bateau ?? »

« Certains doivent être dans le coup. Et le commandant aussi vu sa façon de mettre en place les choses. »

« Et merde putain il a fallut que ça arrive quand JE suis sur le bateau ! »

La gentille Zephirya tout énergique avait fait place à une grande têtue sacrément en colère, ce qui n’allait pas plaire à ceux et celles qui chercherais à l’emmerder. N’ayant pas la patience ni les facultés intellectuelles pour se sortir de cette véritable merde noire, elle confia la simple charge de faire en sorte d’esquiver tout problème à Nathaniel pendant qu’elle bougerait. Même si la sportive n’avais absolument pas fait attention aux "détails" concernant le bateau, la superbe faculté d’observation plus la mémoire spirituelle de l’érudite couvrirais ce défaut. Seulement en théorie puisqu’en pratique aucune des deux n’avais joué la furtivité. Suivant chacune des instructions de son homologue de corps, la demoiselle qui contrôlait ce dernier arriva sans peine à éviter la foule énervée et les passages de mecs aux allures louche. Entre les phases où il fallait raser les murs à cause des vidéos, marcher à pas de velours à cause de présences possible ou encore rentrer dans des cabines pour se cacher au dernier moment, ce fut plus un parcours du combattant qu’une croisière sur un bateau de luxe et de rêve :

« Le mec qui à organisé tout ça je lui fais bouffer ses couilles si je le trouve ! »

Bon, là, elle était dans une sorte de réserve et ça puait le renfermé au point d’en vomir. Apparemment, le calme était revenu de l’autre coté de la porte en métal et encore une fois, la demoiselle ouvrit la porte en prenant soin de faire le moins de bruit possible. Marchant à pas de loup, les chances pour que la fausse gamine en avait marre de tout ce cirque était supérieur, voir largement supérieur de 100%. Pas de quoi gagner le gros lot au loto quoi. Au croisement, un type en chemise à fleur, short et chaussures à semelle en caoutchouc  tomba nez à nez devant la miss. Semi-freeze de temps et le mec se mis à parler, disant qu’il fallait rejoindre au plus vîtes l’endroit cité plus tôt au micro. Bien sur, Zephirya refusa. A force de voir que cette apparente tête de mule ne voulais pas faire ce qui avait été dis, le type lui pris le bras de force. C’est dans ce moment là qu’avec le mouvement fait, une partie de la chemise bougea, laissant entrevoir… Une arme ! :

« Frappe-le ! Vite ! »

Ne cherchant même pas à comprendre, la sportive lui décalqua le visage d’une bonne droite dans la joue de Jésus, puis le mec tomba complètement assommé par terre, roulant sur un bon mètre. Ne suivant pas les instructions de Nathaniel pour fuir en quatrième vitesse, la jeune femme aux cheveux lisse fouilla le gonz et vit l’arme en question. Une arme de poing plutôt discrète servant principalement à immobiliser les gens ou leur faire peur… Une voix légèrement audible se fit entendre, et ses yeux se portèrent sur ce qui semblait être des écouteurs. Apparemment, le type à l’autre bout cherchait à savoir ce qu’il se passait. Prenant le micro, et surtout pensant que tout les mecs était reliés entre eux, Zephirya eut une idée de génie, du moins pour elle. Elle se mit à effectuer à cri super strident, le genre à vous rendre sourd au téléphone. Juste pour emmerder tout le monde, elle continua jusqu'à plus de souffle et repris sa fuite. Au moins, s’ils étaient réellement reliés, tous ceux qui avaient leurs écouteurs allumés auraient les oreilles sifflantes et le cerveau étourdit plusieurs secondes, ce qui pourrait faire certain repère à des gens sur le rafiot :

« Ils se dirigent tous au même endroit ! Ne va surtout pas dans le sens inverse rejoindre leur navire ! »

« J’vais m’gêner tiens ! »

Et elle fit apparaitre son arme dans un petit déluge de magie (Voir avatar)

Lorsque les lumières sautèrent, Nika et Rozalia s’arrêtent, surprises, et se regardèrent entre elles.  Une alarme se mit à rugir, et des voyants rouges se mirent à clignoter un peu partout. La voix du Commandant, sûre, se mit à résonner, invitant les passagers à se rendre sur le toit, pour résoudre une avarie technique. Un léger euphémisme... Nika et Rozalia hésitèrent brièvement, puis Redemption haussa les épaules :

« Je suppose qu’on n’a pas le choix.
 -  Je me rends sur le toit. Va chercher Ryouka.
 -  A vos ordres ! »

Rozalia s’enfonça dans les couloirs, et Nika suivit la cohue. Les gens étaient plus curieux et nerveux que rassurés et sereins. Pour qu’ils aillent sur le toit, il fallait que ça soit un peu plus grave qu’une simple avarie technique. Nika ne savait pas grand-chose sur ce bateau, mais, du peu qu’elle avait lu, il fonctionnait avec d’énormes générateurs, de grosses pompes, des turbines, mais il fonctionnait comme n’importe quel bateau. Si la coque se perçait, l’eau viendrait inonder le yacht, et ce dernier coulerait. Dans ce cas, mieux valait se trouver sur le toit. Il devait donc y avoir une faille dans la coque. On approchait de la côte, après tout. Il était possible que le yacht ait heurté par mégarde un récif, ou qu’il y ait eu un incident qui ait provoqué une rupture de la coque, nécessitant alors des entretiens d’urgence.

