Shine like thunder, cry like rain [pv: Exia]

Il n'avait pas compris ce qu'elle voulait dire par "Skål til deg", il en perdit lui même ses mots mais lorsqu'il la vit lever son verre, il leva son verre à son tour et ils trinquèrent buvant chacun leur boisson. Exia connaissait lui aussi son âge désormais, et il en riait intérieurement sachant que si il allait trop loin et que si sa s'apprenait, il prendrait pour dix ans de prison ferme. Voilà un sort qui lui fit monter les frissons dans le dos, tellement cette idée le terrifié. Mais oublions ces problèmes d'âge un moment, pour le profit de cette agréable soirée.
Même si elle lui avait affirmé qu'il n'était pas vieux, elle se faisait pas vraiment rassurante. Dire que dans quatre ans cela voudrait dire qu'elle serait vieille, l'inquiétait, vu qu'elle semblait un peu plus s'inquiéter de son propre sort que le siens.

" Si vous voulez que j'arrête de m'inquiéter pour mon âge, arrêtez don de me vouvoyer, je vous en serez très compatissant. " Dit il en souriant

Puis, il repensa à la remarque d'Adelheid et il ria.

" Et puis..... A vingt ans c'est quand même une sacrée masse de problèmes. D'abord il faut affronter les problèmes de poids, puis la cellulite, sans penser qu'il y'a les cheveux gris. Mais aussi des problèmes au niveau des articulations, on est très souvent atteint de l'arthrose, on a du diabète.... Quoi que... si on ne l'attrape pas, il y'a aussi le cholestérol pour compenser.... "

Et il continua à déblatérer n'importe quoi de tordu juste pour taquiner Adelheid, ce qui le faisait beaucoup rire. Puis il arrêta un moment pour se replonger dans ses yeux d'un regard amical.

C'était une situation assez particulière. Il ne voyait rien, seulement lui,elle et cette table avec ses verres. Mais est ce qu'ils étaient toujours séparés chacun de leur coté? Ou se rapprochaient ils de plus en plus? En avait il vraiment conscience ou s'en moquait il...

   Finalement son invité lui demanda de le tutoyer. C'était vrai qu'à leur âge il semblait plutôt anormale qu'ils se vouvoient. Mais passer au tutoiement était à double tranchant. D'abord, c'était d'une manière de se parler d'égal à égal, en toute convivialité, voir familiarité. Familiarité qui est mal perçue par certaine personne, cela pouvant paraître comme vulgaire. Le vouvoiement met un fossé entre les deux sujets. Un fossé d'égard et de froideur. Après, tout dépend des personnes que l'on rencontre.

   La remarque ironique d'Exia parvint à faire rire la scandinave. Son rire était doux, chantant, contrairement aux petits cris stridents des jeune filles nippones. Son regard ne se détacha pas de celui de son interlocuteur. La seule fois où ils se quittèrent fut quand Adelheid reprit une petite gorgée de son verre. L'alcool étant un liquide déshydratant, elle s'humecta les lèvres machinalement malgré cet anneau perçant sa lèvre inférieure. D'ailleurs, une fois ce verre posé, son coude se posa sur la table et son index vint jouer avec cet anneau. Une sorte de tic, si on peut le dire ainsi.

   Mais cela n'était pas important. L'âge n'était pas et ne sera jamais un problème pour Frig. Elle ne trouvait pas cela gênant qu'elle soit plus jeune et qu'il soit plus vieux, pas du tout. En réalité, elle ne s'en rendait pas vraiment compte. Ils avaient encore tout le temps devant eux, à quelques années près, de plus ou de moins.

- Comme tu dois le savoir... La norvégienne eut du mal à tutoyer son interlocuteur pour la première fois. Quand on est jeune on a aussi beaucoup de soucis ! Le lycée, les études, les parents, l'argent de poche, les loisirs... On a vraiment le temps de rien faire ! Le pire ça doit être la pré-adolescence. Son visage prit un air faussement sérieux. Les boutons, l'appareil dentaire... Sans parler des hormones qui te travaillent à tel point que tu te rebelle contre tout et n'importe quoi.

   Son expression revint à celle de départ, c'est à dire amusé. Elle parlait de ça comme si elle avait connu ça... Mais pourtant, quasiment pas. Adelheid ne s'en souvenait pas. Non pas qu'elle était amnésique, juste que cette période de sa vie ne l'a pas marqué.

   Elle reprit une gorgée de son cocktail.

- D'ailleurs, je ne t'ai même pas posé cette question... Que viens-tu faire là, à une heure si tardive ? Désolée encore si c'est trop indiscret, mais tu connais la raison de ma venue, pourquoi je n'aurais pas le droit de connaître la tienne ?

   Demanda-t-elle tout innocemment, le sourire aux lèvres.

Il l'écoutait se plaindre de sa jeunesse toujours en souriant. Il savait que les femmes aimaient se plaindre de tout et de rien mais elles n'étaient pas les seules. Lors de l'adolescence, tout le monde se plaint, jamais rien ne suffit et on critique dès que l'on le peut. Ce n'est pas toujours un âge ou l'on est le plus responsable et les parents doivent souvent faire preuve de patience pour gérer les crises de cette période.

