Reprise des cours[Emilia]

Hazel avait été envoyée en retenue pour les nombreux cours qu'elle avait seché au cours de sa periode scolaire mais eh, c'était sa faute si elle préférait jouer de la guitare sur les toit de l'école plutôt que d'apprendre tout un tas de truc super barbants ? Non. Elle se foutait de l'école comme de sa première chemise, elle voulait devenir une rockstar, pas une espèce de madame je sais tout. Les cours l'endormaient plus qu'autre chose, et elle en avait assez de cet assomoir, seulement si elle n'y allait pas pronto ses parents lui couperaient les vivres et elle serait a la rue. Et ça serait quand même moins pépère pour pouvoir vivre de sa musique. L'école restait donc un impératif pour l'adolescente de 16 ans malgré qu'elle ait séché déjà un bon paquet de cours, elle allait devoir se taper cette colle, qui sait, elle ferait peut être tellement tourner en boule le surveillant qu'il la laisserait sortir plus tôt. Elle avait déjà un tas d'avertissement si elle continuait elle allait finir par être renvoyée de l'école, et là bonjour la rue...Bref, c'était un impondérable qu'elle n'aimait pas avoir a faire, mais elle le devait.

La porte de la classe s'ouvrit devant une jeune femme de seize ans donc au tein un peu cuivré et aux cheveux noirs en bataille. Elle portait l'uniforme scolaire de Seikusu : une robe bleue qui lui arrivait au dessus des jambes et des chaussettes "loose socks". Elle portait un chemisier blanc et une cravate bleue, chemisier qui commençait d'ailleurs a se faire un peu petit sous le poids de la poitrine de la jeune fille qui avait beaucoup grossi ces dernier temps. Sur son épaule droite elle portait un sac a dos et sur la gauche un étui où était rangée sa guitare electrique qui ne la quittait jamais, ses yeux verts lançèrent un regard circulaire a la pièce et elle soupira

"Quoi ? Y'a personne d'autre ?!"

Elle regarda sa montre et la tapa un peu, elle était arrêtée depuis hier, elle ne s'en était même pas rendu compte et était arrivée avec une bonne demi heure d'avance, elle grimaça, elle ne voulait pas passer pour une élève studieuse, peut être était ce mieux pour l'européenne de sortir et de revenir un peu plus tard, et risquer de se prendre un avertissement suplémentaire.

Soupirante, elle alla s'asseoir au fond de la classe et posa ses pieds sur une table, sa guitare en main, essayant de composer quelques morceaux

Décidément, toutes les colles me tombaient sur la tête. Il y a une demi-heure, je dormais encore paisiblement dans mon petit lit tout chaud dans mon appartement à pièce unique, composé d'une salle de bain, une chambre et un salon-cuisine. C'était une journée où je n'avais pas de cours, mais encore une fois, je me faisais déranger parce qu'une élève tête brûlée avait encore fait des siennes. Je soupirai en me levant du lit. Je sortis de ma petite chambre pour aller dans la salle de bain pour faire ma toilette, prenant une bonne douche puis coiffant mes cheveux avec patience. Lorsque je fus impeccable, je retournai dans ma chambre et je pris un corset et je l'installai de manière à faire remonter mes seins, puis je revêtit un chemisier et une jupe de cuir. Certains profs croyaient que je tentais de me faire une réputation de femme fatale, mais en fait, c'est juste que j'aime bien ces vêtements et que je trouve qu'ils me vont bien. J'ai prit un moment pour chercher et trouver mes lunettes, sans lesquelles je ne voyais pas grand chose, et je les plaçais sur mon nez, recouvrant légèrement leur monture d'une mèche de cheveux. Je regardai ma montre et je soupirai, si je tardais, j'allais être en retard.

