Une petite protégée Mélusine? [Abies]

Depuis sa rencontre avec Kira, sa mère par le sang, Mélusine avait profondément changé. Avant de la trouver, elle errait sans but précis, parcourant le monde, poussée par ses instincts primaires, par le désir de combler un vide intérieur créé par la fuite de la vampire au cheveux de jais lorsqu'elle s'était enfui après l'avoir transformé.
Désormais, Mélusine était encore un peu plus douce, elle était plus à l'écoute d'autrui, devenant presque une samaritaine... Chaque fois qu'elle le jugé utile ou nécessaire, l'immortelle déployait ses talents vampirique pour aider une victime innocente. Mais surtout, chaque fois que cela était possible, elle retrouvait sa mère pour se blottir dans ses bras, écouter ses histoires et en apprendre un peu sur elle ou sur différentes techniques de chasse.
Bien que Mélusine avait deja quelques centaines d'années, son expérience, face à celle de sa mère, était ridicule. Les histoires de Kira n'avaient de cesse de passionner sa fille qui était toujours impressionnée de savoir sa génitrice en vie après ce qu'elle avait traversé ...

Mais les histoires familiale de Mélusine n'auront pas cours dans cette histoire ci ... En effet, ce soir là, à Seikusu, la jolie vampire chassait ... elle chassait un monstre plutôt affreux qui n'avait rien à faire par ici. Les vampires pouvaient vivre parmi les humains sans se faire remarquer mais pas ce genre de créature. Il était difficile de suivre sa trace à cause de son odeur ... elle dégageait une fragrance absolument immonde pour l'odorat sur développé de Mélusine qui se forçait à la traquer.

Cette chasse l'avait amené dans le parc de la ville, un parc assez riche en verdure, où la créature, d'une couleur sombre, pouvait se cacher plus aisément ... enfin, cela ne changeait rien puisqu'elle ne pouvait pas dissimuler son odeur infecte !!
Heureusement, il commençait à se faire tard et, à première vue, il n'y avait personne aux alentours. Enfin, à première vue, puisque Mélusine gardait le maximum de sa concentration sur les mouvements de sa proie. Celle ci changea brusquement de direction pour se diriger vers un petit lac, au centre du parc. La vampire ne comprenait pas cette attitude, puisque le monstre avait toujours prit garde d'être bien caché. Or, le centre du parc était une partie dégagée ou il était impossible de se fondre dans le décors ...

Pourquoi? Pourquoi la créature se jetait-elle, elle même dans la gueule du loup? C'est à ce moment là, alors que Mélusine relâchait un peu sa concentration pour percevoir un peu plus ce qui se passait autour, qu'elle se rendit compte qu'une autre odeur embaumait le parc !! Une bouchée de chaleur lui parcouru l'échine, une sensation désagréable pour un corps aussi froid ... il y avait une autre présence, et le monstre se dirrigeait vers elle, la vampire devait se dépecher pour pas qu'il n'y ait de carnage ...

En se concentrant un peu plus sur cette présence pres du lac, elle se rendit compte qu'elle avait déjà sentit ce genre d'odeur !! Un mélange humain/animal, comme la fragrance de Tsu, la Néko rencontré en Nexus. A la différence près que l'odeur animale n'était pas la même et, plus troublant, l'odeur humaine était également différente ... cet être dégageait quelque chose de surnaturelle et cela piquait au vif la curiosité de l'immortelle, toujours avide de découvrir les créatures peuplant les différents mondes à sa portée ...

Elle pressa l'allure pour essayer d'intercepter le monstre avant qu'il n'atteigne sa nouvelle cible ...

Comme à son habitude, Abies fait sa toilette nocturne, au lac. Le parc est toujours aussi vide de population à cette heure là, elle prend alors le temps de s'occuper avec attention de son corps en ne se souciant de rien. Seul les sons produits par le lac, dansant au rythme d'une brise légère, viennent effacer le silence, omniprésent dans chaque recoin du parc. La petite tient toujours sa peluche blanche contre ses seins, faisant bien attention de ne pas la mouiller.

