Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Il court, il court, le furet. [PV Law]

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Seïna Phujita

E.S.P.er

Il court, il court, le furet. [PV Law]

dimanche 29 janvier 2012, 19:46:58

_An hini a garan, gwechall bihan er gêr
Pa oamp tostig an eil, an eil ouzh egile
Va c'halon ne gare, gare nemet unan
Pa oan bihan er gêr an hini a garan


_La barbe avec tes chansons de merde, Bleuet !

Je me tournai vers Ryûk, lui tirais la langue.
L'herbe crissait sous mes pas léger tandis que le poids ombrageux des hauts conifères me procurait un refuge idyllique. Faisant virevolter ma lourde jupe, je tournoyais sur moi-même, continuant mon chant.

_An hini a garan, 'm eus kollet da viken
'Mañ degouezhet pell ha ne zistroio ken
Ha setu ma kanan, kanan keti ketañ
Ha setu ma kanan d'an hini a garan


_Je t'ai dis qu'il n'était pas prudent d'être si bruyante et si peu discrète comme ça, Bleuet... On ne sait jamais ce qu'il peut arriver, tu le sais.

_Oh mais arrêtez tous les deux à la fin ! Qu'est ce qu'il pourrait nous arriver dans la forêt, hein ? Han ! Vous croyez qu'on pourrait rencontrer une fée ? Ou un satyre ? Un centaure, peut-être ? Oh, ce serait tellement merveilleux !

Et je tournoyais de plus belle avant de m'étaler par terre. Je contemplais le ciel de feuilles qui nous surplombait de plusieurs mètres. C'était beau...


_An hini a garan, un deiz 'n eus va losket
Aet eo d'ar broioù pell, d'ur vro n'an'vezan ket
Aet eo d'ar broioù pell da c'hounit e vara
Kollet, kollet un deiz, an hini a garan

_Et puis, de toutes façons, je suis sûr que tu ne sais même pas ce que ça veut dire ! Ce serait trop dur pour toi de retenir à la fois les paroles d'une chanson ET leur signification ! On aurait dû te surnommer Linotte plutôt que Bleuet ou Lilas. J'te jure, c'est limite étonnant que tes vieux ne t'aient pas foutu dehors avant... Hahahaha !

Archimède poussa un grognement et souffla à la face de Ryûk qui se cacha aussitôt derrière une souche. Je souriais, satisfaite :

_D'abord, je sais très bien ce que ça veut dire. C'est l'histoire d'une femme qui est amoureuse d'un jeune homme et ce, depuis leur enfance. Mais c'est un marin, et il embarque sur la mer. Elle l'attend, et puis, il ne revient pas. Et ça finit par « perdu, perdu un jour celui que j'aimais ». Il s'est noyé. Tu vois, je sais ce que ça veut dire, Ryûk. Alors arrête un peu de jouer au plus malin, hein.

Je me tournai sur le ventre, plaçant mon menton sur mes mains croisées. Je fermai les yeux, continuant de fredonner la chanson. Archimède posa ses grosses fesses sur le sol, avec un gros fracas, et un rire s'échappa d'entre mes lèvres. Tournant la tête, je le regardai, contente de l'avoir près de moi.

_Tu ne partiras plus jamais, hein, Archimède... ?
_Ca ne dépend pas de moi, ça, tu le sais...

Je ne répondais rien. Ses réponses énigmatiques m'agaçaient vraiment. Il avait bien essayé plusieurs fois de m'expliquer que « quelque chose » le contrôlait mais, même si c'était le cas, crotte, il pouvait bien dire à ses supérieurs qu'il devait rester près de moi, non... ? Il m'avait toujours dit qu'il n'y avait rien de plus fort que notre relation, alors...

Je faisais pousser, grandir une touffe d'herbe grasse devant moi, que je faisais onduler. A leur branche naissaient de gros bourgeons de roses rouges, énormes, sublimes. Je le faisais éclore et son odeur flottait jusqu'à moi. Je soupirais d'un contentement qui n'était dû qu'à moi-même, satisfaite d'ignorer et d'être ignorée des autres de ce monde.
Une petite créature assimilable à un lapin, sorti d'un bosquet.

