Mission Complete[Fina]

Une silhouette bondissait de toits en toits avec une dextérité hors du commun, disparaissant dans les ombres les unes après les autres. Un corps encapuchonné se rapprochait silencieusement d'une abbaye abandonnée par la nuit. Le grand manteau d'astres recouvrant la voute du ciel permettait a Piastol d'évoluer dans la ville avec nulle crainte. Dans la nuit elle ne craignait personne, aussi inéluctable que la mort même, elle remplissait toujours ses contrats. C'était pourquoi elle était célèbre dans tout Nexus, on la surnommait l'ange de la mort, un pseudonyme qui lui allait bien, puisqu'elle était généralement la dernière vision que les gens avaient avant de succomber. Elle moissonait leur âme a grand coups de faux. Rien de personnel, elle recevait de l'argent pour les vies qu'elle prenait, c'était donc de bonne guerre. Il n'y avait pas de haine, pas de vengeance, juste elle, immuable a jamais qui s'abbatait sur les ennemis de ceux qui pouvaient se payer ses services.

Bien sur, elle avait des scrupules a tuer de bonnes personnes, aussi menait t'elle toujours ses enquêtes, et la vie qu'elle allait ôter ce soir était loin d'être celle d'un saint. Un clec déluré, dirigeant une abbaye avait fait du mal tout autour de lui, il avait perverti la saintetée de son âme et de celle de bien des croyantes, il était temps pour elle de finir le boulot. Atterissant sur le toit de l'église elle descendit sur sa surface lentement et glissa sur le tissu d'ombre que lui donnait la nuit, elle regarda a travers la fenètre, et en une seconde elle était a l'interieur. La chambre de l'homme était riche, tout ce qu'il possédait était d'or et de pierreries, cet homme ne ferait pas grand mal, pas après qu'elle soit passée en tout cas.

Pas un bruit, pas un cri, la faux s'abbatit aussi net sur la nuque du père supérieur, la tranchant net et la séparant de son corps. Il ne se rendrait même pas compte qu'il était mort. Piastol rengaina son arme et s'appretait a partir quand soudain...

Quand soudain un bruit lourd retentit derrière elle. Fina, la jeune prêtresse de cette abbaye, venait d'avoir le malheur d'assister à la scène, et la pile de livre qu'elle était alors sensée amener à son supérieur ecclésiastique venait de tomber anarchiquement sur le sol, laissant la pauvre fille muette d'effroi, toute tremblante, yeux ahuris, et visage en sueur. Elle avait conscience de la folie des hommes et du mal du monde. Mais si c'était la première fois qu'elle avait vraiment peur de son existence, peut-être était-ce aussi parce que c'était  la première fois qu'elle assistait en direct à un meurtre de sang froid. Ses jambes flageolantes ne tardèrent pas à ne plus pouvoir la soutenir, la laissant ainsi chuter au sol, accompagnant sa chute d'une douleur bassinale qui fut vite estompée par le sentiment de crainte exercé par la faucheuse implacable qui se dressait en face d'elle... Le reflet de la lune gibbeuse sur la lame de son arme éclairait fortement une partie du visage de Fina, toujours tétanisée, qui ne put prononcé qu'un seul et unique mot:

"P... Pou... Pourquoi?..."

Elle voulait crier, mais ses cordes vocales ne lui obéissaient pas. Et plus elle voulait les ouvrir, plus elles se resserraient, à l'inverse de sa bouche qui semblait être en voie de se déboîter. La lune était, comme nous l'avons dit, gibbeuse. C'est à dire trois-quart de pleine. Et les nombreuses ouvertures de la bâtisse permettraient aisément à Fina de se défendre si il devait y avoir un combat à mener. L'aspect technique ne posait pas de problème. La pratique, en revanche, beaucoup plus. Les sentiments de la jeune fille étaient si perturbés qu'il lui semblait impossible même de réfléchir. Il n'y avait que trois choses en face d'elle: un cadavre, une arme, et un bourreau. Le décor, le combat, la lune, plus rien n'avait d'autre importance...
Qu'était-elle sensée faire?...