Il fini par boire ce qui restait de son verre en une traite, se laissant emporter par la sobriété. Le jeu de lumière qui changeait sans cesse, lui faisait un peu tourner la tête. Il tenta de contrôler son organisme pour éviter les bavures qui pourraient lui échapper. Seul son sourire devint un peu plus allongé et ses joues un peu plus rosés. Après tout, il était bien heureux d'être accompagné par Adelheid et l'alcool ne faisait que le libérer petit à petit.

Il n'avait pas eu la chance de connaitre ce dont elle parlait. Par sa malchance, il dût forger sa propre culture et vivre par solitude ne connaissant aucun amour mise à part les artificiels dont il était souvent la cause nécessaire. Il remarquait qu'elle semblait être très amusé et sa appuyé sur l'envie qui était de passer du temps avec elle.

Puis il fini par la regarder encore boire laissant ses yeux, obnubilés par ses lèvres dont l'inférieur était surmonté d'un piercing.... Que ce passait il, il était complétement en train de perdre court au fil de la soirée. Ce n'était pas dans ses habitudes et il tenta de reprendre très vite ses esprits avant de se laisser paraitre idiot.

" Ben en faite, il y'a trois jours, j'ai rencontré une diseuse de bonne aventure. Elle ma dit que ce soir, qu'à l'heure ou je suis arrivé, j'allais rencontré la femme de ma vie et que ce serait ma seul et unique chance. Alors inquiet, j'ai voulu vérifier.... "

Il la laissa le temps de mijoter, un sourire amusé.

" Je plaisante, je ne crois pas aux prédictions et je n'ai jamais rencontré de diseuse de bonne aventure. En faite, je fais souvent la tournée des bars pour profiter de l'ambiance et me taper une vraie cuite. Sa me permet tout comme toi d'oublier mon quotidien qui parfois me poursuit d'un peu trop prêt. "

   À la réponse d'Exia, les joues de la scandinave s'empourprèrent et elle haussa les sourcils. Son pouls s'était manifestement accéléré, elle fixa son interlocuteur, s'attendant à une chute ou à une plaisanterie. Puis, ce n'était pas sûr qu'il parle d'elle. Mais Adelheid se dit qu'elle devrait faire plus attention, elle s'inquiétait. N'ayant eut que de mauvaises expériences à ce niveau là, il fallait mieux qu'elle se mette en garde, si elle voulait que ça ne se reproduise plus. Elle était tellement naïve, cela lui attirait soit des ennuis, soit des déceptions. Toujours.

   À son plus grand soulagement, il y eut une chute. Frig répondit à son sourire amusé. Cela la rassurait grandement. Elle reprit une énième gorgée de son verre tandis qu'elle écoutait son interlocuteur. La vodka ne faisait pas encore son effet. Malgré son petit gabarit, elle était plutôt résistante à l'alcool. Du moins, assez pour ne pas tomber raide morte après quelques verres. Mais cela ne l'empêchait pas de se décoincée, bien au contraire.

   La jeune femme posa son verre avant de replonger son regard dans le sien.

- Eh bien, nous sommes donc ici pour la même chose... Nous ne sommes peut-être pas si différent l'un de l'autre.

   Ils s'étaient découvert beaucoup de points communs depuis le début de cette soirée, peut-être qu'il y en avait encore d'autre. Frig leva son verre et le termina d'un coup comme Exia le fit quelques instants plus tôt. Le fait de boire trop d'alcool fort en même temps lui fit arracher une petite grimace mais elle reprit plutôt vite ses esprits.

- Tu pourras compter sur moi pour te ramener chez toi si tu es trop cuit !

   Fit-elle, le sourire aux lèvres, puis elle ajouta :

- Puis même... Si tu as un quelconque soucis, je veux bien t'aider. J'veux pas dire que tu en as forcément, mais bon, on sait jamais... Enfin... C'est peut-être tôt pour toi de dire ce genre de choses, mais pour moi non. Eumh... Ah... Qu'est-ce que je suis en train de dire...

   Finit-elle par avouer avec apitoiement. Adelheid est une fille trop serviable, ce qui lui joua des tours plusieurs fois. Cela était sortit tout à fait naturellement de sa bouche. Après tout, elle aimait pouvoir aider les gens, c'est dans sa nature.

Être différent.... C'est une chose qui sépare beaucoup d'êtres aujourd'hui. Il écoutait encore, tout en se perdant dans ses yeux. Plus elle s'exprimait, plus il avait l'impression d'avoir la capacité de lire au plus profond d'elle. C'était comme plongé dans son esprit pour y découvrir les merveilles comme les atrocités. Il était en phase, il n'avait pas remarqué que l'alcool venait soudainement de lui remonter au cerveau et que ses sens s'oublièrent pour le laisser vivre dans une illusion.

Son corps aléatoirement ne faisait plus que fonctionner son ouïe. Et chaque paroles ou intonations était analysé.

Il était devenu comme une machine caché derrière un sourire. Sa n'avait aucun but précis pourtant, il avait juste prit un coup dans le nez ce qui aboutit au surmenage de l'un de ses sens tandis que les autres prenaient la fuite.

Il croyait comprendre une déclaration d'amitié ou même d'amour. Qu'est ce qu'il devait faire.... Il n'arrivait pas à réfléchir, cherchant alors une diversion mais il devait se douter qu'il pourrait la vexer.

" Ok pour chez moi, mais si tu continue à boire comme ça c'est sur mon dos que je vais devoir t'y amener "

Revenu sur terre, caché derrière ses lèvres, ses dents mordaient sa langue.

