Fina n'avait pas eu envie de s'arrêter là. Et si elle n'avais pas été momentanément arrêtée par Piastol, elle ne se serait pas arrêtée d'elle-même. Mais peu importe quelles avaient été ses pulsions, ses rêves, ses poussées, maintenant qu'elle récupérait sa conscience, toute sa raison revenait avec, faisant culpabiliser la prêtresse au plus haut point. Elle devint plus rouge que jamais, porta les deux mains à ses lèvres et baissa la tête. Elle la secoua négativement à la remarque de Piastol, comme pour indiquer que ce n'était pas grave. Mais en réalité elle n'en pensait rien, et était profondément accablée par cette suite incongrue d'événements aussi irrationnels qu'imprévisibles. Finalement, après un long moment de paralysie et du mutisme, elle contourna Piastol comme si elle eut été pressée, s'excusant au passage, et lui disant simplement:
"Je... ne me sens pas bien, je vais me coucher un instant."
Aussitôt elle regagna la salle que Piastol avait désigné comme sa chambre et s'y enferma, se blottissant contre le traversin, et le serrant plus fortement que jamais. Elle pleurait. Elle était perdu. Elle ne savait quoi penser, et après avoir trahi ses pairs, elle trahissait sa religion... sa solitude fut insoutenable et son chagrin croissant. Bientôt, le seul réconfort qu'elle pu trouver, fut celui de prier les lunes pour tenter tant bien que mal d'expier sa faute et sa tentation, mais rien n'y faisait, elle ne pouvait s'enlever Piastol de la tête...