Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Ruse Artell

E.S.P.er

Si j'aurais raconté ce plan de taré mental à mon équipage, personne ne m'aurait pris au sérieux. Alors pourquoi perdre mon temps à essayer de les convaincre? De toute façon, aucun d'entre-eux n'était assez intelligent pour suivre les différentes étapes du plan. J'allais devoir me débrouiller seul jusqu'au bout, ça faisait un bail que je me prenais toute la part, j'avais pas besoin qu'un idiot gâche la mascarade que j'allais mettre en place au risque de me faire couper la tête, surtout pas... et quelque part, j'avais pas envie de les mettre en danger non plus.

Moi? Voyons, avec un plan pareil, même un oracle m'accorderait confiance!


__________

-"Heureusement, les sources étaient fiables. Le groupe de Sylvandell est bel et bien sur le point de croiser les hommes du Nexus. Peut-être que j'ai été un peu loin, après tout, j'ai payé à cet informateur la totale, j'ai même pas envie d'imaginer ce qu'il a fait pour organiser un truc pareil..."

Comme on dit souvent, il ne faut jamais mettre le nez dans les ténèbres du métier d'espion et d'arnaqueurs. Quand quelqu'un peut le faire pour vous, faites le. Le type que Ruse avait engagé était un professionnel, mais pas moins cruel. Je pense qu'une explication s'impose.

Le jeune Artell rêvait depuis un moment d'approcher le royaume de Sylvandell, seulement, il était impossible pour lui d'y pénétrer sans se faire couper la tête aux portes ou cramer par un dragon. Pourquoi? Plusieurs raisons qui rendent simplement la tâche impossible même pour un dieu: rappelons qu'il est pirate, il ne peut donc pas se présenter sous telle forme et doit donc agir seul. De plus, notre ami est originaire du Nexus et même s'il se cachait bien, le fait qu'il soit un Esper et qu'il ai donc passé une grosse partie de sa vie dans des laboratoires en tout genre sur l'étude de ces "monstres" dans le but d'en faire des armes de guerres contre Ashnard, il n'aurait aucun moyen de le cacher... Aucun, s'il n'utilisait pas quelque chose avant. C'était une fourniture cadeau offerte par l'espion, un espèce de maquillage pour recouvrir la marque apposée par cette "secte" pourrie de savants.

Pourquoi ne pas entrer comme ça alors? Ça ferait trop suspect, le royaume qu'il visait était réputé pour être cruel, sans merci... Il y avait bien cette arène mais l'approcher en tant que mercenaire et utiliser sa magie... Nan, il suffirait d'un gramme de malchance pour qu'un type le reconnaisse, l'Esper se faisait souvent remarqué et on le vendrait pour une belle somme, fin de l'histoire. Parano? Jamais!

Il ne pouvait faire confiance à strictement personne, il voulait approcher la famille royale, ne fut-ce qu'un peu, se donner une idée... L'envie d'aventures, de découverte, sans risque de craindre qu'une épée ne le transperce au cœur. Une dernière solution: organiser la meilleure arnaque du siècle. Grâce à ses nombreux réseaux, l'espion avait pu se renseigner sur les mouvements d'une troupe importante de Sylvandell. Bien sur, la probabilité qu'elle rencontre réellement le Nexus sur son passage était trop faible et il aurait fallu attendre des mois pour la saisir. Non, c'était trop long pour notre voyou! Il voulait que ça se passe maintenant, rien de tel qu'un échange d'informations. Bien que Ruse ne soit pas spécialement au courant de tout ça, le Nexus fut averti de cette escorte et avait préparé une garde de quelques hommes pour partir en reconnaissance. Derrière se préparait d'autres troupes prêtes à l'assaut si l'information était réelle, mais l'occasion de frapper un coup fort sur un allié puissant d'Ashnard n'était pas à manquer. C'était là que le pirate intervenait...

De ses nombreux pillages, il avait amassé dans son entrepôt quelques armures du pays voisins, en enfilant une déjà tâchée de sang séché. Aussi, il prit une de leurs épées, il n'avait pas l'habitude de les manier mais s'en suffirait pour cette mission. Avec lui, une vieille missive avec le sceau royal, bien sur, elle était déjà déchirée, mais cela permettrait de faire croire réellement à la victime que serait Ruse qu'il portait un important message. Je peux donc vous ramener à la situation actuelle, notre protagoniste, ne se rendant pas trop compte de la folie de sa tragédie, attendait de pied ferme les éclaireurs qu'il allait devoir mettre hors d'état de nuire.

Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour expérimenter cette excitation...

-"Bon, ils ont bien fait leur boulot et j'y ai dépensé par mal de mes ressources dedans... J'ai pas intérêt à foirer mon coup si j'veux me rembourser de mes frais. Je suis pas spécialiste pour jouer les grands malades, mais si j'abuse un peu de mon pouvoir, les migraines qui s'en suivront m'aideront à jouer le jeu."

Oui, une utilisation excessive de ses compétences le fatiguait et lui donnait mal à la tête. Des cris... Oui, le petit piège de Ruse venait de s'activer, il devait y aller maintenant. Un piège? Rien de bien méchant, la terre était légèrement boueuse et se cachait sous la boue quelques armes enfoncée dans la partie solide du sol. Classique mais ça lui donnait un avantage certain en ce début de combat dangereux.

-"Salut les amis! Comment qu'on s'retrouve! J'vais pouvoir m'amuser à vous foutre une raclée à mon tour pour une fois!"

Et ouais, c'est que ça fait du bien de poutrer du soldat quand on est d'habitude celui qui se fait courser par la garde royale...

-"Vous laisser pas faire! Garder la formation! Entourez le, il est seul! Celui qui crève, je prends sa paie!"

Charmant, sauf que le jeune homme avait un énorme défaut... ou plutôt un trauma qui basculait tout le poids de la balance du côté des risques: il était incapable de tuer de sang froid un être humain. Bien sur, son piège pouvait tuer si quelqu'un tombait sur un couteau la tête dedans, par exemple, mais la sensation d'enfoncer de lui-même une lame dans le corps de l'ennemi le rendait bien trop nerveux. Il se contentait donc de se défendre avec l'armure de base dont il était équipé, visage à l'air libre, qui commençait déjà à se tâcher de sang par les coups qu'il donnait aux points non vitaux. Pour aller plus vite, il les assommait d'un puissant coup en infligeant une forte chaleur à la nuque en même temps, assurant de façon courante que la cible tomberait dans les pommes...

-"J'espère qu'ils vont pas trainer..."

Se murmurant à lui-même. Il s'était lui-même pris plusieurs coups de lance et d'épées assez léger. Il était assez agile pour tout esquiver mais où était l'intérêt de passer pour un blessé alors? Allait-il vraiment-être sauvé?

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

« En toute honnêteté, Messire, je dois avouer qu’ils ont été bien plus généreux ce semestre-ci qu’au semestre précédent.
 -  Avec un peu de persuasion, expliqua Tywill, on obtient tout ce qu’on veut. »

Son page acquiesça en dodelinant de la tête, et Alice ne pipa mot. Le petit convoi avait traversé de nombreuses régions pour rejoindre l’une des seigneuries exploitées par la Commanderie, et forcée de leur livrer un impôt assez élevé chaque semestre, s’ils ne tenaient pas à être rasés, pillés, violés, et déportés en esclavage. La Commanderie ne faisait jamais dans la dentelle, quand il était question de relations internationales. « Soit on payait, soit on casquait », comme le résumait très simplement son père. En l’espèce, la seigneurie en question, un petit ensemble de villages côtiers et une forteresse le long de la plage, leur avait offert un banquet somptueux, ponctué de délicieux fruits de mer, et avait tenu à s’honorer avec respect de leur dette. De la part d’une seigneurie marchande, il ne fallait pas s’attendre à beaucoup de résistance. Les dirigeants, à savoir un collège de marchands, leur avait offert des caisses remplies de pièces d’or et de bijoux, des caisses de nourriture, de vêtements soyeux, et même plusieurs esclaves.

En récompense pour un tel dévouement, la Commanderie était repartie sans gêner personne, et en offrant aux marchands la possibilité de recevoir une formation à Sylvandell pour leurs capitaines. Rien de plus, rien de moins ; Tywill Korvander n’était pas connu pour être quelqu’un de généreux. Le convoi était reparti, comprenant plusieurs cavaliers, des chariots, et même un Commandeur, qui avait rejoint le convoi, se trouvant dans la seigneurie quand Tywill était arrivé. Alice, elle, montait à cheval, appréciant cette sensation. Elle aurait bien aimé faire un triple galop, mais son père le lui interdisait formellement. Alice soupira. l’équitation était un des rares plaisirs que son père avait pu lui fournir, et il lui arrivait souvent d’accomplir de folles cavalcades dans les baronnies de Sylvandell.

Hodor occupait presque un chariot à lui tout seul, dormant à l’arrière. Le convoi s’arrêta soudain sur une longue route serpentant au milieu d’une longue plaine, d’élégantes montagnes apparaissant au loin. S’avançant un peu, Alice vit un singulier spectacle. Plusieurs soldats affrontaient avec des lances et des épées un homme qui se trouvait entre eux, et qui essayait de leur répondre.

« Qu’est-ce que… ?! s’étonna-t-elle.
 -  Je reconnais ces uniformes, marmonna Tywill. L’un des ordres chevaleresques de Nexus. »

Nexus était l’ennemi d’Ashnard, et, partant de là, l’ennemi de Sylvandell. Sylvandell n’avait en soi rien contre Nexus, aucune velléité particulière, mais Nexus était, à ce qu’on disait, une puissance importante de Terra. Partant de là, elle représentait un ennemi de valeur pour Sylvandell.

« J’me demande bien ce qu’ils veulent à ce gars-là…
 -  Il suffit d’aller l’interroger, répliqua le Commandeur, venant à leur hauteur sur son cheval.
 -  Je t’en prie, répondit vertement Tywill. Parler avec tous ces marchands m’a fatigué, et je sens que tu as besoin de te défouler. »

Le Commandeur sauta de son cheva, et délaissa ses deux longues épées, frottant entre elles les griffes de dragon courbées qui ornaient ses mains. Deux longues griffes pour chaque main, apparemment amplement suffisantes pour lui. Il s’avança vers les soldats. En voyant le convoi, ces derniers se retournèrent, et semblèrent surpris de les voir.

« Ils… Ils sont déjà là ! paniqua un soldat, avant que celui qui semblait être le chef n’intervienne.
 -  Que veux-tu, le drôle ? Votre petite troupe n’a aucune chance contre nous… »

Les soldats étaient bien une petite dizaine, mais le Commandeur ne répondit pas. Un Commandeur ne répondait pas à des ploucs. Deux soldats ennemis sortirent des arbalètes, les tendant vers le Commandeur qui continuait à tranquillement avancer. Le sergent de cette petite escouade fit signe à un soldat armé d’une épée d’aller s’en occuper. Obtempérant, ce dernier se rua vers le Commandeur, qui évita le coup de lame d’un pas de côté agile, et frotta ses griffes particulièrement tranchantes contre le cou de l’homme, répandant deux traînées de sang sur le sol. Le Commandeur se mit ensuite à courir, faisant preuve d’une vitesse redoutable, que son armure ne soupçonnait pas, et sauta en l’air, semblant littéralement décoller du sol, avant de fondre sur un soldat armé d’une hallebarde, enfonçant profondément ses griffes dans sa gorge, les faisant ressortir de l’autre côté. Armé d’une masse, un soldat tenta de l’abattre sur lui, tandis qu’un autre armé d’une pique l’envoyait pour essayer d’enfourcher le Commandeur. D’un pas de côté, ce dernier esquiva la masse, et coinça le bout de la pique entre ses griffes, et, en se retournant rapidement, envoya le bout de la pique transpercer le cerveau de l’autre soldat, utilisant son autre main pour découper le dos du soldat, déchiquetant son armure légère comme du beurre, répandant de nouvelles explosions de sang un peu partout.

Un arbalétrier essaya d’en profiter pour lui tirer dessus, mais il était bien trop prévisible. Le Commandeur lut dans ses yeux, dans la posture de son corps, de l’arbalète, pour savoir où le tir irait. Le carreau fila droit vers le Commandeur, mais fut dévié par les deux griffes de dragons. Sans plus attendre, le Commandeur se précipita sur les autres soldats. Armé d’une épée, un soldat tenta de le tuer en frappant de haut vers le bas, mais l’homme de Sylvandell para la lame avec ses griffes de dragons, et utilisa l’autre griffe pour ouvrir en deux le ventre du soldat, faisant vomir des boyaux. Il le poussa du pied, et fonça sur les autres soldats.

De cette « bataille », qui tenait plus d’un massacre qu’autre chose, un seul soldat parvint à s‘enfuir. Un Commandeur se battait généralement ainsi, en laissant un vivre pour qu’il aille raconter ce qu’il s’est passé. Le convoi approcha, et Alice essaya de ne pas montrer son écœurement passager en voyant les tripes à l’air d’un soldat, l’odeur écœurante qui commençait à s’échapper. Le Commandeur n’y avait pas été de main morte avec ces pauvres bougres, et elle alla voir l’homme qui gisait au centre. Il semblait comateux, fiévreux.

