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De découvertes en surprises (PV William Dolan)

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Mary-Lou Jonhson

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De découvertes en surprises (PV William Dolan)

samedi 19 juin 2010, 00:18:47

Les mains aux doigts croisés derrière la tête, Lou déambulait dans les rues avec nonchalance. Elle flânait, à droite et à gauche, s'arrêtant pour regarder certaines paires de chaussures en vitrine, ou bien encore les animaux, dans une animalerie. Elle détestait voir les bêtes en cage... Elle trouvait ça cruel et tortionnaire. Pléonasme? Pas forcément dans les deux sens. Combien de temps elle avait passé à suivre de ses grands yeux rouges orangés les tribulations des lapins nains, souris, hamsters, gerbilles, chiots et toutes les autres petites bêtes suscpetibles d'être vendues à une tierce personne à travers les vitres du magasin. Elle avait d'ailleurs été complètement fascinée par les serpents faux corail dont les couleurs l'avaient émerveillée. En même temps, rien de bien surprenant pour une jeune fille fraîche comme elle l'était, arborant une longue jupe, l'un de ces jupons à la mode, blanc avec un haut qui dévoilait un ventre plat, serré quelque peu à la poitrine et à la coupe droite qui dénudait ses épaules. Une gueuse, dans le langage moyenâgeux commun. Hors mises ses petites barrettes marguerites habituelles, éparses dans sa longue tignasse rousse, la seule marque de son appartenance à l'époque moderne était une paire de lunettes au teint traité pour qu'il paraisse jauni, qu'elle avait pour l'heure en serre-tête au dessus de la tête. Ces lunettes n'avaient aucun but, elles ne corrigeaient pas la vue, ne protégeaient pas du soleil et n'aidait pas à gagner au loto, mais elles faisaient joli. Leur coupe notamment plaisait beaucoup à Lou, qui ne les quittait que rarement. Au même titre que ses petites marguerites, elles étaient devenues un accessoire indispensable.

Enfin... Il commençait à se faire tard, aussi la jeune femme se redressa, prête à reprendre sa marche quand elle sursauta. Quelque chose venait de frôler sa cheville. Quelque chose de poilu. Repliant sa jambe frôlée sur l'autre, Mary-Lou tenta de percer le mystère de cette sensation... Et ses yeux la guidèrent vers le coupable.
Une petite boule de pils. Adorable, soit dit en passant. Un chaton qui était sorti de nulle part, même pas de l'animalerie. Il était beau comme tout, tigré roux et blanc. La jeune fille afficha un large sourire lumineux et se lança à la poursuite de l'animal.


- Minou minou minou...

Technique vieille comme le monde, mais toujours aussi stupide. Qui ne servait strictement à rien. Le chat bifurqua dans une petite ruelle, et Mary-Lou le suivit sans faire attention. Elle ne jurait que par son petit dos tigré, ou sa petite queue minuscule, cherchant à faire se refermer ses doigts sur le petit corps de chat.
Dire qu'elle était surprise, alors que le chat filait se réfugier derrière une roue de charrette, était le moins que l'on puisse dire.
A son insu, sans s'en rendre compte, Mary-Lou avait traversé une faille et s'était retrouvée en plein Nexus, à la sortie d'une ruelle comme celle de Seikusu. Sauf qu'elle ne se souvenait pas avoir emprunté une telle ruelle.


- Bin ça alors...

La bouche légèrement entre-ouverte, elle regarda autour d'elle, ayant déjà le tournis. Personne ne faisait attention à elle, elle cadrait plutôt bien avec le décor malgré son immobilité en plein milieu de la place publique de la ville de Nexus. Troublante expérience...
Les yeux de la jeune fille, émerveillés et rêveurs, allaient de maison en maison, cherchant à déterminer si elle était encore dans l'une de ses rêveries ou si cette fois c'était réel... Quoique ce rêve ci avait même des odeurs! Si elle rêvait, alors peut-être qu'elle ne voudrait pas se réveiller si tôt.

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 1 samedi 19 juin 2010, 13:04:19

       Quelle magnifique soirée! Le soleil se couche à l'horizon, entourant d'un halo rougeâtre les bâtiments de la grande cité-état de Nexus, qui se découpaient sur l'astre mourant. Même s'il détestait cette ville, William devait bien avouer qu'elle était belle. A condition qu'on regarde dans la bonne direction bien sûr...

       -Messire Dolan, ce fut un plaisir, déclara une voix ravie à côté de lui.

       Le dénommé Dolan ne prêta pas attention au marchand d'esclave. Il avait de quoi être content en effet. Ce n'est pas tous les jours qu'on lui achète un chariot entier d'esclaves. William poussa un soupir muet et ce décida à regarder dans "la mauvaise direction", celle qui faisait de cette ville un empire de la laideur morale. Devant lui, un esclavagiste bedonnant comptait les pièces d'or que lui avait donné Dolan et derrière lui un chariot entier de terranides esclaves. Ils n'étaient pas d'une qualité exceptionnelle mais vu que la plupart était destinés aux laboratoires pharmaceutiques, ce n'est pas un détail alarmant. Oh, je sais ce que vous pensez! Dolan est un monstre sans cœur. Pourtant, ce n'est pas vrai et il vous le prouvera bien assez tôt.

       -Yamato! Héla l'avocat. Emmenez la cargaison, je vous rejoindrai à la maison.

       Celui qui semblait être le chef des hommes de Dolan hocha la tête et beugla des ordres à ses subordonnés qui commencèrent à atteler les chevaux sur le chariot. Ces hommes étaient des mercenaires employés par Dolan. Leur fonction est d'escorter les esclaves que ce dernier achète, jusqu'au portail qui mène directement au fondation du building de Dolan, en plein cœur du centre-ville de Seikusu. Le plus difficile pour William lorsqu'il venait à Nexus, ce n'était pas d'acheter les esclaves où de les faire parvenir sur terre. La plus grosse épreuve consistait à éviter sa noble famille, car celle-ci n'était jamais contente de revoir leur fils indigne, qui a abandonner son droit d'aînesse, fureter dans la capitale. Affronter son patriarche ne lui faisait pas peur, mais à force d'entendre toujours le même discours, on finit par s'en lasser.
       Quoiqu'il en soit, William devait partir. Il avait fait ce qu'il avait à faire dans cette ville. Il s'arrêta un bref instant devant l'étal d'un marchand et observa son reflet déformé dans un miroir légèrement bombé : Des yeux verts perçants qui peinaient à se ternir même sous la luminosité déclinante, des cheveux noirs comme le jais regroupés en fines mèches virevoltant à la moindre bourrasque, et enfin, ce qui était le plus choquant : des vêtements à la mode de Nexus. Il devait passer inaperçu parmi les nexans, aussi il avait opté pour une chemise blanche en dentelle entrelacé de fils d'argent et un gilet noir. Il portait également un pantalon noir et des bottes de cuir. Seule sa chemise laissait penser qu'il était de noble lignage, mais il se fichait pas mal de son statut à Nexus. Preuve du mépris qu'il porte à cette ville.

       Ses mires vertes glissèrent sur la foule anonyme qui passait dans les rues de la place publique, lorsque son regard fut attiré par... une paire de lunettes jaune. Un objet peu commun dans cette ville médiévale. Il baissa légèrement les yeux pour voir ce qui se trouvait en-dessous et avisa une jeune fille émerveillée. A la voir, elle n'était définitivement pas d'ici. Soit c'était une simple d'esprit qui a trouvé un objet incongru, soit elle vient de la terre. Elle avait sans doute été déposée là par un portail éphémère. Et bien il lui souhaitait de garder son air émerveillé pendant longtemps car elle ne risquait pas de revoir Seikusu de sitôt.
       Dolan fit mine de continuer son chemin mais son regard bifurquait sans cesse vers la jeune fille. Il finit par pousser un soupir sachant que sa volonté s'engageait dans un combat qu'elle ne pouvait pas gagner. William se dirigea vers la jeune fille et se planta devant elle, avec une expression neutre qui ne s'embarrassait pas d'un sourire.

       -Bonjour mademoiselle. Navrée d'interrompre votre... promenade, mais il m'a semblé que vous aviez besoin d'assistance.

       Bien sûr, il était seul à penser ça. D'un point de vue extérieur, elle n'avait pas l'air d'avoir besoin d'aide, mais lorsqu'on erre sans but dans Nexus à la tomber de la nuit, on a toujours besoin d'aide.

