Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

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Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 15 mercredi 01 septembre 2010, 19:58:58

Le comment du pourquoi de ses pensées volatiles ? Shylee ne savait pas trop. Ses parents lui avaient toujours dit qu'elle avait un léger trouble de la concentration, d'où le fait que parfois elle pouvait complètement oublier ce qu'elle voulait dire ... Ou faire ... Parfois, elle retrouvait le bon chemin, mais c'était plutôt rare. Elle ne se souvenait toujours pas de sa précédente question pour Saïl mais tant pis. Peut-être que ça lui reviendrait comme ça, d'ici quelques minutes, voire une heure, voire plus. Enfin bref.

Saïl donna son avis sur les cours en dehors de la période scolaire et apparemment, il était assez enchanté. Voilà une bonne idée qu'elle avait eu. Shylee savait que cela pouvait plaire mais bon, il fallait toujours qu'elle se décide à en parler au directeur. Parce que, après tout, c'était lui qui avait le dernier mot, et pas elle. Pourquoi ? Il pouvait très bien refuser, à elle ou aux élèves, l'accès au lycée pendant les vacances. Normalement, pendant ces périodes là, le bâtiment était fermé, ou du moins, c'était ce qu'elle pensait. Et de ce fait, l'ouvrir pourrait éventuellement engendrer des coûts supplémentaires. Shylee préfèrerait, bien évidemment, que les professeurs soient volontaires et qu'ils prennent du temps sur leurs vacances, sans pour autant être payés. Car la jeune femme n'envisageait pas une rémunération pour ce travail. Pourquoi ? Si les professeurs étaient rémunérés, cela signifiait trouver de l'argent supplémentaire. Et à qui irait-on le demander ? Aux parents des élèves qui bénéficieraient de ces cours extra-scolaires. Et les familles n'avaient pas forcément de quoi payer pour les études de leurs enfants. Après tout, tous n'étaient pas nés avec une cuillère en or ou en argent dans la bouche !

Quoi qu'il en soit, c'était un projet honorable. Mais avant d'en parler au directeur, elle se devait de paufiner les détails, comme le nombre d'élèves par groupe, si y'avait de quoi de faire plusieurs groupes d'élèves, tout en prenant le soin, bien évidemment, de les partager selon leurs niveaux. Et puis, fallait aussi qu'elle voit si d'autres professeurs souhaitaient participer au projet, histoire de voir quelles matières susciteraient des cours supplémentaires, et lesquelles n'en avaient pas besoin. Plus de personnes seraient motivés, mieux ce serait. La deuxième étape serait ensuite de convaincre les élèves, ayant des problèmes, de bien vouloir passer un peu de leur temps libre à travailler les points pour lesquels ils avaient des difficultés. Et ça, ce n'était pas de la tarte !

"Merci pour votre aide. Mais ce n'est qu'un projet encore. Il faudrait que j'en parle à nos collègues ... Et puis aux élèves, histoire de savoir qui viendrait ... Et pour finir, un petit entretien avec le direction afin que je puisse avoir les locaux."

Et ça, c'était pas encore gagner. Il l'avait engagée, d'accord. Mais depuis son arrivée, elle ne l'avait pas vu encore une seule fois. Peut-être devrait-elle l'attraper au détour d'un couloir pour lui voler un peu de son temps.

"Mais ça serait vraiment bien que cela puisse se faire."

Pour une fois, elle n'avait pas changé de sujet. Shylee était un peu girouette et il lui arrivait souvent de passer du coq à l'âne sans que cela n'ait vraiment de rapport. Mais bon, elle était comme ça. Elle préférait parler d'un sujet avant qu'elle ne l'oublie, et tant pis si c'était à l'opposé de ce qu'elle avait pu dire quelques minutes plus tôt. Quelque chose lui revint à l'esprit. Etait-ce la question qu'elle voulait lui poser auparavant ?

"J'voulais vous demander ... Vous avez de la famille dans la ville ?"

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 16 jeudi 02 septembre 2010, 17:17:45

Les projets sont toujours comme des pierres bâtisseuses non seulement de notre vie, mais aussi de celle des autres, chacun de ces moellons par lequel nous pouvons construire nos idéaux ayant des répercussions sur l’ensemble des personnes vers lesquelles nos intentions sont dirigées. C’est par cela que nous marquons notre empreinte dans le monde, que nous nous accomplissons en accomplissant des choses, et que nous parvenons ainsi à nous réaliser, à donner le meilleur de nous-même.
Il suffisait d’observer l’attitude de Shylee pour vérifier la véracité de ces dires : les yeux brillants et le regard comme lointain qu’elle avait en décrivant les différentes étapes de sa petite organisation, le ton décidé, ferme et pourtant rêveur qu’elle employait, son maintien vaillant qui était celui des gens qui n’attendent pas, mais agissent… elle avait beau ne pas être très solide physiquement et être encore relativement inexpérimentée, elle n’en bouillonnait pas moins d’une énergie fixement concentrée vers son objectif. C’était cela qui séduisait Saïl, lequel, en cela, n’était pas sans se reconnaître aux heures les plus idéalistes, les plus flamboyantes et les plus exaltantes de ses expérimentions biogénétiques pour lesquelles il conservait encore aujourd’hui la flamme d’une passion irréductible.

Evidemment, des obstacles se dressaient entre les prévisions de la courageuse demoiselle et leur concrétisation, mais elle-même en était consciente, et c’était là déjà le premier pas en direction de l’élimination de ces problèmes pour arriver jusqu’à la mise en place officielle et établie. Oh, naturellement, le projet n’avait tout de même pas l’étoffe d’une œuvre de charité à échelle nationale, mais qui aurait pu avoir le culot ou l’illusion d’exiger qu’il le fût ? La jeune femme donnait déjà le meilleur d’elle-même pour mettre en application ses croyances, et c’était déjà là quelque chose d’admirable, de louable, comme l’avait fait de tout cœur remarquer l’altruiste médecin qui observait maintenant non sans tendresse sa collègue résumer avec espoir les moments par lesquels la réalisation de son idée passerait.

Et lorsque comme par surprise, sans prévenir, Shylee changea à nouveau de sujet, le scientifique, sans même réellement en avoir conscience, ressentit une nouvelle poussée d’affection à son égard, ravi de la découvrir sans cesse aussi vive, aussi débordante de vitalité, aussi prête à toujours illuminer les alentours de sa présence.
Pincement de nostalgie qui envahit presque sournoisement Saïl, cependant, lorsque sa famille fut mentionnée, car autant certains parviennent à se détacher de leurs proches avec facilité, autant une part du sieur Ursoë était indubitablement restée auprès de ses parents auxquels il tenait beaucoup, et ce fut cette part qui le piqua comme de l’aiguillon d’une douleur fantôme nommée souvenirs. L’impression fut fugace, mais put se discerner clairement sur le visage du grand garçon lorsque celui-ci répondit d’une voix presque soupirante avec un sourire lointain, les yeux baissés, guettant au loin l’allure qu’avaient ses remembrances d’enfance :

« Et non. J’ai emménagé seul à Seikusu. »


Explication bien brève, mais dont la concision n’existait que pour laisser cours aux pensées du jeune homme, lequel réfléchissait sur sa vie depuis qu’il était arrivé dans cette ville bien plus empreinte de mystères qu’il ne l’aurait pu croire au premier abord. Dans le fond, il n’était pas homme à craindre la solitude, bien sûr, ou son séjour sur Terra l’aurait rendu fou, mais il appréciait le contact humain tout autant que n’importe quel esprit un tant soit peu philosophe, surtout quand il est secondé d’un cœur aussi grand que celui de notre savant. Ainsi, il avait toujours pleinement apprécié les rencontres diverses qu’il avait faites durant cette période, tout comme il appréciait celle qu’il faisait en ce moment même. Elles étaient pour lui de véritables oasis au sein d’un désert de quasi-réclusion, tant le biologiste passait de temps seul et n’accordait aucune attention à l’idée d’établir des réseaux sociaux.

