Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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" La sérénade " [ Privé ]

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Sappho

Humain(e)

" La sérénade " [ Privé ]

dimanche 29 mai 2011, 13:47:24

http://www.youtube.com/watch?v=av1BMec7Sbw


Le regard apaisé, Sappho balaya le pièce dans un soupir éreinté. Il sentait encore ses muscles tendus au possible, et une sueur glacée qui ruisselait le long de son dos. Il se pensait, parfois, fou d'agir ainsi. S'il se faisait épingler, il ne resterait plus rien de lui ... Il avait beau savoir manier les esprits, il ne pouvait le faire à grande échelle. Il s'accroupit, et caressa du bout des doigts les courbes du corps à ses pieds. Une jeune adolescente aux joues rouges était sur le sol, inanimée, pour ne pas dire morte. Son dos nu était strié de griffures, et des marques sur son cou indiquait bien qu'elle était morte étranglée.

Il se releva, lui lançant un dernier regard. Il comptait bien laisser là le corps de la petite, encore enveloppé du kimono qu'il lui avait offert. Celui-ci était ouvert, déchiré, marqué par des ébats qu'il ne contrôlait qu'à moitié. L'impulsion était son guide, et ce guide était aveugle. Elle était belle, pâle, et ses yeux étaient grands ouverts, comme un dernier regard sur le monde.
Sappho entreprit de se revêtir, de refermer le kimono de la jeune fille afin de ne pas laisser son corps nu à la vue de tous, et sorti de la pièce sans aucun mot. Il se sentait presque bien, libéré d'une pulsion assouvie avec délice. Sentir les battements d'un coeur, d'un corps, lui insufflait dans l'être tout entier un profond plaisir.


2 jours aprés

- Sappho ?

Le jeune homme jeta un regard vers son épouse, affalée sur le lit avec toute la grâce d'un lamantin gras, pour ne pas dire obése. Ce genre de négligences l'énervait. Assise ainsi, elle dévoilait tout un amas de peau détendue et de graisse enfermée, marquant ses cuisses d'une peau d'orange qu'il détestait. Il referma sa chemise avec précaution.

- Mh ?

- Ils ont encore trouvés une adolescente morte.

- Mh !

- C'est la troisiéme en 2 semaines. Je commence à craindre pour ma peau.

Il soupira, et se retourna vers elle, sa cravate encore à peine fermée. Il lui caressa la joue.

- Ne t'en soucie pas, tu n'as rien d'une adolescente.

Elle fronça les sourcils, et il retourna face à son miroir. Il l'avait vexé, et il s'en sentait presque heureux. Ce besoin de ne pas être aimable avec son prochain était un de ces traits de caractère les plus marquants. Il parlait avec froideur, distance ... Dans un soupir, il noua sa cravate et enfila sa veste. " Quelle élégance ! " songea t'il. Un pantalon noir, une chemise blanche, une cravate et une veste noire ... De quoi passer inaperçu, et de quoi ramener encore une proie ... Un sourire naquit sur ses lèvres.

Il passa sa main dans ses cheveux, et enfila un chapeau digne d'un mafieux. Il l'avait eue en Italie, après une rétrospective sur Maurizio Cattelan, son artiste favori. Ce mince souvenir lui réchauffa le cœur. Il fit un signe de main à son épouse, et quitta la demeure d'un pas rapide. Sa galerie n'était pas bien loin ... Il vagabonda 10 minutes, avec ce même pas assuré, et entra rapidement dans sa galerie d'Art. Il devait recevoir une journaliste, aujourd'hui. Il se massa les tempes. Ne pas commettre la moindre faute, le moindre impair. Il se servit, contre toute attente, un verre de scotch, et coinça une cigarette entre ses lèvres, avant de se diriger vers son bureau en sifflant " La gloria ". Il dut traverser toute la galerie, pour pousser une porte noire qui tranchait avec les murs blancs de la galerie à l'aspect minimaliste. Sa crainte de se faire pincer pour ses agissements était passée ... Il se sentait presque immortel.
D'un geste, il visa le verre de scotch posé sur son bureau, et celui-ci s'envola pour se poser dans sa main. Sa capacité de télépathe n'avait pas disparue, effectivement ...

