L'offre d'emploi tant attendue [Musica]

Louane ne savait plus ou donner de la tête. Elle avait passé la nuit dans une petite auberge miteuse et grinçante grâce aux sous qu'elle avait reçu la veille. Elle avait fait la vaisselle dans un bar du coin toute la journée et nettoyé la salle pendant une bonne partie de la nuit. Elle avait reçut juste de quoi manger et dormir. Ce matin au réveil, son ventre avait grondé pendant des heures mais il ne lui restait plus rien. Désormais, elle s'était aventurée sur la place publique de nexus où la foule était immense. Des gens de toute race et de tout nationalité se poussait au milieu des étalages de marchants. Ça criait, ça grognait... et la pauvre demoiselle se faisait marcher sur les pieds et bousculer sans arrêt. Elle avait tellement faim ! Parfois elle regrettait d'avoir quitté l'orphelinat. Mais elle ne pouvait pas y rester plus longtemps, elle avait envie d'être indépendant et surtout de retrouver son père. Et s'il était là, quelque part dans cette foule ? Poussée par cette bouffée d'espoir un peu utopique, la demoiselle se fraya un passage jusqu'à un empilement de caisse en bois qui grimpait à plus de deux mètres. Un point de vue parfait !

Elle fit de son mieux pour grimper jusqu'au sommet sans tout faire renverser. Bien campée sur ses pieds, loin d'être intimidée par la hauteur, elle porta sa main en visière et observa la foule. Un petit vent s'était levé et faisait voler ses longs cheveux roux et frémir les poils de sa jolie queue rousse et blanche. Ce qui, d'ailleurs, lui valut quelques regards de travers. Elle n'était pourtant pas la seule créature étrange de Terra d'après ce qu'elle avait put voir. Il y avait des êtres de toute sorte mais aucune trace d'un grand renard... Déçue, la demoiselle s'assied au sommet de la pile de caisse et poussa un profond soupir, les oreilles légèrement en arrière et la tête baissée, lui donnant un air encore plus triste et déprimé. Sa queue s'élevait et s’affaissait lentement et d'un air mélancolique contre le bois tandis qu'elle posait son menton dans le creux d'une main, le coude appuyé contre son genoux relevé.

Elle resta comme ça un petit moment avant de se dire que finalement, à cet endroit, on ferait bien plus attention à elle que d'habitude. Le moment idéal pour proposer ses services et d'être certaine d'être attendue. Elle se leva donc, et d'un air sûr d'elle, les mains en porte-voix elle cria :

- Hey ! Messieurs, Dames ! Regardez un peu par-ici ! Je m’appelle Louane, je viens tout juste d'avoir 18 ans et je cherche du travail ! Je peux tout faire ! Le ménage, la cuisine, la lessive, je sais même chanter, danser et jouer de la musique ! Tout ceci en échange d'un petit salaire qui me permettra de dormir sous un toit et de manger à ma faim ! Alors ?

Mais finalement... peu de gens firent l'effort de la regarder et de l'écouter. Louane commençait à baisser les bras et de nouveau, son petit visage afficha un air triste et désolé. N'y avait-il vraiment personne qui puisse l'aider ici ?

   La journée du dieu avait commencé de façon plutôt banale. Etant arrivé la veille dans la ville de Nexus, il avait tout d'abord été se dégoter un chambre dans une auberge, histoire d'être tranquille. Donc ce matin là, il s'était levé , s'était prit un bon bain, s'était mélé aux Mortels et pour finir il avait...flâné. Ouais ça c'était plutôt cool de rester à se promener sans se prendre la tête et surtout sans but.  AH SI ! Celui de se trouver un truc bon à bouffer. Eh oui, il était tout de même important qu'il se trouve un truc de potable à pouvoir ingurgiter et ce dans les plus bref délais vu qu'il n'avait rien mangé avant de quitter l'auberge. C'est donc le torse bombé, sans véritable raison à part le fait d'être lui, qu'il se dirigea vers une ruelle dans laquelle il pensait pouvoir trouver son bonheur. Il ne fut pas déçu pour le moindre du monde puisqu'il y trouva une vieille dame qui lui vendit une bonne miche de pain toute fraîche. Après un moment à avoir discuté avec elle, il avait donc reprit sa découverte de la route lorsqu'il se retrouva face à une place énorme qui grouillait de monde.
Tout était parfait. Un dieu lancé dans une quête folle qui s'apprétait à traverser une place publique en restant à l'affut du moindre danger, tout du moins dans sa tête. Et pourtant son délire fut cassé par les braillements d'une Terranide qui semblait être à la recherche d'il ne savait pas quoi. Comment a-t'elle put briser un tel engouement ? Tout simplement en se mettant à hurler au moment il passait près d'elle. Elle lui avait ruiné les oreilles, mais très vite son cerveau c'était mis en marche. Une analyse ? En quelque sorte. Ménage, cuisine et lessive ?  Alors que la gueuleuse commençait à faire une tronche bizarre, Musica vint alors se dresser face à elle et la regarder droit dans les yeux.[/i]

«  Mon humble personne a besoin d'une femme à tout faire tout les jours de l'année, en plus d'être flattée. Pensez vous être à la hauteur ?Bien entendu, vous aurez votre salaire et logerez chez moi... Mais pour cela , il vous faut être capable de voyager. Vous en sentez vous capable ? »

Avant qu'elle n'ai le temps de répondre, il fit demi tour et commença à avancer parmi la foule, sans vraiment se soucier de savoir si elle allait le suivre ou pas. De toute manière il se doutait qu'elle suivrait car il connaissait sa force d'attraction... Enfin ça aussi c'était dans sa tête. Mais dans un sens , il ne fallait pas être un génie pour s'en douter.

«  Etre à mon service n'est pas chose aisé et je demande QUE la perfection. Penses-tu pouvoir répondre à cette attente ? Bien entendu, tu m'offres la perfection et moi je t'offre une totale liberté d'esprit. Plus de tracas pour savoir où tu dormiras, ce que tu mangeras ou autre futilité de ce genre . On est d'accord ? »

Là, il fit volte face pour enfin regardé la... bestiole ? Son regard sombre prit le temps enfin d'observer celle qu'il venait d'engager sous ses ordres. Un sourcil se haussa alors qu'il la reluquait puis un léger sourire apparut sur son visage. Il fit quelques pas en sa direction, puis il s'attarda un instant pour l'attendre et une fois qu'elle fut à sa hauteur, il reprit sa marche.

