Vampire et Démon [PV]

Mélinda était en train de parler à une souris. En d’autres circonstances, elle aurait probablement cru être en train de faire ce que les humains appelaient un bad trip, mais elle était bien en train d’écouter une souris lui parler ! Le démon était complètement terrorisé, et elle comprit rapidement qu’outre sa peur, Alexis avait une autre caractéristique qui l’agaça rapidement : il était encore plus bavard qu’une pie ! Et on disait que les femmes aimaient bavasser ! Par tous les vampires, il ne s’arrêtait plus, allant jusqu’à faire des jongleries en présentant ses pouvoirs. Circonspecte, Mélinda devait résister à la tentation de le jeter dans les flammes à côté, ou de le laisser en pâture à ce chat. A ce propos, ce dernier, en voyant la souris gigoter, marchait autour d’elle, décrivant des cercles, ses yeux de fauves observant la souris, sa langue pourléchant ses babines. Mélinda le connaissait suffisamment pour savoir ce à quoi il pensait : il suffisait d’un geste de sa part pour qu’il lui saute dessus. Son chat de compagnie n’était pas qu’un simple gros matou passant son temps à dormir, mais aussi un chat qui chassait et se nourrissait tout seul. Elle ne lui offrait pas de croquettes, même si elle soupçonnait certaines de ses esclaves de le faire. Non, il se nourrissait en chassant dans ses cachots, ou dans les jardins.

*Dans le fond, peut-être qu’un vampire tient aussi du félin… Beau, noble, en apaprence inoffensif, mais ô combien dangereux…*

Son propre chat avait massacré un autre chat dans son jardin. Le chat de Mélinda considérait ce manoir comme sa propriété, et n’importe quel autre chat y entrant sans son autorisation se heurtait à ce dernier. Pour autant, il était très respectueux de sa maîtresse, et sentait qu’elle ne le voulait pas le laisser attaquer Alexis… Même si, pour être honnête, elle était de plus en plus tentée. Alexis finit par faire apparaître un Portail dimensionnel de petite dimension vers Terra, après avoir légèrement grossi, devenant une espèce d’horrible pygmée poilue. Beurk ! Rien que pour voir une telle horreur, il méritait de mourir ! Mélinda ne put empêcher un regard de dégoût la parcourir. Ce démon n’avait-il donc aucune dignité, aucune fierté ? Est-ce qu’il voulait donc mourir ? Est-ce pour ça qu’il piaillait sans arrêt ?

Naïvement, Alexis crut pouvoir aisément se soustraire à Mélinda. Il se rua vers le Poritail en la traitant de « connasse », et elle se promit qu’il allait souffrir. Foutus démons… Elle avait beau être gentille, elle avait beau se forcer, Alexis était aussi poltron qu’inconscient. Il courut rapidement vers le portail, mais un feulement sur sa droite indiqua que le chat de Mélinda était prêt. Le chat lui bondit dessus, alors qu’Alexis courait le long de la table pour atteindre son Portail. Les griffes du chat s’enfoncèrent sur son flanc droit, et le renversèrent. Les deux êtres tombèrent sur le sol, roulant sur le tapis, mais ce fut Alexis qui se retrouva sous son chat.

« Du calme, Dracul ! fit-elle à son chat. Ne le tue pas ! »

Dracul, son chat, se contenta d’émettre un sifflement, fixant de ses petits yeux ceux du démon. Mélinda entreprit de se redresser, s’avançant vers l’homme. Alexis pouvait aisément apercevoir les chaussures de Mélinda. Dracul s’écarta, et Mélinda posa le bout de sa chaussure sur son ventre, appuyant dessus, écrasant ses poumons et son thorax.

« Je t’ai tendu la main, petit démon, et tu l’as rejeté. Tu m’as même traité de « connasse » ! Mon respect pour les démons ne va pas jusqu’à accepter de me faire insulter ! »

Mélinda appuya un peu plus sur son torse, continuant à appuyer pour le faire étouffer, jusqu’à retirer son pied de son corps. Elle sortit alors son collier en obsidienne.

« Il est temps pour moi de te dresser… » glissa-t-elle.

Elle l’attrapa par la peau, et le traîna sur le sol, l’amenant dans les profondeurs de son manoir. Ils traversèrent les cachots sombres et froids de Mélinda pour atteindre sa salle de torture. Elle le balança sur le sol, devant un sombre objet. Un outil de torture qui était bien connu : une vierge de fer. Elle regarda ce sarcophage noirâtre, en caressant des doigts la surface, avant de lui parler.

« Vois-tu, il y a quelque chose de fascinant chez les Terriens ; ce sont leur imagination sans bornes. Sais-tu ce qu’est cet objet, petit démon ? C’est une vierge de fer… Elle est hérissée de pointes aiguisées et tranchantes sur les parois. Commentant cet instrument, un historien du 19ème siècle l’a décrit comme une espèce de sinistre machine perçant de mille coups l’individu se trouvant à l’intérieur. La plupart des historiens terriens considèrent que cet outil terrible n’a toutefois été que très rarement utilisé, et était surtout un instrument de propagande pour les opposants politiques. Mais, toi, tu vas avoir droit de l’utiliser. Tu es un démon, pas vrai ? Un démon résistant… Je vais te laisser une heure ou deux là-dedans, avec l’obsidienne à proximité. Et, malheureusement pour toi, les parois de ce sarcophage n’en empêchent pas les effets. »

C’était un traitement extrême, mais on ne traitait pas Mélinda de « connasse » sans le regretter.

« Reprends ta forme humain, et rentre là-dedans. Autrement, je te tue. »

Maudit chat ! Si ça ne tenait qu’à Alexis, il l’aurait écorché vif, il l’aurait démembré, il lui aurait broyé le crâne et répandu sa cervelle sur le tapis. Le démon avait porté toute son attention sur Mélinda, il avait négligé l’animal. Or c’était bien ce dernier qui avait fait échoué sa tentative de fuite. C’était à cause d’un foutu matou qu’il était à présent dans une merde noire, d’où cet élan de haine. Que c’était affreux d’avoir eu un élan d’espoir, d’avoir vu l’horizon s’éclaircir pour soudainement se retrouver dans une tourmente encore pire qu’au départ. Il avait l’amère impression d’avoir gâché sa chance. non ! Non ! Il ne pouvait s’y résoudre ! Il devait encore y avoir une solution ! Il était à présent sous le pied de la vampire, il étouffait. Elle était devenue très menaçante. Lorsqu’elle l’attrapa, lorsqu’elle le traina au sol à travers son manoir, il se mit à hurler de son affreuse voix de créature velue.

-Non ! Par pitié ! Cette fois, j’ai vraiment joué, j’ai vraiment perdu ! Soyez clémente ! Faisons comme si rien ne s’était passé ! Moi j’veux bien vous servir ! Oui, oui ! Et je tenterais plus rien ! Plus rien du tout ! Je vous en pris, laissez-moi une dernière chance ! Une toute petite chance !

Ce faire ainsi trainer, surtout dans les escaliers, ce n’était déjà pas une partie de plaisir. Mais ce n’était évidement rien face à ce qui attendait le démon s’il n’arrivait pas à faire changer d’avis la maitresse des lieux. Lorsqu’il fut dans la salle de torture, lorsqu’il vit la vierge de fer, lorsqu’il entendit Mélinda, ses yeux s’agrandirent sous l’effet de la terreur. Un tel supplice, il n’allait pas y survivre ! Enfin, si, il le pouvait, mais pas sans ses pouvoirs, pas sans la métamorphose pour se guérir. En effet, s’il reprenait forme humaine, il n’était pas plus résistant qu’un homme. Que faire ? Vite, une idée ! Une idée ou il était mort ! il resta un instant figé sur place, de nouveau plongé dans son mutisme terrifié. Puis, sans réfléchir, il se jeta aux pieds de la vampire et se mit à couiner d’un ton lamentable.

-Je ne peux pas ! Je ne peux pas car je ne vais pas y résister ! Par pitié, pas ça ! Laissez-moi prendre une forme plus robuste que celle d’un homme ou permettez-moi de recourir à ma magie ! L’un ou l’autre s’il vous plait ! Ou alors, pas la verge de fer ! Je ne suis pas plus résistant que ne le laisse supposer ma forme !

Il se redressa légèrement. Il était à genoux désormais. Des larmes coulaient sur ses horribles joues poilues. Ses oreilles de souris pendait de part et d’autre de son visage bestial. Oui, Alex n’avait vraiment aucune ferté.
   
-Pour l’insulte, je m’excuse ! C’est vrai, je suis stupide ! Mais c’est dû à ma jeunesse ! Je suis un jeune démon, je débute, c’est pas simple ! Je ne vous manquerais plus jamais de respect ! Et tout ce que j’ai dis tout à l’heure, tout ces services que je peux vous rendre, bien j’étais sérieux ! Si vous voulez, je me cogne moi-même ! Je ferais ce que vous voulez pour vous prouver ma servitude ! TOUT ! De toute façon, j’suis nul en chasseur ! J’suis bon qu’à me faire des humains inoffensifs ! J’suis peut-être meilleur en serviteur ! J’peux aussi faire votre chien si vous voulez ! Vous avez un chat mais pas de chien, hein ? Ou autre chose !