<< Ne t'inquiète pas Ketsu-chan, je sais que tu n'aimes pas l'eau. >>

Elle lui lance un large sourire, sincère, puis l'embrasse sur le sommet de la tête. L'homoncule termine sa toilette à l'aide de ses mains décrivant de gracieux gestes. Une fois fait, Abies rejoint la terre ferme, posant quelques instants sa petite soeur dans son chapeau, pour ne pas qu'elle attrape froid. N'ayant pas de serviette, la fillette attend quelques minutes, le temps que le plus gros de l'eau sèche. Quelque gouttes persistent cependant, mais seront absorbées quand Abies s'habillera. Elle enfile alors sa culotte, poursuivant avec sa mini jupe en dentelle froissée.

Elle s'aperçoit alors qu'une odeur extrêmement nauséabonde se fait sentir. Cette odeur s'accentue au fil des secondes, s'accompagnant de tremblements de terre de plus en plus prononcés. Son haut dans les mains, elle commence à l'enfiler en vitesse, mais n'a pas le temps de terminer, se faisant violemment faucher par quelque chose de dur. Projetée contre un arbre et complètement sonnée, la magicienne tente de se ressaisir. L'odeur de tout à l'heure se retrouve là, devant elle, et est bien plus forte que la petite aurait pu imaginer. Une créature ? Ici ? La lapine se relève, tant bien que mal. Experte en magie noire, Abies n'en reste pas moins une jeune enfant, trop frêle pour supporter le corps à corps, et le coup qu'elle vient d'essuyer l'a grandement affaiblie. La vue retrouvée, la petite s'aperçoit qu'elle fait face à une créature, tant horrible que gigantesque. L'affreuse tête allongée dépasse presque les plus hauts arbres du sous bois. Les fentes qui semblent faire office d'yeux accentuent la laideur du monstre. Son corps, n'étant formé que d'un vulgaire tronc quasi cilyndrique et verdâtre, est couvert de blessures semblant se faire ronger par les insectes. Absolument ignoble. Abies, en voyant les jambes qui sont de véritables poteaux se terminant par trois grosses griffes jaunies, comprend mieux le vacarme qu'elles produisaient à leur venue.

Puis, le regard de la fillette se porte sur les bras, ressemblant aux jambes, à une différence près, et pas des moindres: à l'arrière de chaque bras se trouve une longue lame rouillée, dépassant les épaules de la créature. Mais d'où provient cette chose ? Si Abies se fait toucher ne serait-ce qu'une fois par ses pourfendeurs, elle y passe. S'apercevant soudainement que sa petite soeur se trouve aux pieds de l'effroyable géant, elle crie:

<< Ketsu-chan !! Ne bouge pas de là, je viens te chercher ! >>

Les yeux violets de la petite commencent à scintiller. Elle tend sa main vers son adversaire, et un bref instant après une longue et impressionnante gerbe de feu semble jaillir de sa main, touchant le visage du verdâtre personnage. Il titube, et la magicienne profite de ce moment pour courir en direction de sa peluche. Elle le récupère, la serrant contre elle. Malheureusement, le bras de la créature frappe de plein fouet le visage de la lapine, entaillant au passage sa douce joue. Elle s'écrase lamentablement sur le sol, dix mètres plus loin, ne se sentant plus la force de continuer ce combat qui sera sans doute son dernier...

Mélusine força son allure, oubliant toutes règles de sécurité, se mettant à découvert pour avancer plus librement et rapidement.
Après un premier affrontement, la créature avait vu la supériorité de la vampire et avait prit la fuite, essayant de lui échapper par tous les moyens ... Apparemment, le monstre avait même décidé de s'en prendre à une autre proie pour perturber Mélusine. Celle ci sentait la colère monter en elle, ses yeux devinrent brillants d'un bleu éclatant, sa vitesse et sa force en furent décuplés.

Alors qu'elle rattrapait la créature noséabonde, elle sentait une brise gorgée de la fraicheur de l'eau du lac, et là, un cri provenant d'une voix très jeune.

*Non, pas une petite fille en plus ... grrrr*

Un grondement s'échappait de sa bouche entravait par des crocs saillants prets à déchirer la chair. Sa sucette en était tombée et tout ceux qui avait pu la voir sans cette sucrerie n'étaient plus en mesure de le raconter ... Une seconde plus tard en entendait la voix ordonner à quelqu'un de ne pas bouger !?
Elle étendit sa conscience plus loin pour essayer de détecter cette mystérieuse personne ... non elle ne détectait que 2 odeurs ... le monstre et la petite fille.