« Pour vous dire, même maintenant, je ne connais quasiment personne ici. » Avoua-t-il donc à la suite de ses précédents propos avant d’enchaîner sur un ton plus gaillard de peur d’alourdir l’atmosphère de mélancolie « Et vous ? Est-ce que vous avez eu le temps de prendre vos marques depuis que vous êtes arrivée ? »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 17 vendredi 03 septembre 2010, 17:45:56

Seul il était, tout comme elle. Du moins, Shylee l'avait voulu. Et puis, cela ne lui faisait pas de mal de prendre son indépendance. Elle aimait beaucoup ses parents mais ils pouvaient être parfois ... comment dire ... un peu gluant, pot de colle. Le proverbe dit : loin des yeux, loin du coeur. Néanmoins, il ne s'appliquait pas à Shylee. Non, même si elle était un peu loin de sa ville natale, ce n'était pas pour autant qu'elle passait un petit coup de téléphone à la maison, au moins tous les deux à trois jours. Elle le faisait plus souvent, quant elle avait le temps, mais ne restait pas pendue au téléphone pendant des heures et des heures. Non, si les coups de téléphone étaient trop rapprochés, c'était un petit bonjour par ci, par là, et prendre de rapide nouvelle. A l'inverse, si les appels étaient plutôt espacés, et bien, Shylee prenait son temps.

"Comme moi ! J'ai quitté ma petite ville natale seule pour venir ici."

Et elle ne regrettait rien, du moins, pas encore. Peut-être que plus tard, dans l'année, elle aurait le cafard et aimerait bien rentrer de temps en temps dans son ancien chez elle mais bon, elle n'en était pas encore là. Enfin ... J'me suis encore égarée là je crois. Que disions-nous ? Si elle avait eu le temps de prendre ses marques ? Et bien, disons que ... non, pas véritablement.

"Pas vraiment. J'ai eu beaucoup de choses à faire pour ma première semaine et je n'ai pas vraiment eu le temps de sympathiser avec nos collègues."

Elle disait "nos" parce que, après tout, lui aussi était un enseignant. Mais même si Shylee n'avait pas eu le temps de faire connaissance avec les autres, ce n'était pas pour autant qu'elle regrettait la situation. Non, après tout, Rome ne s'est pas faite en un jour. Elle ne pouvait pas tous les connaître en seulement deux semaines. Quoi que ... une personne plus sociale serait allée plus facilement vers les autres. Non pas que Shylee était du genre "sauvage" mais elle savait tout aussi bien apprécier la solitude. Elle aimait bien faire de nouvelles rencontres mais pas plus que cela. Enfin bref, elle avait peut-être un caractère un peu difficile à cerner aux premiers abords mais le principal était qu'elle était gentille et aimable, non ?

"Je n'en ai croisé que deux ou trois. Mais aucun de nous n'a pris le temps de faire plus ample connaissance."

Et puis, pourquoi presser les choses ? Après tout, les rencontres se font naturellement, tout simplement. Peut-être que, par le plus grand des hasards, le jour suivant, elle tomberait sur un autre de ses collègues et qu'à ce moment-là, ils se parleraient. Cet entretien avec Saïl était peu ordinaire. Jamais elle ne s'était imaginée qu'elle se retrouverait coincée dans la salle des professeurs en sa compagnie.

"Je pense qu'il faut laisser faire les choses. On finira bien par avoir de plus amples conversations avec nos collègues, d'une manière ou d'une autre."

En somme, la situation n'était pas désespérée. Tout vient à point à qui sait attendre ... Ou un truc dans le genre, j'sais plus trop.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 18 vendredi 03 septembre 2010, 22:40:14

Plus ils discutaient, et plus ils se découvraient de points communs, semblant en l’occurrence partager un certain attachement à leur terre d’origine, comme l’indiquait le ton de Shylee, ourlé non pas de nostalgie, mais d’un certain enthousiasme qui montrait l’affection qu’elle avait pour les lieux de son enfance. De même, l’un comme l’autre avaient manifestement une certaine propension à la timidité, ou tout du moins au manque de sociabilité, Saïl n’ayant à son instar pas le feeling, l’entregent nécessaire pour se fondre habilement dans la société et se faire rapidement un familier des lieux en s’assurant l’attachement de ses fréquentations. Non, tous les deux se contentaient de faire paisiblement mais diligemment leur devoir, ne tenant pas particulièrement à se faire bien voir par la faune locale du moment que cela n’entachait pas leur tranquillité.

Cependant, le jeune homme n’alla pas tout de suite se faire des illusions quant à ce qu’ils fussent possiblement âmes sœurs ou quelque chose du même tonneau. Après tout, nombreuses étaient les personnes qui quittaient leur lieu de naissance pour aller chercher une situation plus avantageuse ailleurs, par exemple dans une grande ville telle que l’était Seikusu. Ainsi, pas de raison de croire à une bluffante coïncidence digne d’une intervention du destin pour si peu.
Pour autant, si ce premier point était commun, l’autre l’était moins, et n’était pas sans surprendre un brin le professeur remplaçant : avec sa joliesse, son allant et son amabilité, il aurait cru que son interlocutrice avait déjà pu sans difficulté se faire aimer de ses collègues, et ainsi avoir tissé, volontairement ou non, un réseau de bons amis. Il fallait croire qu’elle n’avait réellement pas le contact facile, contrairement à ce que la présente situation semblait indiquer ; ou bien alors elle était trop candide, ne se rendant pas compte du haut de son caractère humble qu’elle s’était déjà fait une place de choix au sein du personnel enseignant.

Quoi qu’il en fût, cela ne changeait rien au fait qu’il se sentait bien en sa présence : la situation avait beau être originale, à la limite du cocasse, elle ne lui était pas moins agréable pour ce qu’elle était dans le fond, c’était à dire une occasion de se côtoyer, de faire plus ample connaissance, de s’apprécier. Cela dit, lorsque Shylee en vint à mentionner la forte probabilité qu’ils allaient chacun se familiariser avec leurs confrères et consoeurs de travail, Saïl ne put retenir une petite grimace qui montrait à quel point il s’estimait peu adroit en matière de rapprochement social :

« Je vous avoue que pour moi, je ne sais pas… » Fit-il sans fausse modestie « J’ai jamais été très à l’aise pour parler avec les gens, faire connaissance, tout ça… » Puis, repensant à ce à quoi il venait de songer, il ajouta avec un sourire « Mais je dois dire qu’avec vous, c’est différent. Comme quoi, c’était pas forcément une mauvaise chose que cette porte casse : ça m’a permis de vous connaître. »

