La prof venue des étoiles [PV Marine] [Terminé]

Zynaris confirma ses propos précédents et réaffirma sa volonté d’emmener Marine dans les étoiles. La sonnerie fit sursauter cette dernière la ramenant à la réalité et aux heures de cours.
 
« Ah, va falloir que j'y retourne ! On se voit dans la soirée, chez moi ? Attendez... »

« Oui, moi aussi, j’ai encore un cours à donner »

La jandarienne attrapa un crayon et un papier et griffonna quelques mots dessus. Elle tendit alors le papier à Marine.

« Je vous attends, disons vers 19 heures. Ça vous va ? Ah, au fait, faites pas trop gaffe si vous voyez du bordel chez moi : je suis pas une maniaque du rangement... Allez, à tout à l'heure ! »

La sportive s’éloigna en faisant un clin d’œil à sa nouvelle amie avant de partir vers le terrain de sport. Marine se leva à son tour, se saisit de sa bouteille d’eau et du petit bout de papier avant de se diriger vers le bâtiment où elle devait donner son dernier cours de la journée.

************

Marine avançait dans la rue quasiment déserte qui menait à l’appartement de Zynaris. Le quartier était assez peu fréquenté à cette heure là. Il serait bientôt 19h.

Une fois son cours terminé, Marine s’était rendue à la bibliothèque afin de peaufiner ses cours et elle en profita pour corriger ses copies mais elle avait beaucoup de mal à se concentrer et c’était bien la première fois que cela lui arrivait. Au bout d’une heure totalement contre productive, elle stoppa son travail et se dirigea vers un autre rayon que celui de la philosophie, celui de l’astronomie. Elle commença à s’intéresser aux différents systèmes spatiaux. Une fois certains points éclaircis, elle essaya de se renseigner sur les Green Lantern mais, bien sûr, elle ne trouva rien. Fautes d’autres choses, c’est finalement aux rayons fictions qu’elle acheva ses recherches concernant les super héros.
 
Arrivée à 18h, elle referma ses divers ouvrages et fila vers son appartement pour se changer. Si Zynaris respectait sa promesse, ce dont-elle ne doutait pas, sa tenue était bien loin d’être adéquat pour se balader dans les airs. Aussi décida-t-elle de troquer sa tenue victorienne pour sa combinaison verte foncée et ses bottes en cuir noires. Elle ne portait cette tenue que pour faire du sport. Elle trouvait qu’elle était trop moulante pour elle et le col rond mettait un peu trop en valeur sa poitrine mais elle ferait avec.

Une fois changée, elle fonça vers l’appartement de sa nouvelle amie en espérant ne pas être en retard. Elle se sentait terriblement impatiente et fébrile à l’idée de quitter la terre ferme. Arrivée devant la porte, Marine consulta le morceau de papier sur lequel la jandarienne avait griffonné son adresse puis toqua à la porte.

Après la fin des cours - Zynarys avait fini plus tôt que Marine - Zynarys se rendit au centre commercial afin de s'acheter quelques comics. Puis elle rentra à la maison pour les feuilleter. L'avantage quand on était prof de sport c'était qu'on avait pas de copies à corriger et que par conséquent on pouvait mettre les pieds sous la table une fois arrivé chez soi.

Sur le coup de 19 heures, on toqua à sa porte et elle alla ouvrir. C'était Marine. Elle avait échangé ses vêtements bizarroïdes pour une tenue moulante verte et noire. Elle lui sourit :

Je vois que vous n'avez pas eu trop de mal à trouver ! fit-elle en s'effaçant pour la laisser entrer. Elle referma la porte. Bienvenue chez moi !

L'intérieur de l'appartement de la jandarienne était tel qu'elle l'avait décrit à Marine : des comics jonchant le sol, les étagères croulant sous les DVDs, la vaisselle pas faite depuis au moins deux jours... Néanmoins, l'appartement n'était pas sale, il était juste en désordre.

Sur les murs étaient punaisés des posters de groupes de rock tels que Pink Floyd, Metallica, Queen ou encore Manowar ainsi qu'une affiche de Starwars. La chanson Winds of Change du groupe Scorpions résonnait dans la pièce, provenant d'une chaine hi-fi dernier cri.