Quant à Redemption, elle avança entre les cabines. Les portes s’ouvraient, et les gens sortaient. Elle évitait la cohue, continuant à marcher, jusqu’à ce qu’une femme avec des lunettes noires et un costume sombre vienne la stopper, affichant sur ses lèvres un grand sourire fabriqué :

« Il faut se rendre sur le toit, Madame. Les escaliers de secours les plus proches sont dans l’autre direction.
 -  Je cherche une amie répliqua Rozalia, légèrement agacée, en essayant de se dégager.
 -  Les consignes de sécurité...
 -  Je vais la chercher, et je reviens ! »

Rozalia poussa la femme, et s’avança. La garde du corps la regarda silencieusement, et sortit son arme de service. Un pistolet tranquillisant. Rozalia perçut quelque chose de dangereux. Le fait que la garde du corps ne lui dise rien était anormal. Et Rozalia l’entendit sortir l’arme de son holster. Elle se retourna alors rapidement. La femme n’avait pas son arc, mais avait toujours sa dague. Cette dernière se mit à luire, et elle la lança à côté de la garde du corps. La dague frôla sa joue, surprenant la femme, et ce fut amplement suffisant pour que Rozalia bondisse vers elle. Elle la poussa contre le mur, une main contre sa gorge. Malheureusement, la garde ne se laissa pas faire, et banda les jambes, avant de les tendre d’un coup, frappant Rozalia au ventre.

Déstabilisée, cette dernière tomba à terre, et vit la femme sortir un poignard acéré, et l’abattre sur elle. Rozalia l’évita en roulant sur le sol, et l’arme se planta sur le sol. S’appuyant avec une main à plat sur le sol, Rozalia tendit son pied, faisant décrire à ses jambes un arc, et la frappa à la tête, faisant jaillir le sang de la femme. Son nez se fissura, et cette dernière se coucha sur le dos. Néanmoins, elle n’était toujours pas vaincue. Rozalia se releva rapidement, restant les jambes fléchies et le dos courbé. Elle sauta sur la femme, atterrissant à califourchon sur elle, et la frappa au visage. Un coup de poing dans la joue, juste en-dessous de l’os. La femme en fut sonnée, et tenta de frapper l’Héroïne. Sa main droite lui griffa les lèvres, s’enfonçant dans sa bouche. Elle serra, et Rozalia réagit instinctivement, en lui mordant les doigts, et se recula d’une roulade.

Il se passait quelque chose d’anormal ici. Rozalia essuya un peu de sang qui coulait de ses lèvres, et se releva. Elle attrapa la femme par les aisselles, et l’envoya heurter par la tête un mur. Elle se coucha sur le dos, et la femme posa son pied sur sa gorge, l’immobilisant, l’étouffant presque.

« Pour qui travaillez-vous ?! Qu’est-ce qui se passe ici ?
 -  Lâ... Lâchez-moi ! » siffla la femme.

Quelque chose hurla alors dans l’oreillette de la femme, et cette dernière poussa un hurlement de souffrance. Également surprise par ce bruit strident, une espèce de cri qui jaillit de l’oreillette de la femme, Rozalia se recula légèrement, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. Elle vit alors deux autres hommes en costume débarquer au fond du couloir. Ces derniers devaient visiblement être sur une autre fréquence, et, en voyant cette scène, ils sortirent instinctivement leurs armes... Et ce n’était pas des pistolets tranquillisants, mais d’énormes flingues.

« Ne bougez plus !
 -  Flinguez cette pute ! »

Rozalia roula sur le sol, récupéra sa dague, et fila dans une cabine déserte, tandis que les coups de feu se mirent à résonner. L’appartement était assez luxueux, une véritable suite avec une mezzanine :

Regardant autour d’elle, Rozalia se dépêcha de monter à l’escalier. Ces types étaient clairement des pros, et, sans son arc, elle ne pouvait pas faire grand-chose contre leurs pistolets automatiques. Il fallait trouver quelque chose, et vite.

Zephirya réfléchissait juste après avoir fait apparaître son arme… Dans l’endroit plutôt étroit qu’offrait cette partie du bateau, porter un tel équipement sans détruire en combattant serait plus encombrant qu’autre chose. Pour l’instant, garder son instrument de combat ne serait pas une mauvaise idée. Si la situation tourne cours, Hop ! Elle refait disparaître sa lame et tout serait réglé ! Dans sa course contre la mort, qui au passage était dans une allure plus rapide qu’un humain simple grâce à ses facultés de vaisseau des Âmes. Par ailleurs, quelque chose d’extrêmement fort l’attirait inévitablement vers un certain point. Un peu comme un aimant avec certain métaux quoi. Mauvaise surprise, des type qui avait eut vent des actions de Zephirya commençait à la rechercher. Enfin cette fois, il y avait surtout des femmes bien armées ne servant qu’au nettoyage massif. Et c’est à un croisement que la sportive rencontra ce groupe destiné à la réduire au silence. Comme si le temps s’était arrêté, elle dit :

- Euh…

Sentant le mauvais coup venir, elle changea ses pieds de place et au lieu de courir tout droit, elle bifurqua pour prendre l’autre chemin, ce qui allait considérablement la ralentir. Heureusement qu’elle est plus vive que n’importe quel humain, sinon son corps serait truffé de balle à l’heure qu’il est. Courant aussi vite qu’elle le pouvait, la fugitive ne se rendait pas compte qu’elle grimpait les étages en prenant diverses route et autres chemin plus ou moins large. Y avait-il des caméras par où elle passait ? Quelqu’un observait-il ses mouvements ? Difficile à cerner bien que c’était loin d’être une évidence dissimulée. De là où elle était, impossible de voir ce que les intrus faisaient même s’ils pouvaient facilement la voir. N’étant pas très futée, elle demanda à sa colocataire corporelle si elle n’avait pas une solution :