_Bonjour, toi... murmurai-je tendrement.

Ses deux grandes oreilles se dressèrent sur sa tête, il était tout interloqué qu'un humain lui parle. Je ris, approchais ma main contre laquelle il vint frotter son pelage noir. Archimède grogna, il était du genre possessif et jaloux, mais la petite chose resta tout à fait insensible à cette menace, comme s'il ne l'avait pas entendu, il se frottait avec câlinerie contre ma paume, feulant de plaisir.
Mon regard vagabonda un peu plus loin.

_Oh ! Un lac !

Mon cri fit fuir l'espèce de lapin et son pompon qui surplombait son arrière-train disparut bientôt dans un buisson. Je m'étais redressée et courais presque jusqu'à la rive, battant des mains.


_Chic, chic, chic ! Viens Archimède, viens, on se baigne, allez !

Il n'aimait pas trop ça, avait tendance à dire que cela affectait ses capacités à cracher le feu mais, de toutes façons, il ne crachait jamais. Je souriais, alors qu'il s'écrasait à terre à mon flanc. Saisissant une de ses énormes écailles, prenant garde à ne pas m'esquinter la peau, je grimpais sur sa nuque. Il s'éleva puissamment dans les airs avant de replonger en piqué dans l'eau. Je hurlais de joie, et le lac coupa net mon cri, emplissant ma gorge du liquide. Je remontais à la surface avec vivacité, criant de joie comme les enfants en bord de plage. Ordonnant à l'eau de retirer mes habits, je les fis flotter jusqu'à la berge où les cailloux les firent rouler jusqu'à une grosse pierre qui chauffait au soleil.
Je replongeai de plus belle alors qu'Archimède battait des ailes dans l'eau, déclenchant d'énormes vagues.
Je riais aux éclats, protégeant mon visage des éclaboussures.

Le bruit de la ville-Etat de Nexus était bien loin, il n'y avait que nous au monde. Archimède et moi dans l'eau, Ryûk nous regardant de ses yeux perfide, caché derrière un gros caillou. Peste soit de cet enfant. Pourquoi ne pouvait-il me laisser en paix et arrêter de nous suivre comme ça ? Ce petit diable me disait que j'étais sa mère, parfois, pour me faire rager, il m'appelait même maman. Je comprenais que sa mère l'ait abandonné, si toutefois c'était ce qu'il s'était passé. Il disparaissait, parfois, ne revenant qu'après plusieurs jours, sans jamais dire où il avait été tout ce temps... Insupportable gamin.
« Modifié: vendredi 16 mars 2012, 20:21:50 par Seïna Phujita »

Law

E.S.P.er

Re : Il court, il court, le furet.

Réponse 1 lundi 30 janvier 2012, 08:23:01

Et toujours cette question existentielle : un homme ravageur et ravagé peut-il trouver la paix de l'esprit ?
Ici, il était absolument incognito. Pas dans le sens habituel chez lui, où il était reconnu par une identité différente en fonction de la situation et du lieu, en fonction du rôle qu'il veut endosser, mais dans le sens où il ne donnait son nom à personne. D'ailleurs, il ne parlerait à aucun passant, il n'était pas là pour les affaires. Il voulait juste s'affranchir du monde extérieur. Son monde. Celui qu'il a contribué à développer. Ce monde de violence, de désolation, duquel il tète le sein avec avidité pour en extraire chaque goutte qui serait profitable à ses finances.


-Je vous attendrais près de cette petite ferme, chef. Criez en cas de problème.