Huit minutes de route et me voilà au lycée. Je n'ai pas pris beaucoup de temps à trouver ma classe pour la soirée dans les longs et interminables corridors. Dieu merci, personne n'y était en ce moment, les couloirs étant vide et permettant une circulation normale pour les concierges et surveillants. Je m'arrêtai après quelques minutes puis j'ouvris la porte du local 1943 et y entrai, refermant la porte de métal derrière moi. Il y avait une seule élève, apparemment une rockeuse d'après sa coiffure et le fait qu'elle apportait une guitare en classe. Je mis un sourire sur mon visage, celui que j'arbore toujours devant mes élèves pour les mettre en confiance puis je m'approchai de la jeune demoiselle pour m'asseoir devant elle, sur un pupitre. Après quelques instants à l'écouter jouer de son instrument, je lui souris. Elle avait certes du talent pour la musique, mais même si elle devait probablement rêver d'être une rock star, si elle négligeait son éducation, elle ne pourrait pas aller bien loin. D'une main douce, je plaçai trois doigts sur ses cordes, qui firent alors un son faux. J'espérai ainsi attirer son attention sur moi. Je ne m'imposais pas, parce que je me doutais bien que la musique, comme l'enseignement pour moi, était sa passion et qu'elle ne m'apprécierait pas si je me faisait impolie et dominante comme certains professeurs.

-Tu joues très bien, tu sais?

Comme je l'ai souvent dit, une approche douce peut dramatiquement changer le cours d'une relation qui aurait pu être des plus désagréable.

Alors qu'Hazel jouait depuis déjà quelques minutes une femme entra dans la salle de cours, vu sa tenue elle devait être le professeur qui allait s'occuper de sa retenue, elle fit mine de ne pas la remarquer et de rester concentrée sur ce qu'elle faisait. Ca allait surement pas tarder a crier sur son allure, sur le fait de dégager les pieds de la table et de ne pas jouer d'instruments dans les locaux qui n'étaient pas prévus a cet effet. Mais ce n'était pas le début de sa colle et cette harpie ne pourrait pas lui dire ce qu'elle devait faire ou non. La jeune femme continua a jouer, consciente que son attitude pour un autre professeur de ne pas se lever et saluer celle ci en plus de sa position actuelle aurait été considérée comme grossière. Ils étaient au japons après tout, le système éducatif était très sévère, c'était bien pour ça qu'elle devait tous les jours porter un uniforme et ne pas faire de choses telles que se mettre des percings ou se teindre les cheveux, mais elle pouvait toujours revendiquer sa singularité en ne rentrant pas dans le rang comme une brique bien propre, ses vetements étaient froissés et sa cravate n'était pas nouée de manière égale, un style décontracté que certains arboraient mais qu'on voyait rarement chez des filles. Les japonaises n'avaient pas vraiment l'habitude d'être extraverties.

Bref, sans les amplis ça donnait forcement moins, si la guitare electrique n'était pas branchée on ne pouvais pas vraiment voir ce que ça donnait en vrai, mais ramener des amplis a l'école aurait été peut être un peu too much, même pour elle. Elle avait un problème certain avec l'autorité, mais pas au point de la défier constament, elle voulait juste qu'on la laisse vivre sa vie de la manière dont elle l'entendait, et pour le moment elle avait surtout vu que celle ci était pavée d'obligations et elle n'était pas sure de pouvoir s'en dégager un jour.

Elle fut finalement tirée de ses pensées par le fait qu'elle n'avait pas encore entendu le professeur lui crier dessus par rapport a son comportement. Curieuse de voir si celle ci était aussi a cheval sur les horraires qu'elle, elle leva les yeux pour remarquer que celle ci s'était installée pour la regarder. Aussitôt Hazel sentit un sentiment de gène commencer a monter en elle. Si elle croyait qu'elle allait arrêter simplement parce qu'elle essayait de l'intimider en la regardant elle se foutait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, pour s'être représentée quelque fois dans des cafés elle n'avait pas peur du regard des autres sur elles quand elle jouait ou quand elle chantait. Si elle comptait lui faire arrêter par la gène elle ne gagnerait pas. Alors qu'elle se concentrait encore plus sur sa musique pour faire abstraction de la présence d'Emilia  près d'elle elle fut soudain près d'elle. Le fait qu'elle voulut l'ignorer lui avait donné l'impression que le professeur s'était transporté d'un bout a l'autre de la piece pendant qu'elle clignait des yeux, ses doigts touchèrent les cordes et interrompirent la mélodie. Bon, cette fois elle allait y avoir droit au sermon, elle leva des yeux défiants vers Emilia mais son commentaire la désarçonna.

"...M...Merci."