Il n'en revenait pas d'avoir dit cela, le surprenant un peu peur sur le coup. Ce qu'il venait de dire était osé voir provocateur. C'était un peu comme s'être écrit sur le front " viens passer la nuit à la maison ". Il fini par soupirer intérieurement ayant honte et s'imaginant s'être cassé la figure en beauté. Mais il se rassura en imaginant que si il avait eu de la chance elle n'avait rien entendu....

* Reprend toi.... Tu dis n'importe quoi... *

C'est vrai qu'il fallait un peu qu'il se ressaisisse si il ne voulait pas paraitre aussi bête qu'un ivrogne. Ce qui l'inquiétait c'était surtout de se perdre en chemin aussi facilement alors qu'il était capable de subir bien pire tout en gardant la tête haute. C'est la ou il comprit qu'il commençait à voir en rose aux cotés d'Adelheid et qu'il perdait le contrôle parce qu'il ne pensait pas à lui, mais à elle.

   La réponse de son interlocuteur la fit sourire. Était-ce un défi ? Certes faire un concours de celui qui sera le moins défoncé après s'être bu une bouteille d'alcool pur n'était pas très malin, mais ça pouvait être amusant. Pour une autre fois. Pour l'instant les choses étaient trop fraiches pour être brouillées par trop d'alcool.

   Mais, il y avait un mais, un détail anodin percuta Frig. Exia avait parlé de la ramener chez lui, hors elle avait proposé de le ramener chez lui. N'aurait-il pas dû lui proposer de l'amener chez elle ? Non. Ils comptaient donc, se rejoindre chez lui après cette petite soirée sympathique qu'ils s'étaient octroyés. La jeune femme appréhendait ce moment avec une certaine crainte. Pas de la peur en elle-même, plutôt une appréhension due à ce futur incertain qui leur était donné.

   Toujours baignée dans son insouciance la plus totale et contrairement à toute attente, Adelheid n'était pas contrariée par les propos du jeune homme.

- J'espère alors pour toi que tu n'habites pas trop loin ! Et j'espère aussi que tu n'as pas trop bu, sinon ça sera critique pour retrouver le chemin vers chez toi...

   Fit-elle avec un sourire aux lèvres. Plus leur conversation s'allongeait, plus Adelheid se faisait moins soutenue dans ses propos. L'alcool, la convivialité... Sa langue ne faisait que se dénouée. Elle fixait son interlocuteur. Sincèrement, la norvégienne ne savait pas trop que penser. Comment voyait-il leur relation ? Quel était son opinion sur la jeune femme qui se trouvait en face d'elle ? Elle se posait trop de questions qu'elle finit par se chasser de la tête.

   La serveuse revint une énième fois, ramasser leurs verres vides, mais la scandinave n'y fit pas vraiment attention. Depuis qu'Exia avait rejoint sa table, elle ne faisait plus vraiment attention à rien. Les inconnus n'étaient personne et chaque détail était totalement insignifiant.

- Donc... J'en conclue que tu viens de m'inviter chez toi ?

   Il fallait que les choses soient claires, même si elles l'étaient déjà... Frig ne savait pas s'il prenait les choses à la légère où s'il était très sérieux par ce « Ok pour chez moi ». La question était très claire.

La soirée prenait une pseudo fin. Le groupe qui était venu joué sur scène, en avait terminé et rengainé ses instruments. Les lumières tamisés s'éclipsèrent pour laisser le bon vieil éclairage habituel. Les expressions des deux visages qui se confrontés étaient désormais  sous les projecteurs ne laissant aucun détails échapper à la vue de l'autre.

Exia avait un peu de mal à assimiler la réponse d'Adelheid qui semblait soudainement prendre un air très sérieux. Sa langue avait trop bien fourché et il était maintenant face à apporter une réponse qui prononcerait le titre de la fin de soirée. Leurs consommations vides, la serveuse vint chercher les verres, les posa sur son plateau circulaire avant de reprendre la direction du fond du bar. Il songea un long moment, sa lui paraissait indécis de devoir fournir une réponse à une demande qu'à la base il avait lui même souhaité. Mais malgré son sourire, était elle sérieuse dans ce qu'elle venait de dire ou voulait elle faire pression sur Exia.

Il regarda dans le vide, tentant de calmer son organisme qui bouillonnait, inculque à une réaction.

" Absolument, je vis à deux, trois rues d'ici. J'espère que tu arrive encore à tenir debout. "

Figeant toujours son sourire, il comprit qu'à force de se casser la tête, il finissait par plus perdre de temps que de trouver une solution. Il laissa donc ses envies faire pour lui, approuvant l'invitation qu'il avait décerné à Adelheid. C'était son rôle de rendre les choses flexible et simpliste, elle était plus jeune, pas qu'elle était sûrement plus bête mais son esprit devait se torturer autant que se torturer celui d'Exia et à ce rythme sa finirait en un message d'erreur entre les deux.

Il attendait sa réponse afin de demander l'addition qu'il se faisait un plaisir de payer pour afficher un dernier air de courtoisie.

   Le sourire de la jeune femme s'étira par cette réponse affirmative, dissimulant son inquiétude. Les choses étaient maintenant aussi clair que de l'eau de roche, Frig passerait la fin de sa soirée chez Exia. Point final. Enfin non... ça n'est pas encore terminé, voyons !

- D'accord. Ne t'en fais pas pour moi, j'arriverais bien à te suivre !