Et cette fois-ci, ô miracle, il parvint à exprimer le fond de sa pensée sans hésiter ni se mettre à rougir, la douceur de tempérament de la jeune femme paraissant avoir si bien opéré qu’il ne craignait plus désormais de se montrer un peu plus ouvert avec elle. Sur ce, il regarda à travers la fenêtre, ne remarquant réellement que maintenant que la course du soleil avait bien avancé, les lueurs de rose et d’or s’étant à présent muées en un unique et profond bleu Klein, seulement pénétré ici et là de teintes azurées.
Il aurait pu allumer la lumière afin de dissiper les ténèbres qui se faisaient graduellement plus présentes, mais décida, pour le moment en tout cas, de ne rien en faire, se plaisant à discerner dans le manque de luminosité grandissant les formes qui l’entouraient, particulièrement celle de Shylee qui n’en était pas moins belle dans cet écrin d’obscurité venant ajouter comme une touche de mystère sensuel à sa silhouette gracile.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
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Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
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Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 19 dimanche 05 septembre 2010, 10:11:54

Shylee sentit une certaine réticence dans la voix de Saïl lorsqu'elle lui avait parlé de faire amis amis avec leurs autres collègues. Un solitaire, pour sûr. La jeune femme comprenait. Certaines personnes préféraient de loin la solitude et ne pas se mêler au monde. D'autres, au contraire, aimaient s'entourer de tout un tas de personnes, et cela même si lesdites personnes n'étaient pas bien assemblées. Et enfin, il y avait la catégorie du milieu, ceux qui n'éprouvaient pas tant que cela le besoin d'avoir des amis mais qui ne rechignaient, cependant, pas à faire quelques rencontres. Catégorie dont Shylee faisait partie. Et puis, il ne fallait pas oublier que ce n'était pas facile d'aller vers les autres quand on faisait preuve d'une timidité maladive. Timidité dont Shylee avait fait preuve lorsqu'elle était petite mais il lui semblait qu'elle s'était améliorée sur ce point là, du moins, elle pensait qu'elle allait un peu plus vers les autres. Enfin, ça restait encore à prouver.

Shylee se mit à rougir un peu suite à la réplique de Saïl. Elle ne voyait pas en quoi elle était différente ... Enfin, elle ne voyait pas pourquoi sa rencontre avec elle était différente d'une rencontre avec d'une autre personne. Peut-être parce qu'elle avait l'esprit ouvert... Ou peut-être était-ce à cause de son allure enfantine qui pouvait mettre les gens plus facilement à l'aise. Allez savoir. Shylee n'irait pas demander le pourquoi du comment de cette différence. Il fallait garder une part de mystère, non ? Et puis, la question aurait pu être fâcheuse, et la réponse encore plus. Alors, mieux valait-il ne pas la poser. De cette manière, la réponse ne serait pas à craindre.

"Il est vrai que sans cette poignée cassée, nous serions rentrés tranquillement chez nous sans prendre le temps de nous connaître."

L'un comme l'autre était content d'avoir fait cette rencontre au sein du lycée, même si y'avait d'autres lieux bien plus propices pour discuter et faire connaissance. Mais bon, le sort en avait décidé ainsi et ils ne pouvaient pas faire autrement que de se parler, sinon, bonjour l'ennui ! Ne rien faire ne faisait pas passer le temps plus vite, tandis que lorsqu'on s'occupait, qu'on discutait, on ne le voyait, parfois, pas passer ! Shylee aurait pu croire que cela faisait à peine dix minutes qu'ils discutaient ensemble. Mais si elle jetait un coup d'oeil sur l'horloge, elle verrait que cela faisait plus longtemps que cela. Comme quoi, on ne voit pas toujours le temps passer !

"Dites-moi, ne trouvez-vous pas que les gens d'ici sont ... comment dire ... un peu étrange ? J'ai parfois l'impression que mes élèves me déshabillent du regard."

A moins que ce n'était elle qui était bizarre et qui était complètement parano ...

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 20 dimanche 05 septembre 2010, 18:02:12

La nuit désormais quasiment tombée, l’atmosphère se faisait étrangement plus intime, se muant en une sorte de huis clos digne d’un boudoir où tous deux pouvaient ainsi se sentir moins embarrassés par les conventions sociales, par les dogmes d’une conduite polie à tenir rigoureusement. Ils ne se trouvaient plus à proprement parler dans une salle des professeurs, lieu de réunion et de repos sobre et efficient, mais dans une petite pièce suffisamment confortable et abritée pour inciter à la relaxation. Saïl lui-même, qui aurait auparavant été à peu près incapable d’articuler un avis un tant fût peu personnel sans se mettre à bégayer, se sentait à présent bien à l’aise aux côtés de Shylee, pénétré d’une assurance grandissante à l’égard de cette charmante personne en qui il pouvait sans l’ombre d’un doute avoir confiance.
Cependant, elle, de son côté, n’en semblait pas moins converser un fond de timidité qui la rendait encore plus mignonnement agréable à côtoyer. Etait-ce un effet de son imagination, où à nouveau, un rougissement avait-il pris place sur le visage joliment formé de la demoiselle, venant encore une fois embellir ses traits par cette modification de son teint ? Il n’aurait pu le dire, mais maintenant qu’il n’était plus lui aussi dérangé par un accès de gêne, il s’aperçut à quel point elle était d’une beauté propre à attirer les attentions les plus galantes et délicates qui fussent.

En tout cas, elle aussi n’était manifestement pas si fâchée que ça de l’allure de leur situation, paraissant affirmer qu’il aurait été bien dommage qu’ils eussent chacun passé leur chemin sans eu l’occasion de mieux se connaître, remarque flatteuse pour le jeune homme qui ne s’était jamais estimé un compagnon particulièrement appréciable ou marquant. Il était soulagé que ses impressions de confort et de tranquillité ne fussent pas unilatérales tant il se serait jugé coupable de profiter de la compagnie de quelqu’un sans que cela fût réciproque, particulièrement quand le quelqu’un en question était à ce point de nature à susciter de doux sentiments.
Et de toute évidence, il n’était pas le seul de cet avis, bien que le sien fût apparemment plus courtois d’après les observations que Shylee avait pu faire. De fait, il n’était pas surprenant qu’à un âge où la plupart des élèves en sont au plein bouillonnement de leurs hormones, beaucoup laissassent déborder leur concupiscence ; mais ce n’était pas ça le plus étonnant dans l’affaire.

Car était-il possible que l’ingénuité pût exister à un tel degré chez une personne ? Même Saïl, qui n’était souvent pas une flèche, s’était dès le début bien douté que la demoiselle aux cheveux bleus devait grandement attirer l’attention de la gent masculine ; alors comment celle qui était directement la cible de cet intérêt ne s’était pas rendu compte de sa raison, l’attribuant à quelque bizarre phénomène ?
Le doux garçon eut tout d’abord un instant d’hésitation issu de la surprise qu’avait provoqué en lui une aussi touchante innocence, puis il prit la parole avec l’intention de lui mettre la réalité de ses charmes physiques bien en face :

« Shylee, ça m’étonne de devoir vous l’apprendre, mais c’est bien normal : vous êtes belle… très belle, même. »

Sans vraiment qu’il l’eût prévu ou même voulu, ce fut ainsi que la sincérité de ce qu’il éprouvait à son égard fusa par sa bouche, les mots résonnant dans la salle vide avec toute la force de leur véracité, faisant ensuite place à un silence tendu. En effet, c’était désormais au tour du jeune homme de sentir la nervosité s’emparer de lui, et s’il ne rougit pas –pourquoi rougir de la vérité ?- ni ne détourna le regard, il eut un léger frisson alors que son cœur se mettait à battre un peu plus vite.
Ne pouvant ni ne désirant cependant échapper à la réaction de celle à laquelle il faisait face, il attendit, le regard fixé avec prévenance sur elle.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
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Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
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Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 21 dimanche 05 septembre 2010, 20:24:50

