Les conférences, c'est nul [PV : Mach]

Terre ...

Yukiko était sur Terre, ce qui était plutôt rare. Elle préférait passer le plus clair de son temps sur Terra, dans son domaine, à s'occuper de ses loulous chéris. La plupart du temps, elle le brossait si bien qu'ils n'avaient jamais les poils emmêlés. C'était bien parce qu'elle pouvait les caresser ou bien passer sa main dans leurs poils, elle risquait pas de tomber sur quelques noeuds. Et en quoi c'était plutôt bien ? Et bien, ça évitait qu'en passant sa main de la sorte, elle tire comme une forcénée sur les poils avant de pouvoir retirer sa main. Yukiko faisait cela quand elle n'avait pas envie de s'enfermer dans son laboratoire pour faire telle ou telle chose, ou bien tenter quelques petites expériences. Mais pas sur des animaux. Ca, elle s'y refusait. En quelque sorte, on pourrait presque dire qu'elle préférait, de loin, être en compagnie animaux ou bien de quelques terranides. Sauf si c'était son frère, là, c'était différent. Mais bon, on ne parle pas d'Akemi, du moins, pour le moment.

Donc, question : pourquoi Yukiko était sur Terre ? Et bien, ça lui arrivait, de temps à autre, de se ballader là-bas et d'apprendre de nouveaux trucs qu'elle aurait pu ne pas connaître. Mais à chaque fois qu'elle y allait, elle n'y restait que peu de temps. Elle n'avait pas l'habitude de toute cette technologie. Bon, oui, elle avait fait l'acquisition d'un appartement -ne demandez pas comment, il a fallu qu'elle use des moyens détournés pour ça- dans la ville de Seikusu. Et Yukiko savait très bien que cela ne lui servirait pas à grand chose, mais bon, au moins, quand elle passait sur le plan de la Terre, elle avait toujours un point de chute où elle pouvait rester, le temps de son passage. J'me suis encore égarée. Donc, Yukiko avait quitté Terra pour quelques jours. Prendre comme des vacances en somme. Son frère devenait pénible. Il se faisait vieux ... Ou plutôt, il était bloqué à la quarantaine depuis qu'elle avait lancé un sort sur lui. Il ne vieillissait plus physiquement mais mentalement ... Bin, il nous faisait sa petite crise de la quarantaine quoi ! Il n'arrêtait pas de se plaindre, de ci, de ça, du fait qu'il aimerait bien retrouver le physique de ses vingt ans mais que pour cela, il fallait que sa petite soeur se concentre sur le problème. Sauf que y'a des fois où la jauge finit par saturer et boom, tout explose ! Bien sûr que Yukiko appréciait la compagnie de son frère et le fait qu'il était revenu vivre dans la maison familiale. Mais y'avait des jours où ... Et bien, il lui tapait sur le système !

Brèfle. Donc, Yukiko était en vacances, enfin, façon de parler. Elle allait rester quoi ? Juste deux trois jours, histoire de s'oxygéner l'esprit ... Quoi que ... Comme elle était en ville, l'air paraissait un peu moins pur que celui des contrées sauvages. La faute à qui ? Ou plutôt, à quoi ? Et bien, la faute à tous ces monstres de fer qui se baladaient sur la route. Oui, oui, des monstres de fer. La première fois qu'elle avait vu des voitures, et les bus, et bien, elle s'était demandée si ce n'était pas des créatures hostiles à qui il faudrait faire la peau. Et donc, de fil en aiguille, et elle s'était aussi demandée comment faire pour les botter en touche. Sauf que ... Elle avait finalement tendu l'oreille histoire de savoir ce que c'était réellement. Yukiko savait donc que ces monstres de fer servaient au transport. Mais bon, il ne lui viendrait pas l'idée d'héler un taxi ou bien d'attendre près d'un arrêt de bus. Sait-on jamais. La technologie pourrait très bien se retourner contre elle, enfin, c'était ce que Yukiko se disait.

Oxygénation de l'esprit. Oui et non. Habillée plus traditionnellement, enfin, du genre avec des fringues qu'on trouvait sur Terre, et non pas sur Terra, ses yeux planqués derrière des lunettes pour faire un peu plus sérieuse, et ses cheveux relevés en chignon et tenus par une pince, Yukiko marchait dans une des rues de Seikusu. Elle commençait à avoir mal aux pieds, mais c'était pour la bonne cause selon elle. Pourquoi ? Quelques heures plus tôt, elle avait vu une affiche qui annonçait qu'un congrès sur les animaux se tenait dans la ville de Seikusu sur plusieurs jours. Et Yukiko avait trouvé l'affiche jolie -normal, y'avait différents chiens dessus-. Dans sa petite tête, elle s'était dit qu'elle allait pouvoir trouver des informations sur les animaux -ou plutôt, sur les différentes d'espèces de canidés- qui se trouvaient sur Terre. Si seulement elle avait su que ce congrès serait plus ... comment dire ... élargi à d'autres choses que les canidés. Elle n'aurait pas mis ces maudites chaussures qui lui faisaient tant mal aux pieds -car les chaussures à talons, c'est pas génial, elle n'avait pas l'habitude d'en porter-. Mais bon, c'était ça pour qu'elle puisse mieux se fondre dans la masse. Et déjà qu'avec ses cheveux blancs elle pouvait paraître bizarre.

Yukiko avait donc poussé la porte de ce grand édifice de pierre -un hôtel, bah oui, y'a des salles de conférence dans certains d'entre eux- qui semblait vouloir rivaliser avec le ciel. Un immeuble plus grand que celui qui abritait son appartement, pour sûr ! Les choses semblaient tellement compliquées sur Terre, du moins, selon la jeune femme. M'enfin, c'était aussi parce qu'elle n'y était pas habituée non plus. C'était spacieux. Elle aurait presque pu se croire chez elle. Mais ce n'était pas le cas.

*Allons donc ... Où est-ce que je dois me rendre moi ?*

Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche. Yukiko aperçoit un panneau qui indique que la conférence se tiendrait au deuxième étage, dans la salle 3A. Ok ... Deux autres indications : où se trouvaient les ascenseurs et les escaliers ? Hors de question d'emprunter une boîte de conserve. Nope, nope. La voilà donc empruntant les escaliers, chaussures à la main parce qu'elles commençaient vraiment à lui faire de mal. Elle les remit juste après avoir atteint la dernière marche. Elle poussa une porte et elle se retrouva, quelques secondes plus tard, dans la salle de conférence. Tout le monde, ou presque, était assis. Apparemment, c'était sur le point de commencer. Yukiko prit donc un siège. Blabla, blabla, blabla. Annonce du programme. Et là, l'horreur, ou presque. Voilà qu'on allait effectivement parler des animaux, mais pas exclusivement des canidés. Bordel ! Ses joues se gonflèrent, elle était vraiment ennuyée. D'ailleurs, les blablas suivant l'ennuyèrent encore plus.

Une heure passa, puis une seconde ... Yukiko avait balancé sa tête en arrière. Nul de chez nul ... Ca lui apprendrait à s'extasier devant une affiche qui avait l'air d'être bien. Faire un caprice n'arrangerait pas les choses parce que... Bin, parce que personne ne la connaissait ici. Elle pouvait toujours se barrer mais on verrait qu'elle s'en allait. Et user de sa magie dans un tel endroit ... Pas très approprié ... Elle poussa un long soupir ennuyé. D'ici à quelques minutes, y'aurait, à ce qu'elle avait compris, une pause, histoire de laisser les gens se dégourdir les jambes et qu'ils puissent discuter un peu. Yukiko n'attendait que ça, pour sûr !

Mach était de retour sur Terre après une mission éprouvante sur Terra. Et si le mercenaire comptait se reposer, cela s’annonça rapidement tomber à l’eau. En effet, lorsqu’il rentra chez lui pour se laver et se reposer, un message était sur son répondeur. Il l’écouta avec peu d’envie, et donc entendu la proposition d’emploi, même si elle n’était en fait qu’une demande de rendez vous. Mach avait en effet laissé la consignes à ses divers collaborateurs qui rabattaient les clients vers lui, de ne pas donner le but de la mission par téléphone. Ainsi, après avoir prit note de cela, se demandant tout de même s’il allait s’y rendre ou l’ignore, il fit un brin de toilette et un somme léger.

Finalement, le jeune homme décida de se rendre au point de rendez vous pour savoir de quelle mission, il allait pouvoir s’agir cette fois. L’homme qu’il rencontra sembla avoir soigné son apparence, puisqu’il était en costume, et après les présentations lui expliqua la mission. Celle-ci n’avait rien de compliqué en fait, puisque s’était un poste d’agent de sécurité lors d’une convention animalière. On aurait même pu croire que celle-ci n’en aurait même pas besoin, mais visiblement les sujets abordés pourraient amenés à des problèmes de sécurités. Instinctivement, Mach pensa alors à une vente d’esclave dissimulée puisque sur Terre s’était pour le moment un marché souterrain et non au grand jour comme sur Terra.