«  D'où viens tu, petite ? »

Louane, un peu désespérée, ne s'attendait vraiment plus à ce qu'on lui prête attention et encore moins à ce qu'on lui propose du boulot. A vrai dire elle avait l'habitude de cette ignorance, être une kitsune n'avait pas que des avantages, bien au contraire. En plus, tout le monde s'imaginait qu'elle était une voleuse ! Balivernes ! Il n'y avait que les Neko pour être aussi vils et ingrats. Du moins c'est ce qu'elle avait pu voir et entendre autour d'elle. La rouquine allait descendre de son piédestal lorsqu'une voix masculine s’adressa à elle. Surprise, elle baissa alors les yeux sur l’individu et lorsqu'il parla, elle n'en crut pas ses oreilles. Du travail ! Oui, il venait bel et bien de lui proposer du travail et à temps plein, avec salaire et logement de fonction !! Non, non elle devait rêver... impossible ! Muette de stupéfaction, elle vit soudain l'homme s'éloigner sans rien ajouter et sans même l'inviter à le suivre. Mais Louane n'allait certainement pas le laisser filer comme ça après ce qu'il venait de lui dire ! Elle se mit à s'agiter et à brandir ses bras dans tous les sens, dansant à moitié sur place.

- Hey ! Hey non, non attendez, là !! Oh !

Comme ça ne servait à rien de s'égosiller, elle bondit, atterrissant avec agilité sur le sol et tenta tant bien que mal de percer la foule pour rejoindre l'inconnu. Il avait parler de voyager, non ? Ohlala en plus elle allait faire du tourisme, c'était génial ! Bon il ne fallait pas s'emballer, si ça se trouve c'était du pipeau pour l'embarquer dans une histoire où au final elle serait enchainée et obligée de lui cirer les pompes pour par un clou.
L'homme reprit la parole en continuant de s'adresser à elle, il savait donc qu'elle le talonnait pas ne ralentissait pas pour autant. Apparemment c'était un perfectionniste. Peu importe ! Si elle était d'accord ?
Louane manqua de tomber en butant contre le pied d'un grand débile mais se rattrapa de justesse en faisant des moulinets avec ses bras. Elle soupira et finit, enfin, par rattraper son futur patron qui s'était décidé à l'attendre.

- Oui ! On est d'accord, m'sieur... M'sieur qui ? Je dois vous appelez comment d'ailleurs ? Monsieur, Maître, Monseigneur ?

Bonne question. Est-ce qu'il avait un égo surdimensionné ? Sans doute. Il en avait la tête en tous cas. Mais il venait de lui demander d'où elle venait. La renarde reprit une marche plus posée à ses cotés et finit par lui répondre :

- J'en sais rien. Ma mère est morte quand j'étais bébé et mon père m'a déposé dans un orphelinat avant de disparaitre. J'ai vécu un moment là-bas et puis je me suis mise à vagabonder un peu partout pour trouver du travail... Et vous alors vous êtes qui ? Vous faîtes quoi dans la vie ? Est-ce qu'on va beaucoup voyager ? Et mon uniforme de travail... j'aurais un uniforme ?

Oui, elle était sacrément curieuse mais en même temps elle allait côtoyer cet individu à longueur de temps alors autant en savoir le maximum avant de s'embarquer ! Est-ce qu'il était riche ? S'il pouvait se payer une bonne à tout faire à l'année tout en voyageant c'était sûrement un peu le cas. Bon, alors le salaire serait conséquent ! A moins qu'il soit radin..

    Subitement sa main se leva et il se stoppa net dans sa marche. Il posa sa main sur le haut du crâne de la kitsune puis il serra juste un peu. Pas trop fort pour ne pas lui faire mal, mais juste assez pour lui faire comprendre qu'elle parlait trop et trop vite.

«  Ok, commençons par le commencement, tu veux bien ? Quand tu pose une question,je te serais reconnaissant d'attendre ma réponse avant d'en poser trente milles autres, ok ? Tout d'abord, sache que tu entres au service d'un dieu. Je me nomme Musica et je suis un Di Indegetes. Appelle moi Musica, mais accorde moi une prière par jour, une fois que tu croiras vraiment en moi. Oui, nous allons beaucoup voyager pour plusieurs raisons. Et pour finir... J'ai une préférence pour la tenue d'Eve mais si tu as une idée d'uniforme à me soumettre, libre à toi de le faire. Sinon, non tu n'as pas d'uniforme. » 

Le dieu se saisit d'une pomme qu'il envoya à la renarde avant de payer le primeur, hésita un petit instant et finalement il s'en prit une seconde sur l'étalage pour elle aussi la payer avant de se remettre à marcher sans but. C'est alors que son regard se porta sur une robe, toute bête. Elle n'avait rien de bien transcendant mais elle lui rappela une de ses priorités dans la vie. La mode. Son regard s'illumina d'un coup, comme si un démon venait prendre possession de son corps, alors qu'il attrapa Louane par le bras et lui fit faire un tour sur elle même pour pouvoir se faire une idée de la présentation de celle qui allait se tenir à côté de lui. Sa lèvre supérieure commença à se mouvoir de façon à clairement montrer sa désapprobation, puis s'en suivit un mouvement négatif du visage.
Le visage ? De part et d'autres de la bouche de la terranide, il posa son pouce et ses autres doigts puis il lui fit bouger la tête dans tout les sens et finit enfin par la relâcher en la fixant avec sérieux dans les yeux.

«  Tu es mignonne mais ton laissé allé gâche tout ton potentiel. Tu as déjà pensé à te faire des soins ? Car ta peau est affreuse par contre . Mais on va y remédier , ne t'en fais pas. »

Elle voulait le connaître ? Espérons qu'elle ne change pas d'avis après ces quelques petits piques qu'il venait de lui balancer gratuitement. Mais à son sens, il ne faisait que dire la vérité. Il attrapa une nouvelle fois la kitsune par le bras et la traina vers un magasin de vêtements, digne de ce nom, l'emmena dans la partie réservé aux femmes puis il la lâcha avant de lui faire signe d'un signe de la main de prendre le temps de regarder les vêtements. Il se détourna d'elle pour aller s'adosser à un mur puis il croqua tout simplement dans son fruit, sans pour autant la quitter du regard.