- Advienne que pourra
, récita t'il en se posant sur son siége.

Il salua le destin d'un signe de la main, et avala une gorgée de scotch.

La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose. (F. Boot )



Selina Kyle - Catwoman

Humain(e)

Re : " La sérénade " [ Privé ]

Réponse 1 dimanche 29 mai 2011, 18:04:57

Encore un timbré. Les infos montraient l'image d'une adolescente decédée. Encore une. La troisème depuis deux longues semaines. Un malade se trimbalait dans les rues de Seikusu, violait et tuait des gamines. Un putain d'enfoiré. De voir ça, ça me rappelait les clients qui me « louaient » dans le réseau de prostitution. Certains tuaient parfois des filles. Lorsque je me suis échappée, j'avait l'un de ces clients en face de moi. Il était pas loin d'atteindre la jouissance lorsqu'il a commencé à serrer mon cou d'une main. L'autre maintenait mes poignets tandis que ses coups de reins faisaient trembler le lit. Mais il n'avait pas compté sur mes jambes. Même ainsi, j'avais encore le champ libre. J'avais remonté d'un coup mes genoux, le destabilisant tandis que sa queue m'avais quittée. Avec un autre coup de rein, j'ai renversé la situation. Il a chuté du lit. Malheureusement pour lui, sa nuque a heurté la table de chevet. Il était mort sur le cou. Connard. Et sur ce, je m'étais enfuie.

Aujourd'hui, je méprise énormément ce genre de mec. Les Mac, les violeurs, les clients des bordels... Même des femmes s'y mettent ! C'est absolument révoltant. Un rictus haineux sur les lèvres, j'éteins la télé. J'avais déjà commencé ma petite enquête. t j'étais tombée sur une piste. Tout serait lié à un certain galeriste. Je me suis renseignée sur lui. Catwoman l'a filé quelques fois. Aujourd'hui, je savais qu'il avait rendez-vous avec une journaliste. J'interceptais celle-ci lorsqu'elle sortit de chez elle. A grands renforts de menace et de promesse de blé, je lui fit promettre de ne pas bouger de la journée, prétextant une vilaine grippe. Et c'est ainsi que je me présente à présent, devant la galerie, armée d'un calepin, d'un crayon et d'un magnétophone. Mode journaliste d'investigation. J'allais creuser, essayer d'ens avoir plus sur lui, sans paraître changer du sujet principal. Mais quel sujet au fait ? Merde, dans ma précipitation, j'ai oublié de demandé ça. Trop tard maintenant. Je suis devant la galerie. Tant pis. Je me ferais passer pour une nouvelle journaliste. Pas encore expérimenté. Appelé en dernier recours pour une interview. Mais ne sachant pas exactement quel serait le sujet. Allons-y au feeling !

Je poussais la porte de la galerie. Dreling dreling fit la cloche au-dessus. Le son strident me fait feuler légèrement. Avec ça, si on ne m'a pas entendue... Je m'avance et frappe quelques coups à la porte d'un bureau.

_ Mr ? Je suis... Selina... La journaliste...

La voix hésitante. Parfait. Un rictus de satisfaction aurait étiré mes lèvres si je n'étais pas aussi concentrée.

Sappho

Humain(e)

Re : " La sérénade " [ Privé ]

Réponse 2 dimanche 29 mai 2011, 18:48:13




Il sursauta vaguement en entendant la sonnerie. Il s'était cru seul, un moment, ressassant ses soirées ... Chasserait-il, ce soir ? Il poussa un soupir, et tira une bouffée de tabac qui électrisa son cœur. Oui. Il s'en sentait le besoin. Une quatrième jeune femme, qu'il suivrait, qu'il attraperait, qu'il dévisagerait. Et cette sotte tomberait sous le charme d'un jeune mec ténébreux.
Pour déchanter ensuite. Cette phase l'amusait toujours. Cette manière qu'elle avait de reculer devant les choses qu'elles avaient orchestrées. Il aimait ce frisson de terreur qui les animait, quand il montrait sa vraie nature. Cette vague de crainte dans leur yeux. Leur manière de tenter de vaincre. Cet aspect candide qu'elles voulaient rejeter en jouant aux adultes. Mais le monde des adultes était sans pitié, et il comptait bien leur rappeler cela ...