Cette fois, il parlait sans arrière pensée. Il avait abattu toute ses cartes, il était au pieds du mur. Sa terreur pouvait le rendre fidèle… au moins pendant quelques heurs…

La terreur rendait certains individus muets de stupeur. Elle les empêchait de parler, les rendait muets et paralysés. Il existait néanmoins une autre catégorie d’individus, ceux dont la terreur les amenait à dire absolument tout ce qu’il leur passait par l’esprit pour survivre. Malheureusement, Mélinda faisait partie de cette catégorie-là. Il piaillait sans arrêt, à tel point que Mélinda se demanda si elle ne devrait pas plutôt lui couper la langue ! A nouveau, elle éprouva le désir net de le tuer là, sur place, mais retint ses pulsions. Non pas par pitié envers ce démon. Qu’il l’ait trompé, c’était de bonne guerre, mais il l’avait injurié. Pour ça, il ne pouvait pas espérer s’en sortir avec des gémissements. Loin d’avoir pitié de lui, l’entendre ainsi gémir lui donnait envie de l’achever. Alexis disait absolument tout ce qui lui passait par l’esprit : devenir son chien, se frapper lui-même… Les propositions filaient tout azimut, et elle finit par soupirer, et par écraser violemment son pied sur son thorax, continuant à le battre, énervée.

« La ferme ! La ferme, la ferme, la ferme, la ferme ! » s’exclama-t-elle.

Elle le piétina, et soupira longuement, avant de fermer les yeux, essayant de se détendre. Elle reprit son souffle, et rouvrit les yeux, avant de donner de plus amples explications à ce dernier.

« Dans mon établissement, petit démon, il y a des règles fondamentales à respecter. La première de ces règles, c’est de TOUJOURS faire ce que je dis, sans poser de questions, sans rechigner ! Alors, arrête-de-parler-ou-je-t’énuclée-sur-place !!! ponctua-t-elle en lui donnant de nouveaux coups. Quant à la seconde règle, il ne faut JAMAIS me manquer de respect ! Toi, tu as réussi à violer deux de ces règles fondamentales à la fois, et, comme si ça ne suffisait pas, tu me tapes sur les oreilles à piailler tout le temps comme une vierge effarouchée ! Je t’ai ORDONNÉ d’aller dans cette vierge de fer, alors tu y IRAS ! Est-ce que c’est COMPRIS ?! »

Mélinda aboyait, furieuse, et attrapa le démon à la gorge, le soulevant dans les airs, avant de se retourner, face à la vierge de fer. Même si elle était énervée, elle se devait de reconnaître qu’il avait raison ; sous sa simple forme humaine, il ne survivrait pas. Quelques rarissimes humains avaient parfois réussi à survivre à cette épreuve, mais, lui, il lui manquait indéniablement quelque chose entre les jambes. Il n’y survivrait pas, et elle le savait parfaitement. Elle le plaqua violemment contre un chevalet.

« Si tu n’étais qu’un simple humain, je me contenterai de te marquer au fer rouge, de te fouetter jusqu’au sang, mais, comme un démon, il est logique que ta punition soit un peu plus élevée. Tu vas pouvoir prendre une forme, oui. Je te conseille de choisir une forme assez résistante, mais note bien plusieurs choses. Cet outil de torture est hermétiquement fermé. Si tu utilises tes flammes, le peu d’oxygène qu’il y a à l’intérieur disparaîtra en quelques minutes. De même, si tu prends une forme trop grosse, tu souffriras encore plus. Mais ne compte pas tricher ; tu prendras une forme ayant une dimension humaine classique, et tu rentreras là-dedans. Il est nécessaire que tu apprennes qu’il y avec moi des limites à ne pas déplacer. »

Mélinda le relâcha, réalisant qu’elle l’étouffait à moitié, et elle croisa les bras, poursuivant ses explications :

« Sache que je récompense généreusement ceux qui me respectent, et que je punis méchamment ceux qui me désobéissent. Maintenant, arrête tes jérémiades, et rentre là-dedans. Et je te conseille fortement de ne faire aucune bêtise que tu pourrais regretter. Si tu continues à traîner, j’utiliserai ma dymérite pour que tu ne sois plus qu’un simple humain, et je te mettrais là-dedans par la force ! »

La vampire était pour le coup on ne peut plus sérieuse.

Alexis, comprenant enfin que supplier à tout vas ne faisait qu’aggraver sa situation déjà peu glorieuse, supporta en silence les mauvais traitements de la vampire. Sous sa forme de pygmée velu, sa constitution faible ne participa pas à lui faciliter la tâche. Chaque coup, ou presque, lui arrachait une sorte de grognement pleurnichard assez lamentable. Mais au moins, il s’efforçait de les réprimer. En serrant les dents, il essayait de faire le bilan. Il y peina vraiment, surtout quand il faillit étouffer contre le chevalet. Lorsqu’il fut lâché, il glissa et s’étala au pied de ce dernier. Reprenant son souffle, il poursuivit sa laborieuse réflexion.

Mine de rien, il y avait quand même du positif. Premièrement, il avait obtenu le droit d’adopter une forme plus robuste que celle d’un homme. Ensuite, il apparaissait clairement que Mélinda restait dans l’optique d’une punition, pas d’une exécution.  S’il cessait d’accumuler les erreurs, il pouvait encore s’en sortir. De plus, il voulait vraiment éviter d’être exposé à la dymérite. Cela révélerait son vrai visage, cela le dévoilerait. Rien que l’idée le mettait affreusement mal à l’aise. Or, là-encore, il y avait un peu de positif. Mélinda pensait que sa vraie forme était humaine. C’était normal en même temps, une bonne moitié des démons ressemblaient à des hommes. Mais il appartenait à l’autre moitié. Même sans la dymérite, en revanche, on pouvait déjà constater qu’Alex n’appréciait pas trop les apparences humaines. Mis à part celle qu’il avait au départ, celle dont il se servait comme couverture, il n’avait cessé de devenir des monstres ou des animaux.

Mais assez de réflexions. Ce n’était pas ce qui allait contenter la maitresse des lieux. Rapidement, le démon imagina la forme qu’il allait prendre pour le supplice. D’un revers de bras, il sécha ses larmes et, en s’aidant du chevalet, il se redressa.

-Bon, très bien… j’ai compris les règles. Je ne les oublierais pas.

Ceci dit, il se métamorphosa. Comme exigé, sa taille devint humaine, et son apparence l’était presque. Il devait varier pour essayer de deviner les goûts de la vampire. Ce serait peut-être utile. Derrière sa peur et son manque d’expérience, Alex restait rusé. Il ressemblait donc à une sorte de colosse qui n’avait rien à envier à Hercule. Son corps musculeux était blafard, luisant d’une peau anormalement lice. Il était chauve, imberbe et dépourvu même de sourcil. Là encore, on retrouvait cependant son regard Cendré. Avec pareille anatomie, il pouvait affronter la vierge de fer. Il y entra sans se faire prier avec une certaine raideur. Il s’apprêtait à passer un mauvais moment.

Quoi que… souffrir, sans risque, cela ne lui déplaisait pas, bien au contraire, cela l’excitait. La vampire finirait forcément par le remarquer d’autant plus que, depuis un moment, il était nu et que, donc, il ne pouvait guère cacher cela. Mais elle ne pourrait pas reprocher à Alexis d’être ce qu’il est, un démon plain de vices. Les innombrables lames de l’instrument de torture allaient pénétrer sa chair mais celle-ci, désormais, était d’une fermeté stupéfiante d’où la raideur du monstre. Il allait peu saigner, ce serait juste parfait pour lui. Bien sûr, il allait hurler, il allait avoir mal… mais il aimait ça. Avait-il exagéré ? Avait-il encore triché ? Non. Il exécutait les ordres mais avec intelligence, voilà tout. De plus, la torture, c’était un domaine très familier pour lui. Il se sentait presque chez lui.

Il fallait juste espérer qu’il ne resterait pas trop longtemps là-dedans. Le manque d’oxygène était bien le seul truc qui le faisait maintenant flipper. 

Croisant les bras, Mélinda attendit patiemment que le jeune démon fasse ce qu’elle exigeait. Résolu, ce dernier cessa d’être aussi bavard, confirmant qu’elle avait affaire à un sale ver de terre qui utiliserait à l’avenir toutes les bassesses possibles pour survivre. Quelqu’un qui plaçait sa survie personnelle devant n’importe quoi, et qui avait compris qu’il ne pouvait rien faire face à Mélinda. Curieux, tout de même. Un démon était naturellement plus dangereux qu’un vampire, disposant de capacités surnaturelles qu’un vampire n’avait normalement pas. Pour autant, c’était lui qui ployait l’échine, et qui la ployait d’autant plus que Mélinda n’était pas une guerrière. Certes, elle était une vampire efficace, mais elle n’avait rien à envier aux vampires qui se battaient couramment, et qui étaient sensiblement plus dangereux qu’elle… Sur le plan physique, en tout cas. Car Mélinda disposait d’un autre pouvoir, celui de son cerveau et de son intelligence, et c’était ce pouvoir qui l’avait amené à soumettre ce démon.

