Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

[FINI] Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Rayne

Créature

[FINI] Foi et malédiction [Reikus Mordo]

samedi 11 février 2012, 22:59:01

« Nous approchons du Château-Lerouge ! s’exclama l’homme en souriant.
 -  J’espère qu’ils auront de la nourriture, répliqua sa femme.
 -  Tu connais la devise ; il y a toujours de la nourriture au Château ! Le duc Beauregard y pourvoit facilement !
 -  Je l’espère… Lyria est affamée, et je ne peux même plus donner le sein à Léo. Je n’ai plus de lait ! »

La femme était nerveuse, et son mari tentait vainement de la rassurer, tandis que le chariot s’avançait paresseusement sur une route accidentée. C’était le chariot familial, qui, malgré les avertissements, les routes dangereuses, mal famées, mal entretenues en cette période hivernale particulièrement froide, voguait sur les routes, suivant une rivière pour rejoindre le Château-Lerouge. Ils se trouvaient dans une région qui, l’été, était très pittoresque. Biend es peintures d’artistes avaient été feintes sur cette chaîne de montagnes se découpant au loin, au milieu de la forêt de pins, ou dans les ruisseaux et les cascades serpentant dans la forêt. On se trouvait dans l’un des territoires de Nexus, une zone qui, en temps normal, était un petit coin de paradis.

En temps normal…

Car ce temps-là n’était pas un temps « normal ». Prétendre le contraire, c’était concevoir que la normalité était injuste et méchante. Prétendre le contraire, c’était considérer qu’une famine grandissante était normale. Prétendre le contraire, c’était affirmer que les loups attaquaient normalement les enfants jouant dans la forêt, les bûcherons, et on ne parlait encore que des loups. D’aucuns affirmaient même que des wendigos rôdaient dans la forêt. La situation, pour la famille qui fuyait, n’avait donc rien de normale. Une vague de froid assez violente s’était abattue depuis plusieurs semaines, tuant les cultures, et, dans chaque petit village et bourg, on réfléchissait à venir se réfugier derrière les murs épais du confortable Château-Lerouge, un imposant bastion, reliquat d’une invasion poussée par l’Empire d’Ashnard, ,un bastion qui avait courageusement su repousser l’envahisseur en menant depuis le château des offensives de déstabilisation dans les cols, les vallées, et les canyons serpentant à travers les montagnes.

Financer ce voyage avait été difficile, et la famille avait du se priver de l’aide d’un mercenaire. On disait les routes mal famées, hantées par des brigands sans scrupules, des loups, et bien d’autres bêtes plus sinistres encore. La famille avait emporté ses maigres biens en louant les deux chevaux au maréchal-ferrant, afin qu’on ne les vole pas, et la mère de famille, Sarah, peinait à nourrir ses trois enfants. Un jeune homme, Bastien, une fille, Lyria, et un bébé, Léo. Ils en étaient à ce point ruinés qu’ils avaient accepté d’embarquer avec eux une mystérieuse femme venue récemment au village, une femme avec les cheveux de feu, encapuchonnée, qui parlait peu, et se présentait comme une pèlerine sans histoire. Sarah avait été très hostile à l’idée de l’embarquer, jusqu’à ce qu’elle montre une bourse en or. Elle avait alors accepté de l’embarquer. La jeune femme parlait peu, restant dans un coin du chariot.

« Écoute, chérie, tu n’as pas à t’en faire. Nous serons protégés de toutes les formes de menace à l’intérieur… »

La jeune femme qui feignait de dormir savait pertinemment que l’homme mentait. Tous les serfs se précipitaient dans l’enceinte du Château, et le duc était obligé de les accepter, en vertu de ses obligations seigneuriales. On ne fuyait pas que le froid ou les animaux par ici, mais aussi un être qu’on surnommait « Antéchrist », un nom aux origines inconnues, qui faisait référence à une religion relativement minoritaire sur Terra, plus connue sur Terre sous le nom de christianisme. L’Antéchrist était responsable, dans plusieurs villages, de la mort particulièrement atroce de plusieurs enfants, qui avaient été affreusement mutilés, et retrouvés dans des maisons couvertes de sang. On avait initialement cru à un tueur en série, mais, sous l’impulsion des moines et autres pasteurs, on avait fini par retenir une version un peu plus… Religieuse. Si Rayne se tenait là, c’était justement à cause de cette situation. L’histoire de l’Anthéchrist avait rejailli jusqu’à Nexus, et elle avait fini par venir. Le voyage avait été assez long, et, pour plus de précaution, elle s’était faite passer, dans ce village, pour une pèlerine.

« Honnêtement, je serais soulagée quand elle ne sera plus avec nous, murmura-t-elle à son mari. Elle dégage de mauvaises vibrations… »

Elle parlait à basse voix, susurrant, mais Rayne l’entendait sans la moindre difficulté. Yeux clos, elle faisait semblant de dormir. Son mari s’apprêta à répondre, mais Rayne entendit alors des bruits de chevaux, tandis que des cavaliers encapuchonnés et armés surgissaient devant le chariot. Chacun avait des arcs, et d’autres ennemis embusqués dans les arbres pointaient sur eux des flèches.

« Qui… Qui êtes-vous ?!
 -  Nous ne sommes que de braves compagnons, brave Messire ! Si fait, de braves individus qui ne font que demander un peu de charité !
 -  Nous… Nous n’avons rien de valeur…
 -  Tout a de la valeur, cher Messire. Votre femme, une fois qu’on l’aura un peu engrossé, j’suis sûr qu’on la revendra à bon prix ! Sans parler de vos toges, de vos dents, et… »

Rayne ne l’écoutait plus, et sortit de la caravane. Il y avait d’autres bandits derrière, armés de lances et d’épées, et les enfants avaient peur. Elle descendit de la caravane, avec sa robe grise, sa bure de pèlerin.

« Qu’est-ce qu’un moine fout là ? »

Souriant sous cape, Rayne retira alors sa tenue de pèlerine, et vit les visages estomaqués des bandits en voyant le corps de Rayne… Ainsi que ses deux lames dhampirs. Ils n’eurent cependant guère le temps d’en profiter, car les lames jaillirent. Recourbées en arrière, elles se tendirent en avant, tuant proprement les deux bandits, chacune s’enfonçant dans leurs gorges. Rayne retira ses lames, et, tandis que les gardes chancelaient, elle les abattit proprement, faisant sauter les deux têtes surprises.

« Un peu d’action… Ça me manquait ! »
« Modifié: vendredi 06 mai 2016, 10:46:02 par Rayne »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 1 lundi 13 février 2012, 01:20:32

La neige tombait sur le corps fatigué de Reikus, non pas fatigué de son voyage vers Château-Lerouge, mais fatigué de se battre. Fatigué des injustices qui étaient commises chaque jour, fatigué de voir des êtres aux cœurs noirs parcourir librement les terres. Reikus était fatigué de tout ca, quand-est-ce qu’Ius lui accorderait un peu de répit? Quand-est-ce que le monde serait juste, et pur? Cela faisait trop longtemps que Reikus se posait les mêmes questions, et à chaque fois, sa conclusion était la même. Il ne croyait pas pouvoir trouver le répit qu’il espérait, et avait perdu depuis longtemps l’espoir de trouver un jour un monde parfait.

Mais pourtant il continuait de se battre, et Reikus se demandait souvent pourquoi, était-ce parce qu’il gardait toujours au fond de lui, quelques étincelles d’espoir? Peut-être, mais il ne croyait pas trouver la réponse à ses questions aujourd’hui. Et en plus, il n’avait pas le temps de les chercher, il devait se rendre d’urgence à Château-Lerouge, bien que personne ne lui ait demandé de le faire. Il avait entendu dire que les terres du Duc Beauregard, d’habitude paisibles, avaient subis quelques événements étranges, et plusieurs croyaient que des forces maléfiques étaient à l’œuvre, et quand des terres se faisaient menacer par des forces obscures, il-y-avait de très grandes chances de voir le Dernier Inquisiteur.

Reikus adorait la neige, elle lui rappelait des jours heureux, sans qu’il ne sache pourquoi. Mais en ce moment, il aurait fait presque n’importe quoi pour que le froid s’arrête. Sa cape le gardait un peu au chaud, mais l’homme était pratiquement gelé. Il voyageait depuis trois jours et ne s’était arrêté que pour dormir et pour manger, il n’avait pas de cheval, donc le voyage s’était avéré particulièrement fatiguant. Il approchait peu à peu de la ville, et il espérait que la fin de son trajet se déroule sans problèmes, mais rien n’était jamais aussi simple, pas pour Reikus Mordo.

Au loin, il vit un chariot transportant une famille, il-y avait une mère avec son bébé, le père et deux autres enfants, Reikus put distinguer que quelqu’un d’autre voyageait avec la famille, il n’était pas capable de bien distinguer ses traits car il portait une bure de moine et avait l’air dormir. Le moine ne semblait pas bien costaud, à un moment, Reikus se demanda s’il ne s’agissait pas en fait d’une moine.  La route était dangereuse et il craignait que la famille ne puisse pas se défendre contre une attaque de bandits ou même contre les bêtes sauvages qui étaient si fréquentes dans cette région à cette époque de l’année.

Reikus décida de suivre la famille, et d’une certaine façon, de veiller sur eux. Ses craintes étaient fondées, après seulement une demi-heure, le chariot fût accosté par un groupe de bandits. Deux d’entre eux échangèrent quelques mots avec l’homme dans le chariot, qui semblait terrifié. C’est alors que le moine sortit de la caravane, les bandits ne semblaient pas comprendre se qu’un moine pouvait bien faire là. C’est alors que le moine enleva sa bure, révélant le corps d’une belle jeune femme aux cheveux de feu. Les bandits semblèrent déstabilisés par la vision d’une aussi belle femme maniant deux longues épées, ils ne bougèrent pas, encore sous l’effet de la surprise. Cette erreur leur couta la vie, car la femme planta ses lames dans leurs gorges puis les décapitas.

Reikus n’était pas vraiment surpris, il avait vu des moines faire bien pire que de décapiter deux hommes, quoique en ce moment il ne croyait plus que la femme était un moine. Il sprinta la centaine de mètres qui le séparait du chariot et des bandits. La femme n’avait pas l’air d’avoir besoin d’aide pour repousser les bandits, mais le Dernier Inquisiteur ne pouvait rester là à rien faire pendant qu’une famille se faisait attaquer. Il dégaina son épée puis attrapa un bandit par la gorge. Reikus pouvait lire de la terreur dans les yeux du criminel c’est alors qu’il lui demanda,

-   Quel est ton nom?

-   Mon… mon nom, pourquoi?

-   Envoyer quelqu’un à sa mort sans connaitre son nom est un acte des plus déshonorable!

-   Oh non… pitié… Je m’appel Jerrik, Jerrik Aldran


Reikus lâcha le bandit puis lui trancha la tête, Jerrik ne vit même pas le coup qui le tua. Reikus savait qu’il ne pourrait pas arrêter tout les bandits présents pour leur demander leurs noms mais l’avoir fait une fois apaisait un peu sa conscience. Reikus avançait lentement vers les brigands, et un feu semblait bruler dans son regard. Il s’arrêta à la hauteur de la rouquine puis lui fit signe de la tête, comme pour lui dire qu’il ne lui voulait aucun mal.

Reikus éprouvait une haine profonde envers les bandits de grand chemin, qui s’en prenaient à ceux qui ne sont pas capables de se défendre. Plusieurs brigands avaient péris sous les coups du Dernier Inquisiteur. Il savait que les bandits et les pillards n’étaient pas habitués que leurs cibles se défendent, et quand c’était le cas, ils ne savaient plus quoi faire et étaient désorganisés. Il était convaincu que les bandits ne se vivraient pas longtemps, car il savait qu’il était un guerrier expérimenté, et la jeune femme aux deux lames semblait particulièrement redoutable.

Reikus espérait sincèrement que tuer ces bandits découragerais d’autres malfrats de s’installer dans le coin, mais il n’était pas idiot, il savait que dès qu’il aurait le dos tourner, d’autres viendraient prendre leurs place, car tel était la réalité, il-y en aurait toujours d’autres...   

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 2 lundi 13 février 2012, 12:49:57

Après avoir tué les deux bandits, Rayne se dépêcha. L’appel du sang, de l’action, se faisait ressentir dans ses tripes. Elle bondit en arrière, atterrissant sur le toit du chariot. Surpris, l’un des mercenaires leva la tête vers elle, mais n’eut pas le temps de faire autre chose. Rayne courut rapidement vers les deux, et sauta sur l’un des cavaliers, le renversant dans un petit couinement de douleur, avant qu’il ne se taise définitivement. Le second cavalier tenta de sortir une dague, mais se reçut un coup de pied dans le ventre, le renversant en lui lacérant la peau.  La Dhampir sentit une flèche siffler à côté d’elle, et se retourna vers les archers embusqués dans les arbres, et les autres miliciens. Un sourire naquit sur ses lèvres.