Elle l'invita à s'asseoir sur le canapé, déplaçant quelques magazines imprimés dans diverses langues : allemand, anglais, indien, hébreu...

Vous voulez boire quelque chose ou... vous voulez qu'on y aille maintenant ?

Dehors, le soleil était encore au-dessus de l'horizon et par la fenêtre on pouvait entendre des enfants en train de jouer à la balle, attendant que leur mère les appelle pour leur dire que le dîner était prêt. Une soirée tranquille sur Terre.

La jeune femme n’eut pas à patienter bien longtemps devant la porte, Zynaris lui ouvrit quelques secondes plus tard. La Green Lantern aux cheveux de jais était d’égale humeur à celle qu’elle avait un peu plus tôt dans la journée. Elle était tout sourire.

« Je vois que vous n'avez pas eu trop de mal à trouver ! – la jandarienne s’effaça pour la laisser entrer - Elle referma la porte. Bienvenue chez moi ! »

Marine entra dans l’appartement. Il était plus petit que le sien mais il paraissait beaucoup plus vivant. Des posters s’affichaient sur les murs alors que les étagères croulaient sous les DVD. Au sol, des sortes de bandes dessinées s’étalaient. A priori c’est ce qu’on appelait des manga, des bandes dessinées typiquement japonaises. Elle avait vu pas mal de ses élèves en lire mais elle ne s’y était jamais vraiment intéressée. Elle s’avança jusqu’au milieu de la pièce où régnait un joyeux désordre mais elle ne s’en offusqua pas.

« Vous voulez boire quelque chose ou... vous voulez qu'on y aille maintenant ? »

Marine afficha le même sourire que lors de leur déjeuner. Elle était trop impatiente pour boire quoi que se soit. Non, elle voulait aller voler.

« Non, je n’ai pas soif. J’avoue que je préférai aller voler mais… il est peut-être un peu trop tôt pour ça ? »

Il n’était que 19h et beaucoup de gens se trouvaient encore dehors. Zynaris n’avait surement pas envie qu’on la voit voler. Une autre question tournait dans la tête de la rouquine.

« Euh… comment comptez-vous me faire voler ? »

Si elle comptait la porter ça allait être un peu dur. Non pas que Marine soit particulièrement lourde mais quand même. Malgré l’allure athlétique de la jeune femme, la porter un certain risquait de devenir pénible voir dangereux.

« Non, je n’ai pas soif. J’avoue que je préférai aller voler mais… il est peut-être un peu trop tôt pour ça ? »

D'accord, faisons le maintenant ! Ne vous inquiétez pas par contre pour les gens : ils ne nous verront pas.

« Euh… comment comptez-vous me faire voler ? »

Zynarys ne répondit pas tout de suite, se contentant d'observer la tenue moulante de Marine. Je la préfère ainsi que dans son accoutrement : ça la met mieux en valeur !

Vous faire voler ? Oh, vous verrez bien. Ne vous en faites pas pour ça. répondit-elle en lui faisant un petit clin d'œil. Bon, avant d'y aller, je dois prendre quelques dispositions. Anneau, combien il te reste de "carburant" ?

Taux d'énergie : 11,87% fit la Bague à voix haute.

Oulah, il en reste pas des masses... Bon, une petite recharge s'impose. Elle se dirigea vers la fenêtre et la ferma. Puis un rayon vert partit de sa Bague et les vitres devinrent opaques. Elle ouvrit ensuite un placard et en sortit sa Lanterne Verte ; une lumière émeraude emplit la pièce, lui donnant un aspect irréel.

Zynarys fit entrer son outil en contact avec sa Batterie, récitant en même temps le serment des Green Lantern :

En plein jour et dans la nuit noire
Nul n'échappe à mon regard.
Suppôts du mal, craignez votre perte
A la lumière de la Lanterne Verte !

Taux d'énergie : 100%

Quand ce fut fini, elle la rangea et fit jaillir de son Anneau sa "tenue de combat", noire et verte. Puis elle enveloppa elle et son amie d'une aura émeraude.