L'astre solaire avait pratiquement disparu, laissant place aux astres de la nuit. Bientôt, la première étoile pointerait le bout de son nez. Le ciel deviendrait alors parsemé d'étoiles, offrant ainsi un magnifique spectacle. C'aurait été une belle occasion de regarder les étoiles mais Shylee doutait que le lycée possède un télescope. Sans oublier qu'ils étaient, pour l'instant, encore bloqués dans la salle des professeurs. Mais bon, peut-être qu'ils auraient un bon point de vue si jamais ils se rapprochaient de la fenêtre et qu'ils levaient les yeux au ciel. Ou peut-être que la vue serait cachée à cause des lumières de la ville. Et oui, pas facile de regarder les étoiles en ville à cause de tous les éclairages. A la campagne, les points de vue étaient bien meilleurs. Mais bon, comme on dit, on ne peut pas tout avoir.

Shylee aurait été une glace, elle aurait fondu comme neige au soleil suite à la réplique de Saïl. Soit disant qu'elle était belle ... Plus que les standards normaux ? Comment pouvait-elle le savoir ? Bon, il était vrai qu'elle se regardait de temps à autre dans un miroir histoire d'ajuster sa coiffure mais elle ne se pavanait pas devant ladite glace comme pourraient le faire d'autres femmes. Après toutn Shylee n'était pas une grande fan de mode. Et elle n'accordait pas une grande importance à sa beauté. Non, elle préférait rester ... comment dire ... naturelle, sans maquillage, sans rien d'extravagant.

"Vrai... ment ? Merci... C'est très gentil ..."

Elle n'était pas sûre d'avoir choisi les bonnes paroles mais il fallait bien dire aussi qu'elle ne savait plus vraiment où se mettre. Elle n'avait pas trop l'habitude qu'on la complimente, surtout sur son physique. Son ancien petit ami était plus porté sur la chose que sur les préliminaires ... D'où peut-être le fait qu'ils avaient fini par rompre ... La vie est parfois vache.

"Vous m'en voyez flattée."

Shylee avait essayé de reprendre un air naturel mais c'était plutôt difficile.

"Vous savez, si on continue sur cette voie-là, vous n'êtes pas mal non plus !" avait-elle lancé.

Et Shylee le pensait sincèrement. Et puis, non seulement il n'était pas désagréable à regarder, mais en plus, il était aimable et fort sympathique. Un bon feeling en sorte. Mais était-ce juste une impression ? Ou la réalité ?

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 22 dimanche 05 septembre 2010, 22:42:07

Comme il s’y était attendu, les compliments laissèrent Shylee toute chose, celle-ci ne trouvant que répondre du haut de sa si adorable timidité, conservant un moment un silence embarrassé avant de ne pouvoir répondre que d’une voix bégayante, remerciant Saïl pour sa gentillesse, flattée qu’elle se disait être par celle-ci. Croyait-elle donc qu’il n’avait dit cela que pour lui faire plaisir, que parce qu’il était généralement d’usage de dire du bien d’une demoiselle ?
Il en fut presque indigné, ne pouvant accepter que quelqu’un avec de telles qualités qu’elle en fût inconscient, pis, qu’elle s’avérât ne pas s’en sentir digne. Oui, évidemment qu’elle était belle, et d’une beauté d’autant plus louable, d’autant plus appréciable qu’elle ne faisait pas partie de celles qui s’acquièrent à force de coûteux vêtements et d’ingénieux maquillages ; non, elle était dépourvue d’artifices, s’affichant aussi fraîchement et sincèrement qu’une magnifique plante sauvage.

Désireux, donc, de lui assurer que ses propos n’étaient pas des politesses mais bel et bien la vérité, il ouvrir la bouche pour le dire, mais il n’eut pas l’occasion de commencer qu’involontairement, elle le court-circuita, lui renvoyant aimablement ses mots passés. Pris de court, il en resta interdit, contrarié de découvrir que malgré ses efforts, il ne put dans un premier temps laisser aucun son sortir de sa gorge tellement celle-ci s’était serrée sous la surprise et la réserve que les paroles de cette jeune femme avaient fait ressurgir dans son cœur.
Lui, pas mal ? A d’autres ! En se regardant dans le miroir, il voyait un gaillard qui ne portait certes pas mal, mais qui n’avait rien de particulièrement séduisant, que ce fût dans son physique ou dans son attitude d’ailleurs. Partant de cette idée, il avait du mal à croire que la douce institutrice lui eût dit ces choses autrement que par candeur, ce qui n’empêchait que le compliment le touchait profondément.

Ces appréciations mutuelles, de même que la timidité qui les unissait une fois de plus, renforçaient encore la complicité qui existait entre eux, proximité morale qui n’était hélas pas au diapason de leur proximité matérielle. En effet, cette table qui les séparait, elle donnait l’impression d’être présent à un rendez-vous d’affaires, instaurant irrésistiblement entre eux un on-ne-savait-quoi de rigide, de professionnel ! Certes, ils étaient collègues, mais en l’occurrence, ce n’était pas avec sa consoeur de travail qu’il voulait s’entretenir, mais avec Shylee, de manière à lui montrer clairement qu’elle pouvait définitivement tenir ce qu’il lui avait dit pour vrai.
Ainsi, il se leva de sa chaise avec détermination malgré l’incertitude qui le taraudait, et, faisant le tour du meuble de bois, il alla la rejoindre en quelques simples pas pourtant décisifs, prenant place sur un siège à côté d’elle. La manœuvre manquait peut-être de tact, mais en l’occurrence, il écoutait non pas son sens des convenances mais ses sentiments, et ceux-ci lui intimaient de lui dire la vérité, de s’adresser à elle en toute honnêteté.

Une fois assis, il prit un moment pour l’observer, droit dans ces beaux yeux bleus si denses et si expressivement suaves à la fois, remuant dans sa tête ce qu’il allait lui dire, et cela non sans émotion. Ainsi à contre-jour, avec sa longue chevelure de couleur océane, elle paraissait une splendide naïade, et cela l’intimida presque, si bien qu’il dut faire appel à toute sa tendre franchise pour puiser en lui le courage de parler sans trembler :

« Je suis sérieux, tu es vraiment très belle. »

Le passage au tutoiement s’était fait de lui-même, sans que Saïl pût même s’en rendre compte sur le coup, semblant aller directement de pair avec ce rapprochement qu’il avait opéré, mettant devant elle son âme à nu pour la glorifier ainsi qu’il lui était dû. Dans le même temps, instinctivement presque, en une façon de plus de lui assurer sa sincérité, ses grandes mains allèrent doucement se poser contre celles, petites, délicates et fraîches, de la demoiselle, face à laquelle il poursuivit :

« Et c’est pas tout… »
Il craignit un moment que la fermeté de sa voix lui manquât, mais il s’enhardit, et acheva « … tu es douce, gentille, aimable, intelligente, généreuse. Tu es vraiment quelqu’un de… de formidable. »

