Chocolate Splatterhouse [Dirty 13]

Terra offre bien des paysages, sa diversité de décor en fait bien son charme. Terra, en l'occurence, plaira à tous: des décors paradisiaques de la mer bleue, des grandes plaines vertes, ses déserts à perte de vue, ses montagnes géantes et ses grande villes impressionantes, tous y trouvent un lieu où vivre.

Et cela compte aussi pour la plus pire des vermine qui puisse exister. Ainsi en était l'attestation par ce vieux manoir, perché en haut d'une colline par un temps d'orage dans ce milieu désert. La planque parfaite pour un savant fou sorti d'un roman, mais qui sait ?



Le parfait refuge d'un intelligent démoniaque, d'un monstre ou d'une quelconque association de malfaiteurs désirant se faire oublier... Et aussi pour les pauvres perdus qui leur servent le plus souvent de victime, faisant la réputation de ces endroits si souvent craints. Il faut bien que quelques uns passent à la casserole pour qu'un mythe prenne forme...

Mais aussi, quoi de mieux qu'un survivant pour en faire les éloges ? Evidemment qu'il resterait un rescapé envieux de raconter les horreurs qui habiteraient la maison... Sauf si ce rescapé n'était pas comme tout les autres. Par exemple... Si c'était lui la plus grosse menace de la maison ?

Il faisait terriblement mauvais dehors. Le pire des orages sûrement, un temps à ne pas mettre un loup-garou dehors. Des vents à déraciner des arbres et des pluies torrentielles, heureusement la maison pouvait se vanter d'être d'une solidité quasi-surnaturelle. Quoi de mieux qu'une maison solide pour se réfugier ? Sandji n'avait pas réfléchi plus longtemps pour courir s'y cacher. La porte en bois vermoulu semblait être griffée par des pattes d'animaux énormes, alors que la serrure était intacte. Plutôt étrange, mais pas assez pour attirer l'attention du blond qui venait de mettre un premier pas dans ce que tout le monde appellerait un enfer sur terre...

Le hall, très spacieux et sûrement très bien décoré, n'était plus qu'une grande salle vide et ternie, le marbre au sol était craquelé de partout, les murs nus laissaient des lambeaux de papier peint au sol, laissant place à la peinture diverses marques de sang séché et de coups, comme si il y avait eu une bagarre générale. Des meubles renversés, des traces de luttes et autres taches de sang dans tous les coins, voilà la vision qui restait de ce qui devait être autrefois une magnifique demeure. Peut-être y avait-il encore de la vie à présent...

" Chuuuut... "

Il mit son doigt sur sa bouche, parlant à sa pelle, devenu son interlocutrice tout ce temps pour éviter qu'il ne se sente trop seul et sombre davantage dans la folie, dont il est déjà victime depuis si longtemps. Le silence total était dérangeant, le genre de silence qui inspire l'angoisse à l'homme le plus placide.

" ... ? "

Si il s'était douté un seul instant qu'en l'espace de quelques seconde, il reverrait encore l'enfer qu'il avait dû subir depuis tellement, tellement longtemps... La vue de ces monstres autrefois humains peut-être, qui comme lui étaient devenus des créatures oubliées du monde et entre les mains du destin, à qui on n'as pas laissé le choix. Un gémissement d'abord, un meuble qui bouge... Des débris de bois s'éleva une masse informe, ressemblant vaguement à un humain... Il se mit à se mouvoir, des mouvements un peu saccadés et chaotiques, comme si il se tordait de douleur en voulant bouger... Quand enfin un éclair passa à travers les vitres noires de suie, la forme pris des couleur et un visage: une chose rouge, complètement difforme, au visage méconnaissable et les organes en exposition, de longs os sortant de ses bras, le monstre continuait ses murmures inintelligibles en s'avançant, tandis que des semblables semblaient surgir de partout. Il ne faisait pas de doute que ceux là ne cherchent pas de l'aide...