*Qu'est ce qui se passe? Tout ca n'est pas normal !!*

Son angoisse montait à mesure qu'elle comblait les derniers mètres la séparant de sa cible ... et là un grand bruit, faisant penser à un choc violent ...

- NON !!! criait-elle

D'un dernier bond de géant depuis un arbre, elle atterrit près du lac devant le monstre qui venait de frapper la pauvre petite fille ... Mélusine ne l'avait pas encore regardé ... elle avait peur des dégâts causés pas la créature mais aussi d'être déconcentrée par, ce qu'elle pensait être une Néko.

Esquivant une attaque portée contre elle, la vampire employa ses facultés vampirique pour bloquer le bras lancé sur elle. Elle le coinça entre sa hanche et son bras gauche ... puis, du droit elle brisé net l'articulation... la fracture fit produire un cri strident au monstre qui en fut déstabilisé. Mélusine n'avait aucune pitié, elle voulait en finir avec cette abomination. D'un autre bond, elle sauta sur ses épaules et se plaça dans son dos. toutes crocs dehors, elle voulu les planter dans le cou musculeux qui s'offrait à elle mais ... 2 choses l'empêcha de passer à l'action : la première était le dégout qui lui inspirait le monstre !! Son odeur était insupportable et rien que d'imaginer son sang s'écouler dans sa bouche, elle avait des hauts le cœur. Ensuite, alors que ses crocs acérés s'immobilisaient à 1cm de la paille écailleuse et vit la petite Abies, effondrée contre un arbre. Elle avait les yeux rivés sur l'immortelle et celle ci ne put se résoudre à répandre le sang ...
Changeant d'option, alors que le monstre commençait à se débattre, elle lui brisa le cou en tournant violemment sa tête sur le côté. La créature s'effondra sans un cri, faisant trembler le sol, Mélusine atterrissant gracieusement 2m plus loin.

Avant toute chose, elle voulait éloigner cette vision d'horreur de la petite fille. Elle s'employa donc à envoyer le monstre dans les profondeurs noires du lac.
Une fois ce labeur terminé, elle allait s'enquérir de la santé de celle qu'elle avait voulu sauver. abies n'avait pas bougé, surement pétrifiée par la scène ...
Elle était jeune mais Mélusine fut de suite frappée par la beauté surnaturelle de l'enfant. Elle devait faire attention de ne pas brusquer la petite, elle ne voulait pas lui faire peur, ce qui devait être difficile après cette démonstration de force.
Elle avançait doucement, ses crocs reprenant une taille humaine, son visage s'adoucissant, ses yeux reprenant leur profondeur énigmatique.

- Je ne te veux pas mal, n'ai pas peur ... je ... je m'excuse, je suis arrivée un peu tard !!

Se faisant, elle était arrivée près de Abies et, en s'accroupissant, elle déposa sa main froide sur la joue blessé de l'enfant. La température du corps de la vampire étant si basse, elle devait surement soulager cette joue ayant des effets anesthésiant pour le commun des mortels au corps chaud.

- Je t'ai entendu parler à quelqu'un, ou est ton ami?

Mélusine s'en était inquiétée en ne voyant personne d'autre autour d'elles. Elle n'avait pas encore remarqué Ketsu, la peluche de l'homoncule

Abies est à deux doigts de s'évanouir, puisant ses dernières forces pour observer autour d'elle. Tout est si flou, tout est si confus... A t-elle halluciné en voyant le monstre se faire battre à plate couture face à cette mystérieuse femme ? La petite a du mal à réfléchir, ce qu'elle sait simplement, c'est qu'à l'heure actuelle, elle est encore de ce monde, grâce à la nouvelle invitée surprise. Pourquoi l'a t-elle sauvée ? Et d'où lui vient cette force surhumaine ?