« Sûrement un quelconque paysan qui se faisait trousser par une patrouille. Laissons-le crever là.
 -  Il est assez inhabituel de tomber sur une patrouille de Nexus, en étant justement si éloignée de Nexus », nuança le Commandeur, essuyant ses griffes.

Alice vit que le jeune homme avait un sac, et, sans se soucier de son intimité, l’ouvrit, trouvant une curieuse missive, portant le sceau de Nexus. Elle lut rapidement la lettre.

« Père ! Vous devriez lire ceci ! »

Elle lui tendit le bout de papier, que Tywill parcourut des yeux, avant d’hausser les épaules, de le rouler en boule, et de le jeter par terre.

« Si ces pleutres de Nexus veulent nous attaquer en traîtres, qu’ils viennent ! Je commençais justement à trouver le voyage longuet ! Bien, repartons, Sylvandell me manque. »

La caravane allait repartir, laissant sur place les cadavres, ce qui n’était pas surprenant, mais aussi le mystérieux messager. Alice le regarda brièvement, puis regarda son père.

« Père ! Il est blessé ! L’hospitalité nous impose de…
 -  L’hospitalité ne s’applique qu’à Sylvandell ! répliqua, sur un ton sec, Tywill. Or, aux dernières nouvelles, nous sommes dans une contrée inconnue, alors je chie sur ton hospitalité !
 -  Il… Il pourrait détenir des informations supplémentaires sur nos assaillants…, tenta-t-elle.
 -  Tout ce qu’on a besoin de savoir, c’est qu’ils pissent, chient, et crèvent comme tout le monde. Qu’est-ce qu’on peut en avoir à foutre, de leurs noms, de leurs matricules, de leur portée ? »

Se mordillant les lèvres, n’aimant pas trop l’idée d’abandonner quelqu’un de blessé ici, au milieu des cadavres, susceptible  d’être dévoré par des animaux sauvages, elle tenta d’agir, de trouver quelque chose.

« Une troupe de Nexus n’a rien à faire ici !, s’emporta-t-elle. Comment seraient-ils que nous sommes là, si ce n’est par le fait de traîtres ? Peut-être qu’il sait des informations ! »

Une réplique bien mordante perla sur les lèvres de Tywill, mais son page posa une main sur son épaule, comme pour lui démontrer la futilité de son geste. Pestant, Tywill ordonna à deux hommes d’aller chercher l’homme, leur apothicaire, et de se mettre en route. L’homme fut mis sur une espèce de banquette dans un chariot repli de produits et de capsules, et le convoi se remit en marche, tandis que l’apothicaire du convoi l’examinait. Alice alla se glisser derrière le convoi, intriguée par ce mystérieux personnage.

Contrairement à son père, elle ne partageait pas sa confiance naturelle envers Sylvandell et sa supériorité sur Nexus. Qu’est-ce qui avait bien pu amener cet homme à être ainsi molesté et blessé ? La curiosité de la petite Princesse était à nouveau titillée…

Ruse Artell

E.S.P.er

Et après on me demande pourquoi j'insistais autant pour découvrir Sylvandell et sa royauté... Que plus jamais on me repose la question, avec ce que je venais de vivre à l'instant, rien que ça... Je vous dis pas la difficulté que j'avais eu les premières secondes de garder mon "calme" tellement j'étais excité.

__________

L'heure était arrivé. Des bruits de chevaux arrivaient de derrière, Ruse n'avait pas pris d'assaut l'escouade trop tôt, c'était même juste. Il aurait pu tenir maximum une dizaine de minutes, sinon il aurait du utiliser son pouvoir et montrer qu'il était plus qu'un simple soldat. Discrètement, il sortit apposa sa main à son cou, où se trouvait un espèce de collier où était attaché une petite boule d'herbes et de médecine. Vous vous en doutez, elle n'était pas là que pour décorer et l'aspect du soldat qui priait pour sa famille avant de mourir sous l'honneur n'était qu'un jeu dont il usa les procédures pour avaler ni vu ni connu la drogue. Non, rien de méchant, si son plant allait réussir, il se ferait aider par des docteurs et autres sorciers. Alors ce n'était qu'un simple calmant, bien qu'assez fort et donc assommant. Et si on arrive à prouver qu'il avait avalé cette médecine, il n'avait qu'à jouer sur la douleur insupportable provoquée par... bah, c'est la suite du plan, donc suivez bien.

Maintenant, il était sur un genou, respiration haletante, alors qu'un seul homme arriva près de lui. Il avait en lui un style de combat sans limite, heureusement encore qu'il avait la finesse de ne pas tuer par mégarde le blessé. Ruse avait bien sur entendu parler de ces types en armures, noblement décorés, habiles, puissants, certains les appelaient parfois les invincibles, mais leurs véritable nom, les Commandeurs... Ils n'avaient rien à envier aux soldats royaux du Nexus ou d'Ashnard. Quelle férocité... Le pirate en été presque jaloux et quelque part, il en riait. C'était donc ça un Commandeur? Ne le faite pas rire, il pouvait bien en démonter un à lui tout seul... Ouais, un, mais voila, ce n'était qu'un seul Commandeur, et pour être celui qui accompagnait le Seigneur, il devait être encore plus fort qu'un simple de sa troupe. Oui, c'était l'une des premières raisons qui avait poussé le "soldat d'Ashnard" à mettre en place ce plan... Être témoin d'une telle scène. Parlant de témoin, "l'allié" avait laissé fuir une victime qui devait en ce moment remporter le concours de course à pied en armure, apeuré par l'ennemi. La raison? Dur de la deviner, il y avait aussi des rumeurs sur ce phénomène, c'était ce genre de témoin lâche qui était venu raconter ce que l'on sait sur Sylvandell.

Quand le combat fut fini, Artell ne savait plus trop quoi faire. Il était bien préparé mais éblouis par cet homme en armure, il était cloué sur place. Il s'apprêtait à porter le message quand il n'eut plus de force restante. Son pouvoir se dissipa pratiquement entièrement, il devait même se forcer pour garder la "fièvre" active maintenant. Le plan allait échouer... Il s'en fichait de rester à côté de ces cadavres, si jamais il était laissé sur place, au moins il était en vie. Nan, c'était pas ce qu'il voulait et heureusement, merci cette jeune femme curieuse qui sans aucune gêne vint fouiller les affaires du garçon. Pouvant encore entendre les sons autour de lui, il comprit que c'était surtout grâce à cette fille qu'il allait être à bord du convoi. Allait-ce suffire? Il était d'accord pour dire que ce soldat "surpuissant" était un homme capable, mais de là à suffire pour une embuscade?

Nouvelle étape en cours maintenant, il devait faire le pas, malgré son état. Un type s'était mit à le soigner, après avoir été déposé dans un chariot de marchandises étranges... Étaient-ce des soins? C'était pas important pour le moment...

-"Il... Il faut... changer... Il faut... changer..."

Il bougeait à peine, sa voix ne pouvait être entendue que des personnes présentes à ses côtés, malgré qu'il faisait des efforts pour élever la voix.

-"Bien plus... nombreux... Des Espers... des sorciers... Il faut... changer..."

Il avait beau jouer le jeu du grand malade, il l'était réellement devenu avec ce qu'il avait préparé. Il secoua doucement la tête, simulant une petite crise. Il ne criait pas, mais gigotait, forçant l'apothicaire à le lâcher un court instant, court instant durant lequel Ruse reprit une température normale le temps de parler assez bien.

-"Ce n'était... que... que des éclaireurs... Ils ont préparé... des embuscades... Des Espers... Il faut changer de route... ils sont trop nombreux... sans tarder, des mercenaires ont été engagé... tué... ils les ont tous tué... mes supérieurs... mes compagnons...  ils vont utiliser des explosifs... trop dangereux..."

Ne me demandez pas où il arrive à désespérer avec autant de sincérité.... Hey! Je vous rappelle que si le convoi se fait détruire, sa vie y passe aussi donc oui, il était quelque pas effrayé. Sa vie était entre les mains de Sa Seigneurie maintenant. Peut-être qu'ils étaient assez fort pour survivre, mais si l'effet de surprise les prenait dans le dos, ils y risquaient beaucoup. Une fois calmé, il avait déjà réactivé son pouvoir pour garder cette "fièvre", les migraines revenaient déjà.

Vous le traiterez peut-être de monstre pour avoir organisé un truc pareil, mais dans un sens, il n'était que le responsable indirect. Celui qui avait prévenu tout ça était l'Espion, mais Ruse était content... Il avait subi tellement de tortures mentales à cause du Nexus que ça le soulageait de les attirer dans les crocs de Sylvandell. Il n'aurait aucun regret, après tout, ces gardes auraient peut-être été la cause de sa mort pour avoir déserté l'armée.

[Mon dieu le petit salopard ce Ruse xD]

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

[HRP]J’avoue que ses plans pour rejoindre Sylvandell sont assez tortueux xD[/HRP]

Le mystérieux individu ne semblait pas en très grande forme. L’apothicaire manipulait plusieurs potions et onguents différents, tandis qu’Alice, curieuse, restait derrière le convoi, se demandant ce qui se passait. Elle ignorait que Sylvandell représentait à ce point une menace pour que le Nexus envoie des hommes aussi loin de leur territoire. Les soins de l’apothicaire commencèrent à produire des efforts, car le jeune homme commença à remuer, et à prononcer des phrases. Alice se rapprocha un peu. Bien des mots de l’homme étaient incompréhensibles à comprendre, mais elle en comprit néanmoins certains, et fronça les sourcils quand l’homme parla d’une « embuscade », de sorciers maléfiques et d’ESPers qui les attendraient un peu plus loin. Comment savait-il tout ça ? Dans sa tête, elle s’imaginait déjà un commis, un espion, ou un page, désireux de trahir Nexus pour rapporter ces informations à Sylvandell. Restait néanmoins à en déterminer le mobile. Sylvandell n’était pas connue pour sa générosité à l’encontre des délateurs, estimant que, si quelqu’un avait trahi un camp pour un autre, rien n’empêchait qu’il le fasse à nouveau.

« , murmurait d’une voix calme l’apothicaire, détendez-vous, détendez-vous… J’ignore de quel sorte de maléfice vous êtes atteint, mais vous énerver ne fera qu’encourager le mal. Reposez-vous, pendant que je cherche quel traitement appliquer. »

Alice aurait au contraire désiré qu’on le secoue comme un prunier pour le forcer à dire ce qu’il savait, et elle décida de rapporter ces informations à Père, laissant l’apothicaire faire son office sans le harceler. S’éloignant de cette caravane, elle alla en tête, retrouvant son Père, qui discutait avec le Commandeur.

« Je trouve que tu te laisses aller…
 -  Ah vraiment ? N’ai-je donc plus le droit de m’amuser ?
 -  Là n’est pas la question. Le fait est que…
 -  Père ! Père !! s’exclama alors Alice.
 -  Allons bon, que me veux-tu encore ? s’exaspéra Père. Tu veux que nous allions chercher une tisane pour ce bon à rien qui se prélasse sur mes couvertures, et y répand sa saleté ?
 -  Il… Il a parlé !
 -  Fort bien, il n’est pas muet. N’oublie pas de préciser à l’apothicaire de facturer les soins qu’il utilisera. La charité est un concept hypocrite développé pour que les faibles se complaisent dans leur médiocrité. »

Elle soupira devant les raisonnements étriqués de son paternel, et décida de revenir à l'assaut.

« Ce n’est pas ça, Père !
 -  S’il a parlé, c’est qu’il a la force de parler. Un mourant n’a pas la force de parler, il s’accroche à survivre. Qu’on le balance hors de mon convoi !
 -  Nous allons être attaqués !
 -  Encore ? ironisa Tywill. Diable, c’est une manie !
 -  Il… Il a parlé d’une embuscade, de sorciers, d’ESPers, de…
 -  Un sorcier, ça crève en un coup de lames, et c’est pareil pour un ESPer, trancha le Commandeur. Et il paraît que je rouille…
 -  Nous devrions changer d’itinéraire… Il y a sûrement d’autres routes qui…
 -  NON ! rugit alors le Roi, tournant vers Alice un regard furieux. Si le délire de ce garçon de café est exact, tu crois que je suis homme à fuir devant le danger ? Que ces tapettes et ces eunuques pas foutus de savoir par quel bout tenir la lance viennent se ramener devant moi, et je leur ferais sortir leur cul puant de miteux par leur sale gueule ! »

Alice soupira devant un langage aussi fleuri.

« Mais, Père… tenta-t-elle tout de même d’insister.
 -  ’Suffit ! Je discutais avec mon compagnon d’armes. M’interrompre est malpoli, même pour mon ‘‘Joyau’’. »

Une telle phrase équivalait à la fin de la discussion. Soupirant, Alice ronchonna un peu, et décida de retourner voir l’apothicaire, retournant vers le milieu du convoi.

« Comment va-t-il ?
 -  Il souffre, répondit simplement l’apothicaire, ce qui amena Alice à lever les yeux vers le ciel.
 -  De quel maléfice ?
 -  Ça, j’sais pas trop… Vous croyez qu’on a tout un bon équipement dans une caravane ? On est loin des laboratoires de médecine et d’alchimie du royaume, belle Dame, et, tout ce que j’peux vous dire, c’est qu’il souffre, mais j’sais pas trop de quoi encore… Un maléfice mystérieux, à n’en pas douter. Je pencherai pour un empoisonnement, mais c’est encore trop vague. Tant qu’il survit, c’est le mieux que je puisse faire. »

Alice remercia le docteur, et retourna à un autre niveau du convoi. Les montagnes de la région de Sylvandell n’étaient plus très éloignées, et le terrain commençait à se bosseler. On apercevrait sans doute sous peu l’immense pont surplombant le fleuve qui trouvait son origine à Sylvandell. Alice serait rassurée quand ils seraient ; c’était l’entrée du royaume, et le pont était toujours gardé, avec un petit fort à l’entrée, et un autre petit fort à la sortie.