Ce dernier choisit justement de prendre une forme imposante, lisse et imberbe, et la vampire sentit une curieuse inclinaison de son sang, descendant vers son entre-jambes. Baissant rapidement les paupières, elle s’aperçut que la perspective d’entrer dans la vierge de fer procurait au démon une espèce d’excitation perverse. Son sexe, remarquable sous sa forme de colosse, s’était légèrement dressé, et elle fronça les sourcils, ne disant rien.

*’Complètement cinglé… se contenta-t-elle de penser. Mais, dans le fond, c’est ce qui fait le charme des démons… N’espère toutefois pas que les lames ne s’enfonceront pas dans ton corps, mon coco.*

Alexis rentra à l’intérieur, et se retourna. Le sarcophage, comme il devait maintenant le réaliser, était étroit, et ne pouvait contenir qu’une seule personne. Plus la personne était grosse, plus les lames s’enfonceraient en elles. On ne pouvait pas espérer, en s’enfonçant contre le fond du mur, pouvoir éviter les lames de devant. Les deux rangées s’enfonceraient, et s’enfonceraient assez profondément. Le métal qui avait été utilisé pour cette vierge de fer était un matériau solide. L’instrument de torture venait tout droit d’Ashnard, après tout, où on l’utilisait pour servir d’exemple dans le traitement des esclaves. Les plus retors étaient enfermés là-dedans, au milieu des pièces communes aux esclaves, afin de montrer aux autres ce à quoi ils auraient droit s’ils se rebellaient. Mélinda pratiquait cette méthode, qui était assez efficace dans le dressage.

Une fois le démon à l’intérieur, elle lui fit un dernier sourire carnassier, avant de refermer l’avant, plongeant le démon dans le noir absolu. Les lames s’enfoncèrent dans son torse, mais elle dut un peu forcer pour fermer le sarcophage, et ne tarda pas à entendre, outre les soupirs et les hurlements, la délicieuse odeur du sang qui s’écoulait des multiples plaies de son porteur. Un sourire aux lèvres, Mélinda contempla le sarcophage, et s’éloigna. Elle quitta les cachots, pour rejoindre une petite pièce comprenant plusieurs ordinateurs. On ne pouvait pas le voir, mais il y avait, dans la vierge de fer, l’objectif d’une microscopique caméra, et Mélinda alluma les écrans de surveillance. Elle ne tarda pas à voir le corps du démon, transpercé par les pointes acérées, le sang coulant de ses plaies. Il fallait bien l’admettre ; c’était, pour Mélinda, particulièrement jouissif. Le démon souffrait atrocement. Une douleur sans équivalent semblait animer tout son corps, et elle observa avec un sourire béta, celui d’une petite enfant satisfaite, ce spectacle.

Trouvant au bout de plusieurs minutes que le démon ne souffrait pas assez, elle approcha ses doigts des claviers, et ouvrit sur un écran annexe un petit programme. Son séjour sur Terre lui avait permis de s’initier à l’informatique, et elle n’avait pas tardé à y trouver des applications multiples et variées. La vierge de fer était reliée à divers capteurs, et le programme qu’elle lança afficha en 3D l’image de la vierge. Une représentation numérique qui tournait lentement, montrant toutes les lames en train de fonctionner. Chacune de ces pointes acérées avait néanmoins d’autres fonctions, notamment celles de pouvoir lâcher des ondes électriques. Des espèces d’électrochocs, et elle décida d’actionner ces derniers. Dans les plaies d’Alexis, des arcs électriques se mirent à jaillir, le malmenant sérieusement, continuant à le faire souffrir.

*On va voir si te faire punir te fait toujours autant bander maintenant, sale con* songea Mélinda.

Elle descendit ensuite dans les cachots, y retournant afin de chercher une pensionnaire. C’était une lycéenne de Seikusu. Natacha, ou Natalia, elle ne savait plus. Une jeune femme qui venait tout droit de Russie, ou d’un autre pays d’Europe de l’Est, et qui comptait poursuivre ses études au Japon. Mélinda la tira du cachot où elle croupissait, la tirant par une chaîne autour du cou, sans tenir compte des piaillements étouffés que cette dernière poussait derrière son bâillon. Mélinda retourna ensuite dans la salle de torture, et l’attacha par les poignets à des chaînes fixées au mur.

Pour elle, cette demi-heure avait défilé trop vite, et elle alla s’asseoir sur une table de torture, face à la vierge de fer, et profita de sa dernière demi-heure pour se toucher et se caresser. Les hurlements d’Alexis étaient un véritable régal, la motivant à se toucher. Par rapport à sa tenue initiale, Mélinda s’était habillée de manière un peu plus chaude qu’auparavant. Ainsi, outre sa belle nuisette, elle avait remplacé ses sandales par des bottes rouges à cuissarde, et avait également doté ses mains de longs gants rouges. Une coloration rouge éclairait donc son cœur, et elle finit par se retourner vers son esclave. Très excitée, Mélinda n’eut aucune difficulté à lui ordonner de la doigter, trouvant que ce serait bien plus gratifiant qu’une esclave le fasse. Soumise et convaincue, cette dernière obtempéra, non sans verser parfois quelques larmes, priant pour ne pas être à nouveau torturée, et glissa ses doigts l’intimité de Mélinda, jusqu’à ce que cette dernière se mette à jouir.

Ceci fait, Mélinda se sentit légèrement et mieux, et rattacha son esclave, puis se rapprocha de la vierge de fer, en caressant avec les doigts le sarcophage. Il était temps de laisser Alexis là-dedans encore quelques minutes, mais Mélinda venait d’avoir son orgasme, et était dès lors plus à même de se contrôler. Elle consentit donc à libérer Alexis, et tira sur la vierge de fer. Ouvrir le sarcophage ne fut pas une mince affaire ; le corps d’Alice était collé à cause des pointes, et elle dut donc forcer à nouveau, jusqu’à ce que la porte s’ouvre, entraînant avec elle le démon, collé contre la porte. L’attrapant par l’épaule, Mélinda le tira, et il s’écroula mollement sur le sol. Fixant le sarcophage, elle fronça les sourcils. Il y avait relativement peu de sang. Dommage. Elle se retourna vers Alexis en croisant les bras.

« Tu es enfin décidé à rester sage, maintenant ? A m’obéir ? »

Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle l’attrapa par la gorge, et le plaqua sur la table, mais, au lieu de le battre, elle se contenta de l’embrasser et de lécher quelques-unes de ses plaies.

« Tes hurlements m’ont fait jouir, glissa-t-elle dans son oreille. J’espère donc pour ta santé que tu trouveras d’autres moyens de me faire plaisir, sinon, je te mettrais là-dedans à chaque fois que j’aurais envie que tu me fasses plaisir. Est-ce que tu comprends ? Inutile de répondre, mon chéri, contente-toi d’écouter et de reprendre tes forces. »

Mélinda parlait cette fois sur un ton doucereux, calme et poli, concentré et réfléchi. Rien à voir avec la rage dont elle avait fait preuve jadis. Elle lui caressa les joues, continuant à embrasser sa tête.

« Mon chéri, mon brave chéri, comme ta Maîtresse est fière de toi… Ceci mérite une récompense, tu ne crois pas ? » poursuivit-elle.

Lui attrapant la tête, elle le força à se tourner pour voir l’esclave qui était nue, et attachée contre un mur.

« Je te l’offre, mon beau petit démon. Tu es un démon, une créature bestiale et agressive par nature. Alors, va, exprime ta nature profonde sur cette créature faible. Dévore-là ou torture-là, mais fais-moi plaisir, et défoule-toi sur elle. Comme je te l’ai dit, je récompense généreusement ceux qui m’obéissent et qui me font plaisir, et tu m’as fait beaucoup plaisir. Alors, va goûter ta récompense. »

Ce passage dans la vierge de fer ne fut pas aussi simple à supporter que ne l’avait escompté Alex. Il n’apprécia pas vraiment non plus. Certes masochiste, il avait ses limites. Cela commençait bien pourtant. Il avait prit le bon corps, il avait l’endurance nécessaire pour affronter les lames. Il avait hurlé, mais il avait aussi frémit d’excitation. Une indéniable raideur à son entre-jambe en avait témoigné. Mais voilà, la diabolique Mélinda avait du matériel moderne. L’électrocution, ce n’était vraiment pas prévu au programme. Secoué de convulsions, le démon avait perdu toute excitation. Il ne désirait à présent qu’une chose : la fin de ce supplice trop intense. Ses hurlements avaient redoublés d’intensités. A l’odeur du sang s’ajouta celle du grillé. Sa tête commença à lui tourner et déjà la peur de mourir revenait en lui. Et si la vampire allait trop loin ? Et si en réalité, elle voulait voir un cadavre sortir de cette sombre boite ? Ce fût sur ses réflexions angoissantes qu’il fut enfin libéré. Combien de temps s’était-il écoulé ? Il n’aurait sut le dire. Il avait perdu cette notion.