Mach ayant finalement accepté le travail devait donc se vêtir correctement ce jour là. Ainsi, il sortit un vieux costume grisonnant qu’il revêtit, plaçant tout de même un harnais avec un pistolet sur la chemise blanche qu’il dissimula avec la veste du smoking. S’était la seule arme qu’il prendrait cette fois, même s’il se sentit un peu nu sur le moment sans le reste de son équipement. Il se rendit alors sur son lieu de travail, un hôtel visiblement luxueux et suivit les indications du personnel pour rejoindre la salle de conférence. Bien sur, il arriva bien avant l’ouverture du congrès pour que le système de sécurité soit en place.

Ainsi, le moment venu, il ouvrit les portes de la salle et laissa les gens entré et aller s’assoir sur les chaises à leurs dispositions. L’attention de l’homme se porta tout de même sur une jeune femme qui semblait avoir du mal et souffrir avec ses chaussures, à sa façon de marcher. De plus, la couleur blanche, peu habituelle de sa chevelure, lui laissa penser qu’elle venait de Terra, mais ce n’était qu’une supposition. Il se remit donc dans son rôle alors que la conférence commençait.

Il se plaça alors au milieu des deux portes pour bloquer la sortie, bien qu’en fait, s’était pour bloquer l’entrée de visiteurs indésirables. Mais, son regard était portée sur la salle, où il n’écoutait guère ce qu’il se racontait, trouvant ce genre de chose des plus ennuyeuses. D’ailleurs, il n’était visiblement pas le seul dans ce cas là, puisque la demoiselle qu’il avait aperçu précédemment basculait régulièrement sa tête en arrière et ne semblait attendre qu’une chose, s’était la fin de la conférence, ou la pause qui ne tarderait plus. Celle-ci ne tarda pas à être donnée d’ailleurs, et l’homme tenant la conférence les invita à rejoindre le buffet que d’autres membres du personnel de cette conférence avait installé pendant la première partie,.

*Et bien s’est pas trop tôt.*

Pensa t il, en se disant qu’au moins ce charabia allait cesser pendant quelques instants. Mach se déplaça tout de même pour laisser sortir ceux qui le souhaiteraient, car les toilettes, par exemples n’étaient pas accessibles sans sortir. Lui, se mit dans un coin, en observant tranquillement la foule, bien que l’envie d’aller se prendre un verre soit présente. Chose que le regard de son employeur accepta, jugeant que s’était en partie le rôle de Mach de se mêler aux invités pour agir plus rapidement en cas de problèmes. Il alla donc se fondre dans la foule et se plaça involontairement aux côtés de la jeune femme qu’il avait vu.

- J’ai l’impression que cette conférence vous ennui ?

Dit-il en servant deux verres d’alcool en en proposant un à la demoiselle à qui il venait de s’adresser. Celle-ci n’était pas obligée d’accepter bien sur. Après tout, ils étaient de parfait inconnus l’un pour l’autre.

Et blabla blabla blabla ...

Yukiko commençait à en avoir marre. Oui, habituellement, c'était de quelqu'un d'assez patient ... Ou du moins, elle l'était quand elle écoutait un sujet qui l'intéressait. Mais là ... Et bien, malheureusement, ce n'était pas le cas. Oui, possible qu'à un moment ou à un autre, l'orateur parlerait de ses charmants canidés auxquels la jeune femme était accro -d'ailleurs, à ce propos, y'avait peu, elle était passée devant une boutique de jouets et elle était restée comme bouche bée devant les superbes peluches en forme de chien-. Mais c'était trop long. Et puis, elle avait toujours mal aux pieds. Elle n'aimait pas non plus la tenue qu'elle portait. Elle ne se sentait pas à l'aise, comme à chaque fois qu'elle venait sur Terre. Sauf qu'elle ne portait pas, habituellement, de fichus escarpins, mais plutôt des chaussures basses, genre jolies ballerines qu'elle avait dans je ne sais plus quel magasin.

Yukiko poussa un nouveau soupir ennuyé, mais pas trop fort non plus. Elle ne voulait pas qu'on l'entende ou bien qu'on se tourne vers elle parce qu'elle semblait s'ennuyer à mourir -ce qui était le cas mais bon-. Pourquoi déjà était-elle venue là ? Ah oui ... Parce qu'elle avait trouvé l'affiche jolie. Elle s'était faite avoir par cette supercherie. Honte à elle puisqu'elle s'était faite avoir cette fois-ci, mais on ne l'y prendrait pas une deuxième fois. Quoi que ... Si jamais ça se reproduisait, elle pourrait toujours filer en douce -parce que chercher des informations sur le net, elle savait pas encore faire-. Coup d'oeil à droite, coup d'oeil à gauche ... Yukiko se demandait comment tous ces gens pouvaient rester attentifs. Et surtout, elle se demandait comment ils faisaient pour ne pas avoir mal aux fesses. Ces sièges n'étaient pas très confortables. Ou du moins, ils ne l'étaient pas autant que ce qu'elle aurait pu espérer.

*J'aurais dû rentrer sur Terra ...*

Ouais, pour sûr. Sûrement qu'elle se serait bien plus amusée ... Quoi que, son frère l'aurait encore bassiné avec un sort pour qu'il puisse retrouver sa jeunesse d'enfance. Mais à bien peser le pour et le contre, sur Terra, elle n'aurait pas à porter ces affreuses chaussures qui lui faisaient mal aux pieds, elle ne porterait pas non plus ces fringues qu'elle n'aimait pas tant que cela -car un peu trop serrées à son goût-, ou encore les lunettes qu'elle avait sur son nez. Sans oublier qu'elle n'aurait pas besoin de s'attacher les cheveux et qu'on ne la regarderait pas bizarrement à cause de sa chevelure blanche. Pourquoi venait-elle sur Terre déjà ? Ah oui, s'oxygéner l'esprit ... Sauf que ça avait beaucoup d'inconvénients. Passons.

L'heure de la délivrance arriva finalement. Du haut de son pupitre, l'orateur invita les conférenciers à bien vouloir aller se dégourdir les jambes durant quelques instants. Ils pourraient se restaurer et boire un coup si cela leur disait. Chouette ! Yukiko se leva donc, du moins, sans empressement. Elle ne voulait pas non plus que les autres croient que ça l'ennuyait plus qu'autre chose, même si c'était le cas. Sauf que tout le monde s'était levé en même temps et que rejoindre la sortie ne serait pas une mince affaire. Flûte ... Elle pouvait toujours éventuellement faire un détour par le buffet et dès que y'aurait un peu moins de monde vers la sortie, hop, elle filerait. De toute manière, Yukiko se disait qu'elle ne serait probablement pas la seule à s'en aller.

Yukiko s'était donc rapprochée des différentes tables, sans forcément avoir envie de manger ou de boire un truc. Et puis, elle ne connaissait pas encore toutes les spécialités terriennes et elle ne savait donc pas si ça lui plairait, ou non. Mais bon, si elle ne goûtait pas, elle ne saurait jamais si c'était bon, ou pas. Enfin. Voilà qu'une voix s'élevait dans son dos et lui demandait, de façon indirecte, si elle ne s'ennuyait pas. Yukiko se tourna alors, le dévisageant par la même occasion. Son petit doigt lui disait que le costume ... Et bien, il ne devait pas l'habitude d'en porter souvent !

"Je me suis faite avoir par l'affiche. Elle semblait prometteuse."

Mais au final, c'était pas le cas. L'inconnu lui avait tendu un verre. Devait-elle accepter ? Ou bien refuser ? Elle ne savait pas trop quel liquide était dans son verre. Mais bon, comme dit un peu plus tôt, si elle ne goûtait pas, elle ne connaîtrait jamais rien de la Terre.

"Merci." lui avait-elle dit en récupérant le verre.

Restait encore à savoir si elle allait le boire. Quoi que, si elle n'arrivait pas à sortir, pour sûr qu'il faudrait qu'elle boive ce verre. Au moins, la conférence lui paraîtrait peut-être moins ennuyeuse.

"Et puis ... Je trouve que notre orateur est un peu ... Comment dire ... Il n'a pas la voix pour. Sa voix est bien trop ennuyante."

Oh oui, une voix si ennuyante qu'elle aurait pu s'endormir. Mais bon, ça l'aurait foutu mal. Et puis, comment dormir alors qu'elle avait ses maudites chaussures qui lui faisaient mal. D'ailleurs, tenir debout avec ces chaussures, c'était un calvaire !