Mary-Lou Jonhson

Invité

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 2 samedi 19 juin 2010, 13:57:09

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Mary-Lou était subjuguée. Il y avait les odeurs, les sensations... Ce rêve était sans doute le plus réel qu'elle eut jamais fait. Elle se mit à réfléchir quelque peu, surprenant pour elle n'est-ce pas?, se demandant dans quel cours elle avait bien pu s'endormir pour faire un rêve pareil... Cours d'histoire? Non, elle aimait trop l'histoire pour s'endormir pendant un cours, ça aurait été bête. Et puis les nuits de Mary-Lou étaient complètes et sereines, l'absence de cernes sous ses grands yeux clairs en était une preuve manifeste, alors elle n'aurait certainement pas pu s'endormir comme ça. A la bibliothèque? Chez elle, dans son lit? Cette dernier possibilité était la plus vraisemblable. Le corps de Mary-Lou était en sécurité, au fond de son lit, et elle avait tout simplement rêvé sortir, faire du lèche-vitrine, et se retrouver d'une façon complètement incongrue dans cet endroit, véritable but du rêve apparemment. Mais si elle était consciente de ça, c'est qu'elle commençait à se réveiller? Alors autant en profiter un maximum avant que le réveil ne sonne ou que sa mère ne la réveille.

Elle baissa donc ses lunettes sur son petit nez et allait se lancer dans l'exploration de cet endroit spécial et fantasmagorique, quand un des habitants se planta devant elle et lui parla. Ainsi il la voyait? Surprise, indéniablement, Mary-Lou agita sa main devant les yeux de l'avocat, et se retourna, pour voir s'il ne pouvait pas s'adresser à une autre jeune femme derrière elle... Mais non. Elle sursauta donc, esquissant une nouvelle expression de surprise, avant d'afficher un large sourire. C'était son rêve après tout, lui parlait qui elle voulait. Elle était cependant étonnée que son fantasme prenne ces traits là. Non pas qu'ils étaient disgracieux, loin de là, l'homme qui venait de se présenter à elle était un très bel homme, mais plus par son côté ténébreux et réservé. Cela dit, Mary-Lou n'était pas à cela près, et toujours friande de nouvelles expériences. Il ne fallait pas juger un livre à sa couverture, se répétait-elle sans cesse. Elle devait cependant en attester la réalité.


- Je touche...

Paroles naïves, mais véridiques alors que son index tendu rencontrait l'épaule du jeune homme et butait contre du tissus, porté par de la chair... Chaleur et sensations, il était palpable! Mary-Lou ôta son doigt, et s'inclina légèrement en guise d'excuse.

- Veuillez m'excuser, je suis un peu perdue...

Elle se redressa ensuite, joignant sagement ses mains devant elle pour confirmer les paroles de William.

- Oui... Je ne sais pas où je suis ni comment je suis arrivée là.

Si elle lui disait rêver et que tout allait bien, son rêve allait changer et devenir un cauchemar. Et puis Lou devait avouer que jouer le jeu l'amusait beaucoup. Si elle voulait, elle pouvait ne plus être Mary-Lou et être une dame de l'époque moyenâgeuse. Elle pouvait être tout ce qu'elle souhaitait. Mais c'était plus facile d'être Mary-Lou. Elle avait moins à réfléchir et n'avait pas la désagréable impression de mentir. Aussi décida-t-elle, pendant ce rêve, d'interpréter son propre rôle.

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 3 samedi 19 juin 2010, 18:12:25

       William ne fit aucun commentaire lorsqu'une petite main passa devant ses yeux mais il n'en pensait pas moins. Son sourcil prit une forme d'accent circonflexe et il jaugea la jeune fille du regard. Finalement, William avait vu juste, elle vient de la terre. Par contre, il avait aussi vu juste lorsqu'il avait subodoré qu'elle était complètement cinglée. Cependant, il se laissa faire, figé comme si un simple mouvement suffirait à la faire fuir comme une nuée d'hirondelles. Elle lui toucha même l'épaule comme pour s'assurer qu'il était réel. Il aurait bien voulu lui dire qu'elle ne rêvait pas mais c'est ce que dise tous les rêves, donc pas la peine de se fatiguer.

       Finalement, la jeune fille s'excusa et lui demanda où elle était tombée. Aaah la bonne question! Ou est-ce que nous sommes? Si Dolan avait été d'humeur joueuse, il lui aurait sans doute dit qu'il venait de la débrancher de la matrice et que toute sa vie d'avant n'avait été qu'un rêve, mais l'atmosphère de Nexus et ses habitants antipathique ne faisaient rien pour le rendre facétieux.

       -Vous êtes à Nexus, informa le juriste. Une ville remplie de bizarreries en tout genre et doté d'un sens moral très particulier.

       Dolan fit un signe de tête vers le marché au esclave que l'on voyait au loin, avec ses estrades remplis de terranides enchainés et de clients hurlant des enchères à travers la cohue. William montrait sciemment le pire bien évidemment. Sur les reste de la place publique, il y avait divers étals de nourriture et de vêtements mais aussi des artisans travaillant le fer, le bois et l'argile. Tout ce petit monde s'affairait dans un fourmillement que Dolan, le grincheux, considérait comme infernale mais qu'on pouvait aussi trouver conviviale et médiévale.

       William réfléchissait. Il ne pouvait pas la ramener sur terre à travers "son" portail, à moins qu'il lui mette un sac sur la tête, mais elle risquait de ne pas être d'accord. En même temps, il ne voulait pas se résigner à la laisser. Perdue comme elle est, elle pourrait faire une mauvaise rencontre. Déjà qu'une ordure d'avocat esclavagiste ce n'était pas très recommandé comme rencontre, alors autant ne pas empirer les choses.

       -Je m'appelle William Dolan, annonça-t-il d'une voix plus douce. - il attrapa le pont de ses lunettes jaunes entre le pouces et l'index, puis les releva pour contempler ses iris orangée – Et vous? A qui ai-je l'honneur?

       L'avocat ne put s'empêcher d'esquisser le premier sourire de la journée. Cette expression rendait son visage un peu plus avenant même si ses mires vertes restaient toujours braquées sur la jeune fille avec une froideur qui pourrait lui faire attraper un rhume.

Mary-Lou Jonhson

Invité

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 4 dimanche 20 juin 2010, 19:59:57

D'abord, l'apparition masculine sembla ne pas être vivante. Après tout, il n'avait même pas cillé quand elle avait agité sa main devant ses yeux! Mais le doigts de la jeune femme n'avait pas traversé son épaule quand elle avait voulu le toucher, pire même, elle avait sentit la douceur du tissus de sa chemise et la chaleur sous-jacente du corps de l'homme. Mais il lui avait parlé, c'est donc qu'il était envie. Du moins, qu'il était encore doué d'intelligence. Quoique, Mary-Lou était la preuve vivante qu'on pouvait être en vie, savoir parler et ne pas être intelligent pour autant. A moins que l'intelligence comme semble la stéréotyper l'homme soit acquise à partir du moment où on sait parler, se tenir et imiter certains us et coutumes propres à tous les humanoïdes... On pourrait donc prendre un peu de recul vis à vis de ce que doit être une personne intelligente ou pas. Et puis, c'était sans compter, au delà des considérations énoncées précédemment, que l'intellect est quelque chose de perçu très différemment selon les gens. Alors non, Mary-Lou n'était pas intéressée, perfide, matérialiste ou encore sournoise. Non, elle n'était pas prête à tout pour obtenir ce qu'elle voulait. Mais est-ce que ça en faisait une personne idiote pour autant? Certes, elle négligeait son propre intérêt, mais qu'y avait-il de mal à cela? Si elle était généreuse au point de n'aimer que faire le bien autour d'elle, était-ce une preuve de stupidité sous prétexte que tout un chacun vire de travers dans ce monde? Si vous lui posez la question, elle rira en vous disant qu'elle n'a pas compris la moitié de ce que vous lui avez demandé. Finalement, elle est aussi bien dans sa candeur et sa naïveté.

Sa première question eut une réponse. Nexus donc. Un sens moral très particulier? Mais encore? Les yeux grenat de la jeune femme balayèrent les alentours, s'attardant cette fois sur les détails et la consternation pu se lire aisément sur son visage. Mary-Lou était très expressive, de ce fait, il était impossible de louper ses mensonges, si tant est qu'elle veuille mentir. C'était un véritable livre ouvert pour qui que ce soit d'un peu physionomiste et d'attentif. Tout dans son expression ou sa posture était révélateur de sa pensée du moment. Avec les jeunes femmes comme Mary-Lou, nul besoin d'être télépathe.
Depuis quand rêvait-elle d'esclavagisme? Ca ne lui ressemblait pas du tout... Perplexe, elle porta sa mains aux longs doigts fins jusqu'à sa bouche. Peut-être avait-elle des pulsions refoulées et n'était-elle pas aussi saine qu'elle le pensait? Elle frissonna, se remettant les idées en place. Non. Et puis il n'y avait pas que cela. Il y avait certes des marchants d'esclaves, mais aussi tout un marché d'objets médiévaux et autres très intéressants! Donc il est possible que le côté peu ragoûtant de ce rêve ne soit qu'une vulgaire toile de fond!