   Telles furent les dernières paroles qu'elle prononça. Son invité (bien que maintenant les rôles allaient s'inverser) interpella l'employée du bar afin de payer l'addition avant que la scandiblonde ne put émettre toute objection. Mais bon, puisque c'était si joliment sous-entendu, elle n'en dit rien, elle pensa juste que s'ils devaient se retrouver à nouveau à boire ensemble, elle paierait cette fois-ci.

   Ceci fait, ils purent enfin quitter leur table. Adelheid se glissa devant le jeune homme jusqu'à la sortie du bar. Quelques hommes en profitèrent pour jeter une dernière fois un coup d'œil sur ses jambes anormalement blanches et à nues même si se faire attoucher du regard par quelques personnes peu recommandables était le cadet de ses soucis. Maintenant dehors, on pouvait voir que l'extérieur n'avait pas tellement changé depuis leur rencontre. Les mêmes personnages peuplaient les lieux, toujours en quête de ce qu'ils aiment le plus : les gnons, la drogue et les jolies jeunes filles un peu décoincées. D'abominables personnes. Et à coup sûr lorsque la norvégienne passerait devant eux, elle aurait le droit à des remarques désobligeantes et déplacées. Ce qui fut vraiment le cas, comme à beaucoup d'autres jeunes femmes avant elle. Extérieurement, elle ne laissait rien paraître, son visage dénué de toute expression. Mais intérieurement, elle était dans une rage folle. Pour se contrôler elle serra les poings aussi fort qu'elle put, une veine se dessinant le long de sa main droite. Qu'est-ce qu'elle aurait aimer coller une mandale à au moins un d'entre eux, l'éjecter à quelques mètres... Sauf qu'ici n'était pas le meilleur endroit pour faire manifester quelques dons surnaturels, à moins de vouloir se retrouver assaillit d'une bande de motard en rut prêts à frapper tout ce qui est capable de se défendre. Il n'y eut pas qu'elle qui reçut ce genre de « compliments ». Exia aussi eut le droit à son lot de félicitations en tout genre. Adelheid en avait presque la nausée.

   Ils quittèrent l'air pollué par la nicotine pour se retrouver un peu plus à l'écart. Frig se tourna vers son interlocuteur, faisant élégamment voler les volants de sa robe.

- Je te suis !

   Affirma-t-elle, le visage ne présentant plus aucun signe d'ennui malgré les brimades qu'elle (enfin... qu'ils...) venait de recevoir. La lumière des réverbères était en tout point différente de celle de l'intérieur du bâtiment. Cet éclairage artificiel était de moindre qualité comparé à celui que la lune offrait de son doux halo blanchâtre, mais ils offraient une meilleur vue de l'un de l'autre.

Tandis qu'il lui avait laissé de l'avance, il passa au bar ayant remarqué un signe du barman. Il s'y représenta, l'air de rien. Le barman qui essuyé l'un des nombreux verres qui fréquentaient ses mains, s'approcha d'un sourire sournois.

" Alors c'est bon, ce soir tu emballe on dirait? "

Exia était surpris par cette remarque, il croyait que cet homme avait un peu plus d'esprit que les brutes de son bar.

" On peut dire cela, oui.... "

" Prend pas un air timide voyons! Elle est mignonne, tu as de la chance et crois moi, parmi tous les loubards que j'ai pu servir, tu es celui qui m'inspire le plus de respect. "

Exia, mitigé, soupira.

" C'est une gamine n'est ce pas? "

" Je vois que vous avez l'oeil "

" Ouïe! Voilà qui ne joue pas en ta faveur. Ecoute, tu devrais juste la ramener chez elle, les filles comme elle ne pensent qu'à te foutre un procès au cul et pomper tout ton fric. "

" J'imagine que c'est dit avec expérience. "

Exia n'avait pas apprécié son commentaire. Etant certain des actes du barman, il en profita pour lui faire ravaler sa fierté.

" Tsss, me charie pas avec ça. "

" Bon allez, je décolle, merci pour les conseils, bonne fin de soirée. "

Il partit d'un signe de main en direction de la sortie. Dehors le décor n'avait pas subit de changement mise à part une brume glaciale. Devant l'entrée de la porte, accoudé par les videurs, il contemplait Adelheid qui partait avec hâte, châtié par les commentaires des porcs qui s'étalaient devant les murs du bar. Il la repris en route d'un ton calme et très détendu. A sa hauteur, il fût à son tour châtié mais d'une manière plus complimenté on va dire.

Elle s'était arrêtait à l'ombre de tout, au bout d'un trottoir humidifié par le temps. Quand il la regardé, il voyait une lumière au milieu de l'obscurité, sa le faisait sourire car il aurait pu se croire dans ces films ou lorsque l'homme rencontre celle qui l'aime, il voit le bonheur apparaitre sous une auréole de lumière qui chasse les ténèbres de son esprit. Il pensait que sa peau devait sûrement être gelée par le peu de tissus qu'elle portait mais que son air contrarié lui avait fait oublié ce malheureux détail. Désormais face à elle, la discernant un peu mieux à travers l'ombre et le brouillard, il la regarda jouer avec sa robe comme une princesse avant de lui signaler qu'elle le suivait pour la suite du chemin.