"Et pour vous ? La conférence vous plaît ?"

L’agent de sureté, enfin le rôle que jouait Mach ce jour là, finit par faire un tour au buffet, pendant la pause de la conférence. Comme la plupart des gens s’étaient ruées sur la nourriture, il avait profité du calme sur les boissons pour se faire servir de l’alcool dans deux verres.  Pourquoi deux ? Un pour lui, et le second qu’il ne tarda pas à proposer à la jeune femme qu’il avait observé plus tôt, et qu’il avait supposé qu’elle s’ennuyait à écouter l’orateur. Celle-ci, se retourna presque brusquement, comme s’il venait de faire une gaffe, ou le fait qu’on devine ce qu’elle pensait réellement la dérange. Mais, il l’avait deviné, car d’une certaine façon, lui aussi s’emmerdait royalement, comme s’il allait se passer quelque chose dans cette conférence qui nécessite un agent de sécurité.

La demoiselle sembla un moment le dévisager, avant de répondre à sa question en avouant s’être fait tromper par l’affiche publicitaire annonçant l’événement. Mach ne put s’empêcher d’exprimer son amusement soudain, mais pas méchant par un rire. D’ailleurs, il ne tarda pas à expliquer la raison de son comportement qui aurait pu vexer la demoiselle.

- S’est généralement le but de ce genre d’affiche. Appâter le client potentiel par une belle image et un beau slogan.

En tout cas, le jeune homme avait tendu son verre à la jeune femme qui finit par l’accepter et le remercier, et il lui répondit un « De rien » amical avant qu’il ne lève son verre comme une salutation avant d’en boire la première gorgée. Le vin n’était pas mauvais, mais, il était loin d’être u top non plus. Mais, il se laissait boire, s’était le principal. La remarque suivante que fit la jeune femme ramena le sourire sur le visage de Mach qui ne pouvait qu’acquiescer.

- En effet, mais je pense que s’est un stratagème pour endormir notre vigilance avant d’entamer le but réel de cette conférence…

Répondit Mach, d’une voix assez calme et basse, qui attira tout de même l’attention de quelques personnes autour d’eux. Ceux-ci s’avéraient finalement plus curieux qu’autre chose, comme si ce qu’il venait de dire les avait convaincu de rester pour assister à la suite de la conférence. S’il savait ce qui les attendait !  En effet, lui savait à peu près ce qui allait arriver, puisqu’il était un employé ici et non un client. Chose que la jeune femme n’avait pas remarqué, puisqu’elle lui demanda ce qu’il pensait de cette conférence.

- Moi, elle ne m’intéresse pas le moins du monde. Mais bon, je suis plus ou moins obligé de me la taper !

Répondit-il donc un air presque dédaigneux. Sa réponse pourrait d’ailleurs être contradictoire avec ce qu’il avait pu énoncer précédemment,  mais, du point de vue d’un participant s’était normal. Mais, si les gens savaient qu’il était un membre du personnel, les sous entendus ou implications que ses propos insinuaient seraient bien plus clairs à leurs yeux. Le regard se posa alors de nouveau sur la jeune femme, dont la posture debout semblait un peu rigide. Bizarrement, Mach baissa le regard et vit des chaussures à talons à ses pieds et comprit donc pourquoi.

- Vous n’avez pas l’habitude de porter des chaussures à talons on dirait ?

Dit-il sous forme de questions, bien que cela n’en était pas spécialement une Cette dernière serait peut être surprise, car si le jeune homme l’avait remarqué, il ne serait peut être pas la seule, ce qui pouvait poser problème si la demoiselle se souciait de son apparence. Mach se tut alors et reprit une gorgée d’alcool.

L'affiche ... Oui, elle avait semblé bien jolie ! Yukiko revoyait encore la tête des petits canidés qu'elle avait vu ce jour là. Sauf que ... Sauf qu'elle s'était bien faite avoir, pour sûr ! Son interlocuteur rebondit sur cette histoire en lui révélant que c'était le but de l'affiche. Attirer les gens, et hop, les garder entre leurs griffes, le temps d'endormir leurs pauvres petits cerveaux et d'essayer de leur vendre des trucs. Ouais ... Mais bon, comment Yukiko ne voyait pas souvent d'affiches sur Terra, elle ne pouvait pas savoir que ce n'était qu'un maudit piège pour appâter les foules. Elle s'était faite prendre une fois, ça ne se reproduirait pas, elle y veillerait.

"Ce sont des fourbes."

Ouais, elle aurait su ça, elle n'aurait pas pris la peine de porter des vêtements qu'elle n'aimait pas, et des chaussures qui lui faisaient mal aux pieds ! Qu'est-ce qu'elle avait envie de les enlever d'ailleurs ! Mais Yukiko n'était pas chez elle. Elle était dans une salle remplie d'individus qu'elle ne connaissait pas. Des individus d'ailleurs qui ne savaient pas qui elle était réellement. Ils auraient su qu'une magicienne était dans les parages, ça aurait pu provoquer une panique. Ou alors, certaines personnes lui auraient porté un intérêt spécial, histoire de savoir de quoi elle était capable. Oui, fallait qu'elle fasse gaffe, y'avait pas à dire. Quoi que, elle ne voyait pas pourquoi elle utiliserait ses pouvoirs. C'était pas comme si elle était agressée par quelqu'un. Enfin ... Yukiko n'allait pas non plus épiloguer pendant des heures et des heures sur cette maudite affiche. Elle savait à quoi s'en tenir à présent.

Ayant récupéré le verre, Yukiko le regarda pendant quelques instants. Ou plutôt, elle regardait le liquide. L'odeur dégagé par celui-ci lui rappelait quelque chose. Se pourrait-il que ça soit du vin ? Yukiko en buvait parfois, quand elle était devant sa cheminée, vautrée dans son fauteuil à lire quelques bouquins sous le regard de son frère qui se demandait toujours quand elle trouverait la solution à son problème. Oui, peut-être que c'était du vin. Bien évidemment, elle se doutait que le goût serait bien différent de celui qu'elle avait pour habitude de boire. Mais ça ne serait peut-être pas désagréable. Quoi qu'il en soit, Yukiko porta donc le verre à sa bouche et but une première gorgée. Hmmm ... Pas trop mal pour un vin terrien. Certes, elle avait effectivement noté une certaine différence entre celui de Terra. Mais ce n'était pas trop mal non plus. Yukiko en vint à penser que si ça se trouvait, elle manquait plein de trucs en ne goûtant pas à tout ce qu'elle pouvait voir. Car après tout, y'avait des plats qui se faisaient sur Terre, et pas sur Terra. Hmmm ... Elle allait conserver cette suggestion dans sa tête, et elle verrait bien ce qu'elle ferait la prochaine fois.

Yukiko fut tirée de ses pensées par son interlocuteur qui lui parlait que ce n'était qu'une ruse pour les endormir. Avant de passer à un sujet plus intéressant, ou quelque chose dans le genre.

"But réel ? Hmmm ... Honnêtement, je doute qu'ils aient des choses intéressantes à nous raconter."

Elle pouvait se tromper, ça lui arrivait de temps à autre. Mais elle ne resterait probablement pas jusqu'à la fin pour écouter toutes ces balivernes. Selon elle, Yukiko y avait consacré déjà trop de temps. Non, elle ne resterait pas. Sauf si un truc extraordinaire se produisait, mais elle doutait qu'une telle chose arrive. Donc, dès qu'elle trouverait le moment opportun, elle fausserait compagnie à tout ce petit monde. Lui ayant demandé son avis sur cette conférence, il lui annonça qu'il était obligé d'y assister, mais ce n'était pas forcément par choix. Du moins, c'était ce que sa réponse laissait sous entendre.

"Je suis désolée pour vous. Assister à quelque chose d'ennuyer ... Ca ne doit pas être plaisant."

On forcerait Yukiko à faire quelque chose qu'elle ne souhaiterait pas, et bien ... Ca ferait des étincelles, pour sûr ! Genre, les portes seraient fermées et personne ne pourrait sortir avant la fin, pour sûr qu'elle péterait un câble ! Et ce même si elle était en public dans un monde qu'elle ne connaissait que peu. Portant une nouvelle fois le verre à ses lèvres, Yukiko pensa à arracher les horribles talons de ses chaussures. Bon, ça lui ruinerait, pour sûr, mais au moins, ça serait bien mieux. Ce fut à ce moment qu'il remarqua qu'elle semblait avoir un problème avec ses chaussures. Elle en fut un peu étonnée. Il avait l'oeil, pour sûr.

