Ca allait bien finir par arriver...[Réservé]

-Au voleur ! Au voleur !

Aika éclata de rire alors qu'elle distançais sans problème le noble a la bourse un peu trop remplie qu'elle venait de dévaliser, courrant dans les rues de la ville tout en essayant avec grand mal de garder les pièces d'or excédentaires dans la bourse. Aika avait déjà amassé un petit butin a force de piller les poches des nobliaux qui se promenaient en Nexus mais c'était surement sa prise la plus juteuse depuis un moment. Celà faisait longtemps que pour la voleuse, le vol n'était plus une nécéssité mais un plaisir, l'adrénaline qui remontait le long de son échine alors que les gardes déboulaient au coin des rues pour tenter de l'attraper valait tout l'or du monde. Pliant les jambes, Aika passa par dessus la petite troupe de garde d'un grand saut avant de retomber sur le genoux derrière eux et de continuer a sprinter, s'accrochant parfois a des bouts de bois qui dépassaient des charpantes pour pouvoir évoluer sans bousculer les gens, et donc sans perdre de temps. Elle avait grandi en Nexus. Elle connaissais ces rues comme ses poches ainsi que toutes les petites ruelles et les informations utiles, comme par exemple qu'a cette heure ci...Le marché du cochon devait avoir lieu a deux paté de maison d'ici, si elle y parvenait elle réussirait a y semer les gardes qui aurait déjà fort a faire a se tailler un chemin entre les gorets.

Néanmoins la roue du karma tourne et la chance ne peut pas toujours sourire aux audacieux. Alors qu'Aika avait distancé ses premiers poursuivant elle se retrouva nez a nez au détour d'une rue avec une procession encapuchonnée de l'ordre immaculé, la vision de la jeune fille en train de courir de toutes ses forces avec une bourse dans la main était assez éloquante pour qu'il n'y ait pas de doute a son sujet. Les deux paladins de l'escorte se jetèrent sur elle, Aika plongea entre leurs jambes

"Woow ! C'est quoi votre problème les mecs ?!"

Paniqua t'elle un moment tandis qu'elle esquivait un coup d'épée, ces types ne rigolaient pas, faisant une roulade arrière elle utilisa ses mains pour se projetter en l'air et essayer de rejoindre les toits juste a temps pour voir que la procession avait entamé le commencement d'un sort

"Oh merde !"

Le rayon de lumière frappa la voleuse en pleine poitrine et l'envoya s'écraser sur le sol, les pièces d'or volant dans tous les coins de la rue alors que les paladins venaient l'immobiliser.

-Préparez les fers !Cette fille est possédée par le malin !

On lui passa rapidement au cou un collier d'obsidienne, cette pierre qui neutralisait les pouvoirs des Espers et en quelques secondes, Aika fut menotée et maitrisée...

Ah, on dirait bien que c'était la fin de la course pour elle...

D'une main de fer on tira sur ses chaines pour la faire se lever et on la traina dans les bas quartiers jusqu'au guet. Arrivé là on la balança dans un cachot avant d'accrocher ses menottes a un crochet pour ne pas qu'elle se libère, la voici donc, debout, suspendue en l'air ses yeux fixant les émissaires de l'Ordre

"Vous ne pourriez pas désserer un peu ce collier ? Ca me fait mal a la gorge..."

-Tait toi catin de l'enfer ! Tu aura tout le temps pour expier tes crimes avant d'être brulée sur le buchet !

"Naaaaturellement."

Fit elle en baissant un peu la tête et en soupirant alors que les paladins s'éloignaient Aika soupira et essaya de tirer sur les menottes. Rien a faire, elle ignorait ce qu'ils lui avaient mis au cou mais ça l'empechait d'utiliser son pouvoir. Autant dire qu'elle était fichue pour le moment. Elle, qui était toujours si joyeuse en temps normal allait commencer a se désesperer un peu. Du haut de ses 16 ans, Aika avait des cheveux roux longs ramenés en couettes tellement solides qu'elles restaient dressées a l'arrière de sa tête, elle portait une sorte de robe de cuir jaunatre sous laquelle se trouvait un short noir, a ses mains et a ses pieds, des gants et des chaussures en cuir.