Il avait le sourire jusqu'aux oreilles, il avait remarqué à quel point elle avait pu être gonflé par cette sortie pathétique et que pourtant elle gardait toujours cette note de plaisir octroyé par son joli sourire. Il enleva le large manteau qu'il portait pour lui poser sur les épaules. Il tira de l'une des poches un paquet de cigarette, rapprochant son visage à quelques centimètres d'elle, et son briquet. Vint la cigarette à sa bouche et la flamme du briquet au bout. Une fois embrasé, la fumée qui se dégagée dans l'atmosphère, il lui sourit de manière confiante et reposée.

" Tu me garde tout ça, je vais me dégourdir un peu. "

Il fit demi-tour vers le bars et s'approcha de l'un des hommes qui avait proféré des moqueries à Adelheid. Il avait choisi le plus fort et le plus imposant d'entre eux qui eut un regard confus à sa venue. Ses souvenirs et son passé fréquenta à nouveau avec le présent. Il connaissait très bien ce genre de personnage caricaturé par la haine, la discrimination et toute autre forme de nuisance. Caché derrière son air très relâché, il se mit en scène.

" Salut vieux, dis moi tu veux bien jouer à un jeu avec moi? "

" Ben sa dépend ce que tu as à me proposer "

" Tu vois la demoiselle la bas? Tu semble l'apprécier on dirait. Que dirais tu de la jouer à pile ou face. "

" Huuum... "

Il faisait en sorte de réfléchir mais Exia avait aisément compris que ce n'était qu'un " air ", car ses joues roses ne trahissait pas son état d'alcoolémie.

" D'accord sa marche! Je prend face ! "

Le sourire d'Exia s'élargit vicieusement. Il lança la pièce en l'air qui disparu dans la nuit. Tout allait au ralenti, l'un des grands pouvoirs naturel d'Exia était de pouvoir prévoir la réaction de son locuteur d'un point de vu stratégique. C'était l'une des armes de son ancienne vie utilisé pour un tout autre profit. Alors que le truand admiré les étoiles, il arma son poing puis frappa d'une droite qui cogna dans l'oeil du gros bêta qui, tomba à la renverse sur le bitume.

" Qu'est ce que ?! Espèce d'enflure! "

L'oeil, fermé et en sang, il avait de la peine à se remettre debout. Exia rattrapa la pièce en vol et regarda qu'elle en avait été la conclusion.

" Pile, tu as perdu. "

Soumis à un ce coup surprise, soulevé par ses compagnons, le gros ivrogne se dégagea d'eux d'une manière furieuse.

" Je vais te mettre en pièce! AAAAAH! "

Il se mit à courir, les deux bras, chargé de veines, vers l'avant.

* Ahlala *

Le problème chez les tas de muscles, c'est que souvent, ils ont dans les bras ce qui leur manque dans la crâne. C'est évidemment pas toujours le cas mais pour celui-ci c'était plus que certain et alors qu'il se faisait chargé, Exia, au dernier instant, se déplaça ne laissant qu'un pied pour balayer les jambes du balourd qui s'écrasa la face la première.

Cette fois K.O pour de bon, le visage argumenté de sang, il ne se releva pas, trop abasourdi et ses camarades, tous incertain face à la décision qui serait la plus correcte à entreprendre, restait sur place. Exia posa un dernier regard assassin au groupe avant de rejoindre à nouveau Adelheid, l'accompagnant, d'un bras derrière son dos pour la suite du trajet

   La scandiblonde voulut « protester » lorsque son compagnon lui posa sa veste sur ses épaules, prétextant qu'elle n'avait pas froid, même si elle devait avoué que l'air était frais, même froid. Jusqu'à chez lui elle aurait tenu la route, mais les mots ne sortirent pas de sa bouche. Tout simplement parce qu'elle ne voulait pas paraître impertinente, puis aussi parce que le geste d'Exia paraissait sincère, tout simplement, et le refuser serait comme un geste de recul. Elle ne voulait pas le contrarier, sous aucun point, ils s'étaient si bien entendu jusqu'à présent. Lui léguant sa veste, il attrapa de quoi s'allumer une cigarette. Ils étaient à une si petite distance l'un de l'autre à cet instant même. Sans vraiment savoir pourquoi, le rythme cardiaque de Frig s'accéléra sous cette proximité. Elle le fixait faire, sans vraiment comprendre non plus. Non, elle ne comprenait plus rien.

   Finalement son compagnon de soirée lui légua ses affaires avant de faire demi-tour vers le bar, sans que la norvégienne puisse demander la raison de son départ improvisé. Impuissante elle le regarda faire, puis lorsqu'il interpella un de ces horribles personnages trainant à la sortie, la jeune femme commença à s'inquiéter et surtout à se poser des questions quant à la fin de l'échange. Exia étant de dos, elle ne pouvait voir ce qu'il faisait et la distance n'arrangeait pas les choses. De plus elle avait peur que ça soit de sa faute si il se jetait dans la gueule du loup. Les choses changèrent radicalement lorsqu'il asséna à cet inconnu une droite en plein visage, le mettant à terre. C'était donc bien à quoi elle pensait. Mais Adelheid ne voulait pas que le jeune homme se fourre dans des ennuies pas possibles à cause d'elle. Cependant il s'en sortit sans aucune égratignure. Pendant ce temps elle observait la scène de loin, s'agrippant à la veste d'Exia, ce qui la réchauffait petit à petit.

   Après ce petit accrochage, il revint finalement la rejoindre, l'emportant avec lui en passant son bras derrière elle. Ils parcoururent quelques mètres, Frig choisit cette question pour lui demander :

- Que lui voulais-tu, à cet homme-là ?