*Il convient de s’occuper des menaces prioritaires.*

Rayne se mit à courir rapidement, atterrissant devant deux fantassins armés d’épées. Ces derniers tentèrent assez inutilement de se battre. Avec ses lames, Rayne arracha la main d’un des deux, et enroula sa jambe autour du cou de l’autre, s’en servant pour le renverser vers le sol, avant d’orienter son épée de manière à trancher à hauteur du bassin, coupant le corps en deux. Elle relâcha la carcasse, et vit une flèche jaillir devant elle, l’évitant de peu. Relevant la tête, elle vit l’archer blêmir, et sourit.

« Ce n’est pas avec une flèche que tu attraperas mon cœur, mon mignon. »

Rayne tendit alors la main. Recourbée autour de ce qui faisait office de pommeau, un filin en acier se détendit, sorte de grappin qui s‘enfonça dans la chair de l’homme, à hauteur de son épaule. Il en lâcha son arc, et Rayne tira d’un coup dessus, donnant un coup sec. Le corps de l’archer s’envola dans un hurlement. Le grappin relâcha le corps du franc-tireur, et renversa un autre archer sur un arbre, les faisant tomber. La corde qui retenait le pied de l’archer à la branche d’arbre se coupa. La Dhampir récupéra ensuite son grappin, et se retourna brusquement, parant avec l’une de ses lames une hache qui se bloqua contre cette dernière. Avec l’autre, elle aurait volontiers pu tuer sur le coup l’ennemi, mais elle décida de le faire souffrir un peu, relevant son arme pour lui trancher un bras à hauteur de l’épaule. Le sang se mit à jaillir, et l’homme en poussa un hurlement terrifiant de douleur.

C’est à ce moment que Rayne remarqua un mystérieux individu qui attaquait les ennemis, se rapprochant d’elle. Elle ne décela aucune attitude offensive dans son regard, et il n’avait pas spécialement l’air de ressembler à un brigand. Elle fronça les sourcils, mais il se désintéressa d’elle, après un bref regard complice et un hochement de tête. Ils n’eurent toutefois pas le temps de se présenter ample mesure, car d’autres adversaires ne tardèrent pas à venir, en l’espèce des chiens sauvages et voraces que d’autres mercenaires avaient lâché sur eux.

« On discutera plus tard », fit Rayne à l’attention de l’homme.

Elle avait vaguement remarqué que le chariot était suivi, mais elle n’y avait pas fait attention, y voyant un quelconque maraud ou rôdeur. Rayne brandit ses lames, fondant vers les chiens affamés. L’un d’eux bondit vers sa gorge, mais se reçut la lame de Rayne. Son corps s’écrasa violemment contre l’arbre, et le pied de Rayne frappa la tête d’un autre chien. Un troisième réussit à la renverser, essayant de la mordre à la gorge, mais elle le repoussa en pointant ses canines, et en l’enfonçant dans la fourrure du chien, déchirant ses veines. Rayne se releva ensuite rapidement, et para avec ses deux lames une hache. Elle tenta de donner un coup de pied, mais l’homme fut plus rapide. Assez imposant, il enfonça son pied dans l’estomac de Rayne, la renversant sur le sol, tentant à nouveau de frapper avec sa hache. D’une roulade, la Dhampir parvint toutefois à éviter l’attaque, et trancha les deux pieds de l’homme au niveau des orteils, avant de faire une roulade. Ses pieds s’élevèrent dans les airs, et l’un de ses talons aiguilles se planta dans l’œil de l’homme privé de ses jambes. Depuis cette position, elle affronta deux autres bandits, armés d’un fléau et d’une épée. Utilisant sa jambe sur la tête du bandit comme point d’appui, elle leva l’autre vers le bandit armé d’une épée, le repoussant, et évita le fléau en reculant sa poitrine. Les deux lames fendirent l’air, l’une vers la gauche, l’autre vers la droite, transformant le corps du bandit en un kit de membres à recoller.

Les bandits ne tardèrent pas, sous l’assaut de l’homme et de la femme, à se replier rapidement. Les lames ensanglantées, Rayne les regarda filer en souriant.

« Dommage… C’était amusant… »

Son regard se tourna vers le mystérieux individu.

« Tu te débrouilles pas trop mal avec une épée. Merci du soutien. Rayne », fit-elle en se présentant.

Elle retourna vers le chariot pour constater que la situation venait de légèrement se compliquer. Le bandit qu’elle avait épargné avait sa dague sortie, menaçant la femme. Rayne s’approcha, et, quand il la vit, il saisit la femme, et plaça son couteau sous sa gorge.

« Ne… Ne ne bouge pas, ou je l’égorge, salope !
 -  Ah oui ?
 -  Lâ… Lâchez-moi ! sanglota-elle.
 -  Ta gueule ! Arrête de bouger ! »

L’homme était paniqué, mais Rayne, si elle était rapide, en pouvait pas non plus l’empêcher de l’égorger. Fort heureusement, il n’avait pas vu Reikus, et ce dernier pouvait probablement passer en douce pour l’attaquer. Rayne se contenta donc de l’occuper, de s’assurer que son attention soit exclusivement concentrée sur elle :

« Tu sais, mon beau, il y a deux manières pour toi de régler ça. Soit mourir rapidement et de manière indolore, soit mourir d’une manière particulièrement longue et douloureuse en jouant avec mes lames, et avec mon fantasme caché d’être chirurgienne. Je laisse ton esprit fatigué réfléchir à ce qui est la meilleure façon pour toi de mourir rapidement. »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 3 mardi 14 février 2012, 06:18:57

Le corps du pauvre Jerrik n’avait pas encore touché le sol que Reikus décapitait un second bandit. Ce geste attira l’attention de trois autres brigands. Deux d’entre eux maniaient des épées mais le troisième, qui semblait un peu plus haut dans la hiérarchie du groupe, se battait avec une lourde masse. Les deux épéistes avancèrent vers Reikus, épées brandîtes au-dessus de leurs têtes, ces hommes ne semblaient pas avoir reçus d’entrainements particuliers. Reikus planta son épée dans le torse d’un des deux hommes et fit reculer l’autre avec un coup de pied dans le ventre. Le Dernier Inquisiteur ressortit sa lame du corps du premier homme, et d’un geste vif comme l’éclair, planta sa lame dans la gorge du second.
Le troisième allait être une tout autre histoire, il semblait beaucoup plus expérimenté que les deux premiers hommes, mais n’était pas assez vieux pour ressentir les effets négatifs de l’âge. 

Il se mit en position de combat, Reikus fit de même. Les deux guerriers se fixaient attentivement, tentant de repérer une quelconque faille dans la technique de l’autre. Reikus se battait depuis très longtemps, est il était difficile pour quelqu’un de normal de trouver des défauts dans sa position, mais un œil plus avertis pouvait en détecter quelques unes.  Reikus gardait sa garde basse, se qui lui permettait de lancer des attaques au parties vitales plus rapidement, mais laissait le haut de son corps à découvert.

Le bandit quant à lui, balançait étonnement bien sa garde, mixant offensive avec défensive, mais ne plaçait pas ses jambes de façons à les protéger. Même le plus costaud des costauds ne pouvait pas marcher avec une rotule en bouillie. Reikus décida d’exploiter cette faille. Le bandit lui lança un lent mais puissant coup de masse, heureusement pour lui, Reikus n’eut aucun mal à l’éviter. Il riposta avec un puissant coup de pieds circulaire au genou gauche. Le brigand n’avait d’autre choix que de déposer son genou à terre. Le Dernier Inquisiteur décapita son adversaire d’un brutal coup d’épée.   

Il prit un moment pour regarder comment se débrouillait la rouquine. Elle était à la fois élégante et meurtrière. Elle découpait en rondelle ses assaillants sans aucune difficulté, son style était, d’une certaine façon, beau à voir. Reikus, lui, préférait éliminer ses ennemis d’une tout autre façon, son style était simple, mais efficace. Il fût tiré de ses rêveries par une flèche qu’il reçut dans l’épaule, Reikus ne broncha même pas. Le projectile avait été en partie arrêté par son armure, il le retira puis repéra l’archer qui se cachait dans les bosquets à quelques mètres de lui. Reikus n’aurait pas dû recevoir la flèche, combiens de fois est-ce que son mentor, Cade, lui avait-il répété de se concentré sur ses adversaires?

Reikus fonça sur l’archer et le plaqua contre un arbre, ce dernier n’eut même pas le temps de réagir. Reikus sortit sa dague de son fourreau puis la lui planta sous le menton, dans les yeux du brigand, il vit un mélange de peur et de tristesse, peut-être que le type qu’il venait de tuer avait une famille, quelque part. Reikus venait possiblement de tuer un père, un fils ou un frère. Il chassa cette idée de sa tête, se consolant en se disant que l’homme qu’il venait de tuer avait sûrement commis beaucoup de meurtres et de vols, c’était son devoir de mettre un terme à sa vie.

La plupart des bandits étaient morts ou fuyants, Reikus s’assura que la guerrière n’avait pas trop d’ennuis. Bien évidemment, elle avait terrassé ses adversaires en un clin d’œil. Reikus avait toujours été intimidé par les femmes en générale, et il avait d’excellentes raisons de craindre celle-ci.

-   C’était un beau combat, commenta Reikus

Il regarda alors la Rouquine, elle le complimenta sur ses talents de guerrier, Reikus estimait que c’était le plus beau compliment que quelqu’un puisse lui faire.

-   Tu te débrouilles pas trop mal avec une épée. Merci du soutien. Rayn

-   Reikus. Et merci beaucoup, permettez moi de vous retourner le compliment, il est rare de voire quelqu’un manier aussi bien une lame que vous. Et bien, deux lames en l’occurrence, sourit Reikus

Rayne retourna à la caravane, Reikus s’apprêtait à faire de même quand il réalisa qu’un bandit qui avait survécus à l’affrontement retenait en otage la paysanne qui était resté dans le chariot. Le bandit ne semblait pas avoir remarqué la présence de Reikus, et Rayne le savait. Elle tentait de gagner du temps, et d’attirer son attention pour donner la possibilité à Reikus de prendre le brigand par surprise. Il constata que Rayne n’était pas qu’une guerrière, elle était également très intelligente.

Reikus contourna lentement la caravane, passant par la forêt, restant à l’abri des regards. Il s’approcha sans faire de bruit de l’homme et de son otage. Le bandit tremblait, et craignait pour sa vie, les menaces et les provocations de Rayne n’aidaient pas à le rassurer.  Une fois assez près de lui, Reikus passa à l’action. Le bras puissant du Dernier Inquisiteur arracha la dague de la main tremblante du bandit, de son bras toujours libre, Reikus frappa l’homme au visage. Le brigand n’avait maintenant plus aucune prise sur son otage, Reikus l’attrapa par la gorge, sa force était décuplé par la haine qu’il éprouvait envers le bandit, si bien qu’il le souleva de terre.

-   Tu bruleras en enfer, souffla Reikus entre ses dents

D’un geste rapide de la main, il lui brisa le cou. Reikus laissa tomber la carcasse par terre, il s’agenouilla et puis pria. Il priait pour les hommes qu’il venait de tuer, mais aussi pour lui-même. En priant, Reikus espérait pouvoir sauver le peu qu’il lui restait de son âme. Sa prière ne dura que quelque secondes mais lui fit un grand bien. Il se retourna vers Rayne et vers la famille qui l’accompagnait.

-   Tout le monde va bien, personne n’est blessé?

Il constata que les blessures de la famille n’étaient que superficielles, ils allaient devoir prendre un peu de temps pour se remettre du choc psychologique, mais Reikus ne pouvait pas les aider pour ca. Il se concentra alors sur lui, il n’avait rien à part la flèche qu’il avait reçut dans l’épaule, Reikus allait devoir appliquer un bandage dessus, et il allait probablement ressentir une raideur dans cette région pour les quelques prochains jours, mais dans l’immédiat, il était hors de danger.

-   Pardonnez-moi si dans le feu de l’action je n’ai pas pris le temps de me présenter comme il le faut, je suis Reikus Mordo, heureux de faire vos connaissances. Je devais me rendre jusqu’à Château-Lerouge, permettez moi de vous accompagner jusque là bas, je ne crois pas qu’il-y ait d’autres bandits, mais on ne sait jamais.
     

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 4 mardi 14 février 2012, 11:56:36

L’homme paniquait, ce que Rayne pouvait comprendre. Avec ses longues lames qui dégoulinaient de sang, elle paraissait légèrement effrayante. La dague de l’homme tremblait nerveusement, et elle se mit à craindre qu’il ne tue la femme par erreur.

« Ne… N’avance pas ! » intima-t-il.