«  Quelles sont tes autres capacités à part faire la vaisselle, le ménage et la cuisine ? »

Louane faillit de nouveau se casser la figure lorsque l'homme s'arrêta net dans on élan pour lui attraper le haut du crâne. Louane loucha en l'air en se demandant ce qu'il en train de faire. Elle avait aplatit ses oreilles histoire d'éviter qu'il ne les écrase. Il avait apparemment pas aimé qu'elle le submerge de questions. Les yeux écarquillés, un peu déroutée par le comportement de cet étrange personnage, elle l'écouta sagement jusqu'au bout en notant soigneusement tout ce qu'il lui précisait. Règle n°1 : poser une seule question à la fois et attendre la réponse avant d'enchainer sur la seconde question. Noté ! Règle n°2 : L'appeler "Musica". Ok ! Règle n°3 : lui accorder une prière par jour. D'accord !
Heu... quelque chose la chiffonnait un peu. Un Dieu ?! Plus précisément un Di Inde"machintrucbidulechouette". C'était quoi ça ? Il était vraiment un Dieu ou bien, comme elle avait pu le penser, il avait un égo sur-dimensionné ? Non il semblait carrément sérieux. Et bah ça alors ! Être au service d'un Dieu c'était pas rien. Elle aurait intérêt à se montrer à la hauteur. Mais le travail ne lui avait jamais fait peur ! Et puis ça avait l'air de valoir sacrément le coup ! Heu... et il entendait quoi par la tenue d’Ève ? La fille complètement nue qui cueille une pomme dans la religion des humains là ? QUOI ?! Il était pas sérieux quand-même !

Louane ouvrit la bouche mais elle n'eut pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit. Musica était en train de lui tendre une pomme qu'il paya. La jeune renarde n'avait pas l'habitude qu'on lui offre quelque chose et en resta pantoise. Elle n'osa même pas y toucher tout de suite tant le fruit était beau et le glissa dans l'une de ses poches. Puis le Boss fut comme foudroyé ou posséder par un truc pas net. Ses yeux s'éclairèrent comme des projecteurs et il se mit à l'asticoter, la faire tourner, et lui écraser les pommettes entre ses doigts. Louane secoua un peu la tête pour se libérer. Il était un peu fêlé ce gars, non ? Elle qui pensait être la seule à vivre à cent à l'heure ! Il diagnostiqua alors qu'elle était mignonne mais mal habillée avec avec une peau affreuse. La jeune fille lui lança un regard furibond.

- Hey ! Figurez-vous que j'ai pas les moyens de me payer ni un soin, ni un bain à bulles toute les demi-heure, moi !

Déjà qu'elle avait un mal fou à trouver de quoi faire sa toilette tous les jours alors bon. Il s'imaginait quoi ? Elle était une vagabonde, pas une starlette ! Du coup, l'homme cru bon de l'entrainer jusqu'à un magasin de vêtement. Une fois à l'intérieur, la demoiselle resta immobile. Elle avait très rarement le luxe d'entrer dans ce genre d'établissement. Elle trainait et lavait les mêmes vêtements depuis pas mal d'années. Un peu timidement, elle se mit à regarder quelques robes tandis que Musica lui posait une nouvelle question. Un peu distraite elle répondit :

- Heu... et bien je sais danser, chanter et jouer de la musique. Je sais m'occuper des hommes comme des animaux, et puis je bricole un tout petit peu...

Louane tomba soudain sur une robe superbe ! La vendeuse, la voyant hésiter, attrapa la robe et la demoiselle pour l'entrainer dans la cabine la plus proche pour la lui faire essayer. Elle n'avait pas regardé le prix... bon tant pis, ce sera pour plus tard ! La renarde était un peu gênée de se faire déshabillée et habiller par cette femme mais apparemment on ne lui demandait pas son avis. "Ça va vous aller comme un gant, vous verrez !" Lorsqu'elle eut enfilée la robe, Louane rougit comme une tomate. Non là elle plaisantait hein ? Elle pouvait pas mettre ça ! La jeune fille s'apprêtait à faire part de sa désapprobation mais la vendeuse la poussa soudain face à Musica. Louane bredouilla :

- Je... c'est.. pas tout à fait ce qu'on cherche, hein ?

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Son visage était au moins de la même couleur que la robe c'était sûr ! Non mais la vendeuse s’imaginait quand-même pas lui faire porter ça ! Louane tirait sur le tissu et la femme lui claqua la main pour ne pas qu'elle déforme les coutures. Bah tiens ! Mais voyant que sa cliente n'était pas emballée, elle montre une autre robe. (voir avatar ^^)

- Celle-ci vous irait peut-être mieux, mademoiselle ?
- Hein ? Ah oui ! Oui, oui beaucoup mieux ! Pas vrai Musica ?

C'était quand même beaucoup moins voyant c'est sûr. Plus pratique aussi ! Enfin pas pour faire le ménage évidemment. Quoique. Après tout elle avait le choix de son uniforme !

    Avait il bien entendu ? Elle savait s'occuper des hommes comme des animaux ? Il eut un petit moment de flottement dans son esprit pervers et assoifé de sexe, mais cela ne dura pas bien longtemps car sa nouvelle bonne à tout faire était ''kidnappée'' par une vendeuse. C'est donc le pas lent et nonchalant qu'il s'approcha des cabines d'essayages pour pouvoir voir le résultat.
Lorsqu'elle fut éjectée de la cabine pour la première fois, de grandes étoiles se firent dans le regard du dieu, mais bien vite il fut, une nouvelle fois, ramené à la réalité, par les paroles de Louane. La pauvre ne semblait pas à son aise... Elle était plus prude qu'il ne le pensait apparemment. En même temps c'était leurs première rencontre , donc quelqu'un de censé ne s'attendrait pas à la voir en tenue légère. Mais Musica était loin d'être censé...
La seconde tenu fut moins du goût de Monsieur, - tiens donc – mais il acquiessa pour pouvoir en faire l'acquisition. En effet, elle avait le choix de sa tenue et même si c'était à regret, le ténébreux n'avait aucunement l'intention de revenir sur sa parole.

«  On prend ça... Et celle d'avant aussi. Car même si je ne pourrais en profiter, elle pourrait te servir de pyjama. Sauf si en effet, tu préfères te promener nue devant moi entre deux toasts, au petit déjeuner bien entendu ! Ce qui, je l'avoue, pourrait rendre mes journées assez longue et inconfortable... Sauf si mademoiselle la vendeuse se joint à nous . Sa laideur devrait très vite me rappeler que la générosité des dieux a bel et bien des limites et de ce fait, calmer mes ardeurs en un rien de temps. Je ne dis pas ça pour vous vexer, bien sur. »

Cette dernière phrase était bien adressé à la pauvre vendeuse qui n'était que venue faire son boulot et qui se retrouvait au prise du plus gros connard de sa journée, sans aucun doute. Mais pour Musica, cela n'était qu'habitude et quotidien.
Il ne se pré-occupa même pas de la vendeuse par la suite. Il se contenta d'aller payer les tenues pour Louane, avant de sortir du magasin et de reprendre sa route.