   Elle se doutait de la réponse mais elle voulait en être sûre. Si elle avait voulue, elle aurait put  elle-même se charger de lui, même de la bande en son intégralité, mais elle ne savait pas comment Exia ni les autorité locales auraient réagi. D'ailleurs, elle ne savait pas non plus comment prendre le geste de son compagnon, si il y avait un quelconque sous-entendus ou rien du tout. Sur ce point elle décida de se taire, préférant constater par elle-même plus tard. Ce fut après quelques minutes de marche que l'alcool commençait à faire son effet. Certes cela n'était rien de mal, juste quelques troubles de temps à autre, mais rien de bien méchant.

   À cette heure-ci les rues étaient désertes. Pour l'instant ils ne croisèrent personne sur le chemin du retour. Même si les lieux démontraient l'absence de vie, elle n'était pas morte pour autant. Seuls quelques bruits urbains animaient la ville plongée dans les pénombres de la nuit.

Alors qu'il l'accompagnait, sa main serra un peu plus Adelheid, la rapprochant un peu plus intimement de lui. Il la voyait, un peu inquiète comme si elle avait prit peur, c'était la la raison de son geste proche. Son sourire avait disparu, laissant une expression quelque plus singulière et neutre. Sa n'était pas des plus rassurant pour Adelheid et Exia continuait de fumer sa cigarette d'un air neutre et oublié. Les cernes s'additionnaient petit à petit sous ses yeux et l'alcool les rendaient sensible à un léger flou. Il guidait la jeune fille à travers les rues sombres qui ne laissait apparaitre aucun signe de vie. Les lampadaires étaient la seule et unique source de lumière sous lesquels on pouvait compter le nombre de fois ou il en avait redessiné leur ombre. Il en avait l'habitude et sa ne l'inquiétait guerre, vivre dans l'obscurité faisait partie de sa nature. L'air glacial lui faisait hérissé les poils de la peau mais il n'en montrait aucun mépris plus figé sur le réconfort qu'il pouvait apporter à Adelheid.

C'est alors qu'elle vint lui poser une question sur ses actes. Il était un peu stupéfait de l'entendre demander cela. Exaltant la fumée de tabac de sa bouche, il répondit d'un ton harmonieux tout en la regardant le ciel d'un fin sourire.

- Un jour, un homme ma dit " Il prit alors la voix d'un vieux sage " : Quand un groupe te dérange par leurs manières ou par leurs gestes, prend le plus fort et fais lui comprendre ta manière de voir les choses et tu verras que tous les autres comprendront également ton message.

Finissant sur une drôle de grimace accompagné de son sourire, puis il reprit son sérieux le temps de terminer sa réponse.

" J'ai remarqué de quel façon tu tes fais dénigré par ses types à la sortie. J'ai également remarqué la gêne et la haine que sa avait engendré dans ta petite tête. "

Désignant la tête d'Adelheid en tapotant dessus.

" Disons que j'ai réalisé ce que tu désirais faire au plus profond de toi même. J'ai été la sentence de ta colère si l'on puis dire. "

Il termina sur un sourire une nouvelle fois. Si il n'avait pas pris l'habitude de sourire dans le sens de réconforter son prochain, il aurait sûrement eu une addition de crampes de la mâchoire. Et désormais, ils n'étaient plus qu'à quelque pas de chez lui, ce qui argumenta un léger sentiment de malaise chez Exia, ne sachant si Adelheid apprécierait son chez-lui.

   Docilement la norvégienne suivait son compagnon vers son foyer. Plus Exia agissait de manière rapprochée avec elle, moins elle savait comment réagir. Ses anciennes expériences l'avaient  « légèrement » traumatisée et depuis elle vivait dans la crainte de voir toutes ses hypothétiques futures relations brisées d'une manière ou d'une autre, même si depuis ce sombre événement une autre partie toute aussi sombre d'elle s'était éveillée. Le plus grand problème de Frig est qu'elle se pose trop de questions dans les moments où il ne faut pas. En ce moment-même elle se tourmentait l'esprit alors qu'elle ne devrait pas mais pour le moment c'était tout à fait inutile.

   Quand finalement elle eut la réponse à sa question, trop gênée, elle ne tourna pas la tête pour le regarder, préférant fixer ses pieds. D'ailleurs Adelheid releva brusquement la tête lorsqu'il cita certaines des émotions l'animant à ce moment. Elle avait gardé la fâcheuse habitude à tout garder pour elle mais à force de s'user de l'intérieur, peut-être qu'elle commençait à s'user de l'extérieur. Quand il eut touché sa tête, la jeune femme leva légèrement les yeux en sa direction. Elle aurait tellement voulut lui dire qu'elle aurait put se défendre seule et qu'elle n'était pas si faible qu'elle le paraissait. Hélas les mots coincèrent dans sa gorge. Le seul mot qui réussit à sortir de ses lèvres entrouvertes fut un simple :

- D'accord.