Pas de doute non plus pour Sandji. Il n'avait que trop combattu les monstres de Terra pour comprendre que ce genre de choses difformes ne valaient pas la peine d'attendre avant d'être tuées. Prenant sa pelle, il avança rapidement vers l'un, le coupant en deux dans le sens de la longueur, laissant son corps encore convulsant dû à l'activité nerveuse gîr par terre, tandis que les autres s'étaient approchés, sifflant et geignant de leur voix atroce et déformée. L'un se prit la chaussure de Sandji dans la machoîre, déchirant les tissus et les muscles pour laisser le monstre sans tête à présent. Les autres subirent des sorts semblables, se faisant presser la tête jusqu'à exploser, se faire priver de membre et clouer au mur au moyen d'une poutre cassée dont une des terminaison était bien pointues, et bien d'autres encore... Cet abattoir géant cessa enfin, ne laissant plus qu'au milieu des cadavres méconnaissable une mare de sang et de membres découpés, ainsi qu'un Sandji dont les cheveux blonds étaient maintenant rouge, plein de sang, pareils pour ses vêtements.

" Heureusement que tu es là, pas vrai ? Tu le sera pour toujours ? Pour Sandji ? "

Il ne semblait pas effrayé, ni dérangé. Ce genre de chose était devenu son habitude, les monstres lui avaient rarement fait de l'effet avec ce qu'il avait vu autrefois... Une question d'habitude, sans doute. Si il n'avait peut-être pas remarqué la dernière, petite créature manquante, différente des autres. Peut-être non innoffensive, peut-être l'est-elle. Dans tous les cas, le garçon blond ne lui prêtait pas attention, préférant encore ouvrir l'emballage d'un chocolat pour le manger, se rendant un léger réconfort mental après cette boucherie gratuite et sans but.

" Mmmmh... "

La solitude n'était pas un bon régime, même couplé au chocolat. Peu lui importait, il avait besoin d'amis, même sans le savoir...

Dirty avait exploré les longs et noirs couloirs du château durant toute la semaine qu'elle avait passé, blottie entre les murs épais. Le temps avait été particulièrement mauvais ces jours-ci, et lorsque l'on n'a plus assez de patience pour quémander un logis dont on se fera de toute façon refouler, on prend ce qu'il reste. Le choix n'était pas si mauvais après tout : elle avait le confort de meubles qui, même s'ils étaient sales et abîmés, étaient luxueux, la tranquillité que lui assurait la mauvaise réputation de cet endroit, et même un lit à baldaquins pour faire semblant de dormir - à défaut de vraiment le faire. Quant aux infâmes bestioles au rez-de-chaussée, elles avaient un goût auquel il fallait s'habituer, mais qui n'était pas si mauvais. Meilleur que des ordures, en tout cas. Les monstres, en général, étaient rebutés par l'odeur cadavérique de la chair de la zombie, donc ils devenaient automatiquement des proies, ce qui était bien pratique.

S'aurait pu être son propre manoir, celui ou elle avait vécu plusieurs années. Les papiers peints étaient les mêmes, les meubles avaient la même apparence. Mais les éventuels monstres qu'avait pu créer sa savante de mère étaient pacifiques, et quand ils ne l'étaient pas, ils étaient neutralisés bien vite. Chez elle, il n'y avait ni sang, ni traces de griffes. Seulement l'odeur de la mort et de la bestialité humaine, ce qui était bien pire.

La morte-vivante descendit de l'escalier dés que ses tympans un peu percés captèrent les bruits de bagarre. Arrivée à la dernière marche, elle le vit. En quelques coups, les créatures avaient été réduites en gelée. Une gelée appétissante pour la petite fille affamée. Quelques bouts de chair avaient volé dans l'ombre des marches ou elle était cachée. Elle inclina la tête, et les ramassa, avant de les fourrer dans sa bouche. Quand Sandji avalait son chocolat, Dirty se satisfaisait de ce qui semblait être des morceaux de pancréas.