La porte s’ouvrant, les ténèbres se déchirèrent. Il fut comme happé par la lumière de la salle de torture. Collé aux lames, il n’eut pas la force de bouger. Ce fut la vampire qui le dégagea, lui arrachant une dernière plainte, plus faible. Il s’effondra comme une masse. De son corps tremblant, percés, sanglant, s’élevait quelques volutes de fumées. Sa respiration était haletante et son cœur battait à tout rompre. Plus très conscient du moment présent, il s’efforça de comprendre ce que lui disait la maitresse des lieux. A peine eut-il saisit le sens de ses paroles qu’il était plaqué à la table. Il s’attendait à des coups, il fut à la place embrassé et léché. Il s’attendait à ce qu’elle lui hurle dessus, la voix qu’il entendit fut tout autre. Le caractère de cette vampire était contrasté, surprenant. Sa rage était-elle passée ? Pour rien au monde il voulait refaire face à son courroux. Il se demanda un instant comment s’en seraient sortit ses frères et sœurs en pareilles situations. Bien mieux, assurément. Ils auraient vaincu alors que lui était soumis. Le pire, c’était qu’il préférait cela plutôt qu’à une fin digne. Il n’avait jamais eu les épaules pour tenir tête aux autres.

La vampire, désormais bottée et gantée de rouge, le félicitait pour ses si beaux hurlements. Elle lui fit ensuite tourner la tête pour lui montrer une femme nue enchainée au mur. Elle était à lui, vraiment ? Avait-il bien compris ? C’était sa récompense, affirmait Mélinda. Comme quoi, tout compte fait, la situation n’était pas si dramatique. Depuis qu’il obéissait, elle s’améliorait. Alors, il allait rester sage, bien sage. Et puisque l’occasion lui était donnée de s’en donner à cœur joie, il n’allait pas se faire prier. Déjà, on sentait qu’il reprenait son calme. Son regard était resté fixé sur cette Russe, une grande fille blonde et pâle, plutôt bien faite. Après un petit moment d’observation ou, déjà, son imagination s’était mis en branle, il reporta son attention sur Mélinda.

-C’est un bien joli présent que vous me faite là, dit-il simplement, d’un ton toujours un peu éprouvé.

Il se redressa en chancelant légèrement. Puis, lentement, il s’approcha de la prisonnière. Ayant évidement tout entendu, elle commença à paniquer. Elle força sur ses chaines, dans une veine tentative de fuite. Elle essayait de supplier malgré le bâillon toujours en place. Alexis se dit furtivement qu’elle se comportait comme lui face à la vampire. Cela ne changea rien à ses dessins. Désormais à côté d’elle, il porta la main à son menton. Elle chercha à lui échapper en secouant la tête. La vue de ce colosse blafard, au corps meurtrit, devait lui être difficilement supportable. Il la força à le regarder. Puis, il s’adressa à elle, presque dans un murmure compatissant.

-
-Du calme… Ça va bien se passer… Tu va voir, on va bien s’entendre… On va passer un bon moment tout les deux.

On aurait vraiment dit qu’il cherchait à la rassurer, qu’il compatissait à son malheur. Mais, disant cela, il changeait déjà de forme. Dans des bruits peu appétissants de ce corps infernal en train de se remodeler, il reprit les traits de l’imposant homme-loup cornu à queue de reptile, cette même abomination qu’avait affronter Mélinda dans le hangar. Il avait par la même occasion effacé ce que lui avait fait la vierge de fer. Ayant laissé sa main en place sur le menton de la malheureuse, les griffes démesurées qui poussèrent au bout de ses doigts perforèrent l’innocente chair. Son sang perla mais cette blessure était rien qu’une égratignure, une sorte de doux prélude. La jeune femme, pratiquement nez à nez avec le bestial visage du démon fut figée de terreur. Elle sentait sur sa propre face son souffle fétide. Si elle avait été libérée à cet instant, peut-être n’aurait-elle jamais oublié cette vision de cauchemar. Avec douceur, Alex attrapa entre ses bras musculeux ce petit corps frêle qu’il attira à lui. Bientôt, la peau délicate rencontra la sombre fourrure, un contact qui, en d’autres circonstances, auraient pu être apprécié par la lycéenne. Mais elle était déjà positionnée entre les puissants flancs de la bête. Elle sentit le démesuré membre masculin la pénétrer. Elle eut un soubresaut, une ultime tentative de résistance avant que ne débute ce corps à corps forcé. Le visage de cette pauvre âme s’était couvert de souffrance car le sexe du monstre était un peu trop grand pour elle.

-Tu vois… tout en douceur… il n’y a pas de quoi en faire un drame… poursuivait le démon de sa voix maintenant grave et impie.

Il accéléra bien vite le mouvement de vas et viens. Son excitation monta en flèche. Il se mit à jouir mais comme la créature qu’il était, c’était une sorte de son guttural qui sortait de sa gueule grande ouverte. Et de sa gueule se déversait de la bave qui tombait sur les blonds cheveux de la demoiselle. Le déconfort de cette dernière monta d’un cran quand vint l’orgasme. Elle fut ballotée à ce grand corps transit de plaisir. Ce n’était pourtant là que le début de ses tourments. Alex, sans même attendre la fin de son orgasme, se retira. Une partie de sa semence se répandit sur le sol et les jambes de la lycéenne. Il changea de forme pour devenir cette souris pourvu de mains qu’il était devenu pour fuir après l’effondrement du Hangar. Il se mit alors en devoir d’escalader le corps de sa victime. Elle sentit les petites griffes sur elle, d’abord sur son pied gauche, puis monter jusqu’au genoux, monter jusqu’à l’entre-jambes, passer sur ses fesses. Elle avait gesticulée dans tous les sens pour essayer de la faire tomber mais c’était sans espoir. La souris avait donc disparu à sa vue, ainsi qu’à celle de Mélinda.

Que se passa-t-il ensuite ? L’ignominie d’Alex était aussi élevée que son courage était bas. D’un coup, on vit la malheureuse se tortiller et souffrir comme jamais. La souris était bel et bien en train de se frayer un passage en elle. Du sang coula d’entre ses fesses, quelques goûtes tout d’abord puis un vrai petit ruisseau. Son supplice se prolongea pendant plusieurs longues minutes. A son visage littéralement déformée par la douleur, on pouvait se faire une vague idée de son atroce situation. Une démoniaque bestiole la rongeait de l’intérieur. Son regard commença à se voiler, elle n’en avait plus pour longtemps. Mais c’est alors qu’eu lieux le bouquet final. Il y eut comme un crépitement qui prit rapidement de l’ampleur. Celle qui en était à ses dernières secondes d’agonie avait cessé d’avoir des convulsions. A la place, elle semblait paralysée, tout son corps tremblait. La vampire put apercevoir son ventre enfler. Puis, soudainement, des flammes vertes sortirent par tous les orifices de la lycéenne. Enfin, ce fut l’explosion pure et simple. Emporté par l’ardente déferlante, des morceaux de tripes et d’entrailles se dispersèrent au sol et sur les murs. Le tout était accompagné par une pluie sanglante.   

Le cadavre n’avait pas été désintégré intégralement. En fait, seul le ventre avait été crevé et une bonne partie de son contenu expulsé à l’extérieur. Il se mit, ici et là, à se consumer toujours dans ce feu verdâtre. Le démon souris était là, agrippé à la colonne vertébrale. Il tenait dans sa main griffue, comme un trophée, le cœur de la morte. Alex était méconnaissable. Si, en entrant il était noir, maintenant il était rouge de la tête au pieds. Tout son petit corps ruisselait d’hémoglobine. Il prit la parole de sa voix aigüe de rongeur. On le sentait essoufflé. Cette exécution n’était pas très simple à réaliser.

-Puisque vous m’avez vaincu, puisque vous êtes maintenant ma maitresse, laissez-moi vous offrir ceci en gage de ma fidélité.

Il voulu tendre le cœur mais celui-ci était encore relié à une artère. Alors, il augmenta un peu de volume, devenant un rat, puis il tira et dégagea son cadeau qu’il put enfin présenter du bout de ses pâtes.

Croisant les bras, Mélinda le regarda, s’adossant légèrement sur la table. Alexis reprit une forme d’imposant démon, et commença par sauvagement pénétrer la Russe, la faisant hurler sous son bâillon. Le reste fut ensuite assez alléchant, Mélinda devait bien l’admettre. Pâle et cadavérique il y a à peine cinq minutes, Alexis avait retrouvé toute sa puissance quand elle lui avait proposé de tuer quelqu’un. C’était bien un démon, même s’il était incapable de le prouver face à l’adversité. Mais là, face à une humaine enchaînée, il pouvait laisser parler toute sa bestialité, ce qu’il fit avec un raffinement qui laissa Mélinda rêveuse. Elle le regarda s’infiltrer par l’anus de la pauvre, la faisant pleurer, avant qu’une partie de son corps n’explose. Une scène passablement gore, mais qui ne choqua guère Mélinda, bien au contraire.