«  Il y a un truc qui me tracasse... Tu veux dire quoi par ''savoir t'occuper des hommes comme des animaux '' ? »

Ben oui, il avait imaginé certaines choses et il se demandait si c'était bien ce à quoi il pensait. Chacun a sa méthode pour pouvoir apprendre à faire connaissance après tout, non ? Musica semblait assez direct dans le genre. Probablement trop sur de lui .

Louane n'avait vraiment pas l'habitude des beaux vêtements et encore moins des tenues aussi... comment dire... dénudée ? En tous les cas elle dévoilait entière ses jambes et une partie de ses fesses alors forcément, il n'y avait pas de quoi se sentir à l'aise, surtout face à deux inconnus. Prude ? Oui sans doute, elle n'y connaissait pas grand-chose et était à dis lieux d'imaginer ce que pouvait ressentir Musica en la voyant accoutrée comme ça. Ce n'était pas sa faute si on ne lui avait rien apprit ni rien montré à ce sujet quand-même ! Bon elle n'était pas tout à fait ignorante non plus mais bon. Son tout nouveau patron finit par prendre une décision. Au final... il prenait les deux. Les deux ?! Bon d'accord... il avait les moyens. Mais quand-même ! Ce qu'il éluda par la suite laissa un instant la jeune renarde interdite. Se promener nue devant lui au petit déjeuner ? Quelle idée, vraiment !
Puis finalement, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire à la fin de son discours au sujet de la vendeuse. Ce n'était pas dans ses habitudes de se moquer des autres mais là, elle ne pouvait pas y échapper. Elle devait bien avouer que cet homme là, malgré son coté un peu dérangé, commençait à lui plaire ou du moins la faire rire. Un bon point !

Après avoir payé, les deux compères sortirent du magasin. Louane avait un grand sourire aux lèvres. Deux nouvelles robes ! Waow... jamais elle n'aurait cru une chose pareille si on le lui avait raconté. Elle se sentait comme une princesse ! Sauf qu'elle n'était que la boniche. Enfin tant pis ! Musica lui posa soudain une question étrange. Ce qu'elle entendait par "savoir t'occuper des hommes comme des animaux". La belle Kitsune tourna son regard vers lui. Elle comprit alors seulement la manière dont il avait pu tourner la phrase dans sa tête. Elle rougit alors considérablement et s'exclama en faisant de grands gestes :

- Ah, non non ! N'allez pas imaginer n'importe quoi, hein !! Je sais m'en occuper... je... les nourrir, faire leur toilette, ce genre de chose !

En même temps elle ne s'était jamais posé la question. Avec un animal ? Après tout elle était une hybride et une partie d'elle était animale. Alors ? Oh elle préférait pas étudier la question tout de suite, elle en savait rien elle avait jamais testé. Sa mère avait bien copulé avec une créature renard comme son père non ? Oulala mais c'était pas bien de penser des choses pareilles ! Elle secoua farouchement la tête.

- Bref ! Changeons de sujet voulez-vous ? Merci pour les robes. Heu... où est-ce qu'on va maintenant ? Me faire un soin de la peau ?

Bah quoi ? Il avait pas dit qu'elle avait une peau horrible tout à l'heure ? Ce Dieu là la troublait de plus en plus. Il était le Dieu de quoi au juste ? Et pourquoi il était là sur Terra à s'occuper d'une fille comme elle plutôt que de faire son job de Dieu ? Bon c'était peut-être pas ses oignons au fond.

    Il ne devait pas imaginer n'importe quoi ? C'était de sa faute aussi, si elle ne savait pas s'exprimer convenablement de façon à éviter ce genre de situation. Alors qu'elle secouait la tête farouchement pour se sortir les idées qu'elle avait dans le crâne, Musica secouait lui aussi la tête mais de dépit. Cette Mortelle lui semblait tellement... Comment dire ça ? Coincée ! Mais dans un sens, il ne pouvait se promener avec une dépravé à ses cotés. Mais bon, tout de même, il fallait qu'elle se détende un peu. Un peu plus et il finirait par croire qu'elle est...

«  ...VIERGE ! T'es encore vierge c'est ça ??Je comprends mieux maintenant pourquoi toute tes réactions de sainte-nitouche ! Bon sang , que je suis rassuré ! On peut encore faire quelque chose de toi ! » 

C'est avec une grande discrétion que Musica s'exprima. Il fut tellement discret que les passants se trouvant autour d'eux le fixèrent surpris, amusé, outré, ect... Mais le dieu n'en avait que faire de ses êtres sans intérêt. Il attrapa la demoiselle par le bras pour se pencher vers elle sans pour autant stopper sa route. On aurait dit deux copines se faisant des confidences sur un shopping vu la façon dont ils étaient. Un petit sourire joueur se dessina sur son visage alors qu'enfin il se décida à murmurer.

«  Ne t'en fais pas, ce n'est pas une tare... Mais il te faut te libérer plus si tu veux profiter pleinement de la vie. »

De petits coups de coude, il agrémenta sa petite taquinerie avant de la lâcher et de cette fois lui présenter son bras. Enfin ! Il avait finalement décidé de se comporter en gentleman. Libre à elle de le prendre ou pas.
Quel était leur prochaine destination ? Non il ne s'agissait pas de l'institut de beauté pour pouvoir s'occuper de la peau de la belle. Il ne s'agissait pas non plus du nouveau magasin Zadig & Voltaire en vogue sur Terra. D'ailleurs, connaissaient-ils seulement l'existence de cette marque ? Peu importe. Car cette fois-ci ils entrèrent dans une maroquinerie. Si elle devait le suivre, il lui fallait un minimum d'affaires et pour les porter elle aurait besoin d'un sac. Elle ne pensait tout de même pas qu'il allait porter toute sa petite toilette non ?
D'un geste de la main, il lui désigna les articles pour lui faire comprendre qu'elle devait faire son choix. Vu qu'il n'avait toujours pas finit sa pomme, il en croqua enfin un nouveau bout. Eh oui ! Cette fameuse pomme était toujours là, dans sa main. Il l'avait payé tout de même, il n'allait pas la gâcher non ? Donc il en croqua un nouveau bout, tout en commençant à se détourner de la miss avant de voir une besace vraiment sympatoche qui irait très bien avec une de ses tenues qu'il gardait sur Terre. LE petit accessoire parfait C'est donc avec une certaine excitation qu'il s'en approcha . Il fouilla dans sa poche pour trouver un mouchoir dans lequel il enveloppa la pomme avant de la mettre dans son pantalon, puis il se saisit du Graal qu'il trouva.