Quand ses lunettes furent saisies par le jeune homme qu'elle avait en face d'elle, ses yeux d'une couleur aussi singulière que pourrait l'être du corail nacré revinrent se poser sur lui. Elle suivit le mouvement des doigts de William et la trajectoire de ses lunettes, pour être certaine qu'elles ne soient ni cassées ni perdues. Mary-Lou n'était ni égoïste ni contrariante. Si l'avocat voulait les essayer, il le pouvait. Son sourire froid trouva d'ailleurs écho dans celui chaud comme un bon feu en plein coeur de l'hiver de Mary-Lou. Idéal pour guérir du rhume soit dit en passant.


- Enchantée monsieur Dolan. C'est amusant, votre nom de famille ressemble au mien. Je m'appelle Mary-Lou Nolan moi, avec un N comme Norbert.

Le sourire de la demoiselle s'élargit, et loin de vouloir quémander ses lunettes, elle laissa l'avocat décider de leur sort. Elle se détourna ensuite de lui et chercha quel stand elle voulait aller voir en premier.

- Vous avez de très beaux yeux Monsieur Dolan, ne mettez pas les lunettes, ça les cacherait et ça ferait bizarre.

Phrase lancée d'une façon des plus honnêtes et franches, mais surtout on ne peut plus distraite. Elle faisait plouf plouf en même temps. Et puis le juriste pu voir sa tignasse de cheveux roux s'éloigner de lui en ballotant doucement dans le dos de la jeune femme et sur ses jambes. Elle était très curieuse. Et quelques pas plus loin, elle se retrouvait devant un stand d'épices qui sentait incroyablement bon, se mettant d'emblée à assommer le vendeur de questions du genre "D'où elles viennent? Comment ça s'appelle? Avec quoi ça se mange? Quel goût ça a?" Et tout cela dans le but de voir si, dans ses rêves, elle était capable d'inventer un autre jargon que le sien.

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 5 dimanche 20 juin 2010, 22:14:42

       En effet, la jeune fille était la personne la plus enviable qui soit. "Heureux sont les simples d'esprits car le royaume des cieux leur appartient". Toutefois, il faut être intelligent pour vouloir devenir idiot. Ce qui n'est pas le cas de Dolan. D'ailleurs s'il était si intelligent que ça, il serait heureux. Ce qui n'est toujours pas le cas. Quoiqu'il en soit, Dolan était prompt à se faire un apriori sur quelqu'un. Une façon de classer sa vie avec simplicité et efficacité. Et puis, s'il se trompait cela avait rarement des répercussions sur lui, alors pourquoi se gêner?

       Tout ça ne lui disait pas ce qu'il allait faire d'elle. La suivre comme un gentil petit toutou ne le motivait vraiment pas, mais s'il lui arrivait quelque chose, William s'en voudrait... Un peu. Enfin non, il l'aurait oublié au bout de deux jours, mais c'est sur le moment que c'est difficile. Elle est jolie... Au pire elle tomberait sur un esclavagiste qui verrait tout de suite qu'elle n'est pas du coin, et tout ce qui n'est pas du coin est bon pour l'esclavage. Seuls les citoyens ont des droits ici. En fin de compte, la meilleure chose qui lui soit arrivée, c'est d'être tomber sur William Dolan... Oui, parfaitement. Cette ville pourrie avait tôt fait d'engloutir les terriennes et il était un des seuls qui puisse la renvoyer à Seikusu, car même si le portail d'où elle venait était encore actif,  il mettrait sa main à couper qu'elle n'avait aucune idée de l'endroit d'où elle était venu. Voilà ce que c'est d'être distraite! Mais ne crains rien petite fille, l'éminent Dolan est là. Il fallait juste qu'il en apprenne un peu plus sur elle pour s'assurer qu'elle n'est pas dangereuse. Et alors, peut-être qu'il la laissera utiliser "son" portail. Vraiment Dolan, quelle bonté!

       William haussa un sourcil lorsque la dénommée Mary-Lou le complimenta sur ses yeux. Il jeta un coup d'œil perplexe aux lunettes qui pendaient au bout de son index. Il faudra le payer très cher pour mettre ces trucs là. Et comme la jeune fille lui avait fait comprendre, ça ne lui irait pas du tout. Soudain, une image fugitive d'un Dolan en costard avec des lunettes jaunes lui apparut. Il chassa cette vision d'horreur en clignant des yeux puis reporta son attention sur la jeune fille.

       -Hum, les vôtres sont … , commença-t-il à marmonner avant qu'il ne se rende compte que Mary-Lou avait filée vers le stand le plus proche.

       Il la suivit donc, observant le commerçant agressé par un essaim de questions bourdonnantes. Le pauvre homme répondit poliment aux premières questions, puis très vite lassé il jeta un coup d'œil désespéré à  Dolan, le seul homme assez proche d'elle pour l'assommer et stopper le flot de paroles. C'était tentant en effet, mais il ne faut pas abuser des bonnes choses. Voyant que l'avocat ne lui sera d'aucun secours, il agita vivement la main et grommela sur un ton d'excuse qu'il devait s'occuper de ses clients. William profita de ce moment pour tapoter l'épaule de la jeune fille et attirer une nouvelle fois son attention. Il prit ensuite les lunettes à deux main et les glissa dans ses cheveux roux. Enfin débarrassé de l'instrument, il se pencha légèrement pour être à son niveau et regarda dans ses yeux d'un air relativement inquiet... si on peut dire.

       -Vous avez consommé des substances récemment? Fit-il d'un ton mi-ironique, mi-sérieux. Une cigarette avec un drôle de goût ou un bonbon bleu donné par un pervers. Hum?

       Après tout, on ne sait jamais. William pouvait concevoir que se retrouver dans un endroit totalement inconnu puisse provoquer des réactions fortes chez les gens, mais si elle avait prise de la drogue, tout s'expliquait. Elle ressemblait à une lycéen et si elle était un peu naïve, elle pouvait s'être faite embarqué malgré elle dans un trip. Elle aurait déambulée complètement beurrée dans la ville et serait tombé sur un portail. Cette théorie se tient.

Mary-Lou Jonhson

Invité

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 6 lundi 21 juin 2010, 16:49:37

Hum... Le marchant ne semblait pas complaisant... Mary-Lou fut éjectée du stand en un coup de cuillère à pot, outrée par la réaction de l'épicier, ce qui était visible par le bras qu'elle mit en protection devant son visage, ne craignant qu'il ne la frappe. Victime? Fort probable, quoique jusqu'à maintenant, sa peau laiteuse et aussi rafraîchissante que peu l'être une pastèque en été n'avait jamais subit les affres de la violence, Mary-Lou ayant toujours su se préserver des mauvais traitements. Mine de rien, sa douce candeur et sa naïveté sans limite avaient su être une protection efficace, contre toute attente. Et si ça n'empêchait pas les gens de la prendre pour un lapin de 6 semaines, ça les empêchait de lever la main sur elle et de la blesser. Elle ne se rendait pas compte quand on abusait de sa gentillesse, mais par contre les coups ça, elle les voyait. Et elle les craignait. Aussi cherchait-elle à se préserver, comme tout un chacun qui ne soit pas sadomasochiste.

Enfin bref. L'épaule de Lou fut touchée, et après un coup d'oeil pour voir si ça n'était pas une petite bête qui la lui avait frôlée (encore un paradoxe, Mary-Lou avait peur de tout et n'importe quoi mais pas des insectes ni des bêtes. Elle aimait trop les créatures vivantes soit disant, et n'aime pas les tuer. Les araignées par exemple. Elle ne les supporte pas, mais elle préfère rester sans dormir une nuit parce qu'une a été se loger dans un coin plutôt que de la tuer pour pouvoir dormir... Si elle est pas tarée...), mais non puisqu'après avoir pivoté, elle se retrouva face au dénommé William Dolan, un grand sourire reconnaissant revenant illuminer ses lèvres sanguines quand sa tête retrouva son extension, à savoir la paire de lunettes jaunies.


- Merci beaucoup.

