Chantage et soumission... [PV: Aurore]

Un home en complet noir, à la cravate rouge, se tenait sur le bord d’une rame de métro désaffectée, avec un autre homme en complet marine. Ce second homme, s’était moi.  Je le tenais par la cravate, l’empêchant de tomber dans la route d’un éventuel train qui pourrait arriver, d’où la raison de notre présence ici.

Écoutez, Hiro, on peut s’arranger! Jamais je n’ai voulu faire de tort à vous  ou au maire!

En tentant de démonter mon affaire d’esclaves, vous nous avez fait du mal, à moi et au maire.

Puis je relâchai ma prise sur l’adjoint qui, après avoir ressenti un excès d’humanisme, avait tout tenté pour nous faire arrêter. Une sacrée chance que les policiers de la ville sont beaucoup plus… Corruptibles. L’affaire a été donc rapidement étouffée, il ne restait plus qu’une pièce à détruire, et le prochain métro s’en chargerait pour moi.

Je m’éloignais, et les cris se turent dans le son assourdissant du passage du train. Montant les marches deux à deux, je quittai cet endroit nauséabond et silencieux.

Cependant, je devais retourner dans une autre rame de métro. N’ayant pas pris pas GT-R , et habitant à l’autre bout de la ville, je devais prendre le métro. Être dans une boîte de conserve, avec d’autres personnes, je détestais cette idée, mais l’idée de prendre un taxi était hors de question, une voiture, je peux y être, mais il faut que je conduise, un trop plein de contrôle, probablement.

Descendant les escaliers, ma mallette que j’allais brûler au retour,  j’arrivai dans la gare de métro, marchand rapidement, regardant devant moi. Puis, soudain, mon téléphone vibra dans ma poche. Baissant la tête pour le prendre de ma main libre et regarder le message qu’on m’avait envoyé, je fonçai dans une dame, perdant prise sur ma mallette qui laissa son contenu s’étaler au sol.

Vraiment désolé.

Me dépêchant pour prendre toutes les photos et copies de contrats que l’adjoint avait msigné depuis trois mois, je tombai sur une photo où il était dans un cabaret qui offrait des services… Particuliers. Ce qui me surpris, c’était que la femme sur la photo, entrain de prendre en bouche le sexe de l’homme à l’âge avancé, était la même que je venais tout juste de bousculer. Une idée me vint alors à l’esprit.

Rangeant les feuilles dans ma mallette, je gardai la photo en main puis un petit sourire vint aux lèvres.

J’aurais… Envie de prendre un peu de bon temps avec vous. Les toilettes seraient un bon endroit.

Je ne lui montrai pas tout de suite la photo, j'attendais de voir sa réaction. C'est la meilleure manière de manipuler quelqu'un, demande, puis montrer les conséquences une fois que la personne refuse.

Le téléphone sonne, Aurore décroche et entend la voix d'une femme.

- Bonjour madame Orléans, nous avons reçu une fiche signalant que vous avez déjà en travail.

Aurore se mit à fouiller dans sa mémoire bien vide et se rappela de ce qui c'était passé la veille, elle avait fait un dossier dans une agence d’intérim, devant fournir un papier d'un médecin pour certifier que son amnésie n'était pas du pipeau, ainsi que tout un tas de paperasse qui n'est là que pour compliquer davantage la vie, déjà assez tortueuse, d'Aurore.

Même si la demoiselle avait appelé à six heures trente du matin, Aurore était trop bonne ou trop conciliante pour raccrocher au nez de la jeune femme qui ne semblait pas savoir qu'à cet heure là les personnes n'ayant pas d'emploi, ou dans le cas d'Aurore ne s'en souvenant pas en avoir, dormait. La chance voulut qu'une oiseau passe par la fenêtre grande ouverte et se mette à piailler à tout va, ce qui avait réveillé Aurore et coupé un sommeil sans rêve.

C'est alors qu'elle comprit enfin la phrase, elle avait déjà un travail, mais dans ce cas son patron devait être en colère de ne pas l'avoir vu au travail.

- Vous pouvez me dire quel sorte d'emploi est-ce ?

Il y eut un long silence, n'entendant que le léger crépitement de la communication qui n'était pas très bonne dans le quartier de la Toussaint.

- C'est assez délicat ... Le mieux serait que vous veniez à l'agence, il sera plus facile de vous l'expliquer.

Les informations se bouleversèrent dans sa tête, sa voix devint d'un coups beaucoup moins sure, on sentait de la peur et de la confusion.

- Le patron est au courant de ma situation ?

C'était une question stupide, Aurore tremblait toute seule, comme si elle avait attrapé froid, étant au bord des larmes la peur au ventre de découvrir son travail, surtout que la demoiselle à l'autre bout du fil ne la ménageait pas du tout, ne faisant que croitre son stress.

- Écoutez. Vous n'avez qu'à venir pour 10 heures, nous pourrons parler calmement. Je vous dis donc à tout à l'heure.