Piastol se retourna aussi sec. Personne n'avait encore vu le visage de l'ange de la mort auparavent, elle était d'une réputation de discretion a toute épreuve, son travail était toujours fait a la perfection et il n'y avait pas de témoin, jamais. Jusqu'a ce soir. En effet elle avait prévu bien des éventualités, mais la jeunesse de l'assassin ne lui avait pas fait envisager que le prêtre aurait pu appeller en pleine nuit une jeune fille pour lui tenir compagnie. Apparement Fina n'avait même pas conscience de ce qui aurait du lui arriver ce soir. Elle aurait pu sortir d'ici en un clin d'oeil, mais celà n'aurait donné aucun scrupule a Fina pour la décrire aux gardes qui viendraient receuillir le cadavre le lendemain et lancer des avis de recherche. Ce qu'elle voulait éviter a tout prix.

"Tu n'aurais pas dû voir ça."

Répondit l'assassin tout en abritant son visage derrière les ténèbres de la scène, posant une main sur son front comme pour cacher son visage et avançant vers Fina, la faux dans son dos

"Rien de personnel, mais je ne dois pas laisser de traces."

Piastol leva la faux et l'abbatit avec rapidité vers la nuque de Fina, le coup avait été aussi rapide que la foudre qui s'abbatait...La lame s'arrêta a quelques centimètres du cou de Fina.

Non. Décidement elle ne pouvait pas se résoudre a tuer une innocente de sang froid...C'était contre ce dont elle s'était toujours battue

"Si ça peut te soulager ce porc ne t'avais convié dans ses appartements que pour abuser de toi. Considère que je t'ai sauvée pour cette nuit."

Fit l'assassin sur un ton bourru, elle n'avait pas l'habitude de retenir sa main mais...Ses principes avaient pris le dessus

Si Fina n'avait su que rester muette face à la fatalité sur laquelle elle venait de tomber, ses cordes vocales et ses nerfs lâchèrent d'un coup quand le coup de faux fut projeté en sa direction. Un cri perçant retentit et résonna dans l'enceinte de l'église, puis ce fut le calme plat. La jeune blonde réouvrit des yeux embués de larmes, toute tremblante. Elle était encore vivante. On l'avait épargné. Lancant un regard suppliant à Piastol, elle ne put se relever et se contenta de rester inutilement paralysée dans sa position actuelle. Elle ne parvenait pas à comprendre le tiers des propos de la faucheuse. Sauver la vie? Elle? Elle était un assassin de la pire espèce et Fina aurait dû la remercier? A ces mots la jeune prêtresse fronça les sourcils et lui lanca, de sa voix chevrotante:

"Pou...Pourquoi me laissez-vous vivre dans ce cas?... Je... C'était le seul prêtre de l'église.  Désormais notre abbaye... risque de fermer... Par votre faute... Ça vous satisfait à ce point d'avoir bousillé une vie? Ça ne vous suffisait pas d'en avoir supprimé une?!"

Le paradoxe était saisissant. Fina qui venait d'échapper à la mort et de voir cette dernière en face se préoccupait désormais de l'avenir de l'abbaye plutôt que du sien. Preuve que son état de nerf était tel qu'il ne lui permettait plus de faire clairement la part des choses. Elle ne put se retenir plus longtemps, elle tomba sur le sol en fondant en larmes, gémissant et implorant les grâces lunaires du mieux qu'elle pouvait. C'était là tout ce qu'elle était en mesure de faire, en espérant au plus profond de son coeur que tout cela n'était qu'un misérable cauchemar...

Ce spectacle ainsi que la réponse de la prétresse embarassèrent Piastol au plus haut point. Elle ne savait plus franchement où se mettre. Les pleurs de Fina ramenaient dans son esprit des souvenirs douloureux...D'elle et de sa mère. Elle ne s'était jamais faite prendre pour le moment, et maintenant que Fina avait vu son visage le mieux a faire était de la supprimer...Mais vraiment, elle n'avait aucune envie de faire ça...C'était également paradoxal, comment pouvait t'on être assassin et refuser de tuer quand le moment était venu?Elle avait choisi sa voie...Et n'était pas capable de l'assumer. Elle pensait avoir ce qu'il fallait pour endurer ce metier, pour se renfermer psychologiquement, mais la complainte de Fina réussissait a la toucher derrière cette carapace de sentiments.