Réponse soufflée avec douceur, comme toujours, alors que le jeune homme courbait légèrement l'échine afin que son visage et celui de Mary-Lou soient à la même hauteur. La jeune femme pu alors prendre la pleine mesure du charme, de l'esthétique et de la distinction que pouvaient apporter deux beaux yeux à un visage. Certains diraient que, même verts, des yeux restaient des yeux. Mais combinés à des cheveux sombres comme ceux de William, ils ressortaient et trompaient l'oeil, le laissant lui prêter un éclat particulier uniquement dû au contraste entre l'iris et la couleur de la masse capillaire de l'avocat. Ca n'enlevait rien à l'harmonie ni à la joliesse de son visage du reste, au contraire, c'était un très beau complément. Eut-il eu les yeux marrons que l'effet n'aurait pas été le même.
Oui, une bien jolie distraction que voilà, les yeux de Monsieur Dolan... Et remarquable tranquillisant. Il n'avait eu qu'à fixer ses yeux à elle, grenat et passant inaperçus dans la masse de cheveux roux de la jeune femme, pour qu'elle se montre moins enjouée, plus posée et tranquille mais toujours aussi doucement naïve.


- Non... Je ne fume pas, rien du tout, et je n'accepte pas les bonbons donnés par les inconnus. Je ne pense pas avoir de pervers dans mon cercle de connaissance... Et puis les bonbons bleus sont à la menthe non? Je préfère les verts, à la chlorophylle. La menthe bleue est trop forte pour moi.

Elle avait sagement noué ses doigts entre eux, devant elle, et attendait patiemment la suite des évènements. Ses yeux quittèrent ceux de William pour se porter sur la voute céleste avec inquiétude. La soirée s'annonçait. Et Mary-Lou ne se réveillait toujours pas. Il fallait donc qu'elle poursuive, tant que ce rêve ne lui aurait pas délivré le message que son inconscient voulait lui faire passer. Il allait donc falloir qu'elle se mette en quête d'un abris pour la nuit, c'est ce qu'elle aurait fait en temps normal. Enfin, en temps normal elle aurait décroché son portable et appelé ses parents pour qu'ils viennent la chercher, mais dans un rêve à la mode médiévale... Les lignes téléphoniques n'avaient pas encore été installées dans les campagnes! Enfin, elle espérait avoir encore un peu de temps devant elle. Aussi préféra-t-elle entamer une conversation avec ce jeune homme qui lui avait déjà dit comment s'appelait cette ville.

- Vous vivez ici? Est-ce que vous pourriez m'en dire plus au sujet des bizarreries que vous évoquiez un peu plus tôt? Si surprises je dois avoir, j'aimerai autant qu'elles ne soient pas mauvaises, ou bien pouvoir m'y préparer un minimum dans ce cas.

Les risques humains n'étaient pas les mêmes que les risques matériels. Et si la foi de Mary-Lou en l'être humain était inébranlable, pour le reste rien n'était moins sûr.
Elle espérait également ne pas s'être montrée cavalière en posant de telles questions à William, puisqu'elle essayait toujours, quelle que soit l'occasion, d'être polie et courtoise. Franche, certes. Mais aussi très bien élevée. Si elle n'hésitait pas à dire le fond de sa pensée, la forme était toujours très travaillée afin qu'elle passe, elle l'espérait, sans trop de problème. C'était tout un art. Enfin...

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 7 mardi 22 juin 2010, 11:17:34

       Bon d'accord... C'est vrai que cette Mary-Lou est craquante. Voilà c'est dit, qu'on ne l'embête plus à ce sujet. Si le mot candide venait du célèbre personnage de Voltaire, c'est pour la simple et unique raison que le bonhomme est née avant la jeune fille, car elle est l'incarnation même de la candeur. Même Dolan avait du mal à la snober, c'est pour dire si elle était mignonne. Pourtant, elle répondait à côté des questions et elle ne voyait même pas l'ironie dans le ton de Dolan. On aurait dit un agneau qui vient de naitre, et pire que tout... C'est une fille. Un détail qui paraît sans importance mais lorsque l'on connait Dolan, ce petit détail change tout. Une femme n'avait pas grand chose à craindre de lui en général. Une aubaine pour une Nolan aussi naïve. Si le juriste n'avait pas ce genre d'états d'âme, elle aurait rejoint le chariot fissa et ça aurait fait une esclave gratuite de plus.

       William ne fit aucun commentaire lorsqu'elle lui parla de bonbon à la chlorophylle. Il se contenta de la regarder en essayant de se convaincre qu'elle était définitivement irrécupérable. Il y avait aussi une sorte de fascination religieuse dans ce regard ; comment avait-elle pu arriver à son âge et dans cette état d'esprit sans avoir été allègrement exploitée? Pour Dolan, c'était évident que cette jeune fille était heureuse et qu'on soit naïf ou pas, lorsque l'on est maltraité par ses pairs, on perd vite sa jovialité. Cependant, ce n'est pas totalement insensée de croire que c'est sa candeur naturelle qui la protégée. Si Dolan peut être attendri alors n'importe qui le peut.

       Le juriste faillit s'étouffer lorsqu'elle présuma qu'il habitait ici. Plutôt mourir que d'habiter dans cette antichambre de l'enfer. Si Mary-Lou voulait découvrir Nexus, il se ferait un plaisir de lui faire visiter et de lui transmettre son aversion pour cette ville.

       -J'y ai habité un temps, mais je vis maintenant à Seikusu, déclara-t-il d'un ton égal. Si vous voulez voir des bizarreries, je vais vous en montrez.

       William avait le choix. Du vendeur d'objets magique banals aux spectacles de magie - sous-entendu de vrai magie -. Cependant, il allait lui montrer tout autre chose. Il lui prit la main et l'entraina à sa suite à travers la foule qui s'égaillait en tout sens, slalomant entre les clients en train de marchander et les gamins qui couraient entre les jambes des passants. Dolan qui était légèrement plus grand que la moyenne put voir son chariot qui se découpait parmi les têtes anonymes. Il était immobilisé à la sortie de la place publique, empêtré dans la circulation impossible du centre-ville. Les gardes qui attendaient patiemment, assis sur les bords du chariot, se levèrent lorsqu'ils virent Dolan surgir de la foule, une jeune fille au bout de sa main.

       -Monsi...

       Le mercenaire s'interrompit lorsqu'il vit que William avait posé un doigt sur ses lèvres. Il resta un instant interdit puis se rassit sur le chariot, ignorant délibérément l'avocat. Ce dernier ce décida finalement à lâcher la main de Mary-Lou et désigna la cage remplie de terranides. La plus part avait des attributs de chat ou de chien mais il y avait aussi d'autre espèces d'animaux. Tous étaient amorphes, le regard perdu dans leur pensée, sans doute vers des temps plus heureux.

       -Voila, s'exclama Dolan. C'est ce que j'appelle des bizarreries. Mauvaises ou bonnes. Ça, c'est à toi d'en juger.

       William jeta un coup d'œil à Mary-Lou pour voir si elle allait être choquée. Il y a de quoi. Non seulement il lui montre des créatures qu'elle n'a sans doute jamais vu mais en plus il met en évidence un parfait exemple d'esclavage. Encore une fois, tout dépend du point de vue ; les opinions divergent sur ce point. L'esclavage désigne l'exploitation d'humains par les humains, mais dans ce cas, encore fallait-il montrer que les terranides sont humains. A cette question la société de Nexus a répondu : non. Une aubaine pour celui qui exploite les faibles.

Mary-Lou Jonhson

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 8 mardi 22 juin 2010, 12:23:01

Pour être exploitée, Mary-Lou ne l’avait pas été si souvent en fin de compte. Ses performances scolaires étaient honorables sans être brillantes, mais avec un style si particulier que les peu de fois où on avait essayé de lui faire faire ses devoirs par feignantise ou encore de copier pendant un contrôle, les professeurs avaient vu tout de suite qui avait copier et le plagiste s’était vu sévèrement puni. Quant à Mary-Lou, elle n’avait rien eu, évidemment. Tous ses professeurs l’avaient en sympathie. Elle était trop gentille, trop délicate malgré son tempérament distrait pour qu’ils puissent lui tenir rigueur de s’être laissée abusée.
On avait déjà essayé de lui extorquer de l’argent aussi. Sauf que ses parents connaissaient leur fille et ne lui en donnaient plus depuis qu’elle avait donné une somme considérable à un sans domicile fixe, un jour de chance pour lui. Donc pour le déjeuner, c’était toujours ses parents qui le lui préparaient, elle n’avait jamais un sou sur elle mais quelques tickets de bus, de métro… Et dans le cas où elle aurait le besoin urgent de prendre le taxi, ses parents lui avaient glissé une petite carte avec son adresse, avec le numéro à appeler pour joindre ses parents et être payé… Elle était donc loin d’être une vache à lait. Enfin à fric.
Et pour ce qui est d’autres faveurs, elle avait jusque là su parfaitement s’en prémunir en ne se mettant jamais dans l’embarras, restant toujours dans des endroits trop fréquentés pour que l’on tente quoique ce soit et, ne comprenant pas bien les sous-entendus, les tentatives des jeunes hommes de son lycée dans les soirées s’étaient vues soldées par des échecs. Lou ne faisait pas exprès, elle ne comprenait tout simplement pas. Ce n’était pourtant pas de la mauvaise volonté ou une pudeur exacerbée. Juste que le manque de clarté était fatal avec elle. Il suffisait de lui dire ou de lui montrer clairement les choses, comme le cristal, pour que ça fasse tilt, voilà tout.