Rapidement, elle vint a s'ennuyer et se mit a siffloter. Ca ne servait a rien d'avoir peur pour le moment, il y aurait bien un moment où ils relacheraient leur vigilance et où elle pourrait faire quelque chose. Pour le moment il n'y avait qu'a attendre...

Dieu que ce collier lui faisait mal.

C’était par une magnifique journée ensoleillé que le dénommé Yasumasa entreprit d’allé se pavaner dans la Ville-Etat de Nexus.  Le ventre aussi vide que sa bourse faite en peau séchée de biche il était hors de question pour lui de se prêter aux joies du shopping. Comme d’accoutumance, il se contenterait de faire du lèche vitrine, fantasmant sur ce que proposaient les étalages des marchands en présence. C’était une certaine forme de sadisme qu’il s’infligeait à lui-même et qui lui rappelait Ô combien il avait perpétuellement l’estomac dans les talons. Las de cette situation les véritables intentions de cette énergumène en ce jour étaient autrement moins louables. En effet, les yeux rivés sur les marchandises, le clochard qui avait atteint la place du marché voilà quelques minutes plus tôt se trouvait au beau milieu de la populace réunit en masse à l’occasion du marché du cochon, guettant le moment le plus propice à un vol de nourriture. Pour se faire, il fallait déjà trouver un moyen de distraire un marchand, ce qui n’était pas chose facile quand vous étiez vêtu d’insalubres haillons et affublé d’un visage peu commode, on avait tendance à se méfier généralement de vous. Heureusement pour vous, lorsque vous étiez aussi peu gâté par la nature physiquement parlant, vous vous rattrapiez par l’intelligence. Se définissant comme passé maître dans l’art subtil de la diversion,  c’est non sans une once de confiance en vous que vous vous approchiez sans rechigner du marchand auquel une de ses marchandises attisait votre convoitise. Pointant de l’index la direction opposé au marchand vous vous écriez :

« Holà marchand ! Regarde derrière toi !! Y’a un éléphant rose ! »

Bien entendu, le marchand ne se retourna point alors que vous aviez eu l’audace de lui subtiliser un fruit, croyant qu’il avait été berné. Dans de pareille circonstance et sujet aux regards effarés de la foule qui ne croyait pas jusqu’ici pouvoir trouver plus con que le bouffon du roi, le clochard s’élança dans une course folle tout en tenant fermement entre ses doigts écharpés, le fruit défendu. Nul doute qu’au moment précis, il aurait dut se retourner pour constater qu’il n’était pas poursuivi mais le destin en voulu autrement puisque sa course effrénée ne prit fin qu’au bout de dix minutes. Pensant qu’il avait de loin semé ses poursuivants, c’est après avoir repris son souffle qu’il se décida à contempler qu’il avait dérobé et qui se trouvait être un vulgaire citron auquel il était allergique. L’homme prit alors une mine blasée à la vue du fruit. Encore heureux qu’il n’eut pas croqué dedans car dans le cas échéant son allergie lui aurait fait se gonfler de manière disproportionnées ses lèvres et ses joues.

Pensant aux éventuelles répercussions qu’entrainerait l’ingurgitation de ce fruit, Yasumasa se fit par mégarde bousculer par une passante. Le choc fut si violent qu’il croqua par inadvertance à pleine dent le dit fruit. L’aigreur du jus de citron lui émoustilla les babines alors que ses lèvres et joues viraient au rouge. Les yeux du sdf fixèrent en premier lieu la petite rouquine qui l’avait bousculé avant que celle-ci ne disparaisse de son champ de vision quelques secondes plus tard.

« Hu ?! !!!!!»