Law appréciait ces balades un peu éloignées du tumulte de la tentaculaire cité. En bordure de Nexus, certains paysages valaient le détour. C'est une certaine quiétude de cœur qu'il cherchait en marchant nonchalamment le long de ces champs, sur les routes sèches que foulaient souvent les montures et les piétons en se rendant dans la Capitale. Parfois, il s'échappait du carcan linéaire de la randonnée sur chemin, brisant les brins d'herbe éprouvés par le froid en déviant de l'axe de la voie pédestre pour s'aventurer dans les pelouses, pénétrer une sylve clairsemée et éclairée, qui se densifiait à mesure qu'on l'explorait. Cette forêt, il ne la connaissait pas, il n'en avait pas l'impression du moins. Chacune de ses échappées bucoliques était prétexte à découvrir un nouveau coin de tranquillité. Il était comblé, là : Un air doux, un peu frais quand le vent l'anime, mais c'est assez rare pour être supportable ; peu de gens, assez peu pour qu'il n'ait de compte à rendre à personne quant à ses intentions ; la nature, pure, qui lui rappelait son enfance, où il n'était encore qu'un jeune garçon innocent, que la vie se chargerait d'éduquer à coups de pain dans la gueule et de crime organisé.

Le Boss, comme on le considère en d'autres endroits, faisait de grandes enjambées pour gravir une pente à peine surélevée, et esquiver sur son chemin les troncs et herbes folles qui parsemaient la voie vers l'ascension. Grimper ainsi et souffrir de l'impraticabilité du lieu était tout symbolique pour lui : Cela lui rappelait sa vie passée, ses sacrifices et son arrivée au sommet. Si ce n'est qu'ici, il n'y avait aucun cadavre sur le chemin, aucun incendie. La rosée n'était pas faite de larmes et la boue humide ne tâchait pas de rouge ses semelles.
La nostalgie l'emplissait en ces moments...

Qu'ai-je fait, bon sang ? Et pourquoi ? Pour le pouvoir ? L'argent ? Non, mes buts secrets sont bien plus nobles, et resteront masqués. Quitte à ce que ma réputation en souffre ; quitte à ce que je passe pour un diabolique marchand qui commerce avec les subordonnés du Sans-Nom pour emplir mes poches d'or et de joyaux. Un jour, la vérité sera révélée. J'assume en attendant que l'on me considère comme une plaie pour la société.
Il fallait se ressaisir : le sommet était proche, et il était hors de question d'atteindre la cime du monde avec des pensées négatives. Un vague sourire l'animait, alors qu'il balayait ses yeux de l'eau qui tentait de s'y accumuler. Il pose sa main sur un tronc, et l'utilise pour se hisser d'un ultime surélèvement du terrain. Ça y est, il est en haut. Il est sur une corniche, et même si le relief et les arbres alentours ne lui permettent pas de dire si il est de niveaux plus haut ailleurs ou si il domine le terrain, il est content d'avoir gravi cette montée, pleine d'une signification mystique pour lui et lui-seul.

En contrebas, il entend du bruit. Dans la petite étendue d'eau, une nymphe nue s'ébroue. Ce tableau est plein de poésie, et il se prend à contempler la scène quelques longues secondes, sans aucune arrière-pensée sexuelle, juste pour la beauté de l'art sylvestre, qui ne demande aucune préparation, aucun artifice. Une magnifique peinture animée qu'aucun gratte-toile ne pourra jamais transposer assez fidèlement.
Il se rend vite compte qu'elle parle toute seule. C'est normal... C'est le genre d'endroit où l'on se sent assez libre pour saisir l'occasion de parler avec son propre ego, quitte à régler ses comptes avec. Son regard acéré parcourt les alentours : non, il ne voit réellement personne. A moins que la personne ne soit bien planquée, cette fille est seule.

Il hésitera longtemps avant de se lancer. En quatrième vitesse, il descend la pente, pas dans le sens inverse à sa montée, mais en transversal à l'axe de l'ascension, l'inclinaison du terrain étant bien plus raide. Il s'aide des arbres sur son chemin pour s'appuyer, se rattraper. Il court, il court, l'animal, jusqu'à finalement atteindre un niveau bien plus bas. C'est là seulement qu'il se rapprochera de l'eau, et, toujours légèrement surélevé par rapport au niveau du lac, commence à se déshabiller, puis fini torse nu en arrivant près des berges, sur le point d'enlever le bas. Il lève soudain les yeux vers la demoiselle. Jeu d'acteur enclenché.