Quoiqu’il en soit, l’expression de son compagnon actuel à sa question n’était pas franchement pour rassurer la jeune femme lorsqu’elle lui demanda s’il vivait ici. Elle ignorait pourquoi, mais elle avait l’impression soit qu’elle venait de faire une bourde, soit qu’elle n’allait pas tarder à en faire une… Cela dit, cette expression fut balayée d’un coup lorsqu’il mentionna habiter en fait à Seikusu.


- Oh moi aussi !

Elle ne put s’empêcher de commenter. C’était drôle que dans un rêve, on lui parle de Seikusu alors qu’habituellement, elle était plus perdue dans les régions de Grèce. Mais après tout, un peu de changement ne faisait pas de mal. Sa main se retrouva ensuite captive, emprisonnée dans celle de l’avocat, et elle dû le suivre à petites foulées pour ne pas se laisser distancer, allant jusqu’à le serrer de près quand ils durent travers la foule. Technique féminine usée, abusée et attestée la plus pratique par la gente féminine quand on avait la chance d’avoir un grand homme pour ouvrir le passage et fendre la foule à votre place. Vous n’avez alors plus qu’à vous fondre dans son sillage et vous laisser glisser. Mais il ne faut pas être trop loin, sinon la foule a le temps de s’immiscer entre lui et vous, et là c’est pire que tout. Parce que s’il vous tient la main, il vous tire et c’est désagréable puisqu’on vous empêche d’avancer, et s’il ne vous la tient pas, vous le perdez. Dans une foule… Sans commentaire. Enfin, toujours est-il qu’ils arrivèrent là où William voulait qu’ils arrivent, et comme c’était à prévoir, Lou ne vit rien des échanges entre l’avocat et son employé. Elle regardait, en fait, partout, sauf dans leur direction. Elle ne vit le chariot qu’une fois que Dolan le lui désigna comme bizarrerie.

Les yeux de la jeune fille s’ouvrirent en grand. Ainsi, la toile de fond de son rêve était en fait un nœud ! L’esclavagisme, quelle pratique infâme… Et puis, ça n’était pas des femmes qu’il y avait dans ce chariot, mais des nekos ! Ces créatures mi femmes mi chats sur lesquelles les adolescents de son lycée fantasmaient à travers les hentais qu’ils pouvaient lire ou voir… Elle se demanda si ça n’était pas ça le message de son rêve. Leur dire que ces femmes étaient mal traitées et que c’était mal que de les considérer comme des objets… Mais elle ne voulu pas s’attarder sur la question sur le moment.


- Je peux faire quelque chose pour elles ?

Apparemment, Lou avait donné à William Dolan le rôle de sa conscience et la matérialisation de ses limites, l’adjuvant qui saurait lui dire ce qu’elle pouvait faire et ne pas faire dans son rêve mais aussi une présence rassurante car bien humaine, plus grande et plus forte qu’elle ne l’était mais aussi plus résistante. En gros, quelqu’un sur qui s’appuyer le cas échéant. Quoique, ces créatures avaient l’air ailleurs… Peut-être que, même en cage, elles étaient heureuses de leur sort ? Jusque là, elle était restée discrètement cachée derrière le juriste. Elle le contourna alors pour s’approcher de la cage et tapoter sur l’épaule de la créature captive la plus proche.

- Mademoiselle… Vous êtes heureuse ?

Encore une question naïve et franche, demandée avec la candeur qui caractérisait Mary-Lou… Sauf que cette fois, c’était des coups à lui donner des baffes à Mary-Lou, si la créature qu’elle avait interrogée était hargneuse et cynique…

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 9 mercredi 23 juin 2010, 12:21:03

       Sarah a une vie des plus banal. Ses yeux ont la couleur d'un ciel d'orage et ses cheveux court, en bataille, lui donnent un air de petite sauvageonne pleine de vie. Elle est jeune, elle a un amant et son père ne s'oppose pas à leur futur union. On peut dire qu'elle était heureuse, même si on ne se rend compte de son bonheur qu'une fois qu'on en est privé. Elle avait aussi des ambitions qui lui empêchaient de voir qu'elle était comblée ; trois fois rien. Juste changer quelques petits défauts chez elle et chez son compagnon. Parfois, elle rêvait d'être une princesse. Quoi de plus normal pour une jeune fille de 16 ans. Seulement voilà. Sarah est une nekos capturée aux abords de sont village, il y a plusieurs mois. Elle a été humiliée, battue et abusée par ceux qui l'ont capturée. Sa haine pour les humains à enflée, une boule de rage et de colère contenue, prête à éclater. Elle avait pleurée pendant des nuits entières et peu à peu sa haine s'était transformée en désespoir. Elle fuyait désormais son corps, pour se perdre dans son passé fantastique. Sarah ne souriait plus, ce n'était qu'une coquille vide. Pourtant, une phrase la fit sortir de cette torpeur. Une question... Pendant des mois on l'avait insulté et traité comme une bête, mais quand une jeune humaine lui demanda avec ironie si elle était heureuse, toute la haine accumulée éclata d'un coup. Elle ancra ses deux yeux gris sur la fille au cheveux de feu et sortit ses griffes. D'un geste vif son bras passa entre les barreaux pour porter un coup à cette horrible humaine, un coup où elle mettait toute sa haine et son désir de vengeance. La frustration fut pourtant la seule chose auquelle elle eut droit. Ses griffes tranchèrent l'air dans un sifflement sans rencontrer l'humaine...


       Bon sang! C'était juste. William aurait peut-être dû prévenir Mary-Lou que les esclaves n'avaient pas été dressés. Oui, ça aurait été une bonne idée, mais qui ne lui était pas venue sur le moment. Il avait tout d'abord été surpris de voir Mary-Lou s'approcher de la cage et allait lui demander de reculer, puis il s'était littéralement décomposé sur place lorsqu'il entendit sa question. Blanc comme un linge, il avait vu le regard meurtrier de la Nekos à qui elle avait parlée, puis d'un geste vif, il s'était précipité sur Lou pour lui enserrer la taille et la ramener vivement hors de portée de la cage. William avait presque sentit le souffle d'air déplacé par la patte de la terranide sur son avant-bras. C'était pas passé loin.
Maintenant, il regardait la femme-chat cracher parterre de dépit et de haine, sans quitter la jeune rousse des yeux. Enfin, du moins jusqu'à ce que les gardes arrivent pour lui assener des coups de matraques. D'un geste complètement naturelle, William mit une main devant les yeux de Mary-Lou pour lui épargner ce spectacle et attendit quelques coups de matraques supplémentaires – juste pour la forme – avant d'arrêter ses gardes d'un simple "Suffit!" autoritaire. La petite Nekos s'était roulée en boule en sanglotant, tandis que ses congénères venaient la consoler. Bizarrement, cette scène avait du mal à émouvoir l'avocat. Il ne ressentait aucune compassion pour cette étrange espèce qu'est les terranides. Sans doute le fruit d'une éducation où on lui répétait que le peuple de Nexus -et surtout la noblesse – était bien au-dessus de ce peuple de sauvage. Il ne cherchait pas vraiment à percer les mystères de cette insensibilité, car c'était plutôt pratique pour son travaille. Enfin bref... Le passage interdit au moins de 12 ans, pour cause de violence excessive, passé, William retira sa main des yeux de la jeune fille.

       -Je crois que ça voulait dire non, commenta Dolan d'une voix toujours aussi sereine. Et non, tu ne peux rien faire pour eux. La race à laquelle appartient cette esclave qui t'a attaquée, est considérée comme inférieure aux humains. On a donc le droit de posséder ses créatures comme tu possèderais un animal. Je crois qu'il y a eu des cas similaires dans l'histoire de ton monde, ce concept ne t'est donc pas inconnu.

       William avait bien utilisé l'expression "ton monde". S'il ne se considérait pas comme un habitant de terra, il n'avait pas totalement adopté la terre pou autant. Il se sentait en symbiose avec son présent mais jamais William n'assumerait le passé des terriens. Pas qu'il en ait honte mais il n'avait aucun ascendance sur la terre et se sentait pas impliqué dans son histoire.