Rayne lui offrit un léger sourire amusé, relativement vicieux, et Reikus jaillit alors. D’un coup, il renversa la dague, et, avec ses mains, tua l’ennemi, avant de se mettre à prier. Fronçant les sourcils, Rayne le regarda prier, comprenant qu’elle devait avoir affaire à une espèce de missionnaire, un idéaliste. Un prêtre-guerrier. Un bref rictus traversa le visage de Rayne. Les individus de ce genre qu’elle avait rencontré pouvaient généralement être des fanatiques. La Brimstone, son ancien employeur, cette société secrète, avait toujours difficilement accepté d’avoir une Dhampir dans ses rangs, si bien que cette dernière avait fini par être déclarée persona non grata par cette dernière. Rayne releva sa lame, et commença à lécher le sang qui y baignait. Le sang, même provenant de ces raclures, était toujours aussi bon. Elle rabattit ensuite ses lames quand Reikus se retourna vers les otages, afin de leur parler.

« Pardonnez-moi si dans le feu de l’action je n’ai pas pris le temps de me présenter comme il le faut, je suis Reikus Mordo, heureux de faire vos connaissances. Je devais me rendre jusqu’à Château-Lerouge, permettez moi de vous accompagner jusque là bas, je ne crois pas qu’il-y ait d’autres bandits, mais on ne sait jamais. »

La femme était dans les bras de son mari, et Rayne ne les écouta pas, retournant vers le chariot. Elle retira ses lames de ses poignets, et utilisa sa robe de pèlerine pour les nettoyer, sous le regard attentif des deux enfants.

« Vous… Vous n’êtes pas une pè… Une pèlerine, h-hein ?
 -  Une pèlerine ne se déplace avec des bijoux comme ça, répliqua sèchement Rayne. Maintenant, ignore-moi. »

De manière générale, Rayne n’aimait pas les enfants ; ils étaient trop bavards. Ses lames nettoyées, elle abandonna sa robe de pèlerine, et conserva ses lames en arrière. Les parents avaient accepté que Reikus vienne avec eux, dans la mesure où Château-Lerouge n’était pas éloigné, et dans la mesure où une autre attaque n’était pas non plus impossible à envisager. Ces bandits avaient été nombreux, mais mal organisés, mal préparés. Leurs chiens sauvages étaient affamés, mal dressés. Il en s’agissait pas de bandits de grand chemin, entraînés, qui auraient cherché à immobiliser le chariot autrement qu’en envoyant deux cavaliers. Avec la pénurie alimentaire qui s’abattait dans la région, et les impôts seigneuriaux élevés, bien des individus avaient du décider de vivre dans la forêt. Le Château-Lerouge n’était en effet plus en mesure de protéger efficacement ses terres, vu qu’il avait accueilli beaucoup de réfugiés.

Le chariot finit par atteindre le château, un imposant édifice planté à l’entrée des montagnes. Ses murs se plantaient dans les profondeurs du sol, au fond d’un large précipice, une vallée qui séparait les montagnes des forêts, comme une crevasse naturelle, une dépression immense avec le château planté au milieu. Le Château-Lerouge était un très vieux château, avec une histoire en conséquence. Il avait initialement été construit par le Comte Lerouge, mais n’était alors qu’un simple manoir de repos, qui avait progressivement gagné de l’importance au fur et à mesure d’invasions et d’autres évènements. Les Beauregard avaient pris le contrôle du Château en renversant les Lerouge suite à une trahison organisée à l’occasion de noces fictives entre un Lerouge et une Beauregard. Les Beauregard en avaient profité pour tuer les Lerouge, ayant préalablement soudoyé les gardes, et fait entrer des mercenaires lors des noces, déguisés en musiciens, saltimbanques, et autres individus. On disait que le seigneur Lerouge avait maudit le règne des Beauregard, décrétant que jamais un seul Beauregard ne connaîtrait la paix dans cette demeure. Quoiqu’il en soit, tous les Lerouge avaient été exécutés, faisant des Beauregard les propriétaires légitimes du château.

Bien des années après l’épisode des « Noces maudites », la sinistre prophétie de Lerouge semblait s’accomplir. Imposant et magistral, le Château-lerouge comprenait plusieurs secteurs, des murailles internes, des tours, des pièges. Son donjon se dressait fièrement au centre du château, une tour qui semblait infime face aux montagnes, comme si elle illustrait la prétention humaine de se croire à l’égard de la montagne. On trouvait aussi dans le Château un secteur réservé à l’entraînement militaire, les faubourgs du château, soit un petit village situé au niveau inférieur, dans la crevasse, et également une église de l’Ordre Immaculé. Une superbe église, qui bénéficiait d’un couvent, de beaux jardins, et dont l’origine historique remontait à une épidémie de peste.

Le chariot s’avança le long du grand pont en pierre menant au Château. Les gardes laissèrent passer le chariot, en expliquant aux individus qu’ils devaient se rendre dans la partie inférieure du Château. Les auberges étant pleines, et le châtelain refusant que des pouilleux viennent dormir chez lui (Rayne résumait mentalement ce que les gardes disaient), ils devaient dormir dans des tentes. Le chariot descendit un chemin en pente, et Rayne put rapidement constater que l’état dans le Château était sous tension. Pour une période de paix, il y avait un nombre particulièrement élevé de gardes sur les murs : archers, arbalétriers, qui semblaient plutôt surveiller les multiples serfs que vraiment surveiller le dehors. Des patrouilles de fantassins lourdement armés se promenaient également, alors que le chariot avançait le long de ce qui semblait être une espèce de marché. Rayne vit un jeune homme affamé regarder des fruits.

« Allez, allez, un fruit pour un sou ! Un fruit pour un sou ! » lançait le marchand.

Le jeune homme s’attrapa d’une pomme, et se mit soudain à courir.

« Au voleur ! Au voleur ! » hurla le marchand.

Le jeune homme courut rapidement, mais fut arrêté par l’un des soldats d’une patrouille, qui le renversa, le souleva, le frappa avec son haubert. Le malheureux atterrit contre le mur, et se reçut un coup dans le ventre.

« Tu vas voir ce qu’on fait aux voleurs par ici, sale chien ! »

Rayne se désintéressa de ce spectacle, qui confirmait néanmoins ce qu’elle pensait. La ville était sous tension. Beauregard acceptait tous les réfugiés, mais n’avait visiblement pas de quoi les nourrir ou les loger. Le chariot finit par atterrir à l’entrée du village, et Rayne descendit du chariot. Elle contempla les hauts murs se dressant face à elle. Son instinct vampirique ne lui disait encore rien, mais elle était convaincue que ce château avait des squelettes dans ses oubliettes. Tout comme elle était convaincue que cet individu qu’on appelait l’Antéchrist se trouvait là. Son instinct de chasseresse, pourrait-on dire. Elle se retourna vers Reikus.

« Alors, dites-moi, Reikus… Qu’est-ce qu’un moine-guerrier vient faire au Château ? » lui demanda-t-elle.

Le village était un ensemble de petites maisons et immeubles, toujours sous étroite surveillance, qui bourdonnaient de monde. Qu’il n’y ait pas encore eu une émeute relevait de l’exploit, vu l’état d’insalubrité prononcé du village. Il n’y avait là rien de féérique. Les serfs pataugeaient dans la crasse et la gadoue, éternuaient, semblaient affaiblis et rabougris, probablement à cause de la faim persistante. Un spectacle navrant.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 5 jeudi 16 février 2012, 04:44:22

Le Petit groupe continua sa Route vers Château-Lerouge, le trajet se fit dans le silence. Après tout, les enfants étaient toujours en état de choc et les parents ne se remettaient toujours pas de la prise d’otage. Rayne et Reikus, quant à eux, n’étaient tout simplement pas bavards. La petite famille ne semblait plus faire confiance à Rayne, après tout, elle leur avait mentis en leur disant qu’elle était une pèlerine, les enfants n’osaient même pas la regarder. Personne ne semblait apprécier la présence de Reikus non plus, mais ils étaient conscients que s’ils se faisaient encore attaquer, le Dernier Inquisiteur et la mystérieuse guerrière constitueraient leur seule et unique ligne de défense. Donc ils toléraient leurs présences pour le moment, et c’était tout ce que Reikus demandait.

Château-Lerouge était un endroit qui avait vu beaucoup de sang et de morts avec le temps. On dirait que la triste histoire de ces lieux se reflétait dans les visages et dans l’attitude des gens. Ils marchaient la tête basse, et paraissaient tous plus misérables les uns que les autres.  L’air empestait la mort et la maladie. Le châtelain quant à lui, ne semblait pas manquer de rien. Son immense château l’abritait lui et ses sujets mais personne d’autre, le peuple devait s’entasser dans les auberges et dans les maisons, pour ceux qui n’étaient pas de la ville, des tentes étaient disponibles dans la partie inférieur de la ville, c’est à cet endroit que Reikus allait dormir pendant son séjour à Château-Lerouge.

Ils passèrent par le marché, où plusieurs marchands tentaient de vendre leurs produits. Personne n’avait beaucoup d’argent en ces tristes jours, donc la qualité de la marchandise était en conséquence. Les aliments ne semblaient pas très frais, presque tout l’équipement était usagé et en très mauvaise conditions et de nombreux charlatans tentaient de convaincre les gens d’acheter leurs remèdes ‘’miracles’’ contre les maladies.  C’était ironique de voir le nombre de pièces d’or que l’on pouvait se faire avec de l’eau et un peu de colorant… 

Pendant leur passage au marché, les gardes attrapèrent un voleur qui avait enté de voler une pomme. Reikus compatissait un peu avec le voleur qui se faisait malmener par les gardes, il savait que les conditions de vie étaient minables et que le jeune homme n’avait probablement pas eu de vrai repas depuis des jours. Reikus était pourtant convaincu que personne n’avait à se rabaisser à voler, et que peu importe les conditions, un voleur demeurait toujours un voleur, et il ne devait pas recevoir de traitements de faveur. Pendant un moment, Reikus voulut arrêter les gardes, mais se ravisa. S’attirer la colère des gardes à son entrée dans la ville n’était pas la meilleure façon qu’il connaissait de faire une bonne première impression.   
I
ls arrivèrent au village, cet endroit semblait encore plus triste que le faubourg de la ville. Les gens marchaient dans la crasse, étaient presque tous malades et empestaient. Aucune joie ne se lisait dans leurs yeux, et aucun enfant ne riait. Le Dernier Inquisiteur comptait bien faire une différence. Rayne, qui était resté muette presque tout le long du trajet, lui adressa la parole.

-   Alors, dites-moi, Reikus… Qu’est-ce qu’un moine-guerrier vient faire au Château?

La remarque fit sourire Reikus. Beaucoup de gens le confondaient avec un moine guerrier, et c’était tout à fait logique puisqu’il avait le même tempérament que ces guerriers saints.

-   Vous vous trompez mademoiselle Rayne… Je ne suis pas un moine-guerrier, je suis religieux c’est certain, mais je n’appartiens à aucun ordre religieux.  Pour répondre à votre question, j’ai entendu parler de l’état pitoyable de Château-Lerouge, je voulais constater de mes propres yeux l’étendu des dégâts, peut-être même essayer de faire une différence, qui sait?...

Son regard se posa un instant sur le château, le Duc Beauregard était un homme méchant. Reikus avait entendu bien des atrocités au sujet de sa famille, Le Dernier Inquisiteur ne comptait pas laisser un tyran sur le trône, c’était certains. Il son regard retourna vers Rayne mais ne dit rien, Reikus était perdu dans ses pensés. Ils arrivèrent aux tentes des réfugiés, l’endroit, comme le reste de la ville, était en très mauvais état. Plusieurs dizaines de tentes étaient installés par-ci et par-là, quoique la plupart des gens, trop pauvres pour posséder des tentes, s’étaient fabriqués des abris de fortunes avec ce qu’ils pouvaient trouver. Certains dormaient même à la belle étoile.

Reikus trouva un terrain inoccupé et relativement propre. Il suggéra à la famille de commencer à s’installer. Reikus avait sa propre tente, une petite tente modeste, rien de trop grand, pouvant accueillir trois personnes avec leur équipement, quatre s’ils se serraient.  Il aida la famille à s’installer, Reikus les aimait bien. Il n’avait pas eu la chance de discuter avec eux, mais il se sentait d’une certaine manière responsable d’eux. Pour cette raison, Reikus s’installa près d’eux.

-   J’espère que vous ne manquez de rien, s’il-y a quoi que se soit, n’hésitez pas à me le demander, je ne serais pas bien loin. L’offre est aussi valable pour vous mademoiselle Rayne.

Un peu plus tard, Reikus alla voir Rayne, s’assurant que la famille ne pourrait pas entendre leur conversation, il ne voulait pas les effrayer encore plus. Rayne était ici pour une raison, qui, jusqu’à date, lui était inconnu. 