« Bon je fais quoi ?? On est super mal barrée et oui c’est ma faute et j’en suis désolée !!! Mais j’ai besoin de toi pour que l’on reste en vie !!! »

« Inutile de t’excuser… Je vais t'expliquer mon plan »

Nathaniel expliqua longuement son plan, ce qui devrait correspondre à une dizaine de seconde dans la réalité. Reprenant sa course contre la mort, Zephirya suivit les instructions de son amie forcée. Dans sa mémoire phénoménale, l’érudite avait noté tous les emplacements de caméra au travers des yeux de la sportive, ou du moins tout ce qu’elle avait put voir. Les mouvements de la miss furent correctement organisés, alternant entre les hases de courses, de grimpette et ceux où elle devait raser les murs. On aurait dis une véritable kunoïchi à ce moment là. C’est là qu’on pouvait voir la formidable alliance Nathaniel/Zephirya, alliant corps souple et rapide et les facultés intellectuelles et observatrices de l’érudite aux cheveux sombre. Au bout d’un certain moment, et de nombreux bonds, elle se retrouvait au-dessus des cabines de riche comme quelqu’un des milieux modestes pourrait les appeler. Elle entendit des cri et des coups dans la porte, ce qui devait être signe que quelqu’un devait se trouver par là…  En baisant la tête deux seconde, Zephirya remarqua alors tout un tas de "méchants" juste au dessous qui essayait de rentrer. Mais elle recula et s’assied sur le cul. Son regard se troubla d’un seul coup ainsi que ses sens. Quelque chose n’allait pas. Elle regarda partout pour savoir ce qu’il se passait, Nathaniel semblant se tordre de douleur à l’intérieur du corps de Zeliel. Que se passait-il ? Ce n’est pas les quelques éraflures de balles qui ont provoqué tout cela ? Ou alors…

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Quelques instants justes avant, sur le navire pirate, un être ni vivant ni mort se contentait d’observer tout cela. Cet être immatériel pour la plupart des être dominant le globe ne pouvait ni interagir avec, ni entendre ses cri de douleurs malsain. Un esprit errant… Issu d’un être vivant qui se trouvait autrefois sur ce bateau sinistre aujourd’hui à la main de vulgaires pirates aussi professionnels soit-ils. Cet être spirituel fut inexorablement attiré par quelque chose se trouvant sur un grand bateau. Quelque chose qui lui ressemblait, quelque chose étant lié à elle. Cet esprit perdu dans un océan de vide se dirigeait donc vers cet aimant naturel, sentant que quelque chose l’appelait. Etait est-ce ce à quoi elle espérait ? Une nouvelle chance de vivre ou d’enfin mourir totalement et disparaître de la surface de cet univers altérant réalité et fiction ? Traversant chaque obstacle dans son corps immatériel, cet être avançait jusqu'à arriver à un groupe forçant un passage. Ces gens elle les connaissait. Elle les avait déjà vu plus tôt, sur leurs bateau. Encore une fois, elle se répéta :

- Ssssssssssssssaaaaaaaaaaaaaaaauuuuuuuuuuuuuuvvvvvvvvvvveeeeeeeeeeeeeezzzzzzzzzzzzzzz mmmmmmmmmmooooooooooooiiiiiiiiiiii…

Étrangement, ces êtres fait de chair et de sang réagirent et virent pour la première fois se spectre. Pris de panique, ceux-ci tirèrent vers cet être immatériel qui pour la première fois fut visible de leurs yeux humains. Avançant péniblement, le spectre se trouvait à portée d’eux. La majorité s’exclamèrent haut et fort, en criant comme des fous :

- Un fan-fan… Un Fantôme !

- Sauve qui peut !

- Allons-nous-en ! Oublions cette connasse et reprenons la mission !!! Viiiite !

Tous finirent par partir de peur qu’ils ne leurs arrivent quelque chose. Le spectre recula puis repris sa quête pour savoir ce qu’il l’attirait, dans la bateau lui-même. En haut de la cabine désormais sûre, Zephirya était bien visible, se tenant la tête comme si l’apocalypse s’exécutait dans sa tête…

Sur le toit du bateau, la situation était assez compliquée. Les gens étaient paniqués, à juste titre. Interrogatifs, ils se demandaient ce qui pouvait bien se passer. Au milieu de la mêlée, Nika n’était pas vraiment différente d’eux. Une avarie technique... Un tel scénario lui semblait relativement peu probable. Il y avait sûrement autre chose là-dessous. Ça ressemblait fort à ces euphémismes qu’on avait coutume d’employer quand on s’adressait au public. Pour avoir été une policière, Nika en savait quelque chose.

« Une avarie technique... On se fout de nous ! s’exclama un homme.
 -  Ça cache sûrement quelque chose... Il y a sûrement un problème avec la coque... » subodora une femme.

Nika n’attendait qu’une chose : que Rozalia revienne avec Ryouka. Elle essaya de s’écarter des Tekhans et Tekhanes paniqués, et alla s’asseoir près d’une grande piscine sur le toit, se posant sur une chaise. Il n’y avait que de l’eau autour du navire. Depuis cette position, les yeux de Nika ne lui permettaient pas de voir le navire raider, qui était en train de longer le « Pearl of the Seas » pour aborder par l’arrière. Elle se releva, et fit les cent pas, hésitant à contacter Rozalia. A défaut, elle préféra contacter Bunny.