Oh. Je... Désolé. Je ne pensais pas qu'il y avait quelqu'un.

Il reste là, l'air penaud, en transition entre remettre le bouton de son pantalon, ou l'enlever pour de bon. Le temps est figé... Et il adore ça.

Ancien Despote, admirateur de Moumou la Reine des Mouettes, président/trésorier/unique membre de l'association des cultistes de Frig, directeur du club des Persos Vitrines, Roi des Bas-Fonds de Nexus, grand-maître de l'ordre du caca masqué, membre des Jmeféchié, médaille triple platine de l'utilisation du Manuel des Castors Juniors, premier gérant de l'association "Cthulhu est votre ami", vénérateur de la cafetière, seigneur de la barbe et des cheveux, chevalier servant de ces dames, Anarchiste révolutionnaire, extrémiste de la Loi.



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Seïna Phujita

E.S.P.er

Re : Il court, il court, le furet.

Réponse 2 vendredi 16 mars 2012, 20:21:29

Perdus dans nos jeux, nous n'entendons pas l'étranger arriver, mais le rire bien plus cruel que d'ordinaire de Ryûk semble brusquement alerter Archimède, qui se redresse de toute sa hauteur. Il me cache la vue, et de ses naseaux sortent de grandes chapes de fumée. Ecartant la tête, je regarde par-dessus son flanc. C'est un homme... je crois ? Oui. Un homme. Il est torse nu et mon regard caresse cette peau lisse et ferme, comme luisante au soleil. Je regarde Archimède, me cache davantage derrière lui, les mains posées sur ses écailles. Il gronde de façon menaçante, mais l'inconnu semble ne pas y prendre garde. Inconsciente provocation ou inconscience pure et dure ?

Le rouge me monte aux joues et je bafouille un petit moment :

_Je... Mph... Enfin... Euh... Ne. Ne soyez pas désolé, nous... Nous allions partir, ne vous dérangez pas pour nous.

Restant tant bien que mal cachée derrière Archimède qui se déplace afin que ma nudité échappe un minimum au regard de l'autre, je regagne la rive, attrape mes vêtements et cours dans la forêt.

_Hahaha ! Oh quelle bécasse !

Ryûk se roule à terre tant il rit, et ses yeux rougeoient d'une folie effrayante. Je me blottis contre Archimède mais... Archimède ? Archimède. Il n'est plus là. Mes yeux se noient dans des larmes tandis que Ryûk, tout à coup sérieux, avance vers moi :

_Que crois-tu, hein ? Qu'Archimède sera toujours là ? Mais il ne t'aime pas ! Il reste par simple pitié, parce qu'il se sent responsable, coupable même, peut-être ! Personne ne t'aime, Seïna. C'est toi qui aurait dû mourir, saleté de Bleuet ! Tu es une mauvaise herbe, une mauvaise herbe qui étrangle, étouffe, assèche toute forme de vie. Tu n'es qu'un leurre de bonheur, un leurre d'honnêteté. Tout en toi n'est que mensonge et trahison, dis-moi donc qui pourrait aimer un tel poison ?

Les larmes inondent cette fois mon visage tandis que je tombe à genoux, couvre mes oreilles, en lui ordonnant de se taire. Mais sa petite et douce voix aigrelette continue de ronronner sournoisement dans ma tête, comme une litanie, un refrain, une rengaine, qui jamais ne s'en va.
Il se joue de moi, il n'a jamais fait que ça, je le déteste...
Ses mots me font mal, ses yeux qui brûlent me déchirent, pourquoi fait-il ça à celle qu'il appelle sa mère ? Quel enfant torturerait sa maman ? Mes mains se crispent sur mon crâne, les ongles attaquent la chair, tandis que mes yeux se gonflent et rougeoient d'un liquide salé. Mes cheveux sont tirés par mes poings serrés, je crie, je le supplie, je lui hurle de se taire.
Je n'en peux plus, qu'il se taise, qu'il disparaisse, infâme meurtrier !