   Voyant son interlocuteur sourire, elle en fit de même bien que ses traits soient crispés toujours par la panique. Son regard se posa de nouveau sur leurs pieds. La jeune femme se sentait stupide. Non vraiment, elle ne savait pas ce qui lui prenait, d'un coup. Sûrement le stress. Surtout qu'ils n'allaient pas tarder à arriver chez lui. Toujours aussi sagement elle suivait Exia, se rapprochant inconsciemment de lui. Adelheid tremblait. Non pas de froid, mais de peur. Inhalant l'air aux flagrances de nicotine, la scandinave serrait la veste du jeune homme de ses mains frêles. Sous les éclairages extérieurs, elle avait presque l'air d'un fantôme par sa blancheur, ce qui était plutôt rare dans le coin. Sans qu'elle ne s'en rende compte son sourire disparut de son visage. Son attitude actuelle différait grandement de la précédente, mais pourtant on avait toujours affaire à la même personne, juste sous un différent angle de vue. Malgré tous ses artifices Frig reste une personne simple qui n'aime pas parler de ses problèmes, comme beaucoup d'autres personnes. C'était inutile d'ennuyer les autres pour si peu, puis ils venaient à peine de se rencontrer. C'était stupide de réagir ainsi. La scandiblonde ferma les yeux quelques instants, le temps qu'un nouveau sourire remplace le précédent. Quand elle les rouvrit, elle put apercevoir son visage à travers une flaque d'eau. C'est étrange, elle avait même l'impression que cette marre se moquait d'elle, pointant son sourire du doigt en hurlant « Hypocrite, hypocrite ! ». Pourtant, à chaque fois qu'à travers ses traits juvéniles s'affichait un sourire, il était toujours sincère. Frig avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal en agissant ainsi.

   Manifestement, après quelques bonnes minutes de marche, ils arrivèrent à destination. La jeune femme crut sentir son cœur tomber dans ses tripes, cependant elle fit tout pour dissimuler son mal-être à cet instant.

Un long silence c'était installé entre les deux personnages. Exia tentait de se vider la tête car sans qu'il ne se rende compte, il était facilement aussi nerveux qu'Adelheid. C'est à ce moment qu'alors il se remit à baisser discrètement les yeux sur Adelheid, essayant de trouver un peu plus de courage dans son sourire. Mais il comprit qu'elle était très nerveuse également. Il n'insista pas longtemps sur son regard, voyant les yeux d'Adelheid batifoler dans le vide. Il profita alors du contact qu'il avait avec elle pour jouer un peu avec son sens du toucher. Sa main dans le dos d'Adelheid, il se concentra pour sentir les battements de son coeur. Sa le fit sourire, il venait de comprendre qu'elle aussi était très anxieuse et qu'elle dissimulait son mal être. Il tira une long moment sur sa cigarette dont la cendre s'éclipsa au contact du léger vent, puis expulsa la fumée d'un long soupir.
Ils finirent par arriver devant la porte d'un bâtiment quelques rues plus loin. Il retira la cigarette de sa bouche, qu'il jeta sur le trottoir. Il relâcha Adelheid et commença à chercher ses clés qui étaient dans une des poches de son jean. Une fois retrouvé, il ouvra la porte du bâtiment qui menait sur un petit couloir enfermé par l'obscurité avant de terminé sur un escalier.

" Bienvenue chez moi. "

Exia vivait dans un ancienne petite imprimerie désaffecté. Il fallait monté les escaliers jusqu'au premier pour arriver à son appartement. L'escalier montait plus haut, le bâtiment faisant trois étages, mais seul le premier appartenait à Exia bien que le reste soit entièrement vide de vie. En entrant dans son appartement on peut apercevoir son salon. Au centre de la pièce, se tient canapé de cuir rouge un peu envahi par des revues sur tout et n'importe quoi ainsi des télécommandes. Accompagné d'une table basse juste devant. En face du canapé, adossé au mur de briques rouges, une télé écran plat accompagné d'un lecteur dvd et d'une chaine hi-fi. uUn home cinéma façon maison que tout le monde possède aujourd'hui. Derrière le canapé, une grande baie vitrée, caché par des stores, qui donne  vue sur la rue. Gâchée par sa position, il y'avait mieux pour profiter de cette imposant espace de vision, mais cela faisait bien entrer la lumière du jour et il s'en satisfaisait. A gauche, la cuisine style américaine fusionnant avec le salon. Juste à coté de la cuisine, une porte qui mène à la salle de bain. La pièce la plus petite de l'appartement, ou on trouve une simple douche couplé avec un lavabo. Au bout à droite du salon, une autre porte menant sur sa chambre. Evidemment plus petite que le salon mais largement suffisante. Un grand lit ou on peut facilement dormir à trois voir quatre, le mur de gauche est en faite une grande penderie rafistolé par ces soins. Puis, une autre baie vitrée sur la droite caché par un rideau. Cette piéce et la salle de bain sont les seules pièces aménagé par Exia.

D'après l'ancien propriétaire, ici se tenaient les imprimantes et quelques ordinateurs servant aux bons fonctionnement des commandes.

Après avoir monté les escaliers et avoir enfin ouvert la porte de son appartement. Dedans, il attendit qu'Adelheid rentre pour refermer derrière elle. Son rythme cardiaque était explosif, dix mille question se posa dans sa tête. Inutiles encore mais envahissante. Il se retira dans la cuisine et indiqua à Adelheid ou se trouvait le porte manteau pour qu'elle y pose sa veste.  La tête dans le frigo il regarda ce qu'il avait à manger.

" Tu veux manger quelque chose? "

Il avait parlé un peu trop vite, son frigo était vide, mise à part les quelques bières et une tomate. Il referma le frigo l'air de rien et avec un élégant sourire il réfléchit.