« Bunny ? Tu me reçois ?
 -  Je te manquais déjà ?
 -  Tu es où ? demanda Nika, sans relever la note d’humour.
 -  Sûrement pas en haut. Cette histoire d’avarie technique, ça ne tient pas debout.
 -  Sur ce point, on est d’accord. Mais quelque chose me dit que tu ne penses pas à un accident...
 -  Figure-toi que j’y aurais pensé s’il n’y avait pas un navire longeant le nôtre, et qui est armé jusqu’aux dents. »

Sur le coup, Nika fut surprise. De quoi est-ce qu’elle parlait ?

« Qu’est-ce que... ?!
 -  Je suis sur l’un des ponts. Côté babord. Regarde donc, et tu verras par toi-même. »

Grognant, Nika obtempéra, passant par-dessus une rangée de haies, poussant des gens. Elle traversa une terrasse à ciel ouvert, un stade de tennis, et atteignit l’autre côté du bateau... Pour voir, en s’appuyant sur la balustrade, un navire de la taille d’un gros bateau de pêche en train d’avancer, frôlant presque la paroi. De nombreux passagers le regardaient depuis les ponts inférieurs, mais Nika ne vit aucune arme. Il y avait de grosses bâches sur le pont, et plusieurs hommes sur le pont principal.

« Des sauveteurs ? hasarda-t-elle.
 -  Ils ont rangé leurs armes, mais ça jase... Et j’ai clairement vu des tatouages de raiders avant qu’ils n’enfilent des vêtements. Il est impossible que l’équipage n’ait pas vu ça. Soit ils tentent de ne pas créer un mouvement de panique, soit... »

L’esprit de Nika se mit à tourner à cent à l’heure. Elle réfléchissait, et essayait de comprendre. L’équipage n’avait en soi aucun intérêt à laisser des pirates monter à bord, surtout les raiders. Utilisant ses lunettes, Nika vit alors plusieurs indices. Sur la carlingue du navire, on avait dessiné avec de la peinture rouge une mâchoire de requin, tout le long de la proue. Plusieurs des marins s’affairaient autour des bâches, communiquant par des talkies-walkies. Ce fut à ce moment que Nika entendit, comme les autres passagers, les trois hélicoptères qui approchaient.

*
*  *

« Les hélicoptères sont là, Commandant. »

Pershing hocha lentement la tête, et referma son téléphone portable. Il venait de s’entretenir avec la femme responsable de toute cette opération, et elle avait confirmé la suite du plan.

« Alors, il est temps de passer à la suite du programme. Dites aux raiders de préparer les batteries lance-missiles, de viser le toit, et de faire feu à mon ordre. Et... Allumez la télé, aussi. »

L’homme s’exécuta, s’approchant d’un téléviseur situé dans un angle.

« Quelle chaîne ?
 -  Les chaînes publiques. »

La télévision s’alluma, affichant une publicité sans intérêt. Pershing se mordilla brièvement les lèvres, relativement anxieux. Même si le plan était sûr, et si cette opération avait été longuement préparée, on ne pouvait jamais tenir compte de toutes les probabilités. Il attendit plusieurs secondes, et l’image de la chaîne publique changea alors. On vit le « Pearl of the Seas » vu d’en haut, depuis un hélicoptère qui s’approchait rapidement. Plusieurs témoins clignotaient sur l’écran de la télé : « DIRECT », en haut à droite. Une voix se mit alors à parler :

« Tekhanes, Tekhans... »

Ne voulant pas qu’on le dérange dans ses plans, Pershing ordonna qu’on coupe le son. L’un de ses nouveaux seconds se tourna alors vers lui :

« Certains raiders parlent d’un... D’un fantôme dans...
 -  Bordel ! s’exclama Pershing, mécontent. Je le savais bien, que faire appel à ces cinglés était une mauvaise idée ! Si on avait voulu m’écouter... Dites-leur d’arrêter leurs conneries, et de se tenir prêt à ouvrir le feu ! S’ils ne tirent pas, je les abattrais personnellement ! »

Énervé, Pershing s’était extirpé de son fauteuil pour hurler, et se rassit. Il tremblait nerveusement, et but un peu d’eau. Sur l’écran, la caméra se rapprochait maintenant, et filmait en gros plan une foule effrayée.

*
*  *

Nika utilisa ses précieuses lunettes pour zoomer sur les trois hélicoptères, et manqua défaillir. Ils n’avaient rien à voir avec des hélicoptères de secours, comme on pouvait le croire de loin. Elle vit des espèces de caméras accrochées sous chacun des hélicoptères, mais aussi... Des mitrailleuses. Son regard oscilla alors sur le pont du navire raider. On ôtait les bâches, et Nika vit des batteries de lance-missiles qui pointaient vers le ciel. Son coeur manqua se décrocher de sa poitrine, et la voxi de Bunny rugit dans le micro :

« Ils vont faire sauter le pont ! Fous le camp !! »

Les hélicoptères tirèrent ensuite. Des balles énormes vinrent pulvériser les civils, les découpant en deux, pulvérisant les membres, et les batteries crachèrent alors une pluie de missiles. On aurait presque dit des espèces de lucioles qui s’envolèrent gracieusement dans le ciel, avant de retomber, et de s’abattre sur le toit dans un fracas abominable. Les cris et le hurlements furent couverts par cette espèce d’artillerie qui fracassa le yacht.

*
*  *

Sur la mezzanine, Rozalia avait pour seule arme sa dague, et les deux molosses se rapprochaient. Ils pulvérisèrent la porte d’entrée, débarquant dans le salon, et levèrent la tête. En la voyant, ils ouvrirent le feu sans se poser de questions, et les balles rugirent. Rozalia bondit en arrière, les vitres explosant autour d’elle. Elle se mit dans un angle mort, contre le mur, continuant à tenir la dague, tandis que les deux tueurs se positionnaient. L’un avait son arme pointée dans ce petit trou. Rozalia avait la tête contre un aquarium, et entendait l’autre monter rapidement.