Mary-Lou Jonhson

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 10 mercredi 23 juin 2010, 13:42:08

Si l’humble narratrice que je suis se doutait pertinemment que Mary-Lou risquait plus que probablement de se prendre une châtaigne à sa question, ça n’était pas le cas de ma marionnette. Bien au contraire d’ailleurs. La hargne de la neko emprisonnée, due à ses mauvais traitements, expliquait aisément qu’elle ait l’impression que Lou était bien ironique. Sauf que ça n’était pas le cas du tout, loin de là. L’ironie, le sarcasme, le cynisme… Autant de jeux auxquels Mary ne jouait jamais, n’avait jamais joué et dont elle était bien incapable de saisir les nuances et les règles. Est-ce que ça faisait d’elle quelqu’un qui prenait tout au pied de la lettre ? Pour beaucoup de choses, oui. Mais ça en faisait aussi quelqu’un qui interprétait les questions à sa façons, qui lui semblait exacte, et donnait des réponses en conséquences. Concernant le bonbon bleu par exemple. Pervers et bonbon bleu dans la même phrase ne peut vouloir dire qu’une chose : ecstasy. Ou alors, pédophile cherchant à appâter des enfants à la sortie des écoles avec des paquets de bonbons schtroumfs… (Je suis sûre que vous ne verrez plus jamais cette petite friandise du même œil après cela). Mais bon, en l’occurrence, c’était bien l’ecstasy. Mary-Lou l’avait vu comme un inoffensif bonbon à la menthe… Ou bien, admettons qu’un garçon se serre contre elle et réclame un câlin… Phrase tendancieuse, un regard allumé et tout un chacun conclu qu’il parle de relation charnelle. Que ferait Mary-Lou ? Elle le prendrait dans ses bras, l’étreindrait et lui dirait « De rien » avant de s’en aller.  Donc on peut relativement dire que son côté ingénu lui évitait bien des désagréments, sans pour autant l’enfermer dans des carcans préfabriqués où sont enfermées les timides et les réservées. Ces dernières du reste savent séduire à leur manière. Mary-Lou, non. Elle n’avait que son physique pour elle, et le fait d’être « amusante ». Peut-être attachante pour certains, mais sinon… Elle avait l’art et la manière de mettre les deux pieds dans le plats, une franchise qui lui ôtait toute sensualité et elle était d’une stupidité affligeante… Du moins, ça c’est ce que voit n’importe qui. Dans l’intimité d’une chambre, peut-être est-elle différente ? Qui sait.

Toujours est-il que, à peine les mots eurent fusé de sa bouche, les choses s’enchaînèrent. Le regard mauvais de la neko se darda sur elle, faisant s’ouvrir en grand les mirettes de Mary-Lou qui vit pourtant le danger arriver mais qui se retrouva incapable de faire quoique ce soit. Et puis des bras puissants s’étaient enroulés autour d’elle et l’avaient empêchée de finir en charpie. La griffe de la terranide passa à quelques centimètres à peine de la chair de Lou, qui eut le souffle coupé par cet enchaînement, où elle avait été plus spectatrice qu’actrice, il fallait l’avouer. Elle ne comprit pas la hargne de la neko, elle, et se demandait même pourquoi elle s’était mise tellement en colère. Les grands yeux de Mary adoptèrent plutôt une expression sincèrement désolée tandis que la prisonnière s’agitait et ruait dans les brancards. La suite mit quant à elle Mary-Lou au même niveau que Dolan. Elle pâlit sur place, et se détourna d’elle-même du spectacle des gardes tabassant l’esclave. Mais même sans la vue, que Lou étouffait dans la chemise de l’avocat, elle entendait encore. Et c’était peut-être le pire. Chaque coup porté à la neko la faisait sursauter, presque comme si ces coups lui étaient destinés à elle. Elle fut ensuite rongée de culpabilité. C’était de sa faute si l’esclave s’était énervée, elle n’aurait jamais dû s’approcher. Son rêve ne lui plaisait plus du tout, au contraire, elle aurait aimé pouvoir se réveiller et entreprit de se pincer plusieurs fois pour que ça marche. Mais toujours rien. Pourtant, d’habitude ça marchait… Donc soit ce rêve était vraiment tenace, soit elle était morte, soit c’était réel… Et même Lou put convenir que ces trois hypothèses étaient toutes plus improbables les unes que les autres. Sans la phrase de Dolan, elle aurait pu se mettre à se désespérer, se demandant où elle était tombée, mais en lui elle voyait une chance de compréhension. Lentement, le cheminement se fit dans son cerveau que finalement, tout était un peu trop réel à son goût. Elle leva ses yeux grenat vers l’avocat et prit quelques distances, reculant d’un pas où deux. Dans la réalité, le respect des distances imposées par la bienséance était plus important que celui d’un rêve.


- Mon monde… ? Vous n’êtes donc pas du mien mais vivez à Seikusu… Qu’êtes-vous ? Un Alien ? Quant aux épisodes passés, nous n’avons pas de quoi en être fiers !

Argua Mary-Lou, se redressant et serrant les poings. Prise de position, attention ça promet. Sortez les lunettes 3D, le pop corn et le coca !

- L’esclavage a fait des milliers de morts et perduré pendant des siècles.. Et elle a été instaurée sans doute par le même type de gens qui pensent que ces créatures ne sont pas humaines. Mais vous savez, en biologie on relativise beaucoup l’humanité. Et maintenant, il suffit d’avoir certains critères pour être humain. Comme la taille du cerveau, les mains préhensiles et ce genre de choses… Je serai donc tentée de croire, contrairement à vous Monsieur Dolan, que ces créatures sont humaines.

Et puis le spectacle fut terminé. Rideau. Les épaules de la jeune fille s’affaissèrent avec lassitude. Elle ne voulait pas se retourner et tomber nez à cage avec ce lot d’esclaves et celle meurtrie qui gisait au sol. Ses yeux, qui s’étaient baissés au sol en même temps que ses épaules furent les seuls à trouver le courage de se hisser de nouveau pour trouver ceux de l’avocat, brillants. Une supplique. Unique et simple.

- Je ne veux plus voir de bizarreries… Emmenez-moi ailleurs… S’il vous plaît…

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 11 mercredi 23 juin 2010, 17:57:39

       William regarda la jeune fille avec des yeux ronds. Elle avait sans doute dû lire ça dans un bouquin et l'avait récitée. L'argumentation était correcte même si les propos défendus étaient naïfs à souhait. Par contre William ne voyait pas d'où elle avait tiré le fait qu'il ne considérait pas les terranides comme des humains. Il n'avait fait qu'énoncé la vision de la société de Nexus et n'avait jamais parlé de la sienne. C'était surement un malentendu. Pas besoin d'être une race inférieure pour être mis en esclavage, il suffit juste de perdre... Perdre une guerre ou perdre la course à la technologie. Cela suffisait souvent à déclarer qu'un tel était inférieur et s'arroger le droit de le condamner à la servitude. William était bien content d'être du côté des gagnants et avant que la population nexan soit assez cultivée pour penser à rédiger une charte comparable aux droits de l'homme, il y avait de la marge.

       Lou l'avait traité d'Alien... Ça le laissait de marbre. Il était bien tenté de la saluer à la manière de Star Trek et de lui assurer qu'il venait en paix, mais il avait peur que l'ironie ne soit pas comprise dans le bon sens. Quand à argumenter sur l'esclavage avec elle, William doutait que sa vision académique des grandes polémiques de ce monde et son esprit juvénile puisse résister longtemps aux assauts d'un juriste émérite. Y a-t-il une limite à l'arrogance de Dolan? Sans doute, encore faut-il la chercher.
Le masque d'impassibilité de Dolan commença à se craqueler lorsque Lou pointa deux billes orangées sur lui. Il sourit malgré lui et la prit par les épaules pour l'emmenez loin du chariot.

       -C'est Nexus qui considère que les nekos ne sont pas humains, fit-il remarquer. Moi je n'ai pas d'avis parce que je n'en sais rien.

       Voilà qui était clair. Ne pas prendre de position est le meilleur moyen pour ne pas être embêter. William balayait ainsi ce sujet de la table des discussions. Les théories n'intéressaient pas William. Seuls les faits comptent. Les terranides sont les esclaves et il est le maitre. Ça s'arrêta là.

       -Il commence à se faire tard. Je t'emmène à l'auberge, tu pourras manger et dormir. On verra ce qu'on va faire de toi demain.

       Il agrémenta la fin de sa phrase avec un petit sourire pour signifier qu'il plaisantait. Pourtant, ce n'était pas le cas. William allait réellement réfléchir à ce qu'il allait faire d'elle puisqu'il ne se résignait pas à l'abandonner. Vu qu'elle ne semblait pas très dangereuse, il pensait lui faire franchir son portail, mais il avait tout de même quelques réserves à ce sujet. Il n'en savait pas assez sur Mary-Lou.