Elle se demandait si il s'agissait d'une réplique sarcastique qui allait être enchainée par la citation du reglement scolaire. Elle n'avait pas trop confiance envers les professeurs, après tout le japon avait une éducation stricte, tous les moyens étaient bons pour arriver a ses fins. Mais son professeur avait l'air d'être une jeune femme plutôt douce, elle n'était pas sur de l'avoir vu parmi ses professeurs bien qu'il eut été très possible qu'elle en fasse partie, après tout elle avait séché la plupart des cours pendant l'année et c'était la première fois que l'une d'entre elle prenait la peine de s'avancer aussi près d'elle. Elle était plutôt jolie d'ailleurs, c'était une femme qui faisait attention a ce qu'elle portait, pas comme les autres professeurs qui avaient depuis longtemps abordé la tactique du "chignon ensemble strict" qui ne les génererait pas dans leur travail. N'osant pas reprendre son morceau ou faire quoi que ce soit, elle se contenta de regarder avec interrogation le professeur, elle n'était pas le genre de femme a baiser les yeux devant l'autorité comme pas mal d'autres étudiants, mais au contraire, elle la fixait. Peut être même serais ce elle qui baisserais les yeux ?

Finalement elle regarda le reste de la salle et s'apperçu que sa première impression était fondée :elle serait seule pour cette heure de colle, a moins que d'autres n'arrivent entre temps, la loose, elle avait encore plus l'impression d'être étrangère a cette école...Pas que celà la dérange mais bon. Elle allait surement s'ennuyer a faire des exercices.

"Je suppose que vous allez pas m'laisser jouer pendant ma colle j'ai raison madame ?"

Demanda Hazel avec un regard inquisiteur, evidement pourquoi aurait elle ammorcé cette conversation sinon ?Ce n'était pas pour autant qu'elle avait enlevé les pieds de son bureau et continuait a se balancer avec sa chaise

"Alors finissons en, j'ai rien a faire parce que je suis pas les devoirs et je peux pas rattraper les leçons. On dirait bien que si vous n'avez rien de mieux a me donner a faire on va devoir se fixer dans le blanc des yeux pendant les heures qui suivent."

Lança Hazel tout en se remettant a jouer impunément

Première chose qu'on peut remarquer chez cette jeune femme, c'est qu'elle était vraiment difficile d'approche. Seconde chose, elle n'avait vraiment pas envie d'être ici et troisième chose, elle avait un petit truc sur le bord de la lèvre. Du chocolat, vu d'ici. C'est fou à quel point une toute petite chose pouvait être remarquée aussi facilement et surtout, cela pouvait ruiner sa réputation, et une réputation, c'est beaucoup chez les jeunes d'aujourd'hui, peut-être même primordiale pour les années à venir, puisque chaque erreur nous suit toute notre vie. Même moi, j'aimais bien paraître aux yeux des autres. Je fis un beau sourire à la demoiselle avant de me lever et me diriger vers l'arrière de la classe, où j'avais rangé un petit quelque chose pour les amateurs de musiques, comme moi. Je sortis une belle guitare, mais celle-là était acoustique, presque neuve, bien que souvent utilisée par moi-même. J'aimais beaucoup la musique et j'allais le prouver. Je m'installai à coté de la jeune femme puis je me mis à gratter les cordes, d'où en sortit une douce mélodie que j'avais vue sur Youtube et que j'ai maîtrisé la semaine suivante. (http://www.youtube.com/watch?v=JsD6uEZsIsU&feature=related). Mes doigts bougeaient avec aisance sur l'instrument et j'avais les yeux mi-clos juste à écouter la chanson que je jouais. Elle me rappelait la plage, bizarrement. Cela faisait très longtemps que je ne suis pas allée me baigner, je crois que c'est pour cette raison que cette image me revenait en tête.

Je posai ma main sur l'instrument, arrêtant les vibrations des cordes, encore dans mon moment de transe musicale. Puis, je levai les yeux vers ma collée et je lui fis un beau sourire, rayonnant de bonheur. C'était si rare de jouer en face de quelqu'un et j'étais toute rouge à l'idée qu'elle n'aime pas ma musique. Tout le monde a des goûts différents, mais la plupart ne cache pas ou très mal leur dégoût des préférences des autres. Gênée, je détournai la tête, plus mal à l'aise que gênée, finalement. Je n'avais pas envie de me faire critiquer, mais alors pas du tout, alors que j'adorais cette composition. Anticipant une mauvaise réaction de la demoiselle.