S’écria alors le clochard à qui, sons sang ne fit qu’un tour tellement que son niveau de rage avait atteint son paroxysme. Les lèvres aussi bouffies que ne l’étaient ses joues il ressemblait à un monstre. L’entité de son corps crispé faisait se dessiner des veines à divers endroits de son anatomie. La chaleur de cette journée n’arrangeait en rien  l’état d’ébullition où se trouvait notre héros puisque bien vite, celui-ci s’élança à la poursuite de la jeune fille pour lui faire part de son mécontentement :

« BFFORDFFEL DFFE MERDE V’AI LES BFFOULES ! »

S’arrêtant dans son élan, il demanda aux passants en présence s’ils avaient vu la fameuse fautive qui avait eut l’impudence de faire manger un citron à notre clochard décidément très remonté. Et parmi les réponses évasives de quelques badauds, une se fit plus précise que les autres. Elle avait été attrapée et emmené dans une tour de guet situé à quelques pas d’ici.

N’écoutant que son courage… euh non en fait, que sa rage, le super clodo pénétra dans la tour de garde après avoir au préalable démontée la porte principale. Le regard furibond, c’est en brandissant son poing du clodo qu’il réduisit quelques apôtres de dieu au silence. Son objectif était déjà bien tracé. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de l’arrêter mais il se battait avec tant d’animosité que la scène en devenait burlesque. De la gicle et des molars fusèrent des quatre coins de la tour alors que notre homme peinait à trouver son chemin, il y parvint cependant  après quelques minutes d’exploration. Il démonta une nouvelle fois une porte à l’aide d’un « Furious Kick du Clochard » et parmi la fumée des décombres, la jeune femme put apercevoir en face d’elle un hommevachementpascontent.

« P’tffain, Regffarde c’que tu mff’as Vais ! »

Il fallait qu'elle trouve un moyen de se tirer de là et vite avant d'avoir a en payer les conséquences directes. Aika regardait le prêtre de l'Ordre qui ne la quittait pas des yeux. Si seulement il pouvait aller aux toilettes pendant deux secondes, elle pourrait mettre au point quelque chose pour réussir a se tirer de là...Ses prières furent exaucées quand des bruits se mirent a retentir en bas du guet alors que des voix s'élevaient

-Eh ! Vous n'avez pas le droit d'être ici ! Qu...

Les bruits confus de la tripotée mise par Yasumasa aux prêtres présents furent assez pour distraire le gardien d'Aika qui se dirigea vers la source du bruit. Souriant espièglement, la rouquine passa ses doigts au niveau de ses tresses et en sortit une barette servant a fixer celles ci. Avec ça elle serait dehors en moins de deux. Se mettant a crochetter ses menottes avec dextérité, Aika se mit a transpirer...Elle n'arrivait pas a localiser le loquet, c'était bien plus facile quand elle pouvait voir la serrure, et a une main c'était loin d'être la chose la plus facile au monde. Néanmoins elle fut tirée de sa concentration par la porte de devant qui éclata, surprenant la voleuse qui lacha son outil de crochetage qui se perdit dans les débris crées par l'irruptions de Yasumasa

"Mince !"

La vision d'horreur qui entra dans la piece ne rassura pas le moins du monde Aika qui cligna des yeux. Qu'est ce que c'était que cette monstruosité ? Ca avait l'air vaguement humain, mais ses traits étaient horribles, honnètement elle avait vu des lépreux avec plus de charisme. Avec une tronche comme ça il était impossible de voir si Yasumasa était en colère ou si il s'agissait de son expression de tous les jours. L'homme s'adressa a elle et la voleuse pencha la tête sur le coté

"Je...Je ne comprend rien a ce que tu me raconte. Mais tant que tu es là aide moi a sortir d'ici !"

Elle ne comprennait d'ailleurs même pas comment il avait réussi a entrer dans le guet aussi facilement, il devait avoir exploité un maximum l'effet de surprise, ça ne durerais surement pas

"Détache moi et foutons le camp d'ici ! Considère ça comme un service que tu m'rend et je te repayerais comme je peux ! Fous pas l'camp !"