       Bien sûr, il ne l'emmenait pas à la demeure familiale. Dolan avait été répudié et les termes qu'il entretenait avec sa famille n'avait rien de cordiaux. De plus, comme il ne restait jamais longtemps à Nexus, il n'avait pas besoin d'une demeure fixe. Ça sera donc l'auberge. Pas un chambre avec un lit de paille infesté de puce comme on voit dans les romans fantastiques mais une véritable suite... enfin deux suites. Dolan et Nolan arrivèrent donc devant l'auberge des haut quartier. La seule différence avec une auberge lambda c'est qu'on ne risquait pas se faire égorger par des voleurs, qu'il n'y avait pas de poivrots bruyants, et que les chambres étaient correctes. C'était tout de même très éloigné du luxe permis au Japon.
William ouvrit la porte pour laisser entrer la demoiselle. Les lanternes étaient allumées, tentant vainement de rivaliser avec la lueur du feu qui brulait dans l'âtre de la cheminé situé dans un coin de la pièce. Le reste était classique ; des table, des chaises, un escalier qui semblait mener aux chambres, un comptoir, un barman avec longue moustache parfaitement entretenu, et... des esclaves qui servaient les clients en boisson et en nourriture. Mary-Lou pouvait faire autant de gaffe qu'elle voulait, ces esclaves avaient été dressés et n'étaient absolument pas dangereux. William sortit de sa poche une pièce d'argent et la mit dans la paume de Mary-Lou.

       -Va t'acheter quelque chose à boire, proposa-t-il. Je vais réserver les chambres.

       William rejoignit une femme qui touillait ce qui devait être un ragout dans une grosse marmite qui chauffait dans la cheminée. Quelques mots furent échangés. Un troc d'argent contre des clés, un remerciement et William partit s'asseoir à une table près de la fenêtre.

Mary-Lou Jonhson

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 12 mercredi 23 juin 2010, 21:44:53

Et oui, et oui. Si Mary-Lou ne prend absolument, mais vraiment absolument hein, pas conscience que parfois, très rarement, elle peut être pertinente et dire des trucs presque intelligents, moi, humble narratrice, je me gausse et me délecte de la surprise que je lui fais susciter chez les gens avec lesquels elle interagit. Bref, il n'y avait pas non plus de quoi casser trois pattes à un canard, et il y avait fort à parier que si un papillon était passé au même moment entre elle et William, son beau discours serait passé aux oubliettes et elle aurait niaisement tenté d'attraper ledit papillon... Mary-Lou vivait d'amour et d'eau fraîche en quelque sorte. L'amour spirituel, Agape, faute d'avoir l'amour charnel.

Erreur cependant. Lou ne l'avait pas traité d'Alien. Elle lui avait demandé s'il en était un, et m'est avis (allez savoir pourquoi) qu'elle aurait ouvert de grands yeux et répondu quelque chose du genre "Que la force soit avec toi!". Et oui, comme quoi on peut mélanger Star Trek et Star Wars, après tout, ça commençait pareil et les deux histoires étaient galactiques et cosmiques alors... A quand un duel entre Chewbacca et Mr Spok? Probablement jamais, si ce n'est dans l'imaginaire débridé de la jeune Mary-Lou. Quelque chose me dit d'ailleurs que ce sujet a déjà été visité par elle... Bref.

William Dolan coupa court à la discution qui se serait plus que probablement enlisée sans sa réponse en demi-teinte, mais qui pourtant savait clore le débat d'une façon tout à fait adéquate. De toutes façons, Lou n'aurait jamais pu argumenter contre lui, et du reste ça ne l'avait jamais intéressée. Néanmoins, il fallait se méfier. Si Lou ne disait pas grand chose pendant les grandes discussions, elle écoutait énormément. Et sa mémoire, à défaut du reste de son cerveau, était particulièrement efficace. Elle apprenait donc sans vraiment s'en rendre compte et pouvait ressortir à point nommé, comme un peu plus tôt, certaines réflexions qu'elle avait entendues. Elle faisait aussi certaines connections, certains liens entre des sujets et d'autres et brassait parfois le tout. Comme dans un shaker, pour voir à quoi ça ressemblait. A rien en fait, il fallait le dire. Mais tant qu'elle-même ne s'embrouillait pas, où était le problème?

Dormir dans un rêve, voilà qui était curieux... Finalement, la toile se déchirait lentement et révélait les incohérences à l'esprit lent de la jeune femme. Plus ça allait, et plus elle parvenait à se convaincre qu'elle ne rêvait pas. Elle était de plus en plus désorientée, mais ses yeux étant toujours grands ouverts sur le monde qui l'entourait, ça ne changeait pas vraiment de d'habitude le fait qu'elle paraisse perdue et hébétée. Cela dit, pour une personne la connaissant bien ou ayant bien cerné son caractère, un seul détail aurait suffit. Celui qu'elle ne proteste pas au moment où Dolan lui proposa d'aller à l'auberge. Elle n'avait pas le moindre sou, et la jeune femme était tout sauf une profiteuse. Elle se serait normalement opposée farouchement à ce qu'on lui fasse l'aumône de quelques pièces, mais là, elle se contenta de suivre William, sans mot dire, levant juste à sa remarque brièvement des yeux inquiets vers lui.

Elle ne fit attention ni à l'ambiance ni au décor, elle était en fait perdue dans ses pensées. Si tout était réel, est-ce que le temps s'écoulait de la même façons ici et à Seikusu? Ses parents allaient-ils s'inquiéter pour elle? Est-ce qu'elle manquerait beaucoup de choses... Elle ne fut tirée de ses rêveries que par la voix de William et le contact d'une pièce froide dans sa paume. Une fois encore, les petites pupilles grenat cherchèrent le visage du juriste, et elle se détourna de lui, obéissant avec docilité. Elle n'était pas du tout contrariante.

Quand elle arriva au comptoir, elle prit quelques secondes pour réfléchir.


- Bonsoir... Je voudrais... Un verre d'eau et ce que vous pourrez mettre du meilleur hydromel possible avec ceci s'il vous plaît.

Elle fit glisser la pièce jusqu'au barman et... Parvint à susciter la pitié de l'aubergiste. Selon lui, il était évident que cette jeune femme n'avait pas la moindre connaissances des cours de monnaies du Nexus, et que le verre d'hydromel n'était pas pour elle... Alors forcément, ça force la sympathie une femelle qui ne pense pas d'abord à elle. Surtout, à souligner, elle n'avait pas du tout l'air d'être une esclave. Et non, sinon ça aurait été normal. Non, et puis... Sa peau était beaucoup trop lisse, beaucoup trop fraîche... Autant qu'une pêche dans laquelle on aurait envie de croquer, pour être une esclave... Alors il fit un petit geste pour elle. Il lui donna une carafe d'eau fraîche et un verre pour elle, et un pichet de son meilleur hydromel. Pour qui que ce soit. La jeune femme s'inclina légèrement pour remercier l'aubergiste et prit ses boissons avant de gagner la table où le sieur Dolan était assis. Elle poussa le pichet d'alcool doux vers lui, en lui souriant avec une gentillesse non feinte.

- J'ignore si tu bois ou non de l'alcool. Mais je me suis dis que si c'était le cas, tu apprécierais.

Elle s'assit et remplit son propre verre d'eau, avant de le mettre au même niveau que le pichet d'hydromel, l'ayant fait glisser avec lenteur sur la table sans quitter William des yeux.

- A moins que tu ne préfères de l'eau? Je t'en prie, à toi l'honneur.

William Dolan

E.S.P.er

Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 13 jeudi 24 juin 2010, 16:45:46

       "Pas chiante au moins". C'est ce que se disait Dolan en la regardant aller au comptoir. C'était une chance qu'elle ne soit pas une assistée. Une fille à papa capricieuse qui contredise tout ce qu'il dit. Une emmerdeuse, en résumé. Et bien quoi? Ce n'était pas impossible. Nous dirions même que c'était probable, mais il semblerait que non. Faites que ça continue, car elle aura besoin de toute sa docilité pour la suite. Les mires de l'avocat glissèrent sur elle alors qu'elle se frayait un chemin jusqu'à lui. Il lui rendit son adorable sourire du mieux qu'il put et la remercia. En plus du sourire, il avait également remarqué qu'elle le tutoyait maintenant. Ça ne le dérangeait pas. Au contraire ça lui faisait plaisir qu'elle lui offre cette marque d'intimité, aussi relative soit-elle.
       L'avocat tira le verre d'hydromel et trempa ses lèvres dans le liquide jaune... Quelle horreur! Non seulement ça avait la couleur de l'urine mais en plus ça en avait le goût. Sans doute par soucis de logique... En effet, maitre Dolan ne boit que des vins français, du champagne – français également, mais ça serait un euphémisme de le dire - et du scotch. Cet écart à son régime très particulier ne l'empêcha pas de sourire à la jeune fille et de boire une nouvelle gorgée pour ne pas la laisser penser qu'elle avait fait un mauvais choix. Après tout, il ne lui avait pas précisé qu'il prendrait quelque chose. Cette jeune fille semblait plutôt généreuse dans ses agissement. "modère tes déductions Dolan, c'était TON argent". Certes...