En signe de soumission, le démon lui offrit le cœur de la Russe, qu’elle prit de bonne grâce. Elle n’était pas spécialement du genre cannibale, pour être honnête, mais le cœur comprenait beaucoup de sang, et elle le dévora avec appétit. Elle n’en laissa pas une miette, et finit avec les gants en sang, les gouttes rouges tombant sur le sol. Elle regarda silencieusement le cadavre, et finit par adresser un sourire à l’attention du démon.

« C’est très satisfaisant, petit démon… »

Elle huma l’air, respirant cette odeur de mort et de putréfaction, puis regarda à nouveau Alexis.

« Il est temps de passer aux choses sérieuses, démon… Tu m’as… Tu m’as follement excité. »

Pour le coup, Mélinda était honnête. Elle avait beau avoir joui il y a quelques minutes, voir en direct une mise à mort si cruelle avait réveillé ses désirs, et de la cyprine s’échappait de sa culotte pour couler sur ses belles jambes. Elle le regarda, et s’assit sur la table.

« Je vais être clair avec toi, Alexis… Je veux que tu me baises Je veux que tu transformes en un solide démon bien monté et démoniaque, et que tu me prennes. Je veux pouvoir enfoncer mes griffes dans ton corps quand tu me baiseras sans que cela ne réfrène tes pulsions. Crois-moi, mon petit démon, tu ne regretteras pas d’être mon esclave. Tu auras largement de quoi satisfaire tes pulsions démoniaques, et, peut-être même qu’un jour, j’arriverais à faire de toi un vrai démon. Mais assez parlé de ça… Viens me sauter, maintenant. Et n’oublie pas ce que je souhaite : un gros démon. De préférence moche et costaud. »

Alexis était arrivé à ses fins. Tout d’abord, il avait passé un agréable moment, son moral était remonté, il avait vraiment reprit du poil de la bête. Ensuite, et surtout, sa prestation avait satisfaite Mélinda, améliorant encore l’attention qu’elle portait à son égard. Elle accepta l’offrande du démon, ce cœur d’innocente, qu’elle pressa comme une éponge pour le vider de son si délectable nectar. Pendant ce temps, le rat noir sauta de son perchoir qu’était la colonne vertébrale du cadavre et se réceptionna sur le sol maculé de sang, de sperme, de tripes et de quelques autres joyeusetés. Le parfum que dégageait cette scène aurait fait vomir bien des gens mais autant l’être infernal que la créature vampirique ne paraissaient pas en être importunés. Alexis ôta quand même les lambeaux musculaires dont il était coiffé. Non que ce genre « d’habit » le dérangeait, mais il ne voulait pas aller trop loin, n’ayant pas encore jaugé les goûts de sa maitresse. Puis vinrent les nouveaux ordres et, encore une fois, il fut surpris.

Il ne pensait sérieusement pas que Mélinda lui donnerait pour instruction de la satisfaire, et surtout pas de la façon qu’elle supposait par l’emploie des mots assez crus qu’elle prononça. Sous l’effet de cette surprise, il resta bouche-bé. Mais déjà son imagination stimulée par pareille perspective titilla son minuscule pénis de rat. Comme tous bons démons digne de ce nom, il était toujours prêt au plaisir charnel. Seulement, une autre perspective se dessina en son esprit. La vampire était-elle consciente qu’elle se mettait en grand danger en demandant cela ? Alexis, surtout avec la grande force physique dont il allait bénéficier sous la forme exigée allait pouvoir la broyer. Une fois prise en son étreinte, elle n’aurait certainement pas de quoi s’y soustraire. Etait-ce l’opportunité de la vengeance ?

-Moche et costaud, vous avez dis ? fit-il songeur, en s’avançant de deux pas.

Non, il chassa cette idée de sa tête. Sa crainte envers la maitresse des lieux était toujours présente. Lorsqu’il avait cru pouvoir la duper, tout à l’heure avec le portail dimensionnel, il s’était trompé. Elle n’était pas stupide. Elle devait avoir de quoi renverser la situation. Et, le démon en mettrait sa main à couper, un nouvel écart lui serait fatal. Il ne pouvait pas prendre le risque de tout gâcher, surtout pas maintenant. Mais la peur n’était pas la seule cause de cette fidélité naissante. Non, il y avait autre chose. Mélinda Warren, par son attitude glauque et macabre, lui plaisait bien. Elle n’avait rien à envier à la plupart des démons. Elle pouvait occuper une belle place en Enfer. Servir cette personne, au fond, ce n’était pas si dégradant. Et puis, peut-être pouvait-elle, comme elle l’avait dit, faire de lui un vrai démon, quelqu’un qui ne se dégonflerait pas à la moindre adversité. Cette chasse qui tournait mal, c’était peut-être la main du destin.

-Cela me laisse une grande marge de manœuvre. Je ne sais si mon choix sera celui qui vous conviendra le mieux. Mais vous n’avez qu’à ordonner et je changerais aussitôt. Je peux devenir ce que vous voulez. Décrivez et je serais.

Ceci dit, il se métamorphosa. Il avait un instant songé à revenir l’imposant homme-loup mais cela faisait déjà deux fois qu’il adoptait cette forme. Il ne voulait pas donner l’impression qu’il manquait d’imagination. De plus, pour la vampire, il se devait d’être unique. Peut-être, à l’avenir, lui réserverait-elle des apparences bien spécifiques qu’il n’utiliserait jamais pour les autres, ceux qui auraient le malheur de lui être livré. En cet instant, il devint ce qu’on pouvait clairement appeler une Chimère. Haut de deux mètres et surtout extrêmement massif, il possédait pas moins de xix jambes, quatre bras, deux queues et une paire d’ailes. La première paire de jambes, celle à l’avant, semblait appartenir à un lion. La suivante était celle d’un oiseau alors que la dernière était empruntée à un cheval. La paire de bras la plus élevée était humaine mais extrêmement musculeuse. Celle en dessous était tout aussi imposante mais recouverte d’écailles et palmée aux doigts. Les deux queues étaient des tentacules longues de plusieurs mètres. Les ailes étaient celles d’un aigle. La tête de la Chimère était humaine. Elle rappelait celle du colosse entré dans la vierge de fer. Cependant, son crâne se couvrait d’une longue chevelure sauvage tombant jusqu’au milieu du dos et de son front sortaient deux cornes. Sa colonne vertébrale se hérissait de pointes jusqu’aux niveaux des queues. Le torse du monstre était humain et le bas de son corps était un enchevêtrement de poils, d’écailles et de plumes. Ses parties génitales d’une formidable proportion restaient cependant calibrées pour ne pas devenir une arme. Les plumes et les poils étaient noir de jet alors que la peau et les écailles contrastaient par leur blafarde et luisante blancheur. Ce corps, cette abomination, c’était un peu l’illustration de la polyvalence d’Alexis.  Mais même ainsi, il ne montrait pas tout ce qu’il savait faire. Il n’avait par exemple pas prit d’attributs propres aux insectes ni tenté de s’engager sur le terrain du sexe opposé. Il n’y avait rien de féminin en lui. Au contraire, il transpirait de virilité.

Il s’approcha de la table et de Mélinda. Il lui tendit tous ses bras. C’était à elle de venir à lui, car il ne voulait pas s’imposer s’il avait une apparence inappropriée. Cependant, si elle le faisait, il n’allait plus se faire prier. Il l’enlacerait avec une fougue puissante. Il l’embrasserait de façon plus que langoureuse, lui faisant notamment découvrir qu’il avait une longue langue de serpent. Prenant des initiatives, il ne tarderait pas à la dévêtir. Il pouvait le faire sans cesser ses multiples et entreprenantes caresses. Puis, il s’engagerait en elle pour lui imposer le rythme de ses puissants coups de reins. Puis, bien sûr, il s’adapterait à elles, à ses gestes. Il ne serait pas long à exciter. Il l’était déjà dès le départ. Au niveau du sexe, c’était tout ce qu’il savait faire pour l’instant.

Mélinda était une femme d’affaires, ce qui impliquait, entre autres, de toujours avoir des cartes dans sa manche, et de donner l’impression à l’autre qu’ils avaient des points d’avance. En l’occurrence, offrir à Alexis la possibilité de se transformer en un démon puissant présentait le risque qu’il ne cherche à se retourner contre elle. Ce ne serait pas bien intelligent, mais les démons n’étaient pas forcément connus pour être très malins. C’était un risque envisageable, mais, s’il se présentait, Alexis le regretterait amèrement. On ne piégeait pas Mélinda. Surtout chef elle. Elle doutait toutefois qu’il le ferait. Le démon était passablement excité, et le marché que Mélinda lui proposait paraissait plutôt équitable. Pouvoir satisfaire ses pulsions démoniaques, mais aussi ses désirs sexuels sur une vampire au corps magnifique. Guère modeste, Mélinda savait éperdument qu’elle avait un corps de rêve, un corps sublime, et la perspective de lui faire l’amour était suffisamment séduisante pour devenir son esclave.