-   Je préfère parler loin de la famille, ils n’ont pas à se soucier d’autre chose que de leur propres affaires. Plus tôt, vous m’avez demandé ce que je faisais ici, je vous ai répondu honnêtement, j’espère que vous ferez de même. Alors mademoiselle Rayne, que faites vous ici? Votre visite a un but, vous savez quelque chose que je ne sais pas sur cet endroit. Si votre cause est juste, il n’est pas impossible que je vous aide. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je suis ici pour faire une différence dans la vie des gens…

Reikus ne s’attendait pas vraiment à une réponse tout à fait honnête, lui-même avait omis de
dire quelques détails à propos de sa visite. La jeune femme ne semblait pas méchante. Dangereuse, oui, mais pas méchante. Sa présence ici l’intriguait beaucoup, elle était ici pour une raison bien précise, et Reikus voulait savoir pourquoi.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 6 jeudi 16 février 2012, 11:15:44

C’était un village relativement typique, comme Rayne le remarqua rapidement. De pseudos-alchimistes vendaient des potions vantant des exploits invraisemblables : accroissement spontané de la libido pour les plus pervers, mais la plupart des potions étaient avant tout curatives. En cette période de disette et de maladie, les familles préféraient se soigner mutuellement, plutôt que de s’assurer de leurs prouesses sexuelles. Dans des coins, des prêtres appartenant probablement à l’ordre monastique établi dans le château prêchaient aux ouailles, affirmant généralement que ce qui arrivait là n’était qu’une épreuve de Dieu, et qu’il faudrait la surmonter à l’aide de la foi. Elle pouvait reconnaître ceux qui étaient des fanatiques, et ceux qui étaient moins enthousiastes, plus tolérants. Son regard se porta sur le village, et elle suivit tranquillement Reikus et la famille, tout en réfléchissant à ce qu’elle devrait faire. Elle avait réussi à rejoindre ce fort, c’était déjà ça. Mais quelle piste explorer, maintenant ?

*Je vais devoir en savoir plus sur ce château…*

La Dhampir releva la tête vers l’épais donjon. Il était vraiment grand, et des corbeaux volaient en hauteur, tournant autour de certaines parties du donjon. Il y avait de nombreux drapeaux, des fenêtres… C’était vraiment un donjon bien bâti. Il méritait tout à fait sa qualification de château-fort à la lisière des terres de Nexus, dont l’objectif était essentiellement de servir de base militaire pour empêcher des invasions de monstres, de milices, ou de bandits. Pour l’heure, le Château devrait sans doute regarder vers l’intérieur, vu les camps de brigands qui sommeillaient dans les forêts avoisinantes.

Les serfs parlaient entre eux de façon animée, et Rayne apprit ainsi que le Duc comptait s’adresser sous peu au peuple, depuis la cour principale, à l’entrée du donjon. Ce serait sans doute la meilleure manière de commencer ses recherches. Reikus lui parla alors. Il avait commencé par lui répondre qu’il n’était pas un moine-guerrier, car il n’appartenait à aucun ordre religieux. Était-il donc un fanatique ? Pourquoi ce refus de rejoindre les sections militaires de l’Ordre Immaculé, s’il partageait les mêmes convictions que ces derniers ? A moins qu’il ne soit du genre déiste, à rejeter le principe d’un clergé, et à ne pas vouloir se mêler de religions. Peu lui importait, dans le fond, tant qu’il ne venait pas à la considérer, du fait de ses attributs vampiriques, comme une erreur de la nature à châtier le plus rapidement possible. Il n’avait pas clairement répondu sur ses raisons d’être ici, mais elle pouvait plutôt bien le comprendre. Rayne, si elle était du genre à attirer l’attention, n’attirait pas spécialement la confiance. Les serfs qui passaient la détaillaient, étudiant ses cheveux enflammés, sa poitrine agréable, ses vêtements très attirants, ainsi que les deux longues lames recourbées filant derrière ses bras. N’importe qui de censé pouvait aisément comprendre qu’elle ne désirait pas qu’on vienne l’embêter.

« Comme je l’ai dit tout à l’heure, je suis ici pour faire une différence dans la vie des gens…[/b] »

Elle le regarda à nouveau. « Faire une différence dans la vie des gens ? » Ciel, il ressemblait vraiment à un Samaritain ! Elle lui répondit assez rapidement.

« Disons que je fais du tourisme… A ma manière. »

C’était une manière détournée de résumer les choses. Rayne était venue au Château-Lerouge pour neutraliser un tueur en série qu’on appelait Antéchrist, mais n’avait pas été mandatée pour le faire. Elle agissait uniquement par curiosité, ce qui expliquait notamment pourquoi elle ne communiquait pas avec Severin. Ce dernier avait enjoint à Rayne de prendre des vacances, de trouver un moyen de se détendre. Malheureusement, Rayne n’était pas du genre à aimer se détendre en allant bronzer sur une plage. Le soleil n’était pas particulièrement dangereux pour sa santé, mais elle ne voyait aucun intérêt à se faire dessécher sur une plage, au milieu d’individus braillards et sans intérêt. Et puis, outre cela, elle menait toujours une enquête personnelle, intime : retrouver son père déchu, Kagan. Ses recherches à Nexus l’avaient amené sur la piste du Château-Lerouge, une piste qu’elle comptait bien exploiter en profondeur.

« Il se passe effectivement quelque chose dans ce château, poursuivit-elle. Quelque chose d’autre que les brigands ou la famine… Je n’irais pas jusqu’à dire que le château fait l’objet d’une malédiction divine, car je ne suis pas du genre fataliste, mais il se passe quelque chose de dangereux ici… Quelque chose qui aurait besoin de discuter avec mes lames. »

Rayne regarda à droite et à gauche.

« Il se passe dans la région des choses sinistres depuis plusieurs semaines, des meurtres brutaux sur des cibles assez jeunes. En quadrillant les meurtres, j’en suis arrivée à la conclusion que le Château-Lerouge serait bientôt la cible d’autres attaques. »

Inutile d’en dire plus, d’avancer ses suppositions. Rayne avait encore besoin de preuve pour étayer ses soupçons.

« Quoiqu’il en soit, le duc ne va pas tarder à parler devant l’entrée du donjon. Je pense qu’il serait judicieux d’y aller, n’est-ce pas ? »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 7 samedi 18 février 2012, 06:41:52

Ce que lui disait Rayne était étrange, des jeunes gens de la région, tués. Reikus ne supportait pas les tueurs de sang froid, encore moins ceux qui tuaient des jeunes. La jeune femme ne semblait pas être trop certaine de ce qu’elle avançait, Reikus ne doutait pas une seconde de son histoire, Rayne semblait tout simplement manquer de preuves. Mais le Dernier Inquisiteur n’avait besoin d’être appuyé par des centaines de preuves, alors quand une seul suffisait. Reikus était un homme d’action, et Rayne semblait lui ressembler sur ce point, sauf qu’elle était une femme, bien entendu.

-   Quoiqu’il en soit, le duc ne va pas tarder à parler devant l’entrée du donjon. Je pense qu’il serait judicieux d’y aller, n’est-ce pas ?

-   Oui, effectivement, il ne faudrait surtout pas rater ca…

Ils se rendirent devant le majestueux donjon, où les villageois s’étaient presque tous amassés, les gens étaient très nerveux, ils se racontaient des rumeurs plus invraisemblables les unes que les autres.  Le peuple était énervé, plusieurs hommes lancèrent des regards méfiants vers Rayne et Reikus, il faut dire que leur entrée  dans la ville n’était pas passée inaperçu. Plusieurs parlaient des deux guerriers qui avaient vaincus un groupe de brigands à l’entrée de la ville. Rayne attirait l’attention à cause de ses habits, se lames et sa beauté, les gens reconnaissait également Reikus, bon nombre de gens avaient entendus parler du Dernier Inquisiteur.

Le Duc allait se prononcer d’une minute à l’autre. Sur un balcon, assez bas pour que le peuple entende et voit bien leur duc, mais pas assez pour qu’il soit en danger.  Deux gardes en armure lourde se tenaient là, sans bouger. Ils essayaient de repérer les menaces possibles dans la foule, étrangement, Reikus se sentait observé. De plus en plus de gardes s’approchaient de lui et de Rayne.  Les gardes n’allaient rien tenter, à moins que Rayne ou Reikus tente quelque chose d’étrange. Le Dernier Inquisiteur ne voulait pas affronter les gardes, non pas parce qu’il craignait pour sa vie, bien au contraire. Il n’aurait aucune difficulté à exterminer une douzaine de garde, mais ils ne méritaient pas la mort. Il allait donc faire attention à ce qu’il ferait, maintenant qu’ils étaient observés, lui et Rayne. De toute façon, le Duc Beauregard allait bientôt se montrer.

 Le Duc attendait devant la porte de son balcon, avec lui, il-y avait quelques conseillers, plusieurs gardes, et un homme sinistre qui se tenait dans un coin. L’homme était arrivé à Château-Lerouge il-y avait un mois, il portait une toge blanche, orné de rouge. Une capuche lui recouvrait une grande partie du visage, il avait l’air d’une sorte de prêtre, mais personne ne pouvait dire quel dieu il priait. Quand les gardes ou les conseiller demandaient au Duc qui il était, le Duc se fâchait, et leur ordonnait de ne plus jamais poser cette question. L’homme semblait être très important, mais personne ne pouvait dire pourquoi.

Les hommes attendaient dans une grande pièce, le sol était fait de marbre, les murs étaient ornés d’œuvres de peintres renommés et plusieurs sculptures de guerriers semblaient regarder le Duc et ses conseillers d’un regard sévère. Les grandes portes de chêne qui menaient au balcon n’attendaient qu’à êtres ouvertes. Le Duc, un homme un peu rondouillard, avait revêtu ses habits préférés, une sorte de tunique bleu-gris. L’homme avait la cinquantaine, comme pouvait en témoigner ses cheveux noirs grisonnants, et son début de calvitie. Un de ses conseillers approcha de lui.

-   Monseigneur,  je suis venus vous prévenir, on dit que Le Dernier Inquisiteur à été repéré à l’entrée de la ville, il a exterminé un groupe de brigands. Il pourrait s’avérer très dangereux pour vous Seigneur.

-   Était-il seul?Demanda le Duc Beauregard

-   Non, il était accompagné d'une petite famille et de quelqu’un d’autre

-   Étrange, fit remarquer l’homme encapuchonné, il voyage toujours seul… Appart la famille, avec qui était-il?

-   Une femme

-   Laissez-moi deviner, une belle jeune femme aux cheveux de flammes?   

-   C’est exact!

L'homme encapuchoné émit un petit rire

-   Qu’est-ce que cela signifie? S’impatienta le Duc

-   Vous êtes en danger Monseigneur… Je n’ai pas oublié notre marché, je vous protégerais, je suis le seul à en être capable. Même vos soldats ne pourraient pas, croyez moi… Pour l’instant, vous devriez parler à votre peuple, je crois qu’ils s’impatientent.

-   Je n’aime pas ca du tout, J’espère que je n’ai pas fait une erreur en vous faisant confiance… 

Le Duc apparut sur le balcon, les gens applaudirent sans énergie. Un homme huait le Duc, deux gardes le prirent et l’emmenèrent loin de la vue de tous, personne n’aurait aimé être à la place de cet homme.  Le Duc Beauregard souriait à la foule et envoyait la main, derrière lui, deux de ses conseillers, et l’homme encapuchonné.  Il commença alors son discours,

-   Mesdames et messieurs, je sais que les temps sont difficiles, mais sachez que je suis là, pour vous! Nous faisons tout notre possible pour vous aider. Nos gardes n’ont vu presque aucun bandits ses derniers jours, nos médecins sont très près d’avoir trouvé un remède pour l’épidémie, et les scientifiques sont unanimes, le froids ne devrait pas durer longtemps cet année!

Bien entendu, le Duc mentait, les choses n’allaient pas bien du tout, il essayait vainement de rassurer le peuple, mais personne ne le croyait vraiment.

-   Vous pourrez tous bientôt rejoindre vos maisons hors de la ville, mais nous vous déconseillons de vous promener loin des murs sans protection jusqu’à nouvel ordre. Vous aurez peut-être constaté une présence accrue de gardes dans la ville, ils sont ici pour faire respecter la loi, quiconque contesteras leur autorité seras sévèrement punis. Les meurtriers et les hérétiques seront mis à mort publiquement. Les choses devraient rentrer dans l’ordre d’ici bientôt, merci de votre compréhension, et passez une bonne journée.

Le peuple n’aimait pas ce qu’il entendait, des pendaisons, plus de gardes. Les choses n’allaient pas bien du tout. Reikus craignait pour l’avenir de Château-Lerouge, le peuple pouvait se révolter à tout moment et les choses allaient en empirant. Il se retourna vers Rayne.

-   Ce n’est pas la loi martiale, mais ce n’est pas bien différent… Que se passe-t-il ici?