        -Tu aurais dû de te prendre un jus de... ,s'interrompit-il en jetant un coup d'œil à son hydromel. Non, tu as bien fait. Tiens... - Il fit glisser une clef en fer vers elle – C'est la clé de ta chambre. Tu peux y aller quand tu veux.

       Allez! Avouez. Vous pensiez que William allait réserver une seule chambre en prétextant que... Oups! C'était la dernière et que... Oups! Il n'y à qu'un seul lit ainsi que... Quoi? Tu n'as pas de pyjama? Et non, William est un gentleman jusqu'au bout des ongles. Il a eu la bonne idée de prendre deux chambres et de ne pas abuser de la situation. Quelle classe Dolan! Même si certain rabats-joie diraient que c'est la moindre des choses... En fait, cela lui avait simplement effleuré l'esprit.

       -Tes parents doivent s'inquiéter, fit-il en avalant les dernières gouttes de son infâme nectar. Mais pense tout d'abord à toi. Je peux te ramener à condition que tu me fasses confiance ou bien... tu peux rester ici. Certains préfèrent rester ici lorsqu'ils y entrent par hasard. Soit pour fuir leur ancienne vie ou bien pour la nouveauté. Ce choix t'appartient. Je crois t'en avoir assez montré pour que tu prennes une décision sage.

       Sur ce point William était plutôt tolérant, même s'il se doutait qu'elle avait peu de chance de vouloir rester ici. Pas d'argent, pas de travail, pas d'amis. Ce monde allait la dévorer mais elle n'était pas à l'abri d'avoir de la chance. Et puis, William ne connaissait rien de sa vie, ce n'était pas à lui de décider ce genre de chose, même si personnellement il ne la croyait pas apte à décider quoique ce soit. Une opinion personnelle qu'il se gardera bien de partager. Huhu.

       Lorsque William eut fini son petit monologue, une jeune nekos aux formes généreuses, se présenta à leur table avec deux bols. A en croire la fumée qui s'en échappait, il semblerait que ça soit une part du ragout qui se trouvait dans la marmite. L'esclave posa les écuelles sur la table avec deux cuillères et une grosse miche de pain. Elle gardait les yeux baissés sur ce qu'elle faisait. Elle osa tout de même un petit regard vers Mary-Lou, sans doute séduite par la gentillesse naturelle qui s'en dégageait. William ne se souciait pas de l'esclave, son regard vert était fixé sur sa jeune amie, appréhendant un peu la réaction d'une fille qui a grandit dans un pays démocratique, bercée depuis toute petite avec des conneries comme les droits de l'homme ou la bienséance. Même si, – il faut bien l'avouer – c'est excessivement amusant.

Mary-Lou Jonhson

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Re : De découvertes en surprises (PV William Dolan)

Réponse 14 jeudi 24 juin 2010, 17:36:36

Saluons la performance du Sieur Dolan, qui parvint à boire de l’hydromel infâme uniquement pour ne pas vexer une petite jeune femme terrienne. Il avait été bien inspiré, car si Mary-Lou était heureuse à l’idée d’avoir fait un petit geste gentil pour William, mais reconnaissons-le elle lui devait bien ça, si elle avait su qu’elle s’était planté, ça l’aurait beaucoup affecté. Certes, c’était l’argent de Dolan. Mais elle aurait pu simplement se prendre quelque chose pour elle et rien pour lui, comme l’aurait fait n’importe quelle détestable gamine capricieuse comme les avait décrites le juriste. Pire encore, elle lui aurait réclamé plus d’argent et sans doute l’adresse de quelque bon tailleur. Sauf que Mary-Lou n’avait pas beaucoup de goût pour ces choses là. Elle préférait se complaire dans ses rêves. Elle n’aimait pas, de plus, tout ce qui était phénomènes de modes et autres trucs du genre. Elle prenait soin d’elle et aimait se rendre jolie, mais c’était uniquement parce que ça lui faisait plaisir à elle et pas pour celui des autres. En ça, elle était vraiment en marge des autres jeunes femmes de son âge.
Le plus fabuleux était qu’elle avait toujours pu être elle-même puisqu’elle ne vivait pas du tout retranchée pour autant. Elle était dans son monde, mais dès qu’on lui parlait, elle le quittait pour revenir dans le réel.

Elle gratifia donc le juriste d’un petit sourire guilleret quand il lui concéda avoir bien fait, il ne lui en fallait pas plus, et prit la clé que lui tendait le juriste. Ses yeux firent alors des allées et venues entre le visage de Dolan et la clé. Encore, et encore… Et encore… Elle semblait réfléchir. A quoi ? Elle seule le savait. Et non, ça n’était pas à la possibilité qu’il aurait pu ne réserver qu’une chambre et tenter comme ça d’obtenir Mary-Lou. D’une, il n’en avait pas besoin. De deux, ça aurait retiré beaucoup de prestige et de gloire à sa victoire, surtout quand… On n’a pas besoin de ce genre de feintes. William était plus joueur que ça, non ?


-Merci beaucoup.

La jeune fille glissa la clé dans sa poche et retira les lunettes qu’elle avait sur le front pour en coincer une des branches dans son col en V. Elle glissa son doigt derrière son oreille et se le frotta légèrement, la branche gauche ayant un petit accroc, c’était douloureux quand elle portait l’accessoire trop longtemps.
La suite cependant était fort de café, et Mary-Lou perdit le sourire. Pire, ses joues rosirent violemment. Pourquoi ? Parce que c’était un choix important mine de rien que lui soumettait Dolan. Ce n’était donc pas un rêve. Vlan, fait établit. Bon, et maintenant ? Maintenant, on s’en fiche. Maintenant c’est un choix cornélien.
Lou n’était pas vraiment du genre impulsif. Au contraire, malgré son air vague et ses réflexions qui se faisaient attendre souvent, elle était réfléchie et aimait peser le pour et le contraire d’une situation, dans des cas extrêmes comme celui là, avant de prendre une décision. D’un côté, William n’avait pas tort. Nexus représentait une certaine nouveauté. De l’autre, il y avait ses parents… Elle ne voulait pas qu’ils s’inquiètent à son sujet, au contraire. Ce qui acheva de la décider d’ailleurs fut la petite esclave qui leur apporta leur dîner. Elle lui rappela l’agressive, et la cage… Les coups. Les couleurs sur le visage de Lou disparurent d’un coup, elle retrouvait son self control et avait pris sa décision, une expression de détermination habitant alors son visage qu’elle relevait vers William. Il ne resta cependant pas bien longtemps tel quel et s’adoucit considérablement alors qu’elle gardait le juriste en suspens pour se tourner vers l’esclave.


-Merci mademoiselle.

Elle estimait que ça devait être une demoiselle, elle ne semblait pas bien vieille ni affamée. C’était encourageant. Elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour cette petite femme et celle qu’elle avait vue en cage… Mais pour le moment, elle ne pouvait rien tenter, si ce n’est manger sa part. La rouquine soupira et en revint à l’avocat.

-Je veux rentrer chez moi. Je ne vois pas pourquoi je ne te ferai pas confiance. Après tout, j’imagine que j’aurai pu tomber pire non ?

Dans un pays qui n’avait pas abolit l’esclavage, en effet. Elle adressa un sourire encourageant au jeune homme avant d’avoir une illumination.

-Au fait, on peut prendre des bains ? Je sais que je pourrai attendre que je sois chez moi, mais je suis pleine de poussière et je ne veux pas arriver chez mes parents en ayant eu l’air de venir de la guerre ou de je ne sais où… Ils vont s’inquiéter encore plus sinon.

Elle prit alors la cuillère fournie avec le bol de pitance et commença à manger. Quelques bouchées passées plus tard, elle posa une nouvelle question.

-Ta chambre sera loin de la mienne ? Est-ce que j’ai le droit de venir toquer si j’ai un soucis ?

Calmos. Mary-Lou ne frapperait pas à trois heures du matin pour déranger William pour des petits soucis existentiels, non. Mais si quelqu’un essayait de l’étrangler ou quoi… Mine de rien, l’auberge avait beau être très bien et tout ce qu’on veut, Lou était extrêmement romanesque. Et dans ses livres, les protagonistes ne restaient jamais tranquilles dans leurs chambres d’auberge. Et comme nous sommes tous les protagonistes de notre propre histoire…


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