In Soviet Terra, Castles crashes you ! [Hera]

On as pas idée à quel point la vie de chevalier peut être palpitante.

Dès le matin, c'est déjà la forme: on fait un bisou à maman avec un sandwich, on joue à "je te tiens par l'omoplate" avec papa, on dit au revoir au petit frère toujours au lit à cause des deux jambes cassées d'hier dû à une bataille de polochons...

Et puis, 10 heures du matin, en avant gagnant à la taverne pour boire un coup, histoire de lancer une blague grivoise à l'assemblée et partir au boulot. Car il avait bien du boulot aujourd'hui: des cultistes d'un temple d'à-coté ont jugé offensant de voir un temple d'une autre déesse dressé par loin, juste à la frontière du pays. Comme il s'agit d'un temple gardé par 4 pelés et deux tondus, pas la peine de ramener toute la smala il s'en chargerait bien tout seul.

Après avoir ingurgité sa bière et lancé la chope de bois sur la tête d'un vieil habitué qui tomba par terre par commotion cérébrale, il sortit de son propre lieu de culte et chevaucha son fidèle destrier, c'est à dire sa biche boostée aux hormones et aux sandwichs de maman. C'est sûr, la bête avait plus l'air d'avoir pris un régime ultra-protéiné et fréquenté les salles de bodybuilding toute l'année qu'une simple quadrupède herbivore. Le voyage ne dura pas bien longtemps, et il gara son engin de guerre non loin, pour se diriger vers le temple.

La suite, ce texte vous en épargnera toute la souffrance, l'effusion d'hémoglobine et autre pertes d'os et mâchoires. Commencant par une entrée fracassante en toquant avec sa massue, il ne perdit pas de temps pour mettre un coup de poing dans la première prêtresse venue qui vit sa face prendre une forme convexe, moulé par la main gantée du chevalier rouge. Il progressa tranquillement, faisant tourner sa massue et voyant les prêtres et adorateurs voler contre les murs, les toits et piliers s'effondrer et mettre carrément en ruines ce temple si finement travaillé, monté à la sueur et aux sangs des adorateurs d'Hera.

Il ne tarda donc pas à atteindre le bout du temple, où une seule personne restait: la prêtresse mère. Son sort fut simple: le chevalier la pris à deux mains, et la jeta dehors du temple comme un déchet, avant de se diriger vers le beau coffre en métal qui était disposé près d'une statue géante de la déesse. A l'intérieur, des objets décorés et incrustés de pierres précieuses, en or et en argent. Nul doute que ces divins ouvrages devaient valoir une fortune, et qu'ils feraient des trophées mémorables. Maman serait fière d'accrocher ça dans le salon, au dessus de la cheminée.

Portant le coffre d'un seul bras sans aucune difficulté, il ressortit donc de ce qu'il restait du temple, celui-ci ne tenant plus à rien finit par tomber en poussière dès la sortie du chevalier, n'ayant laissé que peu de répit aux croyants d'Hera pour foutre le camp. Montant le coffre sur le dos de sa monture, il reprit la route à pied aux milieu des campagnes et des champs de maïs qui bordaient la route vers son petit royaume ensoleillé. Encore une belle journée en perspective.

Depuis peu, Hera ne surveillait plus la Terre. Sinon d'un oeil purement distrait ; un coup d'oeil ici, un là-bas, quelques uns dans d'autres lieux, qu'elle jugeait agréable à regarder, mais elle passait plus de temps au lit, avec son époux, en Olympe ; lieu qui lui avait bien manqué durant ses escapades où elle se sentait devenir une humaine simple et pure, attirée par toute cette populatio oppulente et amusante à surveiller. Elle passa sa main sur son front, agitée. Elle avait bien envie de se reposer, encore aujourd'hui. Elle regarda son époux, presque assoupit, allongé à ses côtés. Avec un sourire, elle se reglissa contre lui, le réveillant doucement ...
Mais, à ce moment, un être fit irruption dans la pièce, surprenant Zeus et Hera, allongé l'un contre l'autre. Les yeux de la déesse devinrent d'un rouge sanglant. Qui osait ainsi les déranger ? Qui osait entrer sans frapper ? Elle se leva d'un bond, tandis que Zeus serrait les poings. La déesse reconnut aussitôt Artémis, qui ne se gênait pas pour déranger Hera, trés souvent.