"Oh ... Vous avez remarqué ... Non, en effet, je n'ai pas vraiment l'habitude."

Yukiko lui aurait bien dit que porter des chaussures de ce style, et des fringues de ce genre, ce n'était pas non plus dans ses habitudes mais il lui aurait fait les gros yeux, l'air de dire : mais de quoi elle me parle.

"J'ai l'impression de marcher sur des cailloux." avait-elle dit à voix basse, histoire qu'on ne l'écoute pas.

Mais bon, si elle n'aimait pas ses chaussures, lui, ça devait être pareil pour son costume. Parce que ... Parce que ça collait pas. Yukiko ne savait pas pourquoi mais y'avait un truc qui ne collait pas. Ou alors, elle se trompait. Sans gêne, elle se rapprocha un peu plus de lui. Elle ne voulait pas non plus le mettre dans l'embarras.

"Mais n'est-ce pas pareil pour vous et votre costume ?"

Après ses quelques mots, elle se recula. Après tout, ce n'était pas dans ses habitudes d'être trop proche d'un homme qu'elle ne connaissait pas. Et puis, les gens pourraient se poser des questions.

La jeune femme qu’avait abordée Mach s’était donc laissé avoir par l’affiche enjôleuse que les organisateurs avaient fait placarder dans la ville. Et ne manqua d’ailleurs pas de le faire savoir dans un peu gentillet pour ne pas prononcer de vulgarité sans doute. Mach en avait sourit en tout cas, avant qu’il ne la voit hésiter sur la boisson, comme si elle n’en avait jamais bu. Ce qui était possible, mais, tout le monde avait au moins vu une autre avec un verre de vin à la main. En tout cas, elle se décida tout de même à le goutter, alors que le jeune homme en avait déjà bu une gorgée ou deux, et reprit la conversation qu’il venait de commencer. D’ailleurs, la demoiselle sembla perplexe, et il ajout alors en guise de réponse.

- S’est que vous êtes laissé prendre par le fil de la discussion, sans réellement savoir ce que tout cela cachait. Et disons que l’homme se fait un alibi pour les éventuelles autorités…

Dit-il calmement, en regardant la foule. On pouvait d’ailleurs y voir des personnes dans le même état d’esprit que la jeune femme, mais aussi d’autres qui semblaient attendre quelque chose, comme si ce n’était pas leur première conférence, ou tout simplement qu’ils savaient ce qui allaient suivre tôt ou tard, et certains paraissaient même en être impatient.

- Et si vous regardez bien, certaines personnes ne semblent pas s’ennuyer, mais attendre quelque chose.

Reprit-il pour le faire réaliser à la demoiselle. La jeune femme avait en tout cas posé ses questions sur la présence de Mach ici, et ce dernier lui avait répondu qu’il l’y était plus par obligation que par choix. Chose auquel elle s’excusa, laissant apparaître un sourire sur le visage de Mach, mais rien de moqueur ou méchant.

- Mais, je ne fait pas ce que je fais gratuitement. Et heureusement, car s’ennuyer de la sorte pour des clopinettes non merci.

Il venait donc de faire comprendre qu’il était payé pour être là lui, contrairement aux autres, qui eux allaient payer pour ce qui allait suivre. E pout détendre un peu l’atmosphère, et motiver un peu plus la demoiselle, mais pas forcément pour qu’elle assiste à l suite, çà, il s’en fichait, puisque s’était pas son problème si ses patrons perdaient un client potentiel. Ainsi, il aborda le malaise qu’avait la jeune femme qui s’était visiblement habillée pour l’occasion,  et faire bien au milieu des autres, quitte à en souffrir. Il l’a surprit d’ailleurs lorsque la question tomba, si bien qu’elle eut du mal à trouver ses mots, avant de se rapprocher de lui pour lui retourner la question sur le port du costume. Mach ne put s’empêcher de rire, attirant quelques regards vers eux alors que sa compagne s’éloignait pour éviter tout malentendu. S’est lui qui s’approcha alors pour parler d’une voix assez faible, comme elle l’avait fait précédemment.

- S’est vrai que ce n’est pas ma tenue de prédilection, même si selon les boulots, s’est obligatoire..

Il aurait bien ajouté que s’était tout de même plus confortable que d’avoir des chaussures qui lui font mal aux pieds, mais, il aurait eu peur que la demoiselle le prenne mal. Il resta tout de même aux côtés, et donc assez prêt d’elle, sans se soucier de ce que pourrait dire la foule, alors qu’il buvait tranquillement. Et puis, il doutait que quelqu’un trouve cela bizarre, puisque faire des rencontres n’avaient rien de choquant après tout, et peu importait l’endroit.

- Et si vous voulez partir ne vous privez pas, je doute qu’ils remarquent une personne absente, ou du moins que cela les attristes.

Finit-il par dire, alors que les portes de la salles étaient ouvertes et que des allers et venues étaient faites entre la salle et l’extérieur.

Yukiko ne comprenait pas les paroles subtiles de Mach ... Ou du moins, pas pour le moment. Ses oreilles s'étaient dressées une première fois lorsqu'il lui parla du fait que l'orateur se faisait un alibi. Un alibi ... Pourquoi faire ? Et c'était quoi ce truc ? Un truc qu'on pouvait manger ? Une sorte de magie ancestrale pour envoûter les gens ? Non ... Ni l'un ni l'autre. Yukiko n'avait jamais entendu ce terme jusqu'à présent. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'en comprenait pas le sens. En gros, l'orateur leur racontait, pour le moment, des cracks et attendait le moment opportun pour faire ou dire quelque chose qui serait d'un plus grand intérêt. Yukiko tourna la tête autour d'elle. Les gens allaient et venaient, mais d'après ce qu'elle avait pu remarqué, même si des gens étaient sortis de la pièce, ils avaient tous fini par revenir. Ca l'intriguait un peu. Bon, il était vrai que ... normalement, la demoiselle n'était pas vraiment à sa place, qu'elle n'avait rien à faire ici. Pourquoi ? Disons qu'en arrivant à l'hôtel, en bas, on l'avait quelque peu refoulé au départ, car soit disant qu'il fallait un carton d'invitation pour pouvoir participer à la conférence. Mais Yukiko ne s'était pas laissée marcher sur les pieds. Et grâce à son charme, et aussi, peut-être avec l'aide d'un peu de magie, elle avait pu convaincre l'hôtelier de la laisser passer.

Yukiko fut tirée, une nouvelle fois, de ses pensées, par son interlocuteur qui lui faisait remarquer que personne ne semblait réellement s'ennuyer, mis à part elle. Comme s'ils attendaient quelque chose, de plus important, et qu'ils prenaient leur mal en patience parce que ça valait le coup. Yukiko fronça des sourcils pendant quelques instants. Ca cachait quelque chose, et elle ne savait pas quoi encore. Mais bon, elle finirait par le savoir tôt ou tard. Quoi que ... Pour son bien être, vaudrait mieux qu'elle ne s'attarde pas trop ici. Ou plutôt, pour le bien être des autres personnes présentes. Parce que du moment où elle saurait de quoi il retourne réellement ... Gare à vos fesses quoi !

"Attendre quoi ? Le déluge ?"

Tsss ... Elle irait bien leur botter les fesses tiens. Mais bon, la demoiselle était facilement repérable, à cause de sa couleur de cheveux ... Et du fait qu'elle ne semblait pas vraiment à sa place d'ailleurs. Elle porta le verra à sa bouche une nouvelle fois tandis qu'elle scrutait, à nouveau, la pièce. Son regard se posa sur quelqu'un ... C'était un type ... Qu'elle avait déjà vu quelque part, mais pas sur Terre. Oh oui, elle en mettrait sa main à couper mais elle était sûre et certaine que ce type venait de Terra. Yukiko se mit à réfléchir pendant quelques instants. Et plop, voilà qu'elle se rappelait de lui. Ce sale gars passait souvent par sa propriété et à chaque fois qu'il venait, il faisait toujours une proposition indécente à la demoiselle. Du genre, j'te donne plein de frics si t'acceptes de me laisser quelques uns de tes terranides. Argument qui lui opposait ? Selon lui, elle n'avait pas besoin d'avoir autant de personnes sous ses ordres et qu'elle pourrait en retirer un bon petit paquet si elle capitulait. Sauf que ... Sauf qu'elle n'avait jamais capitulé. Et la dernière fois qu'elle l'avait vu, Yukiko ... lui avait crâmé les fesses avec un de ses tours. Non mais ! Qu'est-ce qu'il fichait là ?

Yukiko finit par reporter son attention sur Mach, tandis qu'il lui disait que ce n'était pas par plaisir qu'il était là, mais parce qu'on l'avait payé. Sûrement pour qu'il assure la sécurité ou éviter que du grabuge ne se produise, quelque chose dans le genre.