*Réfléchis, réfléchis !*

Le premier tueur, celui qui était resté en bas, se déplaçait lentement, et le second ralentit sa course, s’approchant également très lentement de la planque de Rozalia. Continuant à tenir sa dague, cette dernière restait plaquée contre le mur, ne respirant même pas. Ils ne se laisseraient pas duper. Ils l’avaient vu combattre l’une des leurs, et la malmener. Pas question d’essayer de les duper. Elle avait affaire à des professionnels.

*Mes belles vacances se compliquent sérieusement...*

Les tueurs continuaient à se rapprocher, quand le yacht se mit à trembler. Les lumières clignotèrent furieusement, et Rozalia sentit de la poussière. Elle leva la tête, fronçant les sourcils... La poussière continuait à tomber, comme s’il y avait un orage surpuissant qui s’écrasait sur le toit. Rozalia n’y comprenait plus rien, et le yacht sembla trembler. Un grincement sinistre se fit entendre de partout, et le toit continua à se fissurer, à s’ébranler, et se brisa soudain. Les tueurs hurlèrent, car un trou énorme dans le plafond fit tomber tout un tas de bétons, de pièces. Les lumières explosèrent, et Rozalia se sentit glisser, et poussa un cri. Elle s’agrippa à quelque chose, lorsque que l’aquarium se brisa. L’eau lui tomba dessus, et lui fit lâcher prise.

Malaise spirituel et silence intérieur. Ce qu’il se passait plus en hauteur était un peu similaire à ce qu’il se passait en Zeliel. Un silence radio inquiétant annonçant quelque chose de grave et un très mauvais pressentiment sur ce qu’il se passait sur le pont. La fausse gamine était comme brouillée, déphasée. Quelque chose approchait et ce n’était certainement pas humain. Lutant au maximum, la fausse gamine sentit le malaise s’estomper légèrement. Elle put se relever et marcher dans le sens opposé de là où venait le spectre. Heureusement pour elle, sa vitesse de marche, bien que ralentie, fut supérieure à celle ce l’esprit qui n’était mû que par quelque chose d’abstrait. Petit à petit, la sportive reprit de faible couleur vu sa couleur de peau déjà bien blanche au naturel, et put reprendre une cadence plus normale. Courant, sautant sur les toits pour enfin revenir à une sorte de parc pour riche. Elle s’adossa dans un coin discret et se laissa glisser pour finalement se retrouver le cul par terre, se tenant une nouvelle fois la tête :

« Nathaniel ? Nathaniel !? »

Mais aucune réponse ne vint. Mais que se passait-il sur cette saloperie de rafiot ? Tout d’abords une putain d’attaque faire par des types sûrement plus imbu d’eux même en plus d’être égoïste, puis cette sensation à la fois douloureuse et pourtant pas inconnue. Pas inconnue certes, mais dans le sens où Zephirya pensait reconnaitre mais que de précis lui vienne. La demoiselle aux cheveux lisses n’était pas aussi maligne que sa comparse et sans elle pour la soutenir et l’aider à avancer, elle n’irait pas bien loin. Surtout qu’elle aurait bien aimé savoir ce qu’il s’était passé… Harcelant sa colocataire de corps, toujours aucune réponse ne vint. Mais bon sang, qu’est-ce que c’était que ce truc pour que Nathaniel soit Ko ?? Se relevant une nouvelle fois, la fausse gamine n’eut pas d’autre choix que d’essayer de se débrouiller par elle-même. C’est d’ailleurs à ce moment précis qu’elle reconnu qu’avec sa faculté à créer des emmerdes, son manque de capacités observatrices et son intellect limité, sans Nathaniel elle ne valait pas grand-chose :

« Mais bordel reviens à moi Nathaniel ! Je te promets de t’écouter pendant un mois complet si tu réussis à sortir Zeliel de ce foutu merdier ! Je te le jure ! »

Pas de réponse. Du moins venant de Nathaniel parce que la suite fut complètement différente. Un énorme bruit d’explosion suivit d’une secousse pas possible et des débris volant un peu partout alertèrent la demoiselle en tenue moulante. Impossible de comprendre ce qu’il se passait exactement, mais c’était dangereux, pour sûr. Là, elle avait peur. Son visage inspirait autant la peur que la colère, ce qui faisait un mélange complètement inhabituel pour elle. Quelqu’un ou quelque chose semblait vouloir tout massacrer et tout détruire sur cette coque de noix et ça sentait pas bon la poudre. Frisant les tremblements et les larmes, la miss aux cheveux lisses n’eut d’autre choix que de faire apparaître son arme du sol. C’était sa seule chance de survie. Elle ne l’aurait pas perdue auparavant après cet étrange évènement, elle aurait largement put éviter le massacre. Ah mais c’est trop !