*Suis-je lâche ? se demanda-t-elle. J’ai peur d’une attaque, mais un dragon ne craint pas l’adversité. Il l’affronte bravement…*

La Princesse en soupira. De toute manière, elle était intimement convaincue que Père était invulnérable. Rien à craindre, tant qu’il était là. N’était-il pas le Lord Commandeur, après tout ?

Ruse Artell

E.S.P.er

Les plans les plus tordus sont aussi les plus dangereux... J'étais au courant des risques, mais je crois que là, ça va un peu beaucoup plus loin que prévus...

__________

Il avait beau être modeste en précisant qu'il se trouvait loin de ses locaux spécialisés pour ce genre de maux, l'apothicaire était bien plus doué qu'on pourrait le croire. Ses divers remèdes contrecarraient bien les douleurs provoquées par les plaies bien que légères, autant qu'il avait de plus en plus de mal à garder son pouvoir stable. Il avait eu du mal à l'apercevoir de suite, mais à ses côtés se trouvait une bien noble dame. Son unique présence dégageait une atmosphère bien plus douce et chaleureuse que le reste du convoi, comme une petite lueur qui brillait au milieu de l'obscurité. Il reconnut sa voix, c'était celle qui avait parlé au chef de la troupe pour quérir son autorisation quant à le garder à l'abri et le soigner. Seulement, Ruse était au courant de l'hospitalité de Sylvandell, surtout le paragraphe ou rien n'est gratuit. Il était prêt à payer le prix de toute manière, il accomplissait quelque chose de grand.

Le pirate reprenait son calme, il était calmement assis, adossé contre la paroi du chariot gardé à l’œil par l'habile docteur qui veillait à surveiller l'état de santé et la progression de sa récupération. Si les soins n'avaient pas calmé ses maux de tête, il est fort à parier qu'il aurait cramé son cerveau depuis un long moment. Bien sur, il ne l'aurait pas fait et aurait montrer qu'il avait bonne fortune en "se soignant" tout seul. C'est ce qu'il commençait à faire, ne voulant pas non plus faire croire à une peste contagieuse qui signifierait qu'on le brûlerait dans les secondes qui suivent... Ça serait ce que l'on appelle l'ironie du sort...

-"Je ne saurais me montrer suffisament reconnaissant pour toute cette attention que vous m'apportez mon bon monsieur et je me montrerais généreux quant à la satisfaction de vos honoraires."

Il fallait bien montrer un signe de vie... Il souffrait réellement, c'est sur, semblant fatigué, il l'était vraiment. Mais il n'était pas mort et commençait doucement à reprendre quelques uns de ses sens.

-"Pardonnez ma vilaine curiosité, mais j'ai cru comprendre du peu que j'ai pu entendre, avant d'être embarqué, que la ravissante jeune femme qui se trouvait ici à l'instant était celle à qui je devais la grâce du dirigeant de votre convoi. Je ne pourrais me pardonner si je ne pouvais pas savoir à qui je me dois de présenter mes plus sincères remerciements."

Son ton était calme, tranquille. Il avait l'habitude des paroles de haute classe bourgeoise, il avait été éduqué pour servir l'armée de Nexus après tout aux origines, donc scolarité s'imposait. Bien qu'il commençait à avoir des soupçons et d'où l'origine de ses questions, il avait bien peur que les deux personnes concernées de ce convoi était bien plus que de simples personnes comme attendues via le contrat. Remarquez, Ruse n'a jamais été mis au courant des détails, si ce n'était qu'il aurait l'opportunité d'infiltrer le royaume de l'intérieur sans aucune crainte. Bien sur qu'il ne croyait pas à tout, il était prêt à se faire affliger un coup de traitre à tout moment.

-"Excusez mon impétueuse folie, mon cher, mais je tiens à vous rassurer que je ne suis pas atteint d'une quelconque maladie qui pourrait mettre en danger la vie de mon entourage."

Artell s’apprêtait à donner de plus amples informations quant à la cause de sa maladie, mais il devait patienter. Le contrat avait bel et bien parlé de fortes chances de rencontrer une embuscade en chemin s'il gardait la même route. Mais oui, effectivement, Sylvandell était trop fier de sa puissance pour prendre détour, tout le monde le savait à l'heure actuelle, alors quoiqu'il arrivait, on devait franchir l'ennemi, mais où? Peut-être qu'il n'y avait plus rien à craindre au contraire et que tout se passerait pour le mieux.

Il s'était alors tût, préférant prendre ce moment de calme pour se reposer et réfléchir à la suite des événements. Le garde d'Ashnard ne connaissait pas très bien la géographie internet de sa destination, à part le fait qu'il se trouvait en montagnes avec plein de dragons. Donc si une embuscade devait toujours avoir lieu, ça ne serait pas à l'intérieur du royaume, ça serait bien trop dangereux et suicidaire. Réfléchis Ruse, réfléchis... Qu'est-ce qu'il pourrait encore se passer? Voila ce qui arrive quand on demande service à des personnes en qui il ne faut jamais avoir confiance. Soit, peu importe le cas, il finirait quand même par arriver à la fin de son objectif.

La suite du voyage se passa sans embrouille, jusqu'à arriver à la limite du terrain. Le chariot s'était arrêté, que se passait-il? Ah, déjà remit en route. Regardant autour de lui, il put voir un espèce de fortin, on rentrait donc à la maison, comme on disait. Un pont? Il était assez long et solide à vue d’œil, ça prendrait quelques minutes à traverser complètement ce sol de pierre.

-"Je dois bien avouer ma foi que ce puissant guerrier, le Commandeur je crois, m'a de plus impressionné alors qu'il décima l'ennemi."

L'interlocuteur n'eut le temps de répondre qu'une puissante explosion retentit, forçant l'arrêt du chariot au même moment. Les yeux de Ruse s'écarquillèrent, il ne s'attendait pas à ce que ça aille aussi loin. Le convoi venait de traverser environ un tiers du pont, arrivant vers la moitié, alors que la suite du chemin venait littéralement de s'effondrer. Le jeune homme ne pouvait pas voir ce phénomène, ce qu'il avait en ligne de mire par contre, c'était l'arrière du convoi, où un rassemblement s'était formé. Bizarrement, la couleur de leur tabard n'était pas spécialement pareille que celle de Sylvandell... Intrigué, notre ami descendit du chariot avec les plaintes du type qui le surveillait, appuyant qu'il mettrait sa santé en danger s'il sortait maintenant. Il regarda le bout du pont d'où ils venaient...

-"C'est quoi ce bordel..."

Il avait beau avoir les yeux encore un peu flou avec tout ce qu'il avait reçut, ils ne le trompaient pas pour autant, ils étaient à leurs trousses, Nexus, comptant bien piéger ce convoi...

[Si au contraire tu désire (Princesse qui décide avant tout xp) que le reste du voyage se passe sans embrouille, précise par mp, je retirerais de suite la partie correspondante ; ) ]

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

[HRP]Ça me va ^^[/HRP]

L’apothicaire avait visiblement réussi, signe que ce commis devait être plus qu’un simple commis, ou messager. Néanmoins, son rôle n’était pas de poser des questions, et, tandis que le patient s’asseyait dans un coin, reprenant ses esprits, l’apothicaire notait avec une plume sur son manuscrit les résultats de cette consultation imprévue, les lotions utilisées, tout en y ajoutant, fort naturellement, le coût de la main d’œuvre. Tandis qu’il notait, le vieux médecin fut dérangé dans ses calculs par les explications du jeune individu.

« Je ne saurais me montrer suffisament reconnaissant pour toute cette attention que vous m'apportez mon bon monsieur et je me montrerais généreux quant à la satisfaction de vos honoraires.
 -  Si vous vous sentez l’âme si généreuse, répliqua sèchement l’apothicaire, je tâcherais de me montrer généreux dans la facturation de mes honoraires. »

Il retourna sur ses papiers, espérant n’être plus dérangé, mais était visiblement tombé sur un bavard L’apothicaire aimait soigner les Commandeurs, car ils ne disaient rien, ne lui parlant jamais. Pourquoi iraient-ils s’abaisser à parler avec des gens comme lui ? L’apothicaire regarda brièvement le jeune homme en fronçant les sourcils derrière ses lunettes, tandis que ce dernier poursuivait.

« Pardonnez ma vilaine curiosité, mais j'ai cru comprendre du peu que j'ai pu entendre, avant d'être embarqué, que la ravissante jeune femme qui se trouvait ici à l'instant était celle à qui je devais la grâce du dirigeant de votre convoi. Je ne pourrais me pardonner si je ne pouvais pas savoir à qui je me dois de présenter mes plus sincères remerciements. »

Ce ton pompeux, princier… Sûrement quelqu’un qui avait côtoyé les gens de la haute noblesse. Soit un page, soit le gigolo d‘une quelconque dame mal foutue avec son mari… Pour toute réponse, il grommela, avant de mettre la plume dans son encrier, et de donner une réponde un peu plus consistante.

« Vous devez la vie à Madame Alice Korvegan, Princesse de Sylvandell. Même si, vu la vitesse à laquelle vous caquetez comme une vieille pie, je pense qu’on aurait pu vous laisser là-bas. Ça ne m’aurait pas privé de ma sieste. »

Bourru, l’apothicaire était à l’image de Sylvandell. Alice, elle, était assez éloignée de ce chariot, et ne les entendait pas, préférant voir le fortin qui se rapprochait, avec la promesse des dragons, derrière l’un des immenses ponts permettant de surplomber le fleuve en sa partie la plus rapide. Le fleuve était déchaîné en contrebas, et bâtir ce majestueux pont, qui menait directement à un col, n’avait pas été une mince affaire. L’apothicaire, lui, approchait de la fin de son compte-rendu, quand le jeune homme recommença encore à parler, donnant la conviction à l’apothicaire qu’ils avaient récupéré un damoiseau, le genre à caqueter des heures et des heures. Ah, la jeunesse !

*’Mériterait qu’on lui coupe la langue, et qu’on la lui fasse bouffer, oui…* estima l’apothicaire.

« Je dois bien avouer ma foi que ce puissant guerrier, le Commandeur je crois, m'a de plus impressionné alors qu'il décima l'ennemi. »

Tournant la tête, l’apothicaire entreprit de répondre, quand il y eut une grosse explosion. Il sursauta, se redressa, sans comprendre ce qui se passait, et sortit de la caravane. Deux cavaliers à l’arrière gisaient sur le sol, des flèches et carreaux dans le corps, et il vit une troupe d’hommes s’approcher. A l’avant du convoi, Alice contemplait, interloquée, le pont détruit, comprenant mieux pourquoi leur rescapé avait parlé d’« explosifs ». Le pont en lui-même, sa structure, était intact. Des bombes avaient été palées le long du haut d’un des immenses piliers de pierre, et l’explosion avait soufflé le haut du pilier, ainsi qu’une petite partie, comprenant plusieurs mètres, de la surface du pont, tuant les trois éclaireurs se trouvant dessus au moment où la bombe avait explosé. A quelques centimètres près, Alice serait également tombée. La déflagration l’avait renversé sur le sol, et, quand elle s’était relevée, elle voyait un trou brisé devant elle, avec de multiples lézardes, et avait bien cru tomber, avant que la solide main de son père ne l’agrippe au col, et ne la jette à l’arrière. Relevant la tête, elle avait cru voir, le long de la surface rapide de l’eau, trois têtes voler rapidement au loin, avant de disparaître.

« Qu’est-ce qui se passe ? s’exclama-t-elle.
 -  Z’ont osé, ces salauds… Mon pont !! fulminait Tywill.
 -  Laissez-moi m’occuper de ces vauriens… commença le Commandeur, s’attirant un regard de noir de la part de Tywill.
 -  ’Vais leur faire bouffer leurs prop’ couilles ! » trancha-t-il.

Le visage ivre de fureur, Tywill se redressa, et entra dans sa caravane, récupérant un objet, et en sortit. Alice le suivit prudemment, et reconnut, à deux armes, l’arme qu’affectionnait Tywill. Sylvandell comprenait bien des armes terrifiantes, inspirées des dragons, et confectionnés par des forgerons talentueux, embellis par des alchimistes et autres mages qui donnaient des instructions spécifiques aux forgerons pour y forger des runes magiques, utilisant ensuite des potions pour leur donner des pouvoirs. En l’espèce, Tywill portait une arme à deux mains, un immense marteau de guerre, qu’on appelait généralement le « Marteau du Dragon ».

Il alla à l’arrière du convoi, suivie par Alice, le Commandeur, et d’autres gardes. Ils avaient traversé le fortin, mais constatèrent que la maigre garnison qui s’y trouvait s’était retournée contre eux… Il était plus probable que quelqu’un avait réussi à s’y infiltrer, à tuer la faible garnison, et à la remplacer par une autre. Tywill s’avança en avant, et un homme marcha vers lui, dans une armure de combat un peu plus perfectionnée que les autres armures des fantassins légers de Nexus.