Comme ivre, je saute à sa gorge et... atterrit douloureusement sur un rocher : il a disparu. Comme Archimède.

_Peste soit de ces deux guignols !

Avec adresse je saute dans ma longue et belle jupe.
Je suis seule. Je suis seule ?
Je scrute les environs, prête à voir surgir l'un de mes compagnons. Mais non, rien. Rien de rien...

Curieuse, alors, je repars vers le lac, désormais décemment vêtue. Je veux voir ce que cet homme envoyé par le hasard traficote...

Law

E.S.P.er

Re : Il court, il court, le furet. [PV Law]

Réponse 3 vendredi 03 mai 2013, 15:42:11

Fuir ? Mais fuir n'est pas une option pour l'esclavagiste. Chassez le naturel, il revient au galop : A peine s'est-il isolé dans ce coin de paradis pour se ressourcer et oublier son difficile labeur, loin du cœur de Nexus où il œuvre, il se prend aussitôt à la vile envie de tenir par le collier et la laisse cette jeune fille au corps voluptueux qui se meut devant lui, à quelques mètres. Appel à la luxure. Elle ne masque même pas son corps, se contentant de lever les mains en l'air. Il ne faut pas s'étonner qu'en l'hyperactif Law naisse de démoniaques pensées où Seina n'est, au mieux, qu'un objet utilisable pour son bon plaisir.

Il allait tenter de faire le tour du lac pour la rattraper, mais elle fuit. Biche, oh ma biche... Tu as un chasseur à tes trousses, parmi les plus efficaces : Traqueur né, celui-ci n'est pas dans son élément le plus optimal dans les bois, seul désavantage. Un rat des villes qui a néanmoins passé sa plus petite enfance à la campagne. Les jeux de piste dans la forêt ont laissé des traces impérissables. Récupérant ses deux vêtements qui traînent au sol, il ne remet que la couche supérieure : Une veste d'officier, au tissu épais, très près du corps, au col haut et droit, s'arrêtant net au niveau de la ceinture. Il ne remet pas les lourdes agrafes qui en longe l'ouverture. Quant à la fine chemise, blanche et tout à fait banale, il la tend entre ses deux mains, et la noue autour de ses paumes. La course est lancée.

Il ne perdra de vue sa proie que quelques fois, pas assez longtemps pour qu'il n'en perde la trace, et tient la route jusqu'à ce qu'elle décide de s'arrêter. Il l'entend hurler, chouiner, et ça lui profitera pour se rapprocher le plus possible à pas de loups, les feuilles bruissant sous ses bottes sans qu'elle ne puisse les percevoir. Il ne comprend pas bien à qui elle parle, vers qui elle s'agite. Il s'étonne, mais n'ose émettre d'hypothèse sur une éventuelle maladie mentale. Elle se radoucit finalement, comme assommée, calmée par une force mystique. Étrange créature que voilà. Assez versatile. Elle lui échappe totalement, et les énigmes, ça lui plaît. Comment ne peut-elle pas sentir cette irrépressible attirance qu'il éprouve envers elle ? Parce qu'elle le fait s'interroger, et parce qu'elle a un corps à se damner, le mafieux la veut, pour lui, qu'elle soit marquée de son nom à vie. Rien que pour elle, il a envie de pratiquer de nouveau le marquage au fer rouge, comme sur les animaux. Celle-ci sera estampillée « T. Raine », et tout le monde saura, en la voyant, qu'elle est à lui. Une nouvelle tête à son tableau de chasse, et pas des moindres.