Il n’avait pas l’habitude de faire preuve ou de devoir faire preuve de loquacité, aussi fut-ce l’hésitation qui l’accueillit lorsqu’il termina sur ce dernier mot qui résumait ce qu’il pensait d’elle. Tout ce qu’il avait prononcé, il l’avait bien évidemment fait en toute conscience, et ne le regrettait pas, mais pour autant, il n’en restait pas moins peu apte à de telles démonstrations envers une personne qu’il connaissait depuis ce soir à peine, et il était fort probable que si la personne en question n’avait pas été la charmant Shylee, il n’aurait pas eu le courage de parler ainsi.
Ses deux paluches attentionnées exercèrent une affectueuse pression sur les menottes graciles de la jeune femme, autre reflet de l’admiration qu’il avait pour elle, puis elles commencèrent à se retirer. Non pas que Saïl n’aurait pas désiré prolonger ce contact si agréable, mais il ne voulait pas s’imposer à elle, et entendait donc ainsi la laisser respirer, assimiler ce qu’il venait de lui dire.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 23 lundi 06 septembre 2010, 13:54:17

La dernière lueur du jour avait complètement disparu. Maintenant, le ciel brillait mais d'une façon différente. Minute après minute, les étoiles apparaissaient les unes derrière les autres. Certaines étaient très éloignées des unes des autres, d'autres formaient quelques amas par-ci, par-là. Et si on les observait bien, on arrivait à distinguer quelques formes habituelles, comme la grande casserole, et ainsi de suite. Ah, ces étoiles ... Et dire que la moitié d'entre elles ne devaient plus exister. Il était vrai que les habitants du monde pouvaient encore les voir briller du fait de l'éloignement. M'enfin, tant que cela offrait toujours un des spectacles les plus plaisants, ce n'était pas négligeable, non ?

Ah, timidité maladive ! Parviendrait-elle à s'en débarrasser un jour ? Shylee l'espérait beaucoup. Parce que même si elle appréciait beaucoup les compliments de Saïl, s'il continuait comme ça, elle finirait par vraiment ne plus savoir où se mettre. Et encore, elle pouvait se trouver chanceuse parce qu'elle avait en face d'elle un collègue, un homme d'un âge à peu près similaire au sien, voire quelques années de plus, et non pas un de ses élèves qui la regardaient bizarrement à chaque fois qu'elle faisait cours. Elle pouvait donc se rassurer, d'une certaine manière. Et puis, Shylee était tout de même contente de savoir qu'elle pouvait plaire, et cela même si elle n'avait pas d'artifice. Comme quoi, même au naturel ...

Finalement, après avoir décidé de changer de place et de se rapprocher de sa jeune collègue, Saïl passa du vouvoiement au tutoiement. Il était vrai qu'entre enseignents, même s'ils ne connaissaient pas vraiment, le vouvoiement n'était pas vraiment de rigueur. A dire vrai, même, cela créait un certain éloignement qu'on ne voulait pas forcément. Il était certainement plus facile de créer des liens lorsqu'on se tutoyait. Enfin, chacun en pensait ce qu'il voulait. Certaines personnes étaient plus à l'aise avec le vouvoiement, et d'autres avec le tutoiement. Chacun son truc après tout, même s'il était normal que les plus jeunes vouvoient les plus vieux.

La complimentant une nouvelle fois, leurs mains finirent par se mêler. Contrairement à celles de Shylee, les mains de Saïl étaient peut-être un peu plus rugueuses. Mais quoi de plus normal ! Après tout, n'était-il pas un scientifique ? Plus précisément, un biologiste ? Il devait avoir l'habitude de faire tout un tas d'expériences. Sans oublier qu'il lui avait bien dit qu'avant, il faisait des travaux sur le terrain, sûrement des fouilles ou des choses de ce genre là. Mais qu'importe si ses mains n'étaient pas douces. Shylee appréciait ce contact. De nouveaux compliments fusèrent et la jeune femme aurait très bien pu disparaître sous la table ! Fichue timidité dont elle croyait s'être débarrassée. Peut-être n'en était-ce pas d'ailleurs. Peut-être n'était-elle pas habituée à entendre de telles paroles élogieuses à son sujet.

"Et bien ... On ne m'a jamais rien dit de tel ..."

Elle marqua une pause avant de reprendre.

"Je n'ai pas l'impression d'avoir toutes ces qualités."

Il n'y avait pas une once de modestie. Shylee pensait juste être une fille simple. Mais il fallait croire qu'elle était bien plus. Belle ? Elle n'était pas le genre de personne à juger ce qui était beau ou ne l'était pas. Après tout, la beauté était une notion abstraite liée à de nombreux aspects de l'existence humaine. Et la philosophie pouvait débattre sur ce sujet.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 24 lundi 06 septembre 2010, 16:45:08

Alors que les derniers échos de ses mots finissaient de s’estomper, les mains de Saïl se retirèrent de celles de Shylee pour venir se poser sur les cuisses de leur propriétaire, laissant la demoiselle réagir, non sans une légère appréhension au cœur. Non pas qu’il se mordît les doigts d’avoir été aussi spontané, mais il craignait tout de même qu’elle ne paniquât devant une approche si cavalière, et qu’ainsi, la tranquillité charmante de leur compagnie se teintât des coloris pesants et glauques d’un inconfortable embarras.
Heureusement, si elle avait été de toute évidence prise au dépourvu par son initiative et en restait toujours aussi interdite que les fois précédentes, elle ne se laissa pas submerger par sa gêne, finissant au bout de quelques secondes par expliquer d’une voix timide mais calme combien de telles louanges étaient pour elle inédites, ce à quoi il avait du mal à croire. Était-il réellement possible que personne ne lui eût jamais fait les compliments qui s’imposaient à l’esprit en la voyant, ou était-ce plutôt qu’on ne lui en avait pas fait part assez directement, si bien qu’elle n’avait pu les comprendre, candide comme elle était ?

Étant donné son caractère, il aurait plutôt tablé sur la deuxième option tant elle était modeste, et ce qu’elle dit ensuite vint d’ailleurs confirmer cette version : encore maintenant, malgré toute la sincère assurance avec laquelle il lui avait parlé, elle ne s’estimait toujours pas digne d’un tel portrait. Une fois de plus, il y avait de quoi s’emporter, mais le jeune homme, aussi doux que d’habitude, n’aurait pas été du genre à laisser parler la fougue en se lançant dans de grands discours pour lui prouver toute l’admiration qu’elle pouvait susciter.
Non, généralement, chez Saïl, les avis émanaient paisiblement de sa bouche sans parader, sans se farder d’hypocrisie ou se vêtir de complaisance, et c’était cela qui faisait de lui quelqu’un d’aussi franc et maladroit à la fois. Car une telle honnêteté était aussi bien une qualité qu’un défaut, et si cela faisait de lui quelqu’un à la parole complètement fiable, il était également facilement enclin à froisser les autres en leur sortant sans réfléchir quelque vérité à la nudité déplaisante.