Le combiner téléphonique émit le bruit d'instinctif signalant que la communication était à présent fini.

Elle ne put pas se rendormir par la suite, le stress était là, regardant à présent les aiguille de l'horloge pendant à l'entrée, Aurore tenta de se calmer en prenant un bain, mais le répits ne fut que de courte durée. Elle prit donc la peine de s'habiller, ne voulant pas lutter contre cette inconnue, Aurore allait de toute façon devoir y faire face un jours ou l'autre, le moment était juste trop tôt, mais elle ne pouvait rien faire pour le retarder.

Elle choisit un ensemble de sous-vêtement d'un bleu très pâle, par dessus une chemise blanche et une jean bleu, accompagné d'une ceinture marron et des chaussures à talon plat de la même couleur. Après vint le coiffage, étant trop stressée, elle finit par abandonner l'idée d'user d’élastique ou de pince, laissant sa chevelure libre de tout mouvement.

En voyant l'heure défiler, elle prit rapidement son sac, oubliant un élément essentiel quand on vit dans une ville où le danger peut survenir à chaque coins de rue.

Aurore vit qu'aujourd'hui les rues étaient bondés de voiture, ne la laissant qu'une seule voie possible pour rejoindre l'agence : le métro.

D'un pas assez rapide, le souffle en concordance avec son rythme de marche, elle descendit les marches et prit un ticket, c'est en repartant qu'elle percuta Hiro, son visage se mit à faire une grimace et dit de sa voix peu assurée.

- Non c'est moi qui devrais l'être ... Je vais vous aider.

Elle aida Hiro à ranger les dossiers, ne voyant pas une seule seconde la photo compromettante, ce qui n'aurait rien changé à l'attitude qu'elle opterait en la voyant. Vint la demande d'Hiro, qui se fit répliquer dans la seconde qui suivit.

- Je n'ai ni l'envie, ni le temps pour ça.

Aurore se mit à fouiller son sac à main.

- Mince il est où mon téléphone ... et ce métro qui n'arrive pas ...

Hiro pouvait voir Aurore dans tout ses états, voyant la femme trembler de peur de savoir un élément de son passé et étant dans un état de confusion tel qu'une bourde ne saurait tarder, cela se voyait qu'Aurore était à cran.

La vérité que détenait Hiro allait certainement la renverser et même lui aurait des difficultés de savoir comment allait réagir Aurore.

Je ne suis pas ce genre de maniaque qui tue et viole sans raison, ni sans avoir préalablement mené une enquête sur la personne, et faire une filature, je me prépare généralement assez bien avant de commettre ce genre d’acte.

Cependant, cette fois, je n’avais pas vraiment à me préparer, ni ne voulais. Il y avait des moments, comme celui-ci, où la préparation n’importait pas, où il fallait simplement agir. Peut-être allait-ce avoir de graves répercussions, car je ne connaissais pas le caractère de la jeune femme et peut-être n’était-ce pas le genre à se laisser chanter… Très peu de femme se fout de ce que les autres pensent, alors j’avais beaucoup de raisons de croire qu’elle était dans la majorité des femmes; faibles et suppliantes.

Étant donné que le train est en retard, je peux croire que, pour la notion de temps, ça peut s’arranger… Voilà votre téléphone.

Il avait tombé de sa poche pour se retrouver au sol avec mes documents et photos. L’attrapant je le tendis à la femme, pour lui tendre une photos de l’autre main, un rictus aux lèvres.

N’est-ce pas… Embarrassant? Une danseuse de cabaret qui accepte de faire des choses aussi basse à des hommes d’affaires important…

Attrapant d’autres photos, je lui tendis le petit paquet que je conservais. J’avais prévu les brûler au départ, mais on dirait bien que je venais tout juste de leur trouver une seconde utilité. Cependant, pour pouvoir la tenir en horreur, et la manipuler un peu plus, je décidai de bluffer.

Au pire, vous pouvez les garder, ça vous fera un beau souvenir, j’en ai des copies chez moi… Si vous voulez que ça ne se répande pas comme une traînée de poudre dans une tempête, vous feriez mieux d’accepter mon offre.

Peut-être aussi se foutrait-elle de perdre une certaine crédibilité, les danseuses de cabaret en ayant rarement, peut-être aurait elle de la compassion, j’avais donc aussi décidé d’aussi exploiter ce côté.

Si ça ne vous fait rien qu’on vous voit dans une telle position, pensez au moins à l’adjoint du maire; un homme respectable et respecté, qui perdrait toute crédibilité à cause d’une stupide erreur, à cause de vous…

Je dus me retenir de sourire. Évidemment, personne ne savait que l’adjoint du maire avait été victime d’une mort atroce alors qu’il avait trébuché dans une rame de métro, et réduit en charpie par le premier train qui passerait. Personne, une fois la nouvelle mis à jour, ne se demanderait pourquoi il était dans cette rame abandonnée, son corps, ou ce qu’il en resterait, serait  très loin de celle-ci avant que quelqu’un ne le découvres.