"Il est vrai que s'ennuyer pour ne rien en retirer, ce n'est pas ... plaisant."

Quelques minutes après, voilà que Mach venait à rire à cause de la remarque de la demoiselle, au sujet de son costume. Non, effectivement, tout comme les chaussures de Yukiko, ce n'était pas une tenue que Mach portait régulièrement. Mais bon, on fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Il lui avait dit cela tout en se rapprochant d'elle, histoire d'éviter que de sales petits fouineurs les entendent. Mach en vint à lui dire que si elle le voulait, elle pourrait toujours se tirer, que sa non présence passerait inaperçue. Oui et non ... Oui, parce qu'elle ne connaissait pas grand monde et qu'elle n'avait pas vraiment été invitée. Mais non aussi, parce que si on l'avait vu, on se demanderait où était passée la jeune femme aux cheveux blancs.

"Je ne sais pas ... Certaines personnes ont du me voir. Et si je m'en vais, on se demandera où est la curieuse personne aux cheveux blancs. Quoi que ... j'devrais pas vraiment être là."

Ca, c'était sorti tout seul. Mais c'était sûrement pas Mach qui allait la dénoncer, non ?

"Quant à partir ... Vous ne seriez pas en train de travailler, sûrement que je vous aurais proposé d'aller boire quelque chose."

Tssss ... la peste ... Mais bon, si on ne peut pas jouer de temps en temps ... L'orateur se rapprocha du pupitre. Quoi ? C'était déjà l'heure de reprendre ! Flûte alors ! Les portes avaient, de nouveau, été fermées et les gens reprenaient place tranquillement. Rhoo ... Zut alors ... Elle allait être bloquée là pendant un moment encore. Mais bon, quitte à se foutre complètement de la conférence, elle pourrait toujours discuter avec Mach près du buffet.

Les propos qu’avaient répondus Mach à la jeune femme la laissèrent perplexe, comme si elle cherchait une explication plausible à ceux-ci.  Il pouvait d’ailleurs voir cette hésitation et incompréhension dans le regard de la demoiselle, alors qu’elle lui faisait parcourir la salle. Pendant ce temps, les autres personnes vaquaient à leurs occupations, et les organisateurs semblèrent se préparer à reprendre la conférence, et donc bientôt mettre fin à la pause. En effet, cela faisait déjà une bonne dizaine de minutes qu’elle avait commencé et le verre de l’agent de sécurité était vide d’ailleurs.  Mais, il vit arriver, ou du moins entendu une nouvelle question de la par de sa voisin, qui voulait savoir ce que l’orateur préparait.

- Vous verrez bien le moment venu. Vous le dire serait gâcher la surprise, vous ne pensez pas ?

Répondit-il avec un sourire amusé, car même si la jeune femme aurait préféré l’entendre dès à présent, les autres personnes avaient tendance à tendre l’oreille, mais, Mach ne voulait pas non plus leur gâcher leur plaisir en révélant ce qu’il pouvait savoir.  En tout cas, la jeune femme s’était de nouveau tourner vers la salle, et du coin de l’œil, Mach s’aperçut qu’elle zyeutait quelqu’un en particulier. Tournant alors son propre regard dans la direction de la jeune femme, le jeune homme tomba sur un homme. Et un membre de l’équipe qui organisait la conférence à ce qu’il savait. D’ailleurs, la silhouette ne lui était pas non plus inconnue, puisqu’il l’avait déjà plusieurs fois aperçu dans des bars à Nexus, bien qu’ils n’aient jamais communiqué entre eux. Se pourrait-il que la demoiselle le connaisse aussi ? Avant qu’il ne puisse imaginer une réponse, celle-ci reprit la parole pour parler de la raison de la présence de Mach en ce lieu sur ce qu’il lui avait dit.

- Et même si on me paye pour cela, je dois dire que je m’en passerais bien. Enfin fallait il que je sache que le préambule soit si long….

Se contenta t il de dire, montrant que s’il avait été au courant, il n’aurait pas accepté le travail, surtout qu’il voyait cela comme une perte de temps là. Il avait alors suggéré à sa compagne de partir si elle le voulait, sans que cela ne soit trop remarqué. Mais, ce qu’elle répondit le fit sourire. En effet, elle ne passait pas inaperçue, que se soit par la couleur de ses cheveux, ou sa beauté en général. Mais, je doute qu’on l’empêche de s’éloigner si cela ne l’intéressait pas au final.

- En effet, mais, je doute qu’ils viennent à se plaindre de votre départ maintenant. Surtout que le réel but de la conférence n’a pas encore commencé, et donc ce n’était pas comme s’ils risquaient de se voir dénoncer et débouler les autorités.

Marmonna le jeune homme à la remarque de sa voisine, sans relever la dernière partie de celle-ci, qui ne le regardait pas dans un sens.  Puis, se fut une petite surprise, et un sourire qui s’afficha sur le visage de Mach, quand la demoiselle l’invita à la suivre pour aller boire un verre. Malheureusement se fut trop tard, puisque l’orateur reprit sa place derrière le pupitre, et les portes furent fermées et gardées.

- Cela aurait été avec plaisir, mais on n’a visiblement plus le temps de s’éclipser. Et j’ai l’impression que le véritable but de tout cela va commencer en voyant les gardes qu’ils ont placés sur les diverses sorties possibles.

Dit le jeune homme alors que le maître de conférences commençait à prendre la parole, remerciant les gens d’être restés, et que les choses intéressantes allaient commencer. D’ailleurs une porte latérale s’ouvrit et des térranides, la plupart de formes humaines, mais avec des caractéristiques félines, canines ou d’autres espèces firent leur entrée et vinrent se placer, sous bonne garde, derrière ‘homme au pupitre sur une estrade pour les mettre en valeur. L’écran d’ailleurs permettait de mieux montrer ceux-ci aux spectateurs les plus loin. La vente d’esclave allait donc pouvoir commencer.

Mach l'intriguait de plus en plus. Du moins, ce qu'il lui disait était ... Etrange, bizarre. Sous-entendait-il que le clou du spectacle restait à venir ? Ou que du moins, en quelque sorte, ça valait la peine d'attendre et d'écouter des blablas qui ne servaient pas à grand chose ? Hmmm ... Yukiko resta pensive pendant quelques instants. Qu'est-ce qui pouvait être autant intéressant pour qu'il veuille lui faire la "surprise" ? Une mauvaise surprise, d'ailleurs, si elle savait mais bon. Ca avait peut-être un rapport avec le type qui voulait à tout prix lui acheter ses employés pour qu'ils finissent dans une cage ou pour qu'ils se fassent vendre à d'autres types pas très clairs. Elle ne savait pas trop quoi penser de toute cela. Si elle avait su ... Si elle avait su, très certainement qu'elle ne serait pas restée. Ou que du moins, même, elle ne se serait pas venue. Mais comment pouvait-elle savoir, sans s'y rendre, que y'avait anguille sous roche ?

Par la suite, Mach enchaîna sur le fait que s'il avait su, lui aussi, que tout le préambule prendrait autant de temps, il n'aurait pas non plus accepté le boulot. Elle lui répondit par un petit sourire amusé. Mais bon, parfois, on n'a pas vraiment le choix. On fait ce qu'on nous demande, même si ça nous plaît pas, et avec le sourire si possible. mais bon, hein, on demanderait à Yukiko de faire des choses qui ne lui plaisaient pas plus que cela, pas sûre qu'elle le prendrait vraiment avec le sourire. Mach poursuivit, ensuite, sur le fait de la non présence, au final, de Yukiko à la conférence. Ou plutôt, sur le fait qu'elle pouvait toujours leur fausser compagnie. De toute manière, hein, comme dit, ce n'était pas comme si elle avait été invitée. Disons qu'elle aimait bien fourer son nez dans les affaires, et ce même si, pour son propre bien, elle devrait éviter. Mais ce qu'il dit, par la suite, la fit un peu tiquer, réfléchir. Quoi que, elle ne l'avait pas noté tout de suite. Faut parfois que l'information arrive jusqu'au cerveau. Et là, Yukiko n'était pas en mode très attentive.

"Dénoncer ? Pourquoi donc ? Se passerait-il ... des choses répréhensibles ?"