Attention ! Elle s'approche. Silence. La respiration se fait plus basse malgré les poumons qui réclament à corps et à cris de l'oxygène. Vous en aurez, mes bons, quand tout sera fini. Il faut se faire violence et ne pas se faire repérer. Il tourne lentement autour de l'arbre au fur et à mesure qu'elle passe, à trois mètres de lui. Elle ne semble pas l'avoir remarqué. Il est maintenant de nouveau dans son dos, et elle a repris le chemin du lac. C'est maintenant qu'il faudra être des plus discrets. Law la talonne, un peu baissé, prenant soin de garder une nécessaire distance, bien que courte, et tente d'esquiver les branchages secs au sol pour ne pas se faire repérer. Parfois, il aura à s'arrêter quand il verra sa tête pivoter, plaquant son dos contre un tronc assez large pour ne pas se faire repérer. Sa veste sombre lui donne au moins un camouflage efficace dans cette pénombre des feuillages percée par quelques lances solaires, donnant au lieu une ambiance à la fois confortablement intime et pernicieusement oppressante.

Au lac. Elle s'arrête, semble le chercher. Mais lui n'est plus là. Elle est donc seule, pour de bon. La bête est dangereusement proche d'elle. La quiétude de la forêt n'en est que plus inquiétante désormais. Sens-tu, Seïna, ce frisson dans ton dos, semblable à une goutte glaciale qui longe ta colonne ? Cet air frais qui passe dans les interstices de tes vêtements et fait frémir ta peau ? Entends-tu ces petits bruits champêtres qui sont trop lointains pour pouvoir te réconforter ? Et cette impression de cage qui se referme sur toi ? C'est l'esclavagiste qui n'est plus qu'à une foulée de t'avoir. Il aura saisi un caillou et celui-ci est lancé en l'air, vers le lac. Un « plouf » très soudain, qui attire forcément le regard et l'attention de Seïna avec.

Sa chemise fermement tenue par ses mains puissantes se referme sur le visage de la jeune fille. La voilà aveugle, et ses voies respiratoires sont entravées, bien que de l'air, filtré par le tissu, parvient encore à ses bronches. Avec habilité et dextérité, le jeune homme a déjà fait un nœud très serré derrière sa nuque, et, lorsqu'elle tentera de porter ses doigts à son visage pour se dégager, elle sentira ses poignets saisis par l'efficace poigne de son ravisseur, qui les bloquent dans son dos. Soudain, la gravité n'a plus court. Soulevée, flottant l'espace d'un instant, puis renversée en avant, elle ne peut éviter la chute, puisqu'il la tient toujours. Et plouf, le visage dans l'eau, le reste du corps en-dehors. La chemise se gorge d'eau, renforçant l'impression de noyade. Plusieurs secondes sous la surface de l'eau, son esprit est brouillé. L'énergie du désespoir n'est pas suffisant pour se débattre. La mort approche. Elle frappe à la porte.


… Mais tel n'est pas le dessein de Law. Après de longues secondes, il daigne extraire de l'eau son visage, en tirant ses cheveux qu'il tenait pour l'obliger à s'immerger. Lui est assis sur elle, ses jambes et ses bottes bloquant ses bras au sol, et le poids qu'il exerce sur son dos l'empêchant de se relever. Si l'une des mains tient toujours son crâne tiré en arrière, la nuque à la limite d'atteindre un angle pas naturel, l'autre main écarte la tissu mouillé qui bloque son nez et sa bouche, mais reste sur ses yeux. Elle peut enfin respirer.


Raconte-moi tout sur toi. Nom, prénom, ce que tu fais dans la vie, tes éventuels pouvoirs, tout ce qui pourrait m'intéresser, et si tu refuses ou si je sens que tu me mens, je te fous la tronche dans la vase jusqu'à ce que tes poumons en soient pleins.


Aucun accroc. A force de capturer des esclaves, le boss du crime a acquis une maîtrise du kidnapping sans égal dans Nexus. Se penchant sur elle, il chuchote.


Il n'y a personne pour t'aider, alors sois coopérative et je peux te promettre que tout se passera bien.


A-t-elle une autre solution que de le croire ?...