Reikus se parlait plus à lui-même. Il regardait le balcon, comme s’il espérait que le Duc revienne, il regarda à nouveau Rayne.

-   Alors mademoiselle Rayne, que comptez vous faire maintenant?

La question était simple, mais Reikus avait réalisé que Rayne savait beaucoup de choses sur cet endroit. Bien qu’il ne veuille pas l’admettre, il avait besoin de l’aide de la jeune femme.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 8 samedi 18 février 2012, 15:03:46

Reikus et Rayne suivirent le chemin menant à la cour principal du château. C’était la place publique, celle où il y avait les pendaisons. Le gibet était dans un coin, et il y avait de nombreux gardes, probablement pour prévenir une éventuelle agitation. Rayne choisit de s’isoler contre un mur. Le peuple semblait nerveux, agité, fatigué, au bord de la révolte. La faim et la peur les tiraillaient, et ils attendaient du duc que ce dernier les soutienne, ce qui serait d’autant plus difficile que la popularité du duc ne cessait de diminuer. La malédiction des anciens propriétaires du Château-Lerouge continuait à peser sur eux. Le regard de la Dhampir s’attarda surtout sur l’un des hommes qui accompagnaient le Duc, une espèce de moine dans une longue robe blanche ornée ici et là de rouge. Rayne sentait quelque chose d’anormal chez cet homme, une puissance mystique qui n’en faisait pas qu’un simple prêcheur. Discret, l’homme ne dit rien pendant le discours du Duc, un discours empreint d’une hypocrisie seigneuriale faite pour rassurer le peuple, tout en annonçant la mise en place de mesures autoritaires. La Dhampir eut l’impression que le regard du moine se centrait sur elle et sur Reikus, et elle acquit alors la conviction que ses recherches devraient sans doute commencer par en savoir plus sur cet individu.

Le Duc Beauregard termina son discours en annonçant le retour rapide à la normale des choses. Un brouhaha commença à se répandre au sein de la populace, tandis que Reikus s’adressa à nouveau à la vampire.

« Ce n’est pas la loi martiale, mais ce n’est pas bien différent… Que se passe-t-il ici? »

C’était une question à laquelle Rayne n’avait aucune réponse concluante à fournir. Était-ce là l’œuvre de son père ? Elle peinait à le croire. Kagan était affaibli, faible, fuyant pour échapper à la colère de sa fille. A nouveau, elle en vint à se demander si elle ne sautait pas à pieds joints dans un traquenard tendu par son père. Ce mystérieux prêtre… Instinctivement, elle savait qu’il fallait se méfier de lui. Les religieux n’étaient pas des gens très ouverts d’esprit.

« Alors mademoiselle Rayne, que comptez vous faire maintenant ? » demanda-t-il.

Elle hésita sur la réponse. Elle n’eut toutefois pas le temps de la donner, car le brouhaha ambiant ne se tarissait pas, enflant et grondant de plus en plus.

« Nous voulons du pain, pas des cordes !
 -  Nous voulons qu’on chasse les brigands !
 -  Lâches ! Menteurs ! Tyrans ! »

La colère se mit à exploser, et le mot fut répété comme un leitmotiv fracassant.

« TYRAN ! TYRAN ! TYRAN ! »

Le people réuni grondait, exprimait sa colère, malgré les vaines tentatives du Duc d’instaurer le silence, le calme et la paix. Rayne, prudente, sentait la tension croître. Une émeute risquait d’éclater, et les archers sur les murs bandaient leurs arcs, tandis que plusieurs villageois invectivaient les soldats.

« Dispersez-vous ! » ordonna un soldat.

Le Duc, entre-temps, était parti, provoquant l’ire de la foule. On commença à jeter des cailloux sur les soldats en armure. Le peuple affirmait vouloir dormir librement, vouloir la nourriture du Duc, vouloir que ce dernier les protège efficacement. Le capitaine de la garde intimait le respect et le calme, mais n’obtenait rien. Des flèches furent alors lancées, tombant devant les villageois, mais l’un d’eux se rua vers le capitaine, sortant une lame. Le capitaine réagit au quart de tour, sortant sa propre lame, et tua le villageois d’un coup sec, faisant jaillir son sang. L’épée s’enfonça dans les vêtements rapiécés et rabougris du malheureux, et un moment de silence plana sur l’assistance, tandis que les portes du donjon livraient passage à une rangée d’arbalétriers.

« Rentrez chez vous ! La rébellion n’est pas acceptée !
 -  Assassin !
 -  Monstre ! Nous réclamons justice ! »

Loin de se calmer, la colère semblait enfler encore plus, et les arbalétriers pointaient ostensiblement leurs armes sur le peuple, jusqu’à ce qu’une voix se mette à jaillir de derrière eux.

« Baissez vos armes, soldats ! C’est un ordre ! »

Le capitaine se retourna, alors que, jaillissant du château, le prêtre en robe blanche s’avançait, s’appuyant sur un long bâton dont une lueur blanche émanait du sommet. Sans se démonter, le capitaine répliqua rapidement.

« Je ne reçois mes ordres que du Duc, moine, et pas d’une quelconque…
 -  Oseriez-vous nier l’autorité de Sa Sainteté ? Oseriez-vous prétendre, homme de peu de foi, qu’un mortel a plus de puissance en ces lieux que la force divine ? Oseriez-vous ?! lâcha le prêtre d’un ton sec et fort.
 -  Là n’est pas la question, je…
 -  Silence ! En vérité, je vous le dis, tout n’est qu’une question de foi, homme païen ! Vos cultes barbares, votre manque d’abnégation, votre refus de pitié… L’errance des ouailles, l’aveuglement du Juste, est la porte ouverte vers le péché et le Vilain. C’est l’absence de foi qui vous maudit, et c’est la Foi qui vous guérira ! Silence ! Oui, silence, car, quand le Divin s’exprime, les brebis écoutent ! Écoutez le message du Berger ! »

Le cristal du bâton du prêtre se mettait à briller dangereusement, et le capitaine se mit à reculer, s’écrasant devant le prêtre, qui s’approcha du corps de l’homme qui avait attaqué le capitaine. N’étant pas encore mort, ce dernier était toutefois proche de périr, et le moine avança à côté de lui.

« Je suis venu dans ces terres égarées sur demande de votre seigneur, et j’y ai constaté le même maléfice qui, depuis l’aube des temps, ravage notre existence, Le fléau des impies, le cauchemar de ceux qui ont décidé de vivre dans l’ombre, qui ont l’arrogance de se substituer aux autorités divines, aux prescriptions totales. Je suis venu guérir ce peuple, je suis venu vous montrer que, tant que la Foi existera, alors la Vie triomphera. Car il n’est pas de vilenies et de mensonges soutenables devant l’Autorité supérieur. Repentez-vous de vos vices dans cette vie, car, quand l’Heure du Jugement arrive, il sera trop tard. »

Du cristal du prêtre, des espèces de nimbes blanchâtres se mettaient à tournoyer autour, enveloppant le prêtre d’une aura blanchâtre, éblouissante, tandis que le moribond voyait ses blessures se cicatriser rapidement. Les yeux du prêtre se mirent à luire d’une intense lueur immaculée.

« Les frontières importent peu, car, là où il y a de la Vie, l’Ordre Immaculé se tient, et n’abandonne jamais les siens. Même l’impie est créature du Seigneur. Je vous le dis, vous devez vous repentir, car c’est de vos propres maux que sont nés les maléfices qui s’abattent sur ces terres. Ne cherchez point de martyrs à blâmer, vous êtes tous des coupables ! »

Muets, soldats et villageois écoutaient les propos du prêtre, dont le sort de magie blanche avait soigné le moribond. Rayne restait dans son coin, pestant contre cette espèce de fanatique.

« Il… Il l’a soigné !
 -  C’est… C’est un miracle !
 -  N’ayez pas peur des loups, des fantômes, des goules, et des autres monstres se terrant dans l’ombre, car ils ne font que fuir la puissance de la Lumière ! Repentez-vous, je vous le dis ! »

Le prêtre brandit son bâton, et, depuis le cristal, un colonne de lumière blanchâtre jaillit, intense et furieux. Il s’éleva comme une épée en l’air, et perça les nuages. Un rayon de soleil jaillit alors sur le prêtre, achevant de convaincre les sceptiques, qui mirent un genou à terre. Excédée, Rayne entreprit de rapidement s’éloigner. Sur Terre, il était classique de voir des prêtres faire leur petit numéro, mais, sur Terra, le numéro était, du fait de la magie ambiante, encore plus abouti. L’Ordre Immaculé était le plus puissant ordre religieux de Terra, présent partout, même sur Tekhos. Il avait sans doute les moyens de disposer de cristaux magiques aussi puissants que celui-ci. La Dhampir se retira, réalisant alors ce qu’elle devait faire.

« Je pense que je vais me renseigner sur la présence de l’Ordre ici… annonça-t-elle à Reikus. J’ai l’impression que tout ça dissimule quelque chose… »

Comme la présence de son père, mais elle n’avait pour l’heure que des soupçons. Néanmoins, à l’idée de revoir Kagan, Rayne sentait ses lames la démanger.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 9 mardi 21 février 2012, 05:24:10

Les gens n’étaient visiblement pas contents du discours du Duc, ils lui criaient des injures et réclamaient de la nourriture et de la protection, bien sûr, le duc ne pouvait offrir ni l’un ni l’autre. Les paysans étaient agités, cela n’allait surement pas plaire aux gardes. Ces derniers tentaient par tous les moyens de rétablir l’ordre, en vain. Les paysans ne prêtaient aucune attention aux forces de l’ordre,  la situation pouvait se transformer en un bain de sang à n’importe quel instant. Reikus était nerveux, il n’aimait pas voir tant d’agitation, si les gardes décidaient de sévir, ils ne se soucieraient sûrement pas de qui ils frappaient, plusieurs innocents risquaient leurs vies.

Reikus posa machinalement sa main sur le manche de son épée, ce geste était devenu naturel pour lui. C’était comme si son instinct le guidait, parfois, il lui arrivait de dégainer, et puis de rengainer sans même avoir le souvenir d’avoir sortit sa lame. C’était le résultat de plusieurs années à se battre et à être en quelques sortes pourchassé par des criminels. À tout moment un homme pouvait sortir une arme et lui sauter à la figure, le visage de Reikus était reconnu, le bandit qui le tuerait aurait une réputation à tout épreuve. Avec le temps, Reikus était devenu un peu paranoïaque,  mais c’était ce qui lui permettait de survivre.

Comme il s’y attendait,  le peuple ne pût retenir sa colère, et se mit à lancer des cailloux et plusieurs autres projectiles qui étaient à porté de leurs mains sur les gardes. Les archers, ne savant plus quoi faires, se mirent à tirer des flèches à l’aveugle sur les gens. Le capitaine des gardes tentait toujours vainement de calmer la situation, c’est alors qu’un homme se lança sur lui arme à la main. Le soldat n’eut aucune difficulté à tuer le paysan, au lieu de faire peur au peuple, cet acte ne fit qu’enfler leur colère.  Ils criaient plus forts, et ne semblaient pas vouloirs s’arrêter.

Une voix grave jaillit derrière les soldats. Il s’agissait du prêtre qui était sur le balcon avec le Duc, il marchait à l’aide d’un grand bâton qui émettait une lumière blanche. Le prêtre ordonna aux gardes de baisser leurs épées, ils ne semblaient pas vouloir obtempérer, mais l’autorité de l’Ordre Immaculé était plus importante que celle d’un capitaine de garde, donc au final, les soldats obéirent. L’homme qui avait été tué par le Capitaine n’était pas encore tout à fait mort, le prêtre pria, des lueurs blanches émanaient du cristal sur son bâton, incroyablement, l’homme se réveilla, comme s’il n’avait jamais rien eu. 

Reikus n’aimait pas les prêtres de l’Ordre Immaculé, soit ils étaient des fanatiques un peu fou, soit ils étaient des vieilles pourritures corrompus. Bien qu’il-y ait plusieurs similarités entre sa religion et celle de l’Ordre, Reikus ne partageait pas leur foie. L’Ordre l’avait déclaré à plusieurs reprises un hérétique, et il avait vu les horreurs dont ils étaient capables. En voyant le prêtre soigner l’homme dans la rue, Reikus eut un sentiment de déjà-vu. Ce n’était pas la première fois qu’il croisait ce prêtre, il ne se souvenait pas de qui il était, mais il allait devoir se méfier de lui.

Une fois la foule calmée, Rayne s’adressa à Reikus.

-    Je pense que je vais me renseigner sur la présence de l’Ordre ici…J’ai l’impression que tout ça dissimule quelque chose…

-   Vous avez raison, il-y a trop coïncidences…  je propose qu’on se sépare, je crois savoir où commencer à chercher. Je vous attendrais ici dans deux heures mademoiselle Rayne, si cela vous convient bien-sûr.

