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La vérité sur Robin des Bois.

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Cloé S. I. DaVere

Humain(e)

La vérité sur Robin des Bois.

dimanche 15 janvier 2012, 18:15:11


Enchaînée comme elle l'était, Sheryl n'espérait plus s'en sortir. Elle qui avait bravé l'autorité de son père, de son époux -qui n'avait même pas pu consommer leur mariage étant donné qu'elle s'était enfuie le soir même de leur noces forcées-, de son prince... Et pour quoi ? Pour voler au secours des paysans exploités depuis que le Roi était en croisade. Pour leur procurer or et nourriture et les délivrer du joug de l'effroyable Shérif et de ses hommes tout aussi terribles. Pour combattre pour la liberté, afin que plus personne ne soit exploité dans sa patrie. L'angleterre. Son pays. Elle l'aimait, et se désolait de voir la cupidité et la perversion contrôler l'état, les hommes puissants, etc... Son frère, Robin, était mort afin qu'il ne puisse se montrer digne de la confiance que le Roi avait placé en lui. Elle s'était alors rebellée. Et maintenant ? La voilà de retour à la case départ. Les geôles du shérif étaient froides et humides. Les chaînes lui serraient et irritaient les poignets. Son corset, léger et en cuir pourtant, lui paraissait maintenant trop serré. Ce qui restait de sa chemise et de sa tenue étaient en lambeaux. Sa poitrine elle-même menaçait de sortir du carcan de velours dans lequel elle était retenue. Ses bras, ses jambes, sa peau était mise à nue et couverte d'hématomes, d'entailles. On ne l'avait pas ménagée lorsqu'on l'avait capturée. En même temps, qui résisterait à l'attrait de mille pièces d'or ? Même pour le joli visage en coeur de la demoiselle, ou pour ses atouts très féminin. Surtout que le shérif avait dit qu'il la voulait intacte. Après tout, son époux était le bras droit de celui-ci. Il ne voulait pas le froisser en le privant de ce qui lui revenait. Sir Guy de Gisborne serait tout à fait capable de se soulever contre le shérif et contre le prince Jean s'il n'avait pas le droit à ce qu'il attendait depuis deux ans.

Oui, voilà deux ans que la jeune femme à la somptueuse chevelure rose pâle s'était enfuie et, à la tête d'un petit groupe de renégat, détroussaient les riches pour donner aux pauvres. Deux ans qu'elle était hors-la-loi et pourchassée par tous les soldats de Nottingham. Et voilà qu'enfin, on la tenait. Prise au piège, tombée dans une embuscade. Elle avait cru pouvoir s'en sortir, mais c'était sans compter la traîtrise de l'un de ses "amis". Il avait empoché les mille pièces d'or devant elle, paradant comme un paon. Si elle n'avait été retenue par trois soldats, elle l'aurait sûrement tué. Mais malgré son audace, sa ruse, son intelligence, son agilité, elle restait une femme. Sa force était bien moindre que celle d'un homme. On avait brisé son arc, jeté ses dagues, tué ses autres amis. Et on l'avait emprisonnée. Depuis trois jours. Sans boire autre chose qu'un peu d'eau tiède. Sans manger autre chose qu'un croûton de pain sec..

Elle était à bout de force. Son regard d'ambre fixait avec obstination la lucarne en face d'elle. Trop loin et trop haute pour qu'elle l'atteigne. Dehors, c'était la cour du château. Les soldats s'amusaient à rester devant cette lucarne, mangeant des aliments chauds, sains, dont l'odeur flottait vers elle et la rendait encore plus affamée. Ils aimaient aussi à lui balancer un seau d'eau fraîche sur la tête le matin, alors qu'elle s'était endormie à bout de force au milieu de la nuit. Certains, même, poussaient le vice jusqu'à faire leurs besoins juste devant, ou se soulager à travers la lucarne. Les hommes... Vraiment des animaux.

Elle avait la visite de son époux, une fois par jour. Il se réjouissait de la voir ainsi, à sa merci, mais n'avait encore rien tenté. Il voyait toujours la lueur de défi au fond de son regard d'ambre. Il attendrait qu'elle soit brisée, qu'elle le supplie de l'aider. Mais ça, elle se jurait de ne jamais le supplier, quitte à mourir de faim ou de soif ici. Elle était trop fière, trop orgueilleuse. Après tout, elle était quand même fille de duc avant sa petite rébellion...

Tout ça pour dire qu'elle était affamée, assoiffée, a bout de force, enchaînée contre un mur poisseux, dans une cellule souillée par les soldats qui se conduisaient comme des animaux.
« Modifié: dimanche 15 janvier 2012, 19:51:24 par Cloé S. I. DaVere »


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