La fillette voit alors sa silhouette s'approcher d'elle, lentement. Et si, en réalité, cette personne l'avait sauvée pour simplement pouvoir s'accaparer le plaisir de tuer l'homoncule de ses propres mains... ? La sauveuse se tient maintenant face à l'enfant, et s'accroupit, approchant ainsi son visage de celui de la blessée. Abies sent peu de temps après une fraicheur agréable lui soulager sa blessure à la joue. Elle se rend compte au bout de quelques secondes que la femme a en réalité posé une main sur sa joue. Quelle douceur. La lapine sent à cet instant que la douce n'a aucune mauvaise intention. Elle ressent une douceur jusqu'ici jamais rencontrée, une douceur semblant infinie. Encore trop sous l'état de choc pour comprendre ne serait-ce qu'un mot de la jeune femme, et malgré une fatigue intense, la petite demande:

<< Ma soeur... ? Où... Où elle est... Je veux ma petite soeur... Ketsu... Chan... >>

La fillette a peur. Peur qu'il soit arrivé quelque chose à Ketsu-chan. Si la peluche était détruite, l'homoncule s'en voudrait toute sa vie. Mais Abies tombe contre la poitrine de sa sauveuse, à bout de force. Elle sent ses paupières s'alourdirent, ne pouvant plus les ouvrir, elle ne peut que se résigner à tomber dans un sommeil des plus profonds, afin de récupérer de son combat qui fut court, mais violent. La fillette, sans défense, s'en remet malgré elle à la douce.

Mélusine avait remarqué que la petite n'avait pas bougé d'un pouce depuis qu'elle était arrivée pour neutraliser le monstre. Sans doute luttait elle contre la fatigue causé par une grande perte d'énergie. Les grands yeux violet d'Abies étaient braqués sur la vampire qui avait, enfin, tout le loisir de l'observer en détail. elle fut frappé par sa grande beauté. Elle ne devait pas avoir plus de 12 ou 13 ans à première vue et pourtant ... elle était irrésistible, absolument craquante et cette beauté était tout simplement surnaturelle !! En témoignaient ses oreilles de lapine, sa peau blanche et surtout l'iris de ses yeux violets. Ce n'était pas une Néko ordinaire, Mélusine le sentait, il y avait quelque chose de différent et elle ne savait pas quoi ... Mais elle n'avait pas le temps de trouver une réponse à ses interrogations, l'enfant était dans un piteux état et elle devait s'occuper d'elle rapidement.

Avant qu'elle ne puisse agir, perdu dans le mystère des yeux de l'homoncule, cette dernière puisait dans ses dernières force pour réclamer ... "sa sœur" !?
Ainsi il y avait bien une 3eme personne ?? Impossible, Mélusine n'avait rien vue, rien entendue !!
Et pourtant, l'enfant réclamait sa sœur à tout rompre. Pourquoi gaspiller ce qu'il vous reste d'énergie pour réclamer quelqu'un qui n'existe pas?

L'immortelle n'eut pas le loisir de questionner l'adorable enfant, elle venait de s'évanouir, à bout de force...
La vampire était intriguée au possible. S'il y avait quelqu'un alentour elle le saurait, son flair ne l'avait jamais trahit... Par soucis de conscience, Mélusine se concentra, fermant les yeux, elle déploya son odorat super développé pour essayer de détecter quelque chose ... rien !! non rien, elle ne détectait r...
Alors qu'elle allait abandonner, elle fut, une nouvelle fois, intriguée par quelque chose. Un résidus, oui on pouvait dire ca comme ca, un résidus de l'odeur de l'homoncule, à quelques mètres de là.

Rouvrant les yeux, elle regardait sa protégée et, voyant qu'elle dormait profondément et donc qu'elle ne bougerait pas, Mélusine décidait d'aller voir de plus prêt ce que pouvait bien révéler ce résidus d'odeur?
Et elle était là, proche d'elle au pied d'un autre arbre... Ketsu-chan, la peluche d'Abies.
Mélusine la regardait de haut un peu déçu de sa trouvaille, dans un premier temps. Puis elle se mit à réfléchir. La petite était seule, c'était évident, surement une orpheline et elle errait seule depuis on ne sait quand.
En pensant à cela, la vampire était triste, triste de voir une aussi jolie jeune fille se retrouver seule, comme elle avait plus l'être après sa transformation. Elle s'était vite convaincue que la peluche était la fameuse 3ème personne qu'appelait Abies. "Ketsu-chan la peluche blanche"

Mélusine l'avait ramassé avec un sourire avant de retourner auprès de l'enfant. Elle déposa la peluche sur son ventre et croisa les bras fins d'abies sur l'objet qu'elle considérait comme sa petite sœur. Elle la soulevait de terre, aussi légère qu'une plume, et l'emmenait plus loin, à l'abri des regards indiscrets, on ne sait jamais, et la déposa sur un banc, prenant soin que la petite garde bien sa peluche dans ses bras.
Elle était mal en point et cela faisait mal au cœur de la vampire... elle s'entailla le pouce d'un coup de croc et le porta aux lèvres fines et douce d'Abies pour qu'elle puisse boire un peu de sang vampirique.