Cria la rouquine au monstre

La situation prenait une étrange allure. En effet, un emmerdement amenant bien vite un autre emmerdement, tout cet enchevêtrement de malheurs conduisit inexorablement Yasumasa à passer de l’autre côté du miroir. Lui qui avait de tout temps était soucieux du respect des lois malgré son statut social, s’était bien vite retrouvé du mauvais côté de la balance à cause d’un vulgaire fruit. Qui, de surcroît, lui avait déformé le visage, le rendant plus hideux qu’il ne l’était de base. Mettre des tatanes à des religieux, forcer l’accès d’un lieu saint sans vergogne et ce, pour une simple gamine,  la colère l’avait rendu bien aveugle si bien qu’elle s’apaisa lorsque la rouquine lui adressa la parole. Elle ne semblait pas comprendre ce que notre héros lui voulait mais toujours était-il qu’elle avait assez de jugeote pour lui de la libérer et de ficher camps par la suite car bien qu’il se sentait d’humeur belliqueuse, les forces en présence étaient bien trop nombreuses pour qu’il puisse espérer les mettre en déroute à lui seul. 

Au même moment, les religieux affluaient de part et d’autres du côté de la tour de guet qui de plus en plus semblait se remplir. L’alerte avait été sans aucun doute donnée et Yasumasa, lui, restait sur place comme un benêt, ne sachant que faire. Fallait-il réellement libérer cette gamine après tout, elle était à l’origine des malheurs qui l’accablait mais en même temps… elle était bien jeune et les hommes en bas ne l’avait pas faite captive pour simplement prendre l’apéro, c’était un fait que le clochard prit en compte puisqu’après avoir au préalable  barricadée la porte à l’aide de ce qu’il avait pu trouver sur place qui comprenait une table, une chaise , quelques barils et des ustensiles de torture, il se dirigea en toute hâte vers la fillette.  Visiblement, le mécanisme de la serrure était suffisamment compliqué pour que notre héros se dissuade bien vite de la déverrouiller. Au lieu de ça, il fit ce qu’il savait le mieux faire, se servir de ses muscles à l’aide desquels il tira sur la chaîne pour l’arracher du mur. Se tournant vers la prisonnière il lui tint à peu près ce langage alors qu’il s’évertuait à lui adresser un clin d’œil qui ne ressemblait à rien étant donné du fait que son visage devenait de plus en plus gonflé.

« Ch’tu Ffas foir on ffaa se tvirer d’iffi »

Derrière, les hommes en blanc s’attelaient à dégager le chemin encore obstrué par la présence de quelques meubles. Nul doute pour la jeune femme que cette vision devait être stressante. Mais elle pouvait se rassurer puisque notre dude finit enfin par arracher la chaîne du mur. Il prit la jeune femme comme on prenait un fagot de bois et c’est avec un sourire sarcastique que Yasumasa lui adressa ces quelques mots au même moment que son regard se portait en direction de la fenêtre.

« Féféfé, Vespère que t’Fas pFfas le Fertige »

Pas besoin d’être Einstein pour comprendre la suite des évènements. Le clochard s’élança vers la fenêtre et sauta du mieux qu’il pu alors que la jeune fille se trouvait sous ses aisselles sous le regard  effaré des religieux qui finirent par dégager l’entrée non sans mal.

-Ouvrez cette porte ! Au nom de la loi et du saint père !

Fit on a la porte alors qu'on commençait a l'enfoncer a grand coup d'épaule. Yasumasa pouvait entendre le cliquetis carractéristique des armures montrant que les prêtres avaient été rejoins par des soldats du guet, voire pire :des paladins immaculés. Aika aimait en règle générale les bonnes frayeurs, elle était a présent servie alors qu'elle regardait Yasumasa tirer comme une brute sur la chaine. Aika serra les dents. Lui dire de se dépécher était la chose la plus pertinente qu'elle aie a lui dire sur le moment, mais pas forcement la plus utile. Il semblait déjà savoir de quoi il en retournait, sans ce collier elle aurait déjà arraché les chaines depuis longtemps mais elle oubliait qu'il existait des gens moins balèze qu'elle dans ce genre de situations. Serrant les dents Elle regarda la porte faiblir sous les coups de beliers de leurs assaillants.

"Ils seront bientôt là !"