Elle vous protégera des hautes et basses pressions, du froid mortel du vide spatial, des chaleurs intenses, des explosions thermonucléaires, des radiations, du mal de l'air et ainsi de suite. D'un claquement de doigts, elle disparut du champ de vision de Marine. N'ayez crainte, je nous ai rendues invisibles. Ça durera juste le temps d'atteindre une hauteur suffisante pour ne pas être vues d'en-bas. Pour ce qui est du vol, je vais en quelque sorte vous "remorquer". Bon vous êtes prête ?

Et Zynarys s'éleva vers le plafond, le traversant comme s'il n'existait pas, emmenant avec elle Marine. Bientôt les deux femmes flottèrent à quelques mètres au-dessus des toits, toujours invisibles.

Ordinairement, j'atteins l'espace en quelques secondes - voire moins quand je suis pressée - mais là, on va prendre notre temps afin que vous puissiez savourer le voyage.

Marine crut que la jeune femme perdait la raison quand elle l’entendit parler à sa bague et resta encore plus perplexe quand l’anneau lui répondit. Pour un peu, elle se serait elle-même cru mentalement atteinte.

« Oulah, il en reste pas des masses... Bon, une petite recharge s'impose »

Zynaris se dirigea alors vers une armoire et en sortit une lanterne verte. La jeune femme rousse était de plus en plus étonnée par ce qu’elle voyait. La jandarienne récita une sorte de serment et la bague  indiqua qu’elle était totalement rechargée.

« Cette bague est… particulière »

Marine restait en retrait laissant son amie faire les préparatifs. La jeune femme rousse se demandait comment elle allait l’emmener dans le ciel. Son stress, tout comme son excitation, ne cessaient d’augmenter de seconde en seconde. Zynaris vint vers elle et aura verte les entoura toutes deux. Marine constata qu’elle aussi avait changé sa tenue.

« Elle vous protégera des hautes et basses pressions, du froid mortel du vide spatial, des chaleurs intenses, des explosions thermonucléaires, des radiations, du mal de l'air et ainsi de suite - D'un claquement de doigts, elle disparut du champ de vision de Marine ce qui effraya la jeune femme - N'ayez crainte, je nous ai rendues invisibles. Ça durera juste le temps d'atteindre une hauteur suffisante pour ne pas être vues d'en-bas. Pour ce qui est du vol, je vais en quelque sorte vous "remorquer". Bon vous êtes prête ? »

« Me remorquer ? Euh… oui, oui, je suis prête »

La combattante ne voyait pas trop quoi dire d’autre. Elle pouvait difficilement faire marche arrière et, de toute façon, ce n’était pas son genre. Elle voulait aller dans les étoiles, il fallait l’assumer à présent. Et puis l’inconnu faisait toujours peur alors la jeune femme respira calmement et essaya de se détendre.
 
Elle sentit qu’elle commençait à s’élever et, instinctivement, elle leva ses bras quand elle vit le plafond venir vers elle mais elle ne sentit aucun impact. Elle rouvrit les yeux et vit qu’elles traversaient les plafonds les uns après les autres sans aucun dommage arrachant un sourire de surprise à Marine. Bien vite elles arrivèrent au dessus des toits.

« Ordinairement, j'atteins l'espace en quelques secondes, voire moins quand je suis pressée, mais là, on va prendre notre temps afin que vous puissiez savourer le voyage »

Marine hocha la tête. Oui, elle voulait profiter du spectacle qui commençait. Elles surplombaient quasiment toute la ville. Les maisons et immeubles s’étalaient devant elles comme une sorte de tapis. Les gens devenaient de plus en plus petits passant à une taille modeste à celle de véritables fourmis. Le spectacle était impressionnant et Marine était émerveillée alors que le voyage ne faisait que commencer.

Au départ, Marine avait eu l'air interloquée par la Bague de Zynarys. Il était vrai que pour celui ou celle qui n'appartenait pas au Corps des Green Lantern il pouvait sembler incroyable qu'un si petit objet recèle une aussi grande puissance.