Il se transforma donc, optant pour une créature qui semblait sortie d’un véritable film d’horreur. Mélinda se redressa légèrement, sentant un frémissement de plaisir la parcourir. Elle aurait pu demander à Alexis de prendre sa belle apparence humaine, mais le lieu ne s‘y prêtait guère. Cet endroit puait la mort et le chaos, la souffrance et la douleur. Dans un tel endroit, Mélinda ne pouvait qu’avoir des désirs morbides, et se taper un démon en faisait partie. Elle vit Alexis se transformer en une espèce d’hybride monstrueux doté de trois paires de jambes et de deux paires de bras. Un corps massif et solide. Une paire d’aigles, et une tête humaine, chauve, d’où deux longues cornes pointues s’échappaient. Deux queues ressemblant à des tentacules glissaient du bas du dos d’Alexis, et Mélinda sentit une chaleur grimper dans son bas-ventre. Étrangement, voir une telle laideur déclenchait en elle un plaisir pervers sauvage et violent.

Alexis tendit l’une de ses paires de bras vers elle, l’invitant à venir. Un sourire insolent traversa les lèvres de Mélinda. Était-elle tout simplement cinglée ?

*Je crois bien que oui…* s’enquit-elle.

Elle éprouvait une étrange et fort troublante fascination pour ce corps abominable. Se rapprochant du bord de la table, Mélinda s’agrippa aux cornes du démon, et s’approcha de sa bouche, ou, plutôt, de sa gueule, et l’embrassa, se cramponnant contre lui, relevant ses jambes pour les enrouler autour de sa taille musclée et solide. Elle sentit l’une des paires de bras d’Alexis s’écraser sur son dos, la serrant fort, et un gémissement de plaisir s’échappa de ses lèvres. Elle fit pointer les griffes de ses ongles, les enfonçant dans cette peau solide. Avec un humain, elle devait toujours faire attention, ce qui, dans une certaine mesure, réfrénait un peu le plaisir qu’elle ressentait. Même pour une humaine endurante et excitée, comme Hitomi, si Mélinda laissait poindre ses griffes et ses crocs, le plaisir cesserait bien rapidement. Voilà en partie pour quoi, de tous les partenaires envisageables, faire l’amour avec un vampire était toujours, pour un vampire, le meilleur choix possible. Mais, à défaut, un démon pouvait aussi faire l’affaire.

Elle soupira en enfonçant ses griffes, laissant poindre ses crocs, illustrant l’excitation forte que la vampire ressentait.

« Baise-moi, intima-t-elle alors. Fort. »

-Comme il vous plaira, maitresse, répliqua Alexis d’un ton presque amusé et d’une voix à l’image de son corps : abominable.

Elle n’avait pas critiqué sa forme. Il devait être assez moche et assez costaud pour lui convenir. Il devait même avoir fait un bon choix vue l’excitation de la vampire. Celle-ci vint à lui. Il l’enlaça de ses bras reptiliens. Ils s’embrassèrent. Elle lui enfonça ses griffes dans la chair, provoquant une délectable douleur. Ce n’était qu’un prélude et il était délicieux. Le regard gris du démon était tombé sur Mélinda avec appétit. Elle était superbe comme femme. Ces lignes harmonieuses, cette grâce, son visage au vert regard… Si belle et si dangereuse… Etait-ce là l’incarnation de la femme fatale ? Elle sucitait déjà des fantasmes chez son esclave. Le démon balada ses quatre mains vicieuses sur ce cors de rêve, palpant ses formes avec une certaine fièvre. Elles ne tardèrent pas à se glisser sous cette nuisette rouge fort élégante mais perçu comme un obstacle pour y entamer des caresses suggestives. Les mains palmées restaient dans le dos et assumait le rôle de support alors que les mains humaines s’occupait de cette poitrine, de ces sains. Campé sur ses six jambes, la Chimère supportait le poids de sa compagne avec une aisance stupéfiante. Mélinda allait vite avoir la même impression que cette pauvre Russe qui gisait à côté, le corps éclaté, cette impression d’être une feuille légère face à un tronc impérieux.

Alexis frémissait d’envie. De nouveau sa respiration s’emballait, son rythme cardiaque accélérait. La chaleur née de l’excitation noya son être. Ses mains humaines s’abaissèrent et elles dégagèrent la voie vers l’intimité de celle qui était devenue sa maitresse. Ceci-fait, il la pénétra, fort comme elle avait dit. Plus les secondes passaient, plus le monstre était brutal. Il lâcha un gémissement et entama le mouvement de vas et viens. Il y mit toute la fougue de sa jeunesse, toute celle de ces coups de reins de titan. C’était si bon ! Peut-être y allait-il trop fort. Mais cette question n’arriva pas à son cerveau. La machine s’était emballée. L’envie était trop grande. Le démon embrassa et embrassa encore, à tel point qu’on pouvait se demander s’il avait besoin de respirer. Ses ailes, sous l’effet de l’excitation toujours plus forte, battaient dans l’air. N’ayant pas assez de ses quatre bras, ses queues tentaculaires entrèrent aussi dans la partie. Si une lueur de lucidité n’avait pas demeuré dans l’esprit d’Alex, l’une des tentacules aurait finit sa course dans le seul orifice encore libre de la vampire. Au lieu de cela, elle fleureta tout de même du côté de ses fesses. La nuisette était malmenée, elle dérangeait de plus en plus le démon. Elle finit par être arrachée sans autre façon. Les caresses redoublaient. Cela en devenait presque de la friction. 

-Faites-moi mal ! gémit-il entre deux baisées dévorants. Saignez-moi ! Buvez-le, ce sang, je vous l’offre !

Un cadeau qui ne le dérangeait guère. Il était si robuste ainsi qu’il pouvait bien perdre un peu de sang pour elle, elle qui après l’avoir dominé lui offrait tant de plaisir. Il pouvait presque se réjouir d’être à elle. De toute celles qu’il avait rencontré, c’était bien avec Mélinda qu’il s’amusait le plus. Elle le faisait flipper aussi mais cela, au fond, participait au plaisir. Le frisson du risque en quelque sorte. Son rythme était devenue si effréné qu’il arriva bien vite à l’orgasme qu’il exprima autant par un râle exalté que les mouvements affolées de ses mambres.

Il l’écrasait sans ménagement, et c’était tant mieux. Tout ce sang qui régnait autour d’elle la mettait dans un état d’excitation fébrile qu’elle ne ressentait que rarement. La présence de ce démon particulièrement puissant et laid allait dans ce sens. De manière générale, et comme bien des gens, Mélinda appréciait la beauté physique, surtout quand il s’agissait de faire l’amour, mais il y avait parfois des situations où ce n’était pas ça qui l’intéressait. Le démon était ravi, et très excité. Elle se contenta d’un large sourire, et se pressa contre lui, enfonçant ses griffes dans son corps, sentant le sang du démon battre furieusement dans ses veines. Le démon était très excité, c’était un fait. Elle se blottit contre son corps. Ses quatre solides mains pétrirent son corps, la faisant soupirer, et elle se laissa faire, gémissant, son sexe s’humidifiant. Sa mouille coula le long de ses jambes, et il finit par ôter sa nuisette, qui tomba sur la table. Méloinda n’avait plus que sa culotte noire, qui partit toutefois assez rapidement, déchiré d’un coup sec. Elle n’avait alors plus que ses gants et ses bottes, et le sentit la pénétrer sans hésitation.

« HAAAAAAANNNN !!! » hurla d’un coup Mélinda.

Ses griffes s’enfoncèrent pleinement dans le dos du démon en sentant ce sexe. Le démon avait une queue énorme, comme elle l’avait demandé, et Mélinda ferma les yeux, hurlant de plaisir, tandis qu’Alexis, de manière un peu inutile, lui demandait de le faire souffrir. Une précision assez inutile, en effet, car elle comptait de toute manière le faire. La vampire releva ses mains , goûtant à la longue langue visqueuse du monstre sur ses lèvres et ses joues, glissant sur ses longs cheveux. Comme c’était bon ! Elle remuait son bassin, sentant cette queue superbe, tandis que les deux tentacules du démon frottaient sur son corps, l’un s’approchant de ses fesses, mais sans oser y rentrer, ce qui était particulièrement insupportable pour la vampire.

« Enfonce-là dans mon cul ! Allez !! » ordonna-t-elle à nouveau.

Il fallait dire que la sodomie était quelque chose que Mélinda, contrairement à bien des femmes, appréciait énormément. Elle se hissa un peu pour poser ses lèvres à hauteur du cou du démon, et les enfonça dedans. Il avait une peau solide, digne des démons, mais Mélinda avait, elle, des dents pointues et acérées. Elle força un peu, galvanisée par le plaisir qu’elle ressentait, par le sang qui s’échappait de ses griffes et des plaies du démon, et transperça sa peau, atteignant la veine. Bien qu’Alexis soit doué de capacités polymorphiques, elle doutait qu’il survivrait, si jamais elle tranchait sa veine. Elle se contenta donc, comme toujours, de simplement la frôler, et infléchit le sang, tout en posant l’une de ses mains sur son torse, donnant un coup de griffes sec dessus. Le sang coula des plaies d’Alexis, allant sur le corps de Mélinda, glissant sur son ventre et sur ses jambes, tandis qu’elle buvait salement son sang, laissant le sang filer de sa plaie pour en imbiber ses lèvres et son cou, tombant sur ses seins.