Quelque chose semblait déranger Rayne, Reikus n’était pas capable de dire quoi, mais la jeune femme ne semblait pas dans son assiette. Il-y avait à peine quelques instants, elle avait la tête haute et semblait prête à affronter n’importe quelle armée, mais quelque chose la tracassait. Reikus n’osa pas lui en parler, de peur d’être impoli.

Après s’être assuré qu’il n’était pas suivi, Reikus se dirigea vers une église de l’Ordre Immaculé, il ne croyait pas pouvoir y trouver le prêtre de tout à l’heure, mais en discutant avec les autres curés, il trouverait certainement d’intéressantes informations.  Reikus entra silencieusement dans l’église, mais un vieil homme vint quand-même à sa rencontre.

-   Je vous reconnais vous, on vous nomme le Dernier Inquisiteur. Vous êtes un hérétique!

Le vieillard ne semblait pas très alaise

-   On me connait sous se nom, oui. Mais puis-je quand même entrer? J’ai quelques questions à vous poser

-   Je ne pourrais pas vous en empêcher de toute façon, donc…

-   Vous pourriez, vous n’avez qu’un mot à dire et je partirais. Je vous donne ma parole
 
Reikus n’était pas un menteur, si le vieil homme ne voulait vraiment pas de lui, il partirait.

-   Et bien… D’accord, mais je ne répondrais qu’à quelques questions, c’est compris?

-   Je cherche des informations sur un prêtre, il conseil le Duc. Un homme sombre, il détient un bâton magique qui lui permet de guérir les autres.

-   Partez!  Je ne peux pas vous répondre

Étrangement, la question semblait avoir mis le vieillard en colère. Le vieil homme s’attendait à recevoir la colère du Dernier Inquisiteur, mais Reikus ne dit rien et tourna les talons. Il comptait tenir sa promesse. Avant qu’il ne franchisse la porte, le viellard s’adressa de nouveau à Reikus

-   Vous avez l’air d’un type bien Inquisiteur… Je vais vous aider, mais vous ne m’avez jamais parlé, d’accord? L’homme que vous cherchez est en fait un Cardinal, je ne connais pas son nom, personne ne le connait, c’est un homme cruel. Officiellement, il cherche à anéantir les hérétiques. Selon certains, il aurait trahi l’Ordre, il travaillerait pour quelqu’un d’autre, je ne sais pas qui tire les ficelles, je n’ai entendu que des rumeurs, mais la vérité est bien plus complexe que vous le croyez.

-   Merci beaucoup

Reikus retourna immédiatement devant le château. Il écouta en douce les paysans en attendant Rayne. Les rumeurs que lui avait fais part le vieil homme étaient vraiment intrigantes, peut-être que Rayne en saurait plus à son retour. Il se faisait tard, le soleil commençait déjà à se coucher. Reikus plongea la tête dans son livre de prière et lu à voix haute, c’était un petit livre en cuir bien simple contenant des prières et toute l’information qu’il avait pu trouver sur Ius, le dieu de la justice. Comme Reikus était le dernier fidèle d’Ius, ce livret était ce qui se rapprochait le plus des Saintes Écritures. Rayne allait arriver d’un moment à l’autre. Il lisait un extrait qu’il avait trouvé dans un vieux livre, le nom d’Ius n’était pas mentionné, mais il était certain que le texte faisait référence à son dieu.

-   … et je te remets le plus grand cadeau jamais fait à un mortel, le pouvoir de la justice. Ce pouvoir te réchaufferas quand tu auras froids, t’abreuveras quand tu auras soif et te porteras quand tu auras mal. Quand tu regarderas la mort en face, tu n’auras rien à craindre, car je serais avec toi…

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 10 mardi 21 février 2012, 13:54:19

Reikus suggéra de se séparer, ce qui, à vrai dire, n’était pas spécialement pour déplaire à Rayne. Séparée de ce mystérieux homme, elle choisit, non pas d’aller vers le monastère de l’Ordre, mais plutôt de retourner vers le village. En chemin, elle ne tarda pas à être abordée par plusieurs manants, de pauvres gitans anorexiques.

« De l’or, Madame, du pain pour nous nou…
 -  Dégagez ! » lâcha Rayne d’un ton mauvais.

Elle poussa l’un des manants, la renversant sur le sol, ce qui acheva de convaincre les autres. Pour que le vagabondage soit à ce point évident, c’était vraiment que la situation allait mal au Château-Lerouge. Rayne voulait voir à quel point, et ce n’est pas quelque chose qu’elle trouverait au monastère. De plus, les lieux religieux ne lui plaisaient qu’à moitié. Allez savoir pourquoi… La Dhampir retourna dans le village local, se mêlant à travers les bicoques enfumées, les masures sinistres. Certaines étaient décrépies. On ne trouvait pas encore les sinistres maisons de certains villages, parfois abandonnés, mais certaine savaient de jolies lézardes. Le Château-Lerouge sombrait dans la pauvreté, le trésor servant surtout à l’entretien de l’armée. Avec l’appauvrissement croissant des seigneuries ralliées au fort, l’impôt seigneurial ne rapportait plus beaucoup. Rayne ne tarda pas à trouver l’auberge du coin, et s’avança vers cette dernière.

La Dhampir entra dans une auberge assez bien remplie, vivante. La plupart des gens ayant assisté au discours du Duc se tenaient là, où les gardes n’osaient pas aller. La cervoise concurrençait la liqueur de cerise, les alcools nains, et autres breuvages joyeux. Rayne prit de la liqueur de prune, bien consciente que, si elle ne buvait pas, elle ne se contenterait pas d’attirer les regards, mais aussi la suspicion. Elle s’assit dans un coin, et, comme prévu, utilisa ses sens développés de Dhampir pour écouter les conversations.

« Le Duc se fout de nous !
 -  Pourquoi ne lance-t-il pas un assaut ? Avec tous ces soldats, il y aurait aisément de quoi chasser les brigands dehors !
 -  Il a perdu la raison ! Espérons que ce grand prêtre saura le guider !
 -  Je n’ai aucune confiance envers ce missionnaire, moi… S’il voulait vraiment aider le petit peuple, il ne poserait pas son sale cul dans les loges du duc !
 -  L’Ordre Immaculé s’est toujours opposé aux seigneurs ! Je suis sûr que cet homme saura nous protéger des démons qui assaillent le Château-Lerouge ! En attendant, nous ne devons pas perdre la foi ! »

Des conversations assez inintéressantes pour le moment, mais Rayne ne se décourageait pas. Elle était sûre que les agissements autoritaires du Duc déplaisaient à une partie de la population, et elle essaya de trouver s’il y avait des activistes. Les réponses, elle ne les trouverait pas dans le couvent ou dans le monastère, mais dans les entrailles du Château. Les activités d’espionnage de Rayne furent alors interrompues par la venue d’un homme, qui s’assit devant elle.

« Je ne peux décemment pas laisser une aussi belle femme boire seule dans un coin de l’auberge ! On dirait que vous vous cachez…
 -  C’est peut-être bien ça… » répondit-elle rapidement.

Il en fallut néanmoins plus pour décourager l’impudent, qui se mit à lui parler de choses et d’autres. Rayne se débrouilla pour le faire boire, réalisant rapidement qu’il en savait plus que ce qu’elle avait initialement pensé.

« Alors, co… Comme ça, vous… Vous… Vous v’nez de loin, yeps ?! bredouillait l’homme, son haleine agressant les narines de Rayne.
 -  De très loin, acquiesça la Dhampir.
 -  Ah ouais, hey ?! Et de très loin co… Comment ?
 -  D’un endroit si loin qu’on ne peut pas bénéficier d’hommes comme toi…
 -  Sa… Sans déc… Onner ?
 -  Sans déconner, confirma Rayne en souriant. Un endroit où les jeunes filles comme moi s’ennuient énormément…
 -  Je… Ah ?! »

Le plus étonnant était sans doute que l’homme croit fermement ce que Rayne lui disait. Cette dernière n’était guère séductrice, préférant plutôt obtenir des renseignements en les extorquant, mais quelque chose lui disait qu’il valait mieux être discret. Elle continua à parler avec l’homme, essayant de ne pas le faire trop boire, afin qu’il ne se mette pas à vomir, tandis que ce dernier continuait à parler. Il lui expliqua qu’il existait effectivement un mouvement de résistance secrète contre le duc, lui expliquant que ces derniers allaient probablement se réunir ce soir, mais sans en dire plus. Il ignorait visiblement le lieu de leur rencontre, tout en expliquant à Rayne être un petit écuyer, qui doutait un jour d’être adoubé. Sur le coup, Rayne ne pouvait que le confirmer, et finit par s’éclipser, prenant vaguement conscience que des individus l’observaient.

Rejoindre Reikus ne fut pas spécialement difficile. Rayne aurait plutôt été tentée par l’idée de se rendre dans les catacombes du donjon. Le Château-Lerouge avait une longue histoire, et le château actuel avait, disait-on, était bâti sur les ruines d’un autre château. Il y avait un système d’égouts, mais aussi d’anciennes cellules, des grottes permettant de rejoindre les falaises, et bien d’autres choses encore, notamment des rumeurs sur des cocatrix dans les égouts, des noyeurs, des goules, et autres monstres. Un donjon abandonné sans monstres, de toute manière, ce n’était pas vraiment un donjon. La Dhampir rejoignit un Reikus occupé à lire un curieux livre. Rayne ne dit rien, restant dans un coin, jusqu’à ce que le guerrier se relève.

« Je ne voulais pas vous déranger pendant votre lecture, expliqua Rayne. J’espère que vous n’avez pas peur des coins sombres, car… »

Rayne se tut soudain, entendant des bruits de pas. Plusieurs individus ne tardèrent pas à arriver. Il ne s’agissait pas de soldats, plutôt de malfrats.

« On aime pas les étrangers curieux, par ici...
 -  Voilà qui me fend le cœur… » répliqua Rayne.

Ils étaient une petite douzaine. Rayne hésita à faire sortir ses lames, et décida de les replier. Dans l’absolu, mieux valait éviter de faire couler le sang. Les individus s’approchèrent des deux, et elle reconnut plusieurs hommes de l’auberge. On l’avait tout simplement suivi. Ils devaient sûrement la prendre pour des espions, et Rayne n’avait pas spécialement envie d’éclaircir ce quiproquo. Eux non plus n’en avaient pas envie, et les gardes n’étaient pas là. La cour était pour l’heure déserte, et les malfrats se ruèrent sur eux. Rayne se rua vers un molosse, et se laissa tomber sur le sol. Elle posa ses mains par terre, s’en servant pour rebondir, et frappa l’homme en plein milieu du front dans une longue roulade avant de se rétablir. Son pied faucha un individu à sa gauche, son talon aiguille laissant une fissure rougeâtre dans sa joue, alors que l’homme allait, en gémissant, s’écrouler sur le sol.

La bataille se poursuivit ensuite.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 11 jeudi 23 février 2012, 05:42:12

Rayne ne tarda pas à revenir, Reikus ne l’avait pas remarqué quand elle était arrivé, il était trop plongé dans sa lecture. Quand il la remarqua enfin, il se leva puis lui sourit. Elle n’avait pas voulu déranger sa lecture, Reikus trouvait cela gentil et appréciait le geste, même si en réalité, elle ne l’aurait pas dérangé du tout. Quand tout à coup, une douzaine d’hommes arrivèrent, visiblement, Rayne les connaissait, mais surtout, ils connaissaient Rayne. Les hommes avaient l’air un peu ivres, ils avaient surement suivis Rayne, cette dernière n’avait pas du être très discrète pendant son investigation, mais après tout, Reikus n’avait pas particulièrement couverts ses traces lui non plus, il se comptait chanceux de ne pas voir débarquer une douzaine de paladins surentrainés qui l’accusaient d’hérésie.

Les hommes n’étaient pas de vrais criminels, ils n’avaient pas l’air d’être le genre à commettre des crimes comme le meurtre. Reikus ne doutait pas que ces vauriens étaient de fripouilles, des voleurs et des escrocs, mais il n’avait aucune raison de les tuer, du moins, pour l’instant. 

Reikus avait une sainte horreurs des malfrats qui s’en prenaient à douze contre un, et ils les haïssaient encore plus quand ils s’en prenaient à une femme. Bien que Rayne ne fût pas en danger, et qu’il ne doutait pas qu’elle pourrait vaincre à elle seule les douze hommes, Reikus était quand même très en colère contre les malfrats. S’en prendre à une femme était l’une des pires choses qu’un homme pouvait faire, code d’honneur de Reikus l’empêchait de tuer ces hommes, mais ne l’empêchait pas de les faire souffrir, il comptait bien là-dessus. Quand les hommes furent assez proches, il tourna légèrement sa tête vers Rayne,

-   Des amis à vous je présume?...