Là, Mach avait dit quelque chose ... Qu'il aurait mieux fait d'éviter de dire d'ailleurs. Mais bon. Peut-être que ça lui avait échappé. Voilà que des gros balèzes s'étaient approchés des différentes sorties, bloquant le passage, pour ainsi dire. L'orateur venait, à nouveau, de se placer derrière son pupitre. Yukiko n'avait pas pris soin de reprendre sa place tout de suite. A dire vrai, elle se fichait bien de ce qui pouvait se passer, du moins, pour le moment, et semblait bien plus intéressée par Mach. Sauf que ... Sauf que voilà que d'autres portes s'ouvraient, laissant le passage ... à des Terranides. Quoi ?! Yukiko eut une mine dépitée, surprise. Alors, c'était ça ?! Une vente de terranides là, en plein coeur de Seikusu, sous la barbe des autorités. Non non non ... C'est pas possible ça. Elle était en train de rêver.

"Qu'est-ce donc que cette fourberie !"

Quelle bande de ... Humm ... Restons polie. Brèfle, en tout cas, ce que voyait Yukiko ne la faisait pas sourire, ou bien rire, contrairement aux spectateurs qui poussaient des ah et des oh, admiratifs devant les différents terranides qu'ils allaient pouvoir acheter. La moutarde était montée au nez de Yukiko d'ailleurs. Allait-elle exploser ? Oh, c'est bien probable. Voilà pourquoi l'autre taré, là, qu'elle avait reconnu, était présent. C'était peut-être lui qui avait amené tout ce beau petit monde. Elle irait bien lui crever un oeil, là, avec ses chaussures, surtout qu'avec ses talons hauts, elle risquerait de lui faire bien mal. Sauf que ... Le temps d'arriver jusqu'à lui, les gros balèzes, ou bien même Mach, tenteraient de l'en empêcher, puisque c'était leur job. Et bien, y'avait plus qu'à faire une diversion en somme. Mais quoi ?

Yukiko avait le choix. Elle pouvait toujours essayer de griller toute la lumière. La pièce serait plongée dans le noir le plus total. Sauf que ces messieurs de la sécurité avaient peut-être des lampes torches. Pas une bonne idée. Elle pouvait autrement faire baisser la température à un tel point que tout le monde finirait par se les gêler grave. Le froid, elle ne le craignait pas trop. Seulement, en faisant cela, ça heurterait les pauvres terranides. Et leur faire du mal, c'était hors de question. Plus qu'une solution donc ... Foutre le feu. Ca provoquerait un mouvement de panique, les gens voudraient sortir à tout prix et Yukiko pourrait griller quelques gardes pour permettre aux terranides de s'enfuir. C'était le meilleur des plans, non ?

Quoi qu'il en soit, avant de commencer, Yukiko grommela quelques mots entre ses dents. Pas sûre que Mach avait bien compris ce qu'elle avait dit tellement s'était inaudible mais bon. La jeune femme avait ramené ses mains dans son dos. Bougeant lentement ses doigts, tout en murmurant d'autres mots à peine audibles, une flamme se formait, petit à petit, entre ses mains. Rapide coup d'oeil pour savoir d'où faire partir le feu. Y'avait quelques affiches, sur les côtés, non loin des acheteurs d'ailleurs. Mouais ... C'était le meilleur des endroits. Tout le monde se demanderait comment ça avait pu s'enflammer. La flamme disparut des mains de la jeune femme tandis que les panneaux d'informations, et affiches, s'enflammèrent comme ça, d'un seul coup.

Bien sûr, en voyant les flammes, il y eut des cris. Les gens se levèrent d'un seul coup, quittant leur place. D'autres se dirigeaient vers la sortie, bousculant les gardes afin de pouvoir passer. Le temps qu'elle se baisse pour récupérer une de ses chaussures, Yukiko avait perdu Mach de vue. Ce qu'elle voulait faire avec sa chaussure ? Aller crever un oeil à l'autre, comme dit. Sauf si on l'en empêchait avant mais bon, qui s'y frotte, s'y pique comme on dit.

La jeune femme avec laquelle Mach discutait semblait sceptique et se demandait tout ce que cette mise en scène pouvait bien cacher. Et avec les sous entendus que le jeune homme faisait, en tout cas, s’était facilement devinable que la conférence dissimulait quelque chose de pas très légal. Cela n’empêcha cependant pas le mercenaire, jouant les agents de sécurités, de poursuivre sa discussion, alors que les autres gardes se remettaient en place pour surveiller les issues. Et ces derniers semblaient même plus vigilants qu’auparavant, signe que les festivités allaient bientôt commencer

S’est alors que la voix de la demoiselle attira de nouveau l’attention du mercenaire, alors qu’elle revenait, un air de surprise affiché sur son visage sur le côté malhonnête de ce qui se tramait. Venait-elle seulement de le réaliser ? Se demanda Mach calmement. Mais, la surprise de la demoiselle ne s’arrêta pas là, puisque rapidement, un groupe de Terranide entra dans la pièce par l’endroit où était arrivé l’orateur. Et les chaines et leurs états physiques montraient clairement leur statut d’esclave.  La jeune femme posa donc une nouvelle question, laissant le jeune homme se demander s’il devait y répondre ou non.

- Je crois que vous avez déjà devinez sans que je n’ai à le dire, non ?

Dit-il calmement en prenant un nouveau verre d’alcool, sans poser son regard sur la ligne d’habitants de Terra.  Ce qu’il se passait ne l’intéressait guère, alors que la foule était pleinement captivée par contre. Enfin presque toute, puisque la demoiselle à ses côtés fulminait de rage, et couvait quelque chose, à ce que Mach entendait, même s’il ne comprenait pas ce qu’elle disait, tellement elle bafouillait. En tout cas, la chaleur qu’elle provoqua en faisant apparaître des flammes entre ses mains attira le regard de son voisin, qui était suffisamment proche pour la sentir.

Cependant, le mercenaire sourit sans agir, se disant que cela allait peut être mettre de l’animation tout cela. D’ailleurs, le feu ne tarda pas à se déclencher sur les affiches et autres rideaux publicitaires. Et bien entendu la foule partit en panique, séparant les deux personnes pour se ruer vers la sortie, surprenant les gardes qui ne purent réagir. Cependant d’autres le furent davantage et s’étaient emparés d’extincteur avant de commencer à éteindre les flammes.

- Et bien et bien !

Se contenta de dire le jeune homme fluctuant avec agilité entre les gens pour rester à peu près au même niveau. Après tout pour le moment, il n’y avait réellement rien d’alarmant dans l’incendie qui s’était déclencher, alors pourquoi perdre son sang froid pour si peu. Les Terranides captives et paniquées ne tardèrent pas d’ailleurs à être mené en sécurité, puisque selon les organisateurs, il serait bête de perdre la marchandise. D’autant plus que les flammes compromirent la vente, car les pompiers et la police seraient avertis et donc viendraient sur place voir ce qui avait provoqué ce feu.

Mach ne tarda pas à voir la jeune femme qui était à ses côtés en tout cas. Celle-ci se dirigeait en sens inverse de la foule, cherchant visiblement à se rapprocher de marchand d’esclave qu’elle avait reconnu. Que comptait-elle faire ? Mach sourit en la regardant. Il aurait du tenter de l’arrêter, puisque s’était son job, mais tirer au milieu de cette foule ne ferait qu’aggraver la situation, et il n’était pas sur d’atteindre, et d’avoir envie de l’atteindre sa cible. Surtout que d’autres gardes avaient eux aussi vu la jeune femme et se dirigeaient à présent vers elle.

Le truc de trop ...

Vraiment ... Quelle fourberie ! Yukiko n'en croyait pas ses yeux ! Mener ouvertement une vente d'esclave en plein coeur de la ville, en pleine journée ... Au nez et à la barbe des autorités. Quelle bande ... Restons polie ... Voilà pourquoi Yukiko avait comme qui dirait péter un câble. Et d'ailleurs, ça n'allait pas s'arranger du fait que ... Du fait qu'elle comptait bien aller délivrer les terranides et crever un oeil ou deux à ce méchant esclave. Jusqu'à présent, elle avait toujours été réglo avec lui, même s'il la gonflait sérieusement. Mais là ... Là, c'était la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. Et encore ... Elle ne savait pas si c'était lui l'instigateur de tout cela ou bien s'il n'était qu'un ... comment dire ? Un intermédiaire ? Ouais ... Possible qu'il ne soit qu'un intermédiaire, que ce n'était pas lui qui avait voulu cela. Quoi qu'il en soit ... Il payerait.