Rasant les murs pour éviter d’être repérée par d’éventuels planqués, cette "croisière" fut maudite maintes et maintes fois dans l’esprit de la fausse gamine. Merde des types discutait arme à la main juste devant elle, pile à un embranchement dont elle aurait put se servir pour s’enfuir ailleurs. Rebroussant chemin en essayant de ne pas faire le moindre bruit inexistant, elle vit d’autres terroristes en tout genre arriver et du coup compromettre toutes les chances de sortir de ce parc. Heureusement que le sang avait arrêté de couler sinon bonjour les traces et la surprise. Bon que faire… ? Essayant d’imiter Nathaniel, elle tourna la tête doucement dans tout les sens pour essayer de ne pas se faire repérer. C’est là qu’elle s’aperçût qu’une sorte de sortie de secours reliée à une salle des machines ou quelque chose dans le genre. Problème, en allant ainsi sur le coté, elle serait à découvert et donc il faudra attendre le bon moment et aller très vite. Elle ne se douta pas que si la porte était ouverte c’est qu’il y avait une raison. Attendant, elle vit deux demoiselles armée jusqu’au bout des ongles s’approcher dangereusement d’elle. Et merde qu’elles dégagent ! Surtout que tout le monde regarde ailleurs pour cette fois ! Ça serait bien la première fois de sa vie que la sportive bénirait le don de Zeliel qui empêchait de sentir sa présence. Putain mais elles s’approchent encore... Non elles tournent la tête ! Marchant à pas de velours mais avec la plus grande vitesse possible vers la porte, ce n’est qu’au dernier moment où elle réussit à rentrer et vite se planquer… Derrière un meuble ? Euh pourquoi mettre un panneau "sortie de secours" sur la porte d’un simple baraquement ?

Bon elle était temporairement seule et rien à l’horizon. Pas de bruit, rien, que dalle. Inspirant profondément, Zephirya n’avait toujours pas eut le moindre signe de vie de sa colocataire de corps. Relativement terrifiée et à bout moralement, elle se dit que plus jamais elle ne voudrait vivre une situation pareille. La furtivité… Merde quoi ! Inspectant derrière le piano qui devait certainement couter dis fois plus que le prix exorbitant d’un simple séjour sur ce bateau, elle vit que le mur était légèrement humide, bousillé par endroit. Restant cachée au possible, elle gratta avec ses doigts combinés à sa force plutôt forte, elle enleva petit à petit les morceaux de parois pour enfin ouvrir un passage… Vers une autre cabine. Passant plutôt difficilement, son instinct de survie lié à la peur de se faire avoir était prodigieux. Mais… A qui est ce pied ? Et merde… De toute façon, à ce rythme là, c’était tout ou rien donc autant avancer. Nathaniel réveille-toi bon sang…

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Plus loin dans le bateau, le spectre continuait d’errer, sentant la raison de son déplacement bouger de plus en plus vite pour finir par se stopper. D’ici quelques mètres et une poignée de minutes, elle devrait pouvoir arriver à cette chose qui l’attirait tant. Un espoir de salvation ? Un moyen de rejoindre l’au-delà ? Qui peut le savoir. Traversant toutes les surface, organique ou non, elle passait de nouveau inaperçue pour les vivants qui semblait même avoir oublié sa précédente apparition. Que quelqu’un l’aide et vite, s’il vous plait…

« Mieux vaut rapidement se dépêcher... Le toit va exploser sous peu ! »

L’autre homme acquiesça, et ce fut le bruit qui, progressivement, tira Ryouka de son sommeil. Elle ouvrit faiblement les yeux, en même temps que plusieurs individus, et commença, nue, à se tortiller. Sa mémoire lui revint par à-coups. La soirée, la musique qui rugissait, la drogue... Et le sexe. Oui, surtout ça, en fait. Le sexe. Des quatre Héroïnes figurant sur ce yacht, Ryouka était sans doute celle qui en profitait le plus. Bien loin de son ordinateur complexe dans le bunker, elle profita de ses vacances pour songer à se réinsérer, socialement parlant. Mais ces gens qui parlaient... Elle se réveilla sans aucune migraine en les sentant tambouriner furieusement contre la porte.

« C’est qui, ces gars ?! » s’exclama un homme en se réveillant lentement, une laisse avec un collier autour du cou.

Ryouka bâilla à s’en décrocher la mâchoire, roula sur son dos, et tendit les jambes en avant, s’en servant pour se redresser. Debout, « Brainstorm » entreprit d’aller chercher ses vêtements. La pièce, une grande suite, était plongée dans une relative pénombre, et les jeunes commençaient à se réveiller. Sur le lit, une belle créature aux longs cheveux blonds émergeait également. Ryouka la reconnut rapidement : c’était Aishâ, la fille de la sénatrice. Cette chambre était à elle, et elle avait organisé une petite soirée à l’intérieur. Elle hurlait comme une vraie vache quand un homme la prenait par derrière. Deux Tekhans étaient d’ailleurs écroulés dans le lit, également avec des colliers autour du cou.

« C’est qui, ces connards ? » grogna Aishâ.

Ryoukan de son côté, avait enfilé ses collants, quand elle perçut un déclic significatif. Bien qu’elle soit frivole, Ryouka restait l’Héroïne la plus intelligente du lot, à l’exception, peut-être, d’Overlord. Elle sentit donc que quelque chose n’allait pas, et enfilait sa jupe noire aux bandes rouges et aux manches longues quand elle entendit des détonations. Il y eut des cris et des hurlements, et la porte s’ouvrit d’un coup de pied. Trois hommes armés, avec des costumes de gardes du corps, débarquèrent, tenant des pistolets avec des lampe-torches.

« Hey ! Mais vous... » tenta de dire un homme.

L’un des agents de sécurité ouvrit le feu rapidement. La moitié de la tête de l’homme explosa, et la détonation rugit dans la pièce. Il y eut des hurlements inévitables, et la détonation eut au moins pour effet positif de réveiller tout le monde. Les balles fusèrent sur les Tekhanes et les Tekhans endormis. Ryouka réagit au quart de tour, et utilisa une table de chevet comme appui pour bondir en l’air. Ses mains s’agrippèrent à l’un des lustres qui pendaient au plafond.

« Hey, les cow-boys ! » hurla-t-elle à leur intention.