Tandis que les deux femmes s'élevaient de plus en plus haut dans le ciel, Zynarys expliqua à son amie les différents usages qu'un serviteur des Gardiens pouvait faire avec cet outil.

... ce que vous imaginez, vous pouvez lui donner vie grâce au pouvoir de l'Anneau. Les seules limites sont la volonté et l'imagination de son porteur. fit-elle en guise de conclusion.

Toujours remorquant Marine, Zynarys parvint à une hauteur telle qu'elles dépassèrent les nuages. C'est à ce moment là qu'elle choisit de faire une petite pause et de couper le champ d'invisibilité. Elles surplombaient l'épaisse couche nuageuse qui s'étendait à perte de vue tel un immense champ d'ouate ; au loin, le soleil se couchait, teintant d'écarlate ce paysage fantastique.

Pour la jandarienne, ce spectacle était banal mais pour sa compagne, ce devait être une expérience des plus nouvelles et des plus merveilleuses, raison pour laquelle elle avait décidé cette petite halte avant de s'attaquer à l'espace infini ; on pouvait d'ailleurs entrapercevoir ce dernier pour peu qu'on levât la tête : le bleu sombre annonciateur du noir éternel...

Elles continuèrent leur progression, se rapprochant de plus en plus de l'éther cosmique. La température à ces hauteurs était si basse qu'elle pouvait faire mourir de froid une personne mais les deux femmes supportaient ces conditions épouvantables sans problème, grâce à l'aura verte déployée par la Green Lantern.

Et bientôt, le manteau infini de l'espace, piqueté d'étoiles se déploya devant elles. A perte de vue, l'immensité spatiale, le vide cosmique aux voies multiples, chacune d'entre elles semblant autant d'invitations au voyage ou à la rêverie...

Durant leur ascension, Zynaris lui narra les pouvoirs de sa bague. Celle-ci possédait un pouvoir important qui était certainement dangereux s’il était utilisé par de mauvaises mains ou un mauvais esprit.

Marine observait le sol qui s’éloignait de plus en plus ainsi que les maisons, les immeubles, les gratte-ciels. Elles parvinrent alors aux nuages, moutons floconneux qui leurs masquèrent bientôt la vue mais le paysage ne perdait pas de son charme. La blancheur des nuages se paraient des magnifiques couleurs que le soleil couchant leur apportait. Les moutons blancs devinrent orange, rouge, rose, mauve… Une vraie splendeur qu’aucun peintre ne pourrait jamais retranscrire sur une toile, aucun auteur avec sa plume ne pourrait décrire une telle magnificence.

La jeune femme était totalement éblouie par le spectacle qui se jouait devant elle. L’aube et le coucher de soleil étaient ses moments préférés. Des moments insaisissables entre le jour et la nuit où les deux se confondent avant de réussir à se départager cette sorte de bataille dont l’issue ne faisait aucun doute.

L’envol continuait et elles finirent par dépasser les nuages et Marine leva alors les yeux voyant le ciel s’obscurcir de plus en plus. Il devenait bleu sombre, bleu noir et c’est le noir absolu qui finit par arriver. Elles étaient dans l’espace. Les multitudes d’étoiles brillaient tout autour d’elles. Marine voyait les planètes de loin encore mais certainement de bien plus près que ne les verront jamais les gens à moins d’être astronaute.

« C’est merveilleux ! Je n’aurai jamais voir ça ! Vous en avez de la chance de pouvoir regarder un tel spectacle aussi souvent que vous le souhaitez ! »

« C’est merveilleux ! Je n’aurai jamais voir ça ! Vous en avez de la chance de pouvoir regarder un tel spectacle aussi souvent que vous le souhaitez ! »

Hum, à vrai dire je n'y fais plus tellement attention tant la plupart du temps j'étais absorbée par mes différentes missions quand j'étais affectée dans le secteur 661. Elle se tut et réfléchit un instant avant de poursuivre : il faut dire aussi que je n'ai pas une nature très contemplative comme certains de mes camarades Green Lantern qui sont plus portés à l'introspection qu'à l'action. Moi c'est plutôt l'inverse.