- Boit ca, tu vas vite reprendre des forces ...

Elle ne pouvait, peut être pas l'entendre, mais le sang coulait déjà dans sa gorge et l'immortelle savait que ca allait vite faire effet. Jugeant que c'était suffisant, elle rompit le contact entre le pouce et les levres et portait une main sur le front de l'enfant pour la rafraichir un peu. On voyait déjà la plaie, sur la joue balafrée, coaguler.
Sa peau gardait sa blancheur naturelle mais Mélusine savait que les forces lui revenaient doucement, la petite allait surement se réveiller bientôt.

Quelle est donc cette voix ? Abies reprend peu à peu connaissance, se sentant toujours complètement ailleurs mais une voix lui parle depuis tout à l'heure. Quelle douce voix... Sans bien savoir pourquoi, la petite se sent rassurée, et pas seulement. Elle sent aussi une chose qu'elle n'a pas éprouvé depuis longtemps. Comme un feu qui consume son coeur, un bien être semblant à priori sans cause qui saisit l'homoncule. L'amour ? Abies aime Ketsu-chan, elle l'aime comme une grande soeur se doit d'aimer sa cadette. Pourtant, ce que ressent la fillette pour la femme de tout à l'heure est différent... Plus... Enivrant ? Rassurant ? Vivant ? Elle sent un liquide s'infiltrer dans sa gorge, et, est-ce un hasard si la lapine sent soudainement la force lui revenir à ca moment précis ? Revenant à elle, elle ouvre doucement les paupières, son regard se posant directement sur la jeune femme qui lui a sauvé la vie. Elle soulève légèrement la tête, et voit sa peluche posée sur elle, et se sent tout de suite soulagée.

<< Comment vous vous appelez madame ? Merci d'avoir sauvé aussi ma petite soeur... Ketsu-chan dit qu'elle vous est très reconnaissante. >>

La petite ne sait pas où elle est, mais elle se doit de donner des explications à la jolie sauveuse. Pour cela, elle aimerait d'abord connaitre le nom et l'identité de son interlocutrice. Elle scrute avec insistance le magnifique corps de part en part, sans oublier ce visage d'une douceur incomparable. Toutes les petites filles rêvent surement d'avoir une grande soeur comme elle... Une grande soeur... ? Et si elle tentait... ? Non, ça ne fonctionnerait pas, quand cette femme apprendra qui est vraiment Abies, elle la rejettera, elle en est certaine. Pourtant, ce sentiment qui l'habite depuis tout à l'heure... Cela fait si longtemps qu'elle ne l'avais pas ressenti. Elle aimerait tant que cet amour soit partagé, malgré le temps de connaissance, elle se l'accorde, extrêmement court. Elle en a besoin finalement...

Mélusine avait attendu patiemment le réveille de la jolie jeune fille, posant même sa tête sur ses genou pour qu'elle soit installée plus confortablement. La vampire continuait de l'observer, dubitative, incapable de comprendre pourquoi une enfant errait ainsi seule. Ou était donc sa famille? Comment avait elle survécu jusqu'ici?
Pour les réponses, l'immortelle devrait attendre que l'homoncule veuille bien reprendre conscience?

Cela n'allait surement pas tarder, le sang de vampire et ses vertus régénératrice devrait vite faire des miracles sur un corps aussi petit. La seule inquiétude de Mélusine était la température de sa peau ... en effet, la petite avait plutôt besoin de chaleur, mais elle ne pouvait pas modifier la froideur d'un vampire. En même temps, la chaleur avait tendance à endormir alors cette fraicheur l'aiderait surement à se réveiller mais pas à ce qu'elle se sente bien, on ne peut pas tout avoir ...