Elle avait envie de s'agenouiller et de la serrer dans ses bras, mais c'était de sa faute si elle souffrait, faire ça n'aurait fait qu'alourdir le fardeau de Fina. Elle se souçiait peu que l'abbaye ferme en réalité, elle n'avait pas même pensé a ça. Malgré que la souffrance de la blonde ne la laissait pas indifférente, elle joua les insensibles

"J'ai été payé pour ôter une vie, je ne tue jamais pour le plaisir. Des...Dommages collétéraux peuvent arriver"

Mais les cris de Fina avaient apparement reveillé l'abbaye tout entière et des pas précipités arrivaient vers la chambre du grand prêtre. Piastol jura dans sa barbe et se précipita vers Fina

"La vie est assez precieuse pour coûter cher, a toi comme a moi, je t'ai sauvé de cet homme, a présent sauve moi de tes pairs."

Et tandis qu'elle serait Fina avec elle celle ci se sentit aspirée par l'ombre dans laquelle elle se trouvait. La suite sembla alors pour la jeune prêtresse qu'une longue chute dans le néant avant de jaillir d'une autre ombre. Elle se trouvait dans une large maison qui semblait avoir été battie sous terre, surement le repaire de Piastol, celle ci lacha Fina et se leva

"Je ne peux pas te laisser circuler alors que tu as vu mon visage, je ne peux pas te laisser non plus dehors alors que tu n'aurais nulle part où vivre...Tu va donc rester ici, pendant une durée indéterminée."

Piastol se tourna vers Fina avec un air dur

"Je te traiterais avec les égards qui te sont dus, mais ne tente pas de t'échapper. Considère que tu est ma prisonnière."

Fit l'ange de la mort en faisant tournoyer sa faux avant de se diriger vers la porte

Les propos de Piastol, Fina les entendait mais ne les comprenait pas. Son état de nervosité était tel qu'elle perdait désormais le fil de sa compréhension. Puis lorsque les bruits extérieurs finirent par se faire entendre, la jeune femme sembla voir là un espoir nouveau. Mais trop tard pour appeler ou tenter quelque chose. La faucheuse l'avait déjà emmené avec elle... Fina était bien évidemment trop perturbée et traumatisée pour pouvoir faire quoique ce soit. Qui plus est la rapidité des évenements et leur manque de logique réelle lui otaient ses dernières forces de réflexion. Lorsque tout retomba dans le calme plat, elle devina tout de même qu'elle se trouvait dans le repère de la faucheuse.

Sombre à son image, et apparament aussi seule qu'elle. Les derniers propos de Piastol ne furent pas pour rassurer la jeune blonde. Celle-ci, que la peur et l'effroi avaient un peu délaissés, tant la tournure des évenement était extrême, parvint tant bien que mal à se redresser, s'adosser au mur, pousser un soupir de soulagement, puis à lancer un regard sévère au boureau qui l'avait mené ici-bas. Elle voulait parler. Mais tout ce qu'elle aurait pu vouloir dire à cet instant, Piastol y avait déjà répondu d'avance. Et du coup Fina se retrouvait aussi muette qu'au départ. Prisonnière pour une durée indéterminée. C'était fâcheux. Mais qu'allait-elle, elle, faire pendant ce temps? A cet instant la colère et l'indignation succédèrent à la peur et à la tristesse. Et bien que ses joues furent encore innondées de l'humidité de ses larmes, son ton se fit bien plus sévère et empli de reproches.

"Attendez! Vous avez l'intention de me laisser enfermée dans cette unique pièce? Et vous dites me traiter avec égards? Que vais-je faire pendant tout ce temps?!"

C'est à cet instant que la prêtresse repensa à son pouvoir lunaire et au fait qu'elle aurait pu l'utiliser sur Piastol. Mais là où elle était désormais, plus le moindre rayon de lune ne passait. Elle était donc aussi impuissante qu'au départ.