Ils avaient tracé une ligne presque nette jusqu'au tas de cadavres difformes. Sans trop réflechir -ce n'était pas du tout le jour- la zombie s'avanca comme un fantôme vers le tas de viande, avant de se jeter dedans et de remplir son estomac. Sans faire attention au garçon à la pelle, elle se mit à dévorer ce qu'il restait des bestioles ensanglantés avec de grands bruits satisfaits. La faim guidait ses gestes, comme elle guide un animal, seulement orienté par l'instinct.

L'odeur de la mort était bien la seule chose qui règnait encore sans être contesté dans cette maison. Au milieu du chaos ambiant, l'unique grain constant était l'odeur de la putréfaction, du cadavre... Une odeur si appétissante quand on comprends sa vraie valeur. Si peu comprennent... Mais lui savait ce que ça signifiait. L'hygiène absente de cette maison avait donné quelque chose de mille fois plus important à ce manoir...

Son maigre réconfort mental apportait son lot. L'infime quantité de dopamine produite se répartit rapidement dans son cerveau, diffusant cette agréable sensation de bien-être, de désir assouvi... Comme quand on prends de la drogue, en beaucoup moins fort. Le genre de moment qui peut sembler insignifiant et pourtant apporter tellement...

" ... ? "

Le bruit des morceaux de carrelages cognant contre un mur retentit, résonnant dans ce qu'il restait de la pièce, devenu encore plus délabrée qu'elle ne l'était déjà. Une énorme rafale de vent souffla a l'extérieur, étouffée par les vitres sales mais encore solides, et un éclair illumina à nouveau cette scène d'horreur, montrant l'homme et l'immonde tas de cadavres informes... Avec une petite invitée surprise, qui semblait prendre plaisir à se repaître des morceaux fraîchement arrachés de ces corps sans âme.

Il se retourna, lentement. Il vit cette créature, drapée dans ses linges sales et déchirés, penchée sur ce qu'il restait d'un de ses agresseurs. Le monstre planté à une poutre gémissait encore, démembré il ne faisait plus que secouer sa tête en poussant ses cris, la gueule dégoulinant de bile et de bave, se répandant le long de son corps et créant une petite flaque au sol. Et juste à côté, ce monstre en train de débarasser le macchabée de ses anciens confrères... Sandji se leva, tournant ses yeux aux pupilles encore rétractées vers la petite fille qu'il ne voyait pas. Ne voulant pas laisser de survivants, il leva son arme, serrant les dents, prêt à nouveau à faire gicler le sang.

Il lanca sa pelle, interrompant le repas de Dirty en lui tranchant l'avant bras alors qu'elle étais en train de manger un pancréas torturé, a la forme très peu similaire à ce qu'il devait être autrefois. Le sang gicla peut-être, mais Sandji ne s'en soucia pas, attrapant la gamine zombie par le dos pour l'élever à son hauteur, prêt à claquer ce monstre au sol et le renvoyer dans les limbes dont il ne devait jamais s'être échappé... Mais en voyant son visage, il s'arrêta. Il venait de trancher le bras d'une petite fille... Qui ne semblait même pas s'en soucier.

" ... "

Il sembla comme choqué de sa propre action, voire effrayé. Il reposa la gamine au sol, à présent allégée d'un bras qu'elle devait sans doute perdre constamment vu son état de décomposition. Mais pour Sandji, une créature au faciès encore aussi bien conservé ne pouvait pas être un mort-vivant malveillant. Sans prendre en compte qu'il venait tout juste de lui enlever un membre, le blond qui puait à présent la mort lui proposa ce qu'il restait de son chocolat, ayant dû interrompre son repas pour aller agresser cette pauvre fillette.

" Les petites filles ne mangent pas ça. Prends plutôt ça, c'est mieux. "

Une belle leçon de diététique suggérée à un zombie de la part d'un anthropophage psychopathe.