« Au nom de Nexus, de Son Autorité légitime, de Sa Céleste puissance, moi, Capitaine Delnarion, ait été chargé d’exécuter la sentence prononcée par Nexus, qui vous condamne à mort par contumace ! »

Sans répondre, Tywill se contenta de tourner sa tête l’un de ses pages, qui lui amenait son heaume. Tywill l’enfila, et marcha vers eux.

« Je vous demande de vous rendre, et vous assure que votre exécution sera rapide et indolore, et que vos hommes seront sains et saufs ! »

Encore une fois, Tywill l’ignora complètement, se contentant de marcher. Sous son heaume avec une longue plume rouge, Delnarion sembla réfléchir brièvement, déglutissant légèrement. Alice, elle, était triste pour les hommes que ces individus avaient tué, tout en se demandant comment ils s’y étaient pris pour réussir à poser une bombe. Elle sentit soudain une énorme main se poser sur son épaule, et tourna la tête.

« Hodor, lui dit une voix reconnaissante.
 -  Hodor !! » s’exclama Alice en lui prenant la main.

De sa position, elle était à hauteur du pantalon d’Hodor, et sa joue frôla une espèce de tâche sur son pantalon, à hauteur de son sexe… Ce qui la fit rougir, en comprenant à quel loisir Hodor s’était adonné dans sa caravane. Difficile d’être surprise, après tout ; c’était elle qui, à Tekhos, avait, sans vraiment le vouloir, révélé à Hodor qu’il n’était pas un eunuque, et avait des pulsions sexuelles.

« Veille sur moi ! intima-t-elle.
 -  Hodor », confirma-t-il.

Le Capitaine ennemi, Delnarion, plongea son regard dans ceux de son Père, ne voyant rien qu’une fente noirâtre, bouillonnant de haine, alors que le bout du marteau se mit à flamboyer de flammes bleuâtres. Delnarion entreprit de se reculer, faisant signe à plusieurs arbalétriers de lui tirer dessus. Trois arbalétriers armèrent leurs arbalètes, et mirent en joue le Roi de Sylvandell. Delnarion leva sa main, prête à l’abattre.

« Dernière sommation, Roi de Sylvandell ! Ne nous forcez pas à tuer un vieux débris ! »

Le Roi semblait fulminer sur place, et Alice eut pitié d’eux. Delnarion pesta, et abaissa sa main. Alors que les arbalétriers allaient tirer, des ESPers accompagnant l’escouade de Delnarion agirent, et les carreaux se nimbèrent de flammes magiques en sortant, filant à toute allure vers l’armure de Tywin… Et se fracassèrent dessus. Les carreaux rebondirent, se brisèrent contre l’impénétrable armure de Tywill, qui poussa alors un rugissement de rage, et, sans crier gare, balança son marteau en avant, faisant preuve d’une force cylopéenne. Le marteau passa au-dessus des hommes de Delnarion, s’écrasant sur la cour, et, après un bref moment de circonspection de la part des ennemis, Tywill s’élança, courant à toute allure, tel un taureau enragé, vers ses proies. La charge de Tywill dans toute sa splendeur. Terrorisés, les trois arbalétriers tentèrent vainement de s’en aller. L’un fut piétiné par les jambes du Roi, et on entendit de sinistres craquements, tandis que les deux autres furent bousculés par les bras imposants du Lord Commandeur, et firent une chute prodigieuse dans l’eau, basculant dans le vide.

Les deux ESPers qui avaient amélioré les carreaux des arbalétriers tentèrent de répondre. L’un envoya une boule de feu, qui explosa au contact de l’armure dans des myriades de flammes hypnotiques, mais disparurent rapidement, tandis que le second envoya, depuis ses doigts, des arcs électriques relativement impuissants. Ils furent fauchés comme des quilles, et les griffes de dragon jaillissant des mains de Tywill les égorgèrent proprement dans des myriades de sang. L’armure que portait Tywill était la plus résistante des armures, et comprenait à différents endroits des pointes acérées. Seuls les aciers trempés les plus efficaces pouvaient la percer. Tywill manqua Delnarion, qui choisit, pour survivre, de s’accrocher au parapet, sautant de l’autre côté, évitant la charge du mastodonte, qui brisa les jambes d’un soldat, avant de bondir sur son marteau, le récupérant proprement.

Immédiatement, Tywill pivota vers un fantassin armé d’un bouclier et d’une épée, et le frappa avec son marteau. L’arme immense heurta violemment le bouclier, l’enfonçant, mais le coup était si violent que le bouclier rentra en arrière, renversant le chevalier. Le marteau décrivit une boucle en l’air avant de s’abattre à nouveau, s’écrasant sur la tête du guerrier. Le Roi pivota sur place, et vit un soldat armé d’une pique viser sa carotide. Il attrapa la manche en bois de la pique avec sa main gantée, et eut juste à exercer une petite pression pour briser le bois, avant de frapper l’homme avec son genou, ce dernier comprenant deux belles griffes qui s’enfoncèrent aisément dans la cote de mailles, faisant couler les viscères du soldat, qui tomba à genoux. Invaincu, Tywill se tourna vers d’autres ennemis, mais aperçut deux magiciens près d’un tas de pierre, récitant des mélopées. Il s’avança vers eux, mais la formule litanique était finie. Le tas de pierre se mit à trembler, et prit vie, révélant l’existence d’un magistral golem de pierre, qui se dressa avec rage, grondant de colère.


Tywill regarda le golem, qui réussissait le mince exploit d’être encore plus grand et massif que lui, puis le frappa au visage avec son marteau, frappant de toutes ses forces. Le golem en chancela, passa sa main sur son visage, plusieurs morceaux de granit ayant éclaté, mais reporta son attention sur Tywill.

*Celui-là, estima Alice, vous ne le vaincrez pas aussi facilement que les autres, Père…*

La Princesse entendit soudain un cheval hennir à côté d’elle, et vit un cavalier jaillir au galop. Le Commandeur, probablement lassé d’être un spectateur, portant dans l’une de ses mains une épée dont la lame était constituée de séries de griffes vers le haut. Il sauta de son cheval, fit une roulade sur le sol, et décapita proprement la tête d’un soldat occupé à regarder Tywill, avant de se ruer dans la bataille. Alice, elle, jeta un coup d’œil vers Hodor.

« Reste-là, toi…
 -  Hodor », acquiesça-t-il.

Ruse Artell

E.S.P.er

Okay, j'devais faire chier l'autre avec toutes mes questions et conversations inintéressantes... Tiens, ça me rappelait la fois à la taverne où j'avais emmerdé Seth... M'enfin, donc j'avouais que ouais, j'étais chiant, mais qu'elle ne fut pas ma surprise d'apprendre que c'était toute une famille royale qui se trimballait dans ce convoi. Si je m'étais attendu à quelque chose de grand, j'étais tombé sur le gros filon! Le roi et sa fille! Si je savais que le roi était aussi prétentieux à ce point... L'estime que je portais pour Sylvandell en avait pris un coup. Okay, c'était un très puissant royaume, mais de là à penser à chaque mètre qu'il traverse sur son cheval qu'il est l'empire... je dirais l'homme le plus puissant du monde... Heureusement qu'en général, ces guerres entre frontières n'incluent jamais de grandes réelles puissances. Mais bon, c'est sur, la force de ce royaume n'est pas non plus à sous-estimer... Leur unique faiblesse devait surement être ce cruel manque de modestie...

__________

Quand il entendu qu'il avait affaire à la princesse du royaume, le jeune pirate avait encore plus de mal à rester en place. Nan mais sérieux, vous êtes un hors-la-loi, vous piquez des trésors et la première et seule personne du troupeau qui s'inquiète de votre état de santé se trouve être une princesse? On est où là? Dans un compte de fée? ... Mouais, en fait quand on voyait à côté l'ambiance morbide qui émanait de ce Seigneur, ça n'avait pas du tout l'air d'une histoire pour enfants. Cet apothicaire n'était pas non plus amusant... Me dites pas que chaque personne habitant ce royaume est aussi ennuyeux et tyrannique dans ses paroles? En même temps, pour accepter de payer des taxes à un type pareil... Ouais, les insultent et réflexions volaient dans la tête du jeune Ruse. S'il n'y avait pas eu cette explosion, il aurait eu besoin de les évacuer un moment ou l'autre, mais un autre événement se présenta.

Maintenant que ce n'était plus dans sa tête, c'était sur le pont qu'il était paumé l'Esper. Un mélange entre l'excitation de voir le Roi combattre aussi dignement... ou plutôt d'une façon assez barbare, ainsi qu'à celle de participer à une grande belle bataille, de se trouver aux côtés de la royauté, à la peur de se faire tout simplement égorger par le premier assassin qui passerait par là. IL avait d'abord besoin de quelques secondes pour reprendre complètement ses esprits, brûlant les quelques soldat qui passaient par là et qui essayaient de s'enfuir de Tywill. Ce dernier, après avoir déblayer pas mal le chemin, devait maintenant faire affaire avec un golem invoqué par de puissants mages. Deux problèmes: le premier était qu'il était résistant... Le second étant qu'il prenait pas mal de place sur le pont et que les sorciers risquaient de le fournir en magie si le combat contre cette créature de pierre prenait trop de temps.

Il devait bien y avoir plusieurs méthodes de la vaincre, mais il était fort à parier que les stratégies improvisées n'allaient pas être du gout de sa Majesté, têtu comme il semblait être.

-"Me faites pas rire... Ce chef de troupe, le leader de l'attaque? Un mec pareil aurait jamais élaboré une surprise pareille, il serait déjà reconnu et aurait moins l'air d'un fuyard que ça. Il fait pitié ce Delnarion, après on s'étonne pourquoi j'aime pas leur armée..."

Se ronchonnait le jeune garçon à lui-même, essayant d'analyser la situation. Il tentait déjà de comprendre comment l'explosion avait eu lieu. Pour faire péter un pont pareil, fallait y mettre la dose et savoir s'approche sans se faire remarquer. Plus il y pensait, plus quelque part il ressentait une certaine nostalgie, comme une impression de déjà-vu. Il fut rapidement sortit de ses rêves quand plusieurs soldats débarquèrent des côtés du ponts... Pour une attaque surprise, ils l'ont pas faites à moitié, raison de plus pour croire qu'un mec comme de Delnarion aurait été incapable de monter un machin pareil. Ils devaient sans doute attendre qu'enfin, le Commandeur dégage de la scène pour aider Tywill et donc laisser le champ libre. Peut-être qu'ils sous-estimaient les autres, le pirate n'avait remarqué qu'une dernière personne amusante, un espèce de grand homme, qui trainait aux côté de la jeune femme.

-"Super, au moins j'ai de quoi m'amuser aussi."

Ne leur laissant pas le temps de s'adapter à la situation, le "soldat" Artell avait retiré toutes ses pièces d'armures de la main aux bras, laissant ces derniers à peau nue. Ces derniers semblaient anormalement rouges et sourire narquois aux lèvres, le pirate prit une rapide course vers les troupes ennemies pour aider la princesse qui était la cible principale - en dehors du Seigneur en lui-même - pour la "secourir". Il n'était pas informé des capacités de combat du garde du corps de la Princesse et ce n'était pas vraiment le moment pour se dire "Ah tien! Et si je le laissais se débrouiller pour voir?" Arrivé avec eux, Ruse neutralisait sans trop de problème les gardes. Pour monter le pont, ils avaient privilégiés des soldats plutôt agile que puissant, mais qui oserait croire pouvoir battre un pirate quand il s'agit d'abordage? Tout d'un coup, notre garnement se mit à rire légèrement avant de "danser" en rythme avec les attaques ennemies, jouant avec eux comme des jouets qui n'arrivaient pas à l'atteindre. Pendant cette petite scène de théâtre, il prit la parole en visant la princesse, effectuant même une révérence en envoyant balader un assassin.

-"Bien le bonjour Princesse! Je n'ai pas eu l'occasion de vous remercier de m'avoir sauvé la vie alors en échange... Disons que je vais risquer ma vie pour vous protéger en ce moment même."

Avec l'aide d'Hodor, le combat fut rapidement terminé sans trop d'embrouilles. Notre ami se gratta le front, soupirant avant de rire bêtement.

-"Genre moi je risque ma vie? On va pas m'crever aussi facilement!"

-"Ruse-oniisama est toujours aussi fort!"

-"Mouais, je dirais plutôt qu'on a surestimer nos troupes..."

-"J'en ai marre d'attendre! On peut jouer aussi? Ils sont même pas marrant à crever aussi facilement sous nos yeux! Ze veux jouer! Jouer!"

Les voix provenaient du sommet du fortin qui se trouvait derrière le golem. À son sommet se trouvaient trois personnages... Des plus étranges, trois jeunes filles. Disons que le plus surprenant encore était qu'en voyant ces individus, Ruse était cloué sur place.

http://sournoishack.com/uploads/10018744203671.jpg [Indigo: gauche, bleu marine: centre et rouge: droite]

De la droite à gauche, il pouvait facilement reconnaître trois anciennes "camarades" de classe quand il était au domaine réservé aux Espers. Pour sur qu'il oublierait jamais ces garces... La plus grande, la grande sœur, Célia... Celle au milieux aux longs cheveux argentés, Sélène tandis que la petite dernière, aux airs de garçon manqué, Erika. Elles avaient aussi un nom de code qui représentait leur classe de combat... Shadow: elle maîtrisait les ombres dans le sens où elle pouvait rendre invisible tout ce qui se trouvait à l'abri de la lumière, ou alors assombrir ce qui se trouvait sous le soleil. Archer, rien de spécial à dire, le nom parle de lui-même et Mortar... Cette dernière était sans aucun doute la responsable de ces explosions...