Yukiko avançait donc en direction du marchand d'esclave. Elle ne savait pas si Mach la suivait, ou pas. D'ailleurs, qu'il la suive. Elle s'en fichait. C'était pas pour autant qu'il l'empêcherait d'aller crever un oeil à l'autre voyou ! Sauf que ... Sauf qu'en tournant la tête, elle remarqua que deux gros malosses s'approchaient d'elle. Des types à l'allure carrée, bien costauds d'ailleurs. Des types que Yukiko ne pourrait, par exemple, pas combattre à la loyale dans un combat au corps à corps. Généralement, les musclés avaient pas trop de cervelle. Donc, elle pourrait utiliser son intelligence et la ruse pour les combattre. Mais elle n'en avait pas plus envie que cela. Nan, tout ce qu'ils allaient faire, c'était la retarder. Le marchand d'esclave la verrait alors et ... Il en profiterait pour se barrer ! Hors de question. Parce qu'après, faudrait qu'elle le retrouve sur Terra, et ça serait d'un compliqué.

"Bougez vous."
"On se calme ma jolie."

L'une des grosses brutes avait posé sa main sur l'épaule de Yukiko. Sauf que ... Sauf qu'il n'aurait pas dû le faire. Yukiko n'était pas du genre à faire du mal aux autres, sauf quand elle était vraiment en colère, ce qui était le cas d'ailleurs. Le pauvre gars se mit à crier, du fait qu'il ressentait une vive douleur dans le creux de sa main. Il la retira alors et se tint le poignet de la paume blessée. Il avait été brûlé. Par contre, il ne savait pas trop mais ça lui faisait horriblement mal. L'autre tenta alors de maîtriser Yukiko. Sauf qu'il fut éjecté en arrière par un éclair. D'autres cris survinrent alors. Sûrement qu'on se demandait ce qui était en train de se passer. Mais le marchand d'esclaves avait remarqué Yukiko.

"Mince ..."

Oui, il pouvait dire mince. Parce qu'il savait que si Yukiko lui mettait la main dessus, il passerait un mauvais quart d'heure. La jeune femme, toujours la chaussure en main, s'avançait donc vers lui. En parlant de chaussure, dans la bagarre contre les deux grosses brutes, elle avait perdu la seconde. Elle s'en fichait un peu parce que ... Parce que ces pompes lui faisaient trop mal aux pieds ! Le type tenta de s'éclipser. Yukiko était proche ... Assez proche de lui. Sauf que ... Sauf que, voilà, par surprise, on l'avait attrapé par derrière. De grands bras l'enserraient à présent.

"Mais lâchez-moi !"

D'ailleurs, elle ne savait pas trop qui la retenait. Etait-ce une des deux grosses brutes ? Ou bien Mach qui avait réussi à la rattraper avant qu'elle n'aille faire encore des dégâts ?

La vente aux enchères n’était plus, et laissait place à la panique provoquée par un incendie. Mais pas tout le monde tentait de fuir, non, puisque la demoiselle qui avait été un temps aux côtés de Mach se dirigeait à présent vers l’un des esclavagiste avec la ferme intention de lui mettre la main dessus. Le mercenaire pour sa part, sirotait toujours sa boisson comme si de rien était, se contentant d’admirer le spectacle, qui l’amusait d’ailleurs. Oh bien sur, il aurait du intervenir pour empêcher la demoiselle d’agir, mais, il n’en avait pas envie. Peut être n’avait il pas été assez payé pour cela qui savait ?

Il vit donc les deux brutes s’approcher de sa camarade et se demanda comment elle allait s’en sortir. Mais, elle le fit avec brio, et la façon dont cela avait été fait, laissa penser à Mach qu’elle devait user de magie, même si il ne pourrait dire comment. Il faut dire que le premier qui avait posé sa main sur l’épaule l’avait retiré aussitôt sans que la jeune femme n’ait vraiment fait quelque chose de spécial. En tout cas, la cible principale de cette dernière ne manqua pas d’être attirée par le cri de l’homme et réalisait qu’il était en danger. Il tenta alors de fuir poursuivit par sa proie.

- Va-t-elle le rattraper ou dois je lui prêter main forte ?

Marmonna t il d’un ton amusé, en regardant la scène. Surtout qu’il n’aurait pas grand chose à faire à part se servir brièvement de son arme pour empêcher l’homme de quitter la pièce. Et le pire, voir le plus drôle serait le mouvement de panique supplémentaire que le coup de feu provoquerait. L’idée fit sourire le jeune homme. Cependant, ce dernier, n’aurait pas le temps de la mettre en pratique.

- O dirait que cela se corse !

En effet, la jeune femme s’était laissée surprendre, et deux hommes la maintenait à présent avec force et l’empêchait d’avancer. Mach se demanda d’ailleurs pourquoi elle ne réitérait pas son coup initial avec le premier d’entre eux. Mach se mit alors à chercher comment l’aider, et en regardant autour de lui, ne tarda pas à voir un bouchon de liège que l’un des serveurs avait du laisser.

- Je crois que cela devrait faire l’affaire !

Dit-il en s’en emparant avant de viser puis tirer ce dernier sur la tête de l’un des hommes. Et si l’impact fut volent, il ne fut pas suffisant pour le tuer, et resta discret pour les autres. La cible par contre tourna son attention vers Mach, mais ce dernier feignait d’aider la foule, ce qui laissa perplexe l’individu. Cependant cette distraction lui fit lâcher sa prise qui aurait donc plus de facilité à se débattre. Après tout une aide discrète sans qu’on puisse l’accuser était aussi amusant pour lui et il ne risquait pas de perdre sa paye, même s’il s’en fichait un peu. Pour le moment, il prenait tout cela à la rigolade on va dire, un jeu quoi.

Malgré le fait qu'on la tenait fermement, que de gros bras l'enserraient comme si on cherchait à la broyer comme si elle n'était qu'une brindille, Yukiko réussit à mettre la tête quelque peu en arrière, histoire de voir qui la retenait. Ce n'était pas le gentil surveillant avec qui elle avait pu discuter un peu plus tôt. De toute manière ... Pourquoi aurait-il cherché à l'arrêter ? Hein ? Mis à part que c'était son job. Quoi qu'il en soit ... Yukiko pouvait paraître dans le pétrin. Mais ce n'était pas le cas. Le type semblait avoir lâché prise durant quelques instants, probablement qu'il avait tourné la tête dans une direction, ou une autre. La jeune femme n'aurait pas pu vraiment dire. Quoi qu'il en soit, elle parvint tout de même à poser l'une de ses mains sur le bras de l'homme, ou du moins, son veston. Et puis ... Quelque chose se produisit. La grosse brute commença à avoir quelques frissons. Et puis, là où elle l'avait touché, sa veste prenait une nouvelle couleur. Elle se blanchissait au fur et à mesure. Et puis, cela finit par s'aggrandir. Ce que c'était ? De la glace. Yukiko avait momentanément gêlé son bras, lui laissant le temps de s'extirper des grands bras du type qui ne comprenait pas ce qu'il était en train de lui arriver. Nan mais ... Y'en faudrait beaucoup plus pour arrêter Yukiko !

La glace finit par recouvrir une zone plus large. Du moins, il ne pourrait pas se servir de tout son bras droit durant un bon petit moment ! Genre, quelques heures. A moins qu'il ne s'amuse à éclater la glace avec un marteau pour se dégager mais bon, il ne pourrait pas non plus le faire tout seul, surtout s'il était droitier ! Résultat des courses ? Bin ... Deux à zéro en faveur de Yukiko ! L'un avait la main brûlée, et l'autre avait le bras prisonnier dans de la glace. Mais bon, hein, y'avait encore probablement d'autres types qui pourraient éventuellement l'arrêter. Ils subiraient, eux aussi, ses foudres !

Yukiko reprit donc sa route en direction du marchand d'esclaves, même si les gens étaient encore en train de se bousculer. D'ici à quelques minutes, il n'y aurait plus personne, si ce n'était les deux gros balèzes que Yukiko avait blessé, le marchand d'esclaves, éventuellement le gentil garde qui n'avait pas tenté de l'arrêter, et elle-même. Voyant que Yukiko se rapprochait dangereusement d'elle, Alheïri, ou plus communément appelé Al' le marchand, reculait petit à petit, histoire de se soustraire à sa colère. Elle l'avait prévenu, à plusieurs reprises, que si elle le voyait vendre des terranides, ça irait mal pour lui. Elle lui avait aussi dit que s'il s'approchait encore d'elle, ou de sa propriété, ça irait mal. Yukiko n'était pas une menteuse. Acculé contre des sièges, et ne voulant pas basculer par dessus l'un d'entre eux, Al' se mit à sourire, histoire ... peut-être d'attirer la sympathie, ou quelque chose dans le genre, qui sait ?

"Yuki ... Toi ici ... C'est ... Hmmm ... Tu es bien loin de Terra."
"Faut toujours que je tombe sur toi au mauvais endroit, au mauvais moment."