Prisonnière...Ces mots durs comme de la pierre avait franchis la bouche de la tueuse avant même qu'elle ait pu en trouver un plus approprié, elle voulait dire "invitée"...Mais au final elle avait encore une fois répondu a coté et se faisait passer pour bien plus méchante qu'elle ne l'était...Elle ne savait pas pourquoi elle n'avait pas voulu tuer Fina...Quelque chose l'en avait empéché, ses "égards"...Elle se sentait proche de la jeune fille mais des années de distance entre elle et le contact humain ne la rendait pas plus abordable...Enfin, ce n'était pas un porc d'homme...Elle. Mais comment se reprendre?Si elle lui disait qu'elle s'excusait elle perdrait toute crédibilité et ne ferait plus peur a Fina, et celle ci n'hésiterais pas a s'enfuir, et sa réputation...

Peut être qu'elle n'avait tout simplement pas envie de lui faire peur...

Après tout.

L'ange de la mort s'arrêta avant de passer la porte et pris une inspiration, comme si elle s'apprêtait a faire un grand pas en avant elle lança

"Si...Si tu veux tu peux sortir. Je ne te traiterais pas comme une prisonnière, ni une esclave, tu est libre de sortir dans tout le complexe mais...Mais pas a l'exterieur. Je n'ai pas beaucoup de façon de passer le temps moi même...Simplement de le regarder passer."

Piastol se sentait terriblement génée, elle n'avait pas l'habitude de parler d'elle et ces quelques mots annodins lui demandaient plus d'effort que de couper une tête avec un couteau a pain.

"Je n'ai pas l'intention de te faire du mal. Tu n'a pas a me vouvoyer non plus. Je ne suis qu'une ombre."

Fit la chasseuse de prime, toujours devant la porte sans néanmoins réussir a l'ouvrir

Cette fois, malgré sa colère, Fina parvint peu à peu à se calmer. Les doutes de Piastol, en dépit de ses efforts pour les dissimuler, étaient presque palpable. Et pour la première fois la jeune prêtresse se surprit à ressentir un élan de compassion. Elle se rendit compte que sa colère lui avait peut-être fait mal interpréter les propos ou les envies de la faucheuse solitaire. Après tout celle-ci avait prétendu à deux reprises lui avoir sauvé la vie. Ce prêtre était-il donc si dangereux? Et ce bourreau aux cheveux Améthystes, était-il si cruel? Fina dans sa grande naïveté ne put croire qu'il n'y avait que méchanceté derrière cette si sombre façade. Après un long silence elle finit par s'incliner respectueusement en disant à voix basse:

"Veuillez m'excuser. Merci de m'avoir épargné alors que cela vous mettait en difficulté. Je ferai de mon mieux pour ne pas être une trop lourde charge."

Puis elle se redressa, mains jointes, et eut un sourire triste. On sentait très clairement qu'elle tentait en vain d'avoir l'air calme et sereine mais qu'il n'en était rien. Au contraire. Elle ne savait elle-même pas pourquoi elle faisait preuve de cette gentillesse envers sa geôlière. Mais elle ne pouvait réprimer cette inspiration et cet élan de bonté. Et puis après tout elle était condamnée à rester là pour une durée indéterminée. Alors autant faire en sorte que les choses se passent relativement bien. Essayer du moins. Élargissant un peu son sourire, elle demanda aussi gaiement que possible:

"Dans ce cas peut-être pourrais-tu me faire visiter ce complexe? Je risquerais de m'y perdre sinon."

Acceptant les consignes de son hôte, Fina venait de la tutoyer.

Piastol était un peu estomaquée par le revirement soudain de Fina...Qu'est ce qu'elle avait en tête?Est ce qu'elle essayait de faire croire qu'elle avait oublié ce qu'elle avait fait au père supérieur pour mieux la prendre au dépourvu et se carrapater?Non...Non ce n'était pas ça, c'était encore la parano de Piastol qui reprenait, quand on était un assassin il fallait vivre avec...Du calme, faisons confiance a Fina, elle ne peut rien contre la tueuse que je suis...Il...Il faut vraiment que je me calme.