Comme prévu, quelques instants plus tard, Abies ouvrait les yeux, complétement déboussolée. Il lui fallu un moment avant de reprendre pied et de se rappeler ce qu'il s'était passé. La vampire avait de suite remarqué que l'enfant fut soulagé de voir la peluche et elle en était contente. Une douce voix s'échappait des lèvres de l'homoncule pour remercier Mélusine, mais, chose étrange, elle fit comme ci la peluche était également reconnaissante.

"Ketsu-chan" Ainsi l'immortelle avait vu juste, la peluche était une sorte de petite sœur pour Abies qui se cachait même derrière pour la faire parler... Mélusine trouvait ca à la fois attendrissant et triste... triste parce que la petite devait vraiment être très seule pour en arriver là !!

- On m'appelle Mélusine ... et ne me remerciez pas, toi et Ketsu-chan, je m'excuse de ne pas être arrivée plus tot ...

Elle s'en voulait vraiment, trop confiante, elle n'avait pas détecté la présence d'une autre personne, trop concentrée sur sa proie et surtout persuadée de ne croiser personne à cette heure ci ... Kira, sa mère, ne serait surement pas très fier d'elle et ca, Mélusine s'en voulait.

Au delà de ce sentiment de regret, la vampire voulait surtout apaiser sa soif de curiosité. En effet, elle voulait vraiment en savoir plus sur celle qu'elle venait de sauver. Elle ne trouvait pas cela normal et même révoltant de laisser quelqu'un ainsi. Elle savait, mieux que quiconque, ce que cela faisait d'être seule et de errer sans but et ne voulait pas que abies subisse le même sort.

- Dis moi, reprit elle d'une voix douce, Que fais tu ici tout seule? Il n'y a personne pour veiller sur toi?

Elle ne connaissait pas le prénom de l'homoncule mais chaque chose en son temps, elle l'apprendrait bien assez tôt.

Mélusine ? C'est un joli prénom, aussi joli que la personne qui le porte. L'homoncule est dès à présent sûr qu'il peut faire confiance en la superbe créature. S'asseyant sur les genoux de Mélusine, doucement pour ne pas perdre l'équilibre étant encore légèrement patraque, la fillette dit d'une courte voix:

<< Moi, je m'appelle Abies. Abies Forthysia. Mon papa m'a appelé comme ça parce qu'il aimait beaucoup les fleurs. >>

La fillette baisse soudainement la tête, pensant à nouveau à son père. Elle l'aime toujours, malgré tout ce qu'il a pu lui faire subir. Comment ne pas aimer ses parents ? Sans parler du fait qu'il était sa seule famille avec Ketsu-chan. Aucune mère. Juste un père. Il était comme un repère pour elle, au moins elle savait où aller, ce qu'elle faisait, dans quel but. Le rendre heureux... Que ce soit en lui faisant la démonstration de sa magie noire ou bien en s'abaissant plus bas que terre lors de leurs relations sexuelles. Mais aujourd'hui, tout est différent. Abies est libre. Mais à quoi bon être libre si l'on avance sans but ? La liberté n'est-elle pas sensée mener à l'épanouissement de l'être en question ? La petite poursuit:

<< Mon papa est mort il n'y a pas si longtemps de ça... Il était beaucoup malade, il souffrait. Tellement qu'il m'a demandé de l'approcher attentionnellement de sa mort. Alors je l'ai tué. >>

Elle l'avait effectivement tué. De sang froid. Car c'était à l'époque le souhait le plus cher du créateur. La scène restera à jamais gravée dans la mémoire de Abies. Le corps de l'homme étendu au sol, inerte. Le sang imbibait les vêtements alors rougeâtres. C'est sûr, elle ne l'avait pas raté. Mais, bizarrement, aucune larme ne coula sur la blanche joue de la lapine. Elle incendia les restes du cadavre, et commenca ensuite son interminable errance dans la solitude. Heureusement que sa petite soeur l'accompagne partout, car Abies ne peut désormais plus vivre sans elle.

N'osant pas demander de l'affection auprès de la jolie Mélusine, la lapine pose doucement sa tête sur la poitrine de sa sauveuse et se sert fort à elle. Ses joues rougissent, mais elle se sent si bien ici, contre la jeune femme. La petite souhaite que ce moment ne s'arrête jamais.