Elle regarda la Terre qui se trouvait en contrebas et elle devait bien avouer que cette planète avait beaucoup de charme malgré sa petite taille et ses habitants quelque peu hum... primitifs. En ce moment même, la partie qu'elles surplombaient était plongée dans l'obscurité ; les grandes agglomérations étaient visibles grâce à leurs lumières ; du côté de la côte ouest américaine, on pouvait voir les flashs lumineux produits par les éclairs orageux.

Puis la jandarienne dirigea son regard vers la lune et songea qu'elle n'y était jamais allé. Se tournant vers sa compagne, elle lui dit en montrant de l'index le satellite naturel de la Terre :

On y va ?

Et sans attendre la réponse de Marine, elle fila droit vers le satellite, emmenant avec elle son amie. Quelques minutes après, elles alunirent, soulevant des fines particules de roche lunaire. Non loin, on pouvait voir un drapeau américain planté dans le sol : c'était là, qu'une quarantaine d'années plus tôt, le premier homme avait foulé le sol de l'astre des nuits.

La réponse de Zynaris ne la surprit guère. Il est vrai que lorsque l’on est habitué à quelque chose, on finit par ne plus le remarquer. Et vu le tempérament de la Green Lantern, il était certain que l’action était plus son fort que la contemplation. Cela n’était nullement une insulte et Marine savait que le jeune femme était très intelligente et savait prendre le temps de réfléchir quand il le fallait.

La combattante regarda alors la Terre, cette boule bleue, pour partie plongée dans le noir. Des milliers de petites lumières ponctuaient les grandes villes et permettaient de resituer la zone géographique survolée. A priori, elles se trouvaient en face des Amériques. Marine trouvait les lumières amusantes. On aurait dit des dizaines de lucioles posées sur un tableau noir d’école. Le spectacle était stupéfiant et captivant. Elle avait bien du mal à s’en détacher. C’est la voix de la jandarienne qui la ramena vers le reste de l’univers.

« On y va ? »

La jeune femme suivit le regard de Zynaris qui regardait la lune et s’en attendre de réponse, elle se dirigea vers elle. Marine en était ravie d’ailleurs. Elle avait si souvent contemplé cette sphère depuis le sol terrestre. Elle avait été une sorte de compagne durant ses dures nuits de garde ou de travail.

Marine pansait qu’elles allaient juste la survoler mais la Green Lantern atterrit carrément sur le sol du satellite, la combattante avec elle. Elle vit alors le fameux drapeau américain planté par Armstrong et Aldrin, le 21 juillet 1969. Ils étaient alors les seuls jusqu’à ce jour à avoir posé le pied sur la lune. Maintenant, il y avait elle aussi.

« C’est un petit pas pour l’homme mais un pas de géant pour moi ! »

« C’est un petit pas pour l’homme mais un pas de géant pour moi ! »

Zynarys rit de bon cœur en entendant cette phrase : ce n'était pas exactement la bonne phrase mais elle n'avait pas envie de reprendre Marine sur ce point là.
Elle contempla pensivement la bannière étoilée et se dit que les terriens avaient fait un bon début en ayant réussi à poser le pied sur leur satellite naturel mais ce beau projet de conquête spatiale semblait avoir été avorté : la mission sur Mars avait été repoussée maintes fois aux calendes grecques pour finir par être complètement abandonnée ; quant aux voyages vers Jupiter et au-delà, ce n'était même plus la peine d'y songer.

En parlant de Jupiter... fit-elle à voix haute et souriant à son amie.

Elle s'envola subitement, toujours "remorquant" Marine et filèrent à une vitesse dépassent la vitesse de la lumière : les étoiles devinrent des traits lumineux, un peu comme dans les vaisseaux de Starwars quand ils passaient en vitesse supra-luminique.

En moins de temps qu'il n'en fallût pour le dire, elles arrivèrent en vue de Jupiter. La vision de cette masse imposante, de ce globe tournant sur son axe vertical avec majesté, emportant dans sa course le cortège de ses nombreux satellites, était à lui tout seul un spectacle de choix et ce malgré la distance où elles se trouvaient par rapport à cette géante gazeuse, un million de kilomètres.

