Un espoir ou une prison ? (PV Melisende)

La terrible magicienne sourit au jeune homme alors qu’il déposait un doux baiser sur son front. Comme tout signe de tendresse qu’il lui prodiguait, cela la touchait et la troublait profondément. Personne n’ayant jamais agis ainsi avec elle. La main de Ryuga vint chercher la sienne et il l’entraina à travers les jardins dont il s’occupait depuis son arrivé. Des jardins qui semblaient bien plus aux yeux de leur propriétaire mais elle n’était en rien impartiale là-dessus.

Mélisende ne savait pas si son compagnon savait où il allait, ou s’il se baladait au hasard mais elle se laissait guider. Appréciant de s’en remettre à quelqu’un qui prenait soin d’elle. Ils arrivèrent devant un nouveau parterre composé de fleurs diverses et notamment de rosiers. Ryuga se baissa et lâcha sa main le temps de cueillir l’une d’entres elles. Il la lui présenta, lui demandant si elle lui plaisait. La sorcière resta interdite devant la beauté de la rose blanche aux dégradés de bleu. Malgré ses 3.000 ans d’existence, la jeune femme n’avait rien vu d’aussi sublime. C’était une superbe création. Une création qui en plus n’était pas du à la magie mais simplement à beaucoup d’amour et de patience. Il la lui tendit.

« Je te l’offre »

L’ensorceleuse releva la tête vers lui, les yeux emplis de larmes. C’était le cadeau certainement le plus précieux et le plus magnifique qu’on ne lui avait jamais fait. Ces mains tremblaient alors qu’elle allait pour la saisir.

« Pour moi ? Mais elle est si belle – elle sourit un peu plus – c’est presque un crime de la cueillir tant elle est belle ! »

La belle brune finit par la saisir et la porta à son nez. Non seulement la rose était belle mais en plus son parfum était délicieux. Elle abaissa la fleur et plongea son regard de jais dans celui du policier. Celui-ci était venu à elle au pire moment de son existence et lui avait redonné goût à la vie. Il était devenu si important pour elle au cours de ses semaines. Elle n’imaginait même plus vivre sans lui.

« Pourquoi… Pourquoi ne resterais-tu pas avec moi, ici ? On y est bien ! Je voudrais rester près de toi, avec toi ! »

Mélisende n’avait jamais tenu de tels propos à qui que se soit, même pas à Kamui. Cet homme avait terriblement touché son cœur. Elle e voulait plus qu’il s’en aille même si, pour le garder, elle devait jouer le rôle de Lise jusqu’à la fin de ses jours.

Le cadeau que Ryuga avait mis du temps à confectionner semblait toucher Lise, et il en était heureux, il sourit en la regardant humer sa création, et se dit qu’il a de la chance d’être tombé sur une femme comme elle, après toutes les péripéties qu’il a vécues sur ce monde. Les yeux humides de l’ensorceleuse fixèrent les siens, alors qu’elle lui proposa de rester ici avec elle, qu’ils étaient bien ensemble, et qu’elle voulait que ça continue. Le sous-entendu était : pour toujours, et même si Ryuga se sentait bien avec elle, ce monde n’était pas le sien, et il ne se voyait pas après plus d’une année d’effort, abandonner le rêve de retrouver son monde. Il vint apposer sa main droite contre le côté gauche du cou de Lise, et commença à caresser doucement sa joue avec son pouce. Elle était si touchante, et il ne voulait pas la blesser, mais il se devait d’être franc avec elle, même s’il savait qu’il pourrait vivre heureux ici, il devait être sûr que Miya à refait sa vie, qu’elle ne l’attend plus, c’est la seule manière pour lui de pouvoir aimer pleinement Lise, tant que ce ne sera pas le cas, son cœur restera à la demi-déesse.

Tu sais Lise… J’aimerai beaucoup… Vivre ici avec toi. Je me sens bien… Plus léger… Mais… Je ne me suis pas battu plus d’un an pour réussir à trouver un moyen de retourner chez moi, pour m’arrêter si près du but… J’aimerai que lorsque Melisende sera là, elle me permette de retourner sur terre, au moins pour m’assurer que plus personne ne m’y attend. Même si je me doute, qu’après plus d’un an d’absence, ils doivent tous me penser mort, mais je dois en avoir le cœur net, pour mieux me reconstruire.

Il était claire que Lise lui faisait un bien fou, depuis combien de temps n’avait-il pas eu un raisonnement aussi sage et posé ? D’une pression de sa main droite, il l’attira un peu plus contre lui, et ses lèvres vinrent à la rencontre des siennes, pour l’embrasser avec douceur. Après quelques baisers et soupirs, il écarte son visage, avant de descendre lentement sa main droite le long de son corps, pour saisir celle de Lise.

Mais ne pensons pas déjà aux adieux… Profitons du moment présent.

La main virile de Ryuga se resserra sur la fine de l’ensorceleuse, l’invitant à reprendre leur promenade dans les jardins.