- Que veux-tu ? demanda la déesse d'un ton peu aimable.
- Hera, tu seras heureuse d'apprendre que le temple qui t'appartenait est partit en fumée ...

La déesse retomba vivement en arrière, sur les draps fins.

- Si ce n'est que cela, dit-elle en riant, tu peux t'en retourner et nous laisser ...
- Artémis, osa Zeus, que s'est-il passé ?
- Une personne a détruite le temple, massacré les déesse, et l'a pillé sans aucune retenue, répondit Artémis d'un ton humble et calme.

Zeus allait répondre, quand, tout à coup, Hera se releva d'un bond, les yeux écarquillés.

- Pillé, dis-tu ? hurla t'elle.

Elle se releva, entourant le draps autour d'elle, comme simple tenue. Elle quitta le lit, et serra les poings, grognant.

- Hera, ma douce, ce n'est qu'un détail, tenta Zeus pour la calmer.
- Non, ce n'est pas un détail ! répliqua t'elle en quittant la pièce.

Ce temple renfermait des trésors, mais aussi des objets de grandes puissances, qu'elle avait gardée dans le but de les laisser se nourrir de l'énergie des prêtresses. Des objets qui devaient l'aider à acquérir plus de puissance ... Elle fronça les sourcils, et claqua des doigts. Son drap se plia sur elle de la même manière que les toges, et elle s'expédia aussitôt sur Terre, au lieu même où le temple se dressait.
Il n'en restait plus, aujourd'hui, qu'un amas de pierres. Elle voulut hurler mais se retint, les yeux emplis de haine. Elle le trouverait, celui qui avait fait cela, et lui ferait la peau. Sans pitié.

Elle ouvrit aussitôt tout ses sens, dans le but de repérer ses objets, qui devaient dégager une puissance maligne, et commença à marcher, suivant les effluves magiques des objets. Elle marchait d'un pas sûr, déterminé, ne craignant rien ni personne. Elle ne tarda pas à croiser sur son chemin un être bien étrange, juché sur une biche. Elle ne prêta d'abord pas attention à cet être, et passa sans le voir, continuant sa quête, puis se raidit soudain.
Et se retourna vers lui.

- Eh, toi, qui es-tu ? demanda t'elle d'une voix forte.

Il n'est pas rare de croiser des gens sur les routes, la plupart du temps ce sont des familles qui déménagent ou des marchands. Mais croiser des donzelles, toute seules, comme ça, c'était bien rare.

Mais l'étique professionnelle ne lui permettait pas non plus de s'adonner au batifolage pendant le boulot.

Marchant à côté de sa monture, celle-ci portant le coffre et lui portant son arme favorite, le bruit grincant de son armure qui se frotte l'empêcha d'entendre les pas de la déesse qui marchait à vive allure, on aurait dit une femme mariée qui venait d'apprendre que son mari la trompait avec la laitière.

L'animal réagit étrangement quand elle s'était retournée face à eux. On dit que les animaux ont un sixième sens, celui de flairer de danger, et vu le comportement de son fier destrier le chevalier rouge ne doutait pas que celui-ci avait flairé quelque chose. C'était quand même pas cette femme, si ? Quoique, à son ton de voix, il comprit pourquoi sa biche était à deux doigts de se faire dessus.

La massue sur l'épaule et un peu surpris, le chevalier ne voyait pas grand-chose à raconter à cette pauvre dame qui lui demandait, comme ça, qui il étais. Une coutume du coin, peut-être ?