Ancien Despote, admirateur de Moumou la Reine des Mouettes, président/trésorier/unique membre de l'association des cultistes de Frig, directeur du club des Persos Vitrines, Roi des Bas-Fonds de Nexus, grand-maître de l'ordre du caca masqué, membre des Jmeféchié, médaille triple platine de l'utilisation du Manuel des Castors Juniors, premier gérant de l'association "Cthulhu est votre ami", vénérateur de la cafetière, seigneur de la barbe et des cheveux, chevalier servant de ces dames, Anarchiste révolutionnaire, extrémiste de la Loi.



Je suis pour la réhabilitation des Userbars.
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Seïna Phujita

E.S.P.er

Re : Il court, il court, le furet. [PV Law]

Réponse 4 dimanche 05 mai 2013, 04:10:55

Les yeux encore brouillés de larmes, que je tente d'effacer à grands renforts de revers de manche, je cherche des yeux l'homme aperçu tout à l'heure. Mais il n'y a plus personne... L'aurais-je fait fuir ? Ou peut-être était-ce Archimède qui l'a effrayé ? Les gens ne sont pas habitués à voir des dragons, il faut bien le reconnaître. Mais Archimède était parti, il avait disparu, rappelé, sans doute, par ses grands patrons qui ne cessaient de me l'arracher quand j'avais le plus besoin de lui. Mais l'avantage, c'est que lorsque partait Archimède, Ryûk ne mettait pas longtemps à disparaître à son tour, et quoi qu'il ne le fasse jamais sans me faire énormément de peine, il avait bel et bien lui aussi disparu. Aussi, j'étais seule, enfin, tranquille. Je me rapprochais de l'eau, hésitant à retourner me baigner.
Néanmoins, quelque chose me gênait. Tout était beaucoup trop calme. Il n'y avait ni oiseau chanteur, ni animal errant paisiblement dans les environs. J'eus ma réponse plus rapidement que je ne l'aurais souhaité. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouvais yeux, nez et bouche obstrués, tête sous l'eau que l'on me maintenait avec force. Sous le choc et la rapidité je ne pensais à rien, sinon à me débattre. D'autant plus que je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Et alors que mon corps entier se mettait à trembler par le manque d'oxygène et l'adrénaline qui était brusquement montée (et qui n'avait rien d'une excitation, enfin si, mais dû à la peur), alors que je sentais mon esprit s'envoler, on relâcha enfin brusquement la pression, et libéra du même coup mon nez et ma bouche. Je m'empressais d'avaler de l'air à pleins poumons, la respiration légèrement sifflante. Mes oreilles bourdonnaient, je ne comprenais rien à ce que l'autre me hurlait presque dans les oreilles. Une voix grave, autoritaire, méchante et menaçante. Elle aurait pu me faire froid dans le dos. Aurait pu. Mais je ne connais ni le danger, ni la méchanceté en soi, alors... non.
Néanmoins je comprenais bien que j'étais dans une situation délicate, et surtout inconfortable car me tirant les cheveux comme il le faisait, l'inconnu me forçait à cambrer le dos à l'extrême, déséquilibrant mon centre de gravité d'ores et déjà précaire au vue de mon énorme poitrine, et mes lombaires criaient grâce. En plus, j'avais mal à la nuque, car la pression qu'il avait exercé dessus quelques temps auparavant, opposée à celle que j'avais moi-même exercée en tentant de me libérer m'avaient absolument réduit les cervicales en bouillie. Bref, il fallait que je me sorte de cette situation, à plus forte raison puisqu'il voulait, apparemment, me faire manger de la vase maintenant. Et j'avoue que l'odeur et l'aspect de la vase ne me donnait pas envie d'y goûter.
Ce que mon acolyte ne savait pas, c'était que je n'étais pas aussi innocente et frêle que je pouvais y paraître et je n'eus qu'à faire appel à mes dons : je pris une grande inspiration alors qu'une énorme vague, véritable ras-de-marée commençait à se former à la surface du lac. Je baissais la tête autant que je le pouvais, et rentrais les épaules juste avant l'impact. Prête, je ne fus pas aussi bousculée que l'inconnu qui roula sur plusieurs dizaines de mètres, complètement sonné. Je me relevais aussitôt l'eau retirée et faisais sortir de terre d'énormes racines, de plus de cinquante centimètres de diamètres qui s'enroulèrent autour des cuisses, de la taille, des poignets, des bras et des épaules de l'homme. Titubant encore un peu sous la violence du mini ras-de-marée que j'avais causé, le poids de ma robe trempée, j'écartais les mèches de mes cheveux imbibées d'eau qui collaient à mon visage. Essuyant d'un revers de main l'eau qui y gouttait abondement, je m'aventurais jusqu'aux devants de celui que j'avais fait mon prisonnier... Par légitime défense. Me plantant devant lui, poings sur les hanches, je le fixais d'un œil réprobateur :