Bien sûr Marine n’avait pas reprit la phrase exact d’Armstrong et c’était volontaire d’ailleurs. Elle contempla alors le paysage lunaire composé d’amas de roche ou de cratères. Le sol gris poussiéreux semblait presque irréel.

En fait depuis Armstrong et Aldrin, nul humain n’était revenu sur la lune jusqu’à elle. Puis elle observa Zynaris qui lui avait dit avoir une partenaire terrienne qui avait certainement dû posée le pied sur le satellite. Mais bon, Marine s’enorgueillit quelque peu d’être la quatrième à pouvoir le faire. Et puis, même s’ils avaient été des millions à le faire, elle l’aurait quand même apprécié à sa juste valeur. C’était moment magique. La jeune femme essayait de mémoriser chaque détail afin de les graver pour toujours dans sa mémoire car ce n’était pas comme si elle pourrait y retourner un jour prochain.

« En parlant de Jupiter... »

Marine se tourna vers elle et avant d’avoir pu dire quoi que se soit, se retrouva tractée par la jandarienne qui avançait à une allure folle. Bien vite, elles se retrouvèrent devant une planète immense qui devait donc être Jupiter.

En même temps, il n’était guère aisé de la confondre avec n’importe quelle autre planète. Jupiter était la plus grande de toutes les planètes du système solaire. Elle était quasiment constituée que de gaz même si un noyau dur se trouvait en son centre, il était assez négligeable face au volume gazeux qui l’entourait.

« C’est… c’est incroyable ! Quelle merveille ! – elle se tourna vers Zynaris – Que m’as-tu donc encore réservé ? »

« C’est… c’est incroyable ! Quelle merveille ! Que m’as-tu donc encore réservé ? »

Lui souriant, elle se dirigea vers une partie de la majestueuse planète qu'elle s'était promis d'aller voir quand elle aurait un peu de temps libre : la tâche rouge de Jupiter. Elle savait que c'était une gigantesque tempête anti-cyclonique dont les dimensions pourraient contenir deux ou trois planètes de la taille de la Terre.

Au fur et à mesure qu'elles s'approchaient, elles pouvaient mieux voir les différentes bandes nuageuses de l'astre : elles semblaient avoir été façonnées par la main d'un artiste divin, à l'imagination fertile et quelque peu débridée. Bien sûr, c'étaient en réalité dû aux différents gaz qui composaient "l'atmosphère" de cette planète, mais cela n'empêchait pas de rêver.

Zynarys et Marine plongèrent au sein du maelström écarlate. Des vents violents d'environ 600 km/h balayaient la zone, faisant mouvoir des nuages rouges aux proportions titanesques. Les deux femmes, protégées par leur aura verte, se tenaient en suspension au sein du tourbillon, ou pour être exact d'une multitude de tourbillons, qui faisaient prendre aux nuées des formes fantastiques qui se dissipaient aussi rapidement qu'elles apparaissaient, formant ainsi une sorte de tableau vivant, mouvant.

La jandarienne avait l'habitude de voir de telles choses mais elle se demanda soudain si son amie tenait le coup face à une telle vision qui pouvait déstabiliser, voire rendre fou un esprit non-préparé. Elle avait bien supporté le voyage dans l'espace et l'alunissage mais il se pouvait que la vue de ce spectacle des plus dantesques soit trop pour elle...

Ca va ? demanda-t-elle simplement en se tournant vers elle.

La Jandarienne ne lui répondit que par un sourire et les fit bouger. Marine vit qu’elle dirigeait leur bulle vers un point particulier de la planète, une tâche rouge sombre relativement imposante. Les connaissances en astronomie de la combattante n’allaient pas assez loin pour savoir ce qu’il en était et de quoi il s’agissait.

Soudain, elles s’enfoncèrent dans la zone rouge qui se révéla être d’immenses tourbillons d’une violence extrême au vu du rythme effréné auquel ils tournaient. La jeune femme les apparentait à des cyclones ou à des tornades géantes. L’ensemble était saisissant mais aussi effrayant, elle devait bien le reconnaître.