" Moi ? Je n'suis qu'un honnête chevalier, ma petite dame. Vous avez des soucis ? Z'êtes perdue ? Si vous retournez au royaume, j'peux vous faire une place sur mon destrier, c'est une brave bête. "

Posant sa massue énorme sur son épaule, son bouclier bien ancré dans l'autre main, sa voix grave résonnant dans son casque en fer, la carrure et ses 2 mètres 10 surplombaient bien évidemment Hera qui devait avoir taille humaine. Et il était loin de se douter que c'était justement la divinité à laquelle il avait détruit un temple qui était là.

Visiblement, la jeune femme avait l'air bien énervée: il connaissait un bon truc pour calmer les gens, mais il ne pouvait décemment pas enfoncer la tête de la demoiselle sans raison. Alors il l'invita donc à poursuivre la marche pour papoter en avancant.

" Vous avez l'air bien remontée. Votre conjoint vous pose des problèmes ? Le prix du lait a augmenté ? "

Hera n'en était pas moins intriguée. Même si cet homme de forte carrure et apparamment puissant était bien, là, face à elle, la dominant de sa carure - de ses pouvoirs, peut-être pas, il fallait voir - elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse ainsi. Elle passa sa main sur son front, lasse. Les êtres humains étaient bien étranges, décidement ... Elle n'arrivait même pas aprés de si longues annes à s'y habituer.
Bref. Le probléme n'était pas là. La déesse lui adressa un sourire vif, n'ayant pas de réponse précise à sa question. Ce qu'elle cherchait se trouvait dans le coin, ici ou là, dissimulé quelque part. Elle croisa les bras sous sa poitrine. Celui-là n'avait pas l'air d'un pilleur de palais. Quelqu'un avait sûrement enterré ici ses trésors. Des tas d'hypothéses naissaient dans le brouillon de son esprit, tandis qu'elle décidait de se calmer. Exposer sa puissance lui attirerait des problémes, et pas n'importe lesquels, merci !  Elle tenta de s'apaiser.

- Non, pas de soucis particulier ... Disons que ma propriété a été victime d'un vol.

Elle soupira. Pas besoin d'agresser ce pauvre homme.

- Et ce que je cherche se trouve ici, voyez-vous. Mais j'ignore où.

Elle ne songeait même pas à jeter un regard vers la biche, qui maintenait le coffre. Elle souffla, se frotta les mains. Elle avait assez soif. Prise au dépourvue tantôt, elle n'avait pas eue le temps de se repaître correctement. Elle portait même encore le drap comme tenue, pour dire ... Elle passa sa main sur son front, encore. Cela la chagrinait, elle ne comprenait pas où étaient ces fichus objets ... Les perdre serait signer son arrêt de mort. Si une déité découvrait ses projets ... Elle s'en mordrait les doigts. Cette angoisse disparue aussitôt qu'elle parvint à se dire que, tout compte fait, chaque déité souhaitait prendre le pouvoir. Aucune ne la dénoncerait, ils garderaient les objets pour eux. Le seul risque était qu'elle se prenne une mandale.
elle grimaça à cette pensée.

En tant que chevalier, il se devait d'être courtois, mais il n'étais pas justicier non plus, s'occuper de tous les problèmes de ménage des gens du coin ne lui laisseraient même pas le temps de s'en descendre une cul-sec.

Mais quand il s'agissait d'une belle plante à moitié nue, soit vous êtes décidément sous acide, soit Dieu vous aime. Alors il n'allait quand même pas refuser les faveurs du Seigneur et envoyer chier la demoiselle en détresse comme ça !

Il leva le nez en l'air, avant de fouiller dans le sac de sa ceinture, pour en sortir... Un sandwich. Oui, deux tranches de pains qui cernaient une autre de jambon, de fromage et de la salade. Qu'il se décida à offrir en "présent" à Hera, avant de poser sa lourde main gantée sur son épaule.

" Ooh, victime de vol mademoiselle ? Décidément, on est plus à l'abri nulle part, hein ? Vous savez qui donc vous as volé toutes vos affaires ? "

En y réfléchissant, il se doutait un peu qu'est ce qu'on avait pu voler à Hera... Pas si étonnant en fait, l'oeuvre d'un pervers un peu entreprenant.