Il mit ses bras vers l'avant, l'air de dire que tout ceci n'était pas de sa faute, que ce n'était qu'un vulgaire malentendu. Qu'ils pouvaient trouver un arrangement, non ? Le seul qui pourrait éventuellement intervenir, c'était Mach. Et encore ... Si ça se trouvait, il n'en avait rien à foutre de Al'. Donc, Yukiko pourrait très bien le faire cuire à petit feu ... Nan, sur Terre, elle risquerait d'avoir des ennuis si elle faisait ça. Sur Terra, c'était pas pareil puisque les gens avaient l'habitude de régler leurs problèmes comme ils le souhaitaient. Oeil pour oeil, dent pour dent en quelque sorte.

"Je te promets que je n'y suis pour rien ! C'est qu'un malentendu !"

Tu parles ... C'est facile de s'excuser quand on se fait choper ! En tout cas, une chose était sûre : Al' craignait Yukiko. Et pourtant, elle ne lui avait jamais démontré l'étendue de ses pouvoirs. Jamais il n'avait vu de quoi elle était capable. Alors, pourquoi tant de craintes ? Etait-ce à cause de toutes les fois où elle l'avait menacé ? Qui sait ?

"J'devrais te découper en petits morceaux et te donner à manger à mes loups !"

Sans aucun doute que c'était ce qu'elle aurait fait ... Du moins, si elle avait été sur Terra. Ce qui n'était pas le cas. Al' pouvait donc s'attendre à un châtiment ... Comment dire ? Moins méchant ? Moins cruel ? N'empêche ... Ce qui était étrange ... C'est que y'avait personne qui avait eu la bonne idée de prendre un extincteur et d'éteindre le feu avant qu'il ne se propage ... Peut-être qu'ils attendaient tout simplement que l'arrosage automatique se déclenche et arrose tout ce beau petit monde ... Qui sait ? S'il venait à se déclencher, ça refroidirait peut-être les ardeurs de mademoiselle.

Ce qui surprit Mach, fut que la jeune femme à qui il venait d’offrir une diversion ne chercha pas à en profiter pour s’éloigner de son agresseur, mais pour s’en prendre directement à lui, et le neutraliser. Il la vit cette fois user de magie glacière dans ce but, alors que lui sirotait tranquillement son verre, étant encore l’un des seuls à ne pas chercher à fuir alors que le feu se propageait de plus en plus.. Et à quoi bon se fouler, car si le système anti-incendie ne se déclenchait pas, les pompiers ne tarderaient sans doute plus à arriver.

La jeune femme avait en tout cas finit par rejoindre l’esclavagiste apeuré, ce qui fit sourire le mercenaire. Il se demanda même si ce dernier n’usurpait pas son rang au final en n’étant qu’un pleutre. Mais, il fallait lui accorder, que contrairement à Mach, ce dernier connaissait bien mieux les capacités de la jeune femme qu’il avait devant lui et qu’il essayait de convaincre en vain que ce n’était pas sa faute.

- Pourtant, vous faites bien parti de l’équipe encadrant cette manifestation !

Dit alors Mach qui s’était rapproché lentement, comme s’il n’avait pas voulu interférer dans les actions de Yukiko. Cela lui avait permit d’entendre la conversation et de venir donc s’y immiscer. Et il venait d’enfoncer l’esclavagiste, rien que pour voir comment ce dernier allait réagir. Allait-il chercher une aide de sa part, puisque Mach était censé être de la sécurité après tout. En tout cas, le jeune homme avait déjà prévu sa réponse, et ne manquerait pas de surprendre les deux jeunes gens sans doute. Mais, encore une fois, il prenait cela comme un jeu, puisqu’il aurait pu quitter les lieux depuis longtemps, maintenant que la salle était presque vide à cause de l’incendie.

-…Et si je me souviens bien, vous espériez en tirer une plutôt coquette somme !...

Dit-il un air pensif, comme s’il n’était pas sur de ce qu’il affirmait, et donc laissait une chance à l’homme de se justifier, même si la jeune femme prendrait sans doute cela pour argent comptant, sans savoir si Mach en rajoutait pour voir la réaction de l’homme ou bien s’il était vraiment sérieux.

Yukiko bouillait. Elle ne savait pas quoi mais y'avait encore un petit quelque chose qui la retenait. Peut-être que ... peut-être parce qu'elle n'était pas une sauvage et que dans un certain sens, elle avait toujours cru en la bonté humaine. Seulement ... Seulement Al' abusait. Et il tombait toujours sur Yukiko lorsqu'elle était énervée, en colère, ou que ça allait pas. Alors, forcément, bin, ça éclatait toujours entre eux d'eux. Ca exploserait probablement toujours d'ailleurs, à cause de son activité de brigand. Du moins, la magicienne le considérait comme un brigand. Elle ne trouvait pas cela normal de capturer des gens pour les revendre à d'autres. Nan, c'était pas cool. Qui était-il pour priver de sa liberté un individu ? En venant sur la Terre, pour la première fois, Yukiko avait pris conscience de quelques règles. Règles qui n'existaient pas vraiment sur Terra. Selon eux, les hommes naissaient libres et égaux ... Ouais, et bin, sur Terra, hein, la liberté, c'était pas vraiment ... leur fort. Mais bon.

Quoi qu'il en soit, Yukiko était ... énervée. Qu'allait-elle faire de Al' ? L'assommer, le ramener sur Terra et lui faire sa fête ? Un truc dans le genre ? Ou bien ... Ou bien le laisser partir ? Nan, la, c'était la fois de trop, la goutte qui faisait déborder le vase. Il méritait de recevoir une correction. Une bonne correction d'ailleurs. Mais Al' faisait tout pour tenter de l'apitoyer, lui dire qu'il n'y était pour rien, que ce n'était qu'un simple malentendu mais bon. Ca ne prenait pas. Surtout que ... Surtout que Mach était en train de l'enfoncer. Voilà qu'il clamait haut et fort que Al' faisait partie de l'équipe qui encadrait la conférence. Ca, oui, elle s'en doutait. De toute manière, quand y'avait une vente d'esclave, Al' était toujours dans le coup. Donc, hein ça l'étonnait pas vraiment qu'il soit là, sur Terre ... Bien qu'elle ne savait pas trop comment il avait fait pour atterrir ici d'ailleurs.

"J'ai rien demandé moi. On est venu me chercher ... Et on m'a menacé en disant que si je ne venais pas avec les Terranides, on me tuerait."

Mouais ... Excuse bidon. Ca, Yukiko avait du mal à le croire, beaucoup de mal. Nan ... Et puis, le mensonge se lisait sur son visage. Elle avait l'impression qu'il lui mentait, encore une fois. Ca changeait pas vraiment. Hein, c'était pas la première fois qu'il lui racontait des cracks, et ça serait probablement pas la dernière fois non plus. Le fourbe voulait juste se tirer de cette situation, de ce mauvais pas. Mais bon ... Y arriverait-il ? Sûrement que non, puisque Mach reprit la parole, disant que Al' avait cherché à en tirer une petite somme assez coquette. Yukiko fronça des sourcils à son entente.

"Voyons Yuki. Tu vas croire ce type alors que tu ne le connais même pas ?! Il te raconte des conneries !"

Mais oui, mais oui Al, cause toujours. Elle secoua alors la tête, chaussure toujours en main. Et puis là, d'un seul coup ... les trucs anti-incendies se déclenchèrent d'un seul coup, arrosant Mach, Al' et Yukiko, ainsi que les deux malabars qui avaient été mis au sol par la jeune femme. Ah non ... Pas l'eau ... Non pas qu'elle n'aimait pas. Mais disons que ... Disons que  ça allait lui mouiller les cheveux et qu'elle finirait par vraiment s'énerver parce que ça la décoifferait toute ! Bin oui ?

"Bordel de ..."

Oui, bordel ... Yukiko entendit aussi des bruits à l'extérieur de la salle. Probablement des gens qui venaient pour éteindre le feu qui était justement en train d'être éteint par l'eau. Elle aurait eu une corde, Yukiko l'aurait attaché à l'une des chaises, ou à un truc plus solide, et aurait laissé une pancarte, genre, j'suis un terroriste, c'est moi qui aie fait flamber la salle. Sauf que ... Sauf qu'elle n'avait pas de corde et ne pouvait donc pas l'attacher. Pour ne pas laisser Al' partir comme ça ... Yukiko lui explosa le nez. Son poing était venu se coller contre sa figure. Elle s'était fait mal, mais tant pis, c'était mieux que rien. Et puis, il aurait mal au nez pendant un moment, un long moment ! Il était temps pour elle ... de dégager ... Avant que les autorités ne pointent le bout de leur nez. Seulement ... Comme elle connaissait pas bien l'hôtel, pas sûre qu'elle retrouve facilement la sortie !