Marine ne s’effrayait pas facilement mais là elle n’était guère rassurée. Un faux mouvement et elle serait broyée. Instinctivement, elle se rapprocha de Zynaris qui à ce moment là se tourna vers elle.

« Ça va ? »

La jeune femme ne savait trop quoi dire. Visiblement sa compagne ne semblait guère troublée par le spectacle qui se jouait devant elle. Cependant, Marine savait aussi qu’elle était assez mauvaise comédienne et que la franchise était la meilleure des solutions.

« Je dois bien t’avouer que je ne suis pas très rassurée. Je n’ai pas l’habitude de voir ça tous les jours ! »

Néanmoins, elle tenait le choc et de sentir Zynaris près d’elle la rassurait.

Il était manifeste que Marine était quelque peu effrayée car se trouver au sein du chaos tourbillonnant de la tâche rouge de Jupiter n'avait rien de rassurant... Elle ne put s'empêcher de sourire à sa dernière phrase : c'est sûr que ce n'était pas quelque chose que l'on voyait en se levant le matin !

Les Green Lantern étaient des privilégiés : ils disposaient de pouvoirs phénoménaux, pouvaient parcourir l'univers en un battement de cils et étaient capables de survivre aux pires conditions. Tout cela grâce à leur Bague.
Et pourtant ce qu'ils faisaient était, quand on y regardait bien, un travail de policier.

Des demi-dieux faisant un boulot de flic... murmura-t-elle, plus pour elle même que pour sa compagne.

Elle secoua la tête : allons qu'est ce qu'il lui prenait ?! Elle était membre du Corps des Green Lantern que diable ! Il n'empêchait que c'était bien la première fois qu'elle tenait ce genre de propos. Peut être que cette petite planète bleue et ses habitants avaient déteint sur elle plus qu'elle ne voulait bien se l'avouer...

Elle se tourna vers Marine et lui sourit :

Il y a quelque chose que j'ai envie de vérifier. Prête ?

Et elles quittèrent le maelström écarlate pour s'envoler de nouveau au plus profond du système solaire mais à vitesse plus réduite cette fois, afin que son amie puisse mieux profiter du voyage.

Au bout de quelques heures (l'Anneau fournissait suffisamment d'oxygène pour de longs trajets), elles arrivèrent en vue d'Uranus, grosse boule grise dont les pôles se tenaient à l'horizontale.

« Des demi-dieux faisant un boulot de flic... »

Marine se tourna vers la Jandarienne. Celle-ci semblait quelque peu blasée de son rôle de défenseuse de l’univers mais en même temps c’est difficile d’avoir la foi du débutant tout le temps. Elle sourit. A croire que Zynaris la fréquentait depuis longtemps pour qu’elle soit aussi cynique qu’elle ou presque.

« Il y a quelque chose que j'ai envie de vérifier. Prête ? »

« Je vois pas comment dire non ! »

Zynaris sortit alors du vortex et quitta l’orbite de Jupiter. Elle l’entraîna vers le fin fond du système solaire. Marine voyait la Terre se rétrécir de plus en plus. Elle se demandait bien en voulait l’amener sa nouvelle amie, pour ne pas dire la seule.

La jeune femme n’avait jamais eu d’ami avant, homme ou femme. La seule fois où elle s’était liée avec quelqu’un au point de devenir amie, ça c’était terriblement mal finit. L’amitié étant prohibée là où elle avait vécu, elle avait reçu l’ordre de la tuer. Elle avait refusé mais Crysta, elle, avait accepté l’ordre. Elle tenta de la tuer et Marine n’eut d’autre choix que de l’abattre. La jeune femme ne s’en était jamais remise. C’était certainement une des raisons pour lesquelles elle se liait si difficilement.

Marine voyait les planètes et les étoiles défiler devant elle comme un ballet ininterrompu. Cela dura longtemps, la jeune femme n’aurait pu dire combien de temps avant que la Terre ne devienne toute petite. Elles arrivèrent devant une planète assez imposante que Marine ne reconnut pas.

« Où est-on ? Et que voulais-tu vérifier au fait ? »