Mais en l’occurrence, rien de ce qui lui venait en tête concernant Shylee n’aurait pu être de nature à offusquer, la demoiselle lui apparaissant si aimablement estimable que seuls des gens bien méchants auraient pu avec mauvaise foi la dénigrer. Cela, il voulait qu’elle pût l’intégrer, le tenir pour vrai avec une pleine et entière certitude, de manière à ce qu’elle fût consciente de sa valeur, qu’elle pût être fière d’elle ainsi qu’elle le méritait. Bien sûr, avec d’autres personnes, il aurait été dangereux de favoriser ainsi des idées qui auraient pu aisément conduire à la vanité, mais en ce qui la concernait, il ne doutait pas qu’elle saurait l’assimiler sans pour autant s’en gonfler les chevilles, humble comme elle l’était.
Toujours à ses côtés, bienveillant et placide, il avait envie de lui prendre à nouveau la main avec force, de la serrer dans ses bras afin de lui montrer combien elle était adorable, digne des plus tendres sentiments qui fussent, mais il s’en abstint. Déjà qu’elle n’était clairement pas très à son aise sous ces compliments qui étaient si nouveaux pour elle, il n’aurait plus manqué qu’elle perdît pour de bon ses moyens sous des manifestations trop soudaines, trop directes de sa part.

Restant donc toujours aussi attentionné qu’il l’était de nature, il rétorqua à ses objections avec aux lèvres un gentil sourire, parlant avec toute l’assurance que peut contenir la voix d’un homme qui n’a pas l’intention de flatter, ni d’ailleurs celle de séduire ou d’entrer dans les bonnes grâces :

« Pourtant, c’est vrai. Ou en tout cas, c’est ce que je crois. »

Il marqua ensuite une pause, l’observant dans l’obscurité presque entière où la forme de son corps ne se détachait qu’à peine, seules quelques vagues lignes ressortant ça et là à la manière d’un jeu d’ombres chinoises. Définitivement, quelle que fût la manière dont elle apparaissait, elle ne divulguait jamais la moindre impression de menace ou de rudesse, dégageant en toute circonstance une si forte aura de délicate douceur que Saïl ne l’en apprécia qu’encore plus, l’affection se percevant dans son ton lorsqu’il demanda :

« Qu’est-ce qui te fait douter ? »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 25 lundi 06 septembre 2010, 17:55:47

La lune, haute dans le ciel à présent, brillait de tout son éclat. Pourtant, elle n'était pas totalement complète. Non, ce n'était pas un soir de pleine lune. L'astre lunaire était aussi la seule source de luminosité dans la salle des professeurs. Shylee ou Saïl n'avaient pas pris la peine d'appuyer sur l'interrupteur afin que la lumière soit. Peut-être que l'un comme l'autre appréciaient cette ambiance, où la faible luminosité jouait avec les ombres, les projetant sur les murs ou autres surfaces de la salle de classe. Shylee n'avait pas besoin de voir clairement, elle n'avait pas de copies à corriger. Et puis, elle savait que Saïl était à ses côtés et de ce fait, cela la rassurait ... Car il était vrai que si elle s'était retrouvée toute seule, enfermée dans la salle de classe, et bin, elle ne serait sûrement pas aussi calme qu'elle ne l'était en ce moment.

Ah, la peur panique de rester coincée dans un espace clos ! Cela remontait à son enfance, elle devait avoir treize. La jeune Shylee devait se rendre chez une amie qui, malheureusement, habitait dans un grand immeuble. Au moins une vingtaine d'étages, si ce n'était plus. Peu endurante à cette période, Shylee avait décidé d'emprunter l'ascenseur plutôt que de se taper les vingt étages à pied. Seulement, c'était sans compter sur une fichue panne de secteur qui avait fait sauter les plombs dans tout le quartier. Et voilà la pauvre Shylee qui se retrouve enfermée dans la boîte de conserve -du moins, c'était le surnom qu'elle donnait à l'ascenseur depuis-, sans moyen pour contacter l'extérieur, sans pouvoir signaler sa présence. Et le temps de tout remettre en route, il passa bien cinq longues heures qui lui avaient paru être une éternité ...

Shylee s'était jurée, depuis, de ne plus reprendre aucun ascenseur. Faut pas tenter sa chance deux fois de suite. Et puis, prendre les escaliers, ça ne fait pas de mal, non ? Au contraire, ça vous fait faire de l'exercice ! D'où le fait que la jeune femme n'avait plus aucun mal à grimper vingt étages à pied s'il le fallait ! Et même si aujourd'hui elle était coincée dans cette fichue salle des professeurs, la situation était bien différente. Elle avait une meilleure compagnie que la précédente fois. La pièce était aussi bien plus grande et elle n'avait pas l'impression d'étouffer. De toute manière, ils étaient partis pour rester bloqués toute la nuit alors, autant s'en accomoder, non ?

Enfin, revenons à nos moutons. Ce qui la faisait douter ? Bonne question. Elle n'y avait pas vraiment réfléchi... Et était-ce vraiment le moment de se torturer l'esprit afin de trouver une réponse correcte ?

"Et bien ... Je ne sais pas ... Je pense que ... tu m'as surprise, tout simplement."

Elle avait entendu ces mots sortir de la bouche de ses parents. Il est normal pour un parent de complimenter son enfant afin de le rassurer, de lui montrer qu'on l'aime et qu'on ne va pas le laisser de côté. Mais que ces mots sortent de la bouche d'une autre personne, non, elle ne les avait jamais entendus ... Ou alors, elle ne s'en souvenait pas.

"Mais ce n'est pas parce que j'ai ses qualités que je vais prendre la grosse tête ! Promis."

Sans le faire exprès, sa petite main toute fine, toute douche, était venue se poser sur celle de Saïl. Quand elle parlait, cela lui arrivait de faire quelques geste. Et c'était encore plus flagrant lorsqu'elle faisait cours à ses élèves. Ses mains, ses bras pouvaient parfois bouger dans tous les sens et il y avait des fois où Shylee ne s'en rendait même pas compte. Comme maintenant.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 26 mardi 07 septembre 2010, 00:15:28

Certaines passions peuvent surgir brutalement, avec la soudaineté et la férocité d’un feu de savane, croissant de façon incontrôlée et ravageant tout sur leur sillage, ne paraissant avoir de fin que lorsqu’elles sont entièrement consommées, ne laissant alors comme trace de leur passage qu’un tapis d’émotions encore chaudes. D’autres encore, a contrariori, peuvent se développer doucement, sans brusquerie, naissant si modestes qu’elles en passent parfois inaperçues, telle une fleur, ce qui ne les empêche pas de croître pour finir par atteindre une ampleur parfois surprenante.
C’était l’allure qu’avait celle de Saïl pour Shylee, celui-ci ayant tout d’abord commencé par se sentir bien avec elle, puis continué en l’appréciant de plus en plus au fur et à mesure que le temps s’écoulait, pour finir désormais par avoir pour elle une estime des plus tendre. Jusqu’où pouvait donc aller cette affection qui s’était tout d’abord manifestée de manière diffuse avant de s’affirmer pour devenir maintenant absolument indéniable ? Il ne pouvait à ce stade être fait que des suppositions, mais sans aucun doute, il aurait été étonnant qu’elle ne crût pas, et inconcevable qu’elle diminuât.

En tout cas, quoi qu’il dût advenir, la jeune femme aux cheveux bleus resterait assurément quelqu’un d’adorable tant elle s’affichait devant les autres –ou devant lui, tout du moins- sans complexe, avec une délicate franchise qui chassait absolument toute possibilité de déceler chez elle quelque chose comme de la vanité ou de la prétention. Plus que cela même, elle était manifestement de ceux qui prennent la vie telle qu’elle vient, se réjouissant de ses bons côtés et haussant les épaules devant ses mauvais, ne se laissant jamais décourager devant les échecs et faisant toujours en sorte de donner le meilleur d’eux-mêmes. Bien sûr, faire une telle analyse était extrapoler quelque peu, mais à moins qu’elle fût réellement une manipulatrice hors pair, la demoiselle était si aimablement transparente qu’il était aisé de lire la grandeur de son caractère, si inconsciente qu’elle en fût.