Sur le coup elle allait mettre son apparence répugnante de coté. Un allié était un allié, et elle avait déjà vu des types aussi laids que lui dans les bas quartiers où elle vivait, c'était juste toujours un peu surprenant. La chaine finit enfin par céder alors que la porte s'enfonçait et que les gardes entraient. Yasumasa saisit alors Aika sous un bras et sauta par la fenètre

-Ils s'échappent ! Arrêtez les !

Immédiatement après ça Yasumasa put entre un cor sonner derrière lui, signe d'alerte dans toute la citée pour les gardes qui y patrouillaient. Les deux compères eurent la chance d'atterir sur un étal de fruits et légumes se trouvant juste en dessous de la fenètre du guet, trouant la bache et éclatant le stock de pastèque du vendeur qui se mit a gémir

"Tirons nous de là !"

Cria une Aika pleine de Pastèque alors qu'elle se levait et se mettait a courir. Tant qu'elle porterais le collier autour du coup elle ne pourrais pas faire appel a son pouvoir. Il fallait absolument qu'elle trouve un moyen de s'en débarasser.

Des fruits à perte de vue. Voilà exactement sur quoi tomba notre héros en compagnie de l’impétueuse gamine, après avoir au préalable troué une bâche bien entendu. Fort de cette situation, Yasumasa se dégagea bien vite de l’étalage du commerçant qui le traitait de tous les noms d’oiseaux possible imaginable. Surement avait-il dut durement travailler pour obtenir une telle quantité de pastèque. Cependant, l’heure n’était pas à la réflexion ni aux remords, il fallait agir et c’est tout à fait ce que fit notre héros.  Tandis que l’ancienne captive avait déjà pris ses jambes à son cou, le clochard jugea bon d’adresser un bras d’honneur aux soldats à la fenêtre de la tour de guet. Ponctué par un « Haha bande de moules, vous avez cru pouvoir choper le grand Yasumasa » il se rendit compte que sa compagne avait déjà détalée  depuis belle lurette. Par où pouvait-elle bien  être passée ? Se questionna intérieurement le clochard pris au dépourvu par la vitesse d’action de rouquine. Ses yeux réalisèrent d’ostensibles mouvements de gauche à droite pour analyser la situation. Deux chemins s’offraient à lui et bien entendu, en tout âme et conscience, Yasumasa entreprit de faire la plouf pour décider de la voie à suivre.

« Pic et pic et collé gram, c’est toi que je choisis ! »

Pointant ainsi le chemin le plus à gauche, l’homme s’y engouffra à vive allure, poursuivi qu’il était de près par un petit contingent d’hommes en armures et qui ne lui voulait certainement pas du bien. Une lance manqua de peu de l’atteindre alors qu’il virait brusquement à droite afin de s’engager dans une ruelle particulièrement sinueuse. La petitesse du chemin obligeait la garnison à avancer à la queueleuleu ce qui était bénéfique pour notre héros bientôt arasé par la fatigue. Il se demandait comment se dépatouillait la gamine de toute à l’heure. Il ne s’inquiétait pas pour elle mais espérait secrètement qu’elle ne se fasse pas attraper ou encore pire, tuer. Après tout, si elle devait mourir, ce serait de la main de notre clochard qui avait encore un compte à régler avec cette nana responsable de son apparence physique si repoussante. Bref, ce fut un brutal retour à la réalité pour notre clochard qui heurta une poubelle. Déversant son contenu sur le pavé rocailleux du chemin, un soldat glissa sur une peau de banane qui bien vite, entraina la chute du deuxième, du troisième… S’apercevant de ceci, le clochard qui courait en boitant retourna brièvement son visage pour narguer ses assaillants :

« Haha prenez ça bande de loosers ça vous apprendra de vous en prendre à un pauvre ! »

La ruelle prit fin lorsque Yasumasa rejoignit la place publique. Dissimulé à travers la foule de badauds, il cherchait la petite rouquine  sans pour autant scander son nom. D’une part parce qu’il ne le connaissait pas, et d’autre part parce qu’il avait beau avoir semé quelques soldats, il n’empêche que ceux-ci persistait et pullulait des quatre coins de la ville. Ca n’était pas de bonne augure pour nos deux parias.