Il revint donc à la réalité, et se leva de son bureau, pour ouvrir la porte à la jeune journaliste. En temps normal, elle aurait eu droit à un " Entrez " glacial. Non, pas aujourd'hui. L'idée de chasser dans la soirée venait de lui insuffler dans les veines une sorte de joie sordide. Il la regarda à peine, revenant s'asseoir derrière son bureau, le verre de scotch à moitié entamé, et la cigarette tiède entre ses doigts. Il lui fit signe de s'asseoir. Son bureau était une pièce relativement étrange ; il y avait un bureau dans le pur style Bahaus, minimaliste et pur, et sur tout un mur se trouvait un ensemble de photographies d’œuvres, collés sans vraiment de soin. La pièce était assez grande, et une reproduction d'un tableau de Pollock ornait un mur entier. En dessous, une bibliothèque tout en largeur, avec des ouvrages de philosophes européens. Un endroit assez étrange, il fallait en convenir.

Il lui fit donc signe de s'asseoir sur une des chaises face au bureau, et la détailla d'un peu plus prés : fine, belle, le genre de fille sur lesquelles on se retourne discrètement. Elle avait l'air mutine, mais il décelait tout autre chose dans son regard. Il ne creusa pas davantage, elle ne semblait pas dangereuse ni susceptible de lui coller une lame dans la gorge. Il lui adressa un sourire bref, mais aussi chaleureux qu'il le pouvait.

- Enchanté, dit-il pour la saluer.

Il but une gorgée d'alcool. Et la regarda.

- Alors, Selina, que voulez-vous savoir ?

Un sourire, à nouveau. Passer pour un gentil galeriste serviable n'était pas éreintant. Juste hypocrite. Il se leva, se dirigeant vers un mini-bar, creusé et incrusté dans un mur. Blanc cassé comme le mur, il ne se voyait qu'à peine.

- Désirez-vous quelque chose à boire ?

La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose. (F. Boot )



Selina Kyle - Catwoman

Humain(e)

Re : " La sérénade " [ Privé ]

Réponse 3 dimanche 29 mai 2011, 19:05:41

Mon regard parcourait rapidement la salle lorsque la porte du bureau s'ouvrit pour me livrer le passage. Avec un sourire que je voulais timide, je pénétrais dans la pièce. Lorsqu'il m'indiqua un siège en face du bureau, j'allais y poser mes fesses. Mon regard se faisait curieux. Une pointe de rancune quand même. Après tout, je soupçonne ce type d'être mêlé aux affaires de viol et de meurtre d'adolescentes. Mais très pro, je baissais les yeux et débouchais le stylo. Grâce à Dieu, j'avais appris la Sténo lorsque j'ai fait « des études » pour être avocate. ça pourrait aller plus vite ainsi. Ça irait non seulement plsu vite, mais je pourrais étudier son comportement face à mes questions.

Son sourire me poussa à étirer doucement mes lèvres en une esquisse de sourire avenant. Je pris mon temps pour répondre ensuite, feuilletant le carnet pour y trouver une page de libre. Tout en fixant l'homme dans les yeux, j'inscrivit quelques signes en haut de la feuille. Puis, alors que j'allais commencer par une question, il me proposa quelque chose à boire. J'hésitais un instant.. Puis je tordis les lèvres en un sourire un peu gêné :

_ Heum.. Un.. Verre de lait ne serait pas de refus.

Je passais une main dans ma chevelure mi-longue, la ramenant sur ma nuque. Et je m'installais, croisant les jambes. Le tailleur stricte que j'avais ne m'empêchais pas d'être désirable. Aujourd'hui, il était blanc. Un blanc immaculé, aussi pur qu'un flash. Avec un liseré doré sur les rebords de la veste. Le bout de mon escarpin blanc -lui aussi- effleura le bureau alors que je commençais :

_ Pour commencer... Je me demandais si vous aviez un autre nom que Sappho. Ce n'est pas courant comme prénom. Peut-être est-ce un diminutif ? Un surnom ?

