Làlàlà. ♫ [ Privé ]

Mon dieu.
Oui, mon dieu.
Quelques petites choses sont venu aux oreilles de Destin. Exactement. Des mots, des phrases, des commentaires. Tout cela l'amusait beaucoup. Mais pourquoi ? Oui Pourquoi ? Et bien, des gens parlaient d'une certaine jeune femme, quelqu'un qui est toujours de bonne humeur, malgré un métier qui ne rend pas si heureux que cela, fossoyeur. C'était donc une fossoyeuse, elle fabriquait des cercueils, en vendait toussa toussa. Considérée comme une véritable folle, mais dans le sens complètement loufoque, elle faisait parler d'elle. C'était donc pour cela que Destin avait décidé d'en faire sa prochaine... cible. Hùhù.

Il avait donc choisi des habits sombres, comme à son habitude. Des habits de noble de Nexus, quelque chose de bien noir qui reflète un peu la personnalité de Destin. Son haut-de-forme était cette fois agrémenté d'une rose bien rouge, rouge comme le sang. Il avait une magnifique canne en argent et la paume représenter un crâne. Quelque chose donc de très sombre, relié à la mort en quelque sorte. Il marcha lentement dans les rues de nexus, sa cicatrice brillant légèrement au soleil ainsi que ces cheveux blancs, allant devant la boutique de cette jeune femme.

Il avait déjà choisi un scénario : Il a perdu son épouse. Les nobles sont souvent mariés jeunes à d'autre nobles pour pouvoir obtenir à nouveau des nobles ainsi que d'augmenter la richesses de leurs famille. Il était donc presque normal de voir de jeunes couples, surtout que Destin avait l'air d'avoir dans les 18 ans. Bien-sûr, il avait aussi un excellent talent d'acteur. Ainsi, il entra dans l'endroit avec une mine sombre, légèrement triste. Une cloche retentit quand il entra. Il se posta à l'intérieur de la boutique, le haut de forme légèrement en avant, attendant d'être accueillis par la fameuse jeune femme...

Une journée normale, cette journée était presque normale. Il n'y a jamais vraiment personne à cette époque de l'année, et les affaires ne sont pas très bonne. Mais d'un côté, pour les vivants, ça n'était pas plus mal...

Le soleil printanier éclairait de sa lumière fraiche l'échoppe sombre presque entièrement faite de bois foncé. La pièce pourrait presque avoir l'air paisible, presque ; si l'on omet les quelques cercueils en « démonstration ». De l'ébène au chêne, passant par l'acajou et les ornements d'argent... Beaucoup de modèles étaient tristement réputé chez les riches et aisés, oui, tristement...

Eh bien, si il n'y a vraiment personne...

La fossoyeuse contait faire un petit tour à l'extérieur, tant ce vide l'incommode, et elle jugea plus commode de se balader près d'une église, ou bien un bâtiment d'architecture similaire quelconque. Au moins, elle y verrait des personnes vivantes... Mais cela l'embêtait vraiment. Pas de travail... Hélas... Cependant elle n'espérait pas non plus qu'une épidémie mortelle se répandent dans la ville, elle n'est pas cruelle. Vraiment.

Kaädith ouvrit ses placards et ses commodes, à la recherche de l'ensemble parfait. Son choix s'arrêta sur une robe rouge écarlate, comme ses cheveux (Genre ça). Cette robe ne tient que grâce au bustier, sévèrement serré (et remontant sa poitrine et tous ses organes par ailleurs) pour donner à la jeune femme une silhouette plus gracieuse que normalement, quand elle ne s'habille pas en homme. C'est étrange car elle aime le port de ce genre de vêtement contraignant. Cette robe s'arrêtait mi-cuisse, là où commençaient les bas plus foncés en dentelle, retenus par un shorty-porte-jarretelles aussi foncé que les bas et les gants en dentelles que portait aussi la jeune femme. Dans ses pieds se trouvaient des bottines toute aussi écarlate que l'ensemble et pour compléter le tout: un boa de fausse-fourrure tout aussi rouge. Personne ne verrait jamais quelqu'un habillé comme ça dans les rues de Nexus, à moins que cette personne ne s'appelle Kaädith Halifax.

La seule chose qui contraste avec l'habit est sa peau couleur papier, ainsi que trois boules en métal logées sous la lèvre inférieur de la demoiselle. Ses yeux vairons, entourés de noirs, sont allumés d'une étrange malice et l'œil gauche est quand à lui doté d'un étrange de dispositif semblable à celui d'une horloge. Quand Kaädith s'habille ainsi, elle ne pense pas que les gens remarqueront ses cicatrices zébrant ses bras et ses jambes, cachés sous cet abri de dentelle. Elle-même ne se rend pas compte de ses blessures, généralement. Mais quelques traces de coupures couvraient ses épaules et le haut de ses cuisses.