-Hj-Désolé petit post-Hj-

Aika était bien plus libre dans les rues de Nexus que nulle part ailleurs, même avec des entraves pareilles, elle connaissait le quartier comme sa poche, néanmoins la voir avec ce genre de chaines et collier autour du cou alors que l'alerte était donnée la faisait passer tout de suite pour une fugitive, ce qui avait des défauts, comme par exemple les badauds qui vous bloquaient la voie dans le but d'avoir une petite récompense. Sauf que là, Aika ne pouvais pas se contenter de les esquiver grâce a sa super force et devait essayer de se dépatouiller sans, glissant sous les jambes d'un gros type qui essayait de lui bloquer la voie, elle donna un coup de pied en passant a un étal d'armes, faisant voler les armes au vent et récupérant un poignard avant que celui ci ne chute, commençant a essayer de crocheter le collier autour de son cou. Visiblement aucun garde ne la suivait...Ce qui était plutôt bien en fin de compte. Jusqu'a ce qu'elle se rende compte qu'elle avait également perdu son monstre de foire et que c'était surement lui que la garde poursuivait.

"Zut !"

Cria Aika qui fit demi tour, repassant par le marché encombré pour rebrousser chemin, il n'y avait pas trente six solutions. Elle s'orienta en écoutant les bruits et les cris de foule pour retrouver son camarade. Esperant avoir réussi a ouvrir le collier entretemps.

Y’avait pas à dire, trouver une rouquine dans une ville aussi grande c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. De plus, l’omniprésence des gardes rendait toute recherche vaine, il s’agissait d’éviter de se faire remarquer sous peine de se faire de nouveau pourchasser. Fort de ce constat, Yasumasa entreprit de dissimuler son faciès sous un chiffon de fortune qu’il subtilisa furtivement à un passant bien trop distrait pour se rendre compte du vol. Ainsi couvert, il serait plus difficile pour la garde de déceler sa présence surtout qu’en cette journée ensoleillée, la plupart des gens couvraient leur visages de peur d’attraper une insolation, le rendant encore plus invisible qu’il ne l’était aux yeux des gardes. Les iris de ses yeux maronnâtes tâtonnaient de ci et de là dans l’espoir de trouver sa compagne qui manquait toujours à l’appelle. Peut-être était-elle déjà loin ? Cette idée traversa l’esprit de notre protagoniste qui n’était pas prêt à finir sa vie dans les geôles de l’inquisition ou même sur un bûcher. Il se donnait approximativement vingt minutes pour retrouver la gamine de manière à être plus efficace dans ses recherches, il accéléra le pas, bousculant au passage quelques villageois malchanceux et qui manifestèrent comme ils pouvaient leur mécontentement.

« Fait fier je l’a retfrouve pffas et pffuis jfe ffcrève de ffaud là-deffous »

S’exclama alors le clochard. L’exclamation se changeant bien vite en un murmure que dispersent les vents de cette étrange journée. A plusieurs reprises Yasumasa crut s’être fait reconnaitre par les gardes mais cela tenait plus de la psychose qui régnait. La peur de se faire remarquer lui donnait l’impression d’être aussi visible qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.  D’ailleurs, il sentit un long filet de sueur froide lui parcourir l’échine lorsqu’il frôla un des hommes à sa recherche. Par chance, celui-ci semblait être trop distrait pour prêter attention au clochard qui continuait sa marche silencieuse au sein de la populace. Le pas aussi léger que puisse lui permettre sa physionomie, Yasumasa stoppa net sa marche lorsqu’il vit de dos une rouquine. S’approchant d’elle, il posa sa main sur son épaule et celle-ci se retourna aussi sèchement. A la vue du monstre dissimulé sous un amas  de tissus en lambeaux, les traits de son visage affichait de la peur et ce au plus grand désarroi de notre héros qui se rendit compte qu’il s’était trompé de personne.