Utilisant le lustre comme appui, elle s’envola vers eux, et ses deux pieds frappèrent en pleine tête l’un des agents, l’envoyant s’écraser contre le mur. Ryouka n’était pas qu’une experte en informatique et une perverse confirmée ; elle était aussi championne en arts martiaux, et ne tarda pas à le prouver. Elle frappa rapidement un autre garde du corps à l’aide d’un coup de pied retourné. Heureusement pour lui, Ryouka était en collants, n’ayant pas retrouvé ses talents, mais le coup, avec l’amplitude, fut suffisamment puissant pour le renverser. Touché à la joue, le tueur s’écrasa sur le sol. Le troisième homme avait pointé son arme sur Ryouka, et s’apprêtait à faire feu. Malheureusement pour lui, Ryouka fut encore une fois rapide, et utilisa son autre jambe pour la lever, et heurter avec le pied le pistolet de l’homme. Le tir jaillit, mais loupa d’un bon mètre la frimousse de Ryouka.

La jeune femme tenta de profiter de son avantage pour attaquer encore, et s’appuya sur un pied en se retournant, utilisant l’autre pour frapper l’homme. Le garde du corps était toutefois massif, et para le coup en relevant ses bras, avant de riposter. Il tenta un uppercut, que Ryouka évita gracieusement, avant de l’attraper par le bras. Elle plia le dos, s’abaissant, et utilisa son poids pour faire basculer l’homme par-dessus son corps. Il glissa sur son dos avant de s’écraser par terre, et elle lui tordit le bras, un sourire sur les lèvres...

...Avant qu’un homme ne vienne la frapper à la joue gauche. L’un des deux tueurs restants. Ryouka vit trente-six chandelles, et son corps s’écrasa contre le mur, à côté de la porte. Sans attendre plus longtemps, l’homme l’agrippa avec sa main solide autour du cou, serrant, l’étouffant, en la soulevant. Le dos de Ryouka racla contre le mur, et elle se tortilla sur place. Elle essaya de bander ses jambes, et frappa dans le ventre de l’homme, mais il était bien trop musclé.

*Putain, mais lâche-moi, gros porc !* songeait-elle, nerveuse.

Le garde était visiblement hargneux, et serrait encore. Une détonation rugit alors dans son dos, et le tueur relâcha sa pression. Ses yeux s’écarquillèrent, du sang jaillit de sa bouche, et il s’affala par terre. Ryouka vit la femme qui avait tiré. En culotte avec un débardeur, Aishâ avait fait feu, sortant un Colt qu’elle utilisait pour se protéger. Elle avait tiré sans aucune hésitation, et visa un autre tueur qui tentait de se relever. Un coup de feu l’atteignit au genou, et un autre en pleine tête.

« Belle détente la complimenta Ryouka en se massant le cou.
 -  Je déteste que des mecs viennent me réveiller. »

Aishâ s’avança vers le troisième homme, celui qui avait le bras endommagé. Elle pointa son arme sur sa tête.

« Dis-moi pour qui tu travailles, ou je te tue.
 -  Va crever, sa... ! »

Il n’eut pas le temps d’achever qu’Aishâ l’abattit sans se poser de plus amples questions. Il y eut alors un infime tremblement venant du dessus, et de la poussière se mit à tomber. De violentes vibrations éclatèrent alors, faisant trembler la pièce, manquant renverser Ryouka.

« On fout le camp ! » s’exclama cette dernière.

Ryouka bondit hors de la pièce, et des lézardes se dessinèrent le long du plafond. Elle courut aussi rapidement que possible, et atteignit les terrasses surplombant le petit village. Tout le yacht semblait vibrer sur ses fondations. Brainstorm ne comprenait quasiment rien à ce qui se passait, et s’approcha de la rambarde. Les vitres du toit explosèrent alors, et Ryouka vit plusieurs missiles avec des traînées de fumées débarquer dans la zone. Les missiles explosèrent furieusement en rencontrant le sol, et le couloir se déroba sous les pieds de Ryouka, se fissurant et se tordant, la faisant tomber.

Ce fut au tour de Ryouka de sombrer dans l’inconscience.

*
* *

Rozalia se réveilla en éternuant. Elle était couverte de poussières, avait quelques bleus, des ongles cassés, mais comprit très rapidement qu’elle n’avait rien de cassé. Que des blessures superficiels. Elle se trouvait sous un tas de gravats, et toussota bruyamment en se relevant lentement. Les gravats se retirèrent de son dos, et elle se releva lentement. Redemption sentit les articulations de tout son corps craquer. Se relevant, Rozalia passa une main sur son épaule, où il y avait une égratignure, et regarda où elle était. Elle avait visiblement atterri quelques étages plus bas, et sortit de la cabine explosée où elle était, grimpant sur des gravats pulvérisés pour monter d’un ou deux étages avant de se glisser dans un couloir. Elle était dans une zone très instable du yacht, et sentait les couloirs craquer sous ses pieds. Rozalia se remit sur pied, et avança lentement. Le couloir était distordu, et elle trouva rapidement une cage d’escaliers.

La jeune femme monta en s’appuyant sur la rambarde, se remettant de ses émotions. Ses oreilles bourdonnaient et sifflaient, et elle avait mal un peu partout.

*J’ignore par quel miracle j’ai réussi à survivre à ça, mais mes ennuis sont loin d’être terminés... Et j’ai perdu ma dague, tiens !*

Elle s’avança dans un couloir, et entendit des bruits. Rozalia se cacha dans l’embrasure de la porte, silencieuse.