«  Au fait ! Penses à choisir un sac qui irait avec ta tenue. Je ne tiens pas particulièrement à me promener avec une personne manquant de goût. »

Et hop ! La besace passa sous son bras alors qu'il venait près de sa nouvelle protégée. Il profita d'un instant d'inattention de la part de cette dernière pour... la regarder avec un brin de chaleur. Bien entendu, il gardait son air hautain, car elle restait une simple Mortelle à ses yeux. Mais elle représentait de façon concrète le début de ce renouveau après lequel il courrait tant... Sans compter le fait que tout comme lui, elle était seule...

Comment ça elle s'exprimait mal ? Mais pas du tout ! C'est lui qui avait l'esprit mal tourné, franchement ! Enfin quand même, pour s'imaginer ce genre de chose à la simple élocution de cette phrase faut être légèrement pervers, non ? Ah bah si quand même, je m'excuse ! Ah les hommes... dommage qu'elle ne les aient pas plus souvent côtoyé elle aurait pu se préparer à ce genre de chose ! Enfin c'était pas comme si elle était choquée, ça l'avait juste un peu surprise disons. Et gênée aussi. Bah elle avait pas l'habitude non plus de déblatérer sur sa sexualité, hein ! On parlait pas de ça comme on parle de la météo ! Mais pour musica visiblement... si. D'ailleurs il se mit quasiment à hurler devant tout le monde qu'elle était vierge et qu'il comprenait mieux pourquoi elle agissait comme la sainte vierge. Louane prit une couleur rouge vif tandis que les passants leur jetait des regard. Elle eut un petit rire nerveux et secoua ses mains en lâchant d'une voix faussement amusée :

- Ah ah ! L'écoutez pas, il a mangé un champignon qu'est pas passé ce midi, il délire un peu... héhé...

Elle ne savait pas si cette excuse bidon avait un quelconque effet sur le monde qui les observait mais tant pis ! Au moins elle aurait essayé. Louane plaqua une main contre son front, dépitée par le comportement extraverti de Musica. Olala... elle oserait plus jamais remettre les pieds ici après ça. Elle croisa le regard d'un type qui lui offrit un grand sourire et un clin d’œil plein de sous entendu. Elle lui tira la langue et il s'éloigna en riant. La renarde fusilla son patron du regard. Ah bah c'était malin ! Bravo ! Musica finit par rattraper par le bras pour continuer leur chemin et se pencha sur elle pour tenter de la rassurer et de lui faire comprendre qu'elle devait profiter pleinement de la vie. Arquant un sourcil, Louane finit par répliquer :

- C'est pas une excuse pour que j'aille écarter les jambes devant le premier guignol que je croise, figure-toi ! Celui qui voudra mon corps devra le mériter ! Non mais...

Elle haussa son petit nez d'un air déterminé; Bah oui quoi quand-même ! N'empêche elle se lâchait, c'était pas son genre de parler de cette manière. Musica avait une mauvaise influence sur elle apparemment. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir à l'aise avec lui finalement. Physiquement il avait pas l'air bien vieux... quasiment son âge non ? Mais bon c'était un Dieu alors il devait avoir des milliers d'année à son compteur ! Étrange comme sensation sans doute.
Il finit par l'embarquer, non pas dans un institut de beautés, mais dans une maroquinerie. Louane poussa des petits glapissements de bonheur en sautillant sur place. Des sacs !! Aaaaah le luxe ultime de la gente féminine ! Tous ces sac étaient tellement beaux ! Même Musica semblait avoir flashé sur l'un d'eux. Il lui conseilla d'en prendre un qui allait avec sa tenue. Oui, naturellement ! Elle se mit à chercher un peu partout sans s’apercevoir du regard du Dieu. Ils avaient beaux se crêper un peu le chignon depuis le début, ces deux là s'aimaient plus qu'ils n'osaient l'avouer. Louane finit par revenir devant lui, triomphante ! Et dans chaque main... un sac.

- Et voilà ! Tu m'as dit de prendre quelque chose qui irait avec ma tenue, or j'en ai deux de plus maintenant ! Donc deux sacs ! Allez s'il te plaiiiiiiie ! Je te promet de faire tout ce que tu veux pour te rembourser !

Elle avait un large sourire aux lèvres. Louane ! Tu ne te souviens pas qu'il faut préciser soigneusement tes pensées ? Non parce que quand tu dis de faire toute ce qu'il veut pour le rembourser il est encore capable de s'imaginer des trucs ! Elle lui fit une petite grimace :

- Oui enfin... presque tout. Va pas t'imaginer autre chose encore, hein ! Quoique... à l'allure dont tu me couvre de cadeau il se pourrait bien que...

Volontairement, et prenant un petit air aguicheur, elle ne finit pas sa phrase et alla déposer ses choix à la caisse. Bah quoi ? Il lui avait dit de profiter non ? Et puis c'était amusant de jouer à ça avec un Dieu et de voir si ça fonctionnait ce genre de chose avec les hommes. Elle avait encore jamais essayé il y a une première fois à tout !

    Ok, reprenons... Elle voulait le second sac. Ok. Pour sa seconde tenue ? Elle se foutait de lui là ? En plus elle jouait l'aguicheuse ? Le sourcil gauche se souleva alors que son regard s'assombrit. Il s'approchait de la demoiselle mais sa main s'était porté à son cou. Elle put voir qu'il empoignait fortement une sorte de pendentif qu'il avait caché sous son tee shirt au départ. Il tira dessus pour l'arracher alors que celui-ci se transforma en une lance , qu'il balança vers la demoiselle . L'arme siffla à quelques centimètres de l'oreille de la renarde pour terminer sa course dans le mur derrière elle. Il ne lui laissa pas le temps de réagir car il se tenait face à elle , empoignant le manche de son jouet, tout en laissant très peu d'espace entre eux deux. Il ne souriait plus et ne semblait pas vouloir rire cette fois.

«  Tu as besoin d'un sac pour un pyjama ? »

Malgré son air presque juvénile, si elle avait des doutes sur le fait qu'il soit un dieu, elle venait d'en avoir une petite preuve par la transformation du pendentif , mais surtout par cette froideur qui émanait de lui à ce moment-là. Malgré ses yeux sombres, son regard transperçait littéralement celui de la kitsune. En même temps, elle avait plutôt mal joué son coup. Si elle voulait jouer, il valait peut être mieux connaître celui à qui elle essayait de tendre son ''petit piège''.
Il ôta son arme du mur, arme qui reprit immédiatement sa forme initiale et qu'il remit à son cou, ensuite il posa sa BESACE  sur la caisse et paya les trois.