Les talons claquant sur le plancher, l'étrange demoiselle Halifax se glissa derrière le comptoir et attrapa son chapeau rouge assorti à la tenue du dimanche. Mais, c'est à ce moment que la porte s'ouvrit et laissa entrer un peu plus la lumière ainsi qu'un jeune homme à l'apparence jeune. Rien que par ses habits, il était évident que c'était un riche, voir un noble. L'air grave, il s'avançait dans l'antrée.

Le sourire aux lèvres, Halifax reposa le chapeau et vint sortir du comptoir pour se poster devant son client, et effectua une brève révérence. Elle leva la tête vers le jeune homme, avec un sourire dévoilant ses dents pointues :

« Que puis-je pour vous, très cher jeune homme ? »

Tic tac, tic tac, tic tac...

Destin attendit quelques secondes pour voir la jeune femme arrivée devant lui, sourire au lèvres avant de faire une brève révérence, surement heureuse d'avoir un client. Le jeune homme releva légèrement la tête, voyant qu'elle c'était très bien habillé, tout en rouge. C'était un habit assez.. rare ici. Enfin, il n'avait jamais vu quelqu'un s'habiller de la sorte, mais il fallait avouer que cela avait du style. Elle lui demanda alors ce qu'elle pouvait faire pour lui. C'était le moment de jouer la comédie, fùfùfù.

Il enleva alors son haut-de-forme, les yeux à demi-fermés, l'air toujours aussi grave. On voyait bien qu'il était vraiment touché par quelques chose, quelque chose que la jeune femme avait du deviner, vu qu'il était venu ici. Pour répondre à la révérence, il pris la main de la jeune femme et lui fit un rapide baise-main, Il releva lentement la tête, lâchant la main avant de dire

 « Et bien... Je viens de perdre ma femme... je suis donc là pour... Enfin... Vous voyez... »

Il détourna son regard, signe d'une certaine gêne dans ce qu'il faisait. Il faut dire, 18 ans et déjà venir acheter un cercueil. C'est pas la joie. Une légère larme perlait de son œil droit, il savait même se faire pleurer, qu'elle comédien. Il essuya la larme, avant de dire

 « Ex... Excusez-moi, c'est que, c'était venu si brutalement... »

Il resserra ces doigts sur le haut-de-forme, commençant cette fois à observer le corps de jeune femme. Elle était encore mieux qu'il l'imaginait, tout ces dires à son égard étaient donc vrai. Il souriait intérieurement. Ce n'était pas l'endroit où il allait commencer à s'amuser, comme ça, près de l'entrée. Il fallait attendre encore un peu, mais il attendra jusqu'au meilleur moment.
 

Kaädith se laissa prendre la main par ce noble « au cœur brisé » qui baisa sa main une fois celle-ci portée à sa bouche. La fossoyeuse pouvait lire la « peine » sur le visage de son client, après tout, elle se doutait du pourquoi de sa présence ici. Elle vint se placer auprès de Destin et posa une main amicale sur son épaule, ses longs doigts pianotant dessus dans un rythme calme et doux.

« Je comprends votre peine, cela me chagrine beaucoup de vous voir aussi triste... »

Malgré ce petit discours plein de compassion, Mademoiselle Halifax étira ses lèvres en un sourire amical mais étrangement dérangeant, dévoilant ses dents pointues et uniformément blanches.

« Votre belle ne souffrira plus, désormais... Et elle restera à jamais présent avec vous, dans votre cœur... »

De son autre main elle vint pointer l'organe cité ci-dessus, traçant un cœur invisible dans l'air.

La fossoyeuse poussa un soupir attristé et s'écarta de son client pour se saisir d'un calepin sur le comptoir.

« Pourrais-je avoir les mensurations de votre épouse, si vous le voulez bien ? »

Ce n'était pas s'il le voulait bien, non, il se devait de les fournir. Kaädith choisissait toujours ses mots avec précaution. Ici elle dit « épouse » au lieu de « corps », ce qui fait une grande différence, quand on y pense. Elle s'implique dans son travail et son but est de rendre une fin de vie agréable pour les proches de ses clients.

« Avez-vous une idée de modèle en tête ? Que ça soit une forme, une couleur, un bois particulier... »

La jeune femme s'écarta et s'en alla marcher autours des modèles d'expositions, le calepin en main, attendant la réponse de son client. D'une démarche lente et silencieuse, le seul bruit que l'on pouvait percevoir était celui de ses talons sur le plancher sombre de la boutique, ainsi que le tic-tac infernal de son œil gauche. Malgré les circonstances, elle souriait toujours.