J'esquissais un sourire curieux. Mon regard ne le quittait pas, ma main tenait le stylo près du papier. J'étais prête à prendre des notes. Même le magnétophone était enclenché et posé sagement sur le bureau. Je l'avais mis en route après avoir demandé un verre de lait. Appuyée négligemment contre le dossier de la chaise, j'ajoutais également :

_ Pourrais-je également vous demandez qu'est-ce qui vous a donné cette.. Passion pour l'art ? Et... Est-ce seulement l'artistique des tableaux que vous préférez ? Ou bien le littéraire, le cinématographique ou la sculpture éveillent également votre intérêt ?

Sappho

Humain(e)

Re : " La sérénade " [ Privé ]

Réponse 4 dimanche 29 mai 2011, 19:35:38



Sappho attrapa prudemment la bouteille de lait, et lui servit un verre sans que son visage ne reflète aucune expression. Sinon un aspect paisible, calme. Il comptait bien savourer chaque minutes passées ici, avant le Grand Soir. Sa femme serait encore coincée dans ses bouquins de magie mentale, il n'aurait pas à se soucier de lui faire honneur de sa présence. Depuis quelque temps, elle essayait de le battre à ce jeu. Elle se voulait plus vive, plus rapide ... Mais il avait le dessus sur elle. Toujours. Si bien que, quand elle essayait de pénétrer son esprit, il le sentait et ripostait aussitôt. Un jeu dangereux, sans doute.

Il posa le verre face à elle, et tira sur sa cigarette une nouvelle bouffée de nicotine. Cette fumée envahit aussitôt son cerveau, et il savoura cet instant. Puis, vivement, il se tourna vers elle.

- Sappho est mon vrai prénom ... Mes parents m'ont donnés ce nom en espérant que je devienne aussi doué que cette poétesse. J'ai hérité de biens d'autres des dons de cette femme, mais pas de ce talent à manier les mots.

Il toussa un peu. Quel talent ? Il n'était pas dur de deviner, quand on le connaissait ; cette capacité à s'approprier l’intérêt de jeunes femmes, à les séduire. Mais ça, il le garderait pour lui.

- Quant à votre seconde question ...


Il la regarda, la détaillant à nouveau. Oui, très belle.  Une lueur passa dans son regard, brillante comme une lame, tandis qu'il buvait un nouveau verre d'alcool. Il ne se sentait pas d'humeur à capturer l'esprit de la jeune femme pour en faire ce qu'il voulait. Il aurait pu, pourtant ... Il était en forme. Mais il n'en avait aucune envie. Il voulait réserver toutes ses forces pour le soir-même.

- Selon Freud, il existait plusieurs moyens d'accéder au bonheur, commença t'il. La drogue, la religion, le sexe ... J'ai choisi l'Art. Contrairement à bien d'autres choses, l'Art n'est jamais lassant. Il est changeant, intemporel, toujours intéressant ... Il est ce qu'il peut exister de mieux. A mes yeux, en tout cas.

Il prit son inspiration.

- L'Art ancre dans la réalité, et permet de s'en détacher. Je trouve qu'il n'y a pas de meilleur langage que celui qu'utilise les artistes. Les artistes sont des surhommes, qui vont au-delà de la conscience du commun des mortels. Et toutes les formes d'Art sont excellentes, et digne d’intérêt. Aucune ne doit être dénigrée, et aucune ne doit être préférée aux autres.


Il la dévisagea intensément, le visage sérieux, et lui adressa un sourire aimable.

- Vous n'êtes pas d'accord avec moi ?

Il avait cette fâcheuse tendance à placer les artistes sur un piédestal inaccessible. Il vouait un culte à ces êtres qu'il voyait presque comme des dieux. " Je suis dingue, en somme " . Il rêvassa un moment, et tourna à nouveau son regard vers elle. 