« J’aurais pu rejoindre les services militaires tekhans, mais j’ai préféré cette force privée... Le salaire est mieux, et y a moins de sexisme.
 -  Le caractère sexiste de l’armée tekhane m’a toujours rebuté, ouais, surtout au niveau de la différence de salaires. Et puis, à choisir entre croupir dans un bunker tekhan près de la Fourmilière, ou s’éclater dans un yacht, le choix, ma foi, est vite fait ! »

Elle les laissa parler et s’éloigner, et ouvrit la porte d’une cabine. Un mur séparant une autre cabine s’était effondrée, et, en avançant, elle entendit alors du mouvement. Rozalia se raidit sur place, et tourna la tête vers l’autre cabine... Pour y voir Zephirya !

*Zephirya ?! Mais qu’est-ce qu'elle fabrique ici ?*

La sportive semblait pour le coup très mal en point, et Rozalia lâcha donc, tout naturellement :

« Mais qu’est-ce que tu fiches ici ? »

Putain pas facile c’te connerie. Il fallait rudement bien passer pour pas se bousiller le dos avec les morceaux de fer. La poisse, elle qui voulait se retrouver peinarde… La miss se retrouve avec le corps à moitié planqué dans une séparation et un pied pas très familier juste devant… Super ! C’est donc comme ça, dans cette position précaire qu’elle attendait de pouvoir avancer, le dos morflant et sa respiration quasi-nulle. Apparemment alerté par les bruits dehors, celons ce qu’elle avait entendu et déduis dans un craquement sourd, le pied finit par quitter la cabine ainsi que d’autres. La demoiselle aux cheveux lisse resta un petit moment comme ça tout de même, l’oreille hagarde au cas où quelqu’un se trouverait planqué quelque part. Restant sur sa théorie du tout ou rien, n’ayant toujours pas de réponse venant de Nathaniel, elle se dépêcha d’avancer et sortit du trou improvisé qu’elle avait fait. Vérifiant que personne ne s’y trouvait, elle zyeuta toute la zone et souffla un bon coup. Même si sa malchance l’avait faite venir sur un bateau, les coups de bols s’enchaînaient plutôt allégrement. Passant ses mains dans son dos, la sportive constata qu’elle s’était coupée plusieurs fois et qu’elle saignait pas mal. Ouais donc faudra faire encore une pause pour guérir son dos. Au cas où, elle déplaça juste avant de gros machins comme des meuble pour barricader l’entrée… On sait jamais. Marmonnant quelques jurons, son avancée vers ce qui pourrait servir de pharmacie fut stoppée net. Sa perception du monde extérieur commença à se perdre et ses sens se brouillèrent :

- Et merde encore !?

Ce fut ses dernières paroles. Sa cervelle semblait vibrer à l’intérieur de son crâne tellement c’était désagréable. Désagréable au point de tomber à moitié contre l’armoire juste devant elle, presque inconsciente. Son esprit vacillait, elle le sentait. La sportive allait-elle finir comme l’érudite ? Pas question ! Et pourtant…  Le spectre avait commencé à se rapprocher suffisamment pour que le vaisseau d’Âme réagisse, ce qui expliqua à nouveau l’état actuel de Zephirya. Un bruit résonna à l’intérieur de sa boite crânienne. A ce stade là, impossible de déterminer s’il s’agissait d’une nouvelle explosion, d’un effondrement ou d’un simple pet de teckel. Son regard perdu dans le vague, la demoiselle aux cheveux lisse ne pouvait plus bouger. Elle aperçût vaguement quelqu’un en face d’elle, tête posée sur le meuble. Un ennemi ou un ami ? La miss ne pouvait même pas se poser cette simple question et elle finit de tomber à même le sol, yeux et bouche légèrement ouverts.

De son coté, le spectre regardait la scène, à l’autre bout de la cabine, caché derrière un pan de mur encore intact. Tout doucement, il avançait vers ce qui allait être son nouveau corps. Un corps sain, doté de grands pouvoirs et qui allait lui permettre de revivre. Tournant autour de la demoiselle inconsciente, l’Âme errante ne se concentra pas sur autre chose car c’était la seule chose qui l’intéressait. Quand d’un seul coup… Boum ! L’Âme fut aspirée en Zeliel et Zephirya se réveilla comme si elle venait de faire un cauchemar, se tordant de douleur dans tout les sens. Enfin Zephirya… Cette dernière était encore bien assoupie à l’intérieur du corps. Non c’était Zeliel ayant toujours l’apparence de Zephirya ancré en lui qui se tordait dans tout les sens dans des cris sourds et parfaitement inaudibles. La transformation commença, pour la seule spectatrice présente dans la salle.

Les os commencèrent à craquer dans un bruit macabre, prenant ceux de sa nouvelle propriétaire. La peau partit dans tout les sens puis finit par se tendre de façon à changer de texture, puis à reprendre une forme des plus classiques. Les membres partaient également dans tout les sens, souple comme des élastiques tout neuf. En peu de temps, les jambes et les bras de la miss avait été amaigrit, perdant beaucoup de muscles. Toujours pendant que tout cela se passait, le visage ainsi que les cheveux avaient disparus, laissant une tête parfaitement lisse sans aucune partie de corps humain. D’un coup, spouf ! Des cheveux blancs assez court arrivant jusqu’au épaules apparurent ainsi que des globes oculaire de couleur rouge et un nez relativement fin. Puis se fut au tour des oreilles de surgir d’un seul coup et enfin un trou s’élargissant dans la bouche. A l’intérieur du corps, on pouvait entendre des bruits dégueu symbolisant les organes interne en train de se former puis plus rien. Le corps resta par-terre avec un liquide argenté coulant sur le sol à partir de la bouche. Un poignée de seconde après, les yeux commencèrent à bouger, le cœur de battre et le cerveau à fonctionner.

Zephirya avait été remplacée par Norah Esperanza, psychopathe multirécidiviste morte il y a plus d’une décennie.