Pourquoi tu t'excuse alors que c'est moi qui te met dans l'embarras?Pourquoi tu est si polie devant cette contrainte et que tu la prend si bien?

Pourquoi est ce que mon coeur bat comme ça?

Toutes ces choses elle voulait les dire a Fina mais elles restaient coincées contre la barrière de ses lèvres froides. Elle était sure qu'elle voulait visiter son complexe pour essayer de trouver un moyen de le localiser puis de s'échapper et d'aller raconter tout ça aux gardes. Elle voulait surement la trahir mais...Sans confiance réciprique on arrivait a rien...Eh puis elle ne savait pourquoi mais elle voulait connaître Fina.

"Tu...Oui. Je te ferais visiter, mais ne fais rien de louche sinon..."

Ces derniers mots étaient venus tout seul, encore une fois, elle n'avait pas voulu les dire, la force de l'habitude, elle tenta de se rattraper.

"E...Enfin évite!"

Lança la tueuse en sortant de la chambre et en faisant un signe gauche a Fina pour qu'elle la suive.

Fina n'interpréta pas une seule seconde les propos de Piastol comme négatif. Au contraire. Elle était lucide et savait qu'en tant que "prisonnière", même si le terme était fort, la faucheuse pouvait se permettre des élans de sévérité. Toutefois c'est le ton que la jeune femme prenait qui inquiéta la prêtresse. Elle devenait nerveuse, elle bafouillait et semblait vouloir de plus en plus dissimuler son visage. Dans son excessive naïveté, Fina ne pensa pas une seule seconde à ce qui pouvait réellement se passer et vit cette série de faits comme les symptômes d'une éventuelle maladie. Avancant une main timide et inquiète vers Piastol, tandis que l'autre se resserrait contre elle-même, comme elle le faisait toujours quand quelque chose l'intriguait, elle lui demanda, un peu surprise:

"Tu ne te sens pas bien? Tu as l'air malade, ça va aller?"

Il n'y avait dans sa voix aucune fausseté, aucun calcul ni aucune hypocrisie. Peu à peu ses idées redevenaient claires et elle voyait que Piastol était bien moins dangereuse qu'elle l'avait pensé au départ. Celle qu'elle avait en face d'elle à cet instant était radicalement opposée à celle qu'elle avait vu la première seconde qu'elle l'avait rencontré. Mais ce détail passa au second plan. Fina trouvait son hôte étrange, et se mit alors à culpabiliser. Peut-être avait-ce été de sa faute? Trop de pression à cause d'elle? Elle l'avait mise en danger dans sa mission?  Si c'était le cas elle ferait son possible pour s'en excuser après coup.

Quand on avait vécu dans la rue on commençait a croire que tout le monde nous veux du mal. Quand on a été élevée et qu'on a vécu ainsi c'était encore pire. Piastol ne faisait confiance a personne, et surtout pas a une fille qu'elle venait de sauver il y a quelques temps mais qui devait être une fanatique religieuse...Enfin, pourquoi est ce qu'elle l'avait ammenné avec elle?Elle avait déjà vu son visage, ça ne lui suffisait pas il fallait qu'elle voie sa planque en plus. Elle faisait vraiment tout pour la faire condamner...La question de Fina fit sursauter Piastol qui ne se tourna pas

"Je vais très bien, il t'est inutile de t'inquiêter pour moi."

Lança t'elle d'un ton sec tandis qu'elle couvrait son visage d'une main...Est...Est ce qu'elle rougissait?Mais pourquoi?Ce n'est pas comme si elle était amoureuse de cette fille...Elle n'était pas un homme...Elle n'avait rien d'un homme, elle détestait les hommes d'ailleurs. Elle était très féminine, même plutôt mignone et...Mais qu'est ce que ça avait a voir là dedans!Ce comportement ne ferait que faire penser a Fina qu'elle se sentait plus mal.

"Contente toi de me suivre, cet endroit est vaste."