_Non mais dites donc, vous ! Votre maman ne vous a jamais appris comment aborder les gens, n'est-ce pas ? Elle ne vous a jamais dit que dire « bonjour » et être poli suffisait à se socialiser, non ? Regardez dans quel état vous nous avez mis, tous les deux !

Je secouais ma robe dans le vain espoir de la faire sécher... Malheureusement je ne contrôlais pas la chaleur ou la puissance du soleil... Mais restait toujours le vent ! M'agrippant à un arbre, je déclenchais un vent très violent, mais très bref, qui eut tôt fait de faire sécher presque entièrement ma robe, et mes cheveux. Ils étaient toujours un peu humide, mais nettement moins lourds et désagréables à supporter. En revanche, je n'avais pas pris le temps de réfléchir à l'orientation du vent, et mon jeune prisonnier s'était pris toute la flotte de ma robe et de mes cheveux dans la figure, fouettée par le vent brusque. Il avait dû avoir mal.
Pouffant de ma propre maladresse, je courais près de lui et essuyais d'un revers de ma manche l'eau qu'il avait reçu de plein fouet. Son visage avait rougi. Il devait avoir sacrément mal, entre ça et le mini tsunami qu'il s'était pris en plein dans la face...

_Oh, je suis désolée... ! Je suis un peu maladroite... !

Je reculais, et remettais mes poings sur mes hanches, reprenant ma mine désapprobatrice.

_Bon. Tout cela n'empêche que ce que vous avez fait est très vilain : on n'enfonce pas la tête des gens sous l'eau comme ça, enfin... ! Surtout pas à une inconnue qui ne vous a rien fait ! Enfin même à quelqu'un que vous n'aimez pas, il ne faut pas le faire. C'est très vilain et très dangereux, vous savez... ? Non, vraiment, monsieur... Ce n'est pas gentil, c'est très, très vilain !

Je m'approchais de lui, mirettes grandes ouvertes pour les plonger dans les siennes avec toute ma sincérité.

_Bon. Présentez-moi vos excuses et jurez de ne pas recommencer et nous verrons pour la suite, voulez-vous... ?

Il ne disait mot, me regardant avec des yeux ronds. Je fronçais les sourcils, reculais un peu.

_Voyons, ne vous faites pas plus vilain encore, excusez-vous ! Lorsqu'on fait une bêtise, ou que l'on fait mal à quelqu'un, il faut s'excuser ! Et vous m'avez fait mal. Allons, excusez-vous !

Plantée devant lui, un poing sur la hanche, et l'index de l'autre main dressé en avertissement, j'attendais que mon homologue s'amende de son crime, car je ne pouvais concevoir qu'il ait fait ça consciemment. Peut-être voulait-il jouer et n'avait-il pas saisi combien son jeu était violent, voilà tout... ? Parfois, les gens ne se rendent pas compte de ce qu'ils font. Ce n'est pas forcément grave, mais il est important de s'excuser, pour garder de bonnes relations, et saines. Aussi, j'attendais.


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