«  Ne joue plus à ça avec moi, Mortelle. »

Il payait les sacs, mais il remit les choses aux claires. Elle n'était qu'une Mortelle et lui un Dieu. Il y avait certains jeux qu'il n'appréciait guère... Sauf si une déesse se mettait à jouer avec lui. Mais petite kitsune n'en était pas une. Elle n'était que bobonne. Une bobonne plutôt gâtée pour l'instant, mais toujours une bobonne.
Incident passé, sacs payés, il prit la direction de la sortie et tourna son visage vers le soleil. C'était sa façon d'avoir une idée de l'heure qu'il pouvait être, vu qu'il n'avait pas de montre ou quoique se soit pouvant le lui apporter la moindre information temporelle.

«  En ce qui concerne ton corps... Il ne s'agit pas de le donner à celui qui le mérite mais plutôt à celui dont tu voudrais qu'il puisse y toucher. Car à partir de là, je peux te réunir en 3 minutes une dizaines de  personnes qui pourraient mériter tes faveurs , sans que tu n'ai pour autant l'envie de ne serait-ce que passer une minute dans leurs bras. Saisis-tu la subtile mais pourtant importante différence ? »

Oui, il s'était remit à parler tranquillement, comme si il ne s'était rien passé juste avant. Ou pas exactement. Il avait dit ce qu'il avait à dire. Il n'était donc plus nécessaires de s'attarder , de ronchonner ou autres. Par contre... il venait simplement de penser à un très léger détail qui avait toute son importance.

«  Euh... Quel est ton nom au fait ? »

Louane déposa les sacs, le sourire aux lèvres, mais au moment où elle se tourna vers Musica, elle vit le pendentif qu'il tenait à la main se transformer en une arme effroyable, une lance, qu'il lança droit sur elle. La jeune hybride, heureusement dotée de réflexes très rapide, poussa un cri et eut le temps de se décaler un peu, bien que le Dieu ait fait en sorte de la louper. Du moins elle l'espérait. En rouvrant les yeux, elle sursauta, le retrouvant à seulement quelques centimètres d'elle. La kitsune avait l’impression que son coeur voulait s'éjecter de sa poitrine tant elle avait peur. Elle se ratatina contre le mur, ne comprenant pas ce soudain excès de violence. Est-ce qu'il était schizophrène ? Ou peut-être qu'elle était aller trop loin... elle n'avait pas imaginé que ce petit pique puisse l'énerver à ce point. S'il ne s'éloignait pas bientôt elle allait défaillir ! Heureusement, il finit par arracher son arme du mur qui reprit sa forme originel et vint reprendre sa place autour du cou du jeune Dieu. Enfin jeune... allez savoir ! Le souffle coupé, Louane le vit payer les sacs et sortir du magasin. Ce fut seulement à partir de là qu'elle reprit son souffle, les joues légèrement empourprées sous l'émotion. Bah ça alors... susceptible comme Dieu, hein !

Elle passa une main dans ses cheveux, défroissa sa robe et se dirigea à son tour à l'entrée de la boutique. Elle regardait droit devant elle, n'osant plus vraiment croiser le regard du Dieu qui lui avait tant fait peur une minute plus tôt. Il tenta de lui faire saisir la différence entre donner son corps à quelqu'un qui le mérite et à quelqu'un dont elle accepterait les attouchements. Une mine furibonde au visage, Louane préféré attendre que ses nerfs se calment avant de répondre. Ces Dieux, alors ! Toujours obligé de prouver leur puissance et de rabaisser les mortels plus bas que terre ! Finalement elle répondit :

- Ça va, j'ai saisi ! De toute manière à l'allure où vont les choses je vais crever la gueule ouverte sans avoir jamais rien vécu de ce coté là. Surtout si les Dieux essayent de m'embrocher tout ça parce qu'ils manquent cruellement d'humour...

Elle croisa les bras sur sa poitrine, manifestement vexée. Elle se fichait de mettre Musica de nouveau en colère. Il avait cas la désintégrer sur place si ça lui chantait ! Elle soupira. Il lui avait demandé son nom aussi. Ah bah oui c'est vrai qu'il en savait rien, il serait peut-être temps qu'elle le mette au parfum. Elle répondit, un peu plus calme :

- Louane. Je m'appelle Louane Fox. Pour vous servir...

Elle esquissa une petite révérence, ayant apparemment décidé de faire la paix. S'il l'acceptait bien sûr. Elle regarda à sont tour le ciel, la main en visière. Il faisait beau... qu'est-ce que Musica allait lui faire découvrir maintenant ? Est-ce qu'ils allaient prendre la route ? En tous les cas, elle serait bien heureuse de changer d'air et de vivre enfin quelque chose d'un peu plus exaltant. Certes, manquer de se faire embrocher par un Dieu c'était pas génial comme expérience mais c'était tout de même beaucoup plus exaltant que de faire une lessive !

     «  Tout dépend de comment les Dieux t'embrocheront... »

Elle voulait de l'humour ? En voilà ! Un brin taté d'agacement tout de même. Il commençait à regretter un brin de l'avoir engagé, mais dans un autre sens, elle l'amusait. Cette insolence face à un dieu lui rappelait vaguement quelqu'un...
Elle s'appelait donc Louane Fox ? Pas très original mais bon, il n'avait aucune envie d'user de sa salive pour pouvoir faire une remarque désobligeante. Et puis si ça se trouve , comme cela devrait être normalement, elle n'avait peut être pas choisit son nom de famille...
Une nouvelle destination ? Oui, un endroit pour bouffer et pour parler. Elle avait accepté de venir mais il devait encore lui expliquer toute la situation, ainsi que son rôle. C'est en pensant à cela qu'il se mit donc en quête d'une auberge ou d'une taverne, voir quelque chose dans ce genre là. Il prit donc quelques repères puis il se dirigea dans une direction. Contrairement à leurs marches précédentes, celle-ci était plus soutenue. Apparemment,Musica semblait savoir vers où aller. Ils ne s'éloignèrent pas de trop de la place publique, mais ils se retrouvèrent dans une ruelle un peu en retrait de toute l'agitation. Après quelques pas dans cette ruelle, il poussa la porte d'une auberge de façon bruyante , y faisant cesser tout bruit alors que toutes les têtes se tournèrent vers les deux protagonistes. Le dieu resta un instant dans l'encadrement dans la porte , à fixer chaque êtres présents avant d'enfin faire un pas, puis un autre et ainsi de suite jusqu'à... ce qu'il se fasse interpellé par un petit type barbu. Sa barbe rousse était flamboyante, et cachait presque le corps entier de cet homme de petite taille. On croirait presque un nain, mais il n'en était rien. Ses bras puissants s'ouvrirent de façon amicale, alors qu'un large sourire semble vouloir pousser les poils.