Même en cet instant, après un moment d’hésitation, elle finit en quelque sorte par ne pas répondre du tout à sa question, attribuant à la surprise toute la confusion dont elle avait fait montre. Saïl n’aurait pas su dire si elle l’affirmait pour esquiver la question ou s’il s’agissait bien de la vérité, mais toujours est-il qu’elle enchaîna en affirmant qu’elle saurait rester humble, même en se sachant si louable par tant de qualités. Enfin elle reconnaissait à quel point elle était appréciable, et même en le faisant, elle savait conserver son charme simple qui encore une fois le toucha, renforçant son attachement envers elle, affermissant en lui la conviction qu’elle était digne qu’on se montrât aussi attentionné que possible à son égard.
Devant cette touche d’humour qui n’était certes pas la plus fracassante qui fût, mais restait néanmoins aussi agréable que la jeune femme l’était, Saïl eut un petit rire amusé et complice. Intérieurement, il bénit la bonne étoile qui lui avait donné la chance de se retrouver en compagnie de quelqu’un qui avait aussi bien su le mettre à l’aise, le faire se sentir encore plus le bienvenu au sein de cet établissement.

Lorsque la main de Shylee toucha la sienne, instinctivement, il referma les doigts, aussi soigneusement que s’il avait recueilli un flocon de neige au creux de sa paume, avec une prévenance excluant toute brusquerie. Que cette menotte avait en effet de similitudes avec ce magnifique fragment d’eau cristallisé : fraîche, délicate, d’une élogieuse blancheur, elle reflétait à quel point celle dont elle faisait partie combinait les grâces de l’esprit et les grâces physiques.
En effet, si doux étaient ses gestes, si élégante était physionomie, si beaux étaient ses traits, si jolis étaient ses membres fins et lisses, que l’on aurait pu croire avoir devant soi quelque sublime dame de glace si ce n’eût été la chaleur cordiale et sans façons qui se dégageait de la moindre parcelle de son être. En la voyant, on avait devant soi l’image que l’on pouvait se faire d’une princesse de contes de fée dans toute sa candide splendeur, et si utopique que fût l’idée, elle s’imposait comme d’elle-même.

A propos justement de figure royale, à avoir dans sa grande patte celle menue et suave de la jeune femme, il ne put s’empêcher, pour montrer à quel point il l’admirait, de faire délicatement monter jusqu’à lui cette main qu’il embrassa tendrement, déposant simplement sur elle ses lèvres avec autant de galanterie qu’il était possible d’en manifester. Le contact se prolongea durant quelques secondes, puis Saïl resserra un peu plus sa prise autour des doigts fuselés de la demoiselle, prenant toutefois toujours garde de ne pas l’oppresser, content d’être avec elle, paisiblement dans cette pièce tranquille.

« Je suis vraiment heureux de t’avoir rencontrée Shylee. »
Dit-il d’un ton presque rêveur, la regardant avec affection dans cette obscurité qui mettait encore plus en relief la profondeur de ses précieux yeux bleu ciel.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 27 mardi 07 septembre 2010, 15:29:06

A l'instar des grands gentlemen de l'époque Victorienne en Angleterre et sans crier gare, Saïl avait porté la douce petite main de Shylee à sa bouche, lui donnant ainsi un tendre et doux baiser. C'était un geste fort attentionné qui avait néanmoins disparu au fil du temps. Il était vrai que la politesse et la galanterie avaient fini par se perdre à cause de toutes ces nouvelles générations qui n'en avaient que faire. Il était rare de trouver un homme de la qualité de Saïl de nos jours. Car jusqu'à présent, il fallait bien dire que Shylee n'était tombée sur un homme de son envergure. Non, ses anciennes connaissances étaient plutôt malpolies, directes, voire même plutôt portées sur la chose. Enfin bref. Shylee avait préféré laisser tomber ces mauvaises influences plutôt que de se faire pervertir. Et tant pis si elle était seule !

Leur rencontre n'était pas mal tombée, bien au contraire. Car Saïl était charmant, pour sûr. Seulement, oserait-elle lui dire ? Ah, Shylee devait surmonter cette timidité qu'elle avait tout au fond d'elle. Elle l'avait déjà fait, par le passé, et pensait que ce chapitre de sa vie était terminé depuis bien longtemps. Mais apparemment, elle s'était trompée. Peut-être que sa rencontre avec Saïl l'aiderait à corriger ce défaut.

"J'en suis ravie, moi aussi."

Et dire qu'ils auraient pu passer à ce côté de cette rencontre si la poignée n'avait pas cédé. Cela aurait été fortement dommage. Et puis, au moins, Shylee passait sa soirée en charmante compagnie. Elle aurait été chez elle, elle aurait cherché le fichu dossier et puis, aurait sûrement passé le reste de la soirée à écouter de la musique ou bien lire un bouquin. Oui, pas très glorieux et alors ? On s'occupe comme on peu, non ? Quant à regarder la télévision, et bien, c'était pas trop son truc. Il était vrai qu'elle l'allumait de temps à autre, histoire d'écouter les informations mais elle pouvait très bien le faire à partir d'une radio.

"Il commence à faire un peu froid, tu ne trouves pas ?"

Il était vrai qu'une certaine fraîcheur commençait à s'installer dans la salle des professeurs. Et il y avait, principalement, deux raisons à cela. D'une, parce que la chaudière n'était plus en route à cette période de l'année. De ce fait, les chauffages n'étaient plus allumées et les pièces se refroidissaient rapidement dès que le soleil laissait place à la lune. De deux, toute l'installation devait être mal isolée. La fenêtre de la salle des professeurs était fermée mais pourtant, il lui semblait sentir comme un petit courant d'air. Et dire qu'elle n'avait pas pris sa veste en partant le matin. Shylee pensait qu'elle serait rentrée bien avant que la température ne baisse. Et il fallait dire aussi que son petit chemisier ne lui tenait pas vraiment bien chaud.

La jeune femme avait bien une idée en tête pour se réchauffer un peu mais cela pouvait paraître ... comment dire ... inconvenant. Et en aucun cas elle ne voulait mettre mal à l'aise Saïl. Alors, que faire ? Continuer d'avoir froid et faire comme si de rien n'était ? Ou bien, lui soumettre son idée au risque ... au risque d'avoir un refus. Mais comme dit le vieux proverbe, qui ne tente rien, n'a rien. Shylee leva alors la tête, regardant ainsi Saïl.

"Cela t'ennuierait-il si je me serrais contre toi ?"

La balle était dans son camp. S'il refusait, tant pis. S'il acceptait, tant mieux !