Reikus souriait sans le vouloir, il appréciât sa petite remarque sarcastique, et l’idée d’un nouveau combat le réjouissait. Rayne, bien entendu, fût la première à attaquer. Elle frappa vite comme l’éclair, ses adversaires ne la virent surement pas arriver. Encore une fois, Reikus était impressionné par la grâce et la létalité de ses mouvements, mais là n’était pas le temps d’admirer les prouesses, de la guerrière, il avait son propre combat à mener,  et il n’allait pour rien au monde laisser Rayne récolter toute la gloire.

-   C’est parti!

Le Dernier Inquisiteur chargea sur un malfrat, un jeune homme. Il aurait surement la carrure d’un athlète si la famine n’avait pas frappé son village. Reikus lui décocha un puissant crochet de la droite à la figure. Le malfrat tituba un peu avant de revenir à l’assaut avec un coup de poing aveugle, le jeune homme résistait bien au coup qu’il recevait, mais ceux qu’il donnait manquait à la fois de puissance et de précision, le Dernier Inquisiteur n’eut donc aucun mal à le bloquer. Reikus lui lança un solide coup de pied au plexus pour le déstabiliser, il enchaina avec un direct à la figure et le mit hors de combat avec un coup de genou.

Les malfrats commençaient à réaliser qu’ils n’allaient probablement pas êtres capables de vaincre leurs adversaires en un contre un, deux hommes s’approchèrent alors de Reikus, essayant de le prendre en tenaille. Il agrippa un premier homme par la gorge puis de son autre main, lui donna une puissante tape sur la tempe gauche. Les tempes étant très sensibles, la violente tape de Reikus suffit à hébéter l’homme, le Dernier Inquisiteur repoussa le malfrat, qui s’en alla chancelant vers son compagnon, gênant momentanément ses mouvements. Reikus profita de ce moment pour foncer sur le deuxième homme. Le Dernier Inquisiteur lança un rapide coup de poing au visage de son adversaire, et puis enchaina avec un puissant uppercut. L’uppercut réussit à causer une commotion chez le malfrat, il était donc lui aussi hors d’état de nuire.

Le premier homme commençait à se remettre de son coup à la tempe, il cligna deux ou trois fois des yeux, se secoua un peu et bondit sur Reikus. Ce dernier le vit venir, et lui faucha habilement les jambes, l’homme tomba lourdement par terre. Reikus se pencha, l’agrippa par les cheveux et lui cogna violemment la tête contre le sol. Pendant qu’il assommait l’homme, un nouveau malfrat s’approcha derrière lui, Reikus le vit, mais il ne vit malheureusement pas ce qu’il tenait dans ses mains. Le malfrat brandissait un petit couteau rouillé, si Reikus l’avait vu, il n’aurait eu aucune difficulté à désarmer l’homme, mais se n’était pas le cas.

L’homme prit son élan et la lame vint se figer dans la hanche droite de Reikus, la lame faisait à peine dix centimètres et n’avait pénétré que de deux ou trois centimètres, tout au plus, son armure avait réussi à arrêter une grosse partie de la lame. Même si la blessure faisait très mal, Reikus avait déjà subit pire, et il ne se doutait pas qu’il allait un jour subir encore pire. Reikus retira la lame d’un coup sec, et puis la lança par terre, il regarda l’homme qui l’avait poignardé d’un regard intensément froid. Le malfrat était tellement surpris de voir Reikus se remettre aussi facilement de sa blessure qu’il ne prit même pas la peine de se défendre.

Le Dernier Inquisiteur posa une main sur sa blessure, puis de l’autre frappa l’homme à l’estomac.  Le malfrat se plia en deux, Reikus lui assena un puissant coup de genou au plexus, l’homme n’avait pratiquement plus de souffle. Reikus l’assomma avec un violent coup de poing à la tempe. Les hommes qui étaient encore debout craignaient vraiment leurs adversaires et avaient perdu toute la confiance qu’ils avaient quelques instants plus tôt.

Un autre malfrat croyait pouvoir vaincre Reikus car il s’était fait poignarder, mais ce n’était pas un simple petit couteau qui allait arrêter le Dernier Inquisiteur. L’homme s’approcha prudemment de Reikus, il avait baissé sa garde, c’était sa première erreur. Reikus tituba vers l’homme. En réalité, il n’était pas si mal en point, mais il voulait faire croire à son adversaire que c’était lui qui avait l’avantage. Reikus pensait à ce qu’il allait faire. S’il le frappait à la tempe, l’homme se remettrait en quelques secondes, mais il lui faudrait plusieurs minutes pour se remettre d’un coup aux parties. Il choisit donc la deuxième option, Reikus se redressa d’un coup et puis passa à l’action.

L’homme faillit s’écrouler après avoir reçu le coup de pied, mais il ne posa qu’un genou à terre. Reikus prit donc avantage de la position de son adversaire, il se planta derrière lui, fit passer son bras autour de son cou puis serra. Le malfrat prit une dizaine de secondes avant de s’évanouir, Reikus le laissa tomber sur le sol. Il regarda un instant sa blessure, elle saignait toujours mais ne causait aucun danger dans l’immédiat. Il porta son regard vers Rayne un instant, il ne croyait pas que la jeune femme ait besoin de son aide, mais il voulait quand même voir comment elle se débrouillait.   
 

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 12 jeudi 23 février 2012, 12:57:51

« Des amis à vous je présume?... »

Avait-elle rêvé, ou avait-elle entendu un croyant faire de l’humour ? Diable ! Voilà qu’on arrivait encore à la surprendre. Tandis qu’elle esquivait d’un bond en arrière un coup, elle se permit de lui répondre, en frappant avec son pied, s’appuyant sur son autre jambe pour envoyer son autre jambe vers un adversaire, se retournant pour amplifier le coup.

« Je crois qu’ils n’ont pas aimé que je refuse leurs avances. Que voulez-vous, je fais souvent perdre la tête aux hommes. »

Ces combattants étaient plus nuisibles que vraiment dangereux. Affamés, terrorisés, imbibés d’alcool, leurs attaques étaient maladroites, leurs coups mal assurés, et seul leur nombre et ceux qui sortaient des dagues ou de petits hachoirs représentaient une véritable menace. Rayne était embarquée dans une curieuse danse au milieu de cette mêlée, se recevant parfois des coups, mais sans nullement en souffrir. Sa constitution de Dhampir lui assurait par principe une résistance efficace, mais, en la combinant à l’entraînement forcené qu’elle pratiquait continuellement, de tels coups faisaient l’effet de caresses sur ses aisselles. Rayne s’amusait, tout simplement. Elle bondit vers un larron, s’appuyant sur sa tête avec ses mains pour bondir dans les airs, en profitant pour écarter les jambes, ses pieds heurtant deux mentons. S’appuyant toujours sur la tête de l’homme, elle ramena ses jambes, et bondit vers un mur en tendant son corps vers l’avant. Rayne put ainsi décrire une élégante roulade avant de s’appuyer contre le mur, s’en servant comme d’un tremplin pour bondir vers un homme, s’écrasant sur ce dernier. Couchée, elle déplaça ses jambes, fauchant un autre individu, et se redressa rapidement. Elle vit une lame jaillir vers elle, l’évita habilement, et mordit alors la main qui la tenait. L’homme en poussa un hurlement, tandis que deux gerbes de sang se mirent à jaillir. Tenant son bras, elle en tarda pas à le briser, soupirant de plaisir en entendant le craquement.

Mine de rien, Rayne était assez gentille avec ces pauvres hommes. Ses lames restaient repliées, et elle essayait d’éviter de les salir de leur sang, se contentant de ses poings et de ses pieds, sans faire de coups vraiment puissants. Ils n’avaient pas la moindre chance contre elle, et ils finirent heureusement par le réaliser, alors qu’elle avait soulevé en s’aidant de ses jambes, plus précisément de ses talons en aiguille, un homme parles épaules, l’envoyant bouler contre le mur. Les hommes encore inertes se mirent à fuir en poussant des hurlements.

« Démons ! Ce sont des démons !
 -  Nous reviendrons, sorcière !
 -  Je vous attends, bande d’enfoirés ! » les railla Rayne.

Elle leur fit deux doigts d’honneur, tandis que certains malfrats restaient sur le sol, tout simplement groggys. Sentant son instinct la titiller, Rayne tourna la tête vers le donjon, et crut brièvement apercevoir, depuis une fenêtre, les yeux immaculés du Cardinal, avant que ce dernier ne disparaisse. Fronçant les sourcils, elle se demanda si ces malfrats n’étaient vraiment que de simples individus imbibés d’alcool. Elle savait que certains prêtres disposaient de pouvoirs psychiques, et ce Cardinal devait vraisemblablement en faire partie.

Le regard de la Dhampir se porta alors sur Reikus, et elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine en voyant le sang qui s’en échappait. Le sang ! Immédiatement, elle sentit ses instincts vampiriques se réveiller, une soif inextinguible la saisir, mais ce fut éphémère. Fort heureusement, Rayne n’était qu’à demi-vampire, et son côté humain suffisait, non pas à faire disparaître, mais au moins à atténuer la soif de sang. Néanmoins, voir cette blessure rappela à Rayne qu’elle n’avait pas bu depuis plusieurs jours. Elle allait probablement devoir retrouver les lascars qui les avaient attaqués, mais ce serait pour plus tard. Elle remarqua que Reikus n’avait pas l’air de souffrir plus que ça, et, vu le peu de sang qui s’échappait, la blessure ressemblait plus à une espèce d’égratignure. Rayne en savait quelque chose, mais elle avait après tout une constitution forte. C’était probablement la seule chose qu’elle acceptait comme héritage génétique de la part de son père.

« J’ai appris qu’il y avait des mouvements de résistance dans ce château, expliqua-t-elle à Reikus. Ils se réunissent dans le vieux donjon du Château-Lerouge, qui se trouve dans les profondeurs de ce château. Ces types étaient des clients de l’auberge, mais je les soupçonne, non seulement d’avoir été influencés par l’alcool, mais aussi par ce mystérieux prêtre. Je ne peux que supposer, mais je pense qu’il a des pouvoirs psychiques. »

Quoi de mieux qu’un télépathe pour convaincre les troupes ? Rayne se demandait toujours ce qu’un être aussi puissant faisait ici. Ce Cardinal ne venait probablement pas que pour l’Antéchrist et des meurtres d’enfants. Il y avait sûrement autre chose derrière cette histoire… Comme un vampire massacrant des enfants pour se ressourcer ? A cette idée, Rayne en frémissait. Si seulement Kagan pouvait se trouver là… Elle rêvait de le faire danser avec ses lames, de les enfoncer dans ses muscles, et de les faire tourner, de lui retirer délicatement ses veines… Son imagination ne cessait de s’emballer à chaque fois qu’elle songeait à la manière dont elle tuerait son père.

« Et de votre côté ? Vous avez obtenu des informations ? »

Avant de décider de ce qu’il fallait faire, il fallait faire le point. Rayne était pour le moment tentée de contacter la résistance, mais le vieux donjon était probablement un endroit dangereux et grand. Les chances de trouver les dissidents étaient minces. Elle espérait que les informations de Reikus permettraient, si ce n’est d’avoir une autre piste, au moins d’en savoir plus sur le prêtre.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Reikus Mordo

Humain(e)

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 13 samedi 25 février 2012, 06:55:29

Reikus reprenait peu à peu son souffle, les malfrats fuyaient en abandonnant ceux qui ne pouvaient plus marcher. C’était probablement la dernière fois que Reikus allait entendre parler de ces hommes, ils avaient eu la peur de leur vie. Rayne laçait des doigts d’honneurs aux fuyards, Reikus ne put réprimer un sourire en coin. Il commença à enlever son armure pour panser sa blessure, la lame n’avait pas touché un organe vital, donc Reikus ne s’attarda pas trop sur sa blessure.  Il remarqua cependant que Rayne le regardait d’un air étrange, en fait, elle ne le regardait pas lui, elle regardait sa blessure.

C’était très étrange car la coupure n’était pas profonde et Rayne avait l’air d’avoir déjà vu bien pire comme blessure, mais elle continuait quand même à le regarder. Elle le fixait, d’un regard intense. Il avait déjà vu ce genre de regard deux ou trois fois dans sa vie, il était incapable de se souvenir où, mais il l’avait déjà vu, et cela l’inquiétait un peu. Rayne se ressaisit après quelques instants, Reikus était rassuré pour le moment, il faisait confiance à la jeune femme, mais il devrait allait devoir faire attention dorénavant,  son regard était vraiment étrange.