«  Eh bien !Regardez qui voilà ! Tu es vivant et... tu n'es pas tout seul ! »

Très vite, l'une des mains puissantes et rêches du petit être vint prendre l'une de celles de la kitsune, pour y poser un baise main. Mais il n'attendit pas la réaction de celle-ci. Non, il l'entrainait déjà vers une table, mais pas du tout dans la même direction que le dieu. Ce dernier n'eut pas le moindre regard pour elle.

«  Suivez moi, jeune fille ! N'ayez crainte, il vous rejoindra plus tard. Que désirez vous manger ? Prenez ce qui vous plaira. C'est offert par la maison. »

Il l'installa donc à une table, avec un certains enthousiasme à peine dissimulé. D'un coup, il se tourna et hurla avec puissance pour qu'on apporte de l'eau à Louane, ce que s'empressa de faire une jeune femme. Entre temps, la vie avait reprit et les gens s'étaient remit à rire, discuter,boire et manger, à s'amuser après que le dieu ai disparut derrière une porte. Tout semblait s'être passé de façon tellement mécanique que ça semblait être devenu normal.

Tout dépend comment les dieux... QUOI ?! Oh non mais là il exagérait ! Louane en fit aucun commentaire et se contenta de lever légèrement les yeux au ciel. Peu probable que des Dieux aient envie de se taper une hybride comme elle. Quoique tous les goûts sont dans la nature et certains Dieux avaient la réputation de se taper tout et n'importe quoi. Bref, peu importe ! Elle avait pas du tout l'intention de se faire "embrocher" par un Dieu de quelque façon que ce soit. Finalement, Musica se it en marche avec une idée derrière la tête. A sa façon de marcher, Louane comprit tout de suite qu'il savait parfaitement où il allait. Tant mieux. Enfin tout dépendant de ce qu'il lui réservait. Il s'était lancé sans rien lui dire. Apparemment, elle l'avait vraiment froissé. Qu'elle susceptible ! La kitsune aurait pu tourner les talons et changer d'avis, retourner à sa vie d'avant... mais quel ennui ! Non elle n'avait pas l'intention d'abandonner au premier obstacle ou à la première difficulté. Elle comptait bien montrer à ce Dieu de quel bois elle se chauffait ! D'ailleurs il était le dieu de quoi ?

Au bout d'un moment, Musica entra dans une taverne. Ah ! En voilà une bonne idée ! Elle mourrait de faim ! D'ailleurs avec toutes ces émotions elle n'avait même pas entamée sa pomme. Seulement au moment où ils entrèrent, tous les regards se posèrent sur eux. Enfin sur le Dieu surtout. Louane détestait ça... attirer l'attention. Tout comme se retrouver au milieu d'inconnus. Elle prit donc soin de se cacher un peu derrière lui mais ce n'était pas très efficace puisqu'un drôle d'individu, connaissant manifestement Musica comme un habitué, s'apperçut de sa présence et lui prit la main pour y déposer un baiser. Louane fut troublée et ne sut pas du tout comment réagir. De toute manière elle n'en eut pas le temps car il l'embarqua en direction d'une table tandis que Muscia disparaissait dans une pièce sans un seul regard pour elle.

- Hey !! Musica, me laisse pas toute seule !

Elle détestait se retrouver seule au milieu de tous ces gens. Elle l'avait évité pendant des années pour une bonne raison et n'avait pas vraiment envie de tenter l'expérience. Mais elle n'avait pas vraiment le choix. On la fit assoir et on lui servit un verre d'eau auquel elle jeta un regard en biais avant de se faire la plus petite possible. Elle tremblait, le cœur battant follement contre sa poitrine, très mal à l'aise.

- Où... où se trouvent vos toilettes ?

Bredouilla t-elle en jetant un regard à l'étrange individu. Il lui désigna une petite porte et Louane bondit sur ses pieds pour se mettre presque à courir dans cette direction. Une fois arrivé là, elle ignora un grand type en train de se laver les mains et s'enferma dans une des cabines de toilette, s'appuyant contre la porte, le souffle court. Paniquée ? Oui un peu. C'était peut-être stupide mais elle tenait à sa peau. Elle se fichait bien de ce que trafiquait Musica mais il avait intérêt à ne pas y passer la nuit ! Parce qu'elle n'avait pas l'intention de sortir de là !
Au bout d'un moment, quelqu'un vint frapper contre la porte. Louane s'était accroupit sur la cuvette des toilette, le front posé contre ses genoux.

- Hey, misstinguette ! Tu compte rester là-dedans encore longtemps ?
- Où est Musica ?
- Il va pas tarder. Allez, sors de là.

Louane allait refuser mais si le Dieu n'en avait pas pour longtemps elle pouvait faire un effort. En plus elle avait finit par avoir soif... et surtout faim ! Alors elle sortit et rejoignit la table boudant un peu, ramenant ses jambes contre sa poitrine. Elle s'était mise sur le banc et contre le mur, attendant Musica en sirotant son verre d'eau. Son regard se baladait partout, sur tout le monde dans tous les recoins. On sentait qu'elle redoutait quelque chose.

    Lorsqu'elle revint, le semi-nain était toujours assit à la table. Son visage s'était fermé alors qu'il lisait un bout de papier qu'il remit à une jeune femme qui s'éloigna. Lorsque la kitsune s'installa, il poussa un soupire , montrant clairement qu'il était fatigué, mais il réussit tout de même à lui sourire de nouveau. Il ouvrit la bouche pour pouvoir s'adresser à la miss, mais il prit une claque derrière le crâne. Lorsqu'il se retourna, avec une certaine colère, il vit Musica qui le surplombait et le fixait de son sombre regard. Très vite, il descendit du tabouret pour laisser le dieu s'y installer, sans pour autant ne pas ronchonner.