Elle l'ammena tout d'abord visiter un peu les grandes pièces, la salle de sejour, celle d'entrainement, et s'arrêta dans une piece pleine de paperasse. Ici se trouvait les dossiers qu'elle constituait sur ses cibles et l'argent qu'elle entreposait suite a l'accomplissement de ses contrats, elle saisit un dossier entouré d'un fil blanc et le tandit a Fina

"Tiens, les témoignages et autres que j'ai réuni pour me faire une idée de ton père supérieur, quand tu aura lu ça tu comprendra peut être que bien que tuer soit mon metier, je choisis mes cibles."

Fit Piastol...Pourquoi avait t'elle besoin de se justifier?Elle se sentait si mal a l'aise en sa présence...Elle détourna les yeux instinctivement.

Fina se résigna à ne pas insister, sans pour autant être moins inquiète de l'état de santé de son hôte. Mais pour le moment Piastol ne semblait pas décidée à en dire d'avantage. C'était compréhensible. Elle voyait plus Fina comme une ennemie qu'autre chose, une gêne, et celle-ci ne devrait pas trop se préoccuper de ce qui ne la concernait pas.
La visite des pièces fut relativement rapide. La jeune prêtresse resta attentive au moindre détail. Mais tout ce qu'elle voyait lui semblait, outre assez grandiose, assez normal en fin de compte. Elle se demandait d'ailleurs comment la faucheuse pouvait avoir une planque aussi grande sans que personne n'ait pu s'en rendre compte ou se douter de quelque chose. Soit la planque devait être foutrement bien choisie, soit Piastol avait pris toutes ses précautions. Mais avant que Fina n'ait poussé plus loin ses déductions, son hôte lui confiait déjà le dossier dont la prêtresse avait été témoin. D'abord hésitante, elle finit par ouvrir le classeur avec un pincement de lèvres, comme si elle avait peur de ce qu'elle risquait d'y trouver.

Et ce qu'elle y vit l'effraya en effet, c'était la vérité. Elle n'eut pas parcouru deux pages qu'elle referma le dossier avec violence et le tendit  de nouveau vers Piastol. Elle s'était retenue de le jeter par terre, mais sa pudeur et sa timidité le lui en avaient empêché. Elle était chez la faucheuse, et non l'inverse. Elle ne pouvait pas avoir de tels élans de colères ici. Baissant la tête elle finit par dire d'une voix perturbée:

"Je vois... M... Merci de m'avoir épargné ça dans ce cas... Et excuse-moi de t'avoir causé des problèmes..."

Elle s'inclina respectueusement et resta penchée un instant, n'osant plus relever la tête. Ses mains s'agrippaient tant qu'elles pouvaient au morceau de tissus qui lui faisait office de robe. Si elle avait été plus forte, sans doute se serait-elle fait saigner. Une larme gagna son oeil, elle ne put la réprimer, et elle tomba sur le sol. Avoir été ainsi trahie par une des personnes qu'elle estimait le plus lui avait fait un choc.

"Je... Je ferai en sorte de ne pas te déranger... J'ai été trahie mais tu m'as aidé. Même involontairement. Je saurai t'être redevable..."

Restant inclinée, Fina attendait une réponse de Piastol pour se relever...

Les larmes montaient aux yeux de Fina...Oh non...Elle pleurait maintenant et elle sentait comme un étaux se serrer autour de son coeur...Elle ne pouvait pas la laisser comme ça alors qu'elle n'avait rien a se repprocher, elle aurait voulu secher ses larmes. Son malaise s'acroissait au fur et a mesure des pleurs de la pretresse...Elle avait envie de s'approcher, de la persuader qu'elle était hors de danger et de lui assurer qu'elle ne craidrait plus rien tant qu'elle la protégerait...Plus elle restait avec Fina plus elle oubliait qui elle était et ça la troublait profondement...De la voir dans cet état lui faisait plus mal que toutes les blessures qu'elle ait pu subir...Elle voulait s'approcher d'elle mais ses pieds étaient cloués au sol...Tout ce qu'elle pouvait faire, tout ce qu'elle pouvait faire...

