Le père noël est une ordure [pv Marine]

Kenishiro n’aimait vraiment pas l’approche des fêtes de fin d’année. Toute cette débauche de guirlande, de lumière, de musique mièvres et soi-disant enjouées… Il était au bord de la rupture, si un mec déguisé en père noël lui proposait encore une seule fois du vin chaud dans la galerie marchande il lui arrachait les yeux ! Pourtant, histoire de faire fuir les emmerdeurs persuadés d’avoir une mission rédemptrice pour noël, bien qu'étant un ange il avait refait sa coloration, plus sanguinolente que jamais, portait toutes ses bagues en argent et tous ses colliers ethniques.
Mais que quelqu’un abatte ces petits con qui chantaient « il est né le divin enfant » ! Enfin, personne ne voyaient que leur chant était une supplication pour qu’on abrège leurs souffrances ? Il ne pouvait même pas se détendre en allant lire bien tranquillement comme à son habitude. Même son bar favori était décoré de sapin et rennes en plastiques. Sans oublier qu’en ces périodes de fête l’ambiance des bars étaient vraiment glauque : soit il se supportait une flopée d’étudiants qui ne devaient même pas avoir l’âge légale de boire, soit il restait avec des dépressifs haïssant noël encore plus que lui mais qui, au lieu de se laisser sauter voulaient absolument lui confier leurs problèmes. Et désolé, mais 3615 raconte ta life, ça lui coupait un peu ses effets !
Et comme si sa vie n’était pas assez atroce il se retrouvait bloqué à la fac pour une réunion pédagogique. Mais qu’est-ce qu’il en avait foutre lui, de la pédagogie ?
Enfin, l’avantage de ces réunions, outre qu’il avait le plaisir de voir pester ses collègues qui sacrifiait leur vacances et si merveilleux moments avec leur chant devant le sapin, il y avait d’innombrables pauses café. Mais bon, après deux pauses clopes avec ses collègues, il voulait s’isoler un peu. Parce que bon, moins il les voyait ces têtes de cons coincés, mieux il se portait ! Et tant pis s’il était en retard quand la réunion reprendrait. De toute façon, personne ne l’écoutait, il le prenait tous pour le dépravé sans aucun sens commun qui de toute façon avait été embauché juste parce que le doyen de la fac avait aimé sa musique dans les 90’s. Bon, il n’avaient pas complètement tort, mais Kenishiro ne supportait pas non plus les incompétents qui se gargarisaient de quelques « études musicales » et qui en fait étaient de musiciens ratés qui jamais ne monterait sur scène, même pas pour la foire au jambon de Kerpouic.
Voilà donc Kenishiro, plus blasé que jamais, camouflé derrière un pan de mur et emmitouflé dans son manteau blanc qui le protégeait du froid glacial de décembre. Il entendit des bruits de pas, des talons, avec leurs bruits caractéristiquent des femmes.

(pensées)*tiens j'ai de la compagnie ^^*

*La fête de Noël. Quelle étrange coutume !*

Marine avait bien du mal à comprendre cette fête. Elle en avait bien sur entendu parler mais ne l'avait jamais fêté. Ce n’était pas le genre de choses dans le monde guerrier qu’elle avait quitté. Cette effervescence était toute nouvelle pour elle : les lumières, les guirlandes, les sapins, les hommes en rouges et les paquets cadeaux aux multiples couleurs.
Elle savait que la fête de Noël commémorait la naissance du Christ. Quoiqu’en réalité personne n’a jamais dit qu’il était né dans la nuit du 24 au 25 décembre. C’est simplement l’Eglise chrétienne qui avait repris la fête païenne du solstice d’hiver et lui avait collée l’étiquette « Noël : naissance du Christ ».

*Si ça se trouve, il est né en plein mois de juillet ! Mais bon, si ça leur fait plaisir de le croire…*

Par contre, ce qu’elle ne comprenait pas c’était pourquoi les gens, d’une fête religieuse en avait fait une pure fête commerciale. Ils semblaient dépenser des sommes folles dans des tonnes de babioles alors que, paradoxalement, ces réjouissances devaient signifier le dénuement et la solennité.

*Les gens sont bien étranges décidément*

Marine continua d’avancer au travers des rues enguirlandées et bondées de monde. Comme d’habitude, elle se sentait étouffée par la masse. De plus, cette fête lui faisait sentir à quel point elle était seule. Noël ce n’était pas seulement des cadeaux, il servait aussi à réunir les gens entre eux. Et elle, elle n’avait personne. Elle soupira. Elle s’emmitoufla davantage dans sa cape de velours et rabattit la capuche sur sa tête. Sa silhouette, toute en noire, contrastait avec les couleurs vives des décorations. Mais le noir était sa couleur ou plutôt sa non couleur. Le noir, c’est l’absence de couleur. Ça lui correspondait bien. Elle se fraya un passage à travers la foule pour atteindre un endroit plus calme. Elle avançait au hasard, sans vraiment savoir où elle allait. Finalement, elle déboucha dans espace de verdure qui se trouvait en retrait des rues passantes. Elle soupira de nouveau.

*Enfin, un peu de calme*

Un vent froid faisait bouger les feuilles dans les arbres. Seul bruit à entendre. Le lieu était désert. Elle en profita pour regarder un peu autour d’elle. Une grande bâtisse se dressait sur un côté.

*Un bâtiment administratif peut-être…*

Elle avança vers le bâtiment. Une direction comme une autre, ça lui était égale. Elle voulait juste s’isoler. Elle continua donc à avancer jusqu’au bâtiment. Là, sur une pancarte d’indication elle lu :

- Université -
 
*Une université ? *

Elle s’arrêta quelques instants devant la pancarte et pensa à sa vie passée.

*Si je n’avais pas été enlevé, j’aurai pu faire des études… *

Elle frissonna mais pas à cause du froid. Elle avait l’impression que toute sa vie lui avait été volée ainsi que sa famille. Cela la faisait se sentir d’autant plus seule, abandonnée à une période où les familles se réunissaient. Elle reprit son errance sans vraiment faire attention de la direction qu’elle empruntait. Elle longeait l’édifice, simplement, sans faire attention à ce qui l’entourait. Silhouette sombre, une ombre dans la nuit tombante. Rien de plus. Seul le bruit de ces talons sur le sol la trahissait.
Elle avançait en regardant le sol. Elle fit quelques pas avant de relever la tête. Dans la brume du soir, elle aperçût une ombre appuyée contre le mur, un homme lui sembla-t-il. Elle s'arrêta à quelques pas de lui ne sachant trop si elle devait avancer ou faire demi-tour.

[HRP : j’ai un léger souci quand je veux éditer une réponse. Passer un certains nombres de lignes, je ne peux pas changer la couleur ou mettre en italique le texte. Désolé. J’espère que c’est quand même lisible et compréhensible. Et en espérant ne pas trop me planter !]