«  Un problème , peut être ? »

A cette phrase, le barbu roula des yeux et s'éloigna d'un pas lent et avec une mine blasé. Musica le regarda aller puis il posa les yeux sur sa nouvelle compagne de voyage. Il la fixa un instant sans dire quoique se soit, puis il vint prendre sa main avec une certaine délicatesse, pour la serrer doucement. Son geste se voulait rassurant et apaisant en même temps. Il ne l'avait pas vu s'enfuir vers les toilettes, ni même en revenir, mais il voyait qu'elle était tendue.

«  Peur des esclavagistes ? Ne t'en fais pas. Je n'en suis pas un, et ici si il y en a un, je ne pense pas qu'il sera assez fou pour vouloir te capturer puisque tu es avec m... Oh, Gwendoline ! Apporte nous deux plats du jour, tu seras gentille ! »

La Gwendoline en question était une Terranide hybride aussi, mais avec des cornes de vaches. Elle fit un signe du pouce à Musica et se dirigea vers la cuisine pour pouvoir annoncer la commande du dieu. Celui-ci en revint à Louane, se penchant vers elle pour s'adresser à elle de nouveau sur le ton de la confidence, malgré le bruit environnant.

«  Bon... Que je t'explique tout dans le détail. Je suis un dieu, en devenir. Donc en gros, je ne sais toujours pas de quoi et j'ai un petit problème de malédiction que je suis en train de régler pour pouvoir y parvenir. Mon but est de devenir plus puissant et de créer un nouvel ordre. Pour cela, je voyage à la recherche de fidèle et de dieux solitaires qui voudraient me rejoindre. Je passe plus de temps sur Terre que sur Terra. As tu déjà été sur Terre ? Car là-bas je vis dans un appart dans lequel tu auras ta chambre... et je suis lycéen aussi, car je m'ennuis... Des questions ? »

Oui, sur la fin il avait vraiment résumer car il voyait sa pitence arriver. Manger était une de ses priorités. Manger, c'est bon. Manger c'est bien. Manger, c'est sa grande passion. D'ailleurs dés que l'assiette fut posé devant lui, il commença son plat.

Le petit personnage était un peu étrange et il venait apparemment de donner un papier à une jeune femme, le visage fermé. Louane n'avait pas l'intention de l'interroger à ce sujet, ça ne la regardait pas du tout. Lorsqu'elle se rassied, il soupira puis se remit à sourire. D'humeur boudeuse, elle ne le regarda même pas, sourcil froncé, croisant les bras pour ne plus prononcer un mot. Elle s'attendait ) ce qu'il lui dise quelque chose mais Musica, enfin de retour, l’interrompit d'une claque derrière la tête. Difficile de savoir s'ils s'appréciaient vraiment ces deux là. Le petit homme se contentait sans doute de se montrer respectueux envers le Dieu mais rien de plus. La kitsune, elle, regardait ailleurs, tirant toujours la gueule. Elle du cependant finir par le regarder et lui porter un minimum d'attention puisqu'il lui prit les mains pour s'adresser à elle. Inutile de dire qu'elle avait toujours un regard froid et agacé. Elle se fichait bien qu'il le laisse en plan pour régler ses petites affaires. C'était son droit après tout. Mais pas ici, pas à cet endroit ! Louane ne connaissait que trop bien ces tavernes et ces auberges bourrés de types louches et de marchands d'esclaves prêt à sauter sur la moindre occasion. D'ailleurs, Musica l'avait très bien compris. Lui, un esclavagiste ? Elle avoua que cette idée lui avait ta traversé l'esprit mais elle l'avait bien vite repoussé. Un marchand d'esclave ou un esclavagiste quelconque n'achète pas deux robes et deux sacs à main à sa marchandise, hein ? Bref. Il se voulut rassurant mais elle ne se relâcha pas pour autant. Il interpela une serveuse hybride, tout comme elle, pour commander à manger. Bonne idée. Ça l'aiderait peut-être à être de meilleure humeur. Elle s'échappa des mains de l'homme et retourna bouder un peu contre son mur. De toute manière lui faire la morale ou se mettre en colère contre lui en public ne pouvait lui apporter que des ennuis. Elle préférait éviter qu'il ne ressorte son pendentif magique pour essayer de la tuer.

Musica se décida alors à lui expliquer ce qu'il était exactement et quel était son but. Alors seulement elle tendit l'oreille et se concentra un peu plus. C'était pas trop tôt. Suivre un inconnu c'était pas dans ses habitudes. Alors comme ça, il était un Dieu, mais seulement un Dieu en devenir. Ah ! C'était pas pareil, hein ! Enfin bon ça ne changeait pas grand chose pour elle au final. Une malédiction en plus ? Oh bah le voilà gâté avec ça ! Et en gros, il cherchait des fidèles, des alliés. Et qu'il passait le plus clair de son temps sur terre au lycée pour ne pas s'ennuyer. Est-ce qu'elle y était déjà allé ? Louane soupira.

- La dernière fois que j'ai mis les pieds sur terre on m'a prit pour une mendiante et on m'a envoyer voir ailleurs en me regardant comme si j'étais une bouse au milieu d'un champ de coquelicots ! Pourtant j'avais prit soin de cacher mes oreilles et ma queue. Haaaaan et dire que je vais devoir porter un bonnet et un manteau long à longueur de temps même en plein été ! Toi qui est un Dieu, même en devenir, t'aurais pas une formule magique pour arranger ça ?

Histoire de te rendre utile. Ça elle préféra pas l'ajouter parce qu'il risquait de le prendre mal encore. Et c'était pas son intention. Enfin, la nourriture arriva. Louane retrouva immédiatement son sourire et son regard brillant. A peine les plat disposé et la serveuse partie, elle se jeta sur son plat, affamée. Pour la demoiselle, il y avait deux choses essentielles dans la vie. Survivre et manger. Dormir venait en suivant. Quoi ? Chacun ses priorités. Pour Musica c'était de devenir un Dieu et elle d'avoir de quoi se payer un lit et de la pitance. Au bout d'un moment, après avoir prit une gorgée d'eau elle lança :

- Désolée de m'être montrée un peu agacée tout à l'heure mais faut me comprendre. Tout mes compagnons d'orphelinat avec qui j'ai grandit se sont fait embarquer par des esclavagistes. Je devais avoir une bonne étoile parce que moi, la veille, j'avais quitté l'établissement pour me débrouiller seule et retrouver mon père. Sinon à l'heure qu'il est, Dieu sait ce qu'on serait en train de me faire subir !

Elle eut un frisson de dégoût. S'il y avait bien une chose qui la terrorisait c'était ça. Elle ne voulait pas finir comme ça, et penser à ses compagnons d'enfance était très douloureux pour elle. Elle avait l’impression, en quelque sorte, de les avoir abandonné.