La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose. (F. Boot )



Selina Kyle - Catwoman

Humain(e)

Re : " La sérénade " [ Privé ]

Réponse 5 dimanche 29 mai 2011, 21:36:00

Il était calme. Trop calme peut-être. J'acceptais en souriant le verre de lait, trempant mes lèvres pour en boire une gorgée. Ma langue passa ensuite sur mes lèvres alors que je posais le verre pour prendre des notes. Donc je n'aurais pas d'autre indices que Sappho pour fouiller un peu plus dans son passé. Je m'en contenterais. Je pouvais être une vraie fouine, même avec si peu d'indices. Sa réponse suivant me fit songer qu'il était décidément plus compliqué de le cerner que je ne le pensais. Je notais les grandes idées. L'enregistrement m'aiderais après. Lorsqu'il eut fini, je réfléchis un court instant, mon stylo en suspend au-dessus du papier. Finalement, posant le crayon contre le calepin, j'hochais la tête.

_ Effectivement. Malgré tout, je persiste à penser que l'on peut avoir une inclination particulière pour l'une de ses formes. Quelque chose de... Disons... Un attachement particulier qu'aucune réflexion ne pourrait expliquer. Une sorte de... D'intérêt.. Non pas charnel. Mais comme si nous avions un lien privilégié avec l'une des formes de l'art. Rien ne nous empêche, bien sûr, de porter un intérêt égal à toutes les formes.

J'ignore si j'avais été très claire. En tout les cas, c'était mon ressenti. Je pris le verre et vidais une longue gorgée. Puis je repris :

_ Passons aux questions suivantes si vous le voulez bien... Alors. D'où venez vous ? Vous m'avez aussi dit que se sont vos parents qui vous ont donné votre nom -normal me direz-vous- mais est-ce qu'ils étaient aussi passionnés par l'art ?

Je reposais le verre et ma langue vint laper une nouvelle fois le lait qui pouvait rester sur mes lèvres.

Sappho

Humain(e)

Re : " La sérénade " [ Privé ]

Réponse 6 mercredi 01 juin 2011, 19:12:12




Le jeune homme baissa les yeux. Il se sentait, étrangement, sur la défensive ... Sans savoir en expliquer la raison. Néanmoins, il chassa cette idée de son esprit. Il devenait parano, ces temps-ci. Tout le monde ne lui voulait pas du mal, c'était impossible. Tout comme l'idée qu'une journaliste qui semblait débutante puisse griller sa couverture. " Semblait " ... Là était le piège. Il s'efforça de se montrer prudent, cherchant des yeux la moindre chose qui pourrait évoquer ce qu'elle cherchait vraiment. Il la dévisagea, l'écoutant avec un sourire en coin, hochant la tête à chacune de ses clôtures de phrase. Et assena même un simple :

- Je suis d'accord ... Mais je me sens proche de chaque forme d'Art. Si ce n'est que la littérature reste ma favorite. Et les installations, et les tableaux de Mark Rothko ... Bref, cette idée de plonger dans un univers ... Vous sentez-vous proche d'une forme d'Art en particulier, mademoiselle ?

Un sourire, et il écouta la suite de ses questions. Ses origines ? On les connaissait, habituellement ... On l'appelait " L'Irlandais " avec un mince ton moqueur dans les journaux. Sappho sentit à nouveau cette même inquiétude, qui tendit un de ses muscles. Il grimaça, et cacha ce sentiment.
Il fronça même les sourcils, buvant une gorgée de scotch, qui irradia son corps d'un filet de douceur. L'alcool le calmait, parfois, l'énervait, souvent.

- Je ...

Il buta un moment sur ses mots, les choisissant avec soin.

- Mes parents n'aimaient que l'Irlande, la Grèce et la Rome antique. Je leurs dois ma culture, mais pas mon amour pour l'art contemporain. Ils étaient trop chauvins et renfermés sur leur passé pour ça. Je suis né, et j'ai grandis reclus dans la campagne irlandaise.

Il se leva un moment.

- Ce genre d'actes envers un enfant est générateur de névroses, vous ne pensez pas ?

Sappho la regarda, puis but une nouvelle gorgée d'alcool. Pourquoi se vendait-il comme ça ? Il voulait se faire passer pour fou - cela lui offrait une certaine renommée - et s'il voyait qu'elle réagissait étrangement ... Il se douterait qu'elle n'était pas ce qu'elle prétendait être. Un soupçon. Il avait un léger soupçon, mais suffisamment lourd pour le faire douter. Et il n'hésiterait pas à sonder son esprit.
Un sourire. Il termina d'une gorgée son verre.

La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose. (F. Boot )




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