-"Sur tous les Espers que j'pouvais croiser de mon enfance, fallait que ça soit ces trois là... J'commence à croire que mon espion était à la fois engagé par moi et par l'armée de Nexus, jouant le double jeu..."

-"Regarde 'niichan! Je suis devenu plus forte! Encore plus forte que toi! Ze peux faire plein de feu d'artifice! Hi hi hi... Tu veux zouer pour essayer?"

-"J'veux pas casser ton trip sœurette, mais on va devoir y aller, ce vieux barbu a pas l'air très amusant à côtoyer... Sélène..."

-"Tout de suite Oneesama, montrons à Ruse-oniisama ce que l'on peut réellement faire."

Si elles donnaient l'air de gamines dépassant pas les 18 ans, elles étaient en fait bien plus âgées que le pirate lui-même, juste que les expériences leurs ont faites garder une apparence comme ça. Elles avaient pour but de sympathiser avec Ruse lors de son entrée, lui faisant croire qu'elles étaient de son âge, avant de le trahir de toutes les manières possibles, histoire de jouer avec les émotions d'Artell.

Ne disant pas un mot de plus, l'archère brandit son arc, s'apprêtant à tirer. Célia posa sa main temporairement sur la flèche, la rendant presque invisible alors qu'Erika venait de poser un enchantement qui ferait exploser le projectile au contact. Et si l'explosion était du même genre que celle qui avait bousillée le pont, c'était pas gagner. Pour éviter que quelqu'un ne se sacrifie ou attrape la flèche au vol, je vise particulièrement le roi ou le commandeur, Sélène tira dans le ciel. Idiote? Pas spécialement, c'était une Esper après tout, elle savait ce qu'elle faisait et la flèche irait se pointer dans la figure d'Alice.

Sans attendre une seconde de plus, le Radiateur prit un bouclier au sol assez léger, reculant un peu...

-"Le grand! Bouge pas de là où t'es, surtout pas!"

Avec la distance, il avait assez d'élan pour courir, sauter sur les épaules d'Hodor, agissant trop vite quelque part pour qu'il réagisse, permettant d'avoir une meilleure hauteur dans son rebond, lançant le bouclier dans les airs, au dessus de la tête de la proie.

-"Couchez-vous!"

En retombant au sol de façon assez maladroite, il ne prit pas la peine de se plaindre qu'il plaqua la jeune femme, sans vraiment être violent, sur le sol avec lui. L'explosion avait eu lieu, mais heureusement, sans trop de problème. Il aida la ravissante personne à se relever, bien que quelque part, il la forçait un peu, dans l'idée bien sur qu'elle reste sur ses gardes, avant de se diriger vers le golem, fulminant de rage.

Un golem? Ça restait de la roche! Si c'était ça qui bloquait le chemin à cause de sa résistance physique, restait qu'à le faire fondre sur place. Il était bien trop enragé pour craindre que Tywill ne l'écrase avec son marteau en même temps que la créature de pierre de même que le Commandeur ne lui tranche un bras. Les yeux de l'Esper dégageait cette aura... Une lumière blanche et bleutée, rappelant presque un fantôme. Il doubla le passage au Seigneur et au Commandeur avait de sauter sur la tête de l'invocation pour lui fondre sa tête et une bonne partie du buste. Pourquoi pas plus? Bah il est pas sur humain non plus... Enfin si, en quelque sorte, mais le golem ne le laissait pas faire et lui avait donné un bon coup de poing, même s'il n'en restait plus grand chose. Soupirant, Ruse se laissa collé contre le bord du pont.

-"Oniisama est idiot... Faire équipe avec des personnes aussi mal élevées et ingrates..."

-"J'préférais quand il jouait avec nous hi hi!"

-"J'dis ça j'dis rien, faut qu'on s'casse les filles... Dommage, j'aurais voulu le kidnapper aujourd'hui pour le demander en mariage!"

Dans un silence, ces trois idiotes disparurent du champ de bataille, ne laissant plus que les quelques soldats qui restaient.

[J'ai fais assez long, histoire de pas faire 36 posts sur cette même bataille ^^']

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

L’escouade de Nexus n’était pas à prendre à la légère. Elle comprenait plusieurs mages, des ESPers, mais aussi des archers et des arbalétriers répartis sur le petit mur du fortin. Pour autant, Alice n’était guère inquiète. Son père n’était pas le Lord Commandeur pour rien après tout, et eux aussi avaient des gardes, qui commençaient à se déployer, même s’ils hésitaient à intervenir. Vu la manière dont Tywill avait chargé, personne ne pouvait dire de quelle manière il interpréterait une aide, soit comme une simple assistance, soit comme un acte de pitié, un aveu de faiblesse. Lorsque l’énorme hache de Tywill ébranla à peine le golem, Alice sentit un léger frisson remonter son échine. On disait qu’attaquer un golem physiquement était pure folie, mais ce n’est pas cela qui découragea son Père.

Lorsque le Commandeur se rua à l’assaut, des soldats en profitèrent pour les attaquer, fondant vers Alice, qui sentit la panique l’envahir, avant que l’une des grosses mains d’Hodor ne viennent renverser un soldat, le faisant basculer dans le vide dans un hurlement de terreur. Ils furent alors rejoints par le mystérieux individu qu’ils avaient sauvé de l’embuscade tantôt, et qui semblait pleinement rétabli. La manière qu’il avait de se battre lui évoquait une espèce de singe agile, évitant les attaques adverses en se dandinant d’une jambe à l’autre, avant de contre-attaquer, frappant juste et bien. Il se permit même de lui parler.

« Bien le bonjour Princesse! Je n'ai pas eu l'occasion de vous remercier de m'avoir sauvé la vie alors en échange... Disons que je vais risquer ma vie pour vous protéger en ce moment même. »

Interloquée, Alice ne trouva rien à répondre, surtout qu’Hodor commençait à s’agacer.

« HODOR ! » s’exclama-t-il en utilisant ses énormes poings.

Il passa devant Alice, qui se recula un peu. Hodor avança vers un fantassin armé d’un bouclier. L’épée du fantassin blessa Hodor au bras, entaillant sa peau, mais cela ne fit que décupler la colère du demi-géant, qui arracha le bouclier en tirant dessus d’un coup sec, et s’en servit pour frapper le soldat ennemi au visage, l’envoya chanceler sur le rebord, où il fut balancé prestement par-dessus bord. Le combat continua à se poursuivre, jusqu’à ce que ce maigre détachement ne retourne à l’entrée du pont.

« Genre moi je risque ma vie? On va pas m'crever aussi facilement! » entendit-elle alors.

Elle regarda l’homme, interloquée. Quel fanfaron ! Elle n’eut cependant le temps de dire quoi que ce soit, car un étrange dialogue s’engagea entre lui et plusieurs femmes se trouvant sur un mur. Alice ne comprit pas grand-chose, si ce n’est le nom de l’homme, Ruse, et le fait qu’il était visiblement tout, sauf un simple messager itinérant. L’impression de s’être fait bernée perla dans l’esprit d’Alice, qui en sentit ses joues se gonfler de colère. Les trois femmes avec qui Ruse discutaient les attaquèrent, et Alice vit une espèce de flèche d’énergie filer droit sur elle. Se servant d’Hodor, Ruse bondit dans le ciel, et parvint à faire en sorte que la flèche explose dans le ciel. La déflagration força Hodor à fléchir les genoux, et cloua Alicce au sol, avant de se recevoir sur elle le fameux Ruse.

« Aïe ! » s’exclama la Princesse, mais sans que Ruse ne daigne se pardonner.

Il se releva, et partit rejoindre son père, qui se battait avec le Commandeur sur la petite cour du fortin. Elle entreprit de se relever, et constata que son pantalon blanc était déchiré à un endroit, ce qui acheva de l’énerver.

*Je ne suis pas un coussin !* songea-t-elle en fulminant.

Hodor l’aida à se relever, tandis que Ruse prêtait main-forte au Roi, faisant fondre la tête du Golem, libérant l’accès à son cou, tandis que les trois dames s’enfuyaient. Sans perdre son temps, Tywill arma à nouveau son marteau, et l’envoya s’écraser sur le cou du golem, s’enfonçant à travers, faisant exploser le golem.

Avec la chute du golem, et la fuite des trois ESPers, les soldats restants étaient réunis dans un coin, sous la direction de Delnarion, qui, en voyant Tywill s‘avancer lui, réfléchit brièvement, sa main tremblotante, avant de jeter son arme sur le sol, et de mettre les genoux à terre.

« Je… Je me rends ! implora-t-il. Nous nous rendons ! »

Ses soldats, aussi terrorisés que lui, le regardèrent, et Delnarion renchérit.

« Déposez vos armes, abrutis ! »

Les soldats ne se le firent pas redire, et tous jetèrent les armes. Tywill, tranquillement, s’avança vers eux, et atterrit devant Delnarion. Son marteau traînait sur le sol, et, pendant quelques secondes, ce fut un silence complet, visiblement très long pour Delnarion, jusqu’à ce que le Roi de Sylvandell relâche son marteau, ce dernier s’écroulant lourdement sur le sol. Tywill retira son heaume, et le déposa au sol.

« Vous m’avez démoli une partie de mon pont. Vous allez le reconstruire. A partir de maintenant, vous êtes mes prisonniers de guerre.
 -  Merci, s’exclama Delnarion, merci, Monseigneur ! »

Tywill grogna, et s’écarta du capitaine, allant vers le Commandeur.

« Dois-je rattraper les ESPers ?
 -  Tu fais ce que tu veux. Moi, je rentre à Sylvandell par ce pont. »

Alice arrivait près de lui, et Tywill loucha sur le pantalon déchiré, mais ne dit rien. En interrogeant les soldats, les hommes de Tywill devaient apprendre que ces derniers avaient trompé la vigilance de la garnison du fortin en se faisant passer pour des marchands d’esclaves. Fort heureusement, la garnison n’avait pas été massacrée, mais enfermée dans les cachots. Il ne fut donc pas difficile d’aller la libérer, tandis que les chariots revenaient sur la cour, et qu’on amenait des blocs de pierre depuis les réserves du château. La zone comprenait bien des carrières et des gisements de pierre, mais de l’autre côté du pont. On chargea d’envoyer un corbeau à Sylvandell, et Tywill, après avoir retiré son armure, ordonna qu’on lui mande Ruse. Il se tenait alors prêt d’un parapet dans le petit fortin, en compagnie de sa fille.

« Théoriquement, je devrais te balancer dans le vide, pour le simple fait que ces trois salopes te connaissent, garçon », commença Tywill.

Dans la langue de Tywill, c’était un remerciement pour avoir sauvé la vie de sa fille.

« Théoriquement, j’devrais aussi, maintenant que t’es sur tes deux jambes, te renvoyer de mes terres, mais ma fille a insisté pour qu’on te conserve auprès de nous. Elle croit qu’on s’est trompés sur ton compte, que t’es pas qu’un simple genre de commis ou garçon de café, et je serais tenté de la croire. Si des ESPers te connaissent, et te parlent comme à un égal, et si tu peux fondre avec tes mains la gueule en pierraille d’un golem, c’est que t’es un ESPer. »

Le raisonnement semblait parfait pour Alice. Malgré ses airs bourrus et ses méthodes cruelles, Tywill restait un Roi. Il contempla Ruse.

« Y a bien des Rois et des nobliaux de province qu’aiment qu’on leur mente, mais j’en fais pas partie, grogna-t-il. Mais y paraît que t’aimes bavasser à nous en faire chialer les oreilles, alors je vais te laisser l’occasion de bavasser, et me dire ce que t’es. »

Pour le moment, Alice ignorait que Ruse avait fait tout ce stratagème pour tenter de rejoindre Sylvandell, et elle pensait, comme Tywill, à autre chose. Sylvandell, après tout, était ouvert aux étrangers. La Princesse était néanmoins convaincue qu’un simple messager n’aurait pas pu se soigner aussi rapidement, et ses prouesses au combat n’avaient fait que confirmer cela. Quand elle l’avait dit à Tywill, sa décision première avait été de balancer Ruse dans le fleuve, mais Alice arrivait au moins à se féliciter d’avoir réussi à lui faire changer d’avis, ne serait-ce que pour l’écouter avant d’éventuellement songer à le jeter dans le vide.

Ruse Artell

E.S.P.er

On m'avait souvent dit de ne jamais crier victoire avant d'être arrivé à la fin du voyage, je crois que maintenant, je garderais bien en tête cette expression. J'aurais peut-être pu rester tranquille si ces trois garces ne s'étaient pas montrées... Voila ce qui arrive quand on fait de vous une machine à tuer instable émotionnellement.