C’est ainsi que les vampires se devaient de faire l’amour. Elle caressa son dos glissant de sang, et retourna l’embrasser, frissonnant au contact de cette longue langue.

« Sois violent, c’est tout ce que je souhaite. Ne me prends pas pour une simple humaine ! lâcha-t-elle. J’appartiens à la race des seigneurs et des vampires ! »

Les humains étaient par nature chétifs, faibles, et fragiles. Une claque un peu trop forte sur la joue pouvait les tuer, mais il en allait bien différemment pour les vampires, qui étaient bien plus résistants. Alexis devait commencer à comprendre qu’un vampire, d’un point de vue sexuel, ne trouvait véritablement l’extase qu’en souffrant. Peut-être était-ce pour ça, dans le fond, que Mélinda aimait tant qu’on lui explose les fesses, mais elle voulait que le démon fasse plus, qu’il al griffe, qu’elle sente son propre sang couler de son dos, tâcher le sol. Il ne fallait pas se fier à l’apparence chétive de Mélinda. Elle était trompeuse.

Sa cyprine, elle, continuait à couler entre ses jambes. Son intimité était défoncée, au sens littéral du terme.

Comment Alexis avait-il pu louper le chapitre consacré aux vampires dans le grand livre des races dignes d’intérêt ? En cet instant si torride, il se le demandait. A moins que Mélinda soit une remarquable exception, les vampires n’avaient rien à envier aux démons en ce qui concernait l’horreur et le péché de chair. Ils concurrençaient aussi dignement les succubes pourtant réputées pour être inégalables en ces domaines. Mais peu importait ces considérations. Le démon, enivré de plaisir, ne pensait plus qu’à donner libre court à ses pulsions. La modération qu’il observait encore, par prudence à l’égard de la maitresse des lieux, il l’abandonna volontiers lorsqu’il en reçu l’ordre.

Alors, sa violence, déjà grande, monta nettement d’un cran. Poussant une sorte de gloussement malsain, il envoya sa tentacule passer par l’anus de sa compagne. Enfin, il serait plus précis qu’elle s’y engouffra aussi profondément que possible. Etant flasque, dépourvue d’os et donc d’une agilité sans pareille, elle progressa avec une relative aisance. Elle remonta loin dans le système digestif, explorant sans ménagement le méandre des intestins. Inutile de préciser que jamais aucun pénis masculin, ni même d’éventuels accessoires sexuelles, ne pouvait réaliser cela. Les sensations procurées devaient probablement être une jouissive découverte pour la vampire. Concernant le démon, c’était un poil moins excitant mais tout de même, il ne se lasserait jamais de ce genre de balade dans les entrailles. Il avait déjà d’ailleurs montré qu’il les appréciait tout à l’heure, la pauvre Russe pouvait en témoigner.

Et puis, l’être infernal, griffé, blessé, saigné, avait son propre cotas de douleur. Sans commune mesure avec ce qu’il avait ressentit dans la vierge de fer, il pouvait pleinement l’apprécier. Son plaisir global était une accumulation d’expériences diverses. Faire l’amour comme une bête avec une femme superbe. Sodomiser cette même femme. Se faire martyriser par elle. Et la caresser de multiples manières. Etait-ce assez ? Non. Tant qu’il était possible de faire plus, ce ne serait jamais assez ! Comprenant que la satisfaction de Mélinda passait aussi par la douleur, il allait se mettre en devoir de lui plaire autant que possible. La torture étant chez lui une véritable vocation, la souffrance de l’autre lui procurant une excitation certaine, le bénéfice était mutuel. Ses mains humaines se parèrent de griffes démesurées et luisantes. Avec pareils outils, il se mit à labourer le dos de la femme qui ne tarda guère à se couvrir d’hémoglobine Ses mains palmées, dont le potentiel le décevait à l’usage, se muèrent en excroissances monstrueuses, de petites têtes informes pourvues chacune d’une gueule de modeste dimensions mais avec une féroce dentition. A la façon de bêtes enragées, elles se ruèrent à l’assaut de la vampire, l’une jetant son dévolue sur le sain gauche, l’autre préférant le nombril.

L’exaltation infernale du démon atteignait des sommets. Plus, plus, il lui fallait plus ! L’une de ses tentacules était restée relativement inactive. Elle arpenta le corps déjà bien encombré de Mélinda à la recherche de quelque chose de prometteur à faire. Elle trouva ses cheveux, les tirant un petit instant. Mais elle cessa cette activité relativement peu gratifiante. S’éloignant de la vampire, elle chercha ailleurs, en tâtonnant ici et là. Elle glissa sur divers instruments de torture qui étaient à sa portée. Puis, tout d’un coup, une brève pensée traversa l’esprit impie de l’abomination. Celle-ci se décala en marchant à reculons, s’éloignant ainsi de la table mais sans rien changer de ce qui se déroulait en ce moment. La tentacule vagabonde put atteindre le cadavre de la Russe. Elle se mit en devoir de le décrocher. Elle n’y arriva pas alors, frustré, Alex changea cette tentacule en une queue reptilienne et puissante déjà vue au par avant. Il en fit même pousser une seconde, identique. Les deux puissants appendices tirèrent chacun sur l’un des bras de la morte jusqu’à lui arracher les mains et ainsi la libérer de ses chaines. Ils prirent le cadavre, l’élevèrent en l’air, le positionnèrent au-dessus du démon et de la vampire et, là, ils entreprirent de le vider, de le broyer, de le démembrer. Dès lors, une pluie macabre s’abattit sur le duo déchainé. Des organes, des muscles, des lambeaux de chairs, de la peau, des os, de la cervelle et surtout, du sang, beaucoup de sang. Ils en furent maculés, finissant de les habiller de cauchemars.

Avouons-le, quiconque sain d’esprit aurait pénétré dans cette pièce, attiré par la jouissance mutuelle et bruyante de deux êtres inhumains, aurait certainement fuit, terrorisé à jamais par ce qu’il aurait vu.

La scène avait quelque chose d’irréelle, de surnaturelle, de délicieusement  prenant. Dire que Mélinda était heureuse était un euphémisme. Le démon avait au moins parfaitement compris ce qu’elle exigeait, cessant de la materner, de la considérer comme une simple humaine au corps de porcelaine. Il s’enfonça dans son cul, et alla même bien plus loin, arrachant à Mélinda des larmes de douleur et des cris de souffrance, qui se mélangeaient avec les frissons de plaisir remuant le long de son corps. Elle sentait le tentacule d’Alexis s’enfoncer en elle, parcourant ses entrailles. C’était… Désagréable, mais aussi étrangement excitant. Elle sentait cette espèce de ver sinistre se tortiller en elle, ce qui n’était pas sans douleur, mais elle n’était pas inquiète. Ou, pour être plus exact, l’inquiétude qu’elle ressentait se noyait dans le plaisir qu’elle éprouvait.

Alexis cherchait comment l’exciter encore plus. Quel bon esclave ! Mélinda était relativement fière d’en avoir fait l’acquisition. Les esclaves démons de cet acabit valaient généralement une petite fortune, quand on arrivait à en trouver. La plupart du temps, ils étaient bien trop rebelles et incontrôlables pour valoir le coup. Par expérience, Mélinda le savait. Tomber sur un démon avec de telles capacités, mais qui soit en même temps aussi facile à soumettre, c’était une véritable aubaine. Elle le revendrait probablement une petite fortune, mais il lui était bien trop précieux pour qu’elle daigne le vendre… Si jamais elle avait des difficultés financières, peut-être, et encore… C’était un scénario qui, fort heureusement, était très difficilement envisageable. Elle cessa d’y penser quand le démon maltraita l’un de ses seins, son nombril, et son dos, la griffant et la mordant, faisant couler le sang de Mélinda. Elle en frémit à nouveau, le sang formant sur son corps des rivières pourpres qui descendaient vers ses jambes, mouillant le sol. Le démon utilisait son autre tentacule, et s’approcha des cheveux de Mélinda, qui fronça les sourcils en le sentant tirer dessus, arrachant quelques cheveux.

Autant Mélinda pouvait aisément accepter qu’on puisse meurtrir sa peau, car elle cicatrisait rapidement, autant elle ne supportait pas qu’on puisse toucher à sa magnifique chevelure.

« Pas… Pas ici… » ordonna-t-elle.

Comprenant que c’était là une zone rouge à laquelle il ne fallait pas toucher, Alexis choisit de se reporter vers le cadavre de l’humaine que Mélinda lui avait offerte. Son tentacule grossit pour se transformer en une espèce de grosse queue de reptile qui arracha d’un coup le corps mutilé. Ce dernier fut soulevé en l’air, se transformant en une espèce de fontaine de sang, de veines, et d’organes qui éclaboussèrent le corps de la vampire. Une longue traînée de sang macula son dos, tandis que des morceaux d’os et d’organes allèrent se perdre dans ses cheveux. La belle vampire était bien partie pour une seconde douche, mais, pour l’heure, elle s’en fichait éperdument.