Elle venait de lui apprendre d’intéressantes informations, premièrement, des paysans avaient commencés un mouvement de résistance, c’était une bonne idée, et leur cause était probablement juste, mais Reikus craignait qu’ils ne soient que d’autres criminels qui se révoltaient, ou pire encore, qu’ils étaient d’honnêtes paysans qui allaient probablement se faire massacrer par les gardes du Duc Beauregard. Reikus allait surement leur rendre visite, peut-être même leur offrir son aide, s’il jugeait qu’ils étaient justes et que leurs âmes étaient nobles. Deuxièmement, Rayne soupçonnait le Cardinal de posséder des pouvoirs psychiques… des pouvoirs psychiques, oui!  Pourquoi n’y avait il pas pensé plus tôt.


-   Des pouvoirs psychiques… oui sa serait logique. C’est même très probable. Justement, je me suis renseigné ce prêtre, c’est en fait un cardinal. Même les prêtres de l’Ordre ne connaissent pas son nom, il est très mystérieux. Selon certains, il ne serait pas ici uniquement pour combattre l’hérésie, il travaillerait pour quelqu’un dans l’ombre, quelqu’un en dehors de l’Ordre Immaculé. S’il possède vraiment des pouvoirs psychiques, il aurait pu influencer le Duc, s’assurant ainsi d’une place de choix auprès de ses conseillers. Je ne sais toujours pas qui tire les ficelles, mais peut-être que votre fameuse Résistance en saura davantage. Je suggère qu’on suive cette piste pour le moment. Il doit y avoir une entrée secrète dans le village, nous devrions y jeter un coup d’œil, vous n’avez qu’à me suivre, j’ai une idée.

La nuit allait bientôt tomber, les rues étaient désertes. Les auberges par contre, semblaient bondées de monde. Beaucoup de bruits venaient de l’intérieur, des hommes riaient, chantaient et certain même, se battaient. Chercher un passage secret dans une ville pendant la nuit était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, Reikus décida donc d’attendre devant une auberge, et de suivre ceux qui étaient susceptible de faire partie de la résistance. Lui et Rayne avaient attendus une demi-heure avant de voir des gens intéressants sortir de la taverne. Ils étaient cinq en tout, il n’y avait presque aucune différence entre eux et les autres personnes qui sortaient de l’auberge. Ils étaient pauvres, mal-habillés, mal-nourris, mais contrairement aux autres, ils n’étaient pas saouls.

Reikus avait l’habitude de prendre en filature ses cibles, les tueurs entrainés parvenaient parfois à le repérer, mais il n’avait pas affaire à une bande de meurtrier renommés, il s’agissait d’un petit groupe de bouseux affamés, ils ne poseraient donc aucun problème. Après quelques minutes, les hommes pénétrèrent dans une ruelle sombre, Reikus les observas de loin, l’un des hommes souleva une trappe caché sous un baril puis descendit, bientôt suivit par les quatre autres hommes. Reikus fit signe à Rayne d’attendre.

-   Si nous entrons tout de suite il nous repérerons, il vaudrait mieux attendre quelques minutes, leur laisser le temps de prendre un peu d’avance. Ce n’est qu’une précaution, car les derniers membres de la résistance que nous avons croisés n’étaient pas particulièrement chaleureux…

Après cinq minutes, Reikus bougea enfin. Il déplaça le baril puis souleva la trappe, une petite échelle en mauvaise état descendait une dizaine de pieds vers le sol. Il fit signe à Rayne de le suivre, le tunnel dans lequel ils étaient semblait creusé dans la roche, il se comparait aux étroits tunnels des mines. Quelques torches étaient allumés ici et là, mais l’endroit était généralement sombre. L’air était pesant et humide, une odeur de renfermé était présente dans l’air. Plus ils avançaient, plus le corridor semblait rétrécir. Parfois ils devaient tourner à gauche ou à droites, et après plusieurs longues minutes à avancer dans le corridor, ils débouchèrent sur une sorte de catacombes, mais à bien y penser, cet endroit ressemblait plus à un vieux donjon, précisément ce qu’ils cherchaient.

L’endroit était sinistre, et beaucoup plus sombres que le corridor précédant, mais au moins, le plafond était haut. Cet endroit semblait en ruine, des anciennes statues s’étaient brisés et avaient tombés sur le sol. De vielles tapisseries moisies et déchirés étaient restés accrochés aux murs. Devant eux se dressait un long corridor, et au fond, une intersection, Reikus ne savait plus vraiment où aller, c’était la première intersection qu’ils voyaient depuis leur entrée dans le donjon. Reikus se retourna vers Rayne

-   Je préférerais que se soit vous qui meniez la marche à partir d’ici mademoiselle Rayne, vous êtes plus petite et vous pourrez avancer plus vite à travers les débris, mais ne vous inquiétez pas pour moi, je vous suivrais. En plus, je dois avouer que je ne sais plus trop où aller, je fais confiance à votre instinct.

Rayne

Créature

Re : Foi et malédiction [Reikus Mordo]

Réponse 14 jeudi 01 mars 2012, 19:31:25

[HRP - Désolée pour le temps de réaction, je n’avais pas vu ta réponse x)]

Reikus ne tarda pas à lui donner des informations sur ce Grand Prêtre. Il était apparemment un Cardinal. Rayne ignorait quel rang les cardinaux avaient au sein de l’Ordre Immaculé, n’ayant après tout qu’une connaissance très restreinte de cette organisation, mais elle ne doutait pas que c’était un rang assez influent. Le Cardinal, d’après les informations de Reikus, n’était pas accrédité par l’Ordre pour venir ici, mais était envoyé par quelqu’un d’autre, quelqu’un qui tirait les ficelles dans l’ombre. Kagan ? C’était bien son style, d’agir ainsi, par le biais de marionnettes, mais elle imaginait mal son père traiter avec des religieux, même aussi fanatiques que ce Cardinal.

*Il peut aussi s’agir de quelqu’un d’autre, ce qui est sans doute le plus logique... Bah, je serais fixée sous peu, de toute façon.*

Reikus suggéra, et Rayne était sur ce point d’accord avec lui, de retourner vers le village pour trouver comment entrer dans les profondeurs du château, et rejoindre la réunion de la Résistance. Ils retournèrent donc dans le village, et Rayne, à son habitude, se plaça sur un toit à proximité de l’auberge. L’ambiance était assez festive, et l’auberge était, avec quelques rares autres bâtiments,  les seules structures éclairées du château. Depuis ce toit, Rayne pouvait voir les versants des collines, les étoiles briller dans le ciel, et la nature, morte, silencieuse, noire, s’étendant à perte de vue. Un paysage assez beau. Elle sentait le vent remuer ses cheveux, et se concentra sur l’auberge. On entendait parfois des airs de musique. Il y avait une bonne ambiance, et un coin de pugilistes, pour ceux qui avaient envie de se battre. Rayne se contenta d’observer les clients qui sortaient, hagards, hurlant de plaisir, se rendant vers le bordel du coin, ou vomissant dans les caniveaux. Certains chantaient joyeusement, et les gardes n’allaient pas les déranger. Dans cette situation, les soldats semblaient plutôt tolérants, et préféraient surveiller le donjon. L’immense tour se dressait, avec des points lumineux ici et là.

Ils finirent par apercevoir un groupe d’hommes qui semblaient bien moins imbibés que les autres, et qui suivirent la route du bordel, avant de bifurquer dans des ruelles. Rayne et Reikus se mirent à les suivre, Rayne préférant rester sur les toits, où il était plus simple de se cacher. Les cinq hommes étaient pressés, avançant rapidement, regardant à gauche et à droite, afin de s’assurer que personne ne les poursuivait. Avec ses sens affinés de vampire, elle pouvait les entendre parler, évoquant la « réunion ». Les cinq hommes finirent par approcher de barils et autres caisses et tonneaux au fond d’une petite ruelle. Jetant un énième coup d’oeil en arrière, un homme s’avança, et ils poussèrent l’un des barils, montrant une trappe, qui conduisait probablement vers les galeries souterraines. Il n’y avait probablement pas d’égouts dans cette partie du château, mais c’était mieux. Les égouts anciens étaient généralement des refuges de monstres venant des grottes, notamment les noyeurs, des espèces de charognes qui se nourrissaient des déchets, et qui vivaient près des marécages.

« Si nous entrons tout de suite il nous repérerons, il vaudrait mieux attendre quelques minutes, leur laisser le temps de prendre un peu d’avance. Ce n’est qu’une précaution, car les derniers membres de la résistance que nous avons croisés n’étaient pas particulièrement chaleureux…
 -  A supposer qu’ils étaient effectivement des résistants... Mais ça reste une bonne idée. »

Après un petit moment, Reikus et Rayne décidèrent d’y aller. Ils descendirent par une échelle. C’était une espèce de galerie souterraine, qui faisait penser à une mine. Une grotte souterraine ? Rayne reconnut des structures humaines, des piliers en bois ici et là, ce qui, du coup, excluait l’hypothèse d’une création naturelle. Elle ne put s’empêcher de demander dans quelle circonstance on avait pu créer cette galerie, et imagina dans sa tête un système complexe de poternes en des temps ancestraux, permettant de quitter le château en cas d’attaque. Le duo avança à travers une obscurité de plous en plus forte, quelques faibles torches les éclairant. En tant que Dhampir, Rayne pouvait tranquillement voir dans cette obscurité. Il n’y avait que dans le noir absolu que Rayne ne pouvait rien voir, mais, là, ses yeux parvenaient à détecter des sources de lumière très faibles. Nyctalope, elle avançait donc sans crainte, jusqu’à ce qu’ils atteignent le vieux donjon.

Le corridor en galerie laissa en effet progressivement place à des couloirs anciens, qui évoquaient un vieux château en pierre. Rayne se demanda si ce n’était pas un séisme particulièrement violent qui avait englouti l’ancien château.

« Je préférerais que se soit vous qui meniez la marche à partir d’ici mademoiselle Rayne, vous êtes plus petite et vous pourrez avancer plus vite à travers les débris, mais ne vous inquiétez pas pour moi, je vous suivrais. En plus, je dois avouer que je ne sais plus trop où aller, je fais confiance à votre instinct.
 -  A votre aise » répliqua Rayne en souriant.

Elle avait surtout des sens plus aiguisés que Reikus, et pouvait notamment utiliser ses sens vampiriques pour remonter la trace des résistants. Elle avança silencieusement, ses sens aux aguets, à la recherche de vaisseaux sanguins à proximité, et avança à travers les couloirs. Ils descendirent un ancestral escalier en colimaçon, suivant un couloir poussiéreux, rempli de toiles d’araignées, avec un tapis rouge rempli de mites. L’endroit était particulièrement lugubre et sinistre. Rayne lui trouvait donc un charme certain. Ils avancèrent devant de grandes fenêtres poussiéreuses ou brisées ici et là, avant de finalement atteindre un ancien escalier menant à une sorte de hall de réception interne. Un immense lustre s’était brisé sur le sol.

« C’est par ici... »

Rayne commençait en effet à sentir de multiples présences, et avança le long d’un couloir, voyant ici et là des araignées s’enfuir. Tant qu’il n’y avait rien de plus dangereux... Son instinct lui disait toutefois qu’il y avait sûrement d’autres créatures que de simples araignées. Ils descendirent un minuscule escalier, presque une espèce de perron, approchant d’une porte entrouverte d’où des traits de lumière disparate s’affichaient. Silencieusement, Rayne s’avança, entendant des individus parler.

« La situation actuelle ne peut plus durer !
 -  La malédiction du Duc s’abat sur nous !
 -  Assez d’inepties, Molrick !
 -  Ce ne sont pas que des inepties, Lucas. Tu l’as entendu comme nous. La Prophétie de la Sorcière Elfe. Elle a annoncé ce qui arriverait. La famine, nos enfants baignant dans le sang... Et je ne crois pas que ce prêtre fanatique nous aidera. Je dirais même qu’il est la prochaine étape de cette Prophétie, l’Usurpateur...
 -  Il n’y a qu’un Usurpateur, c’est le Duc ! Il faut le renverser ! »

Fronçant les sourcils, Rayne essayait de comprendre ce qu’ils disaient. Ils parlaient d’une prophétie concernant visiblement une elfe. Ces gens étaient vraiment superstitieux... Mais ce n’était, dans le fond, guère étonnant. Rayne se recula un peu de la porte, se demandant ce qu’il convenait de faire, quand elle sentit des présences s’approcher. De nombreux vaisseaux sanguins qui venaient d’autres pièces, et convergeaient vers cet endroit. Les hommes du Duc ? Elle ne voyait de qui il pourrait s’agir. Rayne regarda Reikus.

« Les hommes du Duc approchent... Je vais aller obtenir des renseignements sur leur nombre. De votre côté, essayez d’obtenir le soutien des résistants... Ils ont apparemment des informations qui pourraient être utiles. »

Ne laissant guère le temps à Reikus de répondre, Rayne s’en alla rapidement. Elle avait malgré elle un mauvais pressentiment, se demandant si ce n’était pas le Cardinal qui, avec ses pouvoirs psychique,s avait réussi à trouver l’emplacement de ces réunions.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


Répondre
Tags : yuri fini