Saïl Ursoë

Créature

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 28 mardi 07 septembre 2010, 19:46:00

Un sourire toujours aussi tendre sur le visage, il regarda avec plaisir Shylee se départir d’un peu de sa timidité et lui confier sans bégayer ni avoir l’air le moins du monde embarrassé qu’elle était tout aussi contente qu’ils eussent ainsi eu l’occasion de faire connaissance. Cette douceur verbale vint s’ajouter à la douceur du toucher de la demoiselle aux cheveux bleus, celle-ci ne cessant jamais de tenir une place de plus en plus importante dans ses sentiments tant elle était si aimable, si gentille, que seul un monstre sans âme aurait certainement pu ne pas se sentir pénétré de la même affection que celle que ressentait Saïl.
A vrai dire, si agréable était l’atmosphère qu’il en était venu à ne plus faire réellement attention à ce qui l’entourait ; en tout cas à ce qui ne participait pas directement à rehausser la beauté de la jeune femme comme le faisait l’obscurité ambiante à peine éclairée par la lueur de la lune et des étoiles à l’extérieur. Ainsi, il ne prit conscience du froid qui s’était insidieusement installé pour se tailler désormais une bonne place que lorsque sa partenaire lui fit remarquer combien la température avait décru depuis le début de leur entrevue.

Bien sûr, il n’était pas étourdi au point d’être incapable de prendre en compte des signes aussi évidents qu’auraient pu l’être des tremblements ou un souffle embué, mais pour autant, il ne s’aperçut que maintenant de la fraîcheur de leur lieu de résidence nocturne involontaire. Sur le coup, en y faisant attention, il se fustigea vertement bien que de façon injustifiée pour ne pas avoir prévu de quoi mieux se vêtir en cas de baisse de chaleur soudaine. C’est qu’autant pendant la journée, le temps restait clément au point qu’une simple chemise pût suffire, autant à partir du moment où la nuit venait, les degrés pouvaient facilement baisser comme c’était le cas en cet instant.
Restant toutefois raisonnable, il estima que leur vie n’était pas en danger, cela n’empêchant qu’à ce niveau, la situation n’était pas prête de s’arranger et que tous deux allaient finir par risquer de se trouver mal si ça continuait comme ça. Naturellement, face à un tel problème, une solution aisée à deviner s’imposait à l’esprit, mais la proposer à Shylee aurait certainement pu à ce point l’embarrasser qu’il décida de ne rien en faire pour ne pas être inconvenant, s’affairant plutôt à trouver un autre moyen d’améliorer leur sort.

Mais en définitive, cela ne s’avéra pas nécessaire, car si lui ne s’était pas senti la hardiesse d’énoncer l’idée qu’ils se rapprochassent, elle ne le fit qu’après une courte période de réflexion, s’adressant alors à lui sans hésitation. Sur le coup, il ne sut pas quoi dire tant la question aurait pu paraître suspecte dans la bouche de quelqu’un d’autre, mais une fois rapidement remis de sa surprise, ce fut avec un sourire cordial qu’il accueillit la suggestion :

« Non, bien sûr. » Répondit-il gentiment. « Viens. »

Puis il se leva à moitié pour tendre les mains vers elle, l’enlevant en toute délicatesse à sa chaise, mettant dans sa prise tous les égards dont aurait fait preuve un page envers une dame. Certes, la jeune femme était d’une légèreté diaphane, mais ce fut néanmoins avec une aisance surprenante qu’il la souleva, car il fallait dire que depuis qu’il était revenu de son apparence d’homme-loup, sa masse musculaire s’en était ressentie, même sous forme humaine.
La guidant ainsi courtoisement jusqu’à lui, il se rassit commodément sur son siège, posant la demoiselle sur ses genoux, dos à lui, les bras tendrement resserrés autour de sa taille de manière à lui procurer un bien-être aussi grand que possible. Etant d’une taille sensiblement plus haute que la sienne, son nez se retrouva au niveau de sa nuque, ce qui lui donna l’occasion de humer le délicieux parfum qu’elle dégageait, mélange de douceur et de fraîcheur pareil à l’odeur du jasmin.

Charmé de la sentir ainsi tout contre lui, il savoura ce contact si agréable en s’abstenant toutefois de tout geste déplacé, ayant toujours autant à cœur de ne pas faire preuve de goujaterie vis-à-vis d’elle. Evidemment, il n’aurait pas été contre la perspective de pousser plus loin encore leur proximité, mais ce n’était pas une raison pour se mettre en tête de profiter malhonnêtement de la situation, aussi fut-ce avec affection mais sans quoi que ce fût de tendancieux dans la voix qu’il tendit le cou pour se mettre à la hauteur de son visage et lui demander aimablement :

« Ça va mieux comme ça ? »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Shylee Tsumo

Humain(e)

Re : Fin de journée [PV Shylee Tsumo]

Réponse 29 mardi 07 septembre 2010, 20:24:51

Shylee avait reçu une réponse positive. Fort bien, car cela lui évitait de se creuser la tête sur comment elle allait faire pour se réchauffer. Après quelques instants et quelques mouvements, la jeune femme se retrouva sur les genoux de Saïl. Ce dernier l'enserrait par la taille, histoire de la réchauffer un peu, tandis qu'avec ses mains, elle se frottait un peu ses bras nus. Et dire qu'elle avait mis un chemisier tout en pensant que la journée serait bien chaude ... Mais comme l'un comme l'autre n'avaient pas prévu de se retrouver dans la salle des professeurs, salle qui perdait la chaleur de la journée. Shylee retiendrait la leçon pour la prochaine fois, ou du moins, s'il y avait prochaine fois. Elle n'oublierait pas de prendre un gilet ou bien une veste, et ce même s'il faisait une chaleur à mourir dehors. Et tant pis si elle avait l'air ridicule. Comme le dit le vieux proverbe, le ridicule ne tue pas, non ?

Bref. Grâce à la proximité de son corps avec celui de Saïl, Shylee commençait à se réchauffer petit à petit. Elle avait moins froid, du moins, un peu moins qu'il y avait de cela quelques minutes. Elle frottait encore un peu ses bras et ses mains, de temps à autre, histoire d'éviter d'avoir des mains glacées. Cela lui arrivait souvent en hiver, d'avoir les mains glacées. Et il n'était pas rare de la voir avec des gants. Peut-être enseignerait-elle avec des jolies petites mouffles cet hiver. Pas impossible. Mais on se ficherait très certainement d'elle. Qu'importe, tant que que cela pouvait lui éviter d'avoir froid.

Ses bras enserrant toujours la taille de sa collègue, il avança sa tête, afin de lui poser une question toute simple. Si c'était mieux comme ça ? Bien évidemment. Elle avait beaucoup moins froid. Mais tôt ou tard ils devraient trouver la fuite, histoire de savoir d'où pouvait provenir cette fraîcheur.
"Oui, bien mieux, je te remercie."

Elle marqua une petite pause avant de reprendre.

"Jamais je n'aurais pensé que cette salle était aussi glaciale."

Il fallait dire aussi que c'était la première fois qu'elle restait aussi tard et que ce ne serait peut-être pas la dernière. Qui sait ce que le destin pouvait lui réserver.
Avec un sourire sur le visage, Shylee tourna la tête sur le côté, histoire de retrouver celle de Saïl. Et elle fut légèrement surprise lorsqu'elle constata que leurs deux visages étaient bien plus proches qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Elle sentait presque son souffle sur sa peau. Un souffle plutôt chaud qui ne manquerait pas de la réchauffer si besoin était. Shylee avait une surprenante envie de goûter à ses lèvres mais elle n'en fit rien. Ils se connaissaient à peine et en aucun cas, elle ne voulait passer pour une fille facile. Elle n'en ferait donc rien. Sauf si ... Sauf si Saïl faisait le premier pas ...

"Et toi ? N'as-tu pas froid ?" avait-elle demandé en ramenant sa tête vers le droit chemin.


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