__________

La bataille ne dura plus longtemps. Une fois le départ des trois Espers, les ennemis semblaient désordonnés, apeurés. Ruse était au courant de ça, généralement, on s'appuie énormément sur la puissance des Espers pour faire en sorte que même les troupes de classe moyennes ressortent victorieuse, d'où le manque de véritables soldats royaux. Ils devaient garder ceux-ci pour la véritable guerre contre Ashnard. C'étaient donc elles les cerveaux de cette embuscades. Maintenant que tout était rentré dans l'ordre, le chemin allait prendre du temps à se rétablir. Entretemps, le Roi et sa fille demandèrent la présence du pirate, qui était en train de se reposer depuis tout à l'heure là où il avait été balancé par le golem. Il n'espérait pas passer pour mort, juste que bouger davantage n'aurait fait qu'aggraver la situation. Peut-être que le véritable sens de cette mission personnelle à Ruse allait prendre forme?

Vu qu'il allait parler au Lord Commandeur, il abandonna déjà toute idée farfelue ou idiote. À moins qu'il ne soit d'humeur jouette, il valait bien mieux rester des plus sérieux. Il était posé sur un genoux, il n'aimait pas ces manières de soldats mais approuvait réellement du respect à ce Tywill, non pas au roi qu'il représentait, mais au guerrier qu'il était.

-"Pour les conneries que j'ai fais lors de cette bataille et l'aide que vous m'avez apportée sur la route, je vous présente excuses et remerciements. Maintenant, je vais en venir au vif du sujet."

Il se releva, retirant l'armure de maille qu'il portait venant d'Ashard et frotta la base de son cou sur la gauche, dévoilant un signe comme quoi il avait été éduqué comme Esper.

-"Je suis en effet un Esper moi-même, qui contrôle la chaleur, j'ai plus besoin de faire de démonstration après la cuisson de ce tas d'pierres. Quant à qui je suis réellement, je m'appelle Ruse Artell, mercenaire. J'ai été effectivement engagé par Ashnard pour surveiller les routes, c'était ridiculement bien payé pour une mission de ce niveau de foutage de gueule."

Mercenaire rendait plus classe que pirate niveau diplomatie, bien qu'il faisait les deux. Il avait réellement travaillé pour Ashnard de temps à autres, même si ici, c'était une excuse, si ce n'est que c'était l'Espion qui jouait l'intermédiaire entre lui et la patrouille que le pirate avait rejoint... On pourrait appeler ça du travail en noir. Si on avait pu remarqué un détail particulier chez notre ami lors de cette séance, c'était la colère que l'on ressentait dans ses yeux lorsqu'on faisait référence aux trois "jeunes" filles, Artell gardant au mieux son calme.

-"Et malgré que j'aurais bien fais sans, j'admets connaître les trois garces qui étaient les véritables chefs de cette attaque. Étant un Esper, j'ai été éduqué de force comme tel pour devenir une machine de guerre, on peut dire de façon simple qu'on était sous le même enseignement y a presque dix ans."

Sur le coup, le jeune homme avait perdu sa langue. Peut-être en avait-il trop dit? Non, Tywill savait déjà qu'ils se connaissaient depuis longtemps. On parle pas de façon aussi familière à quelqu'un qu'on venait juste de rencontrer comme ça dans un bar. Et encore moins demander la main... Pour la petite histoire, c'est principalement sa faute qu'on accusait le gosse d'être un peu pédophile sur les bords, à force d'être emmerdé par ces histoires de mariages à la con.

-"Travailler pour vous est une tâche pour laquelle j'ai été payé, je ne trahis pas l'argent. Quant à la présence de ces trois Espers en particulier, il y a une chance sur trois qu'elles étaient là pour me traquer, c'est un de leurs passe-temps favoris."

Il risquait beaucoup à balancer comme ça qu'à cause de lui, on avait attaqué la famille royale, bien qu'il ne s'attendait vraiment pas à les voir.

-"Si vous désirez la moindre informations sur elles, je vous la donnerais volontiers."

Si elles se faisaient courser par un Commandeur, ça foutrait la paix à notre protagoniste, alors il s'en foutait de dévoiler des informations du genre. Voila, il avait tout dit, si ce n'est la véritable raison de sa présence sur ce convoi qu'il n'avait pas besoin de divulguer. Du moment qu'il faisait ce qu'on lui avait demandé, pourquoi chercher plus loin? En fait, en ce moment précis il se fichait un peu de tout, il aurait juste voulu avoir l'opportunité de cramer sur place ses trois anciens ennemis.

-"Ce sera tout pour mon rapport. J'ai naturellement de quoi payer les honoraires de votre médecine et de quoi rembourser autres dégâts que j'ai pu causé."

Il faisait référence notamment aux habits d'Alice, mais avait-il vraiment de quoi rembourser ça? Qui saurait le prix que ce père cruel qui adorait pourtant sa fille avait payé pour un simple habit? Alors autant espérer qu'il payerait le moins possible en divulguant ça sous une autre formulation.

[Tywill est vraiment trippant xD]

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

[HRP]Merci ![/HRP]

Alice observait Ruse patiemment. Elle avait parlé pendant une demi-heure avec son père. S’il avait voulu jeter Ruse par-dessus bord, c’est parce qu’Alice avait été attaquée par les Esper, et qu’il les connaissait. Elle espérait que le jeune homme savait à quel point son père pouvait se montrer irascible et intraitable. Mieux valait qu’il joue l’honnêteté, mais c’est heureusement ce qu’il fit. Ruse commença assez mal, en ployant le genou devant Tywill, un signe de vassalité qui ne sied pas vraiment à quelqu’un d‘autre que les barons de Sylvandell, mais Tywill ne fit aucune remarque, et Ruse commença à parler :

« Je suis en effet un Esper moi-même, qui contrôle la chaleur, j'ai plus besoin de faire de démonstration après la cuisson de ce tas d'pierres. Quant à qui je suis réellement, je m'appelle Ruse Artell, mercenaire. J'ai été effectivement engagé par Ashnard pour surveiller les routes, c'était ridiculement bien payé pour une mission de ce niveau de foutage de gueule. »

Ruse Artell… Ce nom ne disait rien à Alice, mais qu’il soit « mercenaire », c’était à la fois tout et rien. On engageait un mercenaire pour n’importe quoi, que ce soit égorger des enfants dans leur sommeil, faire des actes de piraterie, protéger un convoi… Certains mercenaires avaient un code éthique, d’autres non. Qu’il soit engagé pour surveiller les routes d’Ashnard était encore très vague. L’Empire était grand, et il existait des routes très sûres, et des routes mal famées. Un Commandeur lui-même pouvait se considérer comme un « mercenaire ».

Néanmoins, elle se faisait en tête l’idée d’une espèce de guerrier itinérant, voguant au hasard, au gré des différents contrats et primes qu’il acceptait, sans attache personnelle. Une vie romantique, qui arrivait toujours à trouver un difficile écho dans le cœur rêveur d’Alice… Même si elle ne se voyait pas vivre sur la route, étant très attachée à son royaume. La liberté… Ruse semblait être un homme de liberté, et il poursuivit sur ses explications.

« Et malgré que j'aurais bien fais sans, j'admets connaître les trois garces qui étaient les véritables chefs de cette attaque. Étant un Esper, j'ai été éduqué de force comme tel pour devenir une machine de guerre, on peut dire de façon simple qu'on était sous le même enseignement y a presque dix ans. »

En évoquant les trois autres Espers, Tywill se redressa légèrement, un peu plus intéressé. Les Espers avaient délibérément tenté d’attaquer Alice, sa fille protégée, le « Joyau », comme on l’appelait. Elles avaient bien fait de s’enfuir, avant que Tywill n’aille les attaquer. L’éducation des Esper laissa Alice de glace. Rien à voir avec Sylvandell ; on ne naissait pas Commandeur, mais on le devenait, et il n’était pas nécessaire de naître dans la ville pour le devenir. Ses prochains éléments firent froncer les sourcils d’Alice :

« Travailler pour vous est une tâche pour laquelle j'ai été payé, je ne trahis pas l'argent. Quant à la présence de ces trois Espers en particulier, il y a une chance sur trois qu'elles étaient là pour me traquer, c'est un de leurs passe-temps favoris. »

Il avait peut-être travaillé pour Ashnard, mais cela ce ne revenait pas en soi à travailler pour Sylvandell. Certes, Sylvandell appartenait à l’Empire d’Ashnard, mais le royaume restait pour autant relativement souverain. Ruse avait fini de parler ensuite, sortant les litanies habituelles, et plusieurs secondes s’écoulèrent, avant que Tywill ne finisse par parler.

« Une chance sur trois ? railla-t-il. Ces salopes ont attaqué ma fille. Cela fait donc une chance sur une que cette attaque constituait un attentat royal. Un attentat minable, mal organisé, mais bien tenté. Ils ont démoli une partie de mon pont, et ont directement menacé la vie de ma fille. PYCELLE ! Pycelle ! » s’exclama-t-il alors.

Son page, Pycelle, apparut rapidement.

« Oui, Monseigneur ?
 -  Prenez note, je vous prie… Histoire que je n’oublie pas… Vous serez heureux, sieur Artell, une nouvelle prime verra le jour à Sylvandell. 15 000 dragons d’or. Notez, notez, Pycelle…
 -  Oui, oui, Sire…
 -  Pour chacune de ces trois Esper, je veux 15 000 dragons d’or si on me la rapporte vivante, et 30 000, si on me ramène uniquement sa tête.
 -  ‘‘Sa’’, Sire ?
 -  Oui… C’est la somme par tête. Je ne tolèrerai pas qu’on abîme mes ponts, qu’on me tourne le dos en me montrant leurs culs de poules et leurs rires hystériques, et qu’on attaque ma fille. »

Sylvandell battait sa propre monnaie, et le dragon d’or était la somme élevée. Au niveau des taux de changes, la monnaie sylvandienne était l’une des plus fortes. En gros, cette somme était assez onéreuse, et très tentante. Tywill regarda Ruse.

« Les primes sont affichées dans la partie haute de Sylvandell. A vous de voir si ça vous intéresse. »

Alice se permit un petit sourire. Ce que Tywill venait de faire était tout simplement de permettre à Ruse de rejoindre Sylvandell, mais le Roi estima quand même nécessaire de préciser quelque chose, revenant sur les frais de l’apothicaire.

« S’agissant des honoraires du médecin, vous les règlerez quand nous reviendrons à Sylvandell. J’espère que le pont sera réparé avant ce soir, j’en ai plein le cul. »

La Princesse rougit légèrement, ayant toujours du mal avec le discours très terre-à-terre de son père, et s’inclina poliment, se retirant. Alice n’allait en réalité pas très loin, s’adossant contre un parapet. On avait sorti les esclaves des caravanes, et ces derniers, en compagnie des hommes de Delnarion, convoyaient des pierres depuis les réserves du fortin, dressant un échafaudage, tandis que, depuis l’autre fortin, d’autres ouvriers venaient pour les aider.

S’arrachant du chantier, Alice contempla silencieusement le fleuve déchaîné en contrebas. Dans sa tête, elle se revoyait glisser dans le trou, manquant basculer dans le vide, avant que Tywill ne la saisisse, que son Père ne la sauve. La Princesse soupira, réalisant qu’elle avait été complètement tétanisée en voyant le vide, en voyant les premiers cavaliers tomber, si tétanisée qu’elle s’était sentie glisser, alors qu’elle aurait très bien pu ramper aisément, au lieu d‘attendre que son Père ne vienne la secourir.

*J’ai eu peur… songeait-il, perturbée. Peur que la mort ne me saisisse, au point de redevenir une petite fille…*

La Princesse en soupira, et enfouit sa tête contre ses mains, avant de la relever, et de regarder les montagnes devant elle. Sylvandell, son refuge.

Ruse Artell

E.S.P.er

Pour être franc, je pensais vraiment que cette discussion se serait envenimée du début à la fin, devenant une véritable scène de meurtre avec ma tête roulant aux pieds du Seigneur. Je devais être chanceux, ou alors... Bah chanceux c'est déjà très bien. Tout ça pour dire que ça m'avait vraiment épuisé ce jour là, cette aventure. J'ai même pensé à un moment de tout laisser tomber, de retourner chez moi, passant la nuit à une taverne pour y oublier les soucis auxquels je faisais face. Mais... Serait-ce vraiment le bon choix? En refusant de continuer ce voyage, toutes ces catastrophes et rencontres... auraient été vaines. Je ne pouvais pas le permettre, pas après avoir mi en jeu la vie de tant de personnes, pas après avoir causé la mort de tant d'autres...

__________

Le roi fut bien plus clément que l'on aurait pu l'imaginé. Ruse s'était montré sérieux et n'avait pas caché sa façon d'être: franc et direct. Il avait caché sa situation de pirate, la raison de tout ce boxon qu'il avait provoqué indirectement. Peut-être que le roi avait ressentis la colère émanant des yeux du jeune homme, colère qui était un sentiment que le Seigneur semblait souvent ressentir aussi. Je ne dis pas que c'était la même chose, loin de là, mais un sentiment reste un sentiment. Non, venant de la part de Tywill, ça ne pouvait être que cette autre hypothèse: il était tellement en rogne contre les trois connes qu'il n'avait plus de place dans sa tête pour punir sévèrement Ruse. Ouais, ça devait être ça, paraissant bien plus logique. M'enfin, qui sait? On n'a jamais vraiment été très fort pour comprendre les autres... Nan, Ruse ne l'a jamais été...