Fina vit une main lui tendre un mouchoir de dentelles. Piastol lui tournait le dos et lui tendait ce mouchoir...Elle n'arrivait pas a la regarder dans les yeux, pas du tout même, sa vision la troublait, tout simplement, sans se retourner elle lança

"Tiens, essuye tes larmes. Tu...Ne devrais pas pleurer pour un porc pareil. Les hommes sont des êtres méprisables dénués de sentiments trop plein de fiertée...Tu n'a pas a m'être redevable en quoi que ce soit, je ne fais que ce pour quoi on me paye."

Lança Piastol sans tourner le dos, les paroles de Fina, ses remerciement lui mettait du baume au coeur

"Tant...Tant que tu as compris ça c'est bien...Tache de t'accomoder au temps passé ici. C'est tout ce que je te demanderais, je n'ai pas de quoi te distraire, aussi j'espère que tu ne t'ennuiera pas...Voilà...Voilà tout."

Piastol contourna Fina sans la regarder avant de trébucher sur une pierre du dallage qui était irrégulière, elle si habile ne faisait généralement jamais ce genre d'erreur même sur des planchers inconnus, et là c'était sur une dalle de sa propre maison qu'elle tombait...Ne s'y attendant pas du tout elle s'étala sur toute sa longueur...Cassant tout l'aura qui tournait autour d'elle.

Fina accepta humblement le mouchoir qui lui était tendu et essuya ses larmes avec délicatesse en se redressant. Elle voulu remercier Piastol mais n'y parvint pas. Mais avant que la prêtresse n'ait pu dire quoi que ce soit, elle entendit le pied clocher sur la dalle, et à peine se retournait-elle qu'elle voyait la jeune fille en pleine chute. Elle s'elanca pour essayer de la rattraper, poussant un "Attention!" de prévention, mais il était trop tard. La faucheuse était étalée sur le sol. Elle avait du se faire sacrément mal vu l'étendu de la chute et le bruit sourd qui avait accompagné l'impact au sol. Se précipitant vers Piastol, la prêtresse s'agenouilla à côté de son visage et posa sa main sur son épaule, demandant sur un ton désolé et inquiet:

"Ça va aller? Tu n'as rien de cassé? Tu as du te faire mal la chute a été violente..."

Avec douceur elle saisit Piastol par les épaules et tenta vainement de l'aider en prenant son bras par dessus son cou. Sa main se posa sur la hanche de la mercenaire pour la soutenir et essayer de la mener à une chaise. Fina rougissait de culpabilité. Même si elle n'avait rien à voir dans l'histoire elle était gênée, profondément gênée, d'avoir été concentrée sur son problème personnel au moment où son hôte tombait au sol. Si elle avait été plus attentive et moins égocentrique à cet instant, elle aurait pu la rattraper...

"Assied toi. Ça va aller?"

Piastol était tombée...Elle arrivait pas a le croire qu'elle avait perdu l'équilibre a ce point, mais qu'est ce qui se passait?!Quand Fina vint la relever elle croisa des yeux completement perdus et un visage écarlate. Le contact avec la peau de la prétresse l'avait electrisé, comme une décharge, et son coeur se mit a battre plus fort...Elle avait envie de se dégager et d'envoyer Fina dans les cordes mais...Mais elle ne pouvait pas. Qu'est ce qui se passait?Est ce qu'elle lui avait jeté un sort?Non, elle était sure qu'aucun genre de magie ne pouvait faire ça.

Le contact sur la hanche fit un peu plus tressaillir Piastol que les autres, elle tourna un visage confus vers Fina et lança avec une voix embarassée au possible

"Je...je vais bien!Je suis juste tombée!Juste tombée!"

Lança Piastol en se relevant prestament, détournant a nouveau les yeux et essayant de trouver quelque chose a dire pour l'éloigner le temps qu'elle ait les idées claires, elle lança a Fina.

"Je...Tu dois avoir faim, il y a de quoi manger a la cuisine, fait toi quelque chose."

Fit elle avant de courir loin de la blonde, comme si elle voulait la fuir. Elle s'assit sur une table et mit sa tête entre ses mains...Qu'est ce qui lui arrivait?