Sentir tout ce sang sur elle la fit jouir. Elle eut un orgasme violent, enfonçant à nouveau ses griffes dans le corps d’Alexis, et en eut un autre dans la foulée. Sa cyprine explosa, glissant sur ses jambes, se mélangeant à son sang, et elle planta ses dents dans la gorge d’Alexis, allant désormais directement boire son sang. La qualité du sang de démon variait beaucoup selon les démons, et elle devait reconnaître que celui d’Alexis n’était pas mauvais. Elle but plusieurs gorgées, fermant les yeux. Tout son corps bouillonnait, et c’est dans la mêlée qu’elle eut un troisième orgasme. Un simple début. Quand deux vampires faisaient l’amour ensemble, faisaient vraiment l’amour, il y avait de quoi transcender n’importe quoi. La première fois que Mélinda avait vraiment fait l’amour avec un vampire, le plaisir avait été tel qu’elle avait occulté des heures de plaisir sous les effets du vampire, et avait tellement et tellement hurlé que les gardes ashnardiens étaient venus pour savoir ce qui se passait. C’était un plaisir similaire qu’elle éprouvait ici, l’amenant à se transformer en une fontaine à jouissance. Sa mouille coulait le long de ses jambes, et Mélinda poussait de longs gémissements, étouffés par la gorge de Mélinda, avant de retirer ses lèvres barbouillées du sang de démon.

« Oui, oui, oui, OUUUUUUIIIIII, baise-moi, oui, baise-moi comme une salope ! Haaaa ! C’est si beau, oui, encore, encore, ENCOOOOORE ! Fais-moi mal, fais-moi HURLER ! »

Tenir cette cadence effrénée qu’exigeait Mélinda et que le démon lui-même appréciait tant fut possible pendant prêt d’une bonne heure encore. Il n’y eut guère de renouvellement, juste cette continuité fidèle dans la sauvagerie du monstre. Il griffait, il mordait, il embrassait, il brutalisait, il faisait l’amour sauvagement, il jouait avec sa tentacule bien au-delà du fondement de la vampire. Avec pareille activité, lui-aussi ne tarda guère à montrer les signes évidents d’orgasmes qui le rendaient plus brutal encore. Ce furent presque des convulsions qui traversèrent son corps abominable, corps à présent maculé de sang et des restes de la morte. Il hurla cette exaltation qui l’enivrait, le noyait, alors qu’il peinait à tenir sur ses six jambes.

Le corps de la Russe réduit en pièces, la queue reptilienne porta son dévolu sur des instruments de torture, désirant les utiliser autant contre Mélinda que lui-même. Mais cet usage demandant un temps soit peu de concentration, il ne réussit qu’à les faire tomber au sol. Il fallut donc y renoncer. A la place, Alexis métamorphosa sa queue en une sorte de fouet à griffes qu’il fit claquer au hasard contre lui et sa maitresse. Il prit toutefois soin de ne pas lui toucher les cheveux puisque c’était là quelque chose d’interdit. Ejaculant comme jamais à une puis, quelques minutes plus tard, à une seconde reprise, sa semence si abondante se mit à fuir par l’intimité défoncée de la vampire. Son sperme se retrouva donc au sol avec tout ce qui y était déjà, formant une couche immonde et indescriptible dans laquelle le démon pataugeait. Les odeurs qui planait dans la salle de torture avaient amplement de quoi donner la nausée et c’était peu de le dire. Celui ou celle qui devrait nettoyer tout ça n’était pas au bout de ses peines.

Cependant, cette grosse heure de rêve, ou de cauchemar selon les points de vue, arrivée à son terme, Alexis sentit un vertige le prendre. Ses forces commençaient à lui manquer. L’excitation ne suffisait plus à masquer sa faiblesse croissante. Il ne fallait pas oublier qu’il avait manqué de mourir en se faisant écraser par le hangar. Ce n’était évidement pas sans laisser une fatigue. Ensuite, la vampire buvant son sang, cela ne pouvait hâter que d’avantage cet inévitable moment. Comme tout le monde, il avait ses limites et il était en train de les atteindre. Son rythme, assez brutalement, déclina. Il ne chercha pas à insister. Il ne voulait pas en arriver à un épuisement total, ne sachant pas de quoi allait être fait le futur. Il valait également mieux s’arrêter de façon convenable plutôt que de s’effondrer sans prévenir. Prévenir, justement, il le fit. Un peu de crainte était revenue en lui. Comment Mélinda allait-elle le prendre, elle qui profitait toujours autant de ce corps à corps infernal ?

-Je… je suis navré… mes forces me quittent…

Essoufflé, sa paire de mains devenue gueules enragées se retirèrent. Sa queue fouet s’affala.  Ses mains humaines restèrent en place pour éviter que ne tombe la maitresse des lieux. Il était prêt à la reposer au sol. Et en ce qui concernait son sexe et son tentacule, tous deux profondément enfouit en la vampire, il ne fit rien. Il les retirerait s’il elle le lui ordonnait. Mais peut-être préférait-elle s’en charger elle-même. Après tout, le tentacule surtout, l’extirper pouvait encore être une bonne expérience. 

Soutenir un tel rythme n’était pas aisé. Alexis ne devait probablement être habitué, mais il offrit malgré tout une honorable performance. Les minutes défilèrent à la vitesse des secondes, et Mélinda ne pensa bientôt plus vraiment à hurler, ayant la voix cassée. Son ton était brisé, et elle se sentait surtout malmenée dans tous les sens. Le plaisir était comme une tornade qui l’avait envoyé dériver au loin, dans des stratosphères de plaisir. L’heureuse vampire était à l’extase du plaisir, et sentait le sperme chaud du démon la remplir, glissant de son intimité dilatée.

Il finit par utiliser sa queue comme fouet, battant Mélinda. En d’autres circonstances, elle n’aurait pas spécialement apprécié qu’on la fouette, car c’était plutôt à elle de tenir le fouet. Néanmoins, la vampire était dans un tel état d’excitation qu’elle se souciait en ce moment pas mal de la discipline. Les coups de fouet continuèrent à abîmer son corps parfait, la faisant hurler de plaisir. Elle crut qu’elle ne s’arrêterait jamais de jouir, et le temps disparut. Elle perdit conscience de la réalité, ne retenant qu’une seule chose : le plaisir. Un bonheur intense, interdit aux hommes tant il était énorme. La douleur se répertoriait dans tout son corps, ce qui, fort logiquement, faisait que c’était tout son corps qui était transporté, jusqu’à la plante des pieds. Scrupuleusement, le seul endroit qu’Alexis épargnait était la longue chevelure de la vampire, se rappelant que cette dernière ne supportait pas qu’on touche à sa belle chevelure. Il fallait dire qu’elle l’entretenait depuis des années, et qu’elle passait généralement des heures à la coiffer, en compagnie de ses servantes.

Alexis s’enfonçait en elle, la défonçait, mais le brave démon finit par sentir l’épuisement le gagner. Ses coups de butoir furent moins intenses, et ses soupirs plus rauques. Tout son corps transpirait abondamment, un contact délicieux. Ses petites griffes caressaient cette sueur, et elle plaquait également sa tête, afin de s’imprégner de ce contact. Elle adorait ça, se sentir écrasée contre ce corps massif et impressionnant. Le démon s’avoua ensuite vaincu, et plusieurs de ses attributs démoniaques se rétractèrent. Il conserva toujours sa grande apparence, et Mélinda resta blottie contre lui. Cette dernière soupirait également longuement. Dire qu’elle n’était pas fatiguée, ce serait mentir. Du sang s’égouttait de ses fesses, de son anus malmené et dilaté. Elle reprit son souffle, et finit par lui dire :

« Re… Libère mes fesses, Alexis, mais… Laisse ta queue bien en moi… J’aime la sentir… »

Mélinda se sentait bien trop épuisée pour parvenir à ôter par elle-même le tentacule qui s’était engouffré dans son corps. En le sentant se retirer, elle en éprouva tout de même un indicible soulagement. Non pas que sentir en elle ce tentacule avait été désagréable, mais même le plaisir d’un vampire finissait par redescendre, et Mélinda en était là. Elle avait atteint le paroxysme du plaisir, le point névralgique, et était maintenant sur la pente descendante. Elle cala sa tête contre la poitrine du démon, utilisant ses jambes enroulées autour du bassin d’Alexis pour que son sexe reste bien enfoncé en elle. Elle sentit contre sa peau les testicules de ce dernier, et continua à se cramponner à lui. Mélinda sentit la fatigue s’emparer d’elle. En temps normal, elle aurait demandé à ce qu’on la porte dans son lit, mais, vu son état, son lit aurait été sale.

« Je… Je veux que tu te transformes, Alexis… Transforme-toi en un démon rouge musclé et glabre, sur lequel je poserais ma tête… Et ton sexe… Je le veux en moi… Je le veux en moi toute la nuit… »

Elle débitait ses ordres d’une voix assoupie, ressemblant à un petit enfant face à ce démon au corps massif. Elle continua à lui parler :

« Allonge-moi sur la table… Nous dormirons là… »

Elle voulait le sentir sur elle et en elle pour toute la nuit.