Maintenant que tout était réglé, il fallait patienter la reconstruction du pont, ou au moins la partie qui n'était pas décorative, permettant au convoi de reprendre route. Attendant d'être assez loin de toute personne jugée à ses yeux trop bien placée dans les classes sociales, notre ami poussa un long soupir de soulagement. Il pouvait enfin être simplement lui-même... Mais le voulait-il seulement? Il pourrait prendre ce délai pour se reposer, bien qu'il aurait le reste du voyage pour ce faire, mais avait trop d'idées confuses dans sa tête.

Quitte à ne rien faire d'intelligent, autant le faire jusqu'au bout: il sortit du fortin. C'est là qu'il se rendit compte à quel point son égoïsme avait causé un tel bordel. Il essayant de se débarrasser de sa culpabilité, du genre "Même si j'étais pas là, ce plan était trop bien préparé pour avoir été fait spécialement pour moi, ils auraient quand même été attaqués..." etc. Un faux rire sortit de ses lèvres, un rire léger mais qui sonnait tout sauf la bonne humeur. Il fit quelques pas, pensif, avant d'apercevoir la princesse au loin, qui semblait pensive ou du moins, qui contemplait le paysage. Après quelques minutes d'hésitation, il décida de s'approcher, se postant à ses côtés en respectant quand même une certaine distance, il ne savait pas encore l'opinion qu'elle avait de lui, si ce n'est qu'elle semblait pas très contente pour ce mauvais coup lors du combat.

-"Vous allez bien?"

Il gardait ce sourire tellement ironique et pas convaincant que même le plus insensible des abrutis pourrait comprendre qu'il avait l'air de déprimer, bien qu'il s'en foutait en fait.

-"Je voulais vous remercier de façon plus respectueuse d'avoir convaincu votre père de me laisser prendre place, parce que... voila, le faire en plein combat, c'est parfois ma... enfin bref, mais au final, je dois d'abord m'excuser je suppose."

Il la regardait paisiblement, il se le répétait, mais c'était bien la seule personne de ce convoi qui dégageait une certaine aura... Il ne savait pas si elle allait répondre ou même écouter, il avait tellement l'habitude de parler dans le vent de toute façon. Il n'avait pas non plus préciser de quoi il s'excusait, sans doute pour éviter de trop parlé des conséquences qu'ont eut sa présence à bord de l'escorte.

-"Par contre, si ça vous dérange pas... je risque pas vraiment de parler de façon appropriée pour une princesse, j'ai encore du mal à croire que je suis en vie avec tout ça."

Il parlait surtout de la petite réunion "familiale" que du combat en lui-même... Mais bon, les deux étaient bon.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

(Par contre, j’ai peut-être mal compris ce que tu as écrit, mais Alice n’est pas sortie du fortin ^^ Elle est à côté du pont, mais dans l’enceinte de cette petite forteresse)

Silencieusement, Alice observait le fleuve. Voir ce spectacle la rassurait tout en l’angoissant un peu. La rassurait, car elle avait toujours trouvé d’une certaine beauté ce spectacle. Dans la partie basse de Sylvandell, on pouvait voir une immense et furieuse cascade s’écouler depuis la montagne adjacente, qui descendait pour constituer, en rejoignant plusieurs rivières souterraines, un énorme fleuve, dont elle voyait aussi le lit glisser rapidement. Depuis le Palais, on pouvait également apercevoir, depuis sa fenêtre, la source de ce fleuve, un énorme lac. Les dragons n’aimaient traditionnellement pas l’eau, car un dragon qui se noyait ne pouvait pas voler, mais Alice devait figure d’exception. Ce spectacle était beau, mais aussi dangereux, et elle comprenait mieux l’angoisse des dragons. Plongée à l’intérieur, elle se serait noyée, son corps aurait été fracassé contre les rochers, explosé en mille morceaux, avant d’être éventuellement repêchée dans les mailles d’un filet de pêche des centaines de kilomètres plus loin, méconnaissable. A cette idée, elle en eut un délicat frisson, et fut sortie de ses pensées quand Ruse s’approcha d’elle.

« Vous allez bien? »

Plongée dans ses pensées, elle sursauta en l’entendant, et se retournant précipitamment, retournant abruptement au monde réel. Elle se tenait dans la cour du fortin, et, à quelques mètres, on commençait à s’activer. Les gardes surveillaient les esclaves, et Hodor avait, compte tenu de son épaisse musculature, décidé d’aider à convoyer, tandis que, en face, d’autres ouvriers et ingénieurs s’évertuaient à bâtir l’échafaudage. Ils risquaient peut-être de passer la nuit ici.

*Dommage… J’avais envie de dormir dans un lit douillet ce soir… Mais bon, je ne vais pas me plaindre de ça, alors que je viens de frôler la mort*

Elle replongea son attention sur Ruse, qui se remit à parler. Le jeune homme lui avait adressé un sourire, qui sonnait faux, artificiel, déplacé. Peut-être un moyen de vouloir se rassurer ? Après tout, il avait vu son père se battre, et avait eu droit à une conversation avec lui. Pour bien des hommes, ça aurait été une invitation à déguerpir. Elle était d’ailleurs plus ou moins étonnée de le voir encore là. Était-ce pour simplement honorer une facture qu’il était resté là ? Sylvandell n’était pas à ce point pauvre, et, s’il était parti, il aurait tout simplement pu remettre un chèque à l’apothicaire, ou l’assurer de payer en revenant plus tard. Père ne lui mettrait pas une prime sur la tête pour trois potions et quatre plantes.

*Est-il moins sûr et confiant de lui qu’il entend le faire croire ? Les hommes sont parfois surprenants… A moins qu’il ne cherche autre chose à Sylvandell… Mais quoi donc ? Il a vu comment mon père, et comment un Commandeur, se battait. Alors, que cherche-t-il ?*

Question un peu stupide… Il n’était pas bien difficile d’imaginer ce qu’on pouvait chercher à Sylvandell : la fortune, pour les moins courageux, les livres secrets, les trésors des Dragons… Sylvandell était un royaume guerrier, et les armures qu’on confectionnait étaient à la fois souples et résistantes, utilisant avec talent des alliages résistants et les écailles de dragons, donnant des armures aussi défensives qu’offensives. Pas question pour n’importe quel novice de pouvoir les manier, mais leur secret de fabrication était jalousement gardé par les forges sylvandiennes… Trouver un mobile n’était donc pas difficile, mais, à supposer que Ruse joue vraiment double jeu, ce qui ne serait pas pour la surprendre, il fallait en déduire qu’il était totalement inconscient. Il avait après tout vu son père à l’œuvre, et Ruse, même s’il était un Esper, disposait d’un pouvoir qui semblait fatalement nécessiter le corps-à-corps. Si jamais il se heurtait à son père, il risquait de n’avoir jamais le temps de tenter de faire fondre son armure.

*Bah, je me fais sans doute des idées ! Sylvandell n’est pas un royaume totalement aride et désagréable, après tout. Il doit sans doute y chercher autre chose…*

A vrai dire, elle avait presque l’impression que Ruse essayait de la draguer… Ou alors, elle se faisait des idées.

« Par contre, si ça vous dérange pas... je risque pas vraiment de parler de façon appropriée pour une princesse, j'ai encore du mal à croire que je suis en vie avec tout ça. »

Pour le coup, Alice se mit à sourire, et décida de balayer tout doute à l’intention de Ruse, remuant ses doigts dans ses cheveux, afin de ramener derrière ses oreilles les mèches de cheveux filant sur le devant.

« Je crois que vous ne comprenez pas vraiment le concept de ‘‘royauté’’ à Sylvandell. Demandez à mon père où est la salle de trône, et vous devriez mieux saisir. C’est sa ‘‘salle pour chier’’, comme il le dit lui-même si galamment. »

Une phrase qui avait vocation à être humoristique, mais qui, au-delà de l’humour, exprimait surtout qu’un Roi sylvandien ne se concevait pas comme quelqu’un de supérieur aux autres. Il était l’égal des Commandeurs, et siégeait généralement sur la table de banquet, en compagnie d’autres Commandeurs, laissant le soin aux mestres et aux pages d’écrire toute la paperasserie indispensable pour Sylvandell, se contentant d’apposer son sceau entre deux cuisses de poulets.

« Et vous n’avez pas non plus à me remercier, même si vos remerciements me vont droit au cœur. Je ne pense pas vraiment vous avoir sauvé la vie en demandant à Père de vous soigner, et, vu la manière dont vous avez bondi pour me sauver, je pense que vous êtes un bon simulateur. Mais qu’importe… Chacun a ses petits secrets, après tout. »

Elle rajouta assez rapidement, pour ne pas paraître trop suspicieuse.

« Vous ne feriez pas un bon mercenaire si vous ne saviez pas mentir. Gardez toutefois bien à l’esprit que Père n’aime pas autant que vous les jeux de langues, et que, quand une discussion l’ennuie trop, il en vient souvent aux mains. »

Alice regarda à nouveau ses montagnes, au loin, n’y voyant aucun dragon.

« Dites-moi…, ajouta-t-elle subitement, avant de se retourner. Y-a-t-il quelque chose de précis qui vous attire à Sylvandell ? Ou est-ce un simple concours de circonstances qui vous amène à devoir bénéficier de notre hospitalité ? »

Ruse Artell

E.S.P.er

[Autant pour moi, j'avais en effet mal compris ton texte. Ca m'apprendra à répondre dans la nuit xD. Désolé ^^'. Heureusement que la façon dont j'ai formulé ma phrase, j'peux toujours sortir l'excuse du "bah en fait, en disant qu'il faisait quelques pas, j'disais qu'il était retourné au fortin" xD]

Si je mentais comme je respirais, j'aurais sans doute eu du mal à garder une conversation stable avec cette jeune princesse. C'est... comment dire? Elle est le genre de personne à qui on n'a pas vraiment envie de sortir des conneries. Ou alors c'est juste que j'suis pas habitué à parler à des princesses comme ça comme si de rien n'était...

__________

Se moquait-elle de lui? Ou était des compliments? C'était déjà dur pour le jeune homme d'avoir une opinion positive des gens, alors quand il avait affaire à quelqu'un qui faisait parti d'un groupe de personnes inconnues, c'était encore plus tordu. Mais pour le moment, elle semblait sincère dans l'utilisation de ses mots, c'était déjà ça de pris.

-"J'avoue avoir été un peu surpris quant à la manière de parler de votre père... Je pensais que mon éducation royale allait servir pour discuter avec lui mais il semble que je peux simplement parler comme j'en ai l'habitude de faire. "

Il l'avait vite compris alors qu'il lui parlait. D'où la raison de sa  façon de parler qui avait soudainement changée et qui était devenue bien plus "normale" de la part du garçon. Il n'allait pas devenir vulgaire pour autant, c'était pas son genre, sauf... quand ça parle d'Esper, on ne sait jamais de quelle manière il peut réagir.

-"Même si... J'avoue avoir simulé en bonne partie tout ce cinéma, j'étais quand même bien amoché. J'aurais du m'attendre à quelques pièges quand on m'avait dit qu'on me paierait autant pour juste patrouiller. Et même si j'aurais pu survivre sans avoir embarqué... Rien ne me dit que sur le chemin du retour, je ne me serais pas retrouvé nez à nez avec ces trois enf..."

Il ne savait plus quo dire... Devait-il s'estimer heureux de les avoir retrouvé alors qu'il était "protégé" par Tywill et son Commandeur? Ou alors aurait-il voulu retrouver ces trois filles en personne pour régler leurs comptes une bonne fois pour toute, en privé? Il savait bien qu'il n'aurait eu aucune chance de gagner, mais il se sentait encore plus dégouté que ses histoires personnelles auraient peut-être mises en danger la vie des autres. C'était un raisonnement purement égoïste dans le sens où si la Princesse serait morte d'une attaque d'une simple troupe du Nexus - je dis bien imaginons, car vu la force du Roi, c'était pas trop possible ) et ben, Artell s'en serait complètement désintéressé et n'aurais rien ressentis.

-"Quand j'ai appris la présence d'Esper dans le groupe adverse, sachant qu'ils venaient de l'académie du Nexus, peut-être que j'étais effrayé... à l'idée de revoir justement ceux qui s'étaient déjà joué de moi une fois."

Il commençait à se perdre dans ses esprits, une fois de plus, avant de se mettre à réfléchir à quoi répondre à cette dernière question.

-"Vous... êtes différents. Votre royaume est différent, peut-être que votre vie l'est aussi. Je ne saurais pas trop vous dire exactement ce qui m'amènerait chez vous. Maintenant que je suis remis sur pied et que l'ennemi a été défait, je pourrais m'en aller, mais tant que je suis à côté, je pourrais bien passer quelques temps à Sylvandell. Peut-être que j'y trouverais des réponses concernant ce que je cherche, ou devrais-je dire, plutôt que je trouverais des indices pour savoir ce que je recherche exactement. Un pouvoir? Une arme? Un souvenir? Une histoire? J'ai ce sentiment que quand je me trouverais face à ce quelque chose, je pourrais savoir que ce quelque chose est la réponse que je rêve de trouver."

Allez savoir ce qu'il voulait dire par tout ça, c'était le genre de réponse que l'on pouvait interprété à toutes les sauces. Le seul détail qu'il ne voulait pas partager sur sa quête était le fait que ça serait quelque chose en rapport avec la confiance qu'il pourrait accorder aux autres. De là, on aurait pu partir sur un pouvoir pour deviner les pensées sombres des autres, ou encore une arme magique... Le souvenir et l'histoire seraient des "choses" moins concrètes, mais il n'omettait pas la possibilité que ce soit ce qu'il recherchait non plus.

-"Et vous Princesse, vous avez déjà eu l'occasion de vous aventurer un peu?"
« Modifié: vendredi 13 janvier 2012, 14:14:47 par Ruse Artell »

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Ruse lui répondit, exprimant sa surprise à l’égard de Tywill. Curieux… Pour Alice, c’était plutôt les autres qui étaient étranges dans leur manière de concevoir le pouvoir royal. Tywill ne se prenait pas pour quelqu’un de supérieur ; il était supérieur. Tous ceux qui avaient contesté sa puissance s’étaient retrouvés avec la tête rentrée à hauteur de l’estomac par un coup de masse. Pourquoi prendre des allures princières, pourquoi se donner l’apparence du pouvoir, quand on pouvait réellement l’exercer, quand il suffisait d’un regard pour l’exprimer ? Ça, on avait beau dire, mais il n’était pas difficile de voir que Tywill était le Roi. A part Hodor, le demi-géant, elle ne connaissait qu’un seul homme qui était plus grand et plus épais que lui : le frère aîné maudit du Limier, Gregor Clegane, qu’on surnommait, fort justement, la ‘‘Montagne’’, un ex-Commandeur, pourchassé par tous ses confrères.

L’Esper continua à parler, et Alice se contentait de l’écouter, le vent faisant remuer ses jolis cheveux, la rafraichissant. Lui parler lui permettait de penser à autre chose que l’angoisse terrifiante qu’elle avait ressenti devant le précipice, devant ce vide mortel et terrifiant, alors que son corps commençait à basculer. Il se justifia sur ce qu’il avait fait, mais rappeler les Espers et les attaques n’était pas ce que voulait Alice, dans la mesure où ça lui rappelait l’attaque, la flèche ardente filant vers elle, son incapacité totale à réagir. Il lui parla ensuite de Sylvandell, affirmant que ce royaume était ‘‘différent’’.

*Naturellement !* fut tentée de répondre la Princesse, mais elle sut s’abstenir.

Il termina en lui posant une question, et elle se retourna, regardant les montagnes de Sylvandell, et prit son temps avant de répondre, se retournant à nouveau pour lui faire face.

« Je suis la descendante d’Erwan Korvander, Premier Roi de Sylvandell, Fondateur de l’ordre de la Commanderie Noire, Grand Bâtisseur. Depuis l’époque d’Erwan, chaque Korvander renouvelle traditionnellement le pacte de sang fait avec le dragon d’Or, qui se terre dans les montagnes sacrées. Mon père l’a fait avant moi, et ce pacte est sacré. Il est le fondement de toute notre puissance, car Sylvandell, sans les dragons, n’est rien, et ne signifie rien. Partant de là, sur son lit de mort, on dit qu’Erwan a ordonné à ses mestres et à ses pages de noter des informations capitales pour que le dragon d’Or reconnaissance en chacun de ses héritiers un Korvander. »

Elle lui laissa le temps d’assimiler ce qu’elle venait de dire, avant de reprendre, poursuivant plus avant ses explications.

« Un Korvander ne peut avoir qu’un seul enfant, car en avoir plusieurs diviserait les Korvander, et diviserait la qualité et la pureté de notre sang si précieux. Quand il a été avéré que Père avait mis enceinte une esclave, il a du attendre que cette dernière enfante, l’empêchant de se suicider, ce qu’elle a fait ensuite. Une femme est soumise à d’autres restrictions, comme l’impossibilité d’avoir la moindre relation sexuelle avant le rituel, de manière à ce que…, s’interrompit-elle, cherchant le meilleur mot pour l’exprimer, les sécrétions de l’autre personne ne viennent pas interférer, et atténuent la qualité du sang. C’est pour cette raison que Père a jugé opportun de me confiner à Sylvandell, m’instruisant mon esprit, mon corps n’étant pas fait pour être une guerrière. Le monde extérieur, je l’ai appris par le biais des livres, avant d’accomplir le rituel, et j’ai alors pu commencer à voyager. J’ai été jusqu’à Tekhos, j’ai vu l’océan, mais il me reste encore tant à explorer… »

Rêveuse, elle se tut légèrement, plongée dans ses pensées.

« Mais je ne suis pas comme vous, sieur Ruse. J’ai un foyer, et j’y reviens toujours. Vivre sans foyer… Je ne sais pas trop. Ce doit être la plus belle expression de la liberté, mais cela ne sied pas à une Princesse. Je serais appelée à gouverner Sylvandell, un jour, son royaume, son fort, sa Commanderie, à entretenir notre alliance avec le dragon d’Or. »

Alice le regarda alors, ayant fini de parler d’elle-même, car poursuivre dans cette voie l’amènerait indubitablement à aborder ses préoccupations sur ses facultés à diriger les Commandeurs, à veiller au peu de cohésion qui permettait de considérer la Commanderie comme un ordre. Elle décida donc de parler d’un autre sujet.

« J’espère que vous trouverez une nouvelle raison à Sylvandell… Ne soyez pas inquiet par ce qu’on dit du royaume ; les baronnies sont des endroits charmants et plaisants. Gardez aussi à l’esprit que le dragon d’Or peut accomplir bien des miracles, et, si c‘est de quêtes ou de primes que vous êtes en manque, la Commanderie reçoit constamment quantité de demandes. Si c’est de musique dont vous manquez, les spectacles improvisés des baronnies vous fascineront, et, si c’est de femmes, alors sachez bien que Sylvandell est aussi assez libre à ce sujet. Mais ? si c’est de foi dont vous avez besoin, alors, c’est entre les ailes célestes et divines du dragon d’Or que vous devrez remettre votre esprit, afin qu’il vous souffle ce que vous devrez faire. »

Pieuse, Alice l’était. Sylvandell avait sa propre religion, et les autres cultes n’étaient admis que dans les baronnies, sous des conditions assez précises. Comme Père le disait lui-même, la tolérance n’était qu’un concept de lâches et d’impies pour essayer de justifier l’intolérable. Admettre la possibilité de croire en deux Dieux omnipotents, ou en un Dieu omnipotent et en cinquante Dieux différents, n’était-ce pas là prouver qu’on ne croyait en rien ? Or, Sylvandell croyait fermement au dragon d’Or, et Alice ne faisait naturellement pas exception à cette règle sacrée.

Ruse Artell

E.S.P.er

La liberté... Oui, j'étais en droit de faire ce que je voulais, d'aller où seul le temps serait mon obstacle, de passer du temps avec qui je voulais. Mais était-ce réellement une liberté?

__________

Le jeune homme écoutait avec attention tout ce que lui racontait la Princesse. Ce qu'il entendait là lui servirait surement de culture générale pour la suite, mais peut-être d'infos importantes pour certains événements. Il l'avait déjà précisé, mais notre ami est spécialisé dans l'échange de connaissances, peu importe laquelle et appréciait qu'on partage avec lui savoirs d'autres contrées. Pour un pirate, il était très studieux et attentif à ce qui l'entourait, lui donnant une force mentale à toute épreuve. Un sourire s'était dessiné sur ses lèvres, montrant l'attention qu'il accordait aux paroles douces de la jeune femme.

Malheureusement, cette franchise d'expression laissa bien vite place à un visage qui se dénuait petit à petit d'émotions, tournant légèrement sur lui-même, ne laissant pourtant aucun mots de la part de son interlocutrice échapper à ses oreilles. Un petit rire vint même égayer ce dernier passage où elle partagea avec son invité de voyage les beautés à découvrir de son prestigieux royaume. C'est après ces derniers mots qu'un silence naquit au sein des deux protagonistes, mais il ne tarda pas d'être brisé d'une voix qui se voulut violente, agressive même...

-"Quelle liberté il y a-t-il à ne pas avoir de chez-soi?"

Son regard évoquait plus ceux d'une bête qui en voulait au chasseur d'avoir blessé l'une de ses pattes, alors que celle-ci cherchait la première occasion de le mordre à sang pour lui faire payer le prix de son coup de feu. S'il était en forme, cette bête enragée qu'était Ruse aurait peut-être fait fondre un peu de pierre à l'impact d'un coup de poing ardent, mais on n'assista heureusement qu'à un simple geste, où le poing fermé s'était posé délicatement sur le mur. Il avait épuisé bien trop de magie aujourd'hui, beaucoup trop... Autant ne plus en faire usage si possible jusqu'à la fin du voyage au moins. Juste après cette phrase à l'aspect colérique, il poursuivit de manière plus calme.

-"Vous naissez au milieu d'une famille qui vous abandonne pour ce que vous êtes... On vous accueille dans une nouvelle famille, entouré de semblables, où la discrimination n'a plus lieu... Et alors que vous répondez aux attentes que l'on exige de vous, vous vous apercevez doucement que vous ne pouviez en réalité faire confiance à quiconque, on vous laisse alors partir... Je suis peut-être libre... Je n'ai pas de restriction quant au choix de mes voyage, mais au fond, je sais très bien que je suis toujours pourchassé, alors que je n'ai nulle part où aller, personne en qui faire confiance."

Ses yeux s'étaient refermées au rythme de ses derniers mots, son poing s'ouvrant, laissant place à une main qui glissa le long du mur jusqu'à s'en décoller.

-"Désolé, vous n'êtes en rien responsable de cette arnaque, je n'ai pas à évacuer ma colère sur vous."

Il reprit un léger sourire, encore, mais plus à l'aspect ironique à nouveau, narquois.

-"Et c'est pas comme si je m'appitoyais sur mon sort, j'ai de quoi faire avec et je vis avec depuis le temps."

Il s'adossa au mur, se grattant la nuque amusé, riant de bon coeur à la phrase qu'il prononça ensuite:

-"Je pourrais passer une journée à chasser des monstres ou bandits pour lesquelles de belles primes auraient été accordées, avant de passer une nuit de débauche dans l'une des tavernes du coin alors, écoutant la chanteuse d'un bar accompagnée d'un pianiste, avant de l'inviter dans ma chambre pour..."

Il s'était interrompu net sur ses mots, devenant tout blanc... Avant de devenir rouge de gêne.

-"Hey! Une minute là! J'ai vraiment l'air du mec qui tourne autour des femmes?!? Me dite pas que cette rumeur vous... nan vous me connaissiez même pas! Et puis, c'pas parce qu'une folle veut m'épouser par dessus tout qu'il faut croire que j'passe partout! Nan mais franchement, quelle Princesse! Elle a beau avoir des airs de pureté, elle en fait des accusations... Je vis de nombreuses aventures, mais pas de ce genre quand même."

Bien sur, il ne pensait pas ce qu'il disait, il venait juste de tomber sur... comment dire... C'est comme si vous veniez de marcher sur un clou et que vous vous défouliez dessus avec tout ce que vous pouviez. Ici, le pirate avait eu un éclair dans sa tête, souhaitant l'épuiser tant qu'il pouvait, s'en amusant de façon débile.

-"J'ai beau avoir découvert pas mal de choses sur ce monde, j'en rêve de toujours plus, j'en désire toujours plus. Je ne suis pas spécialement avare... J'aime juste apprendre et découvrir, élargir mon champ de vision. Je suppose que je pourrais m'amuser un bon moment dans ce royaume et ses baronnies."

Après avoir finis son beau petit cinéma, il remarqua qu'Alice était toujours là. Oui Ruse, tu venais de te faire passer pour le bouffon du roi devant son Altesse, tu gère trop. Soupirant doucement, main sur le front, reprenant ce qu'il disait tout à l'heure.

-"Si vous voulez mon avis personnel, je dirais que vous ne devriez jamais avoir à regretter d'avoir un foyer, quelque part où retourner. Ou du moins j'espère, que vous ne vivriez jamais d'expérience qui vous le feront regretter. Enfin, peut-être que vous vous dites déjà cela et que je parle dans le vide."

Même si c'était plus ou moins la même chose, c'était le style de Ruse de toujours énoncer une seconde possibilité qui semblait similaire avec juste une nuance entre les deux options.

-"Si je comprends bien, vous n'avez pas encore eu beaucoup d'aventures dans le monde, depuis votre entrevue avec le dragon? J'espère que vous en vivriez de belle alors, au risque que l'on se croise un jour quelque part ailleurs."

Ils venaient tout deux de faire face à une bataille assez compliquée à digérer. Chacun pour ses propres raison, mais qu'importe? Artell ne se sentait pas vraiment en droit de continuer de les hanter lui et elle avec cette histoire pour le moment. Même s'il se comportait comme un idiot, il préférait ça que de continuer de déprimer sur des trucs qu'il a déjà accepté depuis quelques années.

-"Les Océans? Vous avez déjà vogué sur les mers? C'est le terrain que je préfère pour ma part. On se bat constamment avec la nature, parfois avec elle, pour survivre, tantôt capricieuse, tantôt bien-veilleuse, voyager sur mer est une expérience que je pourrais revivre infiniment."

On sentait perlait de ses yeux une lueur que tout rêveur avait en lui, alors qu'il admirait le paysage au loin.


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