« P’tain fe n’est pffas elle »

Alors que les vingt minutes venaient de défiler, Yasumasa se décida à atteindre l’extérieur de la ville. Pour se faire, il traversa en long et dans le plus grand anonymat la foule. Maintenant qu’il était fiché ici, il lui fallait quitter impérativement le secteur pour ne pas pouvoir y retourner avant longtemps et tout ça à cause d’un vulgaire fruit.
Notre héros ressassa sa médiocre journée qui défila sous ses yeux, sans prendre alors la peine de regarder devant lui et tandis qu’il donna un coup de pied dans un caillou, son buste heurta quelqu’un ou quelque chose. Ses yeux automatiquement se levèrent pour s’excuser… et c’est là qu’il la vit :

« Re »

-La voilà !

Non elle allait décidement devoir choisir un meilleur moyen de retrouver le monstre qui l'avait sauvé, en tout cas dans cet état elle était plus une gène qu'autre chose. Elle avait réussi a esquiver une énimème patrouille de garde et commençait serieusement a fatiguer. Il semblait bien qu'elle aie une sorte de mini pouvoir d'endurance pour accompagner sa super force et qu'elle comptait dessus dans la vie de tous les jours. A présent cachée derrière un tonneau. Elle se saisit de la deuxième barette de ses tresses, détachant completement ses cheveux pour se mettre a crocheter lentement, mais surement. C'était bien plus facile a faire a présent que ses deux mains n'étaient pas là où elle ne pouvait pas les voirs...Ce serait l'affaire d'une paire de seconde...Minutes...

-Hérétique !

Ah meeeerde !

********

Aika rentra en halletant dans Yasumasa et le regarda. Même si il avait eu du mal a la trouver il aurait encore plus de mal a la reconnaitre, la jeune femme avait réussi a s'échapper de la la ville, mais a quel pris, devant le clodo des bois jolis se trouvait a présent son équivalent, un gros coquard a l'oeil droit, le nez avec du sang qui coule, elle n'avait plus rien de la jolie jeune fille qu'il avait pu voir dans le poste de guet, elle avait une des hanses de sa robe en cuir qui était partie, celle ci n'étant plus retenue que par une hanse et dans son épaule a présent nue se trouvait deux flèches, presques toutes les deux enfoncées au même endroit.

Et elle portait toujours le collier.

Aika halletait, lourdement, continuant a perdre du sang.

"Aide moi..."

Lança t'elle d'une voix pateuse

Yasumasa fut surpris de voir sa compagne dans un état pareil. Elle n’avait plus rien de la jeune voleuse de jadis tant bien sur le plan du physique que sur le plan mental.  Tout chez elle semblait être comme diminué, elle portait sur son épaule les marques infâmes d’une fuite qui se solda par un échec alors que sa voix pâteuse, traduisait un état évident de faiblesse. Il fallut un certain laps de temps à notre héros pour comprendre de quoi il en résultait. La voilà qui était grièvement blessée et en était réduite à demander de l’aide à la seule personne sur qui il ne fallait jamais compter d’ordinaire ; les clochards. On ne savait jamais à quoi s’attendre en croisant l’un d’entre eux. Aussi sûrement  que Madonna dansait comme une pouf, le caractère d’un clochard différait de l’un à l’autre suivant son caractère et pourtant tout le monde le savait qu’en général ils n’étaient pas portés sur l’altruisme. Ils ne pensaient qu’à leur gueule, qu’à survivre. Et pourtant, semblant se cacher sous un tel masque d’indifférence, Yasumasa se résigna à rompre l’idée préconçue que l’on se faisait habituellement du clodo pour venir en aide à la petite rouquine qu’il attrapa et mit sur son épaule avant que celle-ci ne s’écroule sous le poids de ses multiples blessures. Au même moment, les gardes affluaient en masse pour faire captif nos deux jeunes amis.