" Et vous êtes sûre de trouver ça ici ? Je veux dire, près d'un champ de maïs en pleine campagne, c'est un drôle d'endroit pour planquer son butin, non ? Enfin, si j'étais à la place de votre voleur, c'est pas ici que j'irai cacher tout ça. "

En regardant bien autour, c'est vrai que c'était bizarre de croire qu'on irait cacher des vêtements ici. Mais en fait, c'était le dernier endroit où il irait fouiller: et donc le meilleur. Elle était maligne, cette jeune femme !

" Vous tenez tant que ça à les récupérer ? Ca as beaucoup de valeur ? "

Supposons qu'elle était fille de riche, alors les tissus vaudraient une fortune. Ce qui serait donc une nouvelle sorte de voleur: un type qui ne recule devant rien pour se remplir les poches, quitte à vider la garde-robe d'une bourgeoise.

Hera poussa un long soupir, inspectant les environs avec précaution. Où pouvaient bien être ses précieux objets? Elle craignait de ne pas réussir à les retrouver, à ce train là. Elle aurait bien aimée appeler, pour une fois, ses congénéres à l'aide, mais s'en retint. Ce pauvre chevalier n'y comprendrais rien. A tout les coups, il était Templier, ou plein de foie envers une entitée unique et orgeuilleuse. Elle secoua sa tête.
Ou elle jouait quitte ou double.

Elle appela ses sens plus violemment que jamais, et sentit étinceller à ses côtés une lueur. Ses objets n'étaient pas loins. Elle tourna sur elle-même, et aperçut le coffre, sur le biche. Elle fronça les sourcils, et l'attrapa entre ses doigts. D'un claquemen de doigts, elle l'ouvrit, et reconnut ses chers et tendres ... Elle sentit ses yeux la brûler, de haine et de colère.

- Qu'est ce que cela signifie ?

Elle se retourna vers l'inconnu, les poings serrés.

- Tu oses piller mes temples ?

Sa voix était plus grave, plus forte, plus ... haineuse qu'auparavant. Elle détestait les gens qui se comportaient ainsi ; il allait voir ce qu'il allait voir, celui-là.

Décidément, certaines femmes portaient encore bien des mystères même pour lui. Et surtout celle-là, qui semblait avoir grand mal à retrouver des vêtements.

Mais au final, qu'est ce qui le retenait ici ? Sinon cette sotte qui cherchait sa dignité... Lui, il avait des reliques sacrées à ramener au royaume. Et avec cette femme dans les parages, qui sait si elle n'en avait pas justement auprès de son trésor ?

Il ferait mieux de se mettre en route.

" Hé, vous touchez à quoi là ? "

Trop tard. Comme par magie, le coffre s'ouvrit sans qu'elle n'eut à le toucher. Une sorcière ? Une nécromancienne ?! Cette femme était décidément louche, et pour ne rien arranger à son cas elle semblait justement en avoir auprès des magnifiques trésors brillant de mille feux ! Sortant son arme, il referma le coffre d'un coup sec et s'interposa entre sa biche et la sorcière:

" Des temples ? Quels temples ? Arrière, acolyte du Mal ! Ceci est le juste salaire de mes exploits en croisade ! "

Sortant son gigantesque bouclier, il ne laisserait pas cette folle toucher à ce qui était à présent la propriété de sa patrie. Il donna un coup aux fesses de sa biche, et avec le coffre bien attaché elle pourrait rentrer seule au royaume. Et une fois que les copains la verront rentrer sans lui, il comprendront bien qu'il as des problème ! Le tout était d'empêcher cette garce de toucher au trésor.

" Allez, sorcière ! Ose donc toucher une fois ce coffre, et je vais t'écraser la tête ! "

Une bataille épique, dieu contre loyal guerrier. Qui l'emportera entre la colère et la foi ? Finira-t-on par instaurer une limite de consommation dans les tavernes ? Qu'est ce qu'on mange ce soir ?

Toute ces questions sont à méditer en musique !

-Hj- A situation épique, musique épique ! J'espère que ça colle bien à la situation et qu'on aimera. -Hj-