" Pizza? Sa te dit? "

   La norvégienne était tellement angoissée que lorsqu'elle entendit le clinquement des clés qu'elle crût défaillir. Impossible de faire demi-tour, donc. Elle se pinça les lèvres et entra lorsqu'Exia ouvra la porte de son chez lui. Une fois qu'elle eut posé sa veste sur son portemanteau, elle remarqua enfin qu'elle s'était détachée de son étreinte. Non pas que cela la soulageait, mais cela la rassurait juste un peu. Malgré ça, cette étreinte lui manqua très vite mais elle n'allait pas non plus se jeter sur son hôte pour le serrer dans ses bras. Oui, Adelheid aime les contacts physiques, même si lors d'un quelconque contact elle se retrouve anxieuse, ce qui est tout à fait paradoxal.

   Frig passa une maint dans sa nuque, sur ses cheveux blonds. Elle observait son foyer pour la première fois. Son regard rêveur s'attardait un peu partout, sur chaque détail, grand ou petit. On eut presque dit une enfant avec cette expression de visage, bien que cette comparaison ne plaise pas beaucoup à la scandiblonde. L'endroit était sympathique, inspirant le calme et  la tranquillité. D'ailleurs dans sa contemplation des lieux elle eut rapidement oubliée qu'elle était dans un état d'angoisse abominable. Cependant lorsqu'elle eut entendu la voix d'Exia, elle fut redescendue sur Terre aussi vite qu'un ascenseur ayant lâché au trente-deuxième étage d'un building quelconque. La scandinave sursauta avant de se tourner vers son compagnon de soirée.

- P-pourquoi pas !

   Bégaya-t-elle en direction de celui-ci, tout en répondant d'un sourire pas très sûr. Hésitante, la jeune femme alla se loger dans le canapé sans un bruit, si ce n'est le bruit du tissu de ses habits se froissant à ses mouvements. Assise au fond du canapé, à la limite de l'affalement, elle croisa ses jambes d'un geste machinal malgré l'ampleur de ses bottes. Elle fit de même avec ses mains qu'elle entrelaça sur ses jambes. Son regard était posé sur Exia. Pas de manière lourde ni trop voyante, au contraire. Même si inconsciemment elle observait tous ses faits et gestes, elle paraissait plutôt songeuse, ce petit air niais animant son visage toujours un peu tendu.

   C'était étrange. Elle n'avait pas peur, il y a quelques moments, lorsqu'ils se sont rencontrés. Si elle savait qu'elle stresserait comme ça... Non maintenant elle ne comprenait plus rien, mais Adelheid ne réfléchissait plus. Au contraire, ça ne fait qu'empirer les choses, alors pourquoi continuer ? Voilà. Elle ne pensait plus à rien. Se détendant, elle remonta son bustier d'un geste furtif de la main droite avant de plaquer ses mains derrière sa nuque quelques instants. Elles vinrent rapidement reprendre leur position initiale, sur ses jambes.

- Mais je te préviens, je ne suis pas une grande mangeuse.

   Ajouta-t-elle, un triste sourire aux lèvres. Les faits étaient facilement constatable vu comment elle était (et a toujours été) menue. Sans parler du corset qui en « rajoutait » une couche. Morbidement cela avait son charme, il fallait l'avouer, car même étant menue la jeune femme était bien faite pour son jeune âge. Beaucoup de femmes étaient prêtes à tuer pour avoir son corps. Et ça, elle ne s'en rendait pas compte du tout.

Après la réponse un peu hésitante d'Adelheid, Exia attrapa son téléphone fixe, posé au coin d'un comptoir de sa cuisine.

- Bonsoir, ce sera une pizza sil-vous plait.... Hum? La seconde est offerte, bien, je prends alors. Ce sera donc une Chorizo et euh....

Il hésita un moment, portant son regard sur Adelheid

- La pizza du jour.

Il n'osa pas demander à Adelheid, ce qu'elle préférait, il avait peur de la harceler de question remarquant que plus elle arrivait plus elle devenait anxieuse à en devenir confuse.
Commande passé, il replanta le fixe ou il était avant de sortir une bière de son frigo. S'éternisant dans sa cuisine il contempla Adelheid. Fébrilement, il venait de se détendre, étant de nouveau chez lui. Mais il ne comptait pas laisser son invité dans cette état de stase qu'il avait lui même ressenti.

- Dis, tu veux bien allumer la télé sil te plait. J'aimerais voir les infos.

La télé était une bonne source de distraction et les pensées d'Adelheid se forgeraient certainement sur un autre sujet moins encombrant. C'était également pour savoir si elle était curieuse par le monde qui l'entourait. Exia avait lui même mit du temps avant de s'y intéresser. C'était en exploitant son pouvoir qui lui donna les moyens de voyager à travers le monde, qu'il fini par s'y intéresser. Accoudé sur son comptoir, il reluquait toujours Adelheid, sirotant sa boisson. Puis il loucha sur les images diffusé à la télévision. Il vit les pays de l'Est comme l'un des titres et d'après les nouvelles, un train aurait déraillé faisant une vingtaine de blessé et un mort. Les journalistes avaient toujours le pire à nous annoncer, quand au meilleur..... Cela devait être une donnée abstraite qu'ils avaient sûrement oublié.

- Dis, tu veux quelques chose? A boire? te reposer? Prendre une douche?

C'était impressionnant le nombre d'interrogations qu'il avait proposé qui aurait pu laisser croire à un large nombre de sous entendus. Finalement le trac était toujours installé aux milieux de ses veines et cet idiot ne faisait rien pour le cacher.