*** Blanc ***

« Aiie P’tain ça fait un mal de chien ! … A-Aiiie ! »

Dans la ville-basse qui se trouvait toujours dans le Nexus, il y’avait un quartier des pauvres. Les maisons qui composaient le voisinage étaient dans un état tel de désolation qu’elles devaient rendre les rugueux hivers vraiment glacials pour ses habitants. Pourtant, l’avantage de ce genre d’endroit se trouvait être qu’il était si répugnant de s’y balader que l’on ne risquait pas d’y rencontrer des bourgeois ou autres hommes du royaume.  Bien entendu, on n’était pas à l’abri de faire une mauvaise rencontre mais lorsque l’on était aussi recherché que nos deux compères, cet endroit délabré se changeait automatiquement en une cachette pour des moins judicieuse. Conscient de cet avantage, le clodo s’y était promptement réfugié en compagnie de la jeune voleuse inconsciente qu’il entreposa sur un lit de fortune. La maisonnette semblait déserte, sûrement les anciens proprios’ avaient-ils rejoins notre seigneur. Bref, désormais en sûreté, Yasumasa essayait tant bien que mal de retirer les trois fléchettes qu’il avait reçut malheureux contreusement dans le derrière, pendant sa fuite. Bien entendu, il avait au préalable pris soin d’enlever les fléchettes de la jeune fille qui devait se reposer maintenant.

« Arg a y’est je vais plus pouvoir m’asseoir, Fait chier ! »

Effectivement, les effets de l’allergie venaient de s’estomper voilà quelques heures.

Ca avait été un peu trop pour Aika, elle avait vu trente six chandelles et avait laissé a Yasumasa le soin de prendre la suite. A vrai dire, Aika se fichait bien de qui il était, elle savait juste qu'il ne la remettrait pas aux gardes et ça lui suffisait amplement a vrai dire. Et puis pour l'époque Yasumasa n'était pas franchement ce qu'on pouvait appeller un clodo, nous étions au moyen âge après tout t Aika vivait dans les bas fond, bien qu'assez propre sur elle, il n'était pas difficile de croiser pire que le clochard dans ces bas quartiers. C'était encore l'époque où on considérait ridicule de prendre un bain par jour puisqu'on savait qu'une bonne couche de crasse était ce qui protégeait le mieux des démons des maladies. Toujours était il que sans ses pouvoirs elle était bien moins instinctive que d'habitude, normalement elle n'aurait eu aucun mal a esquiver une volée de flèche comme ça ou a sortir indemne de la pousuite...C'est juste que dans cette situation là elle avait été prise complètement au dépourvu.

La voleuse finit par ouvrir les yeux et serra les dents. Il allait falloir qu'elle mange un sacré bout avant de pouvoir survivre a un truc pareil, sauf que se faire prendre ne payait pas très bien, il faudrais qu'elle pioche dans sa reserve des jours dur, fort heureusement plutôt pleine pour le moment. La rouquine grimaça, elle avait mal partout, et c'était vraiment désagréable, néanmoins une analyse rapide de la situation lui informa qu'elle n'avait aucun os de cassé, ça finirait donc par se soigner avec le temps, elle se laissa retomber en arrière en soupirant.

"Merci."

Lança t'elle simplement a Yasumasa, mais derrière un merci aussi simple se cachait une profonde gratitude, qu'elle n'étala pas plus que ça, ce simple mot pour la voleuse suffisait. Elle essaya de s'asseoir ou tout du moins de s'adosser contre un mur avant de retirer de sa poche la barrette qu'elle avait réussi a sauver de tout a l'heure. Son épaule lui faisait mal mais elle se fit violence et attaqua directement le collier. Au bout d'un bon quart d'heure de dépatouillage le loquet du collier se dévérouilla dans un cliquetit carractéristique et elle soupira, retirant celui ci avant de tirer simplement sur ses bras pour briser les chaines en acier a présent aussi vulnérables que des ficelles sous les yeux de Yasumasa.

"Ca va déjà mieux, jvais te demander un coup de main juste le temps de m'ammener a ma planque l'ami. Là bas on sera en sécurité."

Lança aika en se levant tant bien que mal, s'appuyant contre le mur en trotinant

